à
à
[ a] prép. [ lat. ad, vers ]À
(a) prép.Lorsque "à" précède l'article masculin suivi d'une consonne autre que l'h muette, on les contracte en au pour à le ; lorsqu'il précède l'article pluriel des deux genres, on les contracte en aux pour à les.REMARQUE
- Ces formes proviennent de l'ancienne langue : à le se disait al, qui devant une consonne se prononçait ordinairement au, comme on le voit dans autre, écrit anciennement altre et venant du latin alter. Pour le pluriel, à les se contractait en as ou aus ; d'où notre forme aux.
- À exprime trois rapports différents : direction, aller à Paris ; repos, résider à Paris ; extraction, prendre à un tas. Quand, partant de ces trois significations fondamentales, on examine les acceptions telles qu'elles se comportent dans le langage, on rencontre une variété extrême de nuances, qui rend très difficile le classement des sens. Un mot aussi petit et aussi employé que à est devenu très indéterminé, de manière à se prêter à une foule d'emplois différents. Comme toute préposition, il exprime un rapport, et ne peut être bien apprécié indépendamment des deux termes qu'il lie, aussi bien l'antécédent que le conséquent. Au lieu de la classification par significations, on peut adopter une classification d'après les deux termes du rapport où à figure, le sens étant aussi bien déterminé, en beaucoup de cas, par le mot qui précède que par le mot qui suit. En conséquence, on peut considérer à dans les positions suivantes :
REMARQUE
- Des lexicographes ont critiqué cette locution, comme étant amphibologique et pouvant signifier : j'ai entendu qu'on disait à des vieillards ; ils voulaient que l'on mît : " J'ai ouï dire par des vieillards. " Mais ce scrupule est excessif ; ouï dire est une locution inséparable et on ne peut jamais intercaler quelque chose entre ouï et dire, ni supposer, j'ai ouï quelqu'un dire à des vieillards. Cela étant impossible, le sens de la locution ne prête à aucune amphibologie. On dira de même : j'ai entendu dire à votre frère que vous viendrez, c'est-à-dire j'ai entendu votre frère qui disait : j'ai vu faire à ces hommes une action généreuse, c'est-à-dire j'ai vu ces hommes faisant. Mais il n'en serait plus de même si un pronom intervenait au lieu d'un nom : je lui ai entendu dire ; je lui ai vu faire ; je lui ai vu donner ; l'amphibologie commence, et il y a à distinguer deux cas :
- 1° si le verbe à l'infinitif ne peut avoir de régime indirect avec à, la locution est bonne, l'amphibologie n'existe pas : je lui ai vu franchir le fossé : on ne dit pas franchir à quelqu'un ; le cas n'est pas douteux ; je l'ai vu franchissant le fossé ; je lui ai vu faire une action généreuse ; on ne dit pas faire à quelqu'un ; le sens est donc, je l'ai vu faisant.
- 2° Si le verbe à l'infinitif peut avoir un régime indirect avec à, l'amphibologie commence réellement : je lui ai vu donner un soufflet pourrait également signifier, je l'ai vu donnant un soufflet, et j'ai vu qu'on lui donnait un soufflet. On évitera donc cette tournure.
REMARQUE
- À étant entre deux substantifs où le conséquent détermine l'antécédent, le conséquent doit-il prendre le pluriel, quand l'antécédent change de nombre, ou quand le conséquent peut représenter une pluralité ? En d'autres termes, si l'on écrit fruit à noyau, faut-il écrire, au pluriel, fruits à noyau ou à noyaux ; et faut-il écrire arbre à fruit ou à fruits ? Il y a quatre cas :
- 1° L'antécédent est au singulier ou au pluriel, et le conséquent n'est pas susceptible de pluralité ; alors on met toujours le singulier : pomme à cidre et pommes à cidre ; mouche à miel et mouches à miel ; machine à vapeur et machines à vapeur ; une arme à feu, des armes à feu ; un moulin à eau, des moulins à eau ; une rente à perpétuité, des rentes à perpétuité ;
- 2° l'antécédent est au singulier ou au pluriel, et le conséquent indique la pluralité : une bête à cornes, des bêtes à cornes ; un serpent à sonnettes, des serpents à sonnettes ; un homme à projets, à préjugés ;
- 3° le conséquent est nécessairement singulier ; alors quand l'antécédent est mis au pluriel, on peut maintenir le conséquent au singulier, attendu qu'il est unique pour chaque antécédent, ou le mettre au pluriel en considérant qu'il y en a autant que d'antécédents : une comète est un astre à queue ; les comètes sont des astres à queue ou à queues ; manchette à dentelle, manchettes à dentelle ou à dentelles ; couteau à ressort, couteaux à ressort ou à ressorts ; cuiller à pot, cuillers à pot ou à pots. L'usage le plus ordinaire est de mettre le singulier ; mais, comme on voit, le pluriel n'est pas une faute ;
- 4° le conséquent, bien que multiple, peut être considéré comme un nom collectif, par exemple, fruit, feuille, fleur, puisqu'on dit le fruit de cet arbre, la fleur du poirier, la feuille de l'acacia. Dans ce cas, on peut mettre le nombre que l'on veut, que l'antécédent soit au singulier ou au pluriel : arbre à fruit ou à fruits, arbres à fruit ou à fruits ; mais si le conséquent ne se prend pas habituellement au sens collectif, il faut toujours le mettre au pluriel. Ainsi on ne dira pas fleur à pistil, mais à pistils, fruit à noyau, mais fruit à noyaux, à moins, bien entendu, que la fleur n'ait qu'un pistil, le fruit qu'un noyau. Considérer ces mots-là comme collectifs se peut à la rigueur ; mais c'est leur attribuer un usage qu'ils n'ont pas, et dès lors il vaut mieux suivre l'idée naturelle, qui est celle du pluriel.
- 2. On lisait dans l'avant-dernière édition du Dictionnaire de l'Académie : il y avait sept à huit personnes dans cette assemblée. La dernière édition et tous les grammairiens modernes condamnent cette locution. On ne peut employer la préposition à qu'entre deux nombres qui en laissent supposer un intermédiaire ou qu'entre deux nombres consécutifs, quand il s'agit de choses qu'on peut diviser par fractions. Mais, dans l'exemple cité, il faut la conjonction ou, parce qu'une personne ne se divise pas. Les bons auteurs ont reconnu la règle donnée ici. On a pris ou tué aux Allemands sept à huit cents hommes [RAC., Lett. à Boil. XLI]Les deux jeunes bergères assises voyaient, à dix pas d'elles, cinq ou six chèvres [LA FONT., Psyché.]Il y avait dans la maison du paysan où je logeais cinq ou six femmes et autant d'enfants qui s'y étaient réfugiés [BERN. DE S. P., Études, 13]Je fus étonné de voir jusqu'à sept ou huit personnes se rassembler sous ce même toit [LA BRUY., 13]La faute vulgaire provient d'une extension non raisonnée du cas où la locution convient, sept à huit livres, au cas où elle ne convient pas, sept à huit hommes.
- 3. C'est à lui à qui on en veut. Dites c'est à lui qu'on en veut, ou c'est lui à qui on en veut. L'usage actuel condamne la répétition de à ; et c'est en effet un pléonasme. Ainsi on trouve une faute dans ce vers de Boileau : C'est à vous, mon esprit, à qui je veux parler, Sat. IX. Mais si Boileau y avait vu une faute, il lui était bien facile de l'éviter, en mettant : Oui, c'est vous, mon esprit, à qui je veux parler. Le fait est que de son temps cela n'était pas considéré comme une faute. Ses contemporains ne se font aucun scrupule de répéter à. Que de son cuisinier il s'est fait un mérite, Et que c'est à sa table à qui l'on rend visite [MOL., Misanth. II, 5]Ce sera à vos oreilles à qui j'ajusterai la cadence de mes périodes [BALZ., liv. VII, lett. XX]Les auteurs plus anciens usent également de cette façon de parler. Aujourd'hui on rejette absolument ce pléonasme.
- 4. On dit, à Paris, à Bordeaux, quand il s'agit de la demeure, soit fixe, soit passagère. Il est à Paris, il réside à Paris, il passera quelques jours à Paris ; autrement, on peut dire dans : il y a douze cent mille habitants dans Paris
- 5. à devant les noms de lieux. 1° On se sert toujours de à devant les noms de villes ou de villages : aller ou résider à Paris, à Meudon, à Saint-Cloud ; 2° de en devant les noms de continents, de pays, de provinces, quand ils sont féminins. Aller ou résider en France, en Afrique, en Algérie, en Angleterre, en Normandie ; 3° de à, s'ils sont masculins : aller ou résider au Japon, au Mexique, au Canada, au Perche, au Maine : Cependant on dit : en Portugal, en Danemark, en Béarn, bien qu'ils soient masculins ; 4° autrefois la distinction entre l'emploi de à et celui de en n'était pas faite, et l'on disait aller à l'Amérique. L'un des trois jouvenceaux Se noya dès le port, allant à l'Amérique [LA FONT., Fab. XI, 8]Solon passa à Chypre [FÉN., Solon]De cet ancien usage il est resté, à la Chine : aller à la Chine ; mais on commence à dire de préférence, en Chine.
- 6. C'est à vous à faire cela ; c'est à vous de faire cela. Ces deux tournures s'emploient l'une et l'autre et sont équivalentes ; il est impossible de fixer entre elles une nuance réelle et fondée sur l'usage. C'est au prince à juger de ses ministres [D'ABLANC., dans BOUHOURS]Ce n'est pas à vous d'élire quelle charge et quelle fonction vous devez faire [l'abbé RÉGNIER, dans BOUHOURS]C'était à lui à vous faire entendre.... [BOSSUET, Hist. II, 6]Ces deux tournures, autorisées par l'usage, n'ont pas un titre égal devant la grammaire. C'est à vous de parler s'explique grammaticalement : de parler est à vous. Mais c'est à vous à parler ne s'explique pas ; il faut y voir une incorrection causée par l'oreille, que le premier à décida à en vouloir un second.
- 7. On doit répéter la préposition à devant chacun de ses compléments : il écrit à Pierre et à Jean, et non, il écrit à Pierre et Jean ; il aime à lire et à écrire, et non à lire et écrire. Ainsi on n'imitera pas ces exemples de Molière : On sait bien que Célie A causé des désirs à Léandre et Lélie [MOL., l'Étourdi, V, 3]Comme si j'étais femme à violer la foi que j'ai donnée à mon mari et m'éloigner jamais de la vertu [ID., G. Dand. II, 10]Exceptions : Parmi tous les romans de l'antiquité, je donne la préférence à Théagène et Chariclée, parce que ces deux mots Théagène et Chariclée, étant le titre d'un ouvrage, ne font qu'une expression unique. Par la même raison on dira, il aime à aller et venir, parce qu'aller et venir forment une locution. On pourra semblablement supprimer à quand deux verbes placés l'un à côté de l'autre ressembleront à une locution ; ce qui est délicat à apprécier. On pourra encore supprimer à, du moins en poésie, quand la phrase est longue, comme ici :Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût à juger sans étude et raisonner de tout, à faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs d'un théâtre, Y décider en chef et faire du fracas à tous les bons endroits qui méritent des ah ! [MOL., Misanth. III, 1]Supprimer à n'est point une faute contre la logique ou la grammaire ; c'est seulement une faute contre un usage qui, dans le fait, est favorable à la clarté. C'est avec cette remarque que l'on appréciera les phrases suivantes de bons auteurs :Moïse qui m'a dit que j'étais fait à l'image et ressemblance de Dieu [BOSSUET, Connaiss. de D. IV, 8]La disposition qu'a le corps, dans les passions, à s'avancer ou se reculer [ID., ib. IV, 3]Il ne songe plus qu'à vivre et avoir de la santé [LA BRUY., 8]Une animosité qui commençait à aigrir et troubler votre cœur [MASS., Profes. relig. Serm. 4]
- 8. à se répète avec l'un et l'autre. Cela convient à l'un et à l'autre, et non à l'un et l'autre. Cependant, en poésie, la règle ne s'observe pas. À l'une ou l'autre enfin votre âme à l'abandon Ne lui pourra jamais refuser ce pardon [CORN., Perth. IV, 1]
- 9° Locut. vic. Le fils à Guillaume. Loc. corr. Le fils de Guillaume. Le rapport d'origine n'est plus marqué par la prép. à. Ne dites pas non plus, la maison à mon père. Loc. vic. Je suis l'aîné à mon frère qui est à Paris. Loc. corr. Je suis l'aîné de mon frère qui est à Paris. Loc. vic. Je suis cousin à votre apothicaire. Loc. corr. Je suis cousin de votre apothicaire. Loc. vic. Sept ôtés de dix, reste à trois. Loc. corr. Sept ôtés de dix, reste trois ; comme s'il y avait, il reste trois. Loc. vic. Il demeure à la grande rue. Avez-vous votre mouchoir à la poche ? Loc. corr. Il demeure dans la grande rue. Avez-vous votre mouchoir dans votre poche ?
HISTORIQUE
- IXe s. Et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai [, Serment]
- Xe s. Chi [qui] rex eret à cels dis sovre pagiens [, Eulalie]Ad une spede [épée] li roverent tolir le chief [, ib.]Jonas propheta habebat mult laboret e mult penet à cel populum [, Fragm. de Valenc. p. 468]Dunc si rogavit Deus ad un verme que percussist cel edre [lierre] [, ib. p. 468]
- XIe s. Car fut l'espée à moult noble vassal [, Ch. de Roland, LXXXVI]Trahi vous a, qui à garder vous ot [, ib. XCI]Or je sai bien, n'avons gueres à vivre [, ib. CXLI]Sire, à pied estes, et je sui à cheval [, ib. CLVII]Conseillez moi à dreit et à honur [, ib. CLXXIV]Puis il s'escrie à sa voiz grant et haute : Baron franceis as chevals et as armes ! [, ib. CCXII]Seigneur baron, à Charlemagne irez [, ib. V]Sa coustume est qu'il parole à loisir [, ib. X]Que nous seions conduit à mendier [, ib. III]Quand [il] le dut prendre, si lui cheït [tomba] à terre [, ib. XX]Tant vous [mon épée] [je] aurai en court à rei portée [, ib. XXXIII]En France ad Ais s'en doit ben repairer [aller] [, ib. III]XIIe s.La nuvele vint al rei Salomun que Adonias fud al tabernacle [, Rois, p. 26]David parla à nostre Seigneur al jur qu'il l'out delivred de tuz ses enemis [, ib. p. 205]E sis peres le fist al ostel porter [, ib. p. 317]Entrer vuel [je veux] en sa terre à [avec] mon barnage fier [, Sax. 6]Qui donc veïst le duc sor un cheval gascon, Poindre parmi les rues, à sa main un baston... [, ib. 8]Quant li dux fu ocis à duel et à tourment [, ib. 12]... il ot fait asembler Touz les princes qu'il pot à sa terre trover [, ib. 13]Et si escrie : Or à eux [allons sur eux], chevalier [, Ronc. p. 57]À ces paroles [ils] font les grailles [trompettes] sonner [, ib. p. 57]Au duel [deuil] qu'il ot, li cuens [comte] cheït pasmé [, ib. p. 93]À icest mot l'a Roland coneü [, ib. p. 93]Vous fustes fils au bon comte Reynier [, ib. p. 99]À voiz escrie : Car chevauchez, baron [, ib. p. 71]Freins à or [, ib. p. 5]À toute vostre vie [, ib. p. 11]À honte et à vilté [, ib. p. 16]À une lieue erent [étaient] jà li glouton [, ib. p. 47]À [avec] mil franzois [il] s'est de Rolant partis [, ib. p. 57]Vers le palais qui fut au roi Gibon [, ib. p. 120]Garez en vous, gentils fils à baron [, ib. p. 140]Si estes suer [sœur] al marquis Olivier [, ib. p. 161][Il] mit jambe à terre du bon destrier corant [, ib. p. 152]Las ! quel amour à duel est departie ! [, ib. p. 163]À Marsile en alai, ad enviz ou de gré [, ib. p. 199]À ces paroles li saint anges descent [, ib. p. 173]Ne m'i laissez mourir à tel tourment [, Couci, X]Car vostre [je] sui, et serai à tous dis [jours] [, ib. XVII]Et nule riens [chose] n'est tant à mon desir [, ib. XI]Ou cil qui aime du cuer à son pooir [, ib. X]À la douçor du tens qui raverdoie, Chantent oisel et florissent verger [, ib. XX]Mais il convient qu'à sa volenté [je] soie [, ib. XX]Que me partir [je] n'en pourroie à nul jor [, ib. XVII]Tuit [tout] mi penser sont à ma dame amie [, ib. II]Vous pouvez bien savoir par ma chanson Et à mes diz, que je n'aim se vous non [, ib. II]Tant s'est amors afermée En mon cuer à long sejor [, ib. I]Or à mari autre que vous n'aurai [, Romancero, p. 72]
- XIIIe s. Là trouverent il le comte Looys à moult plenté de bone gent et de moult bone chevalerie [VILLEH., XXXII]Il s'agenoilla tout plorant et leur jura sur sains que il à bonne foi tenroit les convenances [conventions] [, ib. XI]Quar à si grant chose convient moult à penser [, ib. XII]Et sachez qu'il n'avoient viandes entre aus [eux] tous à plus de trois semaines [, ib. LXXIV]Et les gens du païs vindrent à merci au fil de l'empereur de Constantinople, et tant lui donnerent que paix firent à lui [, ib. LX]Adonc issi li empereres Alexis par une autre porte. à [avec] toute sa force [, ib. LXX]Au roy [ils] aporterent divers joiaus à present [JOINV., 279]Je te donrai victoire de desconfire l'empereur de Perse, qui se combatra à toi à tout [avec] trois cent mille hommes [ID., 264]À un coup je ferai la teste trebucher [, Berte, XI]À ses mains [elle] avoit trait [tiré] un petit [peu] de fougere [, ib. X]Me gardez que [je] ne soie prise à [par] beste cuiverte [malfaisante] [, ib. XXXVI]À l'issue d'avril, un temps dous et joli [, ib. I]Car nuls ne vient à vie, ne conviene [qui ne doive] finer [finir] [, ib. III]À Pepin [ils] orent guerre qu'avez ouï conter [, ib. III]Car il ne plot à Dieu, qui tout a à garder [, ib. III]À tous se fit aimer Berte, tant vous en di [, ib. LXIX]Que jamais ne dirai que soie fille à roi [, ib. XLIII]Mais de lui vous lairons ore à parler ici [, ib. LIX]Les dismes furent establies et donées anciennement à sainte eglise soustenir [BEAUMANOIR, XI, 39]
- XIVe s. Mais à ce que je voy.... N'estes pas asseür [en sûreté] [, du Guesclin, 8455]Et à ceux qui sont en eage moyen, amis leur sont necessaires à leurs bonnes actions acomplir [ORESME, Éth. 229]À ce que dit est s'acorde ce que disoit un philosophe appellé Eudoxus [ID., ib. 28]
- XVe s. Le duc de Bourgogne y [à Aire] establit à demeure le vicomte de Meaux [FROISS., II, II, 1]Le roi de France, qui tint à bonne et belle ceste chevauchée... [ID., II, II, 1]Edouard II, qui fut pere au gentil roi Edouard [ID., I, I, 2]Quand ils eurent bien considéré toutes leurs besognes et la dure guerre qu'ils avoient aux Anglois [ID., I, I, 75]Messire Thomas avoit escrit aux seigneurs qu'ils ne vinssent à Bordeaux à [avec] toute leur puissance [ID., II, II, 4]Il leur avoit donné à capitaine un moult gentil prince [ID., I, I, 34]Les Hainuyers se logerent assez près de la ville et considererent au quel lez [côté] elle estoit plus prenable [ID., I, I, 102]Ils furent moult esbahis : neanmoins ils se mirent à defense [ID., I, I, 110]Il l'appela et dit : Sire de Maubuisson, parlez à moi [ID., I, I, 119]Ils sentoient le comte de Foix à trop cruel.... Mieux leur valoit à estre ses prisonniers que là mourir honteusement par famine [ID., II, III, 7]Une treve fut accordée à durer quatre mois tant seulement [ID., I, I, 159]Volontiers il eust attendu à bataille le roi d'Angleterre [ID., I, I, 164]Là il monta en mer, et cinglerent tant au vent et aux estoiles qu'ils arriverent au havre de Bayonne [ID., I, I, 216]Et il atourneroit tel le pays que, à quarante ans après, il ne seroit pas recouvré [ID., I, I, 202]Monseigneur mon frere et madame la comtesse de Hainaut vous recevront à grand joie [ID., I, I, 14]Et souvent y avoit des chevauchées, des rencontres et des faits d'armes des uns aux autres [ID., I, I, 113]Et fit dire à sa sœur qu'elle vuidast tost et hastivement son royaume, ou il l'en feroit vuider à honte [ID., I, I, 11]Le roi Philippe de France, qui avoit grands alliances au roi d'Escosse [ID., I, I, 304]À saillir un fossé, le coursier trebucha et rompit à son maistre le col [ID., I, I, 325]Et à ce temps là, les Escots [Écossais] aimoient et prisoient assez peu les Anglois, et encore font ils à present [ID., I, I, 34]Les Escots n'ont que faire de chaudieres ne de chaudrons, car ils cuisent bien leur chair au cuir des bestes memes, quand ils les ont escorchées [ID., I, I, 34]C'est à vous à qui je boy [BASSELIN, XX]Par la croix où Dieu s'estendy, C'est à vous à qui je vendy Six aunes de drap [, Me P. Patelin]Cherchant rompre le dit voyage à leur pouvoir [autant qu'ils pouvaient] [COMM., V, 17]Il pourroit sembler au lecteur que je disse ces choses pour quelque haine particuliere que j'aurois à eux [ID., VII, 11]Il preschoit que l'estat de l'Eglise seroit reformé à l'espée [ID., VIII, 2]Ceste povre et jeune princesse, car ainsi se povoit elle bien appeller, non point seulement pour la perte qui.... mais à se trouver entre les mains des persecuteurs de sa maison [ID., V, 17]Et n'estoient point les trous entre les barreaux plus grans que à y bouter ung bras à son aise [ID., IV, 9]À peu de defense fut desconfit le dit duc et mis en fuite [ID., V, 3]La quelle chose lui fut à très grant prejudice et desplaisir [ID., V, 7]Et aux paroles d'hommes insensés il delibera d'attendre la fortune [ID., V, 8]La joie fut très grande au roi de se veoir au dessus de tous ceux qu'il hayoit [haïssait] [ID., V, 12]À ceste cause tindrent conseil les dits Pisans [ID., VII, 7]Au temps que le roi Henri regnoit [ID., I, 2]Ce povre rey de Portugal, qui estoit très bon et juste, mist à son imagination qu'il yroit devers le duc de Bourgogne [ID., V, 17]À toute diligence [COMM., I, 3]Il se mettoit à chemin [ID., I, 3]Il avoit esté dit que l'on se reposeroit deux fois au chemin pour donner haleine aux gens de pied [ID., I, 3]Les autres ont trop d'amour à leurs biens, à leurs femmes et à leurs enfants [ID., IV, 11]Il avoit eu à espouse et à femme la sœur du dit roi Ferrand [ID., VII, 11]Ceulx qui sont aux grans auctoritez vers les princes doivent beaucoup craindre.... [ID., III, 11]Les langages dont ils devront user à ceux qui les enquerront [ID., I, 9]Il estoit né et marié au dit pays de Guyenne [ID., II, 15]À ceste fois [COMM., III, 7]
- XVIe s. À ce qui me peut souvenir, Fut un bruit comme l'empereur Devoit vers Pesquiere venir [J. MAROT, V, 164]... en leur faisant à cognoistre et sentir que.... [ID., V, 298]J'attends à ce soir M. de Villars et ma niece [MARGUER., lett. XCVII]Pensant vous voir à ces pasques, ai attendu à vous escrire [ID., lett. CVII]Le comte de Carman, à ce que j'ai entendu, vous mene une bande de bons hommes et bien esperimentés [ID., lett. CXIV]Le roy de Navarre, lequel je pense estre à chemin.... [ID., lett. CXXIII]Si est-ce qu'il se resolut d'en avoir raison, à peril que ce fust [ID., Nouv. 44]Elles estoient belles à l'œil et delitieuses on goust [RAB., Pant. II, 1]À les veoir, eussiez dit que c'estoient..... [ID., ib. II, 1]Donnez dessus à [avec] vostre mast [ID., ib. II, 29]Puis à tout son baston de croix, guaigna.... [ID., Garg. I, 27]Toutes les langues ont esté formées d'un mesme jugement à une mesme fin [DU BELLAY, I, p. 3, verso.]Je laisserai cest argument choisir Aux plus savants et aux plus de loisir [ID., VII, p. 29, verso.]Afin qu'à son retour le malheureux se voye Manger aux avocats [ID., VIII, p. 50, verso.]Il n'y a jour auquel les personnes soient si tristes qu'à celui-là [AMYOT, Numa, 18]Il fut si effrayé qu'il se partit à la plus grande diligence qui luy fut possible [ID., Thém. 32]Subjuguant toutes les nations qui par avant ne recognoissoient point les Romains à seigneurs [ID., Cés. 14]Il se teint sans rien entreprendre dedans sa maison, comme personne qui se deliberoit de vivre à soy petitement, sans plus s'entremettre d'affaires quelconques [ID., Gracq. 32]Ilz ne pensoient à autre chose qu'à prendre les plus precieux meubles qu'ilz eussent pour s'enfouir à touz es deserts de la Scythie [ID., Crass. 40]Il ne fut pas si tost retourné à Sparte que Aratus lui prit à son dos la ville de Caphyes [ID., Agés. et Cléom. 28]C'est à Dieu, auquel il faut avoir tout son recours [LANOUE, 30]À ceux qui cheminent encore par les sentiers des doctrines estranges, ils leur donnent des noms ignominieux [ID., 71]Il suffit donc, à ce que [pour que] quelqu'un soit nostre prochain, qu'il soit homme [ID., 72]À ceux qui plus sont despourvus des facultés de nature, c'est à ceux-là auxquels il faut plus adjouster d'art [ID., 112]J'ai assez dit : c'est à vous à penser [ID., 156]Les hommes brûlés à centaines dedans les granges [D'AUBIGNÉ, Hist I, 66]À cachettes [MONTAIGNE, I, 4]Blecé à mort [ID., I, 16]Un homme à qui chascun avoit veu bien faire en la meslée [ID., I, 8]À jamais [ID., I, 270]À celui qui en estoit requis, c'estoit titre de gaing [ID., I, 15]Au hasard du combat [ID., ib.]Un tabourin à porter à la guerre [ID., I, 15]Reverence à la religion [ID., I, 17]Les choses mortes ont encore des relations occultes à la vie [ID., I, 20]À belles dents [ID., I, 21]À pleine bouche [ID., I, 24]À tort ou à droit [ID., I, 21]À ce compte [ID., I, 25]À peine est-il en son pouvoir de... [ID., I, 227]À la vérité [ID., I, 22]À l'abri des coups [ID., I, 25]A l'exemple des Thraces [ID., I, 23]Au royaume de Ternate [ID., I, 24]À l'advenir [ID., I, 230]À nage [ID., I, 277]Les moyens qu'ils ont à y employer [ID., I, 24]À quoi faire voulez vous.... [ID., I, 85]Il l'envoya subjuguer le monde à tout [avec] seulement 30000 hommes [ID., I, 180]Les yeux me troublent à monter [quand je monte] [ID., I, 224]À parler en bon escient [ID., I, 227]Il le somma de sortir à parlementer [ID., I, 16]Estre deslogé à force [ID., I, 26]Ne craindre point a mourir [ID., I, 69]C'est à Dieu seul à qui gloire appartient [ID., III, 10]Ce n'est pas moi que l'on abuse ainsi : Qu'à quelque enfant ces ruses on employe [LA BOET., 445]De m'effrayer depuis ce presage ne cesse ; Mais j'en consulterai sans plus à ma maistresse [ID., 505]Sœur de Pâris, la fille au roy d'Asie [RONS., 106]
ÉTYMOLOGIE
- Ad et ab qui se sont confondus ; bourguig. ai ; provenç. espagn. et ital. a.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- À.
- Joinville disait comme nos paysans : La comtesse Marie qui fut sœur au roi de France, édit. de la Bibl. nat. p. 17.
a
Une panse d'a, La première partie d'un petit a, dans l'écriture ordinaire, la partie arrondie de l'a qui a la forme d'une panse.
Prov., N'avoir pas fait une panse d'a, N'avoir rien écrit, rien copié de ce qu'on devait écrire, copier; et figurément N'avoir rien composé, n'être point auteur. Depuis deux jours, mon copiste n'a pas fait une panse d'a. Il laisse croire que cet ouvrage est de lui; mais il n'en a pas fait une panse d'a, il n'y a pas fait une panse d'a.
Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et figurément Être fort ignorant.
a
à
1° Possession;
2° Tendance, direction vers un lieu, vers un objet;
3° Situation, manière d'être;
4° Provenance;
5° Espèce, qualité.
Il a en outre un grand nombre de significations diverses.
I° - À sert à marquer Possession, appartenance. Ce livre est à ma soeur. Cette ferme appartient à mon père. Avoir une maison à soi. Rendez à César ce qui est à César. Il a un style, une manière à lui. C'est un homme de mérite, un ami à moi, que je vous recommande vivement.
Quelquefois il forme avec son complément une sorte de pléonasme qui donne plus de force à l'idée de possession. C'est mon opinion, à moi. Sa manie, à lui, c'est de croire que... Votre devoir, à tous, est de lui obéir.
C'est à vous à parler, Votre tour de parler est venu. On dit aussi C'est à vous de parler, C'est à vous qu'il convient de parler.
II° - À sert à marquer Tendance ou Direction. Aller à Rome, à l'église, à l'armée. Marcher à l'autel. Arriver à bord. Il vient à nous. Envoyer à l'école. Tourner à droite, à gauche. Retourner à la ville. Rentrer au logis. Un voyage à Naples, à la campagne. La route de Paris à Versailles. Mettre pied à terre. S'élancer au plus fort de la mêlée. Revenir à la charge. Se mêler à la foule. Conduire un homme au supplice, à la mort. Atteler à la charrue. Tendre les mains au ciel. Se prosterner aux genoux de quelqu'un. Ils se prirent aux cheveux. Jeter au feu. Atteindre au but. Quelquefois on l'unit à la préposition jusque, qui marque plus précisément le Terme ou le but. J'irai jusqu'à tel endroit.
En ce sens, il s'emploie Devant les noms. Écrire à son ami. Obéir aux lois. L'obéissance, la soumission aux lois. Renvoyer une affaire au lendemain. Atteindre à la perfection. En venir à des injures. Pousser à bout. Réduire au tiers. Servir à tel usage. Tirer à sa fin. Tourner à la louange de quelqu'un. Toutes nos actions doivent tendre à la gloire de Dieu. Boire à la santé de quelqu'un. - Devant les infinitifs. Il demande à sortir. Il aime à lire et à écrire. Il vise, il tend à vous supplanter. Il aspire à vous plaire. Je parvins à le persuader. Quel empressement à le servir! Il s'est abaissé à le prier, jusqu'à le prier. Elle s'est emportée à lui dire, jusqu'à lui dire que... Tous s'accordent à le louer. Je me décidai à partir. J'aviserai à le faire. Inviter à dîner. Obliger à fuir.
Il désigne la Destination, l'usage. Avec un nom. Terre à blé. Marché à la volaille. Moulin à farine, à poudre, à papier. Cuiller à pot, à soupe, à café. Pot à l'eau. Bouteille à l'encre. Boîte à thé. Sac à ouvrage. Plat à barbe. Pierre à fusil. - Avec un infinitif. Fille à marier. Maître à danser, à chanter. Bois à brûler. Tabac à fumer. Maison à vendre, à louer. Verre à boire. Table à jouer. Chambre à coucher. Fer à repasser. Pierre à aiguiser. On peut rapporter à cette acception les phrases telles que : Prendre quelqu'un à témoin, Invoquer son témoignage; Prendre à tâche, S'attacher à faire une chose, ne perdre aucune occasion de la faire; Tenir à honneur, à injure, Regarder comme un honneur, comme une injure.
Il sert particulièrement à former le complément d'attribution de certains verbes transitifs. Donner une bague à quelqu'un. J'ai prêté ce livre à mon frère. Enseigner la géographie à un enfant. Dire un mot, faire un salut à quelqu'un. Par extension, À forme le complément d'objet indirect de quelques verbes transitifs comme Nuire à autrui. Obéir à quelqu'un. Il aime à écrire. Il demande à sortir.
Dans certaines phrases elliptiques, À marque Consécration, dédicace, envoi à une personne. À Dieu très bon et très grand. Au Dieu inconnu. Aux dieux lares. Aux grands hommes la patrie reconnaissante. Un tel à un tel, salut. Hymne à Vénus. Épître de Boileau à Racine. C'est dans ce sens qu'on l'emploie encore aujourd'hui pour la suscription ou l'adresse de certaines lettres, À Monsieur le Ministre des Finances... À Monsieur le Directeur de l'Assistance publique...
Quelques autres phrases elliptiques offrent un emploi analogue de la même préposition. Honneur aux braves! Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté! Malheur aux vaincus! Haine à la tyrannie! Honte à la bassesse, à la lâcheté!
On doit rapporter encore à cet emploi de À certaines phrases elliptiques exprimant un Appel, un avertissement bref, une imprécation, un souhait, etc. À moi! À nous! Au feu! Au voleur! À l'assassin! Au secours! À la garde! Aux armes! À bas! À l'eau! Au diable! À d'autres! À votre santé! À votre aise! À revoir! Au revoir!
III° - À sert à marquer la Situation, la manière d'être, pour le lieu ou pour le temps. Nous habitons à l'entrée du bois, au bord de la rivière. Sa maison est au faubourg Saint- Germain. À portée de fusil. Être à sa place. Demeurer à Paris. Vivre au fond des forêts. Mourir à l'étranger. À l'intérieur des villes. Manger à l'auberge. Il y avait beaucoup de monde à ce bal. Elle a passé la matinée à l'église. Passer l'été à la campagne. Être au jeu, à la parade, etc. Au couchant, au levant, etc. Être au-dessus, au-dessous, au bas, au haut, etc. Restez à ses côtés, à côté d'elle. Il est à nos trousses. L'argent à la main. L'épée au côté. Les larmes aux yeux. Le diadème au front. Sentir une douleur au côté. Avoir une blessure à l'épaule, à la cuisse. Marquer au front. Ils se parlaient à l'oreille. S'arrêter à chaque pas. Se prendre au piège. Être consigné à la porte. Notaire à Paris, fabricant à Lyon.
À la face, à la vue de l'ennemi, En présence même de l'ennemi. On dit en des sens analogues Il fut battu aux yeux de la foule. La chose s'est faite au vu et au su de tout le monde. À son nez et à sa barbe. Au grand jour. À la face du soleil. Coucher à la belle étoile. À genoux. À pieds joints. À tâtons. À reculons. Attacher, fixer à la muraille, atteler à la charrue. Saisir quelqu'un aux cheveux, aux oreilles, à l'épaule. À regret. À dessein. À toute force. À tort ou à raison. Il pleut à verse. À feu et à sang. À l'abri. À la française.
Il sert à désigner l'Institution, l'établissement auquel une personne est attachée. Conseiller à la Cour de cassation. Avocat à la Cour d'appel de Paris. Professeur au Collège de France.
À s'emploie dans quelques locutions elliptiques servant à désigner par son enseigne un Hôtel, un magasin. Au Cheval blanc. À la Boule d'or. Au Gagne-petit.
À s'emploie lorsqu'on veut indiquer le Temps, l'époque, la circonstance. Au commencement de l'été. À la fin du mois. Au jour indiqué. À l'aube du jour. Au matin. Au soir. Se lever à six heures. Rentrer à une heure indue. Nous arrivâmes à la même heure. Je l'attends à tout moment, à toute heure. À l'heure qu'il est. Tout à l'heure. À présent. Au temps où nous sommes. Il mourut à l'âge de quatorze ans, à quatorze ans. Il fut tué au siège de telle place. Je le ferai à mon premier loisir. On l'accueillit fort bien à son arrivée. À l'instant où j'allais sortir, il vint chez moi. On dit elliptiquement, dans un sens analogue, à une personne que l'on quitte, À demain, à ce soir, à dimanche, etc.
Il sert encore, dans quelques locutions, déterminer un Espace de temps, une durée. Payer au mois. Louer à l'année. Travailler à la journée. Pension à vie. Rente à perpétuité. À jamais. À la vie et à la mort. À la longue, tout s'use.
Il s'emploie pour désigner le Rapport de deux faits entre eux. À ma mort, il héritera de cette maison. Au premier coup de canon, la ville capitula. À la troisième sommation, ils se retirèrent. Partir au premier signal. On accourut à ses cris.
IV° - À marque la Provenance. Puiser de l'eau à une fontaine. Prendre à un tas. La poésie grecque commence à Homère. Les Latins ont beaucoup emprunté aux Grecs.
Il peut désigner par suite Ce qu'on détache de quelqu'un ou de quelque chose. Ôter ses vêtements à quelqu'un. Enlever la ville aux ennemis.
V° - À marque encore l'espèce, la qualité caractéristique. Vache à lait. Canne à sucre. Instrument à cordes. Machine à vapeur.
Indépendamment de ces significations générales, À en a beaucoup d'autres, qui forment des idiotismes, et dont on ne peut énumérer que les plus importantes.
À, suivi d'un infinitif, prend des sens très différents. À le voir, on juge de son état. En le voyant, etc. À ne considérer que telle chose, En ne considérant que telle chose ou Si on ne considère que. À le bien prendre. À tout prendre. À voir les choses de sang-froid. À compter de ce jour. À partir de telle époque. Facile à dire. Bon à manger.
À l'en croire, à l'entendre, etc., S'il faut l'en croire, etc.
À dire la vérité, à vrai dire, à parler franc, à ne rien dissimuler, etc., Pour dire la vérité, etc. à la paume.
Vin à boire, Vin bon à boire. C'est un ouvrage à recommencer, Qu'il faut recommencer. C'est un avis à suivre, Qu'il faut suivre. C'est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n'en est que plus à estimer. C'est un homme à pendre. C'est un livre non seulement à lire, mais à relire souvent. On dit dans un sens analogue Vous n'avez qu'à parler, qu'à vouloir, etc. C'est une affaire à vous perdre, Qui pourra vous perdre. C'est un procès à ne jamais finir. C'est un conte à dormir debout, Qui pourrait faire dormir debout. Il est homme à se fâcher, Capable de se fâcher. Cela n'est pas à dédaigner, Cela n'est pas méprisable. Cette place est à prendre. Je suis encore à savoir comment... J'ignore comment...
Devant un infinitif, il peut quelquefois s'expliquer par De quoi. Verser à boire. Il n'a pas à manger. Il ne trouve pas à s'occuper. Il y aurait à craindre. Trouver à redire. Il n'y a pas à balancer. On dit dans un sens analogue Le temps que j'ai à vivre, Pendant lequel je dois vivre. L'argent que j'ai à dépenser, Que je puis ou que je dois dépenser. N'avoir rien à répliquer, ne trouver rien à répondre.
Il se place encore devant l'infinitif des verbes, dans divers autres sens. Ainsi on dit Je suis ici à l'attendre.
À, suivi d'un nom, signifie Au prix de. Dîner à trente francs par tête. Emprunter à gros intérêts. Placer ses fonds à cinq pour cent. Les places sont à dix francs. Acheter du drap à vingt francs le mètre. Vendre à bon compte. Donner une marchandise à vil prix, à bon marché, etc. Vivre à peu de frais.
De telle ou telle façon. Aller à la débandade. À la hâte. À l'improviste. À merveille. À la légère. À la diable, etc.
Au moyen de. Pêcher à la ligne. Jouer à la paume. Se battre à l'épée, au pistolet. Mesurer à l'aune, au mètre. Dessiner à la plume. Tracer au crayon, au compas. Travailler à l'aiguille. On dit de même par ellipse Des bas à l'aiguille, au métier, etc.
Selon, suivant. À mon gré. À sa fantaisie. À sa manière. À mon choix. À votre avis. À ma gauche. À leur jugement. Chapeau à la mode. Habit à ma taille. Parler à son tour. Marcher à son rang. À la rigueur, on pourrait admettre cette opinion. À votre compte, je serais votre débiteur. À ce que je crois, vous voulez partir. Boire à sa soif. Manger à sa faim. Dieu fit l'homme à son image. Il voulut, à l'exemple de son père... À la vérité, à plus forte raison, etc.
Jusqu'à. Il est amoureux à la folie. Je suis malade à garder le lit. On dit aussi avec un infinitif Souffrir à crier.
Avec. Table à tiroir. Canne à épée. Voiture à deux roues. Clou à crochet.
Contre. Dos à dos. Corps à corps. Face à face.
Quelquefois il se rapproche de la signification d'Après. Goutte à goutte, une Goutte après l'autre. Démonter une pendule pièce à pièce. Pas à pas. Mot à mot. Sou à sou. Peu à peu. Deux à deux.
Il s'emploie quelquefois quand on veut exprimer un Nombre approximatif. Cinq à six lieues. Vingt à trente personnes. Quinze à vingt francs.
À suivi d'un nom de nombre, indique une action faite conjointement par deux ou plusieurs personnes. Louer une maison à trois. Être à deux de jeu.
Quelquefois À, devant le relatif qui, sert à former des locutions elliptiques qui expriment une Sorte de rivalité, de concurrence. Ils dansaient à qui mieux mieux. C'est à qui ne partira point. Tirons à qui fera, à qui jouera le premier. Ils s'empressaient à qui lui plairait davantage. Disputer à qui obtiendra une faveur.
a
A Est le premier son de la voix de l'enfant nouveau né, la plus aisée des voyelles à prononcer, et la premiere lettre non seulement de l'alphabet François, mais aussi de ceux des autres langues.
à
A aussi est une preposition signifiant ores stabilité en quelque lieu, comme, Il est à Paris, Est Lutetiae: et ores mouvement à un lieu, comme, Je m'en vay à ma metairie, In villam proficiscor: ores selon, comme, Cela sera à l'ordonnance des arbitres. Iuxta aut secundum bonorum virorum arbitrium fiet.
A se prend aussi pour apud Latin, comme, Il est à nous grande vinée ceste année-cy, Hoc anno ingens apud nos vini copia est, c'est à dire en nostre terroir, en nostre pays, en nostre contrée. A nous tel faict est bien vilain, Apud nos huiusmodi facinus perindignum est.
A aussi se prend simplement pour en, comme, A la presence des Evesques, In praesentia Episcoporum, id est adstantibus Episcopis, qu'on dit plus usitéement, en la presence.
A aussi signifie pour, comme, Il est tenu à perdu, A vil, A sot, A fable, A fils de Roy, Une vis à pressouer, c'est à dire pour perdu, vil, sot, fable, fils de Roy, pour un pressouer, au 3. livre d'Amad. chap. 6. Toutesfois il estoit lors peu cognu à fils de Roy, il est appelé à garand, pour garand.
A estant avec les noms propres est un article du cas genitif en denotation possessive, pour De, comme, La maison à Pierre, la femme à Robert, la fille au Duc, AEdes Petri, vxor Roberti, filia Ducis. Ce palais est à Pompée, Hoc palatium est Pompeij, et estant avec les noms appellatifs, prent article apparent avec elle, et denote tousjours possession, comme, Ce champ est à la ville de Paris, Hic ager ciuitatis Parisiensium est.
A, en outre se prent pour Avec, comme, Il porte de synople à trois lyons d'argent, Scutum gerit viride cum tribus argenteis leonibus, id est, tribus leonibus argenteis insignitum, et il est eschappé à peu de perte, c'est avec peu de perte, Cum modico damno euasit. Une chaire à accoudoirs, Une eschelle à crampons, c'est avec accoudoirs, avec crampons, et le Roy d'Angleterre est descendu à grande armée, Cum magno exercitu.
A prenant avec soy l'article du nom qu'elle precede, signifie semblance, façon, mode et maniere, comme, Il est vestu à l'Italienne, c'est à dire, à la semblance, mode et façon des Italiens, Cultu vestituque Italico vtitur. Liu. l. 23. si l'on n'aime mieux dire qu'en telles phrases, il y a elipse et subaudition de ce mot, façon ou maniere, et que A signifie lors, Selon: comme, Il porte l'espée à l'Espagnole, c'est à la façon des Espagnols, c'est à dire, selon la mode des Espagnols.
A aussi est une diction indeclinable qui est indifferemment employée avec autres declinables et indeclinables servant à la signification d'icelles, et ce tantost en qualité de la preposition ad, comme, A chef, Ad finem, Ad exitum: ou de la preposition ob, propter, comme, A ceste cause, Propter id, A propos, Ad rem: et tantost autrement, comme, A tant, A tard, A peu, A peu que, A nef, A ma plaisance, A mon escient, A son escient, A poinct, A vau de route, A deceu, A banniere desployée, A coeur, A sçavoir, A temps, A tort, A loisir, A cheval, A nourrice et semblables, cerchez Tant, Tard, et les autres.
a
A, subst. masc., est la première lettre de l'alphabet, et la première des voyelles. — Il est masc. Un a, un grand A, un petit a. Il ne se décline point, et ne prend point d's au pluriel: on dit deux a, et non pas deux as.
On dit, proverbialement, d'un ignorant qu'il ne sait ni a ni b, et de celui qui a entrepris un ouvrage et n'y a pas encore travaillé, ou qui donne pour sien et sous son nom l'ouvrage d'autrui, qu'il n'y a pas fait une panse d'a.
I. Pron. et Prosodie. A garde presque toujours sa même prononciation. Les Allemands ont un exemple de ce son dans fragen; les Anglais dans water, les Italiens dans amare, les Espagnols dans amar, etc.
Devant un i il forme quelquefois une diphtongue, qui a le son d'un e tantôt fermé, tantôt moyen, tantôt ouvert: aimable, raison, jamais. Pron. émable, rèzon, jamê. — Il a le même son d'e, mais toujours fermé dans les mots où il est suivi d'un y; pays, paysan, payer, essayer. Pron. pé-ï; pei-zan (et non pas pe-ï-zan, comme veut La Touche.) pé-ié, écé-ié. Il est des Auteurs et des Imprimeurs, qui substituent à l'y l'ï trema, c. à. d. l'i voyelle surmonté de deux points: païs, païsan, païer, essaïer; mais cette orthographe ne vaut rien, et ne peut qu' induire en erreur pour la prononciation, et à faire prononcer, pa-ï, pa-ïzan, pa-ié. — Cet ï trema doit être conservé pour les mots où l'a retient sa prononciation naturelle, aïeul, caïeu, baïonette, Caïenne, haïr, etc. Il est aussi mal d'écrire ces derniers mots et autres semblables avec un y, que d'écrire les premiers avec un ï trema. Richelet avait adopté cette derniere ortographe; et quelques-uns l'ont imité, et mettent par-tout des ï marqués de deux points. Le grand nombre met toujours l'y, et c'est une autre irrégularité. Notre Remarque indique quand il faut mettre l'un, et quand il convient d'employer l'autre. = Pour les autres prononciations extraordinaires d'a, Voyez Aï, Aen, Aon, Aou.
II. A doit se prononcer tantôt long, tantôt bref. On marque ordinairement l'a long d'un accent circonflexe, â: il serait à souhaiter qu'on le fît toujours. Voyez Accent. — L'a, même avec l'accent grave, à, est bref.
1°. Quand a se prend pour la premiere lettre de l'Alphabet, il est long: un petit a. Quand il est préposition, ou 3e. persone du verbe avoir; à, il a, il est bref.
2°. Au commencement des mots, l'a est long dans âcre, âge, âgnus, âme, âne, ânus, âpre, et leurs dérivés.
3°. Hors de là il est toujours bref et fermé, soit que tout seul il compose la syllabe, comme dans Apôtre, soit qu'il soit suivi d'une consone redoublée, comme dans apprendre; soit que les consones soient différentes, comme dans altéré.
4°. À~ la fin du mot, a est fermé et très-bref dans les prétérits et les futurs; il aima, il aimera; dans l'article la; dans les pronoms ma, ta, sa; dans les adverbes çà, là, déjà, oui-dà; et dans quelques mots du langage familier, dada, falbala, papa, etc.
5°. A est un peu plus ouvert et un peu moins bref dans la plupart de nos aûtres substantifs, empruntés des langues étrangères: sofa, opéra, agenda.
III. Régime. À~, devant les noms propres, et ceux qui s'emploient sans article, (soit qu' on l'appelle article indéfini ou préposition) s'emploie au singulier et au pluriel, et devant les noms masculins, et devant les noms féminins: à Pierre, à mon frère, à elle, à lui, à eux, à elles; j'ai cette affaire à coeur, matière à disputer. — Il se joint le plus souvent à l'article, pour être le signe du datif; mais seulement au féminin du singulier: à la gloire de Dieu.
Il se joint souvent aux verbes infinitifs, régi par des noms adjectifs ou substantifs, ou par d'autres verbes: beau à voir, maître à danser, doner à boire. — Quelquefois il tient lieu du gérondif: rarement à courir le monde, on devient plus homme de bien; à courir, c. à. d. en courant.
IV. À~ est quelquefois prép. et adv. de lieu: à la ville, à Paris, à Rome. Il tient la place d'après; poil à poil, c. à. d. poil après poil; d'avec, peindre à l'huile, pour, avec de l'huile; de pour, bois à brûler, pour brûler; d'environ, cinq à six pieds, pour, environ cinq ou six pieds, etc.
La mort n'est point un mal à qui ne la craint pas.
P. Marion. Cromwel.
Rem. Dans toutes ces occasions et aûtres semblables, on met un accent grave sur l'a, (à) pour le distinguer d'a, il a, 3e. pers. du sing. du prés. du v. Avoir, qui doit s'écrire sans accent.
V. Divers emplois. On peut dire, d'après M. l'Abé Regnier des Marais, que pour marquer tous les usages de la prép. à, il faudrait faire passer en revûë presque tous les mots Français, n'y en ayant guère avec lesquels elle ne serve à former quelque phrâse, par la propriété qu'elle a de pouvoir être substituée à la plupart des prépositions. En voici quelques exemples, tirés de la Grammaire de l'Abbé Girard, trop négligée, peut-être parce qu'elle est trop savante, pleine d'une métaphysique trop subtile et trop abstraite; et sur-tout parce qu'elle est remplie de termes inusités, substitués aux termes employés par tous les autres Grammairiens; ce qui rend pénible et rebutante au commun des Lecteurs, la lecture de cet excellent ouvrage.
À~ indique la spécification par 25 différens moyens.
1°. Par la forme de la structûre.: lit à colonnes; table à pieds de biche; couteau à deux tranchans, etc.
2°. Par la qualité: or à 22 carats; mot à double sens; fidélité à toute épreuve, etc.
3°. Par la marque distinctive de la dignité et de l'état: Président à Mortier; gens à longue robe, etc.
4°. Par la Propriété productive. Pays à paturages; côteau à vignoble; pierre à feu, etc.
5°. Par l'objet du service: cuiller à café; bassin à barbe; table à jouer; pierre à aiguiser, etc.
6°. Par la cause mouvante: arme à feu; moulin à bras; machine à ressort; fusil à vent, etc.
7°. Par l'acompagnement: canne à lorgnette; table à tiroirs; habits à paremens d'or, etc.
8°. Par le prix: place à six francs; journée à trois francs; étofe à dix écus l'aune; vin à dix sols le pot, etc.
9°. Par la capacité: voiture à huit places; chaise à deux; table à vingt couverts; cafétière à dix tasses, etc.
1°. Par la situation: porte à droite; route à gauche; château à mi-côte; vis-à-vis, etc.
11°. Par l'attitude; fîgure à genou; prière à mains jointes; couché à la renverse, etc.
12°. Par le sort que la chose doit avoir, ou mérite de subir: chiffons à brûler, fille à marier; bois à couper; arbre à planter; terre à vendre; procès à terminer; compagnie à éviter; coquin à pendre; homme à mépriser, etc.
13°. Par les effets conséquens: matière à procès; dispute à ne jamais finir; conseil à vous perdre; entreprise à vous ruiner, etc.
14°. Par la manière d'exécuter: aller à grands pas; courir à toute bride; discourir à bâtons rompus; acheter à la douzaine, vendre à l'enchère, etc.
15°. Par ce qui énonce ce que la chôse qualifiée produit ou peut produire: bon à purger; propre à guérir; disposé à servir; habile à peindre, etc.
16°. Par ce qui énonce ce dont la chôse est l'objet et non l'agent: bon à manger; dur à digérer; facile à comprendre; dangereux à fréquenter, etc.
17°. Par l'objet de l'action: monter à cheval; avoir à écrire; préparer à manger; offrir à boire; être encore à commencer, etc.
18°. Par le point jusqu'où va la chôse: plaine à perte de vue; sot à l'excès; sévère à outrance, etc.
19°. Par le modèle ou la ressemblance: bonnet à la turque; dessin à la chinoise; coiffure à l'antique; habit à la mode; pardoner à l' italienne; régaler à la française, etc.
20°. Par l'aprêt: sauce à l'oignon; pigeon à la crapaudine; poulet à la marinade; peinture à l'huile; poudre à la maréchale.
21°. Par l'instrument: bâs à l'aiguille; gravûre à l'eau forte; cuit à la broche, etc.
22°. Par le contenu: pot à l' eau; bouteille à l'encre; grenier à foin; coffre à l'avoine, façade à quinze croisées, etc.
23°. Par ce qui fixe le titre; Conseiller à la Cour des Aides; Procureur à la Sénéchaussée; commis à la Recette générale, etc.
24°. Par le signalement: femme à la hotte; homme à la cocarde; Dame à la robe rouge; boule à la marque noire, etc.
25°. Par le but de la qualification: utile à la santé; désagréable à l'oreille; contraire à ses intentions, etc. GIRARD.
Dans les exemples donés, l'Abbé Girard, dans la crainte d'embrouiller les idées, n'a pas mis ceux où la prép. à fait syncope avec l'article: comme, marrons au sucre; soupe aux choux; au et aux ne sont que des contractions de: à le, à les. C'est une remarque à faire pour les exemples suivans.
À~ prép. quoique du département des prépositions spécificatives, sert encore à d'autres indications, qui la rendent collocative, ordinale, unitive et terminale.
Elle est collocative, lorsqu'elle indique le lieu ou la place; demeurant à Paris; se placer à la tête; être à deux pas; rester à la porte, etc.
Elle est ordinale dans les ocasions où elle détermine un ordre de marche: deux à deux; pas à pas, etc.
Elle est unitive pour les circonstances du temps, de la convenance et du motif: à midi; à présent; à votre commodité; à la pointe du jour; à la belle étoile; à votre considération; à la fortune du pot, etc.
Enfin elle est terminale dans les ocasions où elle sert à exprimer le but de l'action ou le terme de la chôse: réduit à l'aumône; se livrer au bien public; de vous à moi; de dix à douze; à votre santé. GIR.
À~ pour ou: deux à trois. Il est moins bon que deux ou trois. Voy. OU conjonction.
REM. C'est une cacophonie de mettre trop d'a dans la même phrâse, comme a fait par exemple M. de la Harpe. *"C'est raisoner étrangement que de dire à un homme qu'il n'a dû sa célébrité qu'à sa méchanceté; et de l'inviter à renoncer à la seule chose qui l'a rendu célèbre. — Ce mêlange trop fréquent et trop raproché d'à préposition et d'a 3e. pers. du v. avoir, produit un mauvais éfet.
a
A. B. C. s. m. [Abécé, bref, 2e. et 3e. é fer.] Petit livret contenant l'Alphabet. — Renvoyer quelqu'un à l'a b c; le traiter d'ignorant.
Figurément, c'est le commencement d'une science, d'un art. C'est l'a b c des Mathématiques, etc.
à
an, auf, um, bei, für, in, mit, nach, neben, pro, um zu, à, bis, in Begleitung von, zu, zusammen mit, zuzüglich, auf … zu, gegen, je, nach … hin, nahe bei, abwärts, airbrushen, beenden, dermaßen, eine Aktie zeichnen, eine Anleihe zeichnen, empfehlen, entbehren, fressen, herunter, jemandem ein Kuckucksei ins Nest legen, mahnen, radieren, Tacheles reden, verstehen, wankenat, to, on, per, upon, with, beside, by, for, in, in order to, inside, into, near, near to, next to, toward, towards, a, nearby, till, until, within, unto, aboard, all, alongside, an, apiece, at the rate of, atop, each, onto, frombij, op, aan, in, met, naar, te, tot, binnen, dichtbij, naast, nabij, om, per, tegen, voor, ...à, omte, samenmet, teneindete, totdat, tussende...en, neer, van, à, elk, ieder, samen met, telkens, ten behoeve vanאל (מ יחס), לידי (מ יחס), לִידֵיaan, binne, by, in, langs, met, na, na … toe, naby, om te, op, per, toe, vira, a la vora de, a raó de, al costat de, amb, cap a, dins de, en, per a, sobre, vers, voraaby, blízko, na, vpå, for, hos, i, med, om, over, til, vedal, apud, en, kun, po, por, sura, en, sobre, a fin de, a razón de, a tanto por, al lado de, cerca de, con, dentro de, encima de, hacia, junto a, para, por-lla, kanssa, kohti, -lle, -ssa, varten, vieressämelletta, adað, i, til, viða, dentro, da, in, sopraad, apudpå, i, med, nær, til, vedna, aby, dla, do, ku, obok, po, w, z, przyem, a, a fim de, a por, à razão de, ao pé de, com, dentro de, em cima de, em companhia de, junto a, junto de, na superfície de, para, para que, perto de, por cima de, próximo a, sobre, em cimaaproape de, către, cu, în, la, lîngă, pe, pînă, prin, spreвозле, на, у, в, к, около, сpå, bi, för, hos, i, med, till, vidili, juu ya, katika, ndani yaσε, πάνω解甲归田, 在, 在…之上عَلَى, عِنْدkod, na・・・に, ・・・の上に...에서, 위에ที่, บนde, da, üzerindeở trên, tại (a)préposition "à" suivi de "le" devient "au" ; "à" suivi de "les" devient "aux"
à
[a] (à + le = au, à + les = aux) préphabiter au Portugal → to live in Portugal
habiter à la campagne → to live in the country
être à Paris → to be in Paris
être au Portugal → to be in Portugal
être à la maison → to be at home
être à l'école → to be at school
c'est à 10 km (d'ici) → it's 10 km (from here)
c'est à 20 minutes (d'ici) → it's 20 minutes away (from here)
aller à la campagne → to go to the country
aller à Paris → to go to Paris
aller Portugal → to go to Portugal
aller à la maison → to go home
aller à l'école → to go to school
visites de 5 heures à 6 heures → visiting from 5 to 6 o'clock, visiting from 5 till 6 o'clock
de Rio à Mexico → from Rio to Mexico City
au printemps → in the spring
au mois de juin → in June
au départ → at the start, at the outset
ce livre est à nous → this book is ours
un ami à moi → a friend of mine
un ami à lui → a friend of his
J'ai dit aux enfants d'aller jouer → I told the children to go and play.
donner qch à qn → to give sth to sb
c'est à moi de le faire → it's up to me to do it
Il faut le finir au papier de verre → You have to finish it off with sandpaper.
se chauffer au gaz → to have gas heating
à bicyclette → by bike
à la machine → by machine
à la main → by hand
à la radio → on the radio
à la télévision → on television
à pied → on foot
boire à la bouteille → to drink from the bottle
à la russe → the Russian way
glace à la framboise → raspberry ice cream
maison à vendre → house for sale
avoir des problèmes à régler → to have problems to sort out
Je n'ai rien à faire → I've got nothing to do.
payé à l'heure → paid by the hour
- Prenez la première à droite
- Tournez à gauche au prochain carrefour
- Je vais à ...
- Le train est à l'heure ?
- Mon avion part à ...
- Nous allons à ...
- À quel étage est la chambre ?
- Je n'arrive pas à me connecter
- Il va devoir aller à l'hôpital ?