serviteur
serviteur
n.m.serviteur
(sɛʀvitœʀ)nom masculin
SERVITEUR
(sèr-vi-teur) s. m.SYNONYME
- SERVITEUR, DOMESTIQUE. Ces deux mots sont synonymes pour le sens, et ne varient que pour l'emploi. Dans le style et le parler ordinaire on dit domestique et non pas serviteur : Mon domestique vous portera ma lettre ; j'ai un nouveau domestique, etc. Mais, hors de l'usage de la conversation et du style semblable à la conversation, on peut, si l'on veut, dire serviteur au lieu de domestique : Un fidèle serviteur ; le maître et ses serviteurs, etc.
HISTORIQUE
- XIe s. Deus fist l'imagine, pur sue amur, parler Al servitor ki serveit à l'alter [autel] [, Saint Alexis, XXXIV]
- XIIe s. Mais nus clerc [nous clercs], qui en sumes ministre e servitur [de la maison de Dieu] [, Th. le mart. 147]
- XIIIe s. Bien doi dire mon consire [avis], Dont sui pensaire ; Car servire et jausire [celui qui jouit] Sui et amaire [, Ms. de poés. franç. avant 1300, t. II, p. 901, dans LACURNE]Où sont li riche servitour Ki me servoient nuit et jor ? [GUI DE CAMBRAI, Barb. et Jos. p. 263]
- XIVe s. S'elles [femmes qui quittent leur pays pour entrer en service] fussent sans tache, elles fussent maistresses et non serviteresses [, Ménagier, II, 3]
- XVe s. Gouvernement fut en une maison, Où serviteurs ot en grande abondance [E. DESCH., Admin. de l'hostel du prince.]Quant ilz furent trestous dedans entrez, ils regarderent combien ilz povoient bien avoir perdu de lours gens, si trouverent qu'il leur en failloit bien encores cent chevaliers, sans les serviteurs [, Lancelot du lac, t. III, f° 141, dans LACURNE]Estoit capitaine dudit chasteau pour les Anglois Reynaud de St-Jean, escuyer gascon et serviteur du Captal de Buch [J. CHARTIER, Hist. de Charles VII, p. 222, dans LACURNE]
- XVIe s. Que les serviteurs se rendent serviables à leurs maistres, et diligens à leur complaire [CALV., Instit. 307]En ceste nuict le dieu d'amours resveille Ses serviteurs.... [MAROT, I, 353]Estant touts deux serviteurs [poursuivants] de la sœur du sieur de Foungueselles [MONT., I, 253]Parler tousjours d'un langage maestral à ses serviteurs [ID., III, 278]Amoureux qu'on appelle maintenant serviteurs [H. EST., Apol. d'Hérod. p. 64, dans LACURNE]Bon maistre, bon serviteur [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 102]À peine sera bon maistre qui n'a esté serviteur [ID., ib. p. 229]Sans la resistance que luy fit à la porte de Bussy un qui luy est aujourd'huy serviteur, il nous eust pris [, Sat. Mén. édit. LABITTE, p. 181]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, sierviteur ; provenç. servire, serveire, servidor ; espagn. servidor ; ital. servitore ; du lat. servitorem, de servire, servir. Le vieux franç. et le provenç. servire sont le nominatif (du latin servitor) ; et servitor, servidor sont le régime (du latin servitórem).
serviteur
C'est un grand serviteur de Dieu, C'est un homme d'une grande piété, d'une grande charité, uniquement occupé de la prière et des bonnes oeuvres.
SERVITEUR se dit particulièrement des Domestiques et ne s'emploie guère, dans le style ordinaire, qu'avec une épithète, ou dans certaines locutions. Bon serviteur. Fidèle serviteur. Les vieux serviteurs. Devoirs des serviteurs envers leurs maîtres. Maîtres et serviteurs, tous mangeaient à la même table. Le témoin devra déclarer s'il est parent, allié ou serviteur de l'une des parties. On se sert plus communément du mot Domestique; mais, en termes de l'Écriture et aussi dans le style soutenu, on emploie toujours le mot Serviteur. Heureux le serviteur que son maître trouvera veillant!
Il s'emploie encore, en termes de Civilité, pour marquer l'attachement, le dévouement. J'ai toujours été serviteur de votre père, de votre famille. Je suis votre ami et votre serviteur.
Votre serviteur, votre très humble et très obéissant serviteur, Formule de politesse dont on se servait pour finir les lettres et qui est aujourd'hui peu usitée.
Je suis votre serviteur ou, elliptiquement, Votre serviteur et Serviteur, Formule de civilité dont on se servait en saluant quelqu'un et qui est également peu usitée aujourd'hui.
Ironiquement et fam., Je suis votre serviteur, je suis son serviteur se dit à quelqu'un ou de quelqu'un pour marquer qu'on refuse ce qu'il demande ou ce qu'il propose, ou que l'on n'est point du même avis. Vous me demandez telle chose, je suis votre serviteur. On dit aussi, elliptiquement : Serviteur, Je n'en veux rien faire, je n'en ferai rien. Il réclame des excuses? Serviteur!
serviteur
Serviteur, Minister, Ministrator, Diaconus, Puer, Famulus.
Les serviteurs d'aucun, Paedagogia.
Serviteur franc et quitte de tout larrecin, et autres crimes, Noxis vel noxiis solutus minister.
Serviteur loyal, qui garde le prouffit de son maistre, Famulus bonae frugi.
Le serviteur qui sert au maistre valet d'une maison, Vicarius.
Serviteurs qui servent en la ville, Vrbani ministri.
Serviteurs ou valets de cuisiniers, Discipuli coquorum.
Serviteurs qui sont entour de leur maistre à ses repas, Circumpedes.
Un serviteur qui porte les armes apres son maistre, Armiger.
Serviteur qui va querir son maistre en la ville, Aduersitor, ex Plaut.
Un serviteur d'une maison des champs qui sert à toutes choses viles, Mediastinus.
Ce serviteur n'estoit nullement en la maison, Is omnino famulus in familia non erat.
Compagnie de serviteurs, Famulitium.
Avoir pour serviteur, In seruitiis habere.
Commander aux serviteurs, Edicere famulis,
Prendre les serviteurs d'aucun à la merci, pour sçavoir par leur bouche, et leur faire dire par force la verité, Quaestioni accipere seruos.
Les serviteurs domestiques du Roy, Aulicum famulitium, Bud.
serviteur
SERVITEUR, s. m. SERVITUDE, s. f. [1re ê ouv.] Serviteur, 1°. Domestique. Celui-ci se dit absolument. "Mon domestique, votre domestique: mais serviteur, dans le discours ordinaire, ne se dit qu'avec une épithète. "Bon, fidèle, vieux serviteur. Voy. VALET. Il ne se dit absolument qu'en style de pratique, et dans les Traductions de l'Écriture Sainte. = Grand Serviteur de Dieu: homme d'une grande piété. Bon serviteur du Roi; zélé et fidèle dans ce qui regarde son service. = 2°. En termes de civilité, fort ataché à: disposé à rendre service. "J'étois fort serviteur de votre maison, de votre famille. "Votre serviteur, votre três humble et três-obéissant serviteur: formules de complimens. = On dit, en st. proverbial: je suis votre serviteur, pour dire: je n'aprouve pas ce que vous dites, je n'en ferai rien.
Je louerai, si l'on veut, son train et sa dépense,
Son adresse à cheval, aux armes, à la danse;
Mais pour louer ses vers, je suis son serviteur.
MISANTR.
= On dit aussi, en ce sens; serviteur aux orgues. = Serviteur à, etc. Il n'est plus question de, etc. "Serviteur à la promenade. "Serviteur au nom de Jacob; il ne sera plus question que de M. de la Vallée. Mariv. = * Le peuple dit à un enfant: faites serviteur! les honètes gens disent: saluez!
SERVITUDE, 1°. Esclavage, captivité. "Mettre en servitude: tirer, délivrer de la servitude, ou de servitude. Sortir de servitude. = Figurément: "La servitude du démon, du péché, des passions. = Servitude, Esclavage (synon.) Le 2d se présente sous un aspect plus dur, plus éfrayant que le 1er. La servitude impose un joug; et l'esclavage, un joug de fer. L'esclavage est la plus dure des servitudes, etc. Extr. des Synonimes Franç. de M. l'Abé Roub. = 2°. Contrainte, assujétissement. "C'est une grande servitude d'être sujet à l'heure, à la cloche, etc. = 3°. En termes de Droit, assujétissement imposé sur un fonds, une maison; l'obligation de soufrir certaines incomodités, comme l'écoulement des eaux, le passage, une vûe, etc. "Imposer, racheter une servitude.