coup

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coup

n.m. [ du lat. colaphus, gr. kolaphos, coup de poing ]
1. Choc rapide et brutal d'un corps en mouvement qui vient en frapper un autre : Un coup de couteau, de marteau. Des coups de pied.
2. Action de faire mal à qqn en le frappant ; voies de fait : En venir aux coups. Être inculpé pour coups et blessures.
3. Le résultat du choc lui-même ; marque qu'il laisse : Il heurta sa tête contre la porte, le coup fut très douloureux. Son bras présente des marques de coups bleu, contusion, ecchymose, meurtrissure
4. Bruit produit par un choc : J'ai entendu un coup de feu. L'horloge sonna les douze coups de minuit.
5. Choc moral causé par un événement, une nouvelle : Cette mort a été un terrible coup pour elle commotion, ébranlement, secousse
6. Décharge et détonation d'une arme à feu : Le chasseur tira un coup de fusil. Un revolver à six coups.
7. Geste ou mouvement rapide : En quelques coups de langue, le chat a lappé le lait. Elle jeta un coup d'œil à sa montre.
8. Action rapidement exécutée avec un objet : Se donner un coup de peigne. Donner un coup de balai.
9. Accès brusque d'un sentiment, d'un état psychique : Se décider sur un coup de tête sans réfléchir un accès de colère
10. Action considérée du point de vue de la fréquence : Ce coup-ci, vous avez gagné fois une gorgée, un verre essai, tentative occasion
11. Action préparée, combinée à l'avance ; action d'un joueur pendant une partie ; façon d'attaquer, de manœuvrer : Ce coup lui a permis de gagner. Elle ne sait pas si elle va réussir, mais elle va tenter le coup essayer, risquer qqch
12. Fam. Action de qqn, jugée désagréable ou néfaste ; par ext., entreprise plus ou moins louche : Encore un carreau de cassé ; ça, c'est sûrement un coup des enfants tour
13. Manifestation brutale d'un élément, d'un phénomène : On entend des coups de tonnerre. Un coup de vent a emporté mes papiers.
Remarque: Ne pas confondre avec cou ou coût.
À coups de (+ n. au sing.),
en l'utilisant comme arme : Elle s'est défendue à coups de parapluie.
À coup sûr,
sûrement, infailliblement.
Après coup,
une fois la chose faite, l'événement s'étant déjà produit.
Au coup par coup,
sans plan précis, selon chaque circonstance qui se présente.
Avoir un coup dans le nez ou dans l'aile,
Fam. être ivre.
Coup bas,
en boxe, coup porté au-dessous de la ceinture ; fig., manœuvre déloyale.
Coup d'éclat,
exploit.
Coup de Jarnac,
coup décisif mais peu loyal.
Coup de main,
aide, soutien apportés à qqn qui traverse un moment difficile : Donner un coup de main à qqn ; opération militaire, menée par surprise.
Coup d'envoi,
début d'une partie de sport collectif.
Coup de pied de coin,
recommandation officielle pour corner.
Coup de pouce,
aide ponctuelle apportée à qqn.
Coup de soleil,
brûlure de la peau par le soleil.
Coup d'État
Coup de théâtre
Coup de Trafalgar,
désastre total.
Coup du lapin,
choc brutal sur la nuque.
Coup dur,
événement pénible ou douloureux ; situation difficile qui affecte qqn.
Coup franc,
au football, au rugby, au basket, arrêt de jeu sanctionnant une irrégularité.
Coup monté,
action malveillante préparée en secret ; piège.
Coup sur coup,
de manière immédiatement successive : J'ai appris coup sur coup deux mauvaises nouvelles.
Discuter le coup,
Fam. bavarder à propos de qqch.
Du coup ou du même coup,
dans ces conditions ; en conséquence : Du coup, elle est partie avec nous.
En coup de vent,
rapidement : Ils sont passés en coup de vent.
En mettre ou en donner un coup,
Fam. faire un grand effort pour avancer un travail, une étude, etc.
En prendre un coup,
Fam. être fortement affecté par qqch ; subir un dommage : La maison en a pris un coup avec la tempête.
Être dans le coup,
Fam. être au courant d'une affaire un peu louche ; être au courant de tout ce qui se passe, et en partic. de ce qui est à la mode (par opp. à être hors du coup).
Faire les quatre cents coups,
se livrer à des excès, à des frasques.
Frapper un grand coup,
employer des moyens exceptionnels pour mettre de l'ordre dans une situation.
Les trois coups,
au théâtre, trois coups frappés sur le plancher de la scène, et qui signalent le début de la représentation.
Marquer le coup,
faire comprendre par son comportement l'importance d'un événement, d'un incident.
Monter le coup à qqn,
l'abuser.
Porter un coup à qqn, à qqch,
leur nuire, empêcher leur action, leur progrès, leur évolution.
Pour le coup,
Fam. de ce fait, en l'occurrence.
Prendre un coup de vieux,
vieillir subitement.
Sous le coup de qqch,
sous l'effet de : Rougir sous le coup de l'émotion.
Sur le coup,
au moment où l'événement a lieu.
Sur le coup de 10 heures, 11 heures, etc.,
à cette heure.
Tenir le coup,
Fam. résister, en parlant de qqn ; durer, en parlant de qqch.
Tomber sous le coup de,
être passible de.
Tout à coup ou tout d'un coup,
subitement, soudain.
Valoir le coup,
Fam. valoir la peine qu'on va se donner : Tu crois que ça vaut le coup ?
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

COUP

(kou ; le p ne se prononce pas et ne se lie pas : un kou audacieux ; coup se comporte comme loup, où le p ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des kou-z audacieux ; Bèze, au XVIe siècle, remarque que le p se prononce au singulier et non au pluriel) s. m.

Résumé

Impression qu'un corps fait sur un autre en le heurtant.
les coups, le combat.
blessure, contusion.
la décharge d'une arme à feu.
atteinte, attaque, blessure morale.
son, bruit que rendent certains corps par le choc.
action rapide d'un organe, d'un instrument, etc..
coup de main, terme de guerre.
coup d'œil.
10° action vive, effet subit de certaines choses.
11° chance favorable ou défavorable, circonstance imprévue.
12° action.
13° coup d'État, coup de théâtre.
14° fois, occasion.
15° coup de vin.
16° terme de jeu, manière de jouer, chance du jeu.
17° tout à coup.
18° À coup.
19° tout d'un coup.
20° coup sur coup.
21° après coup.
22° À tous coups.
23° pour le coup.
24° encore un coup ; proverbes.
Impression qu'un corps fait sur un autre en le heurtant. Donner un coup de bâton, un coup de fouet, un coup de marteau. Se donner un coup contre un mur, se faire une contusion en se heurtant.
Où chacun seul témoin des grands coups qu'il portait.... [CORN., Cid, IV, 3]
Je veux ici l'attendre et le rouer de coups [SCARRON, D. Japhet, IV, 2]
C'est un de ces braves de profession, de ces gens qui sont tout coups d'épée, qui ne parlent que d'échiner [MOL., Fourb. de Scapin, II, 8]
Et les coups de bâton d'un dieu Font honneur à qui les endure [ID., Amph. III, 10]
Il se donna cinq ou six coups de couteau [SÉV., 143]
Le cheval s'approchant lui donne un coup de pied, Le loup un coup de dent, le bœuf un coup de corne [LA FONT., Fabl. III, 14]
Il ne leur reste qu'à considérer de quel côté allait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de mains et frappé de tant de coups à sa racine [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Le Samien m'avait porté un faux coup [FÉN., Tél. V]
Au premier coup qu'on lui porte, l'idole se renverse [ID., ib. XI]
Ils [les mauvais rois dans le Tartare] sont sous les coups de ces esclaves, devenus leurs tyrans impitoyables [ID., ib. XVIII]
L'onde était écumante sous le coup de rames innombrables [ID., ib. II]
Il en couvrait d'autres de peaux de sangliers et d'ours, et lâchant sur eux ses chiens de chasse, il les faisait déchirer, ou les tuait à coups de flèches [ROLLIN, Hist. anc. Œuvres, t. V, p. 423, dans POUGENS]
Faire le coup de poing, se battre avec le poing fermé. Coup de poing, instrument pour percer les tonneaux ; espèce de pistolets fort petits. Fig. Rabattre les coups, adoucir, apaiser des gens aigris les uns contre les autres. Casser le nez à coups d'encensoir, donner en face des louanges exagérées et grossières. Faire d'une pierre deux coups, venir à bout de deux choses par un seul moyen. Frapper les grands coups, employer les moyens décisifs. Frapper des coups en l'air, perdre sa peine. C'est un coup dans l'eau, c'est un coup d'épée dans l'eau, se dit d'une tentative inutile. Avoir un coup de hache à la tête, ou, simplement, avoir un coup de hache, un coup de marteau, être un peu fou. Terme de manége. Coup de hache, dépression existant au point de jonction de l'encolure avec le garrot. Coup de lance, cavité à la base de l'encolure, à l'épaule, au bras ou à la fesse. Coup de reins, mouvement par lequel le cheval roidit les reins. Coup de fouet, coup porté avec un fouet. Le soldat anglais reçoit des coups de fouet. Un coup de fouet vigoureusement assené fit partir le cheval au galop. Terme de pathologie. Coup de fouet, rupture de fibres musculaires ou de muscles minces, qui survient à la jambe pendant un effort, et qui fait éprouver au patient une sensation comme s'il recevait un coup de fouet. Terme de vétérinaire. Coup de fouet, mouvement brusque observé aux flancs dans la respiration d'un cheval poussif, surtout pendant l'expiration. Dans le langage général, coup de fouet, effort redoublé par lequel on tente d'obtenir ou d'emporter quelque chose, et, en musique, effort plus brillant que tout le reste, par lequel on finit un morceau. Coup de fouet signifie aussi excitation, action d'animer, de presser. Terme de marine. Coup de fouet, la dernière crise du coup de vent, ou le coup de vent lui-même, s'il est de peu de durée. Coup de talon, choc qu'éprouve un navire en passant sur un écueil. Coup de boutoir, coup porté par le sanglier avec son boutoir ; et, figurément, attaque brusque et inattendue en paroles. Terme de maréchalerie. Coup de boutoir dans la sole, plaie faite par le maréchal, lorsque avec le boutoir il pare trop profondément la sole du cheval. Terme d'escrime. Coup pour coup, action de deux tireurs qui se touchent en même temps. Coup de temps, coup pris d'opposition sur un développement ; et fig. circonstance inopinée, ou occasion qui passe vite. Il a su profiter du coup de temps. Coup fourré, dans un combat au fleuret, à l'épée, se dit quand chacun des deux adversaires en même temps donne et reçoit un coup. Et, figurément faire un coup fourré, se rendre mutuellement et en même temps de mauvais offices. Ils ont fait un coup fourré.
Et contre cet assaut je sais un coup fourré, Par qui je veux qu'il soit de lui-même enferré [MOL., l'Étour. III, 6]
Dans un autre sens, porter un coup fourré, rendre en secret un mauvais office. Terme de jeu de paume. Coup de brèche, coup qui fait entrer la balle dans le dedans, près des encoignures. Terme de fauconnerie. On dit qu'un oiseau prend coup, quand il heurte trop rudement sa proie. Terme de maçonnerie. Un mur prend coup, il menace de chute, il fait ventre, il n'est plus à plomb.
Les coups, le combat.
Mais s'il fallait encor que l'on en vînt aux coups, Je combattrais pour elle en soupirant pour vous [CORN., Hor. I, 4]
Elle-même leur dresse une embûche au passage, Se mêle dans les coups, porte partout sa rage [ID., Rodog. I, 6]
Hercule respirant sur le bruit de vos coups [RAC., Phèd. III, 5]
Fig. Juger des coups, rester spectateur d'une lutte, d'un débat.
Nous étions neutres et nous jugions des coups [SÉV., 344]
Sans coup férir, sans combattre, sans en venir aux mains. Il s'empara des positions de l'ennemi sans coup férir. Et fig. et familièrement, sans résistance. Il en est venu à bout sans coup férir.
Blessure, contusion. Il est tout couvert de coups. Il tomba percé de coups.
L'époux expirant sous les coups d'une épouse barbare [MASS., Car. Avenir.]
Percé de tant de coups, comment t'es-tu sauvé ? [RAC., Andr. V, sc. dern.]
Coup de feu, plaie produite par une arme à feu. Le coup de la mort, la blessure, l'accident qui la détermine.
Il se jeta à son cou, disant qu'il devinait bien ce qu'il avait à lui dire, que c'était le coup de sa mort, qu'il le recevait de la main de Dieu [SÉV., 173]
L'amour lui a donné le coup de la mort [BOSSUET, I, Ass. 1]
Le coup de grâce, celui par lequel le bourreau achevait le patient ; et, par extension, ce qui consomme la ruine de quelqu'un.
Il souhaite la mort comme le coup de grâce [SÉV., 32]
Populairement et ironiquement. Il a été le plus fort, il a porté les coups, il a été battu.
La décharge d'une arme à feu. Tirer un coup de canon.
Cent pièces de canon tonnèrent sur elle à son arrivée, et la maison où elle entra fut percée de leurs coups [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Des filous effrontés, d'un coup de pistolet, Ébranlent ma fenêtre et percent mon volet [BOILEAU, Sat. VI]
Il ne s'avisa pas seulement de lui tirer son coup [HAMILT., Gramm. 5]
Tirer à coup perdu, tirer hors de portée. Fusil à deux coups, fusil à double canon. Faire le coup de fusil, prendre part à un combat d'infanterie, se battre en tirailleurs. On dit de même pour la cavalerie, faire le coup de pistolet.
Les Mazarins venaient faire le coup de pistolet dans le faubourg St-Antoine [RETZ, II, 213]
Se dit aussi de la charge de l'arme. J'ai encore deux coups de poudre et un coup de plomb. Terme de chasse. Coup double, coup qui tue deux pièces de gibier. Et fig.
Le cardinal prit si bien son temps et ses mesures qu'il fit coup double ; le confesseur fut renvoyé, et il en donna un autre auquel il était assuré de faire dire ce qu'il voudrait [SAINT-SIMON, 8, 55]
Par extension. Coup de tonnerre, bruit violent qui accompagne une décharge d'électricité dans un orage. Un violent coup de tonnerre fit trembler toutes les vitres. Familièrement et par ironie, il est secret comme un coup de tonnerre, comme un coup de canon, il divulgue ce qu'on lui confie. Coup de foudre, coup que frappe l'électricité dans un orage. Un coup de foudre fendit le peuplier. Fig.
Ce coup de foudre est grand [CORN., Poly. II, 1]
Un coup de foudre est tout ce que je veux de vous [RAC., Théb. V, 6]
Les dieux, longs à se résoudre, Ont fait un coup de leur foudre [MALH., II, 4]
Fig. Atteinte, attaque, blessure morale.
En vos beautés parfaites Vous ne pouvez savoir tous les coups que vous faites [RÉGNIER, Sat. XII]
Il veut frapper le coup sans notre ministère [CORN., Héracl. III, 3]
À l'honneur de tous deux il porte un coup mortel [ID., Cid, I, 5]
Les Sarrasins reçurent de grands coups durant l'empire de Léonce [BOSSUET, Hist. III]
Vous vous troublez beaucoup ! Mon cœur n'est point du tout ébranlé de ce coup [MOL., F. sav. V, 4]
Amour est un étrange maître ; Heureux qui peut ne le connaître Que par récit, lui ni ses coups [LA FONT., Fabl. IV, 1]
Mais il me faut tout perdre et toujours par vos coups [RAC., Andr. I, 4]
S'il préparait ses coups tandis que je vous vois [ID., Brit. V, 5]
Constantin, après avoir affaibli la capitale, frappa un autre coup sur les frontières [MONTESQ., Rom. 17]
Le dernier coup, ce qui achève d'accabler, de ruiner, etc.
.... Donner le dernier coup à la dernière tête De la rébellion [MALH., II, 12]
Donner le dernier coup au parti des tyrans [MOL., D. Garc. V, 6]
Il ne restait qu'à donner le dernier coup à cette secte [FLÉCH., le Tellier.]
Il donna le dernier coup à leur empire [BOSSUET, Hist. III, 6]
Voilà le dernier coup qu'il fallait donner à notre ignorance [ID., ib. II, 11]
Cet édit qui donna le dernier coup à l'hérésie [ID., le Tellier.]
Les flatteurs nous donnent le dernier coup [ID., Resp. 3]
Mme de Jouarre donne le dernier coup à l'exemption [ID., Lettr. abb. 76]
Tenir coup, tenir tête.
Prête chacune à tenir coup aux gens [LA FONT., Mazet.]
Le coup de pied de l'âne, insulte qu'un lâche adresse à un homme jadis puissant et maintenant hors d'état de se venger. Locution tirée de la fable où l'âne vient en dernier frapper le lion mourant. Coup de Jarnac, manœuvre perfide, déloyale.
François de Vivonne fut tué en combat public et singulier par Guy Chabot, fils du seigneur de Jarnac, d'où est venu le proverbe du coup de Jarnac [SAINT-SIMON, 352, 133]
Son, bruit que rendent certains corps par le choc. Le premier coup de cloche le réveilla. Au coup de minuit, de midi. Les coups de marteau retentissaient dans toute la maison. Tout est prêt ; nous partirons au coup de dix heures. Familièrement. N'être pas sujet au coup de cloche, au coup de marteau, n'être pas sujet à la cloche, au marteau qui demande que la porte soit ouverte et qui indique qu'on vient réclamer votre office, être libre et maître de son temps.
Action rapide d'un organe, d'un instrument, etc. Un coup de langue. Des coups de gosier sonores. En quelques coups de balai la maison fut nettoyée. Un coup de dent, action de faire aller la mâchoire pour manger.
[L'âne] Craignit qu'en perdant un moment Il ne perdît un coup de dent [LA FONT., Fabl. VIII, 17]
Il y procédait d'une vitesse toujours égale et trouvait moyen, sans perdre un coup de dent, de me donner louanges sur louanges [LESAGE, Gil Blas, I, 2]
Coup de pinceau, application du pinceau pour peindre ; et fig. description.
Tu demeures surpris et changes de couleur à ce discours ; ce n'est là qu'une ébauche ; et, pour achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau [MOL., D. Juan, I, 1]
Si Molière a rendu Tartuffe odieux au cinquième acte, c'est par la nécessité de donner le dernier coup de pinceau à son personnage [MARMONT., Élém. litt. t. VI, p. 141, dans POUGENS]
Coup de chapeau, salutation donnée au passage.
Encor ? Que de coups de chapeau ! [MOL., Éc. des mar. I, 5]
Traduire à coups de dictionnaire, ne pouvoir traduire qu'en ayant recours fréquemment au dictionnaire.
La plupart des livres de certains savants ne sont fabriqués qu'à coups de dictionnaires, et ils n'ont guère lu que les tables des livres qu'ils citent, ou quelques lieux communs ramassés de différents auteurs [MALEBR., Rech. liv. IV, ch. 8]
Coups de ciseaux, coupures qu'on fait avec des ciseaux dans quelque écrit pour les insérer textuellement dans une composition. Faire un journal à coups de ciseaux. Donner à quelqu'un un coup de main, d'épaule, lui venir en aide, unir momentanément ses efforts aux siens. Donner un coup de collier, faire un nouvel effort, locution prise des chevaux qui, faisant un effort, appuient sur le collier. Familièrement. Donner un coup de pied jusqu'à tel endroit, y aller : cela ne se dit que d'un endroit peu éloigné. Terme de peinture. Application, sur la toile, de la brosse ou du pinceau chargé de couleur. Peindre au premier coup, peindre d'une manière large, facile, rapide. Coup de jour, trait vif de lumière ou de clair placé à propos. Terme de musique. Coup de langue, coup de gosier, coup d'archet, manière de lancer le son. Fig. Coup de bec, de dent, de langue, de patte, propos médisant.
Les absents sont assassinés à coups de langue [SCARRON, Rom. com. ch. 3]
Pour vous, vous représentez une de ces personnes qui prêtent doucement des charités à tout le monde, de ces femmes qui donnent toujours le petit coup de langue en passant [MOL., Impromptu, 1]
Coup de filet, action de lancer le filet, et résultat de cette action, prise de poisson ; et fig. une capture, un gain. La police, d'un coup de filet, a saisi plusieurs malfaiteurs. Ce seul coup de filet lui a rapporté une grosse somme. Terme de typographie. Coup de planche, action de poser la planche sur le papier pour l'imprimer. Coup de piston, la course entière accomplie par un piston dans un corps de pompe, pour se rendre d'une extrémité à l'autre.
Terme de guerre. Coups de main, ceux qui se donnent avec les armes ordinaires, sans artillerie. Une place emportée à coups de main, c'est une place emportée d'emblée, l'épée à la main. Coup de main, expédition, attaque de vive force, et, en général, toute espèce d'entreprise hardie.
S'il est permis, sous ce prétexte, de faire des coups de main, quels États sont en sûreté dans la jeunesse des rois ? [BOSSUET, Variat. Déf. 1er disc. § 16]
La Grande-Bretagne n'oublia pas, à Utrecht, que ces voisins entreprenants, soutenus des Canadiens, accoutumés à la chasse et aux coups de main, avaient porté, durant les deux dernières guerres, la désolation dans ses divers établissements [RAYNAL, Hist. phil. XVII, 12]
Coup d'œil, vue, regard. Jetez un coup d'œil sur ce tableau.
Et dès qu'il m'aura plu d'abattre votre orgueil, Vos têtes pour tomber n'attendront qu'un coup d'œil [CORN., Attila, V, 3]
Je crains d'en recevoir quelque coup d'œil fatal, Et chasse un ennemi dont je me défends mal [ID., Théod. II, 2]
Enfin, avant de paraître au parloir, On doit au moins deux coups d'œil au miroir [GRESSET, Vert-vert, I]
Les opticiens, fondés sur l'expérience, disent que l'étendue d'un coup d'œil est bornée à l'angle droit [BONNET, Ess. psych. ch. 38]
Fig.
Bannis toute imposture, et d'un coup d'œil plus sage Regarde ce prophète à qui tu rends hommage [VOLT., Fanat. I, 4]
Coup d'œil, sûreté dans l'appréciation des choses.
Il avait ce qu'on appelle le coup d'œil d'une justesse et d'une promptitude singulière et peut-être unique ; c'était une sorte d'inspiration dont la clarté et la force prouvaient la vérité, du moins pour lui [FONTEN., Chirac]
Un Condé, dont le premier coup d'œil décidait toujours de la victoire [MASS., Or. fun. Louis le Grand.]
Descartes a envisagé la nature comme un homme qui, plongeant sur elle un vaste coup d'œil, l'embrasse tout entière et en fait pour ainsi dire le plan à vue d'oiseau [TURGOT, Ébauche du 2e discours. Progrès de l'esprit humain, p. 278]
Il avait reçu de la nature ce coup d'œil prompt et juste qui saisit tout ce qui mérite d'être observé et qui ne voit les objets que tels qu'ils sont [CONDORCET, Linné.]
Coup d'œil, aspect.
La vertu n'a de triste que le premier coup d'œil [MASS., Car. Dégoûts.]
Il n'a de beau que la surface et le premier coup d'œil [ID., Profess. relig. 1]
Le coup d'œil de son retour à sa toute-puissance en Espagne [la princesse des Ursins] ne la dérangea pas plus qu'avait fait la chute de la foudre sur elle à Madrid [SAINT-SIMON, 144, 100]
10° Action vive, effet subit de certaines choses. Un coup de vent fit écrouler une partie de la muraille.
Du premier coup de vent il me conduit au port [CORN., Poly. IV, 3]
L'hiver était si près de nous, qu'il n'avait fallu qu'un coup de vent de quelques minutes pour l'amener âpre, mordant, dominateur [SÉGUR, Hist. de Nap. IX, 7]
Terme de marine. Coup de mer, choc d'une grosse lame. Bien tenir le coup, résister aux coups de vent et de mer. Faire un coup d'écoute, forcer sa voilure par une brise fraîche. Terme de médecine. Coup de sang, attaque d'apoplexie, et aussi congestion momentanée du sang vers la tête. Coup de lumière, effet subit d'une lumière qui apparaît.
Malgré l'obscurité du crépuscule où les nations semblent encore errer, des coups fréquents de lumière annoncent l'aurore et la venue du grand jour [HOLBACH, dans DU MARSAIS, Essai préj. ch. 14]
Coup de soleil, effet produit, sur une partie quelconque d'un être vivant, animal ou végétal, par l'action d'un soleil ardent. Coup de soleil, sorte d'érysipèle causé par le soleil.
J'attrapai un coup de soleil sur une main [CHATEAUB., Itin. 243]
Coup de soleil, ensemble d'accidents cérébraux causés par le soleil, et qui peuvent causer rapidement la mort. Populairement. Coup de soleil, action de rougir soudainement par honte ou par embarras. Coup d'air, fluxion ou douleur causée par un courant d'air. Terme de vétérinaire. Coup de chaleur, congestion sanguine, brusque, rapide, du poumon, quelquefois de l'intestin et plus rarement de l'encéphale, arrivant communément sur les chevaux de trait rapide, pendant le travail et au temps des chaleurs. Terme d'arts. Coup de feu, action d'activer le feu pour la cuisson ou la fusion de différentes matières.
Toute porcelaine, au moment qu'elle reçoit son dernier coup de feu, se trouve dans un état de fusion commencée [RAYNAL, Hist. phil. V, 27]
Terme de cuisine. Coup de feu, l'action d'activer le feu des fourneaux au moment d'achever la cuisson des mets ; et figurément, moment de presse. Coup de feu, action d'un feu trop ardent sur une préparation culinaire. Le rôti a un coup de feu.
11° Chance favorable ou défavorable, circonstance imprévue. Coup du ciel. Coup de bonheur.
Comment la retrouver sans un coup du hasard ? [BRIFAUT, Ninus II, III, 4]
Fais agir ta constance en ce coup de malheur [CORN., Cid, II, 3]
La fortune se plaît à faire de ses coups [LA FONT., Fab. VII, 13]
Mille fois la religion a été à la veille d'une destruction universelle ; et, toutes les fois qu'elle a été dans cet état, Dieu l'a relevée par des coups extraordinaires de sa puissance [PASC., Pensées, part. II, art. 4]
Glaive du Seigneur, quel coup vous venez de faire ! toute la terre en est étonnée [BOSSUET, Marie-Thér.]
Quel coup vient nous confondre ! [VOLT., Zaïre, II, 4]
Parle, achève, ô mon Dieu ! ce sont là de tes coups [VOLT., ib. II, 3]
12° Action. Voilà un coup d'étourdi. C'est un coup de désespoir.
C'est là que votre main peut faire de beaux coups [RÉGNIER, Sat. XII]
Quoi ! de tuer un homme auriez-vous conscience ? Loin que votre dessein vous fasse aimer d'Hortense, Ce coup augmentera sa haine, il est certain [LA FONT., Florentin, 3]
Nous savons que ce prince magnanime [Charles II] eût pu hâter ses affaires en se servant de la main de ceux qui s'offraient à détruire la tyrannie par un seul coup [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Vous vouliez toutes deux un coup trop inhumain [CORN., Rodog. V, 4]
Il n'a point pris le ciel ni le sort à partie, Point querellé le bras qui fait ces lâches coups [ID., Héracl. III, 3]
Un même coup a mis ma gloire en sûreté, Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté [ID., Cid, V, 6]
Votre bras dans Pharsale a fait de plus grands coups [ID., Pomp. IV, 3]
S'il a cette vertu, cette valeur insigne, Donnez-lui votre armée, et voyons ces grands coups [ID., Nicom. II, 3]
Ô coup ! ô trahison trop indigne d'un homme ! [ID., Cinna, III, 3]
Si de mon propre sang ma main versant des flots N'eût par ce coup hardi réprimé vos complots [RAC., Athal. II, 7]
Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate [ID., Andr. III, 1]
Cet ouvrage, madame, est un coup d'Agrippine [ID., Brit. V, 1]
L'action de Léonidas, avec ses trois cents Spartiates, n'était pas un coup de désespoir, mais une conduite sage et généreuse, comme Diodore de Sicile a soin de le faire remarquer [ROLLIN, Hist. anc. Œuvres, t. III, p. 220]
Ils ont fait un beau coup vraiment ; Mais, pour réparer leur sottise, La folie et l'amour ont fait adroitement Réussir l'heureuse entreprise [REGNARD, Folies amour. Divertiss.]
Je crus faire un coup d'une profonde politique en.... [FÉN., Tél. XII]
Il n'appartient de proposer des changements qu'à ceux qui sont assez heureusement nés pour pénétrer d'un coup de génie toute la constitution d'un État [MONTESQ., Esp. Préface]
Le coup du génie [dans le Misanthrope de Molière] est de l'avoir fait amoureux d'une coquette [J. J. ROUSS., Lettre à d'Alembert.]
Faire le coup, faire l'action dont il s'agit, en parlant d'une action mauvaise, ou tout au moins d'une action hardie.
Je crois que c'est monsieur votre cher intendant qui a fait le coup [MOL., l'Av. V, 2]
On ne put pas le convaincre d'avoir fait le coup [BOSSUET, Variat. X]
Non, non ; Britannicus est mort empoisonné ; Narcisse a fait le coup ; vous l'avez ordonné [RAC., Brit. V, 6]
On découvre que le jardinier a fait le coup [J. J. ROUSS., Ém. II]
Faire de bons coups, faire de bons tours.
Font quelques fois ensemble de bons coups [LA FONT., Herm.]
Faire un mauvais coup, une mauvaise action.
Celui qui reçoit de l'argent pour un méchant coup [PASC., Prov. XVIII]
....Comme le voilà fait ! Débraillé, mal peigné, l'œil hagard ! à sa mine, On croirait qu'il viendrait, dans la forêt voisine, De faire un mauvais coup.... [REGNARD, le Joueur, I, 7]
Faire un coup de tête, faire étourdiment une chose hardie ou extravagante. Faire un coup de sa tête, ne demander conseil à personne. Un coup de maître, une action digne d'un maître, d'un homme habile, vaillant, etc.
Mes pareils à deux fois ne se font pas connaître, Et pour leur coup d'essai veulent des coups de maître [CORN., Cid, II, 2]
Coup d'essai, la première fois qu'on tente une chose.
Ne cherche point à faire un coup d'essai fatal [CORN., Cid, II, 2]
Sur ce beau coup d'essai de votre ingratitude [ID., Nicom. IV, 5]
Ce sont des coups d'essai, mais si grands que peut-être Le Capitole a droit d'en craindre un coup de maître [ID., Nicom. III, 2]
N'est que le coup d'essai de ses illusions [ID., Poly. I, 1]
Il fit voir que les plus difficiles victoires ne sont que les coups d'essai de ceux que Dieu même instruit pour la guerre [FLÉCH., Panég. II, p. 10]
En voilà assez pour des faussetés si vaines ; ce ne sont là que des coups d'essai de vos novices, et non pas les coupe d'importance de vos grands profès [PASC., Prov. XVI]
Coup d'éclat, action qui fait grand bruit, qui attire beaucoup de renom, et aussi action qui rompt avec des habitudes, avec une situation, etc. Coup monté, coup préparé à l'avance, prémédité. Manquer son coup, ne pas réussir.
Ayant manqué mon coup, je ne fis point de vains efforts contre un si grand nombre d'ennemis [SCARR., Rom. com. 2e part. ch. 14]
Les anges de la réforme ne manquèrent pas leur coup à cette fois [le tuèrent] [BOSSUET, Déf.]
Une de ces flèches qui n'ont jamais manqué leur coup [FÉN., Tél. XX]
Dans un sens opposé, porter coup, sans régime, produire un effet considérable.
Ce discours porta coup et fit songer notre homme [LA FONT., Coupe.]
Les événements qui ont porté coup dans la suite [BOSSUET, Hist. III, 2]
Ce qui se passe en la vie porte coup au point de la mort [ID., Imp. 1]
Pour faire des menaces qui portent coup [LA BRUY., X.]
La plus petite tolérance porte coup [PATRU, Plaid. 6, dans RICHELET]
Il s'en faut bien que toutes nos habiletés ou toutes nos fautes portent coup [VAUVENARGUES, Max. 546]
Porter coup, nuire, faire tort. Le coup est porté, le mal est fait.
L'injuste porte coup sur lui-même [MASS., Ferv. 2]
Le gouvernement portera coup à l'agriculture et au commerce, toutes les fois qu'il entreprendra de fixer le prix des denrées [CONDILLAC, Comm. gouv. part. I, ch. 4]
Être sous le coup, être menacé par, être en butte à. Il est sous le coup d'une accusation.
13° Coup d'État, mesure violente à laquelle un gouvernement a recours.
Il ne faut plus que vous parliez d'agir puissamment, ni de faire des coups d'État qu'avec la reine [BALZ., liv. II, lett. 5]
Jamais un coup d'État ne fut mieux entrepris [CORN., Pomp. II, 3]
Non qu'en un coup d'État je n'approuve le crime [ID., ib. I, 1]
Et je puis dire enfin que jamais potentat N'eut à délibérer d'un si grand coup d'État [ID., ib. I, 1]
Au lieu de gouverner par les lois, ils veulent étonner par des coups d'État [CONDILLAC, Étud. hist. part. I, ch. 4]
Action qui décide de quelque chose d'important pour le bien de l'État. La bataille de Denain fut un coup d'État. Entreprise violente par laquelle un personnage s'empare du pouvoir (coup d'État du 18 brumaire par lequel le général Bonaparte devint maître de la France), ou mesure par laquelle un gouvernement change violemment et en dehors des lois la constitution (le coup d'État tenté par Charles X en 1830). Fig. Tout ce qui est décisif dans quelque affaire importante. Ce mariage fut un coup d'État dans cette famille.
C'était un coup d'État [MOL., le Dép. III, 7]
Coup d'autorité, usage extraordinaire qu'une personne fait de son autorité envers ceux qui lui résistent. Coup de théâtre, se dit en poésie dramatique, d'un événement ou d'une situation, qui frappe tout d'un coup l'esprit, parce qu'on ne s'y attendait pas.
On ne forme point les esprits avec des tableaux et des coups de théâtre [MARMONT., Élém. litt. Œuvres, t. IX, p. 16, dans POUGENS]
Et fig. Son arrivée fut un coup de théâtre. Cela fit un coup de théâtre.
14° Fois, occasion, moment.
[L'honneur qui] perdu pour un coup jamais ne se recouvre [RÉGNIER, Sat. VI]
Elles n'arrivent pas à leur dernier degré de perfection du premier coup [DESC., Diopt. 1]
Il n'est pas permis de faire ces actions-là [actes de vaillance] beaucoup de fois en sa vie ; et la fortune, qui vous en a tiré pour ce coup, est un mauvais garant pour l'avenir [VOIT., Lett. 118]
Les hommes valeureux le sont du premier coup [CORN., Cid, II, 3]
Certes Rome à ce coup pourrait bien se vanter, D'avoir eu juste lieu de me persécuter [ID., Pomp. III, 2]
C'est à ce coup qu'il est bon de partir, Mes enfants.... [LA FONT., Fabl. IV, 22]
Mais le pauvret, ce coup, y laissa ses houseaux [ID., ib. XII, 23]
Vous ne bougerez pour ce coup [ID., Cord.]
M'empoisonne à tous coups [à chaque instant] leurs plus charmants appas [MOL., le Dép. I, 1]
Voyons si votre diable aura bien le pouvoir De détruire à ce coup un si solide espoir [ID., l'Étour. V, 16]
Je l'ai déjà manquée, et même plusieurs coups [ID., ib., V, 6]
Sans menacer, sans avertir, la mort se fait sentir tout entière dès le premier coup [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
Tout cela ne se fait pas d'un coup [ID., Visite, 2]
À ce coup, le Saint-Esprit irrité se retire, les ténèbres s'épaississent, la foi s'éteint [ID., Anne de Gonz.]
15° Coup de vin, ce qu'on boit de vin en une fois. Le coup du milieu, le coup qu'on boit entre les deux services. Le coup de l'étrier, le coup qu'on boit en montant à cheval pour partir. Familièrement. Boire un coup, un verre de vin.
Un jour le cuisinier ayant bu trop d'un coup.... [LA FONT., Fabl. III, 12]
[Tartuffe] But, à son déjeuner, quatre grands coups de vin [MOL., Tart. I, 6]
Il avait envie d'y boire un coup [HAMILT., Gramm. 11]
Matta but cinq ou six grands coups pour étouffer un reste de délicatesse qui l'inquiétait [ID., ib. 3]
Frère Giroflée buvait un coup en attendant le dîner [VOLT., Cand. 24]
On a vu le bossu passer près de la Villeaux-Dames, où il a bu un coup [P. L. COUR., II, 276]
Boire à petits coups, peu à la fois, mais souvent.
L'aîné [Bellisle] était fort sobre ; le cadet aimait à souper et à boire le petit coup, mais sans excès [SAINT-SIMON, 523, 221]
Du vin vieux d'un hôte aimable Il faut boire à petits coups [BÉRANG., P. coups.]
Boire un coup est aussi faire un excès de vin. Il avait bu un coup. Populairement. Boire un coup, être en danger de se noyer.
16° Terme de jeu. Manière de jouer, chance du jeu. Il a fait un beau coup. Le donner en trois coups, quatre coups, etc. se dit pour exprimer qu'on défie quelqu'un de faire la chose dont il s'agit, qui est difficile, et qu'on n'a pas su ou qu'on ne saurait pas faire soi-même.
Je le donne en six coups au fourbe le plus brave [MOL., l'Étour. II, 7]
Coup se dit de chaque fois qu'un des joueurs a donné une carte, lancé des dés, etc. Coup forcé, coup qu'il n'est pas possible de parer. Remettre un coup, autoriser quelqu'un à recommencer un coup mal joué. Coup sûr, coup qui ne peut manquer de réussir. Fig.
Imperceptiblement ensemble ils se rendront, Et malgré vos efforts, mon fils, ils se joindront ; C'est un coup sûr.... [LA FONT., Florentin, 3]
À coup sûr, loc. adv. Immanquablement, avec certitude de gain, de succès. Nous réussirons à coup sûr. Ce n'est pas toujours à coup sûr qu'on spécule.
Mais vantés, à coup sûr, du Mercure galant [BOILEAU, Sat. XI]
Coup de dés, toute combinaison que les dés peuvent présenter.
De leurs différentes combinaisons [osselets à quatre faces dont se servaient les anciens] résultent trente-cinq coups auxquels on a donné les noms des dieux, des princes, des héros, etc. [BARTHÉL., Anach. ch. 20]
Et figurément, c'est un coup de dés ou de dé, c'est une affaire où le hasard aura beaucoup de part. Rompre le coup, arrêter, détourner une chance des dés, en les empêchant de rouler librement ; et fig. empêcher le succès d'une entreprise. Au trictrac, coup et dés, veut dire que la primauté appartiendra à celui qui amènera le dé le plus fort. Tout coup vaille, arrive ce qu'il pourra. Au billard, coup du roi, coup où, la bille étant placée en arrière de la blouse du milieu près de la bande, on va frapper de sa bille la bande du haut, de manière qu'en revenant elle pousse l'autre dans la blouse. Dans toute espèce de jeux, faux coup, se dit, en général, d'un coup qui n'a pas réussi ou qui n'a pas porté. Au billard, faux coup de la queue, faute que commet le joueur quand il touche la bille à faux. Coup de partie, ce qui décide du succès d'une partie de jeu ; et fig. du succès d'une affaire.
Ce que je viens de faire est un coup de partie Qui les sauve tous quatre et moi-même avec eux [LACHAUSSÉE, Mélanide, III, 8]
Coup de bourse, opération de bourse qui réussit, qui apporte un grand profit.
17° Tout à coup, loc. adv. Soudain et sans qu'on s'y attende.
Faire accroire tout à coup à tout un peuple que.... [BOSSUET, Hist. II, 13]
Tout à coup elle aperçut les débris d'un navire [FÉN., Tél. I]
18° À coup, à la fois.
Le sang des veines y entre si à coup et en si grande quantité que.... [DESC., Pass. 122]
Selon que ce froid vient plus lentement ou plus à coup [ID., Météor. 5]
Au lieu de descendre doucement dans leur matière, ils y tombent soudainement et à coup [BALZ., liv. VII, lett. 50]
19° Tout d'un coup, loc. adv. Tout en une fois, à la fois, du premier coup.
Et pour voir tout d'un coup vos malheurs terminés [CORN., Nicom. V, 7]
Et de Servilius l'astre prédominant Dissipa tout d'un coup ce bonheur étonnant [ID., Sertor. II, 1]
On ne va pas tout d'un coup à la corruption entière [ST-ÉVREM., dans BOUHOURS, nouv. Rem.]
Et croyant entrer tout d'un coup [LA FONTAINE, Fabl. IV, 15]
Ou plutôt il fallait, comblant ta perfidie, Lui ravir tout d'un coup la parole et la vie [RAC., Phèd. IV, 1]
Dans le sens de tout à coup.
Non, monsieur, elle a fermé tout doucement la fenêtre, et s'est allée mettre sur son lit ; là elle s'est prise à pleurer amèrement ; et tout d'un coup son visage a pâli, ses yeux se sont tournés, le cœur lui a manqué, et elle m'est demeurée entre les bras [MOL., l'Am. méd. I, 6]
La fille unique de notre maître, attaquée d'une maladie qui lui a ôté tout d'un coup l'usage de la langue [ID., Méd. m. lui, I, 5]
Comment ! il y avait six jours entiers qu'il ne pouvait mourir, et cela le fit mourir tout d'un coup [ID., le Fest. III, 1]
Ne disons plus que la mort a tout d'un coup arrêté le cours de la plus belle vie du monde ; disons qu'elle a mis fin aux plus grands périls dont une âme chrétienne peut être assaillie [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
Il arrive aussi quelquefois qu'un écrivain, parlant de quelqu'un, tout d'un coup se met à sa place et joue son personnage [BOILEAU, Sublime, 23]
Le roi fit un grand ha ! comme un homme oppressé qui tout d'un coup respire [SAINT-SIMON, 94, 116]
20° Coup sur coup, loc. adv. Successivement et sans interruption.
Coup sur coup je verrai par leur intelligence De mes soins vigilants confondre la prudence [MOL., Éc. des f. IV, 7]
Trois rendez-vous coup sur coup furent pris [LA FONT., Magn.]
Elle a été deux fois à la Trappe coup sur coup [BOSSUET, Lett. 846]
La reine écrivit coup sur coup quatre lettres [ID., Déf.]
Les prophètes qu'il envoie coup sur coup [ID., Hist. II, 4]
Tant de malheurs qui arrivaient coup sur coup entre ses mains [ID., Char. frat. 2]
Tandis que.... coup sur coup, Pour ma santé je bois beaucoup [BÉRANG., Deo grat.]
Il produisit coup sur coup divers ouvrages qui certainement devaient lui faire honneur [D'OLIVET, Hist. acad. t. II, p. 173, dans POUGENS]
21° Après coup, loc. adv. Après que la chose est faite.
Ces actes n'ont été faits qu'après coup [PATRU, Plaid. 5, dans RICHELET]
Qu'Esdras y ait ajouté après coup les prédictions [BOSSUET, Hist. II, 13]
Elles n'étaient que des additions après coup [ID., Rem.]
L'amour-propre a voulu après coup vous déguiser votre crime [MASS., Car. Tiéd. 1]
Dans tous les autres États les lois sont faites après coup [VOLT., Lettres à Cath. 45]
Quelques mots auxquels je n'ai réfléchi qu'après coup [J. J. ROUSS., Conf. III]
22° À tous coups, loc. adv. À tous propos, chaque fois.
Non, je ne veux plus voir à tous coups hasardé, Un si grand différend par le sort décidé [TRISTAN, Mort de Chrispe, II, 6]
23° Pour le coup, loc. adv. Pour cette fois.
Ah ! c'est pour le coup qu'il faut se croire heureux en bêchant son jardin [MARMONT., Bélis. II]
Expression d'impatience et d'humeur.
Pour le coup, c'en est trop ! Pour le coup, l'enfant n'y est plus ; comment concevoir qu'on le laisse sortir seul ? [J. J. ROUSS., Ém. III]
24° Encore un coup, loc. adv. Encore une fois.
Madame, encore un coup, cet homme est-il à vous ? [CORN., Nicom. I, 2]
Non, mais encore un coup, ne la revoyez point [ID., Poly. II, 1]
Va-t'en, encore un coup je ne t'écoute plus [ID., Cid, III, 4]
Allons encore un coup le donner à Chimène [ID., ib. V, 4]
Ô ma coignée ! ô ma pauvre coignée ! S'écriait-il, Jupiter, rends-la-moi ; Je tiendrai l'être encore un coup de toi [LA FONT., Fabl. V, 1]
Il raisonne mal, encore un coup [BOSSUET, Déf.]
J'espère donc encore un coup, que vous voudrez [ID., Lett. 251]
Mettons, encore un coup, toute la Grèce en flamme [RAC., Andr. IV, 3]
Madame, encore un coup c'est à vous de choisir [ID., Baj. II, 1]
Encore un coup vivez, et revenez à vous [ID., Esth. II, 7]

PROVERBES

  • Le coup vaut la balle, le coup vaut l'argent, la chose vaut bien la peine qu'on a prise.
  • Ses plus grands coups sont rués, s'est dit jadis d'un homme qui est sur l'âge.

REMARQUE

  • Les grammairiens font observer que tout d'un coup se dit de ce qui se fait en même temps : Ils ont résolu de partir tout d'un coup ; et tout à coup de ce qui se fait soudainement et comme à l'improviste : Ils ont disparu tout à coup. Il faut en effet distinguer tout à coup, de tout d'un coup ; mais la distinction indiquée n'est pas exacte. Tout à coup ne peut pas s'employer pour tout d'un coup ; mais tout d'un coup peut avoir le sens de tout à coup. Voy. les exemples.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Tans cols a pris sur son escu boucler [, Ch. de Rol. XXXIX]
    Donez mon fief : c'est le colp de Rolant [c'est de frapper Rolant] [, ib. LXVII]
    De cous ferir, receveir et doner [, ib. X]
    Franc et paien merveilleus colps i rendent [, ib. CVII]
    Colp en auras ainz que nous departons [, ib. CVII]
  • XIIe s.
    Ja par cop d'arme [le haume] ne sera entamez [, Ronc. p. 36]
    Nus cops de lance, de dart et de penon [, ib. p. 51]
    D'ores en altres i [il] va grans cols donant [, ib. p. 136]
  • XIIIe s.
    Apertement lui va Pepins tel cop donner [, Berte, III]
    En la senestre cuisse [elle] a tel cop assené [, ib. X]
    Et veez chi un castiel qui a nom Tenis priès de chi à quatre lieues [Tunis, à quatre lieues de Damiette] que nous prendrons au premier cop [, Chr. de Rains, 101]
    Li menestrel du mestier desus dit doivent lesier oevre au samedi au darrenier coup de vespres en la paroisse où il demourent [, Liv. des mét. 53]
    Amours, ainc ne fu chevaucie [chevauchée], Tornoiemens, ne os [armée] banie, Où on ne sentist de tes caus [, Hist. litt. t. XXIII, p. 613]
    Vous savés bien qu'au premier cop Ne cope l'en mie le chesne [, la Rose, 3424]
    Et ainsi s'en revint et ramena sa gent à pié ; et ses trois biaus cops fist-il devant le seigneur d'Arsur et les riches hommes qui estoient en Acre [JOINV., 277]
    Li rois ot, par la pez fesant, grant coup [beaucoup] de la terre le conte [, ib. 206]
    Qui ot le vis [visage] et teint et pale Por les cous qu'il ot receüs [, Ren. 24858]
  • XIVe s.
    Se vostre faulcon a mal es yeulx, de cop ou de toyes [taies] [, Modus, f° XCIV]
    Tournemine qui fu prudoms au cops donner [, Guesclin. 18312]
    L'en estoit en conseill souvant, Grant coup avoit de sage gent ; Là oïssiez de beaux langages [, Liv. du bon Jeh. 1549]
  • XVe s.
    À ces coups [cette fois] passoient et devoient passer le roi de France et ses oncles [FROISS., II. II, 212]
    Le bateau n'estoit pas trop grand où nous passasmes, car il n'y pouvoit entrer que deux chevaux au coup [à la fois] [ID., II, III, 7]
    Et puis de petit à petit je menerai tel Jean Lyon que il sera tout rué jus ; ainsi serons-nous vengés subtilement et sans coup ferir [Mahieu à ses frères] [ID., II, II, 52]
    Si se retraït en sa bataille et ordonna que toutes gens mangeassent à leur aise et bussent un coup [ID., I, I, 284]
    Mais il n'a nul recovrement, Quant la mort a son cop feru [CH. D'ORL., Requête à Cupidon.]
    Mais les dames si nous prierent très De boire un coup ; et illec assez près Nous menerent en lieu bel, cler et frès Pour desjuner [CHRIST. DE PISAN, Dit de Poissy.]
    Lors le roy mist sa lance en arrest et se afficha du tout sur les estriers, puis s'appuya sur le coup pour le chevalier tuer [, Perceforest, t. I, f° 28]
    Le duc de Normandie s'estoit deliberé ung coup de fuyr en Flandres, mais.... [COMM., I, 16]
    Sage après le coup [ID., ib.]
    Son artillerie tyroit à coup perdu par dessus et dedans la ville [ID., III, 3]
    Disant que on faisoit ces dissimulations pour n'avoir point la guerre aux deux royaulmes à ung coup [ID., III, 6]
    Ung coup me trouvay present que le seigneur Durfé dist ces parolles au dit duc [ID., III, 8]
    Qu'est ce cy, à qui sommes nous ? Ma maistresse est bien arrivée ; à coup à coup, despechez vous [VILLON, 1re repue fr.]
    Le mari qui mouroit et enrageoit de faire un coup de sa main, trouva façon de.... [LOUIS XI, Nouv. LVI]
  • XVIe s.
    Lors me dist à voix espamye : Encore un coup, le cueur me deult [J. MAROT, V, 333]
    Chargez, compaignons, chargez vos ennemys, et commencez le hust ; car le premier coup vault deux [JEAN D'AUTON, Ann. de Louis XII, ms. f° 74, dans LACURNE]
    Il en a faict son coup d'essay [MAROT, II, 144]
    Pour belle femme l'on visite à tous les coups un laid mari [ID., II, 189]
    Pour si à coup [soudain] de nous ne l'estranger [ID., II, 294]
    Ô le bon gain de mort qui nous delivre Tout à un coup de tribulation [ID., II, 322]
    À la compaigne, à coup, à coup, Hau capitaine pinsemaille [ID., II, 132]
    Tirer à coups de fleches [MONT., I, 23]
    À touts coups [ID., I, 36]
    Le tromper peult servir pour le coup [ID., I, 24]
    À coups d'aviron [ID., I, 63]
    À tous les coups qu'il se mettoit à table [ID., I, 35]
    Tout à [d'] un coup [ID., I, 82]
    Mort du seul coup de son imagination [ID., I, 91]
    Ce conte lui vint à coup [tout à coup] frapper l'imagination [ID., I, 94]
    [Préservatif] contre le coup du soleil et la douleur de teste [ID., I, 95]
    Arracher quelqu'un du sommeil tout à coup et par violence [ID., I, 195]
    Je bois le dernier coup quasi tousjours le plus grand [ID., II, 18]
    Vulcanus en est encor boiteux du coup qu'il print [de la chute qu'il fit], et sera toute sa vie [DESPER., Cymbal. 121]
    Ils esmeurent une partie de la France contre l'autre, et eux cependant jugeoyent des coups [LANOUE, 99]
    Lors ses souhaits seront à un coup [entièrement] assouvis [AMYOT, Préf. XIII, 41]
    Un vaisseau athenien arrive tout coy du commencement, puis tout à coup ceulx qui sont dedans font un grand bruit [ID., Solon, 14]
    À tous coups [LANOUE, Thém. 28]
    Il combattoit à coups de traict et de gect [ID., ib. 28]
    Il m'a fallu ès jours sacrez de mon triumphe ensepvelir coup sur coup, de mes propres mains, mes deux jeunes enfans [ID., P. Aem. 58]
    Celuy qui avoit fait le coup s'en fouit incontinent, tenant tousjours son espée nue au poing [ID., Timol. 24]
    Quand il perdit coup à coup ses deux enfans [ID., Timol. et P. Aem. comp. 3]
    Elle avoit desja pris coup, et il estoit trop mal aisé de la retenir qu'elle n'allast en precipice [ID., Lucull. 77]
    Il alloit aussi au senat quand il estoit question de rompre le coup à quelque menée [ID., ib. 85]
    À grand peine peut sa cuirasse resister aux coups de traict et de main qu'il receut [ID., Dion, 41]
    Et si est son cours fort aspre et fort roide, tellement que les troncs d'arbres que l'on jettoit à val la riviere, avoient grand coup, et faisoient grant effort contre les poultres qui soustenoient le pont [ID., César, 30]
    Le duc estoit homme de guerre, remarqué pour, en plusieurs batailles et combats, avoir par ses charges gagné le coup de la partie [D'AUB., Hist. I, 360]
    Et afin que cette maniere d'assurance portast plus de coup, on depesche deux edits l'un dessus l'autre plains de faveur et asseurance à tous ceux qui se voudroient retirer [ID., ib. II, 34]
    Qu'il falloit l'obliger à son avenement pour en tirer une pareille à coup de besoin [ID., ib. 158]
    Toutes les autres volées firent coup [porterent] dans la cavalerie [ID., ib. III, 52]
    Ils baptiserent ce prodigieux et horrible forfait, du nom de coup du ciel [, Sat. Mén. p. 5]
    Aussi, de coup à coup, regarderés l'estat de sa cuite, pour prendre avis du poinct de la sortie du feu [O. DE SERRES, 866]
    Les autres coups hors mains et venans de loin, comme pierres, traicts et dards [, Roman d'Alector, p. 11, dans LACURNE]
    Je y ai receu plus de trois cents coups de main et beaucoup plus de traict [, ib. p. 9]
    À son reveil elle fut trouvée avoir perdu le sens ; car elle tenoit des propos impudiques contre sa nature et costume, changeans et muables coup à quille [comme les coups au jeu de quilles] et s'entretenant comme arene sans chaulx [, ib. p. 27, dans LACURNE]
    S'estant transpercez les visages par coups fourrés, comme en ce temps là on usoit de ces mots [BRANT., Cap. estrang. t. I, p. 303, dans LACURNE]
    Procedans sur lieu [pour établir des limites de possessions territoriales], si l'une des parties frapoit aucuns coups à un ou plusieurs cailloux, maintenant estre bornes [, Nouv. coust. génér. t. II, p. 79]
    Chacun est recevable pour rehausser et rencherir ces biens, jusqu'à ce que le coup de la main ou de la palmée en sera donné [, ib. t. I, p. 492]
    Un coup de langue est plus dangereux qu'un coup de lance [COTGRAVE, ]
    Chascun est sage après le coup [ID., ]
    En adventure gisent grands coups [ID., ]
    Qui vise loin, jamais ne rend son coup heureux [ID., ]

ÉTYMOLOGIE

  • Picard, keu ; bourguig. cô ; saintong. cot ; provenç. colp, cop, colbe ; espagn. et portug. golpe ; ital. colpo ; bas-latin, colpus, dans la loi salique, de colapus, colaphus qui se trouve avec le sens général de coup ; du latin colaphus, coup de poing, soufflet.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    COUP.
    10° Ajoutez :
  • Terme d'exploitation houillère. Coup d'eau, accident que cause la rencontre fortuite, dans les travaux de mines, d'une source ou bain d'eau auquel on donne issue.
    La section a entendu le rapport de M. Habets, ingénieur, sur les moyens de prévenir les explosions et les coups d'eau dans les mines [, Journ. offic. 22 nov. 1876, p. 8528, 2e col.]
    Une meilleure organisation des travaux de sondage dans les mines où il existe des travaux antérieurs prémunira les mineurs contre les coups d'eau [, ib. 3e col.]
  • Coup de feu, nom d'un des actes d'un feu d'artifice.
    Ce coup de feu (c'est le terme technique) était accompagné de douze pyramides, de chacune desquelles jaillissait un bouquet de chandelles romaines [, Monit. univ. 16 et 17 août 1867, p. 1116, 3e col.]
  • 18° Aux exemples de à coup, ajoutez celui-ci :
    Tel fut le coup de foudre qui tomba sur Mme la duchesse, si à coup au premier voyage de ses filles à Marly [SAINT-SIMON, t. VIII, p. 285, éd. Chéruel.]
    25° Donner un coup de télégraphe, expédier une dépêche télégraphique.
    Maintenant, si la chambre insiste pour qu'on recule la révision des chevaux, un coup de télégraphe sera donné ce soir, et demain la revue sera ajournée [, Journ. offic. 30 mars 1876, p. 2283, 2e col.]
    26° Les trois coups, les trois coups que l'on frappe dans une salle de spectacle pour annoncer que la pièce ou qu'un acte va commencer.
    Dans Racine Eurybate, Ergaste dans Molière, De la location il porte le fardeau, Et frappe les trois coups au lever du rideau [C. DELAV., Coméd. I, 5]
    27° Familièrement. Être aux cent coups, être fort embarrassé.
    28° À coup près, ancienne locution qui signifie à peu de chose près, peu s'en faut.
    Parmentier.... m'assura qu'il disposerait à coup près de Brigalier, conseiller de la cour des aides, capitaine de son quartier et très puissant dans le peuple [RETZ, Mém. t. I, p. 165, éd. Feillet.]
    Je vous demande excuse, monsieur, dit Sancho ; mais comment voulez-vous que je trouve à coup près la maison de notre maîtresse ? [, Don Quichotte, trad. par Filleau Saint-Martin. t. III, ch. IX, de l'édit. de 1678, p. 134 et 135]
    Harcourt manque à coup près d'entrer au conseil [SAINT-SIMON, t. VII, p. 98, éd. Chéruel.]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

coup

COUP. n. m. Impression que fait un corps sur un autre en le frappant. Coup sec. Coup violent. La force, la pesanteur du coup. Frapper un coup ou deux coups à une porte avec le marteau. Frapper à coups redoublés. Coup d'épée, de sabre, de poignard. Coup de cognée, de hache, de marteau. Coup de pied, de poing. Coup de coude. Coup de bec. Coup de dent. Coup de griffe, de patte. Coup de bâton. Coup d'éperon. Coup de barre. Coup de bistouri. Donner, frapper, porter, allonger, assener un coup. Recevoir un coup. Détourner, parer, esquiver un coup. Amortir un coup. Faire tomber une grêle de coups sur les épaules de quelqu'un. Percé de coups.

En termes de Marine, Coup de talon, Choc qu'éprouve un navire en passant sur un écueil.

Fam., Faire le coup de poing, Se battre à coups de poing avec quelqu'un.

Par extension, Coup de poing, Instrument d'acier dont on se garnit le poing pour frapper.

Fig., Coup de fouet, Impression vive qui a pour résultat d'exciter l'activité physiologique. Ces enfants sont débiles : l'air de la mer leur donnent le coup de fouet dont ils ont besoin. Par analogie, il signifie, en termes de Médecine, Rupture de fibres musculaires, ou de muscles minces, qui survient à la jambe par suite d'un effort.

Coup de boutoir. Voyez BOUTOIR.

Coup de grâce, Le dernier coup que l'exécuteur donne à un supplicié afin de terminer ses souffrances. Il se dit aussi du Coup donné par un chasseur, un boucher à une bête blessée pour l'achever. On le dit figurément de Ce qui achève de perdre, de ruiner quelqu'un. Cet événement fut son coup de grâce. Vous lui avez porté le coup de grâce, il ne s'en relèvera jamais. On dit même Donner, porter le dernier coup. Il donna le dernier coup à ce parti.

Fig. et fam., Faire d'une pierre deux coups, Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.

Fig., Frapper un grand coup, Produire un effet considérable et décisif.

Sans coup férir, Sans se battre, sans en venir aux mains. On a pris cette place sans coup férir. Il signifie aussi figurément et familièrement sans éprouver de résistance. Il en est venu à bout sans coup férir.

Fig. et fam., C'est un coup dans l'eau, un coup d'épée dans l'eau, se dit d'un Effort, d'une tentative qui n'a point de suite, d'effet.

Fig. et fam., Avoir un coup de marteau, Être un peu fou.

Fig. et fam., Coup de bec, coup de dent, coup de langue, Médisance, raillerie piquante. On dit aussi Donner un coup de patte, des coups de patte à quelqu'un, Lâcher quelque trait malin contre quelqu'un.

Fig. et fam., Casser le nez à coups d'encensoir, Donner en face à quelqu'un des louanges maladroites et outrées.

Fig., Traduire à coups de dictionnaire, se dit de Ceux qui, peu familiarisés avec une langue, sont obligés, pour la traduire, d'avoir fréquemment recours au dictionnaire. On le dit quelquefois par dénigrement d'un Mauvais traducteur. Il a fait sa traduction à coups de dictionnaire.

Fig. et fam., Le coup de pied de l'âne, L'insulte qu'adresse un homme lâche ou faible à celui dont il n'a plus à redouter le pouvoir ou la force.

En termes d'Escrime, Coup fourré, se dit quand chacun des deux hommes qui se battent donne un coup et en reçoit un autre en même temps. On le dit figurément des Mauvais offices que deux personnes se rendent mutuellement et en même temps. Porter un coup fourré.

Fig., Juger des coups, Assister en spectateur à une lutte, à un débat.

Fig., Donner à quelqu'un un coup de Jarnac, le coup de Jarnac signifie Frapper quelqu'un par traîtrise, par allusion au duel où Jarnac tua La Châtaigneraie en lui portant un coup imprévu.

Coup de feu. Voyez FEU.

Il se dit figurément, surtout en parlant des Choses qui nuisent, qui causent un sentiment pénible, etc. Il supporte les coups du sort, du destin, de la fortune avec une noble résignation. Cette défaite porta un coup funeste à la gloire de ce prince. Son autorité chancelante allait recevoir un dernier coup. On dit de même Porter un coup, en parlant de Ce qui nuit. Cette entreprise a porté un coup à sa fortune. Ce chagrin porta un coup à sa santé.

Porter coup se dit aussi de Certaines choses qui font une grande impression ou qui tirent à conséquence. Telle est la considération dont il jouit, que tout ce qu'il dit porte coup. Comme il ne dit rien qui ne soit à propos, toutes ses paroles portent coup. Cette démarche a porté coup.

COUP se dit aussi de la Charge d'une arme à feu. Les soldats avaient chacun dix coups à tirer.

Il se dit encore de la Décharge et du bruit que font les armes à feu lorsqu'on les tire. Tirer des coups de canon, de fusil. Le bâtiment salua le fort de plusieurs coups de canon. Une salve de cent coups de canon.

Coup de canon, de fusil, de revolver, etc., Coup que frappe le projectile lancé par un canon, un fusil, etc.

Tirer à coup perdu, à coups perdus, Tirer au hasard, ou tirer hors de portée.

Fusil à deux coups, Fusil de chasse à double canon, avec lequel on peut tirer deux coups de suite sans être obligé de recharger.

Fam., Faire le coup de fusil, Tirer des coups de fusil. Il se dit seulement des Soldats qui tirent sur l'ennemi, et surtout de ceux qui vont en tirailleurs.

En termes de Chasse, on dit Coup double quand le chasseur tue deux pièces de gibier en déchargeant successivement les deux canons de son fusil. Fig., Faire coup double, Obtenir deux résultats, deux succès par un seul effort.

Coup de tonnerre, Action de la foudre sur les corps qu'elle frappe. Un coup de tonnerre abattit le haut du clocher.

Fig., Ce fut un coup de massue, un coup de foudre, un coup de tonnerre pour lui, se dit d'un Événement imprévu et fâcheux qui a frappé quelqu'un tout à coup. On dit dans le même sens Il a reçu un coup de massue sur la tête.

On dit aussi Coup de foudre en parlant d'un Sentiment passionné qui se déclare subitement. En la vouant, il a eu le coup de foudre.

Coup de tonnerre désigne par extension le Bruit qui accompagne ou suit un éclair. Quelques coups de tonnerre se faisaient entendre dans le lointain.

COUP se dit également du Son que rendent certains corps lorsqu'ils viennent à être frappés. Un coup de cloche, de tambour, de tam-tam.

Au coup de minuit, de midi, de trois heures, etc., Au moment où minuit, où midi, où trois heures, etc., sonnent.

Il se dit encore d'une Action rapide et momentanée. Lier plusieurs notes d'un coup d'archet. Un coup de gosier. Un coup de ciseau. Un coup de lime. Un coup de sifflet. Un coup de gouvernail. Coup de langue se dit spécialement, en termes de Musique, de la Manière de détacher une note isolée en jouant d'un instrument à vent.

Il se dit par extension en parlant de Ce qu'on fait rapidement, légèrement, ou sans y apporter le même soin que de coutume. Je suis trop pressé pour me faire coiffer, un coup de peigne suffira. Donnez un coup de balai à cette chambre.

Coup de pinceau, se dit figurément en parlant des Descriptions, des peintures qui se font dans les poèmes, dans les romans, etc. Cette description est exacte ; toutefois, il y manque quelques coups de pinceau. Il donna le dernier coup de pinceau à son personnage.

Coup de filet, Le jet du filet dans l'eau pour prendre du poisson. Il a pris tout ce poisson d'un coup de filet. Fig. et fam., Prendre plusieurs voleurs, plusieurs ennemis, d'un seul coup de filet, Envelopper et prendre plusieurs voleurs à la fois. On dit dans un sens analogue, Voilà un beau coup de filet. On le dit aussi lorsqu'on parle de Quelque gain, de quelque profit considérable fait d'un seul coup.

Fam., Coup de chapeau. Voyez CHAPEAU.

Fam., Donner un coup de pied jusqu'à tel endroit, Aller jusqu'à cet endroit. Cela ne se dit guère qu'en parlant d'un Endroit peu éloigné. On dit de même Il n'y a qu'un coup de pied d'ici à tel endroit.

En termes de Mécanique, Coup de piston, La course entière accomplie par un piston dans un corps de pompe ou dans le cylindre d'une machine à vapeur pour se rendre d'une extrémité à l'autre.

Fig., Coup de main, en termes de Guerre, Expédition, attaque faite à l'improviste. Cette place est à l'abri d'un coup de main. Il se dit aussi de Toute entreprise hardie dont l'exécution est prompte. Faire un coup de main. Fam., Donner un coup de main à quelqu'un, L'aider.

Fig., Donner un coup d'épaule, Aider à quelque close, venir au secours de quelqu'un. Je vous remercie de m'avoir donné un si fort et utile coup d'épaule. L'affaire ne marchera point si vous n'y donnez un coup d'épaule.

Fig. et fam., Donner un coup de collier. Voyez COLLIER.

Coup d'oeil, Regard prompt et de peu de durée. Jeter un coup d'oeil sur quelqu'un, sur quelque chose. Je vais donner un coup d'oeil à ce qui se passe. Il nous a lancé un coup d'oeil furieux, menaçant. Du haut de cet édifice on embrasse d'un coup d'oeil tout un vaste horizon. Fig., Jetons un coup d'oeil sur les événements remarquables de cette période. Il se dit aussi de l'Aptitude à saisir à la simple vue, avec précision et de manière à s'en former une idée exacte, la figure, les proportions et les caractères des objets. Le coup d'oeil du peintre, du sculpteur, de l'architecte. Fig., Avoir un coup d'oeil excellent, Voir promptement le parti qu'on doit prendre dans une circonstance inopinée ; et, en général, Discerner rapidement ce qu'il y a d'important, d'intéressant dans une affaire. On dit à peu près dans le même sens Avoir le coup d'oeil juste, sûr, pénétrant, etc. ; et absolument, Avoir du coup d'oeil. Manquer de coup d'oeil.

Coup d'oeil se dit encore de la Vue d'un paysage, de l'aspect d'un édifice, d'une assemblée, etc. Le coup d'oeil en est charmant. Cette réunion offrait un coup d'oeil magnifique. Le premier coup d'oeil, Le premier aspect d'une personne ou d'une chose. Au premier coup d'oeil sa figure déplaît. Cette pauvre fille est si disgraciée de la nature qu'on a peine à sauver le premier coup d'oeil. Le premier coup d'oeil passé, on s'accoutume à la voir.

Coup de sang, Épanchement qui se fait dans le cerveau par la rupture subite de quelques vaisseaux sanguins. Il est mort d'un coup de sang.

Coup de soleil, Impression violente et quelquefois mortelle que le soleil fait en certaines circonstances sur ceux qui s'y trouvent exposés. On dit aussi INSOLATION.

Coup de chaleur, se dit particulièrement à propos de Plantations, de plantes, etc.

Coup d'air. Voyez AIR.

En termes de Cuisine, Coup de feu. Voyez FEU.

COUP se dit quelquefois d'un Mouvement impétueux, comme du vent qui souffle sur la mer, d'une tempête. Coup de vent. Coup de mistral. Un coup de mer écarta leurs vaisseaux, les jeta, les poussa sur les côtes.

Fig., Arriver en coup de vent, Entrer à l'improviste et d'une manière brusque.

Il se dit encore de Certaines manières de jouer et de Certaines chances du jeu. Il a fait un beau coup. Louer, parier à coup sûr, Avec certitude de gain.

Coup de dés. Voyez .

Fig., Coup de fortune, coup de bonheur, coup de malheur, coup de hasard, Événement extraordinaire et imprévu.

Coup de théâtre, Péripétie imprévue qui se produit soudain dans une pièce de théâtre et modifie sensiblement la situation. Les reconnaissances sont des coups de théâtre. Fig, Son arrivée fut un coup de théâtre, un véritable coup de théâtre. L'exil, le rappel de ce ministre fut un coup de théâtre.

COUP se dit aussi des Actions humaines, surtout quand elles sont inattendues. Heureux coup. C'est un coup de génie. C'est un coup de désespoir. Ce sont là de vos coups.

Faire un mauvais coup, Commettre un méfait, un crime.

Fam., Manquer son coup, Ne pas réussir dans une entreprise, ne pas exécuter un dessein.

Fam., Faire un coup de tête, Faire étourdiment et sans réflexion une chose imprévue et hardie.

Coup monté, Coup préparé à l'avance, prémédité. Il se prend toujours en mauvaise part.

Coup d'essai, La première action, le premier ouvrage par lequel on donne des marques de ce qu'on est capable de faire.

Coup de maître, Action, ouvrage par lequel on fait preuve d'une grande habileté.

Coup d'éclat, Action, démarche qui doit causer beaucoup de bruit.

Coup d'État. Voyez ÉTAT.

Coup d'autorité, Usage extraordinaire qu'une personne fait de son autorité envers ceux qui lui opposent de la résistance.

Coup du ciel, coup d'en haut, coup de la Providence, coup de la grâce, Événement extraordinaire auquel on ne devait pas naturellement s'attendre.

COUP signifie aussi Fois. Il a réussi du premier coup. Je vous le donne en trois coups ou simplement en trois. Il a encore trois coups à jouer.

Il se dit particulièrement de la Quantité que l'on boit en une fois. Boire un coup, deux coups, etc. Un coup de vin, d'eau-de-vie. Boire à petits coups. Boire un grand coup. Le coup de l'étrier, Celui que l'on boit au moment du départ.

TOUT À COUP, loc. adv. Soudainement, en un moment. Son humeur a changé tout à coup. Ce mal l'a pris tout à coup.

TOUT D'UN COUP, loc. adv. Tout en une fois. Il fit sa fortune tout d'un coup. Il s'emploie aussi quelquefois dans le sens de Tout à coup.

À COUP SÛR, loc. adv. Immanquablement, infailliblement. Vous me trouverez à coup sûr. Nous réussirons à coup sûr.

COUP SUR COUP, loc. adv. Immédiatement l'un après l'autre. Il lui a envoyé deux courriers coup sur coup. Il m'a fait vingt questions coup sur coup. Il a eu trois maladies coup sur coup.

APRÈS COUP, loc. adv. Trop tard, après qu'une chose est arrivée, est faite. Vous voulez produire des pièces quand votre procès est jugé : c'est venir après coup. Des ornements ajoutés après coup.

À TOUS COURS, loc. adv. et fam. À tous propos, à tous moments, souvent. Il vient à tous coups me quereller.

POUR LE COUP, loc. adv. Pour cette fois-ci. Pour le coup, il ne m'échappera pas. Je lui ai souvent pardonné ; mais, pour le coup, qu'il n'espère point de grâce. On dit de même, C'est assez, pour ce coup, pour un coup. Pour ce coup-là, pour ce coup-ci, je dois vous punir. On dit aussi À ce coup.

ENCORE UN COUP, loc. adv. Encore une fois. Il s'emploie principalement lorsqu'on répète avec vivacité ce qu'on a déjà dit. Encore un coup, je vous dis que cela ne m'est pas possible.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

coup

Coup, ou Coupau, Que nous disons Cocu, c'est celuy duquel la femme s'abbandonne à autre, Curuca.

Coup, kopis, Copis, huius copidis genus est gladij, mucro, bipennis, securis, kopos. Copos signifie autant que Labor, Molestia.

Un coup, Ictus, huius ictus.

Le coup valoit bien la boule, Fuit tanti. B.

Coup de dé, Bolus.

Coup orbe, ou meurdri, Contusio.

Coup perdu, Caecus ictus.

Coup donné en vain, Vanus ictus.

¶ A tous coups, Souventefois, Identidem.

Tout à un coup, Semel.

Il vient tout à un coup, Repente interuenit. Ex Liu. lib. 23.

Ils veindrent tous à coup, Omnes vna venerunt.

Faire deux choses tout à un coup, Duas res simul agere.

Tout d'un coup, Impetu vno, Vno ictu.

Tout du premier coup, Prima via.

A coup, Tout à coup, De repente, Repente.

Coup sur coup, Identidem.

¶ Bailler ou donner coups, Vulnera imponere, vel infligere, Plagam iniicere vel facere.

Bailler des coups de poing, Caedere pugnis.

Baille luy si grand coup que ton poing tienne à sa joüe, Pugnus continuo in mala haereat.

Bailler à quelqu'un force coups et playes, Vulnera alicui inferre.

Chargé de coups, Grauis vulneribus.

Donner un coup mortel à quelqu'un, Infligere plagam mortiferam alicui.

Un coup donné de costé, Ictus inflexus.

Coup donné à la renverse, Contrarius ictus.

De peur qu'il ne feist quelque mauvais coup, Ne quid grauius consuleret. B. ex Liuio.

Attendre le coup, Recipere ferrum. B. ex Cic.

On verra à ce coup que, etc. In hoc homine statuetur quid leges valeant. B. ex Cic.

Ce n'est pas fait en un coup, Non vno, sed repetito ictu res transigitur. B. ex Colu.

Frapper coups de poignard, Sicas vibrare.

Jetter à quelqu'un un coup de poing contre le ventre, Pugnum ingerere in ventrem alicuius.

Destourner un coup, Detorquere vulnus.

Eviter un coup, Plagam effugere.

Couvert alencontre de tous coups, Tutus ad omnes ictus.

Recevoir quelques coups, Plagam accipere.

Recevoir coups de dars, Tela subire.

Qui n'ose attendre le coup, Ignauus.

Le bouclier ne peut porter ne endurer les coups, Non resistit vmbo ictibus.

Qu'ils ne feissent que recevoir et soustenir les coups, Tantummodo tela exciperent, seque ex labore reficerent: post signo dato castris erumperent, atque omnem spem salutis in virtute ponerent. B. ex Caesare.

Un coup qui porte dommage, Ictus iniuriosus.

Il a fait un coup de sa main, Admisit facinus.

Le coup qu'on a baillé à aucun, Verber, verberis.

Par ainsi le coup est plus grief, Ita venit plaga vehementior.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

coup


COUP, s. m. [Le p ne se pron. que devant une voyelle.] Choc, mouvement d'un corps sur un aûtre, en le frapant, le perçant, le divisant, etc. Acad. "Coup de poing, coup de pied, coup de cognée, de marteau, de couteau, d'épée, etc. — Il se dit aussi de la marque des coups qu'on a reçus: il est tout couvert, tout percé de coups: il a tant de coups sur lui, sur son corps.
   Rem. Ce mot entre dans une foule d'expressions. — Coup de feu, la blessure faite par une arme à feu. — Coup de bec, coup de dent, coup de langue, médisance, raillerie piquante. — Coup de désespoir, coup de tête: démarche désespérée, hasardée: "la paix de Casal fut un coup de tête, et quelques-uns ont ajouté, un coup de chapeau, parce que M. Mazarin, qui la fit, en devint Cardinal. Trév. On apèlerait cela aujourd'hui un misérable calembourg. — Coup d'Etat, action importante bien ménagée et décisive. — Coup de partie, succès important aussi et décisif. — Coup de main, à la guerre, ataque brusque et subite. — Un coup de maître, un beau coup. — On dit aussi, coup d'oeil, coup de peigne, de pinceau, d'archet, de plume, de siflet, de gouvernail. — Coup de filet; le jet du filet dans l'eau pour prendre du poisson. "Il a pris tout ce poisson d'un seul coup de filet. — Coup de vent, coup de mer mouvement impétueux du vent, de la mer. — Coup de fortune, de bonheur, de malheur, d'aventure, de hasard; évènement extraordinaire et imprévu. — Coup du ciel, coup d'en haut, coup de la Providence, se disent à-peu-près dans le même sens. — Coup d'essai, la première action, le premier ouvrage, par lequel on done des marques de ce qu'on est capable de faire. — Coup d'armes à feu, la décharge de ces armes, et le bruit qu'elle fait. Coup de foudre, de tonnerre; et au figuré, coup de foudre, de massue, évènement imprévu, étonant et acablant. — Coup de Jarnac: mauvais tour, auquel on ne s'atend pas. — Coup de Chapeau, action de saluer: cela ne vous coûtera qu'un coup de chapeau. — Coup de pied, course fort courte: il n'y a qu'un coup de pied d'ici là: Donez un coup de pied jusque-là. — Coup de dés, se dit des diférentes combinaisons que les dés peuvent faire: il a fait un beau coup de dés. — Coup de sang, épanchement du sang dans le cerveau. — Coup de soleil; impression subite, que fait un soleil ardent sur la tête. — Coup de Théâtre, est, en Poésie Dramatique, un évènement ou une situation qui surprend, qui frape les spectateurs. On le dit figurément, dans l'usage de la vie.
   La Beaumelle parlant de Racine, qui mourut de chagrin, dit qu'un Poète si tendre devoir mourir d'un coup de sentiment. Peut-être cela ne plaira-t-il pas à tout le monde.
   Porter coup, sans régime, faire impression. "Vous croyez donc que ce petit ouvrage portera coup. Th. d'Éduc. Le Libraire. C'est aussi, tirer à conséquence. — Porter coup à... Nuire. Cette démarche vous portera coup. — Détourner le coup, rompre un coup, empêcher qu'une chose préjudiciable ne se fasse. — Porter un coup fourré: rendre en secret un mauvais ofice. Faire son coup, réussir; manquer son coup, ne pouvoir exécuter son dessein. "Il ne resta à cette barbare Princesse (Frédegonde) que la honte d'avoir manqué son coup. Moreau. — Rabatre les coups, adoucir une afaire, calmer les esprits. — Faire d'une pierre deux coups, tirer deux avantages d'une même action, faire deux messages dans la même course, etc.
   COUP, signifie aussi une fois: un coup, deux coups, trois coups, etc. Le 1er, le 2d, le 3e coup, etc. un coup de vin, boire un coup, deux coups. Boire à petits coups, en petite quantité à chaque fois. Boire le petit coup, être sujet à boire; ou faire une petite débauche entre honnêtes gens. Boire un grand coup, boire beaucoup en une seule fois. — Ce qui ne se peut fait en un coup, se fait en deux. Je vous le done en trois coups: il n'a plus que trois coups à jouer. — C'est à ce coup que, etc.
   Rem. On dit, coup d'essai, d'une chôse qu'on fait pour la première fois; et coup de maître, de ce qui est parfait en son genre. Cela n'est que du style médiocre, quoique Corneille l'ait employé dans le Cid.
   Mes pareils à deux fois ne se font pas conoître,
   Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître.
   COUP entre aussi dans plusieurs locutions adverbiales. — Tout-à-coup, soudainement, en un moment. tout d'un coup, tout en une fois. — Bouhours remarque que ces deux adverbes ne se disent pas indiféremment, et qu'il est des endroits où l'un est mieux que l'aûtre. Le second ne marque pas toujours, comme le premier, que la chôse se fasse brusquement et dans l'instant même, ou qu'il y ait de la surprise. M. Beauzée, en avouant que ces mots ne sont pas sinonymes, dit aussi que, tout d'un coup, veut dire, tout en une fois; et, tout-à-coup, soudainement, sur le champ. "Ce qui se fait tout d'un coup, ne se fait, ni par degrés, ni à plusieurs fois: Ce qui se fait tout-à-coup, n'est ni prévu, ni atendu. Tout d'un coup, tient plus de l'universalité; et tout-à-coup, de la promptitude. "St. Paul, étant sur la route de Damas, fut tout-à-coup frapé d'une lumière très-vive, qui l'éblouit et le renversa par terre; et cet ardent persécuteur des Chrétiens, se trouva tout d'un coup changé.
   On a dit autrefois, tout à un coup, pour tout-à-coup: "Délogeant tout à un coup. Charron. — * Vaugelas dit, si à coup, pour si vite. "J'avoue que c'est la destinée des Langues d'être sujettes aux changemens, mais cela n'arrive pas si à coup. — Tout-à-coup a produit si à coup; mais celui-ci ne s'est point maintenu.
   À~ coups de.... adv. On dit, à coups de bâton, à coups d'épée, de fléche, de pique, de hallebarde, de canon, avec le singulier; et à coups de mousquets, de pistolets, avec le pluriel, quoique le singulier puisse aussi être employé avec ces deux noms. Mén. — On dit aussi, à coups de poing, à coups de pied. — Mallebranche a dit assez plaisamment, par analogie, que la plupart des Livres ne sont fabriqués qu'à coups de Dictionaires. Il a été imité. "Les deux Auteurs ont l'air d'écoliers qui martèlent leurs vers à coups~ de Dictionaires. Ann. Litt.
   Coup sur coup, tout de suite, sans interruption. "Ils les montrent coup sur coup en plusieurs endroits. Boss.
   Et les flots, coup sur coup élancés dans les airs;
   Vont presque dans la nue éteindre les éclairs.
       Bréb.
  À~ tous coups: 1°. À~ tout propos. Il vient à tous coups me quereller. = 2°. À~ tout instant, souvent. Il tombait à tous coups.
   À~ ce coup, pour le coup, pour cette fois-ci. "À~ ce coup, c'est lui qui tronque. Boss.Pour le coup, vous ne pouvez le nier, vous en défendre: pour le coup, je vous y atrape.
   À~ coup sûr: certainement. Vous m' y trouverez à coup sûr. — Il est rarement modifié par les adverbes de comparaison, mais si on les y joint, il faut qu'ils précèdent. "Cette tâille (des arbres) est destinée à faire naître du fruit plus à coup sûr. Pluche: et non pas à coup plus sûr. Car, à coup sûr ne forme qu'une seule expression: il ne faut donc pas déranger l'ordre des termes qui la composent.
   Après coup; quand il n'est plus temps. "Cela n'est venu qu'après coup.
   Encôre un coup: encôre une fois. Sa place naturelle est à la tête de la phrâse. Encôre un coup, nos Docteurs savent bien que, etc.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

coup

nom masculin coup
1.  Choc rapide et brutal.
2.  Marque laissée par un coup.
4.  Action manigancée.
-familier: combine -populaire: affaire.
5.  Familier. Ce qui se boit.
boisson, verre -familier: lampée, pot.
6.  Bruit soudain et violent.
7. 
Coup de poing.
-littéraire: horion -populaire: châtaigne, coquard, gnon, jeton, marron, pêche, ramponneau.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

coup

Schlag, Anschlag, Hieb, Streich, Treffen, Stoß, Quickie, Schachzug, Schmiereblow, knock, hit, stroke, move, bash, blast, coup, jab, poke, shot, smack, strike, turn, whackklap, klop, slag, stoot, schop, flap, houw, klets, mep, tik, veeg, bons, ruk, steek, streek, zet, beet, daad, dreun, slok, snee, teug, trap, worp, deuk, haal, knal, por, trekדפיקה (נ), הולם (ז), היקש (ז), הלם (ז), הקשה (נ), זבנג (ז), חבטה (נ), מהלומה (נ), מחי (ז), מכה (נ), נגיפה (נ), ניקוש (ז), נקיפה (נ), נקישה (נ), פגיעה (נ), דְּפִיקָה, הוֹלֵם, הַקָּשָׁה, זְבֶּנְגּ, חֲבָטָה, מַהֲלֻמָּה, מְחִי, מַכָּה, נִקּוּשׁ, נְקִישָׁה, פְּגִיעָהslagcopslag, bank, træfferbato, frapo, trafogolpebacok, bacokan, ketukan, ledakan, pukulan, tempakanslagcolpo, battuta, botta, bussa, bussata, cazzotto, mossa, percossa, picchio, rintocco, schiacciata, sorso, tocco, tratto, successogolpe, pancada, alcance, batida, soprohugg, knackning, slag, succéχτύπημα, ξεπέτα, κτύπημα, χτύποςخَبْطَةٌ, ضَرْبَة, لَطْمَةnáraz, úderisku, koputuskucanje, pogodak, udaracたたくこと, 強打, 衝突강타, 노크, 타격banking, slag, støtdmuchnięcie, stukanie, uderzenieударการเคาะ, การตี, ถูกต่อยçarpma, darbe, vuruşcú đánh, đòn đánh打击, 拳打, 敲打 (ku)
nom masculin
1. action de frapper qqn, qqch donner des coups à qqn un coup de poingpied un coup de couteau
2. tir d'une arme à feu un coup de feu tirer des coups de fusil
3. bruit coup de sonnette coup de tonnerre
4. mouvement rapide fait avec un objet donner un coup de frein passer un coup d'éponge
appel téléphonique donner un coup de fil à qqn
5. action soudaine un coup de vent
fait d'être brûlé par le soleil attraper un coup de soleil
fait d'aimer qqn dès le premier regard avoir un coup de foudre pour qqn
6. action qui vise à nuire préparer un coup
action pour prendre le pouvoir
7. moment où qqch se produit J'ai réussi du premier coup. avaler qqch d'un seul coup
8. fait de regarder rapidement jeter un coup d'œil à qqch
9. figuré aide donner un coup de main à qqn
10. résister, ne pas abandonner qqch
11. boire qqch
12. à la suite de cela Je suis rentré tard, du coup, je ne l'ai pas vu.
13. de façon soudaine Il eut une idée tout à coup. Il s'est arrêté tout d'un coup.
14. au moment où la chose est arrivée mourir sur le coup Sur le coup, je n'y ai pas pensé.
15. plus tard Je n'y ai pensé qu'après coup.
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coup

[ku] nm
(donné par qn ou qch)blow
porter un rude coup à qch → to deal a severe blow to sth
porter un coup fatal à qch (fig) → to deal a death blow to sth
donner un coup de couteau à qn → to stab sb
recevoir un coup de couteau → to be stabbed
donner un coup de coude à qn → to nudge sb
un coup de poignard dans le dos (fig) → a stab in the back
à coups de hache → with an axe
à coups de marteau → with a hammer
[fusil, pistolet, revolver] → shot
un coup de fusil → a rifle shot
tuer qn à coups de fusil → to shoot sb dead (with a rifle)
tué à coups de fusil → shot dead (with a rifle)
tuer qn à coups de revolver → to shoot sb dead (with a handgun)
blessé à coups de revolver → shot and wounded (with a handgun)
(= bruit) [horloge] sur le coup de minuit → on the stroke of midnight
sur le coup de midi → at the stroke of noon
sur le coup de huit heures → at the stroke of eight o'clock
coup de sonnette → ring of the bell
(affectif)blow, shock
Ça m'a fait un coup de le voir comme ça! → It gave me a shock to see him like that!
(= mouvement) → stroke
coup de crayon → pencil line
coup de pinceau → brushstroke
donner un coup de balai → to sweep up, to give the floor a sweep
donner un coup de chiffon → to dust, to do some dusting
(= accès) → wave
un coup de fatigue → a wave of tiredness
(action ponctuelle) un coup de génie → a stroke of genius
un coup médiatique → a media stunt
réussir son coup → to pull it off >
(TENNIS)shot
(FOOTBALL)kick
voir aussi coup de pied de coin, coup franc, coups de pied arrêtés
(BOXE)punch, blow
(= fois) → time
du premier coup → first time, at the first attempt
Il a été reçu au permis du premier coup → He passed his driving test first time.
du même coup → at the same time
à tous les coups → every time
Je me trompe de rue à tous les coups → I get the street wrong every time.
d'un seul coup (= subitement) → suddenly (= à la fois) → at one go
(ÉCHECS)move
(autres locutions) avoir le coup → to have the knack
être dans le coup (= à la page) → to be with it
être sur un coup → to be on to something
boire un coup → to have a drink
du coup → as a result
à coup sûr → definitely, without fail
après coup → afterwards
Après coup j'ai regretté de m'être mis en colère → Afterwards I was sorry I'd lost my temper.
coup sur coup → in quick succession
sur le coup
Il est mort sur le coup → He died instantly.
Sur le coup je ne l'ai pas reconnu → I didn't recognize him at first.
sous le coup de, agir sous le coup de la colère → to do sth out of anger
tomber sous le coup de la loi → to constitute a statutory offence
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005