fonder
fonder
v.t. [ lat. fundare ]se fonder
v.pr. (sur)fonder
Participe passé: fondé
Gérondif: fondant
Indicatif présent |
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je fonde |
tu fondes |
il/elle fonde |
nous fondons |
vous fondez |
ils/elles fondent |
FONDER
(fon-dé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Sainte iglise funda Deus, e il l'establi, E par sun propre sanc delivra e franchi [, Th. le mart. 79]Enracineit et fondeit en lei [dans la loi] par fermes racines [ST BERNARD, ms. p. 317, dans LACURNE]
- XIIIe s. La terre est Dieu [est de Dieu], et sa largesse ; Car desor la meir [la mer] [il] la fundait [fonda], Et desor flus l'apareillait [l'appareilla] [, Psaumes en vers, dans Liber psalm. p. 276]Fondé des ars [très instruit dans les sciences] [, Flore et Blanchefl. v. 208]Li cuers de fame est fondez Sus foible complexion [, Bibl. des chartes, 4e série, t. v, p. 33]En saint mont funda Dieux Jherusalem [, Psautier, f° 105]Une bele abaïe [ils] ont au païs fondée [, Berte, CXLII]Sachiez que de tous biens [qualités] [elle] est tant pleine et fondée [, ib. CXV]Poi s'en faut, toutes cozes qui vienent en plet sunt por le meffet de l'une des parties, si que toz nostre livres est fondés sur la venjance des meffès [BEAUMANOIR, XXX, 106]
- XIVe s. Et la tierce opinion est fondée sur ce que delettacion n'est pas fin [ORESME, Eth. 219]
- XVe s. Il est mendiant et non fondé [renté], sinon sur ses aumones [LOUIS XI, Nouv. II]
- XVIe s. Qui voudra donc qu'à aimer je me fonde, Il faut premier que l'amour on refonde [MAROT, II, 421]Qu'ils pensent bien à ce qu'ils disent : et il ne se fonderont point en raison tant frivole, et de fait la raison sur laquelle se fonde saint Augustin est très ferme [CALV., Instit. 246]Prendre le party le moins fondé en apparence [MONT., I, 132]Toute la masse [de chaume et de terre] commencea à prendre pied ferme [dans le Tibre] et à se fonder dedans l'eau [AMYOT, Public. 13]Vous autres qui estes bien fondez [riches en biens-fonds], donnez vos pensées au paroistre, et nous à l'estre seulement [D'AUB., Faen. I, 13]Elle proposa de faire un hospital fondé de bonnes rentes et revenus pour les soldats estropiez [CASTELNAU, 162]Des murailles profondement fondées dans terre, pour oster aux connins l'esperance d'en sortir par dessous les fondemens [O. DE SERRES, 403]Quand un manant meurt chargé de tant de debtes que personne ne se veut fonder son heritier, les eschevins commettent curateurs aus dits biens comme vacans [, Coust. génér. t. II, p. 939]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. fondar, fonzar ; espagn. fundar ; ital. fondare ; du latin fundare, de fundus, fond.
fonder
Fig., Un édifice fondé sur le sable, se dit d'une Entreprise, d'une organisation, d'un pouvoir, d'une fortune qui semble ne pas avoir de bases solides et devoir rapidement s'effondrer. L'empire d'Alexandre fut un édifice fondé sur le sable. On dit inversement Fondé sur le roc.
Par extension, Fonder une ville, Être le premier à bâtir une ville et à la peupler. Didon fonda Carthage. Cette ville a été fondée à telle époque. Par analogie, Fonder un empire, un royaume, un État, une république, une colonie, etc. Fonder un ordre religieux. Fonder une académie, une société. Il fonda des jeux annuels. Fonder une religion, une doctrine philosophique, un système. On le dit quelquefois des Choses, mais seulement au figuré. Cet ouvrage fonda la réputation de tel écrivain.
Il signifie par analogie Créer un établissement, une oeuvre louable, utile en les dotant des fonds nécessaires pour leur entretien. Fonder un hôpital, un collège. Fonder une messe, un service. Fonder un lit dans un hôpital. Fonder des prix dans une académie. Fonder une bourse dans un collège.
Il signifie encore figurément Prendre quelque chose comme preuve ou quelqu'un comme appui ou garant de ce que l'on dit, de ce que l'on pense, de ce que l'on croit. Voilà sur quoi il fonde son opinion, ses prétentions, sa réclamation. Cela est fondé en raison. Sur quoi fondez-vous une semblable conjecture, une telle supposition, de telles craintes? Les espérances que j'avais fondées sur lui. Il a fondé sa doctrine sur des faits. Cela est fondé sur l'analogie. Absolument, Sa demande est mal fondée. Vos reproches sont bien fondés. Ce sont des craintes mal fondées. L'espoir le mieux fondé.
Être fondé à croire, à dire, à faire quelque chose, Avoir de justes raisons, de justes motifs de croire, de dire quelque chose. N'étais-je pas fondé à croire que vous vouliez nous quitter?
SE FONDER SUR signifie S'appuyer sur quelque chose à propos de ce qu'on dit, de ce qu'on croit, de ce qu'on pense. Je me fonde sur ce que... Tout cela se fonde sur de faux bruits. Se fonder sur l'analogie. Se fonder sur un article de loi, sur un principe de droit. Une morale fondée sur l'intérêt personnel. Un attachement fondé sur l'estime.
fonder
Fonder, Fundare.
Fonder un college, Collegium instituere.
Fonder et instruire une Republique, Rempublicam aedificare.
¶ Je ne scay où ceux ci se fondent, Illi rationem opinionis suae viderint. B. ex Quintil.
Quand on fonde sur une lettre, ou une syllabe, pour cuider par là reprendre sa partie, Tendiculae literarum.
Fondé par dessous, Suffundatus.
Le jour que la ville fut fondée, Natalis vrbis.
¶ Qui est le mieux fondé, et a le plus apparent droict, Superior. B. ex Cic.
Je suis fondé en equité, AEquo et bono nitor. B.
Bons procez et bien fondez, Causae quae firmo iure solidoque nituntur. Bud.
La cause est fondée en plusieurs bons tiltres et enseignemens, Causa multis ac magnis authoritatibus nititur. Bud.
La cause est si mal fondée qu'il n'y a si petit advocat qui ne la gaigne, Causa tam infirma est vt gladio plumbeo confici possit.
Nostre partie adverse est fondée sur l'equité, AEquitas cum aduersario stat.
Divination est fondée en conjecture, Nititur in coniectura diuinatio.
fonder
FONDER, v. act. [Fondé, 1re lon. 2e é fer.] 1°. Au propre, poser les fondemens. "Fonder une maison sur le roc, sur le sâble, sur pilotis. — Fonder une ville, être le premier à la bâtir. Au figuré, fonder un Empire, un Royaume, un État; fonder un Ordre Religieux. = 2°. Doner un fonds sufisant pour un établissement. = Fonder, Établir, Instituer, Ériger, (Synon.) Fonder, c'est doner le nécessaire pour la subsistance: il exprime proprement des libéralités temporelles. "St. Louis a fondé les Quinze-vingt. Établir, c'est acorder une place et un lieu de résidence. Il a un raport particulier à l'autorité et au gouvernement civil. "Louis XIV a établi les filles de St. Cyr. Instituer, c'est créer et former les chôses. Il en désigne l'Auteur, ou celui, qui les a le premier imaginées. "St. Ignace de Loyola a institué les Jésuites. Ériger, c'est changer en mieux l'état des chôses: il ne s'emploie bien que pour les fiefs et les dignités. "Paris a été érigé en Archevêché sous Louis XIII. GIR. Synon. = 3°. Se fonder, régit sur ou en. "Il se fonde sur de bons ou de mauvais titres. "Toute son espérance se fonde en vous. "Se fonder en autorité, en exemple. = 4°. Être fondé régit à et l'infinitif. "Je suis fondé à demander des dédomagemens.
On dit, proverbialement, et en plaisantant. "Avant tout, il faut fonder la cuisine, établir de quoi vivre.
fonder
fonder (se)
fonder
begründen, fundieren, gründen, auf Grund setzenfound, establish, erect, ground, institute, form, buildstichten, vestigen, baseren, funderen, grondvesten, oprichten, baseren (op), baseren op, onderbouwenביסס (פ' פעיל), הקים (הפעיל), השתית (הפעיל), ייסד (פיעל), יסד (פ'), מיסד (פיעל), בִּסֵּס, הִשְׁתִּית, יִסֵּד, יָסַד, מִסֵּדfundaroprette, basere påfondifundar, instituir, motivar, poner en tierraperustaa, määrätä lentokieltoonmendasari, mendirikanbasare, fondere, fondaregrunnlegge, opprette, stifte, sette på bakkenustanowić, założyć, oprzećestabelecer, fundar, instalar, aterrissar, baseadofonda, întemeiagrunda, instifta, förbjuda att flygaθεμελιώνω, ιδρύω, προσγειώνωيَعْتَمِد عَلىzakládat se, Základnatemeljiti地面に置く(…에) 근거를 두다, 기본обосновыватьมีหลักฐานเพียงพอ, ฐานöğütmekdựa trên基于База基地 (fɔ̃de)verbe transitif
se marier et avoir des enfants
fonder
[fɔ̃de] vt [+ institution] → to foundfonder un foyer (= se marier) → to set up home
fonder qch sur [+ argumentation, logique] → to base sth on [fɔ̃de] vpr/vi
se fonder sur [personne] → to base o.s. on, to take as one's authority