affaire
affaire
n.f. [ de faire ]affaires
n.f. pl.AFFAIRE
(a-fê-r') s. f.SYNONYME
- AVOIR AFFAIRE à QUELQU'UN, AVOIR AFFAIRE AVEC QUELQU'UN, se trouver en rapport avec lui. Les auteurs de synonymes disent que à marque supériorité, autorité, pouvoir de celui à qui on a affaire, et dépendance, infériorité, besoin de celui qui a affaire. Cette distinction est sans fondement ; la seule réelle, c'est que à est plus général : on a affaire à quelqu'un pour toutes sortes de choses ; on a affaire avec quelqu'un pour traiter avec lui, et en raison d'une certaine réciprocité qui n'est pas impliquée par à.
REMARQUE
- Dans la locution avoir affaire de, pour avoir besoin, quelques-uns écrivent à faire en deux mots. Cela ne peut être considéré comme une faute ; car à faire ici convient mieux que affaire ; mais l'usage est d'écrire affaire en un seul mot dans cet emploi.
HISTORIQUE
- XIIe s. Dire brevement l'affaire [, Machab. II, Mouchet, n° 9]Là ont de leur afaire leur parlement tenu [, Sax. XXVIII][Que chaque baron aille] Pour aprester ses homes, son cors et son afaire [, Sax. XXX]
- XIIIe s. Vous avez empris le plus grant afaire et le plus perilleus que onques mais gent entrepreissent [VILLEH., LXII]Endementres que ce fu fait, li empereres Baudoins avoit ja fait tous ses afaires en Salenique [ID., CXXII]Ou [au] mantiau n'ot pas penne vaire Mès moult viés et de povre afaire, D'agniaus noirs velus et pesans [, la Rose, 216]Mès sans faille tu ne savoies à quel seignor afaire avoies [, ib. 4258]Mes de tout ce qu'en ai-ge afaire, S'ele est cortoise et debonnaire ? [, ib. 4079]Que mon afaire va tousjours de mal en pis [, Berte, XX]Qui de si grant afaire [de si haute position] fust à tel meseür [malheur] [, ib. XLI]Conté [elle] m'a son afaire et tout son errement [, ib. XLVII]Quant li messagiers eut son afaire apresté [, ib. LXVII]Son afaire [elle] appareille, mains [moins] qu'ele peut, detrie [tarde] [, ib. LXXII]Li quex [lequel] est coustumiers de dire vilonie au bailli ou as jugeurs ou à la partie à qui il a à fere [BEAUMANOIR, V. 15]
- XIVe s. Mais quant vint au fort de l'afaire, Monseur Charles ne sot que faire, Ne ses gens en nulle maniere [, Liv. du bon Jeh. 1387]
- XVe s. Ces quatre chevaliers chevaucherent si avant qu'ils approcherent de moult près les Anglois et que ils purent bien aviser et imaginer une grande partie de leur affaire [de leurs dispositions] [FROISS., I, I, 285]Et n'est nul en Angleterre tant soit noble ni de grand affaire, qui l'ose courroucer.... [ID., I, I, 7]Se le grant Dieu me gart d'essoine, Je leur voiz compter ceste affaire [, la Pass. de N. S. J. C.]Caïphas, tost congié prenons De Pilate, et nous hastons : Sy en alons en nostre afaire [, la Résurr. de J. C.]Un curé voyant cest affaire, De la femme fut amoureulx [VILLON, Repues.]Il y eut plus affaire à les renvoyer qu'à les appeler [COMM., I, 2]Congnoissant que le roy d'Angleterre l'avoit fort desiré, il sembloit bien que s'il [le duc de Charolois] en avoit affaire, qu'il le gaigneroit des siens [ID., I, 5]Son maistre ou ung prince de qui on a affaire [ID., III, 2]Pour certain sien affaire, comme il disoit [, Bouciq. III, ch. 22]Et pour advertir de ceste affaire ceulx qui prennent plaisir à lire et à escouter les faiz de la guerre.... [, Bibl. des Chartres, 4e série, t. I, p. 430]Et faisoient de merveilleuses choses, et donnerent de fors affaires aux ennemys [, Jeh. de Saintré, ch. 61]
- XVIe s. Et m'excuser, si pour le mien affaire Je ne suis point vers vous allé parler [MAROT, dans Ménage.]En guerre, en paix, en affaires urgents, Au gré des rois et profit de leurs gens [ID., ib.]Enfans, avez-vous encores affaire de mon ayde ? [RAB., Pant. IV, 24]Juppiter tenoyt conseil sus certains urgens affaires [ID., ib. IV, Nouv. prol.]Quiconque donc se presentera à nous ayant affaire de nostre aide [CALV., Inst. 544]Il n'est pas seulement requis qu'il ait bonne cause en quelque affaire particulier, mais qu'il ait une justice entiere en tout le cours de sa vie [ID., ib. 645]Christ a toujours conformé ses responses à ceux auxquels il avait à faire [, ib. 656]Mon esprit se donne plus d'affaire à soy mesme [MONT., I, 33]Lorsque nous en avons le plus affaire [ID., I, 97]Aulcuns me convient d'escrire les affaires de mon temps [ID., I, 103]Le marchand ne faict bien ses affaires qu'à.... [MONT., I, 104]Ils veulent avoir à faire à gens qui.... [ID., II, 107]Moi qui m'espie de plus prez, comme celuy qui n'ay pas fort à faire ailleurs [ID., II, 323]En tels affaires, comme cestui-ci, il ne faut point flater soy-mesmes, ni autrui [LANOUE, 22]En nulle action passée, on n'auroit eu tant d'afaire qu'on auroit en ceste-ci [ID., 437]Ils conurent qu'il y auroit de l'affaire à chasser les pigeons de ce colombier [ID., 581]Affaire est tantôt masculin et tantôt féminin dans D'AUBIGNÉ, LOUIS XI, DESPERIERS, MARGUERITE et YVER.Il est une commune affection que l'on a vers les meschans, pendant que l'on a affaire d'eulx : ne plus ne moins que ceulx qui ont affaire du fiel et du venin de quelques bestes venimeuses [AMYOT, Rom. 26]Les utensiles dont on ne se peult passer, et dont on a tous les jours à faire [ID., Lyc. 14]Il chassa de Sparte les estrangers, si non ceulx qui y auroient necessairement affaire [ID., Lyc. 57]La ville estoit contaminée de quelques cas abominables, qui avoient necessairement affaire de purgation [ID., Solon, 19]Hannibal estima qu'il le falloit attirer au combat, ou autrement que les affaires des Carthaginois s'en alloient ruiner [ID., Fab. 12]Il luy envoya un officier luy faire commandement de descendre de cheval, et de venir à pied, si d'adventure il avoitaucune chose à faire au consul [ID., ib. 48]Elle ne trouvoit pas à qui se marier pour sa pauvreté, et avoit beaucoup affaire à vivre [ID., Arist. 66]J'ai veu plusieurs jurisconsultes et grands hommes d'Etat s'etendre sur cet affaire [le duel] [D'AUB., Faen. I, 9]On dit qu'elle a fait ses affaires [ordures] dans ses chausses [ID., ib. IV, 19]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguign. aifaire ; wall. afé ; provenç. afar, afaire ; anc. catal. afaire ; ital. affare ; de à et faire. Ce mot était masculin dans l'ancien français, dans le provençal ; il l'est encore dans l'italien. Le premier exemple du féminin est, ici, du XVe siècle. Ce mot était nécessairement, à l'origine, du masculin, puisque c'est un infinitif, et que tous les infinitifs pris substantivement sont de ce genre. Ce qui aura probablement induit à le faire féminin, c'est sa terminaison féminine. Dans le XVIIIe siècle la chancellerie avait conservé l'ancien genre, et sur les dépêches du roi on mettait : Pour les exprès affaires du roi, et non expresses. Chapelain, voulant se rendre raison du genre masculin dans l'ancien usage, dit que c'est que nous l'avons tiré de l'italien affare qui est de ce genre : c'est une erreur ; affaire ne vient pas de l'italien affare. Il est, dès le XIIe siècle, dans les textes français, à une époque où le français n'empruntait rien à l'italien.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- AFFAIRE. Ajoutez :
- 2. C'est affaire à vous, s'est dit quelquefois pour : c'est à faire à vous, voy. FAIRE, n° 68.
REMARQUE
- Ajoutez :
affaire
J'en fais mon affaire, Je m'en charge, je réponds du succès. Dites-moi la place que vous désirez, j'en fais mon affaire.
C'est une affaire faite signifie L'affaire est terminée, conclue de façon définitive : il n'y a plus à y revenir.
Fam., C'est mon affaire, se dit à une Personne qui veut nous détourner de quelque dessein, en nous faisant voir le danger, les inconvénients qui sont à craindre et signifie Cela ne regarde que moi, ne peut compromettre, léser ou exposer que moi seul. On dit dans un sens analogue C'est son affaire, c'est leur affaire.
AFFAIRE signifie aussi Soin, peine, embarras, difficulté, querelle, danger. Il a bien des affaires sur les bras. Il a une fâcheuse, une mauvaise affaire sur les bras. Il vous donnera bien des affaires. Il était bien embarrassé, mais il s'est tiré d'affaire. Susciter des affaires à quelqu'un. Il a si bien manoeuvré qu'il s'est mis hors d'affaire. Il ne veut point d'affaire. Il se fait une affaire de la moindre chose. Si vous vous brouillez avec cet homme-là, vous vous ferez, vous vous attirerez des affaires. Vider une affaire. Assoupir, étouffer, arranger une affaire. Que d'affaires pour si peu de chose!
C'est toute une affaire se dit d'une Chose qu'on regarde comme malaisée, et Ce n'est pas une affaire se dit d'une Chose facile.
Il s'est tiré d'affaire, Il a su par son intelligence, par sa bonne conduite, se procurer une fortune honnête, une position honorable.
Ce malade est hors d'affaire, Il ne court plus aucun danger.
Il se dit de Toutes les choses qu'on a à discuter, à démêler avec quelqu'un dans le commerce de la vie. C'est une affaire d'intérêt. C'est une affaire d'honneur. Sortir d'une affaire avec honneur. Se bien tirer d'une affaire. Voilà le noeud de l'affaire. S'entremettre d'une affaire. Se charger d'une affaire. Je vous rendrai compte de votre affaire. Entendre bien une affaire. Comprendre, concevoir une affaire. Il débrouille bien, il démêle bien une affaire.
Affaire d'honneur signifie quelque fois Duel, combat singulier. Dans ce sens on dit de même simplement Une affaire.
Affaire de coeur, Commerce de galanterie.
Fam. et ironiq., Votre affaire est faite, Elle est manquée, vous ne devez plus rien espérer, vous n'avez plus rien à prétendre. Son affaire est faite se dit aussi d'un Homme perdu au physique ou au moral et qui ne peut se relever de son état. Son affaire est bonne, Il ne peut éviter une punition, un malheur.
AFFAIRE se dit particulièrement des Procès et de tout ce qui se traite en quelque juridiction que ce soit, tant en matière civile qu'en matière criminelle. Il y a une grande affaire au Conseil d'État, à la Cour d'appel. Cet avocat est chargé d'une belle affaire, d'une affaire qui fera du bruit. C'est une affaire de grande discussion, de longue discussion. Une affaire embrouillée, épineuse, embarrassée. Les affaires civiles. Les affaires criminelles. Ce juge entend mal mon affaire. Le point, le secret, le fin de l'affaire. Poursuivre une affaire.
Il se dit aussi des Actions de guerre. C'est un homme qui a vu bien des affaires. Il s'est toujours bien conduit dans toutes les affaires où il s'est rencontré. Il fit des merveilles dans la dernière affaire. L'affaire fut quelque temps disputée. L'affaire a été vive, a été chaude.
AFFAIRE signifie encore particulièrement Convention, marché, traité, transaction commerciale, entreprise d'industrie, spéculation financière. J'ai fait affaire avec lui. Nous avons fait affaire ensemble. Nous avons fait beaucoup d'affaires ensemble. Cette ville fait quelques affaires avec Londres. Il propose une affaire qui paraît bonne. C'est une affaire dans laquelle il y a beaucoup à gagner, beaucoup à perdre. Il entreprend trop d'affaires. Cette affaire peut réussir. Les faiseurs d'affaires. Les gens d'affaires. L'affaire est conclue. L'affaire est manquée.
Fam., C'est un homme qui entend son affaire se dit d'un Homme habile dans sa profession ou attentif à son intérêt.
Ironiquement, Il a fait une belle affaire se dit d'un Homme qui a fait quelque chose mal à propos.
AFFAIRE est aussi un terme général que l'on substitue souvent dans le langage ordinaire à des termes propres et particuliers. Il s'emploie ainsi dans des significations très diverses et quelquefois dans des sens opposés qu'il est impossible d'indiquer tous et que l'usage apprendra. J'ai affaire au ministre, J'ai une question à traiter avec lui. Vous aurez affaire à moi, Je vous châtierai. Qu'ai-je affaire de toutes ces querelles? Ai-je à m'en occuper? Cette maison est mon affaire, Elle me convient, elle m'accommode. Ironiquement, C'est une autre affaire. Le bon de l'affaire c'est que...
AFFAIRES, au pluriel, se dit généralement de Toutes les choses qui concernent la fortune et les intérêts du public et des particuliers. Affaires publiques. Affaires d'État. Ce ministre est chargé de toute la conduite des affaires du royaume. Les affaires étrangères. Les affaires ecclésiastiques. Affaires temporelles. Affaires spirituelles. Le train, le courant des affaires. Pour les affaires urgentes. Les affaires d'une ville, d'une communauté. Les affaires particulières et privées. Les affaires d'une succession. Un homme dont les affaires sont en bon état, en mauvais état. Ses affaires vont bien, vont mal. Il est bien, il est mal dans ses affaires. Il est au-dessus de ses affaires. Il a bien fait ses affaires. Donner ordre, mettre ordre à ses affaires. Affaires domestiques. Chacun a ses affaires, doit savoir ses affaires. Il a soin de ses affaires. Il a donné la conduite, le maniement de ses affaires à un habile homme. Il est prudent en affaires. Il a le génie, l'esprit des affaires. Il entend bien les affaires. Il est propre aux affaires. Il a un homme d'affaires fort négligent. On est souvent trompé par ses gens d'affaires. Un tel est son homme d'affaires. Ce ne sont pas là mes affaires Pourquoi en parlez-vous? sont-ce là vos affaires? Mêlez-vous de vos affaires.
Il se dit spécialement de la Profession de commerçant. Il s'est mis dans les affaires. Il a quitté les affaires. Il n'est plus dans les affaires. Il s'est retiré des affaires. Le monde des affaires.
Il se disait particulièrement autrefois des Opérations des traitants, de ce qui concernait la levée des deniers publics. Il est intéressé dans les affaires, dans les affaires du roi. Il a commencé par une petite recette, et maintenant il est dans les grandes affaires.
Fam., Cette femme a ses affaires, Elle a ses règles.
POINT D'AFFAIRE, loc. adv. Nullement, en aucune façon. Des conseils tant qu'il vous plaira, mais de l'argent point d'affaire. Il vieillit.
affairé
affaire
Affaire, n. p. Negotium, Commercium. J'ay affaire avec un homme riche. Cum opulento rem habeo ac negotium. Plaut.
Affaire hasté et avancé, Maturatum negotium.
Affaire meslé et broüillé, Negotium turbulentum.
Affaires nets, et point toüillez, ne envelopez, Negotia expedita.
Affaires qui viennent en abondance tous ensemble, Negotia influentia.
Affaires de nulle valeur, Frigida negotia.
Affaires particuliers et domestiques, Priuatae curae.
Empeschemens ou affaires privez et domestiques, Negotia familiaria.
Affaires urgents, Necessitates.
Les affaires d'aucun mis au bas, et bien malades, et qui vont fort mal, Accisae res, siue abscissae.
A fin que les affaires de la femme fussent plus asseurez, Quo mulieri res esset cautior.
Il y a des affaires esquels vaut mieux perdre, que gaigner, Est vbi profecto damnum praestet facere, quam lucrum.
Il voyoit que son affaire estoit pareil à celuy, etc. Eamdem suam causam videbat esse, quam etc.
Selon les affaires survenans, Pro re nata.
Je t'escriray de cet affaire, Hac super re scribam ad te.
¶ Avoir quelque affaire, Negotium habere.
Avoir affaire à combatre, Conflictare, vel Conflictari.
Avoir quelque affaire, accointance, trafique, ou intelligence avec aucun, Commercium cum aliquo habere, Rem cum aliquo habere, Commiscere aliquid cum altero. Aliquem in vsu habere.
J'estois esbahy quel affaire tu avois icy, Mirabar quid hic negotii esset tibi.
¶ C'est ton affaire, Tuum est munus, Tuae sunt partes.
Cest affaire n'a ne commencement ne fin, Nec caput, nec pedes habet haec res.
L'affaire est sur le poinct d'estre depesché, In manibus est res.
¶ Pourtant que cest affaire n'appartenoit à son estat, Quod non esset suae sortis id negotium.
Cela appartient ou sert à l'affaire, Pertinet ad rem.
Ces choses appartiennent à l'affaire, Referunt haec ad rem.
¶ Le poinct d'un affaire, Cardo.
Tout l'affaire gist en cela, In eo res vertitur.
¶ Cest affaire se porte fort bien, Hoc succedit sub manus negotium.
Son affaire se porte bien, Cedit illi res.
Escri moy comment tout l'affaire se porte, Tota res quo loco sit, velim ad me scribas.
Raconte moy comment tout l'affaire va, Ita vt res sese habet, narrato.
Les affaires ne se portent-ils pas bien? Satin'saluae res?
L'affaire va bien, Salua res est.
¶ L'affaire est prest et prochain, Impendet negotium.
L'affaire le requiert ainsi, Ita negotium est.
Tu as travaillé selon que les affaires le requeroient, Cum influentibus negotiis paria fecisti.
¶ Il est question d'un affaire de grande consequence, Magna res in motu est.
Il est question d'un tien bien grand affaire, Permagna res tua agitur.
¶ J'ay quelque affaire avec luy, Res est mihi cum illo.
¶ Avoir merveilleusement d'affaires, et en estre comme couvert, Obrui magnitudine negotij, tanquam fluctu.
Qui a brassé tout l'affaire, Totius negotij conditor.
¶ Brouiller et renverser tout un affaire, Omnia miscere.
Se charger des affaires d'autruy à son mandement, Mandatum recipere.
Communiquer quelque affaire, Consilium cum aliquo commiscere.
Conduire et gouverner un affaire, Administrare.
Qui scait conduire quelque affaire, Prudens administrandi.
Il a conduict l'affaire en tel estat, Rem in eum locum abduxit, etc.
Delaisser un affaire, Negotium deponere.
Delivré de tous affaires, Vacuus negotiis.
Demesler quelque affaire, Nodum erroris alicuius exoluere, Rem aliquam gerere.
Se demesler d'un affaire, Exire ex causa.
Depescher un affaire et vuider, Explicare atque expedire negotium aliquod, Dictum ac factum reddere.
Se depestrer de quelque affaire, et en sortir hors, Emergere ex aliquo negotio.
Dresser ses affaires en sorte qu'ils se portent bien, Facere et parare magnam fortunam.
Empesché és affaires urgentes publiques, Necessitudinibus publicis implicitus.
Nous estions empeschez à nos affaires, Negotiosi eramus nos nostris negotiis.
Entendre à l'affaire d'aucun, Ponere operam alicui.
Entreprendre un affaire, Subire.
Entreprendre, faire et parfaire un affaire, Suscipere, administrare, et conficere negotium aliquod.
Estre le principal de nostre affaire, qui y aide plus que tous les autres, Tenere principatum alicuius rei.
Faire quelque affaire, Negotium aliquod gerere.
Il ne fina jamais de faire son affaire, Nunquam in suo opere cessauit.
Faire l'affaire d'autruy malicieusement, Rem alicuius malitiose gerere.
Faire ses affaires particulieres et les publiques, Obire rem priuatam et publicam.
Se presenter et offrir, ou ingerer de faire les affaires d'autruy sans mandement, Offerre se negotiis alienis.
Qui gouvernent l'affaire, Quibus est in manu negotium.
Amitiez s'entretiennent pour l'affaire qu'on en a, Amicitiae coluntur et obseruantur causa temporis.
Pompée a quelque affaire avec Cesar, Pompeio cum Caesare est negotium.
Qui a forces affaires, Negotij plenus, Negotiosus.
Qui a le maniement et conduite de quelque affaire, Administrator.
Manier les affaires de la communauté, Societatem gerere.
Manier et faire les affaires publiques, Remp. gerere.
Le maniement et depesche des affaires publiques, comme vuidanges de proces, et autres, Actus rerum.
Se mesler de ses affaires, Negotium suum agere.
Se mesler des menues affaires d'une maison, et plus viles, Mediastina opera fungi.
Ne se mesler plus des affaires de la Rep. Salutem dicere foro et Curiae.
Estre negligent en son propre affaire, et n'entendre point à soy, Deesse sibi.
Tu ois tout l'affaire, Habes omnem rem.
Poursuyvre quelque affaire, Aliquod negotium insistere.
Ne laisse pas pourtant de poursuyvre ton affaire, Nec tu ea causa minueris haec quae facis.
Il a resceu tout l'affaire, Rem omnem resciuit.
Rapporter les affaires au temps, Commetiri cum tempore negotium.
Je te recommande tous ses affaires, Commendo tibi eius omnia negotia.
Je scay tout l'affaire, Noui omnem rem.
Je scay comme l'affaire a este mené, Omnem rem scio vt sit gesta.
Qui scait les privez affaires d'autruy, Conscius alicui in priuatis rebus.
Qui ne scait rien de l'affaire d'autruy, Inconscius.
Par quels serviteurs? Cela sert beaucoup à l'affaire, Cela y fait beaucoup, Quibus seruis? refert enim magnopere idipsum.
Ne toucher point à un affaire et le reserver au Prince, Integra omnia Principi relinquere.
Traiter quelque affaire avec ses amis, In secreto cum amicis aliquid volutare.
Vuider les affaires desquels on a charge d'autruy, Exhaurire mandata alicuius.
¶ Ne en cet affaire, ne en autre, Neque istic, neque alibi.
Ne m'avez-vous point esprouvé en quelque affaire? Num me expertus es vspiam?
En tous affaires dont l'homme en ceste vie se mesle, Omni in munere vitae.
Aucuns en abusent mauvaisement en leurs propres affaires et particulieres et publiques, Ea quidam et priuatim et publice peruerse abutuntur.
¶ Pendant les grans affaires et ennuis de la ville, ou Republique, In grauissimis temporibus ciuitatis, Maximis Reip. temporibus.
¶ Vien et rends toy à nous delivré de tout affaire, Te vacuum redde nobis.
affaire
AFFAIRE, ou AFAIRE, s. f. [Afère, 2e è moy. et long, 3ee muet.] Tout ce qui est le sujet de quelque ocupation. Affaire importante. "Il a mille affaires.
* Rem. 1°. C'est un gasconisme de faire ce mot masc. et de dire un bon affaire, au lieu de dire une bone affaire. — Anciennement on lui donait ce genre. "S'il se présente quelqu'affaire duquel on ne puisse différer la résolution. St. Fr. de Sales.
AFFAIRE a plusieurs sens. 1°. Il se dit des procès: Il y a une grande affaire au Parlement. 2°. De toutes les chôses qu'on a à discuter: affaire d'honneur, d'intérêt. 3°. Des soins, peines, embarras, démêlés: affaire fâcheuse; s'atirer des affaires; cela lui a fait une affaire, etc. 4°. Des actions de guerre: Il y a eu une affaire; il a fait des merveilles dans la dernière affaire.
Avoir affaire régit à ou avec pour les persones, et de pour les chôses. On ne doit pas s' en servir en parlant des femmes, ou à des femmes, parce qu'il a un sens peu honnête. Pour les hommes, on dit: vous aurez affaire à moi; il a affaire à (ou avec une) forte partie. * — M. Moreau et d'autres Ecrivains coupent affaire en deux: à faire. "Il avoit à faire à un jeune ambitieux. C'est contre l'usage. — Avoir affaire de, avoir besoin de. Qu'ai-je affaire de cela? J'ai bien affaire de cet homme-là (ironiquement.) Qu'ai-je affaire de me tant tourmenter? — En style proverbial, avoir affaire à la veuve et aux héritiers, c'est avoir à traiter pour une même affaire avec différentes persones, sur-tout si leurs intérêts sont oposés.
Entrer dans une affaire: s'en mêler, y contribuer: "Il paroissoit être entré plus qu'aucun autre dans cette affaire. Let. Edif.
Faire une affaire à. "Tout ce que je crains, c'est qu'elles ne vous fassent quelque méchante affaire. — On dit en ce sens: se faire des affaires.
Être hors d'affaire; tirer d'affaire, de danger, d'embarras. "Il est hors d'affaire; un jeune Médecin l'a tiré d'affaire. Th. d'Éd. — Se tirer d' affaire. "On porta une ancre au large, et nous nous tirâmes d'affaire. Let. Édif. "J'ai choisi quelques pensées de Pascal: j'ai mis les réponses au bas: vous jugerez comment je me suis tiré d'affaire. Volt. On en a jugé, mais non pas à l'avantage de Voltaire. * On dit encore d'une chôse qui nous acomoderait, qu'elle ferait bien notre affaire. La Fontaine dit seroit, qui n'est pas si bon.
Le moindre grain de bled seroit mieux mon affaire.
affairé
AFFAIRÉ, ÉE, adj. [Afèré, ré-e; 2e è moy. 3 é fer. long au 2d.] Qui a bien des affaires. Il n' est que du style familier. On le dit même souvent en riant et en se moquant.
affaire
affaire
Angelegenheit, Sache, Ding, Werkaffair, business, case, matter, things, deal, business deal, proposition, stuff, affairs, salezaak, aangelegenheid, affaire, ding, (handels)zaak, kwestie, onderneming, overeenkomst, proces, rechtszaak, transactie, drukteדבר (ז), מאורע (ז), מעשייה (נ), עניין (ז), עסק (ז), עסקה (נ), פרשה (נ), עִנְיָן, עִסְקָה, פָּרָשָׁהaféra, věc, záležitostasuntoihwal, perkara일, 계약, 사건assuntoυπόθεσηfatto, affare, caso, cosa, faccenda, fattaccio, pratica, questioneафера, бизнес, вопрос, делоشَأْنaffæretapahtumastvar事柄affæresprawaaffärสถานการณ์ที่ได้รับการจัดการolayvấn đề事务 (afɛʀ)nom féminin
affaire
[afɛʀ]c'est une affaire de goût → it's a matter of taste
ce sont mes affaires (= cela me concerne) → that's my business
les affaires étrangères (POLITIQUE) → foreign affairs
une bonne affaire → a real bargain
C'est une affaire à ce prix là → It's a bargain at that price.
se tirer d'affaire → to get o.s. out of trouble
ceci fera l'affaire → this will do
avoir affaire à → to be faced with, to be dealing with
tu auras affaire à moi! → you'll have me to contend with!
c'est l'affaire d'une minute → it'll only take a minute
toutes affaires cessantes → forthwith affaires
- Je suis ici pour affaires
- J'ai des affaires dans le coffre
- Je voudrais faire nettoyer ces affaires
- Je voudrais faire laver ces affaires
- Les affaires