penser

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penser

v.i. [ du bas lat. pensare, peser ]
1. Former des idées dans son esprit : « Je pense, donc je suis » [Descartes]. Il pense tout haut raisonner, réfléchir
2. Avoir une certaine opinion : Sur ce point, je ne pense pas comme toi.
Remarque: Ne pas confondre avec panser.
v.t.
1. Avoir pour opinion : Elle n'ose pas dire ce qu'elle pense. Que pensez-vous de ce projet de loi ?
2. Avoir la conviction que ; croire : L'entraîneur pense que l'équipe est capable de gagner considérer, estimer imaginer
3. Avoir l'intention de : Il pense présenter sa démission avant la fin du mois envisager, projeter
4. Concevoir, imaginer en fonction d'une fin déterminée : Il a pensé cette émission pour les adolescents élaborer
v.t. ind. (à)
1. Évoquer par la pensée ; se représenter : Je pense à ce que je vais bien pouvoir lui dire réfléchir songer à
2. Se souvenir de ; ne pas oublier : As-tu pensé à écrire ton adresse au dos de l'enveloppe ? omettre
3. Concevoir la possibilité de qqch : Je n'avais jamais pensé à une telle éventualité envisager évoquer, imaginer
Faire penser à,
évoquer par une ressemblance ; rappeler : Il me fait penser à notre père. Cette histoire me fait penser à un livre que j'ai lu récemment.
Sans penser à mal,
sans mauvaise intention : Je le lui ai dit sans penser à mal.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

penser


Participe passé: pensé
Gérondif: pensant

Indicatif présent
je pense
tu penses
il/elle pense
nous pensons
vous pensez
ils/elles pensent
Passé simple
je pensai
tu pensas
il/elle pensa
nous pensâmes
vous pensâtes
ils/elles pensèrent
Imparfait
je pensais
tu pensais
il/elle pensait
nous pensions
vous pensiez
ils/elles pensaient
Futur
je penserai
tu penseras
il/elle pensera
nous penserons
vous penserez
ils/elles penseront
Conditionnel présent
je penserais
tu penserais
il/elle penserait
nous penserions
vous penseriez
ils/elles penseraient
Subjonctif imparfait
je pensasse
tu pensasses
il/elle pensât
nous pensassions
vous pensassiez
ils/elles pensassent
Subjonctif présent
je pense
tu penses
il/elle pense
nous pensions
vous pensiez
ils/elles pensent
Impératif
pense (tu)
pensons (nous)
pensez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais pensé
tu avais pensé
il/elle avait pensé
nous avions pensé
vous aviez pensé
ils/elles avaient pensé
Futur antérieur
j'aurai pensé
tu auras pensé
il/elle aura pensé
nous aurons pensé
vous aurez pensé
ils/elles auront pensé
Passé composé
j'ai pensé
tu as pensé
il/elle a pensé
nous avons pensé
vous avez pensé
ils/elles ont pensé
Conditionnel passé
j'aurais pensé
tu aurais pensé
il/elle aurait pensé
nous aurions pensé
vous auriez pensé
ils/elles auraient pensé
Passé antérieur
j'eus pensé
tu eus pensé
il/elle eut pensé
nous eûmes pensé
vous eûtes pensé
ils/elles eurent pensé
Subjonctif passé
j'aie pensé
tu aies pensé
il/elle ait pensé
nous ayons pensé
vous ayez pensé
ils/elles aient pensé
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse pensé
tu eusses pensé
il/elle eût pensé
nous eussions pensé
vous eussiez pensé
ils/elles eussent pensé
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

PENSER1

(pan-sé) v. a.
Trouver en réfléchissant, imaginer, combiner (ce qui est le sens le plus voisin du latin pensare, peser, méditer). J'ai pensé une chose qui vous tirera d'affaire.
Entendre vos raisons, qui se rapportent fort à celles qu'on a déjà pensées [SÉV., 17 mai 1680]
Ne puis-je pas penser après eux [Horace et Boileau] une chose vraie, et que d'autres encore penseront après moi ? [LA BRUY., I]
Celui qui taille des colonnes, ou qui élève un côté d'un bâtiment, n'est qu'un maçon ; mais celui qui a pensé tout l'édifice, et qui en a toutes les proportions dans sa tête, est le seul architecte [FÉN., Télémaque, XXII]
S'imaginer.
Pensez la joie qu'auront nos femmes [VAUGEL., Q. C. 301]
Quant au surplus, je le laisse à penser [LA FONT., Rich.]
Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis [ID., Fabl. I, 9]
Des circonstances que vous n'aviez pas même pensées [MASS., Carême, Pardon des offenses.]
Avoir dans l'esprit.
Enfin, que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ? [SÉV., 11 mai 1680]
La liberté qu'on se donne de penser tout ce qu'on veut [en fait de religion], fait qu'on croit respirer un air nouveau [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Ils croiraient s'abaisser dans leurs vers monstrueux, S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux [BOILEAU, Art p. I]
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! [RAC., Brit. v, 1]
Il est beau d'écrire ce qu'on pense ; c'est le privilége de l'homme ; dans toute notre Italie on n'écrit que ce qu'on ne pense pas ; ceux qui habitent la patrie des Césars et des Antonins n'osent avoir une idée sans la permission d'un jacobin [VOLT., Cand. 25]
On ne dit pas tout ce qu'on pense, et on ne crie pas tout ce qu'on dit [C. DELAV., D. Juan, III, 7]
Dans le style philosophique. Penser une chose, en faire une pensée, une idée.
Je pense les choses telles qu'elles sont, et elles se trouvent conformes à ma pensée, car elles sont comme je les pense [BOSSUET, Connaiss. IV, 8]
Les âmes des hommes que l'Eternel créa par sa seconde idée après avoir pensé les anges [CHATEAUB., Natch. liv. IV]
Dans un style élevé et hardi, penser des pensées, entretenir certaines pensées.
Nous savons qu'elle [la reine régente] a toujours imité Dieu, dont elle porte sur le front le caractère ; elle a toujours pensé des pensées de paix [BOSSUET, 1er sermon, Démons, 3]
Croire, juger. Je pense mes raisons meilleures que les vôtres. Je ne sais qu'en penser. Il est difficile d'en penser du bien. Je n'en pense ni bien ni mal.
Car, soit que je vous pense ingrate ou secourable [RÉGNIER, Élég. I]
Nous apprendrons ce que nous devons penser de nos afflictions [MASS., Avent, Afflict.]
Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ? [J. J. ROUSS., Hél. IV, 11]
Ne pas savoir que penser d'une personne, d'une chose, ne pas pouvoir s'en former une opinion.
Il y en a un assez grand nombre qui ne savent qu'en penser et qui décideraient volontiers la question à croix ou pile [DIDER., Pens. phil. 22]
À ce que je pense, suivant mon idée.
V. n. Exercer son esprit en combinant des idées.
....Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences [LA FONT., Fabl. XII, 23]
Ils [les compilateurs] ne pensent point : ils disent ce que les auteurs ont pensé [LA BRUY., I]
Quiconque a le loisir de penser, ne voit rien de mieux à faire que d'être vertueux [FONTEN., Homberg.]
C'est par cette lâche habitude de n'oser penser par eux-mêmes, et de puiser leurs idées dans les débris des temps où l'on ne pensait pas, que dans la ville des plaisirs [Paris] il était encore des mœurs atroces [VOLT., Princ. de Babyl. 10]
Citer la pensée des vieux auteurs qui ont dit le pour et le contre, ce n'est pas penser [ID., Dial. XXIV, 1er entretien.]
Quiconque pense fait penser [ID., Frag. sur l'hist. XXIX.]
Penser et laisser penser, c'est la consolation de nos faibles esprits dans cette courte vie [ID., Dict. phil. âme.]
Il me choisit pour l'aider à penser ; Trois mois entiers ensemble nous pensâmes, Lûmes beaucoup et rien n'imaginâmes [ID., le Pauvre diable.]
L'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie [J. J. ROUSS., Lett. à Mlle D. M. Corresp. t. I, p. 122, dans POUGENS.]
L'homme pense, et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent pas [BUFF., Anim. domest.]
Un homme qui pense ne se contente pas de recueillir des faits ; il cherche à les lier entre eux [SENNEBIER, Art. d'observ. dans POUGENS]
Sans penser, écrivant d'après d'autres qui pensent [A. CHÉNIER, l'Invention.]
Former en son esprit des pensées, des idées.
Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et, remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais [DESC., Méth. IV, 1]
Il disait que nous ne pouvions avoir d'idées que de ce qui avait passé par nos sens ; mon fils disait que nous pensions indépendamment de nos sens : par exemple, nous pensons que nous pensons [SÉV., 25 sept. 1680]
La difficulté consiste moins à deviner comment la matière pourrait penser, qu'à deviner comment une substance quelconque pense [VOLT., Dict. phil. âme.]
Ils ont pensé avant de chercher comment on pense ; il fallait même qu'il s'écoulât des siècles pour faire soupçonner que la pensée peut être assujettie à des lois ; et aujourd'hui le plus grand nombre pense encore sans former de pareils soupçons [CONDIL., Log. obj. de cet ouv.]
Donner son attention, se ressouvenir, imaginer, comparer, juger, réfléchir, sont des manières de penser qui appartiennent à l'entendement [ID., Tr. anim. II, 10]
Penser finement, noblement, avoir des pensées fines, nobles. Penser subtilement, avoir des pensées subtiles.
[De deux écrivains qui ont blâmé Montaigne] l'un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup ; l'autre pense trop subtilement pour s'accommoder des pensées qui sont naturelles [LA BRUY., I]
Croire, juger.
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense [LA FONT., Fabl. III, 1]
Le péril est pressant plus que vous ne pensez [RAC., Mithr. I, 5]
Vous n'en êtes pas où vous pensez, c'est-à-dire vous vous mécomptez grandement.
Je le ferai connaître, Et vous montrerai bien.... Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure [MOL., Tart. IV, 7]
Avoir telle ou telle opinion, manière de voir.
Nos caractères se ressemblent, il pense comme moi [MARIVAUX, l'Épreuve, SC. 8]
Si César et Pompée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient pensé comme firent César et Pompée [MONTESQ., Rom. 11]
Arbitre des humains, daigne veiller sur eux [mes enfants] ; Qu'ils pensent comme moi, mais qu'ils soient plus heureux [VOLT., Mahomet, IV, 4]
Liberté de penser, la liberté de professer les opinions que l'on croit bonnes. Façon de penser, opinion, jugement. Familièrement. Dire à quelqu'un sa façon de penser, lui exprimer sans ménagement ce qu'on pense, lui faire des reproches, des remontrances. Penser tout haut, faire connaître sans réticence ce qu'on a dans l'esprit, ne pas se gêner pour exprimer son opinion. Penser bien, mal de, avoir bonne, mauvaise opinion de.
Penser trop bien de soi, fait tomber tous les jours En des égarements étranges [DESHOULIÈRES, Réflexions diverses.]
L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même [LA BRUY., XI]
Tous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes [J. J. ROUSS., Lett. à M. Gingins de M. Corresp. t. I, p. 14, dans POUGENS.]
Bien penser, mal penser, avoir en religion, en morale, en politique des sentiments conformes ou contraires aux véritables principes.
Travaillons à bien penser ; voilà le principe de la morale [PASC., Pens. I, 6, éd. HAVET.]
Particulièrement. Penser bien, avoir des opinions réputées orthodoxes ou favorables à l'ordre établi ; penser mal, avoir des opinions contraires.
Réfléchir.
Franchement, des plaisirs, des biens de cette sorte Ne sont pas, quand on pense, une chaîne bien forte [GRESSET, le Méch. II, 3]
Il y a beaucoup à penser, c'est une affaire qui exige attention, précaution.
Comme il y a beaucoup à penser, je pense beaucoup aussi, et par malheur bien inutilement [SÉV., 22 sept. 1687]
Donner à penser, faire réfléchir, faire rentrer en soi-même.
Cette petite chapelle.... qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre, qui croyait être un des plus beaux de France [SÉV., 14 oct. 1694]
10° Raisonner.
Il faut chercher seulement à penser et à parler juste [LA BRUY., I]
Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons expliqué la génération des idées ; dans la seconde, nous avons fait voir comment on doit conduire son esprit : c'est tout ce que renferme l'art de penser [CONDIL., Art de pens. II, 7]
11° Penser suivi, sans préposition, d'un verbe à l'infinitif, avoir une idée, une opinion dans l'esprit.
Pardonnez-moi, grands dieux, si je me suis trompée, Quand j'ai pensé chérir un neveu de Pompée [CORN., Cinna, III, 4]
Nous pensions partir aujourd'hui, ma chère fille, mais ce ne sera que demain [SÉV., 644]
Il poursuit son dessein parricide ; Mais il pense proscrire un prince sans appui [RAC., Baj. IV, 3]
S'imaginer.
Et je pense avoir même entendu quelques voix Nous crier qu'on apprît à dédaigner les rois [CORN., Suréna, v, 5]
Qui pensera demeurer neutre.... [PASC., Pens. VIII, 1, éd. HAVET.]
Pensent-ils [les libertins, les esprits forts] avoir mieux vu les difficultés à cause qu'ils y succombent, et que les autres qui les ont vues les ont méprisées ? [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Un discours trop sincère aisément nous outrage : Chacun dans ce miroir pense voir son visage [BOILEAU, Sat. VII]
On pense voir des fruits, des fleurs fraîches écloses, Et boire le nectar dans un bouquet de roses [DELILLE, Trois règ. IV]
Espérer, se flatter.
Armons-nous de courage, et nous ferons trembler Ceux dont les lâchetés pensent nous accabler [CORN., Nicom. I, 1]
Verville retourna souper avec le seigneur du bourg, vieil homme son parent, et dont il pensait hériter [SCARR., Rom. com. II, 12]
Comme un enfant penses-tu me traiter ? [LA FONT., Rich.]
Il pense voir en pleurs dissiper cet orage [RAC., Andr. V, 1]
En ce sens il se construit aussi avec que.
Qui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ? [BOSSUET, Duchesse d'Orléans.]
Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste [BOILEAU, Sat. III]
Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n'est plus.... la caducité suivra, qui nous fera regretter l'âge viril.... [LA BRUY., XI]
12° Penser suivi de à, avec un substantif ou un verbe, réfléchir à, songer à, se souvenir de.
Et sans penser aux biens où le vulgaire pense [RÉGNIER, Sat. v.]
Par un prompt sacrifice expiez tous vos crimes ; Et surtout pensez bien au choix de vos victimes [CORN., Pomp. III, 11]
Quand nous voulons penser à Dieu, n'y a-t-il rien qui nous détourne, nous tente de penser ailleurs ? [PASC., Pens. XXIV, 55]
On me mande qu'il quitte tout pour penser à sa santé [SÉV., 557]
Un voyage tranquille devient tout à coup une expédition redoutable à ses ennemis [de Louis XIV] ; Gand tombe avant qu'on pense à le munir [BOSSUET, Mar.-Thér.]
Ce remède si simple et auquel il eût été si naturel de ne pas penser, produisit une parfaite et prompte guérison, presque miraculeuse [FONT., Chirac]
À quoi voulez-vous qu'il [l'enfant] pense, quand vous pensez à tout pour lui ? [J. J. ROUSS., Ém. II]
Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule [ID., Hél. IV, 1]
Que vous dirais-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme marbre.... Dieu ! quand j'y pense encore ! [P. L. COUR., Lettr. 1er nov. 1807]
Sans y penser, naturellement, sans effort.
Elle ravit sans y penser : que fait-elle lorsqu'elle y pense ? [LA FONT., Lett. XX]
Pensez à moi, voy. MYOSOTIS. On a dit penser de.
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine [MALH., V, 29]
Si j'étais en lieu.... de vous donner des conseils, je vous donnerais celui de ne pas penser présentement d'aller à Grignan [SÉV., 22 déc. 1675]
Voiture a dit penser en.
Le reste du temps je l'employai à penser en madame votre mère et vous [VOIT., Lett. 128]
Avoir en vue, avoir dessein.
Caliste, où pensez-vous ? qu'avez-vous entrepris ? [MALH., V, 13]
Ils croient être convertis, dès qu'ils pensent à se convertir [PASCAL, Pens. div. 170, édit. FAUGÈRE.]
M. Colbert, qui ne pense qu'à ses finances, et presque jamais à la religion [MAINTENON, Lett. à Mme de St-Géran, 24 août 1681]
Un homme de cœur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme le couvreur pense à couvrir : ni l'un ni l'autre ne cherchent à exposer leur vie, ni ne sont détournés par le péril [LA BRUY., II]
L'astronome pense aux astres, le physicien pense à la nature, et le philosophe pense à soi [FONTEN., Dial. 4, Morts anc.]
Penser à mal, avoir quelque mauvaise intention. Faire ou dire une chose sans penser à mal, la faire, la dire sans mauvaise intention. Ne pas se risquer à.
Et s'il était ici, peut-être en sa présence Vous penseriez deux fois à lui faire une offense [CORN., Nicom. I, 2]
Prendre garde. Vous avez des ennemis, pensez à vous. Aspirer.
Et moi, par un bonheur où je n'osais penser... [RAC., Théb. IV, 3]
Penser à une personne, s'en occuper en idée d'amour, de mariage.
Comment, avec un extérieur si peu fait pour plaire, pouvait-il penser à ma sœur ? [GENLIS, Théâtre d'éducation, la Bonne mère, III, 2]
13° Être sur le point de, en parlant des personnes et des choses.
Ce chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image, et pensa se noyer [LA FONT., Fabl. VI, 17]
Mon tailleur m'a envoyé des bas de soie que j'ai pensé ne mettre jamais [MOL., Bourg. gent. I, 2]
Ma fille a pensé être mariée ; cela s'est rompu, je ne sais pourquoi [SÉV., à Bussy, 6 juin 1668]
Mme de Vins est encore ici, les autres à Pompone ; leur hôtel de Paris a pensé brûler [ID., 5 janv. 1680]
Madame la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire [à une scène plaisante]... la majesté du roi en pensa être ébranlée [ID., 3 janv. 1689]
Ce fut là [auprès de Turenne mort] où M. de Lorges, M. de Roye.... pensèrent mourir de douleur [ID., 28 août 1675]
[Luther] dans la première jeunesse, effrayé d'un coup de tonnerre dont il avait pensé périr [BOSSUET, Var. v, 1]
C'était à elle [la princesse Sophie] à qui elle [Madame] écrivait ces lettres si étranges que le roi vit et qui la pensèrent perdre à la mort de Monsieur [SAINT-SIMON, 357, 215]
Impersonnellement.
M. Bianchini ne manqua pas de sentir toute la joie d'un antiquaire et de se livrer à sa curiosité ; il pensa lui en coûter la vie ; il allait tomber de quarante pieds de haut dans ces ruines [FONTEN., Bianchini.]
Il pensa bien y avoir en Orient à peu près la même révolution qui arriva, il y a environ deux siècles, en Occident [MONTESQ., Rom. 22]
Au sens d'être sur le point, penser se construit sans préposition, avec le verbe à l'infinitif ; Mme de Sévigné a péché contre cet usage :
Nous y vîmes.... un chat qui voulut arracher les deux yeux de Mme de la Fayette, et pensa bien d'en passer son envie [SÉV., 15 mai 1671]
14° Se penser, v. réfl. Croire de soi, sur son compte.
Qu'ils sachent que toutes les autres choses dont ils se pensent peut-être plus assurés, comme d'avoir un corps, sont moins certaines [que la notion de Dieu] [DESC., Méth. IV, 7]
Je ne me pensais pas si fort dans sa mémoire [CORN., la Veuve, v, 3]
Des enfants qui se pensent libres, lorsqu'échappés de la maison paternelle, ils courent sans savoir où ils vont [BOSSUET, Sermons, Vêture d'une bernardine, 1]
Être pensé. Cela se pensait en secret.

PROVERBES

  • Honni soit qui mal y pense, il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.
  • Il est comme le perroquet de M. de Vendôme, s'il ne dit mot, il n'en pense pas plus, se dit de celui qui ne dit rien parce qu'il n'a rien à dire.
  • En sens contraire, il ne dit mot, mais il n'en pense pas moins, c'est-à-dire il ne dit rien, mais il garde sa façon de penser.
    Soit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins [MOL., Tart. II, 2]

HISTORIQUE

  • XIe s.
    [Il] Baisse son chef, si comence à penser [, Ch. de Rol. IX]
    Li quens Rolans nel se deüst penser [n'aurait pas dû avoir cette pensée] [, ib. XXVI]
  • XIIe s.
    Mais à dame de valor Doit on penser nuit et jor [, Couci, I]
    Mais fol desir fait souvent cuer penser En si haut lieu, qu'il n'i peut avenir [, ib. x]
    ....Je vous pri et demand Que vous pensez [pensiez] de moi guerredonner ; Je penserai de bien servir avant [, ib. XII]
    Que plus [je] ne doi à fin d'amours penser [, ib.]
    xx. Entour lui [il] voit ses homes panser et embroncher [, Sax. XVI]
    Par Deu ! seignor, fait-il, moult pensa grant folage, Qui à Charle loa tel conseil et tel rage [, ib. XXVI]
  • XIIIe s.
    Car j'ai assez autre chose à penser [QUESNES, Romancero, p. 100]
    Mais li vilains le dist piecha [depuis longtemps] en reprouver, Que moult a grant discorde entre faire et penser [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, 494]
    Et Berte le reçoit, qui mal n'i a pensé, Berte, xv. Ce est chose passée [résolue], jà n'i convient penser [, ib. CXII]
    Penst chascun [que chacun pense] de garder son cors [, Ren. 14768]
    Chascuns pense du cors, et de l'ame n'a cure ; Or sachiés que li mondes est en grant aventure [RUTEB., 233]
    Quant les Templiers virent ce, il se penserent que il seroient honniz se il lessoient le conte d'Artois aler devant eulz [JOINV., 224]
  • XIVe s.
    Elle, ne pensant à mal, gecte le papier ou feu [, Ménagier, I, 6]
  • XVe s.
    Il envoya messire Godemar à Tournay pour là aviser des besognes, et penser que la cité fust bien pourveue [FROISS., I, II, 3]
    Ces paroles et autres que le comte de Nevers remontra au roi et aux hauts barons leur donnerent moult à penser [ID., III, IV, 60]
    Trop mauvais y fait, quand j'y pense, Chevauchier par leur païs [E. DESCH., Virelai contre le pays de Flandres.]
    Tantost l'ung dira, le roi est contre nous, et puis pensera de se fortifier et de se accointer de ses ennemys [COMM., VI, 13]
  • XVIe s.
    Afin que nous ne pensissions que le salaire se doive mesurer selon les merites [CALV., Instit. 649]
    Afin que les Juifs ne pensassent une telle grace appartenir seulement aux gentils [ID., ib. 773]
    Si les sciences ne nous apprennent ny à bien penser ny à bien faire... [MONT., I, 149]
    Il vint le tuer lorsqu'on ne pensoit plus en lui [D'AUB., Hist. II, 105]
    Or sus venez, pensers, pensons encor en elle [RONS., 286]
    Trop penser fait resver [LEROUX DE LINCY, Prov. t. Il, p. 429]
    Ce sont les sots et maladvisés qui disent : je n'y pensois pas [CHARRON, Sagesse, p. 329, dans LACURNE]
    Ils ne disent mot, mais ils n'en pensent pas moins [H. EST., Apol. d'Hérod. p. 584, dans LACURNE]
    Mal pense qui ne repense [COTGRAVE, ]
    Il est bientost deceu qui mal ne pense [ID., ]
    Le loup sçait bien que male beste pense [ID., ]
    Mettez fol à part soy, il pensera [ID., ]

ÉTYMOLOGIE

  • Génev. penses-tu de sortir dimanche ? se penser, croire, imaginer : je m'étais bien pensé qu'il pleuvrait ; provenç. pensar, pessar ; espagn. et portug. pensar, pesar ; ital. pensare, pesare ; du lat. pensare, proprement peser, puis examiner, apprécier, fréquentatif de pendere (e bref), suspendre au bout de son bras, soupeser, peser.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    1. PENSER. Ajoutez : - REM.
  • 1. On lit dans Mme de Sévigné : Un beau matin nos états donnèrent des gratifications pour cent mille écus ; un bas Breton me dit qu'il pensait que les états allassent mourir, de les voir ainsi faire leur testament, 13 sept 1671. On dirait plutôt aujourd'hui allaient. Allassent indique davantage le doute.
  • 2. Ailleurs Mme de Sévigné écrit à Mme de Grignan, qui était en Provence : Je n'eusse jamais cru que le beurre dût être compté dans l'agrément de vos repas ; je pensais que vous fussiez en Bretagne, 25 juillet 1689. Ici le subjonctif est indispensable ; car la phrase veut dire : j'aurais pensé que vous étiez en Bretagne.

PENSER2

(pan-sé ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des pan-sé-z audacieux) s. m.
Manière de penser.
Ce penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire [J. J. ROUSS., Hél. I, 65]
Faculté de penser.
Quel est l'homme sur la terre qui peut assurer sans une impiété absurde, qu'il est impossible à Dieu de donner à la matière le sentiment et le penser ? [VOLT., Dict. phil. cité dans LAFAYE, Synon.]
Dans le langage élevé et poétique, pensée.
N'écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu'à ma peine [CORN., Cid, I, 9]
Que de pensers divers ! que de soucis flottants ! [ID., Héracl. IV, 4]
Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins [LA FONT., Fabl. III, 1]
Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude [MOL., Tart. III, 7]
Vainement offusqué de ses pensers épais, Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix [BOILEAU, Épît. X]
Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques [A. CHÉN., l'Invention.]
Et mes pensers, nourris dans l'ombre solennelle, Deviennent grands, profonds, majestueux comme elle [DELILLE, Imag. III]

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Baron, dit il, or oiés mon pensé ; Chascuns aport son bon branc aceré [, Raoul de C. 208]
    Nouvele amor où j'ai mis mon penser [, Couci, II]
    Tuit mi penser sont à ma douce amie [, ib. II]
  • XIIIe s.
    Certes nenil, ne me vint en penser Qu'onques nul jour je vous daignasse aimer [QUESNES, Romancero, p. 108]
    De mon penser aim miex [j'aime mieux] la compagnie Qu'onques Tristans ne fist Yseult s'amie [THIBAUT DE NAVARRE, LIX.]

ÉTYMOLOGIE

  • C'est l'infinitif du verbe penser, pris substantivement ; ital. pensiere, qui n'est pas un infinitif. Pensé, dans l'ancienne langue, est le participe passé pris substantivement.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

penser

PENSER. v. intr. Exercer l'activité de l'esprit, accomplir quelque opération de l'intelligence, concevoir, imaginer, réfléchir. " Je pense, donc je suis ", a dit Descartes.

Absolument, Penser est le privilège de la nature humaine. C'est un homme qui pense beaucoup. Il ne dit rien sans y avoir pensé. Pensez-y mûrement. Il a fait cela sans y penser. Laissez-moi le temps, j'y penserai.

PENSER signifie, transitivement, Croire. Il ne dit rien qu'il ne pense. Dites librement ce que vous pensez. J'espère qu'il ne pense pas ce qu'il dit. Que pensez-vous de cet homme? C'est un homme qui pense toujours mal des autres. On pense sur lui bien des choses fâcheuses. Je dis les choses comme je les pense. Je pense cela comme vous. Je sais ce que je dois en penser; je sais ou je ne sais pas qu'en penser. Je ne pense de lui que du bien. Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal. La chose n'est pas si facile qu'on le pense. Il pense être plus habile que les autres. Il ne pensait pas être observé. Vous n'en êtes pas où vous pensez. Je pensais qu'il était de vos amis. Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.

Absolument, Je pense comme vous. Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi. J'irai vous voir demain, je pense.

Ironiquement et familièrement, Pensez- vous? c'est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.

À ce que je pense, Voilà ma façon de penser, voilà mon opinion.

Prov., Honni soit qui mal y pense, Il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.

PENSER, dans le sens d'Avoir une opinion, s'emploie couramment avec un adverbe qualificatif. Bien penser, mal penser, Avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu'on croit la vérité.

Façon de penser, Opinion, jugement sur quelque chose. Voilà ma façon de penser. Faites- moi connaître votre façon de penser. Il a sur tout cela une façon de penser singulière.

PENSER signifie aussi Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d'esprit et de goût. Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment. Penser avec justesse. Penser juste.

Il se dit encore transitivement pour Avoir dans l'esprit. C'est un homme qui ne dit jamais ce qu'il pense. Il pense beaucoup de choses qu'il ne dit pas.

Penser tout haut, Faire connaître avec franchise, sans détour, sans réserve, ce qu'on a dans l'esprit.

PENSER, intransitif, signifie Avoir présent à l'esprit, avoir le coeur occupé de. À quoi pensez-vous? Pensez à moi. Il ne pense qu'à celle qu'il aime.

Il signifie également Se souvenir. Je voulais vous apporter ce livre, je n'y ai plus pensé. Soyez sûr que je penserai à vous.

Il signifie encore Prévoir et pourvoir. Le mal vient sans qu'on y pense. Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.

PENSER a aussi le sens de Vouloir, de former un dessein, d'avoir une intention. À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi? Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire. Je pensais à aller vous voir hier ou Je pensais aller vous voir. Que pensez-vous faire?

Penser à mal, Avoir quelque mauvaise intention. Faire ou dire une chose sans penser à mal.

PENSER signifie encore Être sur le point de, faillir. J'ai pensé mourir.

Le participe passé s'emploie adjectivement et signifie Qui est imaginé, conçu. Chose bien pensée. Cela n'est pas trop mal pensé.

Ouvrage bien pensé, Ouvrage bien conçu, dont les idées sont justes et ordonnées convenablement. Cet ouvrage est aussi bien pensé que bien écrit.

penser

PENSER. n. m. Pensée. Il n'est guère usité qu'en poésie. De doux, de sinistres pensers.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

penser

Penser, Arbitrari. Je pense que cela est vray, Arbitror hoc esse verum: Cogitare. Je pense à vostre affaire, De tuo negotio cogito: Censere, Opinari. Qu'en pensez vous de luy? Quid de illo censes? Versare, aut secum in animo versare, In corde versare. Quand j'ay longuement pensé que je diray de ta façon de vivre, Post quam diu in mente versaui, quid de tua viuendi ratione dicam.

Penser à ce que nous oyons, Animum aduertere.

Penser attentivement à une personne absente, Absentem cogitatione complecti.

Penser diligemment et considerer, Pensiculare, Meditari, Pensare, Commeditari, Excogitare, Etiam atque etiam cogitare.

Nous penserons à nostre cas, Nobis consilium capiemus. Bud. ex Caesare.

Pensez y, Vestrum est iam consilium.

Il y faut penser, Accingendum est ad eam cogitationem. Bud. ex Liu.

Je n'y pensay point à l'heure, Non admisi tum in animum. B.

Je n'y pensoy pas, Non id agebam. Bud. ex Plin. Non cogitaram. Terent.

Je y penseray, Videro. B. ex Cicerone.

Quand on pense bien profondement, Cogitatio acerrima atque attentissima.

Penser devant à ce qu'on doibt dire, ou faire, Praemeditari.

Aller faire une harangue apres y avoir pensé, Parate venire ad dicendum.

Par y avoir pensé de long temps, Meditate.

Fort penser, et comme peser quelque chose, Pensitare.

Penser ou prouvoir, Corde inspicere.

Penser de tous costez et prouvoir, Dispicere.

Penser à quelque chose, Videre, Considerare, Cogitationem de re aliqua suscipere, Animum ad rem aliquam referre.

Penser à quelque chose et y regarder devant que de la commencer, Cum ratione aliquid inire.

Le Senat y pensera, Vtraque res erit curae Senatui. Bud. ex Liu.

Nous y penserons, Deliberabimus quid iuris officiique nostri sit. B. ex Liu.

Nous y penserons une autre fois, Posterius ista videbimus. Bud. ex Cicer.

J'avoy bien autre chose à penser, Non id mihi negotium fuit. Bud. ex Gel.

Je lairray penser à un chacun ce qu'il voudra, In medio relinquam. B. ex Cicer.

Chascun en pensera et en jugera ce que bon luy semblera, Sed sua cuique existimatio erit. B.

Penser ailleurs, Penser à autre chose, Alias res agere. B.

Penser diverses choses en soy-mesme, Multa in pectore collocare, animum cogitationibus volutare, Secum volutare, Cogitationes voluere, In animo volutare.

Penser et repenser à quelque chose, Reputare, Agitare, Pertractare, Recogitare, Contrectare aliquid mente, lactare curas pectore.

Pense et repense, Etiam atque etiam cogita, Identidem cogitato.

Apres avoir bien pensé et repensé, Inita subductaque ratione.

Quand on pense à quelque chose, tellement qu'il semble qu'on la void tousjours devant ses yeux, Obseruari dicitur res.

Quand on pense maintenant d'un, maintenant d'autre, et n'est on point ferme en son opinion, Vagatur animus, aut fluctuat.

Penser les autres estre semblables à soy, Fingere ex sua natura caeteros.

Pensant qu'on le hayoit comme il hayoit les autres, Metiens aliorum in se odium suo in alios odio.

Penser et deviner en soy-mesme, Exputare.

Penser en son esprit, en son coeur, et en soy-mesme, Peragere omnia secum animo, Cogitare animo secum, Lustrare animo, Animo ducere, Putare, Cum animo cogitare, Commentari.

Il commença à penser en soy-mesme, Secum deputare coepit.

Il a pense que c'estoit à luy à faire, Duxit officij sui esse.

De tant plus que je y pense, d'autant, etc. Quanto magis magisque. cogito, tanto, etc.

Il ne cessoit de penser, Nullum tempus ei vacabat a cogitando.

Quand je y pense, etc. In cogitando moerore angor.

Penser les choses advenir, Praesagire.

Il faut bien penser qu'il faut faire, Magni consilij est quid faciendum sit.

Penser mal en son coeur, Male corde consultare.

Penser d'autruy et proposer de luy faire comme à son amy, Amabiliter in aliquem cogitare.

Ils pensent cela, que tout ce qui en a esté fait, est venu de toy, Hoc putant, quicquid factum est, ex te esse ortum.

Homme duquel on pense et juge on grande chose, Homo magnae existimationis.

Songer et penser de mal faire à aucun, Male cogitare de aliquo.

Il faut ainsi penser et estimer, Sic habendum est.

On ne le pourroit mesmes penser, Quod ne in cogitationem quidem cadit.

Pensez et estimez en vous mesmes combien, etc. Statuite quanti hoc putetis.

Penser de son amy, que luy peut advenir, Augurari de amico.

Je pense qu'il reviendra sain et sauve, Spero illum tibi saluum affuturum.

Je le pense ainsi, et le desire, In eam partem accipioque et volo.

Comme je pense, Vt mea fert opinio, Vt opinor.

Si tu as chose que tu penses qu'il faille dire devant que de traitter ce propos, Si habes aliquid quod huic sermoni praeteruertendum putes.

Je seray icy plustost que tu ne penses, Prius tua opinione hic adero.

Me dis tu que tu le penses? Opinor narras?

Pense tu que je craigne cela? Egone id timeo?

Le penserois tu bien? Credin'?

Que penses tu faire? Quid ages?

Que penses tu que, etc. Quid censes esse facturos, qui, etc.

Je ne pensoy pas que tu fusses Decurio, Non te in Decurionibus habebam.

Penser à soy, Ad se redire.

C'est bien pensé à toy, Pene putas.

De fait à pensé, Inita et subducta ratione scelera meditari, De industria.

Penser ailleurs, Aliud agere.

Pensez vous qu'il pense à ce qu'il dit? Num cogitat quid dicat?

Tu penses à autre chose, Alias res agis.

Je l'ay fait sans y penser, Insciens feci, Imprudens feci.

Qu'il ne pense plus d'acheter ce, etc. Desinat ea se putare emere, quae, etc.

Une chose dequoy ils ne se doutoyent point, à quoy ils ne pensoyent point les estonna, Nec opinata res eos perculit.

Qu'on ne penseroit jamais qu'il deust advenir, Inopinabilis.

A quoy on ne penseroit point, Nec opinatus.

Cela m'est advenu que je n'y pensoy pas, Accidit nec opinanti.

Sans y penser, ou sans qu'on y pensast, Inopinanter, Nec opinato, Ex insperato, Ex tempore, Improuise, improuiso, Ex improuiso.

Faillir en quelque chose sans y penser, Peccare imprudentia, vel per imprudentiam.

Qui vint sans qu'on y pensast, Inexpectatus.

Qui fait tout sans y penser, Incogitans.

Qui ne pense point qu'il luy doive advenir quelque chose, Inopinans.

Choses qui adviennent à celuy qui n'y pense point, Quae nec opinanti accidunt.

Ne penser à rien, Nihil pensi habere.

Ne scavoir que penser ne que dire, Non consistere mente, lingua, oratione.

Se prendre à penser et deliberer sur un conseil, qu'on nous donne, Adiicere animum consilio.

Je me suis prins à penser, Subiit animum cogitatio.

Selon que je puis penser et estimer, Quum coniecturam egomet mecum facio.

Selon ce que je pense, tant que mon sens se peut estendre, Quanta mea sapientia est.

Qu'on a pensé, Pensum, Pensitatum.

Qui a fort pensé à ce qu'il devoit faire ou dire, Meditatus.

Qui a pensé à quelque chose, et s'est appresté pour respondre, Homo apparatus.

Chose à laquelle on a pensé, Res pensitata.

Cela est tout pensé et conseillé en mon esprit, Deliberatum est mihi.

Penser d'aucun, c'est prendre soin de luy, le bien gouverner, luy administrer alimens et autres choses necessaires, Selon cette signification, on dit aussi penser un cheval, pour le traiter de la main et de foin et avoyne. Et l'Espagnol dit aussi, Un pienso, pour la livrée de foin avoyne, ou autre fourrage qu'on donne au cheval.

¶ Se penser et faire grande chere, Curare se, et aetatem suam, Curare cuticulam, Genio indulgere.

¶ Penser aucun malade, Curare aegrotum.

Penser un cheval, Curare aequum, voyez Penser d'aucun.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
Synonymes et Contraires

penser

verbe intransitif penser
Former et combiner des idées.
méditer, raisonner, réfléchir -familier: cogiter -littéraire: songer, spéculer.

penser

verbe transitif penser
1.  Considérer comme étant tel.
2.  Avoir la conviction de.
3.  Avoir l'intention de.
4.  Concevoir avec minutie.

penser

verbe transitif indirect penser
1.  Avoir présent à l'esprit.
2.  Prévoir quelque chose.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

penser

(pɑ̃se)
verbe intransitif
1. réfléchir penser à qqnqqch
2. se souvenir penser à qqn penser à faire qqch

penser

denken, meinenthink, figure, reckon, feel, believedenken, bedenken, denken (aan), hopen, menen, van plan zijn, veronderstellen, vinden, zich voorstellen, rekenenגרס (פ'), דימה (נ), חשב (פ'), סבר (פ'), עלה על הדעת, ראה (פ'), שיער (פיעל), גָּרַס, חָשַׁב, סָבַר, רָאָה, שִׁעֵרpřemýšlet, hodlat, myslet, pomýšlet, uvažovat, domnívat se, myslet sipensar, opinarberpikir, memikir, memikirkanmyśleć, pomyśleć, przypuścićpensar, calcularσκέφτομαι, λογαριάζω, νομίζωдумать, мыслить, считатьpensare, opinare, ritenere, calcolareيَحْسُبُ, يَفْكِرُ, يُفَكِّرُ فيregne med, tænke, tænke påajatella, olla jotain mieltämisliti判断する, 考える간주하다, 생각하다synes, tenkeräkna ut, tänkaคิด, คิดพิจารณา, คิดว่า พิจารณาว่า ถือว่าdüşünmeknghĩ, nghĩ là, suy nghĩ思考, 猜想
verbe transitif
1. avoir pour opinion, pour avis Qu'en penses-tu ? Je pense qu'il viendra. penser du bienmal de qqn, de qqch
2. avoir l'intention de faire qqch Il pense arriver demain.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

penser

[pɑ̃se]
vi → to think
Je pense donc je suis → I think, therefore I am.
penser tout haut → to think aloud
penser à qch [+ problème, vacances, projet] → to think about sth
Je pense à mes vacances → I'm thinking about my holidays.
pensez-y → think about it
vous n'y pensez pas! → you're not serious!
sans penser à mal → without meaning any harm
n'y pensons plus → let's forget it
penser à qn [+ ami] → to think of sb, to think about sb
Tu penseras à moi, quand je passerai mon examen! → You'll think of me when I pass my exam!
penser à faire qch → to think of doing sth
faire penser qn à qch [photo] → to remind sb of sth
Cette photo me fait penser à la Grèce → This photo reminds me of Greece.
faire penser qn à faire qch [personne] → to remind sb to do sth
Fais-moi penser à téléphoner à Claire → Remind me to phone Claire.
vt → to think; [+ solution, concept] → to think out
On ne sait jamais ce qu'il pense → You never know what he's thinking.
C'est bien ce que je pensais! → I thought as much!
penser que → to think (that)
Je pense que Yann a eu raison de partir → I think Yann was right to leave.
qu'en pensez-vous? → what do you think?
je le pense aussi → I think so too
je pense que oui → I think so
je pense que non → I don't think so
penser faire qch → to be thinking of doing sth, to be planning to do sth
Ils pensent partir en Espagne en juillet → They're thinking of going to Spain in July.
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005