accabler

accabler

v.t. [ de l'anc. fr. dialect. caable, catapulte, gr. katabolê ]
1. (de) Imposer à qqn une chose pénible, difficile à supporter : Accabler la population d'impôts écraser, surcharger abreuver
2. Prouver la culpabilité de : Ce témoignage l'accable accuser
3. Peser sur qqn : La chaleur nous accablait écraser abattre, consterner, terrasser ; soulager
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

accabler


Participe passé: accablé
Gérondif: accablant

Indicatif présent
j'accable
tu accables
il/elle accable
nous accablons
vous accablez
ils/elles accablent
Passé simple
j'accablai
tu accablas
il/elle accabla
nous accablâmes
vous accablâtes
ils/elles accablèrent
Imparfait
j'accablais
tu accablais
il/elle accablait
nous accablions
vous accabliez
ils/elles accablaient
Futur
j'accablerai
tu accableras
il/elle accablera
nous accablerons
vous accablerez
ils/elles accableront
Conditionnel présent
j'accablerais
tu accablerais
il/elle accablerait
nous accablerions
vous accableriez
ils/elles accableraient
Subjonctif imparfait
j'accablasse
tu accablasses
il/elle accablât
nous accablassions
vous accablassiez
ils/elles accablassent
Subjonctif présent
j'accable
tu accables
il/elle accable
nous accablions
vous accabliez
ils/elles accablent
Impératif
accable (tu)
accablons (nous)
accablez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais accablé
tu avais accablé
il/elle avait accablé
nous avions accablé
vous aviez accablé
ils/elles avaient accablé
Futur antérieur
j'aurai accablé
tu auras accablé
il/elle aura accablé
nous aurons accablé
vous aurez accablé
ils/elles auront accablé
Passé composé
j'ai accablé
tu as accablé
il/elle a accablé
nous avons accablé
vous avez accablé
ils/elles ont accablé
Conditionnel passé
j'aurais accablé
tu aurais accablé
il/elle aurait accablé
nous aurions accablé
vous auriez accablé
ils/elles auraient accablé
Passé antérieur
j'eus accablé
tu eus accablé
il/elle eut accablé
nous eûmes accablé
vous eûtes accablé
ils/elles eurent accablé
Subjonctif passé
j'aie accablé
tu aies accablé
il/elle ait accablé
nous ayons accablé
vous ayez accablé
ils/elles aient accablé
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse accablé
tu eusses accablé
il/elle eût accablé
nous eussions accablé
vous eussiez accablé
ils/elles eussent accablé
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

ACCABLER

(a-ka-blé) v. a.
Faire succomber sous. Accabler de coups de poing. Être accablé sous un fardeau. Ce fardeau énorme vous accable, quelque fort que vous soyez. Le poids des entreprises qu'il a commencées l'accable. Ses dettes finiront par l'accabler. Il fut accablé par la chute d'un rocher.
J'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers [CORN., Cid, IV, 2]
Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits, Et la gloire du trône accable les sujets [ID., Prol. de la Toison d'or, 1]
Sous tant de morts, sous Troie, il fallait l'accabler [RAC., Andr. I, 1]
Vaincre, ruiner, faire succomber. Il a été accablé par le nombre des ennemis. Ce désastre les accabla. Accabler un innocent. Ce dernier témoignage l'accabla. Accabler l'ennemi. Ainsi tout m'accable à la fois. Il a accablé ses adversaires de tant d'arguments. Je suis assez puni ; ne m'accablez pas.
Rome.... ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et la maîtresse [RAC., Bér. II, 2]
C'en est fait, le cruel n'a plus rien qui l'arrête ; Le coup qu'on m'a prédit va tomber sur ma tête ; Il vous accablera vous-même à votre tour [RACINE, Brit. V, 7]
Fuyons tous deux, fuyons un spectacle funeste, Qui de notre constance accablerait le reste [ID., Bér. III, 1]
Assez et trop longtemps mon amitié t'accable [ID., Andr. III, 1]
Quand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes [ID., Bérén. IV, 5]
....mon cœur, respectant la vertu, N'accable pas encore un rival abattu [ID., Alex. III, 1]
Ami, n'accable pas un malheureux qui t'aime [ID., Andr I, 1]
Ne rougissez-vous pas d'accabler ma misère ? [VOLT., Orphel. IV, 4]
Est-il donc permis de se mettre si aisément au hasard de la violer, cette justice qu'on ne connaît pas, et qui peut être toute pour une partie adverse que l'on accable ? [BOURD., Pensées, t. II, p. 260]
Tout cela formera contre lui un témoignage qui l'accablera et qui ne lui laissera nulle excuse pour se justifier [ID., ib. p. 431]
Fig. Il est accablé de maladies. Un si grand malheur m'accable. Je suis si accablé de douleur que.... On l'accable d'injures, d'outrages. Accabler quelqu'un de questions. Depuis qu'il est en place, ses connaissances l'accablent de sollicitations.
Le sommeil l'accablait Le combat qu'elle [la vertu] soutient au dedans contre tant de tentations qui accablent la nature humaine [BOSSUET, Reine d'Angleterre.]
L'ambition, l'amour, le dépit, tout m'accable [VOLT., Brut. II, 1]
Et plus vous la pouvez accabler d'infamie [CORN., Nic. III, 4]
Le poids de mes habitudes m'accable, la multitude et la grièveté de mes offenses m'effraye [BOURD., Pensées, t. II, p. 159]
S'il pouvait apprendre que son fils ne sait imiter ni sa patience ni son courage, cette nouvelle l'accablerait de honte, et lui serait plus rude que tous les malheurs qu'il souffre depuis si longtemps [FÉN., Tél. II]
La mort de M. de Guise dont je suis accablée [SÉV., 73]
Absolument.
Cette nouvelle accable [ID., 147]
Être à charge.
Et sans doute elle attend le moment favorable Pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable [RAC., Bér. I, 3]
Je me suis laissé accabler de visites [SÉV., 463]
Un homme de ce caractère nous accabla pendant deux heures de lui, de son mérite [MONTESQ., Lett. pers. 50]
Charger en bonne part. Accabler de biens, de louanges, de politesses.
Ceux au contraire que la fortune, aveugle, sans choix et sans discernement, a comme accablés de ses bienfaits, en jouissent avec orgueil et sans modération [LA BRUY., 11]
Il me comble d'honneurs, il m'accable de biens [CORN., Cinna, III, 3]
Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ; Je t'en avais comblé, je t'en veux accabler [ID., Cinna, V, 3]
Je sais ce que je dois au souverain bonheur Dont me comble et m'accable un tel excès d'honneur [ID., Mort de P. IV, 5]
Madame, achevez donc de m'accabler de joie [ID., Perth. III, 3]
Absolument. Vous m'accablez, vous êtes trop bon, trop poli, etc.
S'accabler, v. réfl. Il ne faut pas s'accabler de travail.
Ne vous accablez pas d'inutiles douleurs [RAC., Alex. IV, 2]

SYNONYME

  • ACCABLER, OPPRIMER, OPPRESSER. Accabler exprime l'idée la plus générale ; il veut dire simple ment faire succomber sous le poids ; il se prend en bonne et en mauvaise part : accabler de chagrin, accabler de bienfaits. Les Romains accablèrent les Carthaginois. Opprimer ne se prend qu'en mauvaise part : le fort opprime le faible ; un roi opprime ses sujets ; un tyran domestique opprime sa femme et ses enfants. Oppresser n'indique qu'une action physique : une respiration gênée est oppressée ; oppressé par la douleur. De ce côté, oppresser redevient équivalent à accabler, sauf que oppresser indique plutôt la gêne de la suffocation, et accabler l'anéantissement des forces. C'est l'usage seul qui a introduit une différence entre opprimer et oppresser ; car ils sont de même origine, si bien que l'oppresseur est non pas celui qui oppresse, mais celui qui opprime.

HISTORIQUE

  • XVe s.
    Raoulin vint au suppliant, l'achabla et tira à terre [DU CANGE, cabulus.]
  • XVIe s.
    Des arbres qui aient suffisante force pour soutenir la vigne sans s'accabler eux-mesmes [O. DE SERRES, 192]
    Le comble de la galerie tumba sur les garsons qui estoient demourés dessous, et les accabla tous [AMYOT, Cimon, 29]

ÉTYMOLOGIE

  • À et ancien français caabler. DU CANGE, au mot cité, rapporte ceci : De abattre à terre, que l'on appelle caable ; ce qui est traduit en latin : De prostratione ad terram quod quadablum (ou cadabalum) dicitur. Caabler ou chaabler veut donc dire renverser, et il vient du bas-latin cadabalum ou chadabula, en vieux français, chaable qui signifie une machine de guerre (voy. CHABLIS).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

accabler

ACCABLER. v. tr. Faire succomber sous un poids. Il fut accablé sous les ruines. On dit à peu près dans le même sens Être accablé par le nombre, par la multitude des ennemis, Ne pouvoir résister au nombre, à la multitude des ennemis.

Il signifie par extension Surcharger en excédant les forces. Il portait un fardeau qui l'accablait, dont il était accablé.

Il se dit figurément de la plupart des Choses considérées comme un poids lourd à porter. Le travail, les affaires l'accablent. Il ne faut pas s'accabler de travail. Je suis accablé de fatigue. Ne vous laissez point accabler par la douleur, par la tristesse. Il est accablé de dettes, de misère. Il est accablé de cette nouvelle. Il a l'air accablé. Il est accablé de visites. Le sommeil l'accable. Il m'accable de questions.

Accabler quelqu'un de reproches, d'injures, Lui faire de grands reproches, lui dire beaucoup d'injures.

Accabler quelqu'un de biens, de grâces, de bienfaits, de présents, Le combler outre mesure de biens, de grâces, etc. Il l'avait comblé de bienfaits, il voulut l'en accabler. On dit dans un sens analogue Accabler quelqu'un de caresses, de louanges, de politesses, etc.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

accabler

Accabler, actif. acut. C'est affouler aucun de coups pesans, l'aterrer à force de pesanteur, et de charger sur luy, Opprimere aliquem, Obruere.

Accablé, m. acut. Obrutus, Oppressus.

Accablée, f. penac. Obruta, Oppressa.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

accabler


ACCABLER ou ACABLER, v. a. [Akablé, et non pas akâblé, puisque l' a est bref; mais devant l'e muet il est long: il acâble, et il est bon de l'écrire. Voy. ACCABLANT.] Il est plus usité au figuré qu'au propre; et au passif qu' a l'actif, pour le sens propre. "La maison est tombée, et les a tous acablés. "Ils ont été acablés sous les ruines. "Ils furent acablés par le nombre, par la multitude des ennemis. — Il est beau au figuré; à l'actif: le travail, les affaires l'accablent; au passif, il est acablé de dettes, de misère, de visites; au réciproque, ne vous acablez pas de travail; avec le v. se laisser: "Il se laisse accabler au mal, à la douleur, à la tristesse. Il régit dans cette occasion la prép. à, non par lui-même, mais à cause du v. se laisser. Hors de là, il régit l'ablatif. Accabler quelqu'un de reproches, d'injures, l'acabler de graces, de bienfaits.
   Je t'ai comblé de biens; je t'en veux acabler.
       Corn.
"Je suis acablé de sommeil, d'affaires.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

accabler

verbe accabler
2.  Faire peser une charge sur quelqu'un.
3.  Assaillir quelqu'un de paroles.
4.  Humilier quelqu'un.
5.  Peser physiquement sur quelqu'un.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

accabler

überhäufen, belastenoverbelasten, overladen, ontmoedigen, overladen (met), overstelpen (met), terneerslaan, overstelpen, verpletterenoverwhelm, assail, bear down on, prostrate, overburden, overload, burdenדיכא (פיעל), הכביד (הפעיל), העמיס (הפעיל), דִּכֵּאtroŝarĝitúlterhelabarrotar, sobrecarregaraddossare, schiacciare, sopraffare (akɑble)
verbe transitif
faire supporter qqch de pénible accabler qqn de travail être accablé de fatigue
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accabler

[akɑble] vt
[témoignage, constat] → to condemn, to damn
[soucis, souffrances, chaleur] → to overwhelm, to overcome
accabler qn de qch, accabler qn d'injures → to heap abuse on sb, to shower abuse on sb
accabler qn de travail → to overburden sb with work
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005