valet
valet
n.m. [ lat. pop. vassellitus, de vassus, serviteur, du gaul. ]VALET1
(va-lè ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des va-lè-z adroits ; valets rime avec traits, succès, paix, etc. ; dans quelques provinces on dit vâ-lè ; bien que fondée en raison, puisque l'orthographe primitive est vaslet, cette prononciation n'est pas admise par le bon usage) s. m.PROVERBES
- N'est pas valet qui se sert, se dit quand, dans une maison, dans un repas où il n'y a pas de domestique, chacun se sert soi-même.
- Tel maître, tel valet, les valets prennent les habitudes de leurs maîtres.
- Les bons maîtres font les bons valets, en traitant bien ses domestiques, on s'en fait bien servir.
- Il est comme le valet du diable, il fait plus qu'on ne lui commande, se dit d'un homme qui, par zèle ou par tout autre motif, fait plus qu'on ne lui dit. Je vous conjure de ne vous point pénétrer de déplaisir, et, pour m'expliquer plus élégamment, de n'être pas le valet du diable [MAINTENON, Lett. au D. de Noailles, 7 mars 1711]
SYNONYME
- VALET, LAQUAIS. Le mot de valet a un sens général qu'on applique à tous ceux qui servent. Celui de laquais a un sens particulier qui ne convient qu'à une sorte de domestique : il indique plutôt un homme de suite qu'un homme de service, GIRARD.
HISTORIQUE
- XIIe s. Et Liganors, uns vaslez [jeune guerrier] surcuidés [outrecuidant] [, Ronc. p. 65]Je sui vaslez, vous estes chevalier [, ib. p. 187]Guiteclins de Sassoigne, quant ce vint à son tans, De sa premiere fame ot deus vaslez enfans [, Sax. v]Respundi Saül [à David] : ne te poz à lui cupier, kar tu es vadlez, e il [Goliath] est un merveillus bers de sa bachelerie [, Rois, p. 65]Tele vie mena li sainz huem e suffri, N'a nul humme suz ciel nel mustra ne gehi [avoua], Fors à Brun sun vaslet, si cum dire l'oï, Qui ses haires lava et de ço le servi [, Th. le mart. 103]Le brief à l'apostolie [il] baille [à] un vaslet à pié [, ib. 124]
- XIIIe s. Ensi furent li message envoié en Alemaigne au roi Phelippe, avoec le vallet [le jeune prince] de Constantinoble [VILLEH., XLIII]C'est bien drois que chetis se claime Valez, quant il pert ce qu'il aime [, la Rose, 8306]Valez cortois et debonnaire, Qui vuet à ce metre sa cure, Gart que du tout ne s'aseüre En sa biauté, ne en sa forme [, ib. 8350]Valès [garçon] fu nés de la [rine] paiene, Et mescine [fille] ot la crestiene [, Fl. et Bl. 169]Après ce m'envoia querre par un vallet de sa chambre [JOINV., 281]Raoul, vallet à servir [DE LABORDE, Émaux, p. 533]
- XIVe s. Pour ce dit on, je l'ay oy dire pieça : Cilz qui n'a point d'argent, point de vallet si n'a [, Guesclin. 12960]Quant varlet presche à table et cheval paist en gué, Il est temps qu'on l'en oste, que assez y a esté [, Ménagier, II, 3]À maistre Guillaume Brisetout, verrier, et, depuis que fu parti, à ses vallés, pour verrer une des formes de la croisée [DE LABORDE, Émaux, p. 533]Se aucun apprentis [d'orfévre] se rachepte de son maistre, il ne pourra tenir ne lever forge, se il n'a servi son maistre, ou autre, de ramenant de huit ans comme apprentis ou comme vallet servant, gaaignant argent [ID., ib.]
- XVe s. Valet à prince, per à baron [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 103]Ilz estoient les varlès au diable : ilz faisoient plus que commandement, Chron. normande, ch. 49 [VIRIVILLE, ]Ne suis en volenté encore de me contenter de Charles [qui fut depuis Charles le téméraire], mais luy monstreray que je suis son pere, et que je le pourrai bien faire un petit vallet [G. CHASTELLAIN, Chronique, IV, 47]Aux varlets de Johanne d'Eyck, Jean van Eyck paintre, pour don par monseigneur à eulx fait, quand mondit seigneur a esté en son hostel veoir certain ouvraige faict par ledit Johannes [DE LABORDE, Émaux, p. 533]Je congnois le maistre au valet [VILLON, Ball.]Jacquemart print le baston de sa faulx, appellé le varlet [DU CANGE, valeti.]
- XVIe s. Un bon valet dit à son maistre : après servir convient repaistre [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 164]Par la richesse on satisfaict le service d'un valet, la diligence d'un courrier.... [MONT., II, 64]Pour mieux façonner un valet de chien, on le doit prendre le plus jeune que l'on peut, comme de dix à douze ans [CHARLES IX, Chasse roy. XIX.]Valet anciennement s'adaptoit fort souvent à titre d'honneur près des roys ; car non seulement on disoit valets de chambre ou garde robe, mais aussi valets trenchants et d'escurie ; et maintenant le mot de valet se donne dans nos familles à ceux qui entre nos serviteurs sont de moindre condition [PASQUIER, Rech. VIII, p. 663, dans LACURNE]Vous vintes faire le bon valet à cette dame [la saluer] [SULLY, Mém. t. III, p. 19]Cheval fait et valet à faire [COTGRAVE, ]De grand maistre hardi valet [ID., ]Nous souffrons peines telles, Soustenans des plus grands les injustes querelles, Valets de tyrannie [D'AUB., Tragiques, éd. LALANNE, p. 96]
ÉTYMOLOGIE
- Berry et Basse-Normandie, vâlet, domestique de ferme ; bourguig. vaulô ; wallon, valet, garçon qui n'est pas marié, vârlet, domestique ; génev. terme d'amitié qu'on donne aux petits garçons : viens, mon valet, que je t'embrasse ; provenç. vaslet, vaylet, vallet ; diminutif du bas-lat. vassus, vassal (voy. ce mot). Dans quelques provinces, les bergères disent à leur chien : viens, mon valet.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. VALET. Ajoutez :
VALET2
(va-lè) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Angl. wad, paquet, bourre, valet de canon, d'après JAL, qui cite vadeau, lequel dans l'anc. français avait le sens de tampon, et qui a été, par assimilation, altéré en valet.
valet
Valet de chambre, Domestique attaché plus particulièrement au service de la personne de son maître. Valet de chambre du roi. Il vient de renvoyer son valet de chambre.
Valet de pied, Homme de livrée.
Maître valet, Celui qui, dans une terre ou dans une ferme, a autorité sur les autres valets.
Valet de bourreau, Celui qui aide le bourreau.
Fam., Je suis votre valet, je suis son valet se dit quand on refuse de faire ou de croire quelque chose. Il est vieux.
Figurément et péjorativement, Être un plat valet, se conduire en plat valet, Avoir des habitudes, des moeurs serviles. Âme de valet, Âme basse.
Valet de comédie, Valet adroit et propre à l'intrigue, qu'on voit figurer dans beaucoup de comédies. Cet acteur joue les valets, remplit l'emploi des valets, fait les rôles de valets.
Prov., Tel maître, tel valet, Les valets prennent les habitudes de leurs maîtres.
VALET était aussi la dénomination de Ceux qui tenaient certains offices inférieurs dans la maison du roi et dans celles des princes. Valet de garde-robe. Valet de chiens. Valet de limiers, de lévriers.
En termes de jeu de Cartes, il se dit d'une Carte sur laquelle est peinte la figure d'un page ou valet, et qui existe dans chacune des quatre couleurs d'un jeu. Valet de coeur, de carreau, de pique, de trèfle.
En termes de Menuiserie, il se dit d'un Instrument de fer coudé qui sert à fixer le bois qu'on travaille.
valèt
VALèT, s. m. [Valè: 2e è moy.] Domestique, Serviteur. "Bon ou méchant Valèt. "Valèt de chambre, de pied, de chiens, d' écurie, d'étable. = Maître-valèt, celui qui, dans une terre ou une ferme, a autorité sur les aûtres Valèts, ou qui dans une fabrique dirige l'ouvrage, et comande les Ouvriers. = Valèt, Laquais (synon.) Le premier a un sens général, qu'on aplique à tous ceux qui servent; le second a un sens particulier, qui ne convient qu'à une sorte de Domestiques. Le premier désigne proprement un homme de service, et le second un homme de suite. "Il est plus honorable d'avoir un Laquais, que d'avoir un Valèt; et l'on dit que le Laquais ne déroge point à la noblesse, au lieu que le Valèt de chambre y déroge, quoique la qualité et l'ofice de celui-ci soient au-dessus de l'aûtre. = Les Princes et les gens de basse condition n'ont point de Laquais; mais les premiers ont des Valets de pied, qui en font la fonction, et qui en portoient autrefois le nom; et les seconds ont des Valèts de labeur. GIR. Synon. = Au pluriel, il se dit de toute sorte de Domestiques.
Et tel homme à la Cour, où l'on voit tant d'adresse,
Fait tous les jours tomber son maître en ses filets,
Qui tombe le premier dans ceux de ses valets.
Le Flateur.
= Valèt, Serviteur. En termes de civilité et de compliment, on dit: je suis votre serviteur. Je suis votre valèt ne se dit qu'en riant, pour dire qu'on refûse de croire ou de dire quelque chôse. On dit aussi, en ce sens, je suis votre serviteur. = En style proverbial. Faire le bon valèt, le complaisant, l'empressé. Valèt de carreau, misérable. Recevoir quelqu'un comme un valèt de carreau; três-mal; avec le dernier mépris. — Avoir une âme de valèt, une âme bâsse.
Et, pour vous parler vrai, je trouve plus sensé
Un homme sans projet, dans sa terre fixé,
Qui n'est ni complaisant, ni valet de persone,
Que tous ces gens brillans, qu'on mange, qu'on fripone.
Le Méchant.
— Valèt à louer, Domestique qui n'a plus de Maître. Fig. st. famil. Homme qui a perdu son emploi et qui en cherche un aûtre. Voy. DIABLE, MAîTRE. = Valèt se dit encôre d'un poids qui pend derrière une porte, pour qu'elle se ferme sans qu'on y touche; d'un instrument de fer qui sert à tenir le bois sur l'établi d'un Menuisier; et d'une petite pièce de bois, attachée derrière un miroir de toilette pour le soutenir.
valet
jack, knave, valet, squire, manservantboer, bediende, knecht, schildknaap, sluitstang [deur]Bauer, Diener, Knechtβαλέςvaleteвалетfante [carte], garzone, morsetto da banco, servo, valletto代客Komorník (valɛ)nom masculin