ourdir
ourdir
v.t. [ du lat. ordiri, faire une trame ]ourdir
Participe passé: ourdi
Gérondif: ourdissant
Indicatif présent |
---|
j'ourdis |
tu ourdis |
il/elle ourdit |
nous ourdissons |
vous ourdissez |
ils/elles ourdissent |
OURDIR
(our-dir) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Trenchede est ensement cum de teissant [tissant] la meie vie ; dementres uncore que ordisseie, suztrenchad mei [me trancha par dessous] [, Liber psalm. p. 233]
- XIIIe s. Nules mestresses du mestier ne pueent ne ne doivent ourdir fil aveques soie ne flourin [espèce de bourre de soie] aveques soie, parce que l'uevre est fause et mauvese [, Liv. des mét. 88]
- XVe s. Sans ourdir on ne peut tiltre [tisser] [COQUILLART, p. 15, dans LACURNE]
- XVIe s. Tarquinius faisoit soubs main tenter le peuple, et ourdissoit une trahison [AMYOT, Publ. 5]Pendant que ceste trame s'ourdissoit [ID., Fab. 44]Ourdir, pour s'empestrer, mille nouveaux liens, Estre serf d'un tyran qui rit du mal des siens.... [DESPORTES, Amours d'Hippolyte, XLIV]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, ordir ; prov. ordir ; esp. urdir ; ital. ordire ; du bas-lat. ordire (dans Isidore), ourdir ; du lat. ordiri, commencer.
ourdir
Fig., Ourdir une trame, Former un complot. C'est lui qui a ourdi cette trame. On dit de même Ourdir un complot, ourdir une trahison, une intrigue.
ourdir
Ourdir de la toile, Ordiri telam.
ourdir
OURDIR, v. act. [Our-di. — M. Dandré Bardon écrit hourdir avec h: mauvaise ortographe.] Disposer les fils, pour faire la toile. "Ourdir une toile, la trame d'un drap, etc. = Fig. Ourdir une trahison; prendre des mesûres pour trahir. = Ourdir et tramer ne se confondent point dans le propre; mais au figuré, on les dit assez indiféremment. Cependant le 2d dit plus que le 1er. Ourdir, c'est comencer; tramer, c'est avancer l'ouvrage. On ourdit même une trame: on trame une trahison. Roub. = Le Proverbe dit: à toile ourdie Dieu envoie le fil: la Providence fournit des moyens pour achever l'ouvrage qu'on a comencé. = M. Andry dit que ce mot a beaucoup de grâce dans le figuré. "Peut-être, dit M. Patru, la verrons-nous un jour rompre de ses propres mains la trame qu'elle a ourdie. — Ménage se plaignait que, déjà de son tems, nos Poètes ne voulussent plus se servir de ce mot, qu'il trouvait três-beau et três-poétique.