écouter

écouter

v.t. [ lat. auscultare ]
1. Être attentif à un bruit, à un son, à des paroles ; s'appliquer à entendre : Écouter le chant des cigales. Nous avons écouté son discours à la radio.
2. Accepter d'entendre ce que qqn a à dire ; tenir compte de ce qu'il dit : Je t'écoute, donne-moi ton opinion. Cet enfant n'écoute pas son père obéir à
3. (Sans compl.) Donner toute son attention : Elle sait écouter.
N'écouter que sa raison, son courage, sa colère, etc.,
se laisser conduire par eux, s'y abandonner : N'écoutant que sa colère, elle quitta la pièce.

s'écouter

v.pr.
Attacher une importance excessive aux petits maux dont on souffre : Détends-toi, tu t'écoutes trop.
S'écouter parler,
écouter avec complaisance ses propres paroles.
Si je m'écoutais,
si je suivais mon impulsion : Si je m'écoutais, je partirais d'ici.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

ÉCOUTER

(é-kou-té) v. a.
Prêter l'oreille pour entendre, prêter son attention à ce qu'on vous dit. Écoutez-moi attentivement. Écouter la leçon du maître.
On l'embrasse à plusieurs reprises, on croit l'aimer, on lui parle à l'oreille dans le cabinet.... on a soi-même plus de deux oreilles pour l'écouter [LA BRUY., III]
Pourquoi voyons-nous tant de gens qui, nés avec de l'esprit, ne savent cependant ni causer ni écouter les autres ? c'est qu'on les a mis de trop bonne heure dans le monde [Mme DE GENLIS, Adèle et Théod. t. II, lett. 33, p. 276, dans POUGENS.]
Absolument. Je suis venu ici pour écouter.
Écoute cependant et tiens mieux ta parole [CORN., Cinna, V, 1]
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir et pour écouter D'où vient le vent, il laisse la tortue.... [LA FONT., Fabl. VI, 10]
Il [Théophile] écoute, il veille sur tout ce qui peut servir de pâture à son esprit d'intrigue, de médiation ou de manége [LA BRUYÈRE, IX.]
Il serait bien à souhaiter pour vous que vous puissiez être souvent en si bonne compagnie, et vous en pourriez retirer un grand avantage, pourvu qu'avec un homme tel que M. Despréaux vous eussiez plus de soin d'écouter que de parler [RAC., Lett. à son fils, IV]
Vois quel est Mahomet ; nous sommes seuls ; écoute : Je suis ambitieux, tout homme l'est sans doute [VOLT., Mahomet, II, 5]
Je ne l'entendais plus et j'écoutais encore [DUCIS, Othello, I, 6]
Tu parles, mon cœur écoute ; Je soupire, tu m'entends ; Ton œil compte goutte à goutte Les larmes que je répands [LAMART., Harm. I, 8]
Terme de théâtre. Cet acteur sait écouter, se dit d'un acteur qui est bien en scène quand l'interlocuteur lui parle. Écoute ! écoutez ! Apostrophe pour appeler quelqu'un ou pour fixer l'attention. Écouter aux portes, commettre des indiscrétions de curiosité, et aussi se tenir au courant des choses secrètes.
Vous avez raison, il ne faut pas qu'on nous surprenne écoutant aux portes [PICARD, Collatér. IV, 7]
N'écouter que d'une oreille, faire peu d'attention, ne faire aucun cas de ce qu'on dit. Sonnez comme il écoute, se dit à une personne qui veut faire écouter un bruit qui n'existe pas réellement. Ce semble une contre-petterie plaisante pour : écoutez, comme il sonne. Par plaisanterie. Un écoute s'il pleut, un moulin auquel l'eau manque souvent, ou qui ne va que par écluses ; et fig. un homme faible que la moindre chose arrête ; une promesse illusoire.
Par extension. Écouter, donner audience, entendre une réclamation, une demande, une observation.
Notre sage magistrat écoutait également le riche et le pauvre [BOSSUET, le Tellier.]
Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là [LA FONT., Fabl. X, 2]
Écoutez tout le monde, assidu consultant ; Un fat quelquefois ouvre un avis important [BOILEAU, Art p. IV]
Tout va vous obéir, si le vainqueur m'écoute [RAC., Alex. III, 3]
Écouter quelqu'un en confession, recevoir sa confession. Écouter un amant, ne pas repousser ses hommages.
Et je n'obtiendrai point, seigneur, qu'elle m'écoute, Jusqu'à ce qu'elle ait vu votre hymen hors de doute [CORN., Perthar. II, 3]
Sur cette trahison [d'un mari] on la plaint, elle écoute ; Et cet on quelquefois qui se fait écouter, Trouve un heureux moment dont il sait profiter [HAUTEROCHE, Appar. tromp. II, 6]
Eh bien, madame, hé bien, écoutez donc Oreste [RAC., Andr. II, 1]
Hélas ! pour mon malheur je l'ai trop écouté [Pyrrhus] [ID., ib. II, 1]
J'adore depuis six mois une femme charmante ; j'en suis écouté, elle seule peut faire le bonheur de ma vie [LESAGE, Diable boit. ch. V]
Accueillir, ne pas repousser.
Mais écouteriez-vous les conseils d'une femme ? [CORN., Cinna, IV, 3]
Le choix est glorieux et vaut bien qu'on l'écoute [MOL., Tart. II, 4]
Pour écouter jamais une offre si honteuse [RAC., Alex. I, 1]
Il est vrai, si le ciel eût écouté mes vœux.... [ID., Baj. III, 4]
Et si l'on veut, madame, écouter vos discours, Ma main de Claude même aura tranché les jours [ID., Brit. V, 6]
Les lois n'écoutent pas l'amitié paternelle [VOLT., Tancr. II, 2]
Se laisser aller à un sentiment ou à une passion.
Sabine, écoutez moins la douleur qui vous pousse [CORN., Hor. V, 3]
C'eût été démentir mon nom et ma naissance, Et ne point écouter le sang de mes parents, Qui ne crie en mon cœur que la mort des tyrans [ID., Héracl. III, 2]
Ah ! si vous écoutez cet injuste courroux [ID., Sert. IV, 2]
J'écoutais avec plaisir mille chimères ridicules qui vous peignaient innocent à mon cœur [MOL., le Festin de P. I, 3]
J'écoute comme vous ce que l'honneur m'inspire [RAC., Alex. I, 2]
Pylade, je suis las d'écouter la raison [ID., Andr. III, 1]
J'écoute trop peut-être une imprudente audace [ID., Baj. II, 5]
Je n'écoutai que ma passion [FÉN., Tél. I]
Mais n'écoutai-je point un espoir trop flatteur ? [VOLT., Brut. III, 4]
Et si je n'écoutais que ta honte et ma gloire [ID., Zaïre, III, 4]
Permettez-moi, César, d'écouter l'espérance [M. J. CHÉN., Tibère, IV, 2]
Écouter trop son mal, s'en affecter trop vivement, se trop ménager.
Terme de manége. Écouter son cheval, être attentif à ne point le déranger de ses airs quand il manie bien. On dit qu'un pas écoute les talons, quand il ne se jette ni sur l'un ni sur l'autre talon.
S'écouter, v. réfl. Prêter attention aux pensées qui surgissent dans l'esprit.
En ce moment, aucune nécessité de position, aucun sentiment d'amour-propre ne pouvait forcer Napoléon à combattre ses propres raisonnements et l'empêcher de s'écouter lui-même [SÉGUR, Hist. de Nap. II, 4]
N'écoutez que vous-même, ne consultez que vos propres inspirations. S'écouter parler, et, absolument, s'écouter, se dit de quelqu'un qui parle lentement et qui affecte de bien dire.
Vous êtes bien maîtresse de mettre de la pédanterie dans vos phrases, de vous écouter en parlant [Mme DE GENLIS, Adèle et Théod. t. III, lett. 23, p. 179, dans POUGENS.]
Se laisser aller à l'intérêt pour soi-même.
Je me prie, en pleurant, d'oser rompre ma chaîne ; Le fer libérateur qui percerait mon sein, Déjà frappe mes yeux et frémit sous ma main ; Et puis mon cœur s'écoute et s'ouvre à la faiblesse : Mes parents, mes amis, l'avenir, ma jeunesse.... [A. CHÉN., Élég. XXXVI]
S'écouter, ménager ses forces, sa santé. Il s'écoute trop. Il ne faut pas s'écouter.
On se fait violence, on ne s'écoute point, on croit qu'à force de prendre sur soi, à la fin on accoutumera le corps à obéir et à nous suivre [MASS., Confér. sur le jubilé.]
Il [Maisons] est surpris d'un léger dévoiement dans ce temps de crise où il n'avait pas le temps de s'écouter [SAINT-SIMON, 401, 238]
J'étais persuadé que toute production naturelle, agréable au goût, ne peut être nuisible au corps ; cependant je m'écoutai un peu tout le reste de la journée [ROUSS., Prom. 7]

HISTORIQUE

  • Xe s.
    Elle n'out eskoltet les mals conselliers [, Eulalie]
  • XIe s.
    Messe et matines a li reis esculté [, Ch. de Rol. X]
  • XIIe s.
    Sire compeing [compagnon], plait-il vous [vous plaît-il] escouter ? [, Ronc. p. 47]
    Li emperere s'estut [sarrêta], si escota [, ib. p. 95]
    Si vous daignez ma priere escouter [, Couci, XII]
    Dunc l'a fait l'apostoiles en sun estant lever, E comanda à lire les leis e esculter [, Th. le mart. 57]
    Parole, sire, kar tis serfs [ton serviteur] esculte [, Rois, XI]
    E home felon de Israel vindrent là, li rois ne les vot [voulut] escotier [, Machabées, I, 10]
  • XIIIe s.
    Plaise à la hautece de ta maesté escouter m' oroison [, Psautier, f° 104]
    Encores est leens sans doute Deduit orendroit, qui escoute à chanter gais rossignolés [, la Rose, V. 612]
    En une lande il s'aresta, Por sa muete [meute] k'il escouta [, Lai de Melion]
  • XVe s.
    [Il doit] le poure oïr, le plaintif escouter [EUST. DESCH., Des vertus nécessaires au prince]
    Et sembloit bien qu'ils escoutassent qui seroit le plus fort ou le roy ou les seigneurs [COMM., I, 2]
  • XVIe s.
    Il me faut ici adjurer les lecteurs non pas d'escouter à mes gloses, mais de donner quelque lieu à la parole de Dieu [CALV., Instit. 511]
    Frere Jean, escoute icy, je ne suys point ingrat, et ne le fuz, ne seray [RAB., Pant. IV, 8]
    Quelque bon desseing qu'ayt un juge, s'il ne s'escoute de prez [se surveille].... [MONT., II, 323]
    J'escoute à mes resveries, parce que j'ay à les enrooller [ID., III, 76]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguign. acoutai ; Berry et picard, acouter ; wall. hoûter ; namur. choûter ; rouchi, ascouter ; provenç. escotar, escoutar ; catal. escoltar ; espagn. escuchar ; portug. escutar ; ital. ascoltare ; du latin auscultare. Caper, grammairien latin, remarque qu'il ne faut point prononcer ascultare, ce qui prouve que cette prononciation était populaire. C'est celle que les langues romanes ont retenue ; quelques-unes ont changé l'as initial en es, par une méprise très naturelle, tant de mots commençant par es. Les étymologistes croient que aus-cultare est composé de aus, ancienne forme, oreille, et cultare ou clutare, fréquentatif de cluere, entendre : percevoir par l'oreille.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

écouter

ÉCOUTER. v. tr. Faire attention, prêter l'oreille pour entendre. Ne parlez pas si haut, on nous écoute. Il était à la porte pour écouter ce qu'on disait. Absolument, Je suis venu ici pour écouter. Dans la compagnie d'un tel homme il vaut mieux écouter que parler. En termes de Théâtre, Cet acteur sait écouter, il écoute bien.

Écoute, écoutez, à l'impératif, s'emploient souvent pour appeler quelqu'un, ou pour éveiller fortement son attention. Écoutez, j'ai quelque chose à vous dire.

Un écoute s'il pleut s'est dit d'un Moulin qui n'allait que par des écluses. Fig., C'est un écoute s'il pleut se dit d'un Homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles, ou qui attend toujours pour agir une aide incertaine.

Fig. et fam., N'écouter que d'une oreille, Ne prêter qu'une faible attention aux choses qu'on nous dit. J'ai beau lui faire des remontrances, il ne m'écoute que d'une oreille.

Fig. et fam., Écouter aux portes, Être d'une curiosité indiscrète, chercher à surprendre les secrets des autres.

Il signifie aussi Prêter l'oreille, prêter attention avec plus ou moins de bienveillance. Parlez, je vous écoute. On les renvoya sans les écouter. On dit dans un sens analogue Écouter la défense, les raisons de quelqu'un. On dit aussi Écouter la prière, les voeux de quelqu'un, Les exaucer. Le Ciel écouta nos voeux.

Il signifie encore Donner quelque croyance, quelque consentement à ce qu'une personne propose ou Prendre plaisir à l'entendre. On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu'il faisait. S'il me propose cela, je l'écouterai volontiers. Il parla d'accommodement, mais il ne fut pas écouté. Écoutez la voix, les inspirations de Dieu. Écouter les conseils, les avis de quelqu'un.

Il signifie encore Obtempérer, obéir à quelqu'un. Cet enfant ne veut écouter personne. Ces soldats indisciplinés n'écoutèrent pas leur chef. Fig., Écouter la raison. Écouter la voix de la nature. N'écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.

N'écouter que soi-même, Ne consulter que ses propres inspirations, bonnes ou mauvaises.

S'ÉCOUTER s'emploie dans les phrases familières qui suivent :

Il s'écoute parler, ou, absolument, Il s'écoute, se dit d'un Homme qui parle lentement, avec apprêt et croit bien dire.

Il s'écoute trop, Il s'inquiète trop de sa santé. On dit dans le même sens, Il écoute trop son mal.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

écouter


ÉCOUTER, v. act. [1re et dern. é fer.] 1°. Prêter l'oreille pour ouïr. "Il écoute ce qu'on dit: "Parlez bâs, on nous écoute. = Ecouter dit plus qu'entendre; car entendre, c' est simplement être frapé des sons; écouter, c'est prêter l'oreille pour les entendre. = 2°. Doner quelque croyance, ou quelque consentement à ce qu'on propôse, ou prendre plaisir à l'entendre. "Ecouter une proposition: "Il ne veut rien écouter. "Il parla d'accommodement, mais il ne fut pas écouté. "Ecouter la voix, les inspirations de Dieu, du ciel, de la grâce. = 3°. Suivre. "Écouter la raison, la passion.
   En vain je veux contre elle écouter ma colere.
       Corn.
Il est beau en ce sens. "Il n'écoute que son ressentiment. = 4°. S'écouter, être trop atentif à sa santé. "Naturellement, je ne m'écoute pas, je ne suis pas douillette. Th. d'Êduc. "Elle s'écoute trop. "Il ne faut pas tant s'écouter. — On dit, d'un homme qui pèse avec afectation sur ses mots, qu'il s'écoute parler, style familier et critique.
   On apèle un écoute s'il pleut, un moulin qui ne va que par des écluses. — Et en style proverbial, un homme qui s'atend à des chôses qui n'arrivent que rârement.
   Rem. Ecouter, régit quelquefois l'infinitif. "Elle l'écoutoit chanter. "Il écoute avec transport le vieux Silène... chanter d'une voix tremblante, etc. Anti-Lucrèce.
   * Ecouter avec des soupirs, est une métaphôre irrégulière. On dit, écouter avec atention, parce qu'on dit des oreilles, qu'elles sont atentives: mais on n'a jamais fait soupirer les oreilles.
   * On dit, ouïr, entendre des témoins, et non pas écouter. L. T.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

écouter


écouter (s')

verbe pronominal écouter (s')
Être obsédé par ses maux.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

écouter

zuhören, anhören, hören, aushorchen, horchen, hinhören, lauschenlisten, listen to, eavesdrop, hearluisteren, aanhoren, beluisteren, toehoren, toeluisteren, luisteren (naar), afluisteren, horen, luisteren naarהאזין (פיעל), הקשיב (הפעיל), שמע (פ'), שעה (פ'), הֶאֱזִין, הִקְשִׁיב, שָׁמַעbeluister, luister, luister naarauscultar, escoltar, exaudirlytte, lytte tilακούω, ακούω προσεκτικάaŭskultiescuchar, prestar atenciónkuunnellahallgatascoltare, dar retta a, retta (dar retta a)słuchać, usłuchaćescutar, ouvir, dar atenção aascultaслушать, внимать, послущать, слущать, слушатьсяlyssna, åhöra, höra, lyssna pådinlemekيَسْتَمِعُ, يَسْتَمِعُ إِلَىposlouchatslušati・・・を聞く, 聞く...에 귀를 기울이다, 듣다lytte, lytte tilฟังlắng nghe, nghe, 留神听某人说话 (ekute)
verbe transitif
1. faire attention aux paroles, aux sons écouter qqn écouter la radio
2. obéir à écouter les conseils d'un ami
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

écouter

[ekute] vt → to listen to
J'aime écouter de la musique → I like listening to music.
écoute-moi! → listen to me!
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009