mener

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mener

v.t. [ du bas lat. minare, menacer ]
1. Faire aller avec soi ; conduire quelque part : La guide les mena dans un lieu peu fréquenté par les touristes accompagner, emmener
2. Transporter à telle destination : L'autobus nous a menés au parc conduire
3. Permettre d'accéder à un lieu : Cette route mène à leur ferme aboutir à, aller
4. Assurer la marche, le déroulement de :Le commissaire souhaite mener cette enquête librement conduire, diriger gérer
5. Être à la tête de ; diriger, commander : Elle mène l'entreprise avec brio.
6. Être en tête : Il a mené la course de bout en bout.
7. Fig. Guider, diriger, entraîner vers : Ce témoignage a mené la police sur une fausse piste. Ce trafic vous mènera en prison.
8. En géométrie, tracer : Mener une parallèle, une perpendiculaire à une droite.
Mener la vie dure à qqn,
lui rendre la vie pénible, partic. en exerçant sur lui une autorité brutale : Ce chef de service mène la vie dure à ses employés.
Mener loin,
avoir de graves conséquences pour qqn : Cette escroquerie l'a mené loin.
Mener qqch à bien,
le réussir ; accomplir : Ils ont mené leur projet à bien.
Mener qqn en bateau
Mener telle vie, telle existence,
vivre de telle ou telle façon : Ils mènent une vie mouvementée.
Ne pas en mener large,
Fam. avoir peur ; être inquiet, mal à l'aise : Depuis que cette histoire a été rendue publique, il n'en mène pas large.
v.i.
1. Avoir l'avantage sur un adversaire : Ce joueur mène par deux sets à un dominer
2. Être en tête d'une course : Elle a mené pendant les dix premiers kilomètres.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

mener


Participe passé: mené
Gérondif: menant

Indicatif présent
je mène
tu mènes
il/elle mène
nous menons
vous menez
ils/elles mènent
Passé simple
je menai
tu menas
il/elle mena
nous menâmes
vous menâtes
ils/elles menèrent
Imparfait
je menais
tu menais
il/elle menait
nous menions
vous meniez
ils/elles menaient
Futur
je mènerai
tu mèneras
il/elle mènera
nous mènerons
vous mènerez
ils/elles mèneront
Conditionnel présent
je mènerais
tu mènerais
il/elle mènerait
nous mènerions
vous mèneriez
ils/elles mèneraient
Subjonctif imparfait
je menasse
tu menasses
il/elle menât
nous menassions
vous menassiez
ils/elles menassent
Subjonctif présent
je mène
tu mènes
il/elle mène
nous menions
vous meniez
ils/elles mènent
Impératif
mène (tu)
menons (nous)
menez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais mené
tu avais mené
il/elle avait mené
nous avions mené
vous aviez mené
ils/elles avaient mené
Futur antérieur
j'aurai mené
tu auras mené
il/elle aura mené
nous aurons mené
vous aurez mené
ils/elles auront mené
Passé composé
j'ai mené
tu as mené
il/elle a mené
nous avons mené
vous avez mené
ils/elles ont mené
Conditionnel passé
j'aurais mené
tu aurais mené
il/elle aurait mené
nous aurions mené
vous auriez mené
ils/elles auraient mené
Passé antérieur
j'eus mené
tu eus mené
il/elle eut mené
nous eûmes mené
vous eûtes mené
ils/elles eurent mené
Subjonctif passé
j'aie mené
tu aies mené
il/elle ait mené
nous ayons mené
vous ayez mené
ils/elles aient mené
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse mené
tu eusses mené
il/elle eût mené
nous eussions mené
vous eussiez mené
ils/elles eussent mené
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

MENER

(me-né. La syllabe me prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je mène, je mènerai) v. a.
Faire aller, en allant soi-même d'un lieu à un autre. Menez-moi chez moi dans votre voiture. Mener une femme par la main.
La dame du logis me mène au lieu secret [RÉGNIER, Sat. X]
Ne soyez point en peine où je vais vous mener ; C'est un logement sûr que je vous fais donner [MOL., Éc. des fem. V, 3]
[L'ode] Mène Achille sanglant aux bords du Simoïs [BOILEAU, Art p. II]
Je voudrais donc, seigneur, que ce mortel heureux.... Aux yeux de vos sujets dans Suse fût mené [RAC., Esth. II, 5]
Olympie en triomphe aux dieux sera menée [VOLT., Olymp. II, 1]
J'avais autrefois un père qui était grondeur comme M. Grichard.... je menai mon père au Grondeur [comédie], je priai l'acteur d'ajouter ces propres paroles [prononcées par le père de Voltaire dans une gronderie] à son rôle, et mon bonhomme de père se corrigea un peu [ID., Lett. Laharpe, 28 juin 1772]
Il se construit avec un infinitif.
Le charton n'avait pas dessein De les mener voir Tabarin [LA FONT., Fabl. VIII, 12]
Ah ! s'écria la bûcheronne, pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes enfants ? [PERRAULT, Contes, le petit Poucet.]
Fig. et populairement. Mener quelqu'un par un chemin où il n'y a pas de pierres, le poursuivre vivement, ne pas le ménager. Mener les ennemis battant, les obliger à se retirer précipitamment, et les poursuivre dans leur fuite. Le sens de la locution est mener les ennemis, leur faire la conduite avec hâte et activité ; on disait autrefois : le messager vint battant ; voy. BATTANT, à l'historique. Fig. et familièrement. Mener quelqu'un battant, tambour battant, remporter sur lui l'avantage en peu de temps, le forcer à faire ce qu'on veut. Fig. Mener se dit d'un maître qui instruit son élève.
Il se mit en état d'aller trouver un maître de mathématiques, qui lui promit de le mener vite et lui tint parole [FONTEN., Hartsoeker.]
Terme de féodalité. Mener bannière, réunir le ban du fief, exercer le droit de banneret.
Par extension. Ce chemin mène à tel endroit, on va par ce chemin à tel endroit.
Sur un chemin qui mène D'un rivage du Tibre au quartier de Porsenne [DU RYER, Scévole, II, 2]
Ce salon, qui conduit à ceux de Nicéphore, Mène aussi chez Irène [VOLT., Irène, II, 1]
Fig.
Si je suis un hypocrite, je suis un sot ; car il faut l'être beaucoup pour ne pas voir que le chemin que j'ai pris ne mène qu'à des malheurs dans cette vie [J. J. ROUSS., Lett. à l'archev. de Paris.]
Conduire chez quelqu'un, introduire, donner accès. Menez-moi chez le ministre.
Ma nièce de Bussy est veuve ; son mari est mort d'une horrible fièvre ; la maréchale de Schomberg veut que je l'y mène [chez cette nièce] après dîner [SÉV., 293]
L'abbé de Châteauneuf me mena chez elle [Ninon de Lenclos] dans ma plus tendre jeunesse ; j'étais âgé d'environ treize ans ; j'avais fait quelques vers qui ne valaient rien, mais qui paraissaient fort bons pour mon âge [VOLT., Mél. litt. sur Mlle de Lenclos.]
Faire danser certaines danses, comme les branles où tous les danseurs imitent ce que le premier a fait.
Le roi dansera, et Monsieur mènera Mlle de Blois, pour ne pas mener Mademoiselle sa fille qu'il laisse à M. le Dauphin [SÉV., 182]
Tout était préparé pour le bal ; le roi mena la reine [ID., 15]
Il vint le prier de mener la Blake [HAMILT., Gramm. 7]
Mener la danse, être à la tête de ceux qui dansent.
Vertumne avec Zéphyr menait des danses éternelles [CHATEAUB., Génie, II, V, 1]
Dans le même sens, mener le branle. Fig. Mener le branle, mener la danse, être le premier à faire quelque chose. C'est à vous de mener le branle.
Conduire par force en quelque endroit. On le menait en prison, au supplice.
On te mène égorger, innocente victime [MAIRET, Marianne, IV, 4]
Qu'on me mène à la mort, je n'ai plus rien à dire [CORN., Poly. IV, 4]
Le roi est mené de captivité en captivité, et la reine remue en vain la France, la Hollande, la Pologne même et les puissances du Nord les plus éloignées [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Où menez-vous ces enfants et ces femmes ? [RAC., Athalie, III, 7]
Fig.
C'eût été un soutien sensible à une âme comme la sienne d'accomplir de grands ouvrages pour le service de Dieu ; mais elle est menée par une autre voie, par celle qui crucifie davantage.... [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Fig. et familièrement. Mener quelqu'un à la baguette, le traiter avec hauteur, lui faire faire par autorité ce qu'on veut.
Être à la tête de, faire marcher. Mener une troupe.
Horace, qui menait le reste des Romains, Se retourne vers eux, leur fait signe des mains [DU RYER, Scévole, I, 3]
Voilà celui qui nous menait dans les hasards [BOSSUET, Louis de Bourbon.]
C'est [une armée] un assemblage confus de libertins qu'il faut assujettir à l'obéissance, de lâches qu'il faut mener au combat, de téméraires qu'il faut retenir.... [FLÉCH., Turenne.]
Fig. Mener des troupes à la boucherie, les exposer à une mort presque certaine. Mener le deuil dans une cérémonie funèbre, être à la tête des parents, des amis, de toutes les personnes qui forment le cortége.
Qui de nous n'a mené le deuil autour d'un tombeau, n'a fait retentir le cri des funérailles ? [CHATEAUBR., Mart. XXIV]
Autour du froid tombeau d'une épouse ou d'un frère Qui de nous n'a mené le deuil ? [V. HUGO, Odes, I, 2]
Un air à mener un mort en terre, air triste, lugubre, ennuyeux. Familièrement. Mener la bande, être le chef d'une association d'intérêt ou de plaisir. On dit dans le même sens : C'est lui qui mène les autres.
En parlant des animaux, les conduire. Mener les bêtes aux champs. Mener paître des vaches.
Menons-en une [oie] en notre bois, J'aurai soin de la faire paître [LA FONT., Oies.]
Mener les chiens à l'ébat, les mener promener. Mener de front trois chevaux, quatre chevaux, guider trois chevaux, quatre chevaux attelés sur une même ligne. Fig. Mener de front plusieurs affaires, les conduire à la fois. Mener de front plusieurs sciences, les cultiver en même temps. On dit dans un sens analogue : Il mène de front les affaires et les plaisirs, c'est-à-dire il a beaucoup d'affaires et beaucoup d'amusements. Terme de chasse. Mener la quête, faire une battue pour trouver la perdrix. Terme de manége. Mener son cheval en avant, lui faire continuer son allure quand il paraît vouloir la ralentir. Mener un cheval droit, le placer de manière que ses épaules et ses hanches soient sur la même ligne. Mener un cheval en main, le conduire sans être monté dessus. Absolument. Le pied qui mène, se dit du pied droit de devant du cheval. Mener sur le bon pied, se dit du cheval qui, pour galoper, part du pied droit de devant.
Conduire, en parlant des voitures de terre et d'eau. Mener une charrette, un carrosse, un cabriolet. Ces gens menaient un bateau. Absolument. J'ai un cocher qui mène bien, qui mène grand train.
Mme de Roselle : Vous êtes postillon ? - Le postillon : Madame, à vous servir ; Et chacun vous dira que je mène à ravir [COLLIN D'HARLEVILLE, Optimiste, IV, 16]
Fig. Mener bien sa barque, conduire bien ses affaires.
Mener, se dit d'un voiturier, d'un batelier qui conduit des voyageurs.
Il [un batelier lors de la fuite de la femme de Jacques II] ne croyait mener que des gens du commun, comme il en passe souvent [d'Angleterre en France] [SÉV., 24 décembre 1688]
Voiturer. Mener du blé au marché, du bois par bateau.
10° Se faire accompagner ou suivre, emmener, amener. Il mène bien des gens à sa suite. Il mena tout son monde avec lui.
Le roi mène peu de troupes et la moitié de sa garde [SÉV., 5 avr. 1687]
Votre enfant était chez Mlles de Castelnau.... il avait mené un hautbois, on y dansa jusqu'à minuit [ID., 10 janv. 1689]
Mme du Puy-du-Fou ne veut pas que je mène la petite enfant ; elle dit que c'est la hasarder [ID., 20 mai 1672]
11° Être cause qu'on suive, qu'on aille après. Ce voleur s'est enfui, il a mené loin les gendarmes qui le poursuivaient. Fig.
La première chose qui saisit mon imagination la mène si loin, que cela compose souvent une loge des Petites-Maisons [SÉV., 17 juill. 1680]
Une de nos folies a été de souhaiter de découvrir tous les dessous de cartes.... cette folie nous mena bien loin, et nous divertit fort [ID., 24 juill. 1675]
Fig. Ceci me mènerait trop loin, m'écarterait de mon sujet. Fig. Mener loin, entraîner à des conséquences compromettantes.
Ceux qui prendront les tours d'esprit pour des faits et toutes les belles paroles pour des vérités n'ont qu'à se livrer à M. de Cambrai [Fénelon] : il saura les mener loin [BOSSUET, Rem. sur la rép. à la rel. quiét. avant-propos.]
Fig. Mener loin, faire courir de grands risques, impliquer dans une grave affaire.
On peut vous mener loin avec de pareils gages [MOL., Tart. V, 1]
Fig. Mener loin, avec un nom de chose pour sujet, compromettre, exposer à des difficultés, à des périls. La signature qu'il a donnée peut le mener loin. Le jeu, les femmes mènent loin, bien loin.
Il ne faut jamais s'écarter de ses principes ; le contraire pourrait mener loin [GENLIS, Ad. et Théod. t. III, p. 150, dans POUGENS]
Fig. Mener loin, lorsqu'il s'agit de choses qui se dépensent ou se consomment, signifie fournir longtemps du secours à quelqu'un, lui durer longtemps. Ces provisions, cet argent peuvent encore nous mener loin.
Cela ne put le mener loin, et il demeura bientôt sans ressource [LE SAGE, Diable boit. ch. 20, dans POUGENS]
Fig. Exercer sur quelqu'un une action comparée à celle d'un homme qui en mène un autre, le gouverner, lui faire faire ce qu'on veut.
Allez, allez, il ne faut pas se laisser mener comme un oison [MOL., l'Am. méd. I, 4]
Il faut pourtant paraître ferme au premier choc, de peur que, sur votre faiblesse, il ne prenne le pied de vous mener comme un enfant [ID., Fourb. de Scap. I, 4]
Il y a de certains esprits.... qu'on ne mène qu'en tournant où l'on veut les conduire [ID., l'Avare, I, 8]
Dans la société, c'est la raison qui plie la première : les plus sages sont souvent menés par le plus fou et le plus bizarre [LA BRUY., V]
Pour se laisser mener sans résistance [FÉN., Tél. VII]
Il [Marlborough] menait le parlement par son crédit et par celui de Godolphin, grand trésorier [VOLT., Louis XIV, 18]
Au fond, elle vous mène, en vous semblant soumise [GRESSET, Méchant, I, 2]
Mes amis et mes connaissances menaient cet ours si farouche comme un agneau [J. J. ROUSS., Confess. VIII]
On ne connaît point les préjugés quand on les adopte, et l'on ne mène point le peuple quand on lui ressemble [ID., Ém. III]
Le point le plus essentiel dans l'art de mener les esprits, c'est de leur cacher qu'on les mène [MARMONTEL, Cont. mor. Fem. com. peu.]
Mener quelqu'un par la lisière, à la lisière, le conduire, le gouverner comme un enfant. Mener quelqu'un en laisse, en disposer à son gré, le conduire comme on veut. Mener quelqu'un par le nez, abuser de l'ascendant qu'on a sur quelqu'un ou de sa faiblesse d'esprit pour lui faire faire tout ce qu'on veut.
Vous... Et vous faites mener en bête par le nez [MOL., F. sav. II, 9]
Vous me pensiez mener par le nez comme un ours [TH. CORN., D. Bertr. de Cigaral, V, 9]
C'est un sot, un benêt que je mène par le nez plus facilement que mes chevaux par la bride [LEGRAND, Galant coureur, sc. 13]
(Cette locution est prise de l'usage de conduire certains animaux, les ours, les buffles, à l'aide d'un anneau passé dans le nez). C'est un homme à mener par le nez, c'est un homme faible, crédule, sans caractère.
Qu'est-il besoin pour lui du soin que vous prenez ? C'est un homme, entre nous, à mener par le nez [MOL., Tart. IV, 5]
12° Fig. Agir envers quelqu'un de telle ou telle façon, le traiter de telle ou telle façon. Mener doucement quelqu'un. C'est un enfant timide, menez-le doucement. Il le mena fort rudement. Mener rudement, faire subir de grandes pertes, en parlant d'actions militaires.
Les Perses menaient rudement la cavalerie thessalienne [VAUGELAS, Q. C. III, 11]
Familièrement. Mener quelqu'un rudement, le mener comme il faut, lui donner bien de la peine, lui susciter bien des affaires. Familièrement. Mener quelqu'un bon train, de la belle manière, le traiter sans ménagement.
Je mène tous ces faquins-là assez bon train [VOLT., Lett. d'Alembert, 25 août 1759]
Le préfet s'est avisé d'y trouver à redire ; là-dessus nous l'avons mené de la belle manière [P. L. COUR., 2e lettre particul.]
Mener follement, se moquer par des plaisanteries qui font beaucoup rire.
J'ai dîné avec le coadjuteur, il se plaint de la cruauté de l'abbé qui l'a laissé seul à Paris ; le pauvre homme ! sans amis, sans connaissances, sans maisons, ne sachant où donner de la tête ; nous avons mené assez follement cette plainte [SÉV., 15 août 1677]
Il se dit des souffrances qu'infligent les maladies.
Il [M. de Grignan] a été mené quatre ou cinq jours fort rudement de la colique et de la fièvre continue, avec deux redoublements par jour [SÉV., 1er déc. 1690]
Mal mener, voy. MALMENER. Cette médecine l'a mené doucement ou rudement, elle l'a peu ou beaucoup tourmenté, en le purgeant.
13° Fig. Amuser par des paroles, par des espérances. Il y a six mois que vous me menez sans que je voie aucun effet de vos promesses.
14° Fig. Il se dit des choses que l'on fait aller, dont on tient la conduite, le fil.
[Il] Mena si bien la fourbe et la tint si secrète.... [MAIRET, Soliman, V, 11]
Envieux l'un de l'autre, ils mènent tout par brigues, Que leur ambition tourne en sanglantes ligues [CORN., Cinna, II, 1]
Mme de Monaco mène cette affaire [SÉV., 163]
Il faut mener les choses avec douceur et prudence [BOSSUET, Lett. abb. 103]
C'est vous, à ce qu'on dit, qui menez cette intrigue [REGNARD, Démocrite, IV, 5]
Mener à bien, terminer, achever heureusement une chose.
Ce n'est rien d'entreprendre une chose dangereuse ; mais d'échapper au péril en la menant à bien.... [BEAUMARCH., Mar. de Fig. I, 1]
Familièrement. Mener rondement une affaire, la traiter avec activité sans trop s'attacher aux détails. Mener une vie..., vivre d'une certaine façon.
Ils mènent une vie avec tant d'innocence [CORN., Poly. V, 6]
Je suis presque toujours enfermé dans un cabinet où je mène la vie d'un savant [MONTESQ., Lett. pers. 142]
Vous devez mener une vie très heureuse : vous vivez avec les belles-lettres, la philosophie, tous les arts [VOLT., Lett. d'Argens, 20 déc. 1736]
Mener un train, un grand train, grand train, faire beaucoup de dépense, vivre avec faste. Mener un train, signifie aussi se conduire d'une certaine façon.
Et vous menez sous cape un train que je hais fort [MOL., Tart. I, 1]
Familièrement. Mener grand deuil de quelque chose, en être fort attristé. Mener beau bruit, grand bruit, faire beaucoup de bruit.
Et elles [des personnes en société] mènent un si grand bruit, que, bien souvent, elles n'entendent plus ce qu'elles disent, [MLLE DE SCUDÉRY, Convertions, De la conversation]
Mener la parole, s'en servir habilement.
Elle mena la parole si bien, si vigoureusement, si capablement, qu'il [le chevalier] en fut ravi pour une demi-heure [SÉV., 13 déc. 1688]
Mener les bras, travailler à force de bras. Mener les mains, se battre. Dans le langage familier, mener guerre, faire la guerre, guerroyer.
En ce temps-là, le bon Belus, Suivi de soldats résolus, Menait guerre très violente [SCARR., Virg. I]
Mener la table, se dit, chez les cartiers, pour assortir les cartes et les diviser par jeux.
15° Terme de géométrie. Mener une ligne d'un point à un autre, tracer une ligne qui joigne ces deux points.
16° Mener, avec un nom de chose pour sujet, se dit de ce qui est cause qu'on vient.
Mais quelle occasion mène Évandre vers nous ? [CORN., Cinna, I, 3]
Je suis ici venu.... - Sans m'en faire récit, Je sais ce qui vous mène.... [MOL., Éc. des femm. V, 7]
17° Fig. Il se dit de ce qui achemine vers un terme, y fait aller.
Qu'aisément l'amitié jusqu'à l'amour nous mène ! C'est un penchant si doux qu'on y tombe sans peine [CORN., Héracl. III, 1]
L'idée du bonheur nous mène à Dieu [BOSSUET, Conn. IV, 6]
On est presque toujours mené par les événements, et rarement on les dirige [VOLT., Louis XV, 4]
Les lumières et les vertus n'y mènent à rien de distingué [BERN. DE ST-PIERRE, Paul et Virg.]
Absolument. Le crime mène à l'échafaud. La débauche mène à la misère.
Une religion [la chrétienne].... qui est faite pour mener sans cesse du repentir à l'amour et de l'amour au repentir [MONTESQ., Esp. XXIV, 13]
Trop de respect souvent mène à l'ingratitude [VOLT., Mahom. III, 3]
C'est pourtant là, milord, que mène l'inconduite [C. DELAVIGNE, les Enfants d'Édouard, II, 3]
Cela ne mène à rien, on n'en saurait tirer aucun avantage.
18° Fig. Il se dit aussi des motifs qui font agir.
Change, pauvre abusé, change de batterie, Conte ce qui te mène, et ne t'amuse pas à perdre innocemment tes discours et tes pas [CORN., la Veuve, I, 1]
Pour moi, je serais très fâchée d'être consolée ; je ne me pique ni de fermeté, ni de philosophie ; mon cœur me mène et me conduit [SÉV., 125]
Au lieu d'écouter son cœur qui la menait bien, elle écouta sa raison qui la menait mal [J. J. ROUSS., Confess. V]
À dix ans, il est mené par des gâteaux ; à vingt par une maîtresse ; à trente par les plaisirs ; à quarante par l'ambition ; à cinquante par l'avarice [ID., Ém. V]
19° Terme d'horlogerie. Se dit de l'action de la dent d'une roue qui presse l'aile d'un pignon.
20° Se mener, v. réfl. Conduire soi-même sa voiture.
La mode dans ce temps-là parmi les dames était de voyager sans laquais et sans cocher, et de se mener elles-mêmes [VOLT., Crocheteur borgne.]
21° Fig. Se mener, être dirigé, conduit, en parlant de choses, d'affaires, etc.
Je ne vous parlerai pas de ces commerces dangereux, ni de ces intrigues qui se mènent parmi les ténèbres [BOSSUET, 3e sermon, Circoncision, 3]
Cela se mène d'une manière qu'il n'est pas possible de vous en rien dire [ID., Lett. 153]
Mais cette affaire-ci s'est menée un peu vite [COLLIN D'HARLEVILLE, Chât. en Espagne, IV, 5]

PROVERBES

  • C'est le monde renversé, la charrue mène les bœufs.
  • C'est un aveugle qui mène l'autre, se dit lorsqu'un homme de peu d'esprit et de sens entreprend de conduire un autre homme qui n'en a pas plus que lui.
  • Tout chemin mène à Rome, on peut arriver à un but par différents moyens.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    S'il le pot truver, sil [ainsi le] merra [mènera] à la justice [, Lois de Guill. 4]
    Emprès lui dient : sire, car nous menez [, Ch. de Rol. XXVI]
    Recreans ert [il sera] de la guerre mener [, ib. LXX]
    En France douce [elle] ert [sera] menée caitive [prisonnière] [, ib. CCLVIII]
  • XIIe s.
    Si coiement ai ma dolor menée, Qu'à mon semblant ne la reconnoiston [, Couci, VI]
    Si j'atendrai.... Joie d'amour, se bonheur m'i maine [, ib. XI]
    Nuls ne nous faisoit guerre, ne ne menoit dangier [, Sax. XVI]
    Menez vostre ost banie [votre armée avec ses bannières] [, Ronc. p. 11]
    Hui perdra Charles l'orgueil qu'il seut [a coutume] mener [, ib. 70]
    Grant joie menent la pute gent turquée [, ib. 118]
    Mes humes les abaterunt [les arbres] al bois de Liban, e al ewe les merrunt, e en la nef les chargerunt [, Rois, p. 243]
  • XIIIe s.
    Or menrez vous honteuse vie ci [HUES D'OISI, Romanc. p. 103]
    Puis fu un jor qu'ele li dit : amis, Par paroles vous ai mené mains dis [jours] [QUESNES, Romanc. p. 107]
    Et li nostre leur corurent sus, et les menerent si près de la porte, que on lor gietoit grant fais de pierres sor les cors [VILLEH., LXXV]
    De son païs [il] i fu menés mout très petiz [, Berte, V]
    Grant paour [elle] ot du vent qui menoit trop grant bruit [, ib. XXXVI]
    Se vous voulez la serve par no conseil mener [faire de la serve ce que nous vous conseillons] [, ib. XCVII]
    Tant [elle] a le roi Pepin par paroles mené, Qu'ens al manoir Symon sont tuit ensemble entré [, ib. CXIV]
    Et il est clere coze et aperte que li parastres ou le [la] marrastre mainent malvese vie as enfans [BEAUMANOIR, XXI, 15]
    Li clers qui se vit de benefices de sainte Église ou de son patrimoine, sans nule marceandise mener [ID., XI, 36]
    Mene-toi bel selonc ta rente, De robes et de chaucemente [, la Rose, 2151]
    Vous avez tort vers cel amant, Quant par vous est si mal menez [, ib. 3272]
    Il est fos [fou] qui maine dangier [fait l'orgueilleux, le violent] Vers cil qu'il deüst losengier, Et qu'il convient à suploier [, ib. 1897]
    Mès se de mon conseil usés, Jà d'eus prier ne vous penés, Se la chose à fin ne menés [, ib. 7644]
    Qui sauroit quel vie ge moine, Il en devroit grant pitié prendre [, ib. 3960]
    Fox [fou] est cil qui menra O [avec] soi quanque il a [tout ce qu'il a], Ce dit Salemons [, Marcoul et Salemon, ms. de St-Germ. f° 116, dans LACURNE]
  • XIVe s.
    Aucunes choses qui ont esté touchées nous mennent à faire une question [ORESME, Eth. 22]
    Sachent les autres faire beaux ymaiges, les autres bien mener les causes, les autres astrollogie [ID., ib.]
    Prol. Onques n'i ot porcel ne s'en venist courant à la porte tout droit, telle vie menant Qu'on n'i oïst tonner le Pere tout-puissant [, Guesclin. 1239]
  • XVe s.
    Mon neveu le roi à present a conseil de lez lui que il croit plus que soi-mesme ; et ce conseil le mainne ainsi qu'il veut [FROISS., II, III, 72]
    Si les assaillirent de grand courage [un corps de troupes resté en arrière], et les menerent tellement qu'ils en tuerent bien la moitié [ID., I, I, 112]
    Vueillez à mon cueur accorder, Sans par parolles le mener [CH. D'ORL., Ball. 48]
    Chascun jour se menoient de petiz marchez pour soustraire gens l'ung à l'autre [COMM., I, 9]
  • XVIe s.
    Jettez en le corps où vous voudrez ; car quant à moy, je n'en veux mener ny porter autre deuil [AMYOT, Publ. 27]
    Combien qu'elle [Aspasie] menast un train qui n'estoit gueres beau ny honneste [ID., Péricl. 46]
    Il les mena batant jusque dedans leur camp avec grand meurtre [ID., Fab. 20]
    Ce procès tant mené et qui encore dure, Lequel des deux vault mieulx, ou l'art, ou la nature [DU BELLAY, II, 79, recto.]
    Les princes sont menez et ramenez en leurs mouvements par les mesmes ressorts que nous sommes aux nostres [MONT., II, 191]
    Nous usons de ce mot de mouton par translation, non pas tant pour un sot que pour un qui a cette simplicité antique, et y va à la bonne foy (comme on dit par proverbe) qui se laisse mener par le nez [H. EST., Apol. pour Hérod. p. 21, dans LACURNE]
    Qui femme croit et asne meine, son corps ne sera jà sans peine [COTGRAVE, ]
    Et commençasmes à mener à bon escient les mains [MONTLUC, Liv. I (éd. du Panthéon, p. 25)]
    Vous nourrissez vos enfants, à fin qu'il [le tyran] les mene, pour le mieulx qu'il face, en ses guerres, qu'il les mene à la boucherie [LA BOÉTIE, Servitude volontaire.]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, miner, à l'ind. présent sing. mône ; provenç. menar ; espagn. menear ; ital. menare ; du lat. minare, mener ; comp. l'anc. haut allem. menen, l'anc. frison mena, le bas-saxon mennen, mener. Il faut remarquer qu'en latin minare ne se dit dans le sens de mener que des troupeaux, des animaux.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

mener

MENER. v. tr. Conduire quelqu'un vers un être ou une chose. Vous savez le chemin, menez-nous. Si vous n'y êtes jamais allé, je vous y mènerai. Mener un enfant à l'école. Mener la mariée à l'autel. Mener un aveugle par la main. Menez-moi chez lui. Mener des troupes au combat, à l'assaut, au feu.

Par extension, Ce chemin mène à tel endroit, On va, par ce chemin, à tel endroit.

Prov., Tout chemin mène à Rome. Voyez CHEMIN. Cela ne mène à rien, On n'en saurait espérer aucun avantage.

Prov. et fig., C'est un aveugle qui mène l'autre. On dit aussi C'est un aveugle qui en conduit un autre. Voyez AVEUGLE.

MENER signifie aussi Conduire par force en quelque endroit. Mener en prison. On le menait au supplice.

Mener le deuil, dans une cérémonie funèbre, Être à la tête des parents, des amis, de toutes les personnes qui forment le cortège. On dit plutôt aujourd'hui Conduire le deuil.

Mener la danse, Être à la tête de ceux qui dansent. On a dit dans le même sens Mener le branle.

Fig., Mener la danse, Entraîner les autres, prendre l'initiative et la direction d'un mouvement. Une terrible rébellion s'organise : c'est ce fameux agitateur qui mène la danse. On dit aussi Mener le branle, mener le jeu.

MENER se dit aussi des Animaux. Mener les bêtes aux champs. Mener paître des vaches. Mener les chevaux boire, les mener à l'abreuvoir. Mener les chevaux au marché. Mener un cheval à la main. Mener des chiens en laisse.

Fig., Mener de front. Voyez FRONT.

MENER signifie également Diriger un véhicule, une embarcation. Mener une charrette. Mener un bateau, une barque. Absolument, J'ai un cocher qui mène grand train.

Fig., Mener bien sa barque. Voyez BARQUE.

MENER signifie aussi Voiturer quelqu'un ou quelque chose. Mener du blé au marché, des marchandises à la foire, du bois par bateau. J'ai là ma voiture, voulez-vous que je vous mène quelque part?

MENER signifie en outre Se faire accompagner de ou par. Il mène bien des gens à sa suite. Il mena tout son monde avec lui.

MENER signifie au figuré Faire agir, gouverner quelqu'un à sa guise. Il le mène comme il veut. C'est un pauvre homme, il se laisse mener par sa femme.

Fig. et fam., Mener quelqu'un à la baguette. Voyez BAGUETTE.

Fig. et fam., Mener quelqu'un par le nez, par le bout du nez, Abuser de l'ascendant qu'on a sur quelqu'un pour lui faire faire tout ce qu'on veut. C'est un homme à mener par le nez, C'est un homme faible, crédule, sans caractère.

Fig. et fam., Mener quelqu'un en lisière, tenir en lisières, Tenir sous sa dépendance.

Fig. et fam., Mener quelqu'un en laisse. Voyez LAISSE.

Mener doucement quelqu'un, Le conduire avec ménagement, l'épargner, éviter de le fâcher, de le révolter. C'est un enfant timide, menez-le doucement. Mener rudement quelqu'un, Le forcer à faire ce qu'on veut.

Fig. et fam., Mener quelqu'un tambour battant, le mener bon train, grand train. Voyez BATTRE et TRAIN.

Mener loin quelqu'un, L'engager dans une affaire plus qu'il ne lui conviendrait; l'entraîner dans une démarche dont on ne peut prévoir les conséquences. Si vous prenez ses paroles pour des vérités, il vous mènera loin. Dans un sens un peu différent, Mener loin quelqu'un, Lui donner bien de la peine, lui susciter bien des ennuis.

Il signifie, en termes de Chasse, Forcer à suivre. Le cerf a mené bien loin la chasse; il l'a menée jusqu'à tel endroit.

MENER se dit aussi figurément de Ce qui dirige, de ce qui détermine les hommes. L'ambition, l'intérêt le mène. Le talent mène plus souvent à la réputation qu'à la fortune. Le jeu mène loin.

MENER signifie encore, en parlant des Choses, Administrer, diriger. Mener la maison, le ménage. Mener une négociation, une affaire. Une affaire bien menée.

Fam., Mener rondement une affaire, La traiter avec activité, avec promptitude, sans trop s'attacher aux détails.

Mener une vie sainte, une vie honnête, une vie exemplaire, une vie scandaleuse, Vivre saintement, honnêtement, de manière exemplaire, scandaleusement, etc.

Mener un train, un grand train, grand train. Mener la vie à grandes guides. Voyez TRAIN, GUIDE.

Fig., Mener grand deuil de quelque chose, En être fort attristé.

Fam., Mener grand bruit, Faire grand fracas.

Par extension, Mener loin quelqu'un, lorsqu'il s'agit de choses qui se dépensent ou se consomment, signifie Fournir longtemps aux besoins de quelqu'un, lui durer longtemps. Ces provisions peuvent encore nous mener loin. Il s'emploie plus ordinairement avec la négation. Cet argent ne le mènera pas loin, pas bien loin, guère loin. Ces munitions ne nous mèneront pas loin, ne peuvent nous mener bien loin.

On dit absolument Cela ne mène pas loin.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

mener

Mener, Ducere, Deducere, a Mino minas minare, Ecclesiasticorum verbo.

Mener de jour en jour, Diem ex die ducere. Caesar, C'est promettre faire quelque chose de jour à autre sans rien tenir.

Mener quelqu'un en prison, Aliquem in carcerem deducere.

Mener son fils à aucun grand personnage, et luy recommander, à ce qu'il luy plaise se laisser hanter par luy, Deducere adolescentem ad senem.

Mener d'un lieu en autre, Deducere.

Mener les chiens par le collier, Numellis ductare canes, Bud.

Mener et ramener à l'escolle, Ducere et reducere in ludum.

Mener boire et manger aucun avec soy, Abducere sibi conuiuam aliquem.

Mener droict à la porte, Ad portam ferre.

Tirer et mener à part, Seducere.

Mener au devant, Obducere.

Ce chemin mene à la ville, Haec via ducit in vrbem. Virgil. AEglo. IX.

On ne me sçauroit mener à ce poinct que je creusse cela, Illud quidem non adducor vt credam.

Je meine mon esprit à ceste raison, Sic animum induco meum.

Mener à l'entour, Circumagere, Circunducere.

Mener la queue, Agmen cogere, B.

Mener à perdition, Ad exitium et vastitatem vocare, Ad interitum redigere.

Mener avec soy, Conducere, Secum trahere.

Mener avec soy ses enfans, Asportare secum liberos.

Mener à fin et achever, Pertendere.

Mener quelqu'un de paroles, Producere aliquem.

Mener hors, Educere.

Mener en un chariot, navire, ou à cheval, Vehere.

Qui mene en basteau, ou à cheval, Vector.

Mener en triomphe, Agere captiuos sub curribus, Ducere aliquem in triumpho.

Mener jusques à la fin, Perducere.

Mener la danse, Praesultare.

Mener le peuple à sa fantasie, Plebem agere.

Mener oultre, Transducere.

Mener par devant le juge, Ducere aliquem in ius.

Mener par devant autres juges, Perducere ad aliud iudicium.

Mener un proces jusques à sentence, sans fuite ne incident, ou sans accrochement quelconque, Cursum litis inoffensum ad sententiam perducere, B.

Mener son ost sus une montagne assez roide, Subducere copias in collem satis arduum.

Qu'on le meine par toute la maison, Perductet eum quispiam per aedes.

Afin que je te menasse par là devant, Vt te illac praeterducerem.

Qui meine et conduit quelque affaire, Administer.

Il les a tous menez à son opinion, Perduxit omnes ad suam sententiam.

Mener les bestes aux champs, Propellere in pabulum, vel Exigere pastum, Les mener paistre, Ex Varr.

Mener les bestes boire, Ad bibendum appellere, Appellere ad aquam, Agere potum. Ex Varr.

Qui meine tout, Primarum partium actor, B.

Le fait de mener et mettre dedans, Introductio.

Mener un homme, Ductare dolis, id est, subducere, Bud.

Je le meneray bien, Iam ego hunc agitabo, B. ex Terent. Versabo ego illum hodie, si viuo probe, B. ex Plaut.

Mener un homme doulcement, Molli articulo hominem tractare, B.

Mené et induit, Inductus argumentis.

Estre mené, Duci.

Tout est mené et gouverné par le vouloir de Dieu, Omnia Dei nutu. ducuntur.

Qu'on a mené à port et approché, Appulsus.

La chose est menée et conduite à ce point, Deducta eo res est.

Mené prisonnier, Ductus, B.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
Synonymes et Contraires

mener

verbe mener
1.  Faire aller avec soi.
3.  Faire parvenir à.
4.  Diriger le cours d'une action.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

mener

führen, leiten, treiben, durchführenlead, conduct, guide, go, wage, drive, run, carry outleiden, besturen, voeren, uitvoeren, brengen, geleiden, aanpakken, de leiding hebben, leiden (naar), lopen (naar), meenemen (naar), op kop liggen [sport], wegbrengen (naar)הדריך (הפעיל), הוביל (הפעיל), הוליך (הפעיל), הכוון (הפעיל), צעד בראש, הוֹבִיל, הוֹלִיךְδιεξάγω, εκτελώ, καθοδηγώllevar, conducir, cumplir, dirigir, guiar, llevar a cabo, realizarيَقُودُ, يُقَيِّدُ, يُنَفِّذُprovést, véstlede, udførejohtaa, tehdä, toteuttaaprovesti, voditicondurre, eseguire実行する, 導く, 行う...을 실시하다, 실행하다, 이끌다føre, lede, utføredoprowadzić, wykonać, zaprowadzićconduzir, executarвести, осуществлять, проводитьleda, utföra, uträttaจัดการ, ทำให้สำเร็จ, นำuygulamak, yol göstermek, yürütmekdẫn, thực hiện执行, 进行, 领导 (məne)
verbe transitif
1. conduire, accompagner Le taxi les mènera à l'aéroport.
2. aller vers Cette rue mène à la place.
3. avoir une vie mener une vie difficile
4. diriger mener les discussions mener une enquête
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

mener

[m(ə)ne]
vt
[personne] (= conduire, emmener) → to take
mener à → to take to
mener dans → to take into
[route, chemin] mener à → to lead to
mener dans → to lead into
Cette rue mène directement à la gare → This street leads straight to the station.
[circonstances] mener qn à qch → to bring sb to sth
cela ne vous mènera à rien! → that will get you nowhere!
(= diriger) [+ enquête] → to conduct; [+ affaires] → to manage
mener qch à bien → to see sth through, to complete sth successfully
mener qch à terme → to see sth through, to complete sth successfully
vi (SPORT) → to lead
mener à la marque → to be in the lead
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005