établir
établir
v.t. [ lat. stabilire, de stabilis, stable, de stare, se tenir debout ]s'établir
v.pr.ÉTABLIR
(é-ta-blir) v. a.HISTORIQUE
- XIe s. Naimes li dux puis establist la quarte [la quatrième troupe] [, Ch. de Rol. CCXVII]
- XIIe s. À bataille establie [, Ronc. p. 28]Tele leis volt li reis en sun regne establir [, Th. le mart. 57]
- XIIIe s. Puis en fut la pais si et faite et establie [, Berte, 11]À cest conseil [ils] se tiennent, ainsi fu establis [, ib. LXXV][Une chapelle] Que hermite jadis y orent establie [, ib. CIX]Sunt en terre establi li juge Por estre deffense et refuge à cel cui li monde forfet [, la Rose, 5483]Les cozes qui sont establies à Diu servir, si ne doivent en nule maniere estre mises hors de mains à cix [ceux] qui sont establi à fere le service nostre Segneur [BEAUMANOIR, XII, 47]Chi [ici] commence li quars capitres qui parole des procureurs et des establis pour autrui [ID., XII, 75]Le roy et le conte d'Anjou, qui puis fu roy de Cecile, furent establiz à garder l'ost par devers Babiloine [JOINV., 222]
- XIVe s. Le juge est comme droit animé et vivant et establi pour fais selon les lois et non pas selon son opinion [ORESME, Eth. 162]
- XVIe s. Avoir un but estably [MONT., I, 32]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. establir, stablir ; espagn. establecer ; ital. stabilire ; du latin fictif stabilescere, de stabilire, de stabilis, stable (voy. ce mot).
établir
Être bien établi à la cour, dans une maison, Y avoir beaucoup de crédit.
Bien établir sa fortune, son crédit, Leur donner des bases solides.
Établir sa réputation, La fonder, lui donner de la consistance. Sa réputation est trop bien établie pour que...
Il signifie quelquefois simplement Installer. Établir un camp sous les murs d'une ville. Ce marchand avait établi sa boutique en tel endroit. Ils s'établirent dans le poste que l'ennemi venait de quitter. L'armée s'établit dans une bonne position. Cette colonie est allée s'établir en tel endroit. On dit aussi Établir une manufacture, une imprimerie, un collège, etc., Il s'est établi plusieurs fabriques dans le voisinage de cette ville.
Établir une machine, La construire et la mettre en état de servir. On dit de même Établir un livre, un rapport, un budget.
Il signifie particulièrement, au figuré, Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable. Ce père a bien établi tous ses enfants. Établir quelqu'un dans un emploi, dans l'exercice d'un emploi. Un homme établi.
Établir une fille, La marier.
S'ÉTABLIR signifie particulièrement Fixer sa demeure, sa résidence en quelque lieu. Il est venu s'établir en France. Il s'est établi dans notre ville. Il s'est établi hôtelier, horloger dans tel quartier.
Il signifie encore particulièrement Se marier ou prendre un état. Il songe à s'établir.
Il signifie aussi figurément Gagner la faveur, la confiance. Se bien établir dans une ville, dans un milieu.
ÉTABLIR signifie également Instituer et s'applique alors tant aux Personnes qu'aux choses. Établir un gouvernement, une administration. Le gouvernement établi. Les lois établies. Établir un tribunal dans une ville. S'établir juge d'un différend.
Il se dit encore figurément, en parlant des Lois, des opinions, des doctrines et autres choses semblables, dont on est l'auteur, ou que l'on fait adopter, auxquelles on commence à donner cours. Établir de nouvelles opinions, de nouvelles maximes. De nouveaux usages, de nouvelles doctrines s'établirent. Ces locutions auront bien de la peine à s'établir dans l'usage, à s'établir. C'est une coutume, une opinion établie, un principe établi.
On a établi que... il est établi que..., C'est une coutume reçue que...
Il signifie en outre, figurément, Prouver, démontrer. Il a établi sa proposition par des raisonnements sans réplique. Il a établi son droit sur des pièces authentiques. Établir un compte, Le dresser avec pièces à l'appui.
Établir des principes, Poser des principes. Établir un fait, Exposer un fait avec ses preuves. On dit aussi Voilà un point bien établi.
établir
ÉTABLIR, v. act. ÉTABLISSEMENT, s. m. [Établi, bliceman: 1re é fer. 4e e muet au 2d.] Etablir, c'est 1°. Rendre stable, fixe: "établir sa demeure, ou s'établir en quelque lieu. "Il est bien établi dans cette maison, auprès de ce Prince: il y a beaucoup de crédit. — S'établir un empire, une espèce d'empire sur... acquérir de l'empire sur. — Remarquez que dans s'établir, le pron. se est tantôt à l'accusatif, s'établir (soi-même) dans un pays; tantôt au datif, s'établir (à soi-même) un empire merveilleux sur tous les esprits. = 2°. Mettre dans un état, dans un emploi avantageux. "Ce Père a établi tous ses enfans les uns dans la robe, les aûtres dans l'épée, etc. On dit qu'on établit une fille, pour dire qu'on la marie, mais hors de là, on ne dit point établir pour marier, et c'est un provenalisme que de dire, il est établi, pour dire qu'il est marié: s'établir, se marier. "Il s'est bien porté depuis lors: il est maintenant établi. MOURET, Médecin d'Aix en Provence. On dit à la vérité, cette fille est bien établie, elle est avantageusement mariée: mais on ne dit point absolument, elle n'est plus fille, elle est établie, pour dire qu'elle est mariée. = 3°. Fonder, doner comencement à quelque chôse. Établir une comunauté, une chambre de justice. — Établir des lois, des opinions, des maximes. Etablir un mot, une façon de parler. Voy. FONDER. = 4°. Régler: "On a établi, ou il est établi qu'on doit faire, etc. Dans la phrâse négative on met le subjonctif. "On n'a point établi, ou il n' est pas établi qu'on doive faire, etc. = 5°. Nomer, constituer. "On l'a établi, ou il a été établi juge de cette afaire. * Fontenelle lui fait régir la prép. pour. "Il ne se croyoit jamais acquité par toutes ces compensations, dont on s'établit soi-même pour juge. Je voudrais dire, en pareil câs, dont on s'établit juge soi-même, ou, mieux encôre à mon avis, dont on s'établit soi-même le juge. = 6°. Établir un fait, l'exposer. Établir une proposition, une question, son droit, etc. les prouver. "Il a établi sa proposition par des raisonemens convaincans. "Il a établi son droit sur des pièces authentiques.
*ÉTABLI, s'est dit aûtrefois pour renomé, estimé. "Atticus prit plaisir à les comettre ensemble (Brutus et Cicéron,) non pas pour les brouiller, mais pour doner à Brutus plus d'idée de Ciceron, si établi de ce côté là, (de l'éloquence) et pour les unir encôre plus. P. Rapin. Il est vieux en ce sens.
ÉTABLISSEMENT, a tantôt un sens actif; il se dit de l'action d'établir. "Il a réussi dans l'établissement de sa fortune; l'établissement d'une communauté; l'établissement d'un fait, d'une question, d'un droit, etc. tantôt un sens passif: il se dit de ce qui est établi. "Les Hôpitaux sont des établissements~ très-utiles. — Poste, état avantageux. "Il a un bel établissement. "On lui a trouvé un bon établissement. = Dans le style familier, on le dit au figuré de quelqu'un, qui s'est arrangé pour reposer ou pour dormir. "C'est ainsi que vous travaillez: — Monsieur... c'est que... le sommeil m'a surpris. — Il me semble pourtant que vous l'atendiez; car vous aviez formé un établissement bien comode. Th. d'éduc. "Madame, veut-elle une chaise? — Non je ne compte pas faire un long établissement ici. Ibid.
établir
établir (s')
établir
establish, ascertain, determine, lay down, quote, settle, start off, found, implement, fix, pitchביסס (פ' פעיל), העמיד (הפעיל), הקים (הפעיל), השתית (הפעיל), ייסד (פיעל), יישב (פיעל), יסד (פ'), קבע (פ'), שיכן (פיעל), בִּסֵּס, הֶעֱמִיד, הֵקִים, יִסֵּד, יָסַד, יִשֵּׁב, קָבַע, שִׁכֵּןvaststellen, vestigen, invoeren, opstellen, stichten, instellenestablecerherstellenκαθιερώνωassodare, fondareустанови建立etablereupprätta (etabliʀ)verbe transitif