tromper

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tromper

v.t.
1. Abuser de la confiance de qqn en usant de mensonge, de dissimulation : Tromper les clients sur la qualité d'un produit escroquer, flouer berner, duper [litt.]
2. Être infidèle en amour : Il la trompait depuis longtemps trahir
3. Échapper à qqn, à son attention : Les enfants ont trompé l'aide-éducateur ils lui ont donné le change déjouer
4. Faire faire une erreur d'appréciation, de jugement : Le tir a trompé le gardien de but égarer, leurrer
5. Ne pas répondre à un sentiment, à un espoir : Tromper la confiance des électeurs décevoir
6. Calmer momentanément un besoin, une sensation : Tromper la faim apaiser

se tromper

v.pr.
1. Commettre une erreur : Ils se sont trompés dans leurs prévisions. Elle s'est trompée sur vous se méprendre
2. (de) Prendre une chose, une personne pour une autre : Je me suis trompé de date confondre
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

tromper


Participe passé: trompé
Gérondif: trompant

Indicatif présent
je trompe
tu trompes
il/elle trompe
nous trompons
vous trompez
ils/elles trompent
Passé simple
je trompai
tu trompas
il/elle trompa
nous trompâmes
vous trompâtes
ils/elles trompèrent
Imparfait
je trompais
tu trompais
il/elle trompait
nous trompions
vous trompiez
ils/elles trompaient
Futur
je tromperai
tu tromperas
il/elle trompera
nous tromperons
vous tromperez
ils/elles tromperont
Conditionnel présent
je tromperais
tu tromperais
il/elle tromperait
nous tromperions
vous tromperiez
ils/elles tromperaient
Subjonctif imparfait
je trompasse
tu trompasses
il/elle trompât
nous trompassions
vous trompassiez
ils/elles trompassent
Subjonctif présent
je trompe
tu trompes
il/elle trompe
nous trompions
vous trompiez
ils/elles trompent
Impératif
trompe (tu)
trompons (nous)
trompez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais trompé
tu avais trompé
il/elle avait trompé
nous avions trompé
vous aviez trompé
ils/elles avaient trompé
Futur antérieur
j'aurai trompé
tu auras trompé
il/elle aura trompé
nous aurons trompé
vous aurez trompé
ils/elles auront trompé
Passé composé
j'ai trompé
tu as trompé
il/elle a trompé
nous avons trompé
vous avez trompé
ils/elles ont trompé
Conditionnel passé
j'aurais trompé
tu aurais trompé
il/elle aurait trompé
nous aurions trompé
vous auriez trompé
ils/elles auraient trompé
Passé antérieur
j'eus trompé
tu eus trompé
il/elle eut trompé
nous eûmes trompé
vous eûtes trompé
ils/elles eurent trompé
Subjonctif passé
j'aie trompé
tu aies trompé
il/elle ait trompé
nous ayons trompé
vous ayez trompé
ils/elles aient trompé
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse trompé
tu eusses trompé
il/elle eût trompé
nous eussions trompé
vous eussiez trompé
ils/elles eussent trompé
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

TROMPER

(tron-pé) v. a.
Induire en erreur en employant la ruse, l'artifice, le mensonge.
Il me répondit en se moquant de moi, que je devais avoir observé que le monde veut être trompé ; ce mot est vrai, et se vérifia en cette occasion [RETZ, Mém. t. III, liv. IV, p. 125, dans POUGENS]
Vouloir tromper le ciel, c'est folie à la terre [LA FONT., Fabl. IV, 19]
Il faut que les princes ou leurs ministres s'étudient.... à le séduire [le peuple] et tromper par les apparences, le gagner et tourner à leurs desseins [G. NAUDÉ, Coups d'États, ch. IV, édit. de 1667, p. 242]
Si je voulais, je citerais M. de la Rochefoucauld, qui était aussi aisé à tromper que moi [SÉV., 435]
Quand, pour punir les scandales, ou pour réveiller les peuples et les pasteurs, il [Dieu] permet à l'esprit de séduction de tromper les âmes hautaines [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Il fut donné à celui-ci [Cromwell] de tromper les peuples et de prévaloir contre les rois [ID., ib.]
On ne permet à un homme de bien d'être trompé qu'une fois [ID., Rem. Réponse, IX, I, 14]
S'il y avait moins de dupes, il y aurait moins de ce qu'on appelle des hommes fins ou entendus, et de ceux qui tirent autant de vanité que de distinction d'avoir su pendant tout le cours de leur vie tromper les autres [LA BRUY., XI]
Je m'imaginais n'être trompé qu'à demi, puisque je savais que j'étais trompé [FÉN., Tél. XII]
On disait à Ferdinand, roi d'Aragon, que le roi de France se plaignait qu'il l'avait trompé deux fois : il en a menti, répondit-il, je l'ai trompé plus de dix [SAINT-FOIX, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 381, dans POUGENS]
Ne dites point qu'il faut tromper les hommes au nom de Dieu ; ce serait le discours d'un diable, s'il y avait des diables [VOLT., Philos. Déf. Bolingbr. Axiomes, 1]
Des questions très intéressantes et très utiles, celle-ci par exemple : S'il peut être utile de tromper le peuple ? nous n'avons jamais osé à l'Académie française proposer ce beau sujet [D'ALEMB., Lett. au roi de Pr. 22 sept. 1777]
Moi qu'ils ne trouvent pas digne d'être trompée, je vois leurs actions [GRAFFIGNY, Lett. péruv. 2]
Absolument.
On la croyait incapable ni de tromper ni d'être trompée [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Jadis l'homme vivait au travail occupé, Et, ne trompant jamais, n'était jamais trompé [BOILEAU, Épît. IX]
L'enseigne est à leur porte [des maisons de jeu] ; on y lirait presque : ici l'on trompe de bonne foi [LA BRUY., VI]
N'est-ce pas tromper que d'entretenir quelqu'un dans son erreur ? [COMTE DE CAYLUS, Acad. de ces dames, Œuv. t. XII, p. 223, dans POUGENS.]
Cette femme trompe son mari, elle lui est infidèle. Au jeu, tromper, tricher.
Je me donne au diable, s'il est possible que vous gagniez. - Et d'où vient ? dit Caméron, qui commençait à s'impatienter. - Voulez-vous le savoir ? dit Matta ; ma foi, c'est que nous vous trompons [HAMILT., Gram. III]
Séduire, en parlant des femmes qu'on trompe.
Mathurine à don Juan : Ne m'allez pas tromper, je vous prie, il y aurait de la conscience à vous ; et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi [MOL., Festin, II, 2]
Trop crédules esprits que sa flamme [de Thésée] a trompés [RAC., Phèdre, I, 1]
Les filles, en ce temps si souvent attrapées, Sur la foi des serments avaient été trompées [REGNARD, Ménechm. v, 1]
Échapper à quelqu'un. Tromper des surveillants. Il a trompé la vigilance de ses gardiens.
J'ai su tromper les yeux par qui j'étais gardé [RAC., Phèdre, III, 5]
Mais pouvaient-ils tromper tant de jaloux regards ? [ID., Bajaz. I, 1]
Il trompa leur poursuite à la faveur de l'obscurité [LESAGE, Diable boit. 1]
Tromper la loi, l'éluder.
En parlant des choses, donner lieu à une erreur, à une méprise. L'horloge nous a trompés.
Mes yeux, moyennant ce secours [du toucher], Ne me trompent jamais en mo mentant toujours [LA FONT., Fabl. VII, 18]
Pendant qu'un philosophe assure Que toujours par leurs sens les hommes sont dupés, Un autre philosophe jure Qu'ils ne nous ont jamais trompés [ID., ib.]
Absolument. Cet homme a une mine qui trompe. À tromper, de manière à faire illusion.
L'épaule est prise si juste, qu'on la voit toute nue à travers le vêtement, et ce vêtement est à tromper [DIDEROT, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 274, dans POUGENS]
Familièrement. C'est ce qui vous trompe, à l'égard de cela vous êtes dans l'erreur.
Faire tomber dans quelque erreur.
Comme ici son orgueil [de l'âme] la trompe, il faut lui faire sentir par quelque autre endroit sa pauvreté et sa misère [BOSSUET, la Vallière.]
Cette vie dont la fuite précipitée nous trompe toujours [ID., Mar.-Thér.]
Le burlesque effronté Trompa les yeux d'abord, plut par la nouveauté [BOILEAU, Art p. I]
Agir contrairement à ce qui était attendu soit en bien, soit en mal. Il a trompé nos espérances. Tromper la confiance. On attendait beaucoup moins de lui, il a trompé tout le monde.
Il [Charles de Sévigné] avait pitié de toutes mes douleurs, et le hasard a voulu qu'il ne m'ait trompée en rien de ce qu'il m'a promis, pas même à la promenade d'hier, dont je me suis mieux portée que je n'espérais [SÉV., 16 févr. 1676]
Ils [les dieux] ont trompé les soins d'un père infortuné Qui protégeait en vain ce qu'ils ont condamné [RAC., Iphig. IV, 4]
Ce serait grand dommage que vous trompassiez votre vocation [J. J. ROUSS., Lett. à Sauttersheim, 20 mai 1764]
Absolument.
Dieu saura vous montrer par d'importants bienfaits, Que sa parole est stable et ne trompe jamais [RAC., Athal. I, 1]
Il se dit des choses en un sens analogue.
L'insolent en eût perdu la vie ; Mais mon âge a trompé ma généreuse envie [CORN., Cid, I, 8]
La retraite presque toujours a trompé ceux qu'elle flattait de l'espérance du repos [BOSSUET, le Tellier.]
Il m'a trompé une fois, ce monde ingrat ; il ne me trompera plus [FÉN., Dial. des morts mod. 1]
Voilà comme les événements trompent presque toujours les politiques [VOLT., Ann. Emp. Ferdinand II, 1635]
Faire diversion à.
Ô mort, éloigne-toi de notre pensée, et laisse-nous tromper pour un peu de temps la violence de notre douleur par le souvenir de notre joie [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
Trompons, si nous pouvons notre douleur.... par le souvenir de nos joies passées [FLÉCH., Mar.-Thér.]
Trompe leurs inquiétudes ; amuse-les par la musique, les danses, les boissons délicieuses [MONTESQ., Lett. pers. 2]
Enfin il est fini ce jour dont rien n'a trompé la longueur [RICCOBONI, Œuv. t. I, p. 95, dans POUGENS]
Par vous tout s'embellit, et l'heureuse sagesse Trompe l'ennui, l'exil, l'hiver et la vieillesse [DELILLE, Trois règ. 1]
Tromper le temps, s'occuper à quelque chose, afin de ne pas trouver le temps long.
Si nous ne faisions simplement que vivre, sans qu'il s'y mêlât quelque chose qui trompe et en fasse couler plus doucement les moments [BOSSUET, Sermons, sur l'honneur, fragment sur le même sujet]
Ils cherchent à tromper le temps par mille sortes d'occupations [ID., 1er panég. St Fr. de Paule, 2]
Tromper le chemin, faire diversion à la longueur du chemin.
Lui discourant, pour tromper le chemin, De chose et d'autre.... [LA FONT., Orais.]
Terme de manége. Tromper un cheval, changer subitement de main après un seul quart de volte.
Se tromper, v. réfl. S'induire soi-même en erreur.
Il est aussi facile de se tromper soi-même sans s'en apercevoir, qu'il est difficile de tromper les autres sans qu'ils s'en aperçoivent [LA ROCHEFOUC., Max. 115]
Et l'amour-propre engage à se tromper soi-même [MOL., Tart. IV, 3]
Nous ne voyions en Madame ni cette ostentation par laquelle on veut tromper les autres, ni ces émotions d'une âme alarmée par lesquelles on se trompe soi-même [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
Oui, c'est Joas, je cherche en vain à me tromper [RAC., Athal. v, 6]
On croit tromper les autres, mais on ne se trompe jamais soi-même [MARMONTEL, Œuv. t. VI, p. 168]
10° S'abuser, être dans l'erreur.
Quand on veut reprendre avec utilité, et montrer à un autre qu'il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose ; car elle est vraie ordinairement de ce côté-là, et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté par où elle est fausse [PASC., Pens. VI, 26, éd. HAVET.]
Mais que les hommes ne s'y trompent pas : Dieu redresse quand il lui plaît le sens égaré [BOSSUET, Hist. III, 7]
Racontait-il [Turenne] quelques-unes de ces actions qui l'avaient rendu si célèbre ? on eût dit qu'il n'en avait été que le spectateur, et l'on doutait si c'était lui qui se trompait ou la renommée [FLÉCH., Turenne.]
Pour ceux qui sont ruinés [par un juge], il importe peu que ce soit ou par un homme qui les trompe, ou par un homme qui s'est trompé [ID., Lamoign.]
Il écrit une seconde lettre, et, après les avoir achevées toutes deux, il se trompe à l'adresse [LA BRUY., XI]
Craignez de vous tromper ; mais ne craignez jamais de laisser voir aux autres que vous avez été trompé [FÉN., Tél. XXIV]
C'est un homme rare que celui qui ne peut faire pis que de se tromper [FONTEN., Renau.]
Me trompé-je ? ai-je un bandeau sur les yeux ? [VOLT., Lett. d'Argental, 21 déc. 1768]
À se tromper, à s'y tromper, au point d'être trompé.
Mme Evrard : Cette petite est le portrait de son père. - M. Dubriage : Oui vraiment ! et Julien, il ressemble à sa mère ! - Mme Evrard : à s'y tromper [COLLIN D'HARLEVILLE, Vieux célib. III, 4]
Teniers, qui imitait, à s'y tromper, les tableaux des Bassan [BOUTARD, Dict. des arts du dessin, pastiche.]
Se tromper de route, d'heure, d'adresse, manquer la bonne route, l'heure indiquée, l'adresse véritable d'une personne. Fig. et par ironie. C'est un homme qui ne se trompe qu'à son profit, il ne se trompe que quand l'erreur tourne à son avantage. Si je ne me trompe, locution employée en forme de correctif, quand on n'est pas très certain d'une chose, ou quand on veut éviter un ton tranchant.
Je ne sais si je me trompe ; mais vous avez toute la mine d'avoir fait quelque comédie [MOL., Préc. 10]
Tous ces rois-là [de Juda et d'Israël] s'assassinent un peu trop souvent les uns les autres ; c'est une mauvaise politique, si je ne m trompe [VOLT., Philos. Quest. Zapata, 44]
On dit dans le même sens : Je me trompe, je suis bien trompé. Je suis bien trompé, s'il n'en est ainsi.
Je me trompe, ou vos vœux, par Esther secondés, Obtiendront plus encor que vous ne demandez [RAC., Esth. III, 2]
Je suis fort trompé, ou j'ai trouvé un bon expédient pour me démêler d'avec mad.... [FONTEN., Lett. gal. II, 15]

SYNONYME

  • TROMPER, DÉCEVOIR. Décevoir, c'est abuser par quelque chose d'apparent, de spécieux, d'engageant. Tromper, c'est abuser par la ruse, par le mensonge, par l'artifice.

HISTORIQUE

  • XIVe s.
    Icelui supliant veant que ladite femme se trompoit et moquoit de lui [DU CANGE, trompator.]
  • XVe s.
    On ne sçaura trouver mon per [égal], Par saint Jacques, non, de tromper [, Patelin, v. 43]
    Je ne pourrois souffrir qu'une telle gouge se trompast et de vous et de moi si longuement [LOUIS XI, Nouv. XXXIII]
    Il semble que vous trompez [vous moquez] des statuts et ordonnances de l'Église [ID., ib. XCIV]
  • XVIe s.
    Plusieurs gens malades ont, à la lecture d'ycelles, trompé leurs ennuys [RAB., Pant. 4, Prol.]
    Le tromper peult servir pour le coup [MONT., I, 24]
    Pourquoy ne tromperoit-il aux escus, puisqu'il trompe aux espingles ? [ID., I, 108]
    Ils trompent l'esperance qu'on en a conçue [ID., I, 181]
    Je ne conseille pas qu'on confonde leurs regles ; on s'y tromperoit [ID., I, 214]
    Je ne sçais si je me trompe, mais il m'a tousjours semblé que.... [ID., I, 394]
    Pour vous donner le moyen de tromper le temps [DESPER., Contes, I]
    Ainsi prit congé d'elle, et s'en alla pensant bien l'avoir trompée, mais estant bien trompé luy mesme [AMYOT, Anton. 106]

ÉTYMOLOGIE

  • Le sens propre et ancien de tromper est jouer de la trompe. Néanmoins Diez pense que tromper au sens d'abuser vient non pas de là, mais de trompe, qui a signifié toupie (voy. TROMPE 2), et qu'il signifie, au propre, faire aller comme une toupie. Mais l'emploi le plus ancien de tromper au sens d'abuser est se tromper de quelqu'un, ce qui signifie s'en jouer. Tromper, jouer de la trompe, s'est construit avec le pronom personnel comme tant d'autres verbes neutres ; et se tromper a passé au sens de se moquer (voyez, à l'historique de trompette, un exemple de la transition, et comparez se jouer de quelqu'un et jouer quelqu'un).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • TROMPER. - HIST. XIVe s. Ajoutez :
    Si s'en fussent rallez les Flaments... ainsy se fussent les seigneurs trouvé trompez et desgarnis de leurs gens [J. LE BEL, Vrayes chroniques, t. I, p. 191]
    Et si tu vouldras trumper [mocquer] aucun, dites ainsi : Dieux vous donne bonne nuit et bon repos et bial lit, et vous dehors [, Rev. critique, 5e année, 2e semestre, p. 400]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

tromper

TROMPER. v. tr. Induire en erreur, par artifice. Tromper l'acheteur sur la qualité de la marchandise. Tromper adroitement, grossièrement. Tromper hardiment, effrontément. Ce marchand nous a trompés. Les plus fins y sont trompés. Il tromperait son père. Absolument, Il est incapable de tromper.

Tromper au jeu, Tricher. Tromper la vigilance de quelqu'un, Tromper quelqu'un malgré sa vigilance, échapper à sa surveillance. Le prisonnier parvint à tromper la vigilance de ses gardes.

Tromper les regards, Échapper aux regards.

TROMPER signifie spécialement Trahir, être infidèle à son mari, à sa femme, à son amant, etc. Cette femme trompe son mari. Il la trompe indignement.

Il se dit figurément des Choses qui donnent lieu à quelque erreur, à quelque méprise. L'horloge nous a trompés. Sa maladie a trompé tous les médecins. Cet homme a une mine qui trompe. Nos sens nous trompent souvent. Mes yeux ne m'ont point trompé.

Fam., C'est ce qui vous trompe, À cet égard vous êtes dans l'erreur.

TROMPER signifie aussi, figurément, Décevoir, faire ou dire quelque chose de contraire à l'attente de quelqu'un, soit en bien, soit en mal. Il a trompé nos espérances, trompé notre attente. Il a trompé ma confiance. On attendait beaucoup de lui, il a trompé tout le monde. Je n'attendais rien de bon de cette affaire, j'ai été agréablement trompé. Il fut trompé dans son espoir.

Tromper son ennui, ses ennuis, ses peines, Se distraire de ses ennuis, du sujet de ses peines.

Tromper le temps, S'amuser, s'occuper à quelque chose, afin de ne pas trouver le temps long.

TROMPER se dit des Choses dans un sens analogue. L'événement a trompé leurs calculs, leurs conjectures.

SE TROMPER signifie Commettre une erreur, s'abuser. Vous vous trompez, cela n'est pas ainsi. Il se trompe dans son calcul. Il s'est trompé deux fois en récitant. Cet auteur s'est trompé. Je puis me tromper. Plus fin que moi s'y tromperait. Ne vous y trompez pas. Il se trompe lourdement. Il s'est trompé à son désavantage, à son détriment. Vous vous trompez du tout au tout.

À se tromper, à s'y tromper, Au point qu'on y peut être trompé. Il lui ressemble à s'y tromper.

Se tromper de robe, se tromper d'heure, etc., Prendre une route, prendre une heure pour une autre, etc.

Fig. et par ironie, C'est un homme qui ne se trompe qu'à son avantage, qu'à son profit, C'est un homme qui ne s'abuse que dans les choses où l'erreur peut tourner à son avantage.

Si je ne me trompe, Locution employée en forme de correctif, quand on n'est pas parfaitement certain d'un fait, ou quand on veut éviter le ton d'assurance et de présomption en donnant son avis. On dit aussi : Je me trompe fort ou telle chose est ainsi.

Le participe passé TROMPÉ s'emploie adjectivement. Un mari trompé, Un mari trahi par sa femme.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

tromper

Tromper, Fallere aliquem, Inducere, vel In errorem inducere, Verba vel insidias dare alicui, Decipere, Ludificari, Circunvenire, Os alicui sublinere, Imponere alicui.

Tromper aucun par finesse sans qu'il s'en prenne garde, Obrepere.

Tromper, surprendre, Agere cuniculis, Supplantare, Fraudare. Budaeus.

Tromper les creanciers, Creditorum spem destituere.

Tromper par emprunter, Fraudare mutuationibus.

Tromper les trompeurs, Configere cornicum oculos.

Qui trompe aucun par belles paroles, Pellax pellacis.

Qui ne trompe point, Fidelis animus.

Pourtant que je me suis laissé tromper à toy, Quia commisi vt defraudes me.

Je t'ay trompé de, etc. Te istam ob rem tetigi triginta minis.

Trompé et deceu, Captus et fraudatus, Deceptus, Circunuentus, Inductus, Ludificatus, Circunscriptus.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

tromper


TROMPER, v. act. TROMPERIE, s. f. TROMPEUR, EûSE, adj. s. m. et f. [Tron-pé, peri-e, peur, peû-ze: 1re lon. 2e é fer. au 1er, e muet au 2d, lon. au dern.] Tromper, 1°. User d'artifice pour induire en erreur. "Il trompe ses amis même; il vous trompera: il tromperait son père. — Et sans régime, tromper au jeu. — Être trompé: "Les plus fins y sont trompés. = Tromper, Décevoir, Abuser (Synon.) Le 1er signifie, induire malicieusement en erreur; le 2d, y engager par des moyens séduisans; le 3e, y plonger par un abus odieux de la faiblesse d'autrui. On vous trompe, en vous donant pour vrai ce qui est faux; pour bon ce qui est mauvais: on vous déçoit, en flatant vos goûts: on vous abûse, en captivant votre esprit. On trompe tout le monde et même plus habile que soi. On deçoit les gens, qui s'en raportent aux aparences, qui abondent dans leur sens, etc. On abuse les persones foibles, crédules, etc. Extr. des Syn. Fr. de M. l'Ab. Roubaud. = 2°. Fig. Faire quelque chôse contre l'atente ou l'espérance de quelqu'un. "Il a trompé mon atente, mes espérances. "On atendait beaucoup moins de lui: il a trompé tout le monde. = 3°. Plus figurément encôre, il se dit des chôses comme sujèt. "Sa maladie a trompé tous les Médecins. "L' aparence du beau tems m'a trompé. "L'air agité par les vents produit les orages, trompe les éforts de l'Homme, et le précipite au devant de la mort qu'il veut éviter. Thomas.
   Et tandis que les champs de tous les environs,
   Trompoient des possesseurs les voeux et l'espérance,
   Le Sien étoit pour lui la corne d' abondance.
       L'Ab. Reyre.
= Tromper sa douleur, sa peine, son ennui, etc. s'en distraire; l'apaiser, la charmer, me parait sur-tout une belle expression.
   Quelquefois pour tromper ma peine,
   Je m'en vais rêver dans la plaine.
       Volt.
"Elle me parlera de ma fille; je lui parlerai de la mienne; et, en contentant notre amour, nous tromperons, s'il se peut, notre douleur. L'Ab. REYRE. Ecole des Jeunes Demoiselles. = 4°. Se tromper, errer, s'abuser. "Vous vous trompez, cela n'est pas ainsi. "Il se trompe dans son calcul. "Je me suis trompé, quand j'ai dit que, etc. "Cet homme ne se trompe qu'à son profit (St. famil.) Il ne s'abûse que dans les chôses, où l'erreur peut tourner à son avantage. = * Bossuet fait régir à se tromper la prép. de et l'infinitif: "Ne vous trompez pas de croire que, etc. Ce régime est inusité. Je voudrais dire; ne vous trompez pas au point de croire, ou, jusqu'à croire que, etc. = Si je ne me trompe, formule et correctif usités, quand on n'est pas parfaitement assuré d'un fait, ou, quand on veut éviter le ton d'assurance et de présomption, en disant son avis. "Attale, le premier, si je ne me trompe, qui nomma pour héritier le peuple Romain. Rollin.
   TROMPERIE, Fraude, artifice employé pour tromper. "Tromperie visible, manifeste, insigne. "Il y a de la tromperie. = Avec le pronom possessif et au pluriel, il a le sens actif et se dit de celui, qui trompe. "Vous aurez à vous garantir de ses tromperies.
   TROMPEUR, EûSE, qui trompe. Il se dit des persones et des chôses; plus souvent des persones comme substantif et des chôses comme adjectif. "C'est un trompeur, une trompeûse. "Visage trompeur; mine, physionomie trompeûse. Discours trompeurs, promesses trompeûses. "Aparences trompeûses.
   Le bonheur nous expose à des dehors trompeurs,
   Mais c'est dans le malheur qu'on éprouve les coeurs.
       Dest. Le Dissipateur.
  Le plus adroit trompeur ne peut tromper long-tems.
      Palissot.
= Le Proverbe dit: À~ trompeur, trompeur et demi; un trompeur mérite de trouver un trompeur plus fin que lui.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

tromper

verbe tromper
2.  Échapper à l'attention de.
3.  Ne pas répondre à un espoir.

tromper (se)

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

tromper

äffen, beirren, betrügen, hintergehen, irreführen, täuschen, ehebrechen, zu täuschen, trügen, überlistendeceive, cheat, mislead, be unfaithful, be unfaithful to, disappoint, delude, hoodwink, fool, trick, commit adultery, beguile, err, go wrong, con, cuckold, mistakenbedriegen, misleiden, teleurstellen, ontgoochelen, tegenvallen, adulteren, echtbreken, opeendwaalspoorzetten, overspelplegen, ontsnappen (aan), verdrijven, beschamen, op een dwaalspoor zetten, voor de gek houdenאחז את העניים, בגד (פ'), גנב דעת, הוליך שולל, הונה (הפעיל), הטעה (הפעיל), הערים (הפעיל), הפיל בפח, השלה (הפעיל), התעה (הפעיל), זינה (פיעל), מעל באמון, סבב אותו בכחש, עבד עליו בעניים, צד דעתו של-, רימה (פיעל), שיקר (פיעל), תעתע (פיעל), בָּגַד, גָּנַב דַּעַת, הוֹלִיךְ שׁוֹלָל, הוֹנָה, הִטְעָה, הִפִּיל בַּפַּח, הִשְׁלָה, הִתְעָה, שִׁקֵּר, תִּעֲתֵעַbedrië, bedriegdecebre, enganyarbedrage, skuffe, narre, snydeelrevigi, erarigi, kokri, trompiengañar, equivocarse, faltar al cónyuge, embaírpettää, huijatamenipusvíkja, valda vonbrigðumingannare, imbrogliare, abbacinare, beffare, fuorviare, truffare, abbindolare, fottere, gabbarebedra, skuffe, snyte, lureenganar, burlar, desenganar-se, desiludir-se, embair, fraudar, iludir, induzir em erro, lograr, ludibriardezamăgi, deziluzionaзаблуждаться, дурачить, обманыватьlura, bedra, bedraga, göra besviken, narraaldatmak, kandırmak, yanıltmakيَخْدَعُ, يُضَلِّلُnapálit, obelstít, oklamatεξαπατώ, κοροϊδεύω, ξεγελώprevariti, zavaratiだます속이다oszukać, wygłupić sięใช้เล่ห์เหลี่ยม, หลอก, หลอกลวงđánh lừa, lừa dối, lừa gạt愚弄, 欺骗, 耍花招欺騙 (tʀɔ̃pe)
verbe transitif
1. donner une idée fausse de la réalité chercher à tromper qqn
2. être infidèle à la personne avec laquelle on vit tromper son mari
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tromper

[tʀɔ̃pe] vt
(= abuser) → to deceive
[+ conjoint] → to be unfaithful to, to cheat on >
[+ espoir, attente] → to disappoint
[+ vigilance, poursuivants] → to elude [tʀɔ̃pe] vpr/vi → to make a mistake, to be mistaken
Tout le monde peut se tromper → Anyone can make a mistake.
se tromper de voiture → to take the wrong car
se tromper de jour → to get the wrong day
vous vous êtes trompé de numéro → you've got the wrong number
se tromper de 3 cm → to be out by 3 cm
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