parti
1. parti
n.m. [ de l'anc. fr. partir, partager ]2. parti, e
adj.PARTI3
(par-ti) s. m.PROVERBE
- À parti pris point de conseil.
REMARQUE
- 1. Prendre à parti, s'est dit comme nous disons aujourd'hui prendre à partie. Et prenant, s'elle eût pu, le destin à parti [RÉGNIER, Sat. X]Elle eut beau prendre à parti les lois et la religion [HAMILT., Gramm. 9]
- 2. Mme de Sévigné a dit : le bon parti, pour le principal sujet. M. de Vardes... honore Paris de sa présence, et il est toujours le bon parti de la conversation [SÉV., 1er juin 1684]C'est le sens ancien d'occasion qu'avait parti (voy. l'historique).
HISTORIQUE
- XIIIe s. Diex ! fait il, li quels de ces deux M'est or partis [partagé, donné en partage] li mains mauvais ? [, Lai de l'ombre]
- XVe s. Mais estoient au parti, comme pour les assaillans tous enfroisser et lapider de pierres, s'ils fussent passés outre la riviere, et n'eussent pu les Anglois aucunement retourner [FROISS., I, I, 41]Certes, sire, s'il nous convenoit entrer en ce parti [se rendre simplement], je tiens en vous tant d'hcnneur et de gentillesse, que vous ne nous feriez fors toute courtoisie, ainsi que vous voudriez que le roi de France ou le duc de Normandie fist à vos chevaliers, ou à vous mesme, si vous estiez au parti d'armes où nous sommes à present. - Les chefs des assiegeans considererent la loyauté de messire Aghos des Baux, et qu'il estoit un chevalier estrange hors du royaume de France, et que moult il leur avoit montré le droit parti d'armes [ID., I, I, 242]Messire Thomas, mon fils est-il mort.... ou blessé.... Nennin, monseigneur, si Dieu plait ; mais il est en dur parti d'armes ; si auroit bien mestier de votre aide [ID., I, I, 290]Et les autres qui de près le suivoient, qui s'arresterent sur lui, quand en ce parti le virent [tué de la sorte], et le regretterent durement [ID., I, I, 113].... Il est en tel party, Le pauvre homme, qu'il n'a party Du lict, y a unze semaines [, Patelin]Il fut de ceste opinion, disant que jamais n'auroit si beau parti [occasion] [COMM., II, 1]Il l'envoya querir à son disner avec luy, et luy offroit de très beaulx et bons partis, s'il eust voulu demourer [ID., IV, 10]Il [le comte de Campobache] trahissoit celluy qui l'avoit recueilly vieil et povre et sans nul party [ID., v, 6]
- XVIe s. Chacun soit adverti De faire comme moy ; Car d'aimer sans parti [sans retour], C'est un trop grand esmoy [MAROT, II, 344][La terre] Fut divisée en bornes et partis Par mesureurs fins, cauts et deceptifs [ID., IV, 19]Le Tout-puissant, qui m'ouït plaindre, Mon parti tousjours tenir veut [ID., IV, 328]Il se revolta et changea de party [MONT., I, 44]Il print entre ces deux extremitez un moyen party [ID., I, 243]Il luy escrivit qu'il luy avoit trouvé un party bien plus grand et plus digne, d'un mari de bien aultre pouvoir et magnificence [ID., I, 251]Ilz le supplierent de vouloir appaiser son courroux et emmener les Volsques hors de leurs terres, pour puis après à loisir mettre en avant telz partis qu'il verroit estre expedients pour les uns et pour les autres [AMYOT, Cor. 50]Les tourterelles, en signe de viduité, jamais ne couchent sus branche verte, après qu'elles ont perdu leur party, et demeurent en perpetuelle viduité, sans prendre autre party [PARÉ, Animaux, 12]
ÉTYMOLOGIE
- Parti 1 ; ital. partito. On comprend par le premier exemple de l'historique comment parti, participe passé de partir, diviser, partager, est devenu le substantif parti : ce qui est partagé devient le lot, la part, la résolution.
parti
Homme de parti, Celui qui se montre crédule ou passionné en tout ce qui intéresse son parti. Il faut se défier de tout homme de parti. Les hommes, les gens de parti sont souvent injustes de bonne foi.
Esprit de parti, Disposition morale d'un homme tellement attaché à son parti qu'il est aveugle ou même injuste en tout ce qui regarde ce parti et le parti contraire. L'esprit de parti altère tous ses jugements et tous ses récits.
Fig., Prendre le parti de quelqu'un, Se déclarer pour lui, le défendre, le protéger. J'ai pris son parti. Il a pris mon parti envers et contre tous. On dit dans le même sens Prendre parti pour quelqu'un; et dans le sens opposé Prendre parti contre quelqu'un, Se tourner contre lui, l'attaquer.
Fig., Être, se ranger du parti de quelqu'un, de quelque chose, Favoriser, préférer quelqu'un, quelque chose. Il est toujours du parti des malheureux, des opprimés. Il faut être toujours du parti de la vérité. Je suis du parti, je me range du parti de la modération, de l'indulgence.
Fig., Avoir un parti, Avoir pour soi, avoir dans ses intérêts un certain nombre de personnes par qui l'on est soutenu, défendu, prôné. Il a un parti, un grand parti à la cour, dans l'armée. Ce poète, ce peintre, ce musicien a un parti, un parti nombreux dans le public.
PARTI se dit aussi d'une Troupe de gens de guerre, soit de cavalerie, soit d'infanterie, que l'on détache pour battre la campagne, reconnaître l'ennemi, faire des prisonniers, etc. Un parti d'ennemis. Un gros parti. Il est vieux.
PARTI signifie encore Résolution, détermination. Prendre un parti modéré, un parti violent. C'est le parti qu'il faut prendre. Il sait bien prendre son parti dans l'occasion. C'est un homme qui ne sait jamais prendre de parti. Vous ne pouvez rester dans cette situation embarrassante, il faut prendre un parti. C'est le parti le plus sûr, le plus sage, le plus honnête. De plusieurs partis il a choisi le pire. Il répugne aux partis extrêmes.
Absolument, Prendre son parti, Prendre une dernière et ferme résolution. Il est inutile de lui parler davantage de cette affaire, il a pris son parti. On dit à peu près dans le même sens C'est un parti pris; et proverbialement À parti pris point de conseil.
Prendre son parti signifie aussi Se résigner à ce qui doit arriver. Dès qu'on lui eut démontré qu'il ne pouvait obtenir ce qu'il désirait, il prit son parti, il en prit son parti.
Parti pris, Décision prise d'avance, opinion préconçue. C'est un homme plein de partis pris. Il désigne aussi, en termes de Beaux- Arts, une Intention déterminée qui s'affirme nettement dans l'exécution. Un parti pris d'archaïsme.
PARTI signifie aussi Avantage, utilité, profit. Il a tiré un bon parti de cette affaire. Il a tiré un parti avantageux, un grand parti, un parti médiocre de cette entreprise. C'est un homme qui sait tirer parti, tirer un grand parti de ses relations. Il tire parti de tout. Tirer parti d'un renseignement.
PARTI signifie encore Traitement, conditions qu'on fait à quelqu'un. Faire un mauvais parti à quelqu'un, Lui faire essuyer quelque mauvais traitement, ou même Attenter à sa vie. Si vous ne vous tenez sur vos gardes, ces misérables vous feront un mauvais parti.
PARTI se dit aussi d'une Personne à marier, considérée par rapport à sa fortune ou à sa naissance. Cette jeune fille est un bon parti, un riche parti. On lui propose un beau parti.
PARTI signifiait encore anciennement Partage, distribution de chances dans un jeu. On appelait Règle des partis ce qu'on appelle maintenant Calcul des probabilités.
parti
un Parti et condition, Conditio.
Un beau parti, Luculenta conditio.
Parti et condition qui n'est point plus avantageuse à l'un qu'a l'autre, AEqua conditio.
S'accorder ou consentir à quelque parti, Ad pactionem adire.
Dresser à quelqu'un quelque mauvais parti, Constituere malum alicui.
Estre du parti des gens de bien, A bonorum causa stare.
Faire ou offrir un parti, Conditionem ferre, facere, constituere, dare, instituere, offerre, Proponere alicui conditionem.
Offrir quelque parti raisonnable, Partem aliquam aequi bonique dicere, AEquum bonum dicere.
Prendre le parti ou l'offre, Conditionem accipere.
Recevoir à pareil parti, In conditionem parem capere.
Tenir le parti et offre qu'on a fait, Manere in conditione.
Refuser un parti, Conditionem respuere.
¶ Incliner et s'addonner à un parti et querelle, Incumbere in causam.
Suyvre du tout un parti et une querelle, In causam se demittere penitus.
Suyvre le parti d'une personne riche, et la prendre à mari ou à femme, Sequi matrimonium diuitiis.
Suyvre le parti d'aucun, Fauere alicui.
Qui suyvoient un mesme parti, Quorum erat vna causa.
Il suyvoit le parti des Romains, Ab Romanis erat.
Qui avoit suyvi le mesme parti que moy, Qui in eadem causa, in qua ego, fuisset.
S'addonner de tout son pouvoir à soustenir et garder un parti, ou querelle, In causam incumbere.
Soustenir le parti d'aucun, Ad causam alicuius se adiungere, Partes alicuius defendere, vel fouere, vel tutari.
Tenir le parti d'autruy, Cum aliquo facere, vel stare, Sectam illius sequi.
Il tient mon parti, Stat a me.
Tenir le parti du peuple Romain, Fidem populi Romani sequi.
Qui tient le parti des gentils hommes, Studiosus nobilitatis, Fauens nobilitati.
Ils ont tenu le parti de Cesar, Tenuerunt partes Caesaris.
Entendement tenant le parti du peuple, et de la liberté commune, Ingenium populare.
¶ Vierge qui ne peut trouver parti, ne mari, pourtant qu'elle est trop vieille, ou trop povre, Illocabilis virgo.
Quand le parti qu'on a est honneste, Liberale coniugium.
parti
PARTI, s. m. 1°. Union de plusieurs persones contre d'aûtres. Le parti de la Ligue, de la Fronde, etc. Former un parti; entrer dans un parti. = 2°. Intérêt. "Prendre le parti de. "J' ai pris votre parti. "Il faut toujours prendre le parti de la vérité: être du bon parti. = 3°. Résolution. "C'est le parti qu'il faut prendre. "C'est être trop long-tems irrésolu, prenez enfin votre parti: décidez-vous, déterminez-vous. — en st. plais.: il faut prendre son parti en grand Capitaine. = 4°. Expédient; moyen. "Il se présente plusieurs partis pour sortir d'afaire: on est embarrassé pour le choix. = 5°. Conditions; traitement qu'on propôse. "On lui fera un bon parti. = Tirer parti de: "Il a tiré un bon parti de cette afaire. = 6°. Profession. "Le parti de l'Église, de l'Épée, de la Robe, etc. On dit, en ce sens: prendre le parti de, ou prendre parti dans. "Il a pris le parti des armes. "Il ne sait s'il prendra parti dans l'Épée ou dans la Robe. = 7°. Troupe de gens de guerre, qu'on détache pour batre la campagne, fourrager, faire des prisoniers, etc. "Conduire, comander un parti. = Parti-bleu, sans comission et sans aveu. = 8°. Persone à marier. "Cette fille-là est un bon parti: ce qui se dit sur-tout par raport aux biens de la fortune.
Rem. Ce mot, suivant ses diverses acceptions, forme des expressions diverses. = Être ou se ranger du parti de... "Léger, tranchant et vif, il étoit constamment du parti de la mode. Marm. "Lorsque nous nous rangeons contre nous-même du parti de la Justice divine, on peut dire que nous afoiblissons en quelque sorte le pouvoir qu'elle auroit sur nous. Fontenelle. = On dit aussi activement: ranger quelqu'un de son parti. "Je parlai à ses parens, que je rangeai de mon parti. Marivaux. = Prendre parti régit pour ou contre, ou tous les deux. "Le coeur doit prendre parti pour un sentiment naturel contre une opinion nationale. Marm. — On l'emploie aussi sans régime. "Il est mal aisé de prendre parti, où l'on trouve de part et d'autre tant de mérite. P. Rapin. "Elle animoit la contradiction, et sans prendre aucun parti, donoit à leur caractère (des deux amans) la liberté de se déveloper. "Prendre le parti de.... c'est prendre la défense; et prendre parti dans, c'est se décider pour un des deux partis des deux factions. "Les étrangers, dit M. Raynal, prirent parti de ce diférend, suivant leur caprice ou leurs intérêts. Il faut: prirent parti dans, etc. Voy. FACTION. = Prendre parti et prendre son parti, ont aussi des sens diférens: l'un signifie se ranger dans une querelle du côté d'un des contendans; l'autre, prendre une résolution, une détermination. Corneille a employé l'un pour l'aûtre.
J'agirai d'autre sorte avec cette lumière,
Et suivant qu'aujourd'hui je l'aurai plus entière,
Nous verrons à prendre parti.
Agésilas.
Il falait là: prendre notre parti. = Tirer parti se dit toujours de même sans article et sans préposition, même quand il est modifié par des adverbes de quantité. "Autant il réussissoit à ménager des protecteurs à la bone caûse, autant il savoit tirer de parti des âmes les plus froides. Beraut de Bercastel, Hist. de l' Église. Le de est de trop: il faut: autant il savait tirer parti, etc. — Faire un mauvais parti, régit le datif. "Ils lui auraient fait un mauvais parti; ils l'auraient maltraité, assassiné. "Ces miserables vous feront un mauvais parti. LET. ÉDIF. * L'Ab. Velly ou son imprimeur met mal-à-propôs, coup de parti, pour coup de partie.
parti
parti
Anhang, Fraktion, Gefolge, Partei, Reichsparteitag, von dannen, von hinnen, wegparty, side, adherents, decision‐making, disciples, faction, followers, following, supporters, bias, away, option, gonepartij, aanhang, besluitvorming, gevolg, leden, stem, kamp, oplossing, weg, verdwenenכת (נ), כַּתstrana, pryčκόμμα, χαμένοςpartito, andatoرَاحِلvækdesaparecidomennytotišaoいなくなって사라진borteminionyausenteотсутствующийförsvunnenจากไปgeçmişqua đời, mất đi离去的 (paʀti)nom masculin
parti
[paʀti] nmprendre son parti de → to come to terms with
prendre parti pour → to take sides for, to take a stand for
prendre parti pour → to take sides against, to take a stand against
parti pris → bias
prendre le parti de qn → to stand up for sb, to side with sb