se

se

[ ] pron. pers. [ lat. se ]
1. Dans les formes verbales pronominales, désigne la 3e personne du singulier ou du pluriel, aux deux genres, avec les fonctions de complément d'objet direct, de complément d'objet indirect ou de complément d'attribution : Ils se sont battus. Ils se sont réunis en assemblée. Elle s'est regardée dans la glace. Elles se sont succédé. Elle s'est dit qu'elle le ferait. Elle s'est posé la question. Ils se sont offert plusieurs jours de repos.
2. Reprend le sujet pour former des verbes essentiellement pronominaux ou des verbes pronominaux passifs : Elle s'est évanouie. Ce vin se boit très frais doit être bu
3. Reprend le sujet dans des formes où le pronom ne représente aucun complément particulier : Il s'agit d'une nouveauté. Il ne s'est rien passé depuis.
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SE

(se) , pronom réfléchi de la troisième personne des deux nombres et des deux genres, qui se dit des personnes et des choses, et qui se place toujours avant le verbe qui le gouverne, à la différence de soi qui se place après.
Il s'emploie comme complément direct. Se rétracter. Se perdre. S'égarer.
Il s'emploie comme complément indirect. Se donner du mouvement. Se prescrire un devoir. Se nuire.
Il s'emploie pour donner au verbe une signification passive.
Faut-il que vous trouviez étrange Que les chats-huants d'un pays Où le quintal de fer par un seul rat se mange, Enlèvent un garçon pesant un demi-cent ? [LA FONT., Fabl. IX, 1]
Du temps qu'il [le second Temple] se bâtissait [BOSSUET, Hist. II, 4]
Tels se laissent gouverner jusqu'à un certain point, qui au delà sont intraitables, et ne se gouvernent plus [ne peuvent plus être gouvernés] [LA BRUY., IV]
Les yeux de l'amitié se trompent rarement [VOLT., Oreste, IV, 1]
Seignelay ayant écrit : Les voitures de ces bois se sont faites jusqu'à présent par les paysans voisins des forests dans lesquelles ils estoient coupés, Lett. de Colbert, t. III, 2, p. 378, Colbert met en note, p. 384 : mauvaise construction ; il falloit ont esté faites.
Avec laisser, faire, etc. le pronom personnel se supprime quelquefois.
Laissons, laissons réjouir le monde, et ne lui envions pas sa prospérité [BOSSUET, Serm. Prov. 1]

REMARQUE

  • 1. L'e s'élide devant une voyelle et une h muette : il s'aime, il s'honore. Il s'élide aussi devant en et y : il s'en vante ; il s'y rend.
  • 2. Se se place devant en et y.
  • 3. Dans les temps composés, quand se est régime direct, le participe s'accorde en genre et en nombre avec se : il s'est coupé ; elle s'est fardée ; ils se sont loués ; elles se sont accueillies. Le participe reste invariable quand se est régime indirect : elle s'est coupé le doigt ; elles se sont fardé le visage ; ils se sont nui On reconnaît la différence en tournant par ayant : il est ayant soi coupé ; ils sont ayant soi loués ; elle est ayant coupé le doigt à soi : ils sont ayant nui à soi. Cette règle s'applique aux autres pronoms personnels pris d'une façon réfléchie, me, te, nous, vous.
  • 4. Les verbes neutres réfléchis, c'est-à-dire les verbes neutres qui se conjuguent toujours avec se, suivent la règle de se régime direct : il s'est écrié ; elle s'est écriée ; ils se sont endormis ; elles se sont endormies. Cette règle s'applique aux autres pronoms personnels.
  • 5. Il vient se justifier, il se vient justifier ; dans le XVIIe siècle on prenait plus ordinairement la seconde tournure ; maintenant on suit la première, sans que l'autre soit cependant hors d'usage.
    Il se faut entr'aider ; c'est la loi de nature [LA FONT., Fabl. VIII, 17]
    Viens, suis-moi ; la sultane en ce lieu se doit rendre [RAC., Bajaz. I, 1]
    Dans cette construction, s'il y a deux infinitifs, il faut qu'ils puissent recevoir tous deux se : Elle ne se peut consoler ni réjouir. Mais on ne pourrait pas dire : Il se vint justifier et répondre aux accusations.
  • Quand se précède ainsi le verbe qui tient l'infinitif sous sa dépendance, il impose à ce verbe, dans les temps composés, la construction par l'auxiliaire être, au lieu de l'auxiliaire avoir.
    Il ne s'est osé prendre qu'aux premiers rudiments de cet art et aux choses qui se présentent d'elles-mêmes [DESC., Remarques sur les 7es object. 58]
    Cet homme qui s'est pensé perdre dans une intrigue dangereuse [BOSSUET, 4e serm. pour le 1er dim. de carême, 1]
    Cela s'applique aux autres pronoms personnels pris d'une manière réfléchie.
  • 6. On trouve quelquefois après se, employé comme régime direct, un second régime direct.
    Aveugles qui ne voient pas que c'est par la même lumière que le soleil se montre lui-même, et tous les autres objets ! [BOSSUET, Sermons, Haine de la vérité, 3]
    Ceux qui s'aiment eux-mêmes et leurs plaisirs [ID., Sermons, Impénit. fin. 3]
  • 7. C'est une singularité du français et des autres langues romanes que, avec un pronom réfléchi, on substitue l'auxiliaire être à l'auxiliaire avoir : Il s'est battu. Cette tournure est aussi ancienne que la langue, puisqu'on la trouve dans un texte du Xe siècle : se erent convers, s'étaient convertis. On peut essayer de l'expliquer ainsi : au Xe siècle, se erent convers représente un latin barbare se erant conversi, dans lequel on démêle erant conversi pour exprimer l'idée passive qui est dans tout verbe réfléchi, et se pour joindre à l'idée passive l'idée de réflexion.
  • 8. Se (et aussi me, te, nous, vous) se construit avec différents verbes neutres, s'en aller, s'enfuir, s'écrier. Un pareil emploi était plus étendu dans l'ancienne langue ; on disait se dormir, se gesir, se issir, se demeurer, etc. L'explication ci-dessus convient ici aussi. Le verbe est neutre sans doute ; mais cela n'a point empêché les langues romanes d'y adjoindre un pronom, qui exprime un régime indéterminé, et qui dès lors se prête à un pareil emploi. De la sorte à ces verbes neutres est attribué un sens réfléchi qui ne fait aucune contradiction avec les verbes, et qui y ajoute une certaine grâce.
  • 9. On dit s'entendre à une chose, se connaître à une chose, s'apercevoir d'une chose. Il n'est personne à qui cette façon de parler offre un sens douteux, mais, pour le grammairien, elle est bien difficile à expliquer. Si on la prend telle qu'elle se présente, on trouve connaître soi, entendre soi, apercevoir soi ; ce qui, manifestement, ne signifie pas ce que l'on veut dire. On voit tout de suite l'explication qui peut être proposée. Entendre, connaître, apercevoir sont, en ces locutions, des verbes pris neutralement : entendre à une chose, connaître à une chose, apercevoir d'une chose. Puis, comme, avec entendre, connaître et apercevoir ainsi employés, une signification réfléchie arrive naturellement à l'esprit, naturellement aussi la langue usa de la faculté que le pronom se lui procurait. Le fait est que est anciens textes donnent entendre, neutre, pour se entendre à ; on trouve aussi connaître en ; on trouve enfin neutre, sinon apercevoir, du moins percevoir.
  • 10. Il ne reste plus qu'un cas à examiner ; c'est une phrase comme celle-ci : Je me suis coupé le doigt. Là il ne peut y avoir aucun doute ; l'auxiliaire être y est certainement pour l'auxiliaire avoir ; il faudrait dire : Je m'ai coupé le doigt, et la phrase est grammaticalement inexplicable. L'explication que la grammaire refuse est donnée par l'intervention de l'oreille. Quand l'usage se fut bien établi de conjuguer le verbe réfléchi avec être, l'assimilation exerça son influence ; les constructions parurent semblables, bien qu'elles ne le fussent pas, et on leur appliqua la même règle. Dire : je m'ai coupé le doigt parut dur et choquant, à cause que je me suis coupé se disait couramment. De là vint qu'un même niveau passa sur tout cela ; ce qui était incorrect grammaticalement devint correct euphoniquement ; le solécisme fut imposé.

HISTORIQUE

  • Xe s.
    Elle colpes non avret, por o no s'cuist [ne fut brûlée] [, Eulalie]
    E repauser se podist [, Fragm. de Valenc. p. 468]
    Quant il se erent convers de via sua mala [, ib.]
  • XIe s.
    Ententivement se pourpensent cil qui les jugemens ont à faire [, Lois de Guill. 41]
    Fuit s'en fel Guesnes [, Ch. de Rol. p. 183]
  • XIIe s.
    Lors se plaignent sans dolor [, Couci, I]
    Puisque mes cuers ne s'en veut revenir De vous, dame, pour qui il m'a guerpi [quitté] [, ib. IX]
  • XIIIe s.
    Comme cil qui se dort [BRUN. LATINI, Trésor, p. 262]
    Si comme li sages champions et fort qui se combat et vaint, emporte la corone de victoire [ID., ib.]
  • XVIe s.
    Tout ce qu'il a de damnable, il se l'est acquis en se destournant de Dieu [CALVIN, Instit. 113]
    Henri second, pendant le regne duquel plusieurs grandes corruptions en mœurs et en la police se conceurent, et après s'enfanterent avec une fertilité incroyable [LANOUE, 18]
    Le peuple, se promettant que ce qui auroit esté achepté, se vendroit à fort bon marché et que ce qui auroit esté donné, se distribueroit aussi par teste sans en rien faire payer [AMYOT, Cor. 22]
    Il ne s'osoit trouver ès compagnies pour deviser [ID., Nicias, 8]
    Les autres s'enrichissent en se donnant du bon temps, et ne se faisant que jouer des affaires publiques [ID., ib. 9]
    Son ambition s'excita et enflamma, de maniere que.... [ID., ib. 13]
    Allons vistement ; la soupe se mange ; je pindarise, je cuidois dire : on mange la soupe [, Moyen de parvenir, p. 7, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, si ; provenç. catal. espagn. et portug. se ; du lat. se ; grec ; sanscr. sva, qui est invariable et ne s'emploie qu'en composition.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

se

SE. pr. des deux genres et des deux nombres. Pronom réfléchi de la troisième personne. Il s'emploie avec les verbes pronominaux, et on l'appelle pronom réfléchi de la troisième personne parce qu'il désigne la même personne que le sujet et indique que l'action du verbe se réfléchit sur le sujet. Tantôt il s'emploie comme complément direct et signifie Soi, soi-même. Se rétracter, s'embarrasser, se perdre. Tantôt il s'emploie comme complément indirect et signifie À soi, à soi-même. Se donner du mouvement, se faire une loi, se prescrire un devoir. Il fait S'devant un mot commençant par une voyelle ou une h muette. S'arrêter. Il s'en va. S'habiller.

Il sert aussi à donner au verbe transitif une signification passive. Un homme s'est rencontré. Ce livre se vendra bien.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

se

Se, et Si, Si vous n'y remediez, Si non prouideris.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

se


SE, pronom. Il sert d'acusatif et de datif au pronom pers. de la 3e persone. Il sert aussi à conjuguer les verbes réciproques: il se flate; elle se pâre; ils se batent; elles se querellent: il se promet beaucoup de plaisir: elle s'est doné un coup, etc.
   Rem. Aûtrefois on plaçait plus volontiers ce pronom devant le verbe régissant, auquel il n'apartenait pas, que devant le verbe régi, auquel il apartenait. "Il se peut faire; au lieu de, il peut se faire. "Votre idée se sait toujours faire place. Sév. pour, sait toujours se faire place.
   Viens, suis-moi, la Sultane en ce lieu se doit rendre.
       Bajazet.
Pour, doit se rendre. = Presque tous nos Écrivains d' aujourd'hui se font une loi de placer immédiatement ces pronoms me, te, se devant l'infinitif qui les régit. M. l'Abé d' Olivet trouvait que l'un était aussi bon que l'aûtre. M. de la Motte jugeait au contraire le nouvel usage meilleur de beaucoup. Il est en éfet plus analogue au génie de la langue, qui est de raprocher tant qu'elle peut les mots qui ont relation entre eux. Ce dernier sentiment parait avoir prévalu: mais si habituellement on doit le suivre, on peut, pour la variété, ou pour la mélodie, s'en écarter quelquefois.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

se

sich, einander, reziprok, wechselseitig, Cacheherself, himself, itself, themselves, mutually, reciprocally, oneself, occur, youzich, overenweer, elkaarse, suicidarsesi ()
pronom personnel + s'
représente la personne ou la chose dont onparle Il se lave. Ils se sont rencontrés hier. Le soleil se couche. Ça s'est bien passé.
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SE

abr nf (=Son Excellence) → HE(= His Excellency)

se

[sə] s' [s] pron
(réfléchi: neutre)oneself
se regarder dans une glace → to look at oneself in a mirror
se voir comme l'on est → to see oneself as one really is
(réfléchi: personne, animal, masculin, mâle) → himself (= féminin, femelle) → herself; (pluriel)themselves
Elle s'admire dans sa nouvelle robe → She's admiring herself in her new dress.
Elle se regarde dans la glace → She's looking at herself in the mirror.
Ils se sont regardés dans la glace → They looked at themselves in the mirror.
(réfléchi: chose, animal dont on ignore le sexe, singulier)itself; (pluriel)themselves
Il se regarde dans la glace → He's looking at himself in the mirror.
Le chien s'est fait mal → The dog hurt itself.
(emploi réciproque)each other, one another
Ils s'aiment → They love each other.
(emploi passif) cela se répare facilement → it's easily repaired
un bon ouvrier se reconnaît à ses outils → you can tell a good workman by his tools
ça se laisse boire! → that goes down nicely!
(emploi possessif: vpr/vt) se casser la jambe → to break one's leg
Elle s'est cassé la jambe → She broke her leg.
se laver les mains → to wash one's hands
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005