cours

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cours

n.m. [ lat. cursus, de currere, courir ]
1. Mouvement continu d'une masse liquide ; parcours qu'elle suit : Le cours du Rhône est rapide. Dévier le cours d'une rivière.
2. Suite de faits s'enchaînant sur une certaine durée ; suite, évolution de qqch dans le temps : Cet événement a changé le cours de la guerre déroulement développement elle se poursuit ; évolution
3. Ensemble de leçons données par un professeur et formant un enseignement ; chacune de ces leçons : Il s'est inscrit à un cours de dessin. Le professeur ne fera pas cours demain ne donnera pas sa leçon ; classe heure, leçon
4. Division correspondant à un degré d'enseignement ; appellation de certains établissements d'enseignement privés : Cours préparatoire, élémentaire, moyen. Elle a quitté le lycée pour un cours privé.
5. Ouvrage traitant d'une discipline : Il a publié un cours de droit manuel, traité
6. Prix, taux auxquels se négocient des valeurs, des marchandises : Le cours du cacao a chuté cote
7. Grande avenue servant de promenade.
8. Mouvement réel ou apparent des astres : Le cours du Soleil.
Au cours de,
pendant la durée de : Je l'ai vu plusieurs fois au cours de l'année durant
Au long cours,
sur de longues distances en haute mer : Navigation au long cours côtier ; par opp. à cabotage
Avoir cours,
avoir une valeur légale, en parlant d'une monnaie ; être en usage, reconnu, admis, en parlant de qqch : Ces pièces n'ont plus cours. Ces pratiques n'ont plus cours de nos jours.
Cours d'eau,
ruisseau, fleuve ou rivière.
Donner ou laisser libre cours à,
laisser s'exprimer sans aucune retenue : Donner libre cours à sa fantaisie.
En cours,
en train de se dérouler, de se réaliser : Les travaux de rénovation sont en cours. Je m'occupe des affaires en cours.
En cours de route,
pendant le trajet, le voyage.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

COURS

(kour ; quelques personnes prononcent l's, disant kours', ce qui est mauvais ; l's ne se lie pas : kou-r éternel des astres ; cependant quelques personnes lient cette s : le kour-z éternel) s. m.
Action de courir, cheminement, progrès, au propre et au figuré.
Que d'un cours si rapide La victoire vous ait ramené dans l'Aulide [RAC., Iphig. I, 2]
C'est pour vous qu'on l'a vu, vainqueur de tant de princes, D'un cours impétueux traverser nos provinces [ID., Alex. II, 1]
Un entretien dont le cours m'importune [ID., Bérén. I, 3]
Et pour trancher le cours de leurs dissensions [CORN., D. Sanche, I, 2]
Pour rompre le cours à toutes les dépenses [MOL., le Bourg. V, 2]
Il faut, dis-je, pour rompre à toute chose cours.... [ID., l'Étour. I, 9]
Il a arrêté le cours d'une corruption publique [PASC., Prov. 8]
La violence et la vérité ne peuvent rien l'une sur l'autre.... La violence n'a qu'un cours borné par l'ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu'elle attaque [ID., ib. 12]
Quand ce grand Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses desseins, rien n'en arrête le cours [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Hé quoi ! votre courroux n'a-t-il pas eu son cours ? [RAC., Andr. I, 4]
J'ai cru que votre amour allait finir son cours [ID., Bérén. V, 7]
De mes inimitiés le cours est achevé [ID., Andr. I, 1]
Des exemples qui arrêtent le cours de l'iniquité [FÉN., Tél. XI]
Toutes ses passions reprirent leurs cours [ID., ib. XVI]
Interrompre le cours d'une chose, l'arrêter, l'empêcher.
Les plaisirs dont jamais le moindre remords n'a interrompu le cours [PASC., Prov. 4]
C'est ce qui nous apprend parfaitement la dépendance perpétuelle où nous sommes de Dieu, puisque, s'il en interrompt tant soit peu le cours, la sécheresse survient nécessairement [ID., Lettre à Mme Périer, 5 nov. 1648]
De combien de soupirs interrompant le cours, Ai-je évité vos yeux que je cherchais toujours ! [RAC., Brit. III, 7]
Je te vis.... Toujours de ma fureur interrompre le cours [ID., Andr. I, 1]
Mais un trouble importun vient, depuis quelques jours, De mes prospérités interrompre le cours [ID., Ath. II, 5]
Terme de marine. Voyage de long cours, par opposition au cabotage qui se fait sans presque quitter la côte, tandis qu'on s'en éloigne tous les jours dans le voyage de long cours.
On est généralement plus longtemps à se rendre de Dunkerque à Cette que de Nantes à Terre-Neuve ; mais, quelle que soit la durée du voyage, le premier est nommé cabotage ou grand cabotage, et l'autre long cours [LEGOARANT, ]
Les deux souris s'embarquent dans un vaisseau qui allait faire un voyage de long cours [FÉN., XIX, 57]
Capitaine au long cours, celui qui commande les navires qui font le long cours. Terme de filature. L'allée et la venue de la navette, dans les fabriques de soie.
Mouvement réel ou apparent des astres.
Que puisses-tu, grand soleil de nos jours, Faire sans fin le même cours ! [MALH., III, 4]
Je n'entends point le cours du ciel ni des planètes [RÉGNIER, Sat. III]
L'astre qui commence son cours [RAC., Hymne.]
Son char vide [du soleil] faisait son cours ordinaire [FÉN., Tél. II]
Mouvement d'écoulement, et aussi étendue que parcourt le fleuve, etc. Cette rivière a un cours rapide. Les rivières ne sont guère navigables que dans la dernière moitié de leur cours.
Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile [LA FONT., Fabl. VIII, 23]
Les bateaux qui suivent le cours d'une rivière [DESC., Monde, 10]
Les paroles de Mentor étaient semblables à ces paroles enchantées qui calment la mer irritée, font taire les vents et les flots, et suspendent le cours des fleuves [FÉN., Tél. X]
Le commerce est comme certaines sources ; si vous voulez détourner leur cours, vous les faites tarir [ID., ib. III]
Sur un ruisseau rapide Vers la France entraîné, Il s'assied l'œil humide Et le front incliné ; Dans ces champs qu'il regrette, Il sait qu'en peu de jours, Ces flots que rien n'arrête Promèneront leur cours [BÉRANG., Exilé.]
Un cours d'eau, un ruisseau, une rivière. Les grands cours d'eau qui traversent l'Amérique méridionale. Donner cours à l'eau, lui procurer de l'écoulement. Donner cours à ses larmes, les laisser couler.
De ses premiers sanglots laissez passer le cours [RAC., Bérén. III, 2]
Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes ; à nos sanglots donnons un libre cours [ID., Esth. 5]
Fig. Donner cours à ses transports, à sa fureur.
Et laisse-moi, de grâce, attendant Émilie, Donner un libre cours à ma mélancolie [CORN., Cinna, III, 2]
Je veux pour donner cours à mon ardente haine.... [RAC., Théb. IV, 1]
Nos habitudes ouvrent nos organes et donnent aux esprits un cours facile et prompt [VAUVENARGUES, Pénétration.]
Prendre son cours, se dit d'une eau qui prend sa pente. Et fig. avoir origine.
Et de là prend son cours mon déplaisir secret [CORN., Cid, I, 2]
La source d'où la grâce a pris son cours [BOSSUET, Dév. 1]
Laisser passer le cours, attendre qu'une eau soit écoulée ; et fig. attendre que quelque chose ait cessé.
Ulysse.... De ce premier torrent laissa passer le cours [RAC., Iphig. I, 1]
Par comparaison avec le cours d'un fleuve, on dit le cours d'une chaîne de montagnes.
L'idée qu'il avait d'établir le véritable cours de la ligne des montagnes qui commence à la mer Noire, va parallèlement au Danube jusqu'au mont St-Gothard et continue jusqu'à la Méditerranée [FONTEN., Marsigli.]
Par analogie. Le cours du sang. Il faut que cette humeur ait son cours.
Je voudrais que du ciel le barbare secours De mon sang dans mon cœur eût arrêté le cours [VOLT., Zaïre, III, 3]
Cours de ventre, diarrhée.
Développement, enchaînement. Le cours des saisons, des événements.
Je lui prête mon bras sans engager mon âme ; Je m'abandonne au cours de sa félicité, Tandis que tous mes vœux sont pour la liberté [CORN., Sertor. III, 2]
Les choses quelquefois prennent un autre cours [ID., Nicom. IV, 5]
.... Mon sang rompt le cours du mal que j'avais fait [ID., ib. V, 10]
J'observe comme vous cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller prenant un autre cours [MOL., Mis. I, 1]
Ils ne peuvent prévoir le cours que prendra l'avenir [BOSSUET, Hist. III, 7]
Ce serait à moi qu'il se faudrait prendre du cours qu'ont pris vos deux lettres [ID., Lett. quiét. 141]
Il n'y a qu'à laisser aller les choses leur cours naturel [MASS., Car. F. conf.]
Il suit le cours des révolutions humaines [ID., ib. Voc.]
Laissant au hasard le cours des siècles et des saisons [ID., Av. Noël.]
Vous ne sauriez.... Conter vos malheurs sans conter mon histoire ; Et lorsque, ce matin, j'en écoutais le cours, Mon cœur vous répondait tous vos mêmes discours [RAC., Mithr. II, 6]
Désormais que ma muse, aussi bien que mes jours, Touche de son déclin l'inévitable cours [LA FONT., Poésies mêlées, LXIX.]
Quand on est au cours des plus grandes affaires, rarement tombe-t-on dans certaines petitesses [VAUVENARGUES, Sujétion de l'esprit.]
Durée. La nuit est au milieu de son cours. Le cours de notre existence. Dans le cours de la guerre.
J'en romprai bien le cours [de sa vie] [CORN., Hor. III, 6]
Dans le cours d'une seule journée Je suis Héraclius, Léonce et Martian [ID., Héracl. V, 6]
Mais enfin ce héros, sujet au cours des ans, A trop longtemps vaincu pour vaincre encor longtemps [ID., Sertor. II, 1]
Tout est vain en l'homme si nous regardons le cours de sa vie mortelle [BOSSUET, Duch. d'Orl.]
Puisqu'à l'âge de 99 ans j'ai assez vécu pour connaître les hommes, et que j'ai vu pendant ce cours toute sorte de personnes [LA BRUY., Théophr. Av. propos.]
Dans le cours d'environ trente ans, Marivaux donna sur la scène française et sur la scène italienne environ trente pièces, qu'il partagea à peu près également entre les deux théâtres [D'ALEMB., Éloges, Marivaux.]
Cours de la lune, le temps qui s'écoule depuis le premier quartier jusqu'à la pleine lune. On dit qu'une maladie a son cours quand elle passe inévitablement par certaines périodes.
Je pense qu'il fallait que le mal eût son cours [RÉGNIER, Sat. XII]
Il faut que le reste [du mal] ait son cours, et nous comptons sur trois semaines [SÉV., 245]
Enseignement suivi sur une matière. Suivre un cours de chimie, d'algèbre, de littérature.
Apprenez, ma fille ; faites votre cours [de médecine] [ID., 387]
Outre les leçons publiques, M. Chirac faisait chez lui des cours particuliers [FONTEN., Chirac]
Traité spécial sur un enseignement. Ce professeur a publié un cours de philosophie. Études universitaires. Ce jeune homme a fini ses cours. Ancien terme de jurisprudence. Recueil de lois, de canons. Cours civil. Cours canonique.
Circulation, crédit. Cette monnaie n'a plus cours. Donner cours forcé aux billets, obliger de les recevoir comme argent.
Une monnaie de cuivre qui avait cours il y a deux mille ans [MONTESQ., Lett. pers. 142]
Semblable à une monnaie qui n'a point de cours [LA BRUY., I]
Par extension, se dit des écrits ou idées qui ont circulation et crédit.
Plusieurs copies qui eurent cours par la ville [HAMILT., Gramm. 11]
Ces ouvrages [de parti] ont cela de particulier qu'ils ne méritent ni le cours prodigieux qu'ils ont pendant un certain temps, ni le profond oubli où ils tombent [LA BRUY., I]
Les choses qui ont cours [qui sont usuelles] [ID., XIII]
Un ouvrage qui n'ait nul cours [nulle vogue] [ID., XII]
Jusqu'à ce qu'ils aient vu le cours que l'ouvrage aura dans le monde [ID., I]
Les erreurs qui ont aujourd'hui cours dans le monde [MASS., Myst. Visit.]
Il m'apprend un jargon qui a cours dans l'Europe [VOLT., Amabed, 1]
En général la satire a peu de cours dans les grandes villes [J. J. ROUSS., Hél. II, 9]
Donner cours à une monnaie, à un papier ; et, par extension, donner cours à un bruit, à une opinion.
Le commerce de tant de peuples divers, autrefois étrangers les uns aux autres, et depuis réunis sous la domination romaine, a été un des principaux moyens dont la Providence se soit servie pour donner cours à l'Évangile [BOSSUET, Hist. III, 1]
Les manières polies donnent cours au mérite [LA BRUY., V]
10° Terme de commerce. Valeur sur le marché. Acheter des marchandises au cours de la place ou du marché.
Rien n'eut cours ni crédit [LA FONT., Fabl. VII, 14]
Fig.
C'est le cours du marché des affaires humaines [RÉGNIER, Sat. XI]
La vertu.... Se transforme aux humeurs, suit le cours du marché [ID., Sat. V]
11° Terme de bourse. Le cours est ouvert. Le cours du change, de la rente, des obligations. Les cours sont élevés, les fonds sont en hausse.
Puisque le change, dans son cours, éprouve nécessairement des hausses et des baisses alternatives, il est évident que les marchands, tour à tour, donneront tantôt une plus grande somme pour une plus petite, tantôt une plus petite pour une plus grande [CONDILLAC, Comm. gouv. I, 17]
Cours moyen, cours également distant du plus haut et du plus bas de la bourse courante Acheter de la rente au cours moyen.
12° L'étendue d'une chose en longueur. Une tapisserie de dix mètres de cours.
13° Terme d'architecture. Cours de plinthe, plinthe de pierre ou de plâtre continuée dans les murs de face, à l'effet de marquer la continuation des étages. Cours de pannes, réunion de toutes les pannes pour faire la longueur du comble. Cours d'assise, rang continu de pierres dans une bâtisse.
14° Lieu agréable qui est un rendez-vous pour se promener à certaines heures à cheval ou en voiture, et qui est ordinairement en dehors de la ville. Au XVIIe siècle, le cours du mardi gras se tenait au bout du faubourg St-Antoine.
Hyde-Park, comme on sait, est le cours de Londres [HAMILT., Gramm. 7]
Il se promène avec des femmes à la plaine ou au cours [LA BRUY., VII]
En revenant à Paris, nous trouvâmes au cours presque toutes les filles de qualité à marier [SAINT-SIMON, 28, 72]
Nom de promenades publiques dans des villes.
15° Terme de liturgie. Cours ecclésiastique, heures canoniales ou bréviaire.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    [Il] Descent à pied, alet i est plein curs [, Ch. de Rol. CCII]
  • XIIe s.
    El curs del tens e del termine Qui est, qui vient et qui sera [BENOÎT, II, 1023]
    Cum li fluies [fleuve] remfle suvent E creist pur la mer dusqu'en som Par les curs de la luneison [ID., II, 3022]
  • XIIIe s.
    Des douze signes par coi li solaus fait son cours [ALEBRANT, f° 1]
    Des testamens ont hui ces deux ordres [les moines mendiants] le cours ; Et si s'en entremetent par commun entre-cours ; Testamens, sepultures leur font si grant secours, Que de quanque il leur fault treuvent ilec recours [J. DE MEUNG, Test. 906]
    Le cours de nostre vie humaine [ID., Tr. 96]
    Gardez-vous del trot ou del cors [, Fabl. et contes anc. t. II, p. 186]
  • XIVe s.
    Elle [la monnaie] n'a pas son pris ne son cours par nature, mes par la loi et par ordenance humaine [ORESME, Eth. 152]
    Et le sors d'ingremanche [nécromancie] scet-elle bien user, Et le cours des esteles scet-elle regarder [, Baud. de Seb. XII, 730]
  • XVe s.
    Je savoie bien que encore au temps à venir sera cette haute et noble histoire en grand cours, et y prendront tous nobles et vaillans hommes plaisance et exemple de bien faire [FROISS., II, III, 1]
    Et au corps ils avoient le cours du ventre dont ils mouroient sans remede [ID., II, III, 83]
    L'escuyer anglois qui venoit là le cours [en courant] pour lui aider, n'y put venir à temps [ID., II, II, 85]
    Il faut que les choses aient leur cours [ID., II, II, 142]
    Mais il convient que je l'endure, Puisque c'est le cours de nature [CH. D'ORL., Ball. 98]
    .... tant d'ordure y a cours [à la cour] Qu'eureus est cils qui ne la poursuit mie [E. DESCH, ]
    Douleur advenant à ceux qui suivent la cour. à vostre mort [vous] courez plus que le cours ; Trop me merveil comment vie vous dure [ID., Vie dissipée.]
    Pour congnoistre selon les espaces des charpenteries, à veoir le cours des tois par un descours seulement, quans milliers de clou et de latte et de tieulle il aura sur un toit [ID., Poésies mss. f° 394, dans LACURNE]
    Escoliers qui vuellent estre licentiés en medecine doivent oïr en la dicte science par cinquante six mois ou par six ans à ordinaire et à cours, non comptées les vacations d'entre Saint Pere et la Sainte Crois [, Ord. des rois de Fr. t. II, p. 70]
  • XVIe s.
    Diane en l'onde il vaudroit mieux trouver Ou voir Meduze, ou au cours s'esprouver Avecques Atalante.... [DU BELLAY, VII, 26, verso.]
    Mettre en traficque la raison, et donner aux loix cours de marchandise [MONT., I, 118]
    J'avois achevé mon cours [mes études] [ID., I, 196]
    On laisse ce vain cours à son auctorité [ID., II, 80]
    Leur monnoye de fer n'avait point de cours aux autres villes de la Grece [AMYOT, Lyc. 14]
    Aucunes rivieres ne furent destournées de leurs cours [ID., Fab. 6]
    La roideur du cours de la riviere [ID., Tim. 42]
    Ne pouvant demeurer oisif sans rien faire avec un si bon nombre de galeres, il s'en alla en cours, où il prit quelques isles [ID., Lysand. 15]
    Il envoia quelques galleres et fustes en la mer pour descouvrir ; ceux-là n'eurent pas fait grand cours qu'ils rencontrerent Uluzali [D'AUB., Hist. II, 202]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguig. cor de ventre ; provenç. cors ; esp. curso ; ital. corso ; du latin cursus, de currere (voy. COURIR).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • COURS. Ajoutez : - REM. J. J. Rousseau écrit couper cours au lieu de couper court, qui est la véritable orthographe.
    Un avis très important et propre à couper cours au mal qu'on aura pu prévenir, [J. J. ROUSS., Lett. au prince de Wirtemberg, 10 nov. 1763]
    Ce n'est pas couper le cours, c'est couper court, c'est-à-dire couper très court.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

cours

COURS. n. m. Flux, mouvement de quelque chose de liquide.

Il se dit particulièrement de l'Eau des fleuves, des rivières et des ruisseaux. Cours rapide. Cours lent. Cours impétueux. Arrêter, empêcher, retarder, détourner le cours d'un fleuve, d'un ruisseau. Descendre, remonter le cours d'un fleuve. Son cours est insensible. Donner cours à l'eau.

Il se dit aussi de l'Étendue que parcourt en longueur un fleuve, une rivière, un ruisseau, etc. Cette rivière est navigable dans la plus grande partie de son cours. Le cours de ce fleuve est long de plus de quatre cents lieues.

Il se dit aussi, par extension, des Rivières et des fleuves eux-mêmes. Les grands cours d'eau qui traversent l'Amérique du Nord. Les pluies continuelles ont fait déborder tous les cours d'eau.

Fig., Donner un libre cours à ses larmes, Les laisser couler, ne plus faire d'effort pour les retenir. Donner un libre cours à ses transports, à sa fureur, à sa couleur, etc., S'y abandonner, ne plus les contenir.

Il se dit encore du Mouvement réel ou apparent du soleil et des autres astres. Le cours du soleil, de la lune. Le cours des astres. L'astronomie traite du cours des astres. Le cours apparent du soleil est d'orient en occident.

Il se dit figurément de la Direction, de la marche que prennent certaines choses, ou qu'on leur donne. Nous verrons quel cours prendra cette affaire. Arrêter, retarder le cours d'une entreprise, d'un procès. Suspendre le cours de la justice. Ses idées prirent un nouveau cours. Tout a repris son cours habituel. Le cours des saisons. Le cours des événements.

Il signifie également Durée. Pendant le cours des dix années qui viennent de s'écouler. Pendant le cours de la journée. La mort interrompit le cours d'une si belle vie. Le cours de ses années. Pendant tout le cours de son règne. Dans le cours de sa maladie. Au cours de son exposé.

En termes de Marine, Voyage au long cours, Grand voyage sur mer, longue traversée, par opposition à Cabotage. Capitaine au long cours, Capitaine marchand qui fait des voyages de long cours.

Il signifie encore Suite, enchaînement. Poursuivre le cours de ses victoires. Terminer le cours de ses études. Ouvrage en cours de publication.

En termes d'Architecture, Cours d'assise, Rang continu de pierres de même hauteur, posées de niveau dans toute la longueur d'un mur.

Il se dit particulièrement d'une Suite de leçons sur une matière quelconque. Cours de chimie, de physique, d'anatomie, de chirurgie, de philosophie, d'histoire, etc. Ouvrir un cours. Professer un cours. Cours public. Cours privés. L'ouverture d'un cours. Suivre les cours du Collège de France.

Il se dit également des Traités qui renferment une suite de leçons sur quelque science. Ce professeur a publié un cours de philosophie. Il a fait imprimer son cours. Cours complet. Cours abrégé.

Il se dit pareillement de l'Étude de quelques sciences, qui exigent que l'on suive un ou plusieurs cours. Faire son cours de droit, de médecine. Le cours de droit dure trois ans. Ce jeune homme a fini ses cours.

Il se dit encore pour Vogue, crédit. Cette mode a eu cours pendant quelque temps. Donner cours à une opinion, à un bruit.

Il se dit dans un sens analogue, en parlant de la Monnaie. Monnaie de cours. Cette monnaie a cours, n'a plus de cours. La somme a été payée en pièces d'or et d'argent, le tout bon et ayant cours. Donner cours à la monnaie étrangère.

Fig., Cette locution, ce mot, etc., n'a cours que parmi le peuple, qu'en province, Ils ne sont d'usage que parmi le peuple, qu'en province.

En termes de Commerce et de Finance, il se dit du Prix auquel sont négociées, sur certaines places, à certains jours, des marchandises ou des valeurs. Acheter des marchandises, des effets au cours du marché, au cours du jour, ou absolument au cours. Le cours du change, de la rente, des effets publics.

Cours de la Bourse, Relevé officiel des prix auxquels ont été faites les opérations de Bourse d'une journée, le prix le plus haut, le plus bas et le prix moyen.

Cours forcé, Mesure par laquelle un gouvernement oblige à prendre comme espèces réelles les valeurs en papier qu'il émet ou fait émettre par des banques privilégiées.

Il désigne encore une Promenade publique, située dans la ville ou à proximité, ordinairement plantée d'arbres, et qui s'étend plus en longueur qu'en largeur. Le Cours la Reine. Ils se sont rencontrés sur le cours. Il y avait beaucoup de monde sur le cours

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

cours

Cours, m. Ores est l'action de celuy qui court, Cursus, Cursura, Plaut. Bacchid. Varro lib. 2. de re rust. c. 7. In cursu aut currendo cita agitatio. l'Italien, Corso. Ores est le lieu où l'on fait course à jeux de prix, soit hommes, femmes ou chevaux, et autres bestes. Curriculum. Horat. lib. 1. Carm. od. 1. L'Italien, Il Corso. L'Espagnol, La Carrera, y el lugar donde corren. Et ores est le train et la tire et passage de quelque chose, ou de continuelle et perpetuelle suite, comme le cours du soleil et de la lune, des astres, des cieux, des ans, du temps. Cursus solis, etc. ou de brief temps, comme le cours de la vie de l'homme, vitae aetatisque. Plaut. Sticho. et Mercatore. Cicero de Senectute. Et ores pour traffique, transport, et debite de la marchandise, comme la marchandise n'a plus de cours. Repressum ac interclusum est commercium emendorum ac vendendorum mercimoniorum facultas oppressa est. Ce qu'on dit aussi Entrecours qui signifie le mutuel apport de marchandises d'une province à autre. Vltrocitroque mercium comportatio, commercium. Mot familier et usité és traites de pays, confederations, et trefves marchandes d'entre deux princes souverains. Il se prend aussi pour le progrez depuis les premiers elements jusques au sommet d'une science. Selon ce on dit, Le cours de Theologie, des Loix, de Medecine, de Philosophie. Et semble que cette signification soit prinse de la course de ceux qui partants de la barriere, courent sans soy reposer jusques au lieu où est le prix auquel ils pretendent. En outre il se prend pour le nombre et assortissement des livres reglez et ordonnez à faire tel cours de science et discipline. Ainsi le Legiste dit avoir achepté un Cours civil, quand il a achepté les Institutes, Pandectes, Code, Authentiques et Feudes, et un Cours canon au semblable. Il se prend en apres pour l'expedition de particuliers ou plus generale, qui se fait par mer avec vaisseaux de guerre, pour courre et faire butin sur les infideles et autres ennemis. Selon ce on dit, Il est allé en cours avec trois ou quatre galeres, ou fustes, ou galeotes, ou brigantins, fregates ou roberges armées. Car les vaisseaux de rame sont proprement dits Courir, d'autant que sans mercy de vent ils ne laissent pas d'aller, ce que ceux qui ne sont que voiliers sans plus, ne font pas, et si bien on dit aussi, des vaisseaux ronds, qu'ils ont couru fortune, cette signification ne tend pas à la dessusdite, comme aussi ne prejudicie pas à ladite proprieté du mot, ce que les pillards et escumeurs de mer en ces mers de Ponant, vont en cours (dont ils ont le nom de Coursaires) avec vaisseaux seulement voiliers. Selon cette signification doibt estre entendu le tiltre du livre de Consolat, quand il dit, De tots los cas que avenghem en cosa de mar, Sean obligacions maritimes de vexels de mar, Asseguraments, Naufragis, De git, o altres qualquers fets maritins, mercantivols, o fets de armada per anar en cors. Et de toda armada que s'faça par mar, etc. Cours en cette signification peut estre dit de ce, que comme ceux qui veulent courir s'allegissent du plus qu'ils peuvent, pour plus isnellement courir: ainsi les Coursaires allans en cours, ne chargent que de vitailles et artillerie leurs navires, pour estre plus lestes. Dequoy est yssu le Proverbe, De Corsaire à Corsaire n'y pend que barriques rompuës, ou bien de ce qu'en vogant à outrance d'avirons, et ainsi courans sur l'eau ils sursaillent ceux qu'ils veulent destrousser, voyez Assault.

Cours aussi se prend pour trait de temps, comme, Sa maladie aura long cours, Illius morbus diu vigebit. Cours en-outre est piratage et escumerie sur mer, c. Volerie et larcin, dont procede le mot si odieux de Corsaire, Piratica, comme, Les Fustes ont desanchré et desmaré pour aller en cours, Biremes ad piraticam soluerunt.

Le cours, ou le tour du ciel du soleil, Circuitus solis orbium.

Le cours et mouvement des estoilles, Meatus syderum.

Le cours de Nilus, Flumen Nili.

Le cours du proces principal est arresté par les incidens, Aqua principis controuersiae haesit obiter in obicibus. B.

Arrester son cours, Cursum reprimere.

Le cours de la riviere, Fluminis decursus.

La riviere a prins ou fait nouveau cours, Flumen alueum mutauit.

Destourner le cours ou le reu de la fontaine, Auertere fontem vel flumen.

Euphrates fait son cours vers Occident, Euphrates cursum ad occasum solis agit. vel, Decurrit ad occasum solis.

Le cours et espace de la vie, Curriculum siue cursus vitae.

Le cours de la vie qu'on a parachevé, Decursum spatium aetatis.

¶ Le poisson dont se prenoit la teinture de pourpre avoit le cours, Purpura vigebat eo tempore.

Arrester le cours de sa liberalité, Cursum beneuolentiae sustinere.

Le cours où nous avons employé nostre labeur, Curriculum industriae nostrae.

Entre-tenir tousjours le cours commencé, Cursum tenere.

Changeant son cours et chemin, Mutata velificatione.

Achever le cours, Cursum conficere.

¶ Il sçait le cours du marché, Scit vti foro. B.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

cours


COURS, s. m. [On prononce l's.] 1°. Flux, mouvement de quelque chôse de liquide. Le cours d'une rivière: il faut que les eaux aient leur cours. Doner cours à l'eau. Arrêter, empêcher, retarder, couper, rompre le cours. Prendre son cours. "La rivière a pris son cours par le côté droit du vallon. — Figurément, Arrêter, retarder le cours d'un procès, d'une afaire. "Qui que ce soit, qui lui ait doné cours, (à cette nouvelle) il faut que vous m'avouiez que c'est la plus méchante et la plus dangereûse persone du monde. Voit. "Les hommes font les hérésies: les femmes leur donent cours. D' Avr. = 2°. Au Figuré, aussi, progrès. Le cours de ses victoires, de son bonheur, de ses malheurs. Le cours du mal, des erreurs, etc. Couper cours à la faction, aux erreurs qui se glissent: "Sera-t-il en votre pouvoir de couper cours à des maux, dont vous aurez été les auteurs? Bourd. — * L'Ab. Prévot dit: Couper le cours: "Lorsqu'on eut coupé le cours à l' avarice de Tristan d'Atayde. C'est couper cours, qu'il falait dire. C'est ainsi que le dit l'Acad.
   3°. Cours, se dit de l'étude que l' on fait de suite en toutes les parties d'une science. Cours de Théologie; de Philosophie; de Belles-Lettres; de Physique expérimentale; de Chimie, etc. = 4°. Il se dit encôre des chôses qui sont en vogue. Livre, qui a cours; monoie qui a cours; mode, étofe qui a cours, qui n' a plus de cours. — Le cours du marché, de la place, le prix auquel les denrées se vendent. = 5°. L'étendue, sans avoir égard à la hauteur. Tapisserie de six aûnes de cours. = 6°. Promenoir. Le petit cours, le grand cours. — * On dit souvent en Provence, demeurer sur le Cours, se promener sur le cours. C'est, au cours qu'il faut dire.
   Rem. S'il faut en croire Ménage, on dit indiféremment le cours, ou la course d'une rivière. Il cite pour exemple ces vers de Ronsard;
   Bien que la course de Sarte,
   Qui ton Maine fait valoir,
   En serpentant ne s'écarte
   Du cours de mon petit loir.
Ronsard n'est pas aujourd'hui une autorité à citer; et dailleurs, si course d'une rivière peut se dire en Poésie, il n'est pas bon en prôse. — Malherbe a dit aussi:
   Et même ces canaux ont leur course plus belle,
   Depuis qu'elle est ici.
* Racine a dit, la course, pour le cours des plaisirs.
   Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs..
   Ou si quelque chagrin en interrompt la course,
   Tout l'univers soigneux de les entretenir,
   S'empresse à l'éfacer de votre souvenir.
       Britannicus.
Sans la contrainte de la rime, le Poète aurait dit, en interrompt le cours. — * Le Traducteur du Voyage d'Anson dit, au contraire, cours, pour course ou route. "Après cet accident, nous continuames notre cours vers le Sud. M. Targe dit aussi, que le Prince Charles continua son cours jusqu'aux Isles occidentales de l'Écosse. C'est un anglicisme, et la traduction trop littérale du mot anglais course. — On dit pourtant, voyage de long cours: mais on ne dit pas cours pour voyage.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

cours

nom masculin cours
2.  Taux d'un titre en Bourse.
3.  Avenue longue et large.

cours

nom masculin cours
1.  Ouvrage didactique.
2.  Enseignement donné.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

cours

Kurs, Kursus, Ablauf, Kolleg, Lehrbetrieb, Lehrgang, Schulunterricht, Sprachkurs, Unterricht, lesen, Vortragcourse, class, school, price, rate, tuition, lecturekoers, cursus, college, leergang, route, tracé, traject, (geld)omloop, (ver)loop, cursusboek, les, lesboek, marktprijs, roulatie, stroming, stroom, voortgang, gang, loop, lezingהליך (ז), סמינר (ז), קורס (ז), שיעור (ז), קוּרְסcurso, conferencia, rumboaliranμάθημα, διάλεξη, σειρά μαθημάτωνandamento, categoria, corso, lezione, rottaплёс, русло, курс, лекцияدَوْرَة تَعْلِيميَّة, مُحَاضَرَةٌkurz, přednáškaforelæsning, kurskurssi, luentopredavanje, smjerコース, 講義강의, 과정forelesning, kurskurs, wykładcurso, palestraföreläsning, kursการบรรยาย, หลักสูตรders, kursbài giảng, lộ trình航向, 讲课курс課程 (kuʀ)
nom masculin
1. enseignement donné par un professeur avoir suivre des cours d'anglais donner des cours particuliers de piano
2. pendant Il a fait cinq voyages au cours de l'année.
3. qui se passe en ce moment Le film est en cours. l'année en cours La maison est en cours de rénovation.
4. eau en mouvement remonter le cours d'un fleuve
un fleuve, une rivière, un ruisseau
5. être utilisé, exister Ces billets ont encore cours. Ces pratiques n'ont plus cours.
6. prix d'une chose, valeur d'une monnaie le cours du dollar
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cours

[kuʀ] nm
(= leçon) → class
un cours d'espagnol → a Spanish class
le cours d'anglais → the English class
Le professeur d'anglais l'a surpris en train de faire ses maths pendant son cours → The English teacher caught him doing his maths during his class.
des cours particuliers → private lessons
(= série de leçons) → course
un cours intensif → a crash course
(= cheminement) → course
(= écoulement) → flow
(= avenue) → walk
le cours Marigny → the cours Marigny
(COMMERCE, BOURSE) [action, dollar, devise] → rate
(autres locutions) donner libre cours à → to give free expression to; [+ imagination] → to give free rein to
avoir cours [monnaie] → to be legal tender (fig) → to be current; (à l'école) → to have a class; (à l'université) → to have a lecture
en cours [année] → current; [travaux] → in progress
en cours de route → on the way
au cours de → in the course of, during
Il a été réveillé trois fois au cours de la nuit → He was woken up three times during the night.
cours d'eau nmwaterway
cours du change nmexchange rate
cours du soir nmnight school
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005