trop

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trop

[ tro] adv. [ du frq. thorp, troupeau ]
1. Indique une quantité excessive, un degré excessif : Nous sommes trop nombreux dans cette salle. Vous avez mis trop de farine. J'ai trop de travail. Tu as trop de choses dans ton sac. Les places sont trop chères. Une technologie trop ancienne. C'est trop compliqué pour moi. Elle est trop fine pour tomber dans un piège comme ça elle n'y tombera pas il ne l'a pas entendue
2. Indique un degré élevé : Vous êtes trop aimable très
3. Atténue l'expression d'une négation : Il ne sait trop comment faire pas très bien ; guère absolument pas
C'en est trop,
marque l'impatience : À présent c'en est trop, je m'en vais.
De trop,
en excès, superflu : Le fil a un mètre de trop ; importun, déplacé : Vous avez dit là une phrase de trop. Ils se sentent de trop.
En trop,
en plus de ce qui est attendu ou prévu : Il y a 20 lignes en trop dans votre article.
Par trop,
Litt. réellement trop : Elle est par trop curieuse.
Trop peu de,
un nombre insuffisant, une quantité insuffisante de : Trop peu de gens sont venus. J'ai trop peu d'espace je n'en ai pas assez
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

TROP

(tro ; le p se lie : il va tro-p avant ; mais, pour peu qu'il y ait suspension, le p ne se fait pas sentir : le tro et le tro peu) s. m.(Trop est essentiellement un substantif.)
Ce qui est en excès.
Le trop de confiance attire le danger [CORN., Cid, II, 7]
Sa mère, que longtemps je voulus épargner.... L'a de la sorte instruite ; et ce que je vois suivre Me punit bien du trop que je la laissai vivre [ID., Héracl. I, 1]
Le trop d'expédients peut gâter une affaire.... N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon [LA FONT., Fabl. IX, 14]
Il y en a beaucoup que le trop d'esprit gâte [MOL., Critique, 6]
Mon trop de..., son trop de, etc., l'excès de mon, de son, etc.
Mais votre trop d'amour pour cet infâme époux Vous donnera bientôt à plaindre comme à nous [CORN., Hor. III, 6]
Il s'en est peu fallu que, durant mon absence, On ne m'ait attrapé par son trop d'innocence [MOL., Éc. des fem. III, 3]
J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié [RAC., Andr. III, 1]
Sans article, trop de, un excès de.
Je me suis accusé de trop de violence [CORN., Cid, III, 4]
Voilà les pauvres gens Malheureux par trop de fortune [LA FONT., Fabl. VII, 6]
Nos sens n'aperçoivent rien d'extrême : trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit.... [PASC., Pens. I, 1, éd. HAVET.]
Il nous sera toujours impossible de satisfaire pleinement les divers ordres de lecteurs ; le littérateur trouvera dans l'Encyclopédie trop d'érudition, le courtisan trop de morale, le théologien trop de mathématique, le mathématicien trop de théologie, l'un et l'autre trop de jurisprudence et de médecine [D'ALEMB., Œuv. i. I, p. 372]
Trop de sang, trop de pleurs ont inondé la France [M. J. CHÉNIER, la Promenade.]
C'est trop que ou de, il y a excès à.
Ah ! ma bonne, que je voudrais bien vous voir un peu, vous entendre.... vous voir passer, si c'est trop que le reste ! [SÉV., 18 févr. 1671]
Si certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore trop que les termes pour exprimer les sentiments [LA BRUY., I]
C'est trop contre un mari d'être coquette et dévote : une femme devrait opter [ID., III]
C'en est trop, c'est aller trop loin.
C'en est trop, madame, répliqua don Fadrigue ; je ne mérite pas que vous me regrettiez si longtemps [LESAGE, Diable boit. 15]
Trop, régime direct d'un verbe.
Non, je n'aurai pas trop de toute ma puissance Pour punir à mon gré mon odieux rival [FONTEN., Thét. et Pol. IV, 4]
Et qui peut nous combler de honte et de dépit, Moi d'en avoir trop su, vous d'en avoir trop dit [VOLT., Indiscr. I, 3]
Boileau restera un de nos bons auteurs classiques pour les vers ; on lui a peut-être trop accordé de son vivant ; peut-être lui refuse-t-on trop aujourd'hui [DUCLOS, Œuv. t. x, p. 85]
Trop précédé d'une préposition. De trop, qui est en excès.
Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant [BOILEAU, Art p. I]
Ignorez-vous qu'une multitude de vos frères périt ou souffre du besoin de ce que vous avez de trop ? [J. J. ROUSS., Inég. 2e part.]
Mademoiselle, votre approbation est de trop [DIDER., Père de famille, III, 4]
Vous n'êtes pas de trop, se dit pour engager à rester une personne qui craint que sa présence ne gêne.
Vous savez que votre présence ne gâte jamais rien, et que vous n'êtes point de trop, en quelque lieu que vous soyez [MOL., Am. magn. I, 1]
Un homme habile sent s'il convient, ou s'il ennuie : il sait disparaître, le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part [LA BRUY., v.]
Oh ! ça, monsieur, voulez-vous que je vous parle franchement ? vous êtes de trop dans la maison [DANCOURT, 2e chap. Diable boit. sc. 1]
Tu la gênes ; tu es ici de trop [BOISSY, Franç. à Lond. sc. 2]
Par trop, à l'excès. Son style est par trop familier.
Tu m'obliges par trop avec cette nouvelle : Va, je reconnaîtrai ce service fidèle [MOL., l'Ét. III, 8]
Trop d'un, de deux, de la moitié, un, deux, moitié de trop.
Trop d'un Héraclius en mes mains est remis ; Je tiens mon ennemi, mais je n'ai plus de fils [CORN., Hér. IV, 4]
C'est trop, me disait-il, c'est trop de la moitié, Je ne mérite pas de vous faire pitié [MOL., Tart. I, 6]
Nous sommes trois chez vous, c'est trop de deux, madame [V. HUGO, Hernani, I, 3]
Adv. de quantité. Plus qu'il ne faut, avec excès.
C'est trop m'importuner en faveur d'un sujet [CORN., Nicom. III, 2]
Ce secret, qui fut gardé entre dix-sept personnes, est un de ceux qui m'ont persuadé que parler trop n'est pas le défaut le plus commun des gens qui sont accoutumés aux grandes affaires [RETZ, Mém. t. II, liv. III, p. 137, dans POUGENS]
Gens trop heureux font toujours quelque faute [LA FONT., Berceau.]
Il ne fallait pas faire faire cela par un écolier ; et vous n'étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là [MOL., Bourg. gentil. I, 2]
Le trop riant espoir que vous leur présentez [ID., Mis, II, 1]
Je reçois votre lettre du 16 ; elle est trop aimable, et trop jolie, et trop plaisante [SÉV., 25 juill. 1689]
Ils [les rois] ont trop fait sentir aux peuples que l'ancienne religion se pouvait changer [BOSSUET, Reine d'Angleterre.]
Trop faible pour expliquer avec force ce qu'il sentait, il empruntait la voix de son confesseur [ID., Louis de Bourbon.]
Vous le savez trop bien : jamais, sans ses avis, Claude qu'il gouvernait n'eût adopté mon fils [RAC., Brit. III, 3]
Il [le péché] nous paraît moins hideux, parce qu'on n'est jamais trop effrayé de ce qui nous ressemble [MASS., Car. Pass.]
Je ne vous envoie jamais aucun des petits livrets peu orthodoxes qu'on imprime en Hollande et en Suisse....je n'ai été que trop calomnié [ID., Lett. Richelieu, 8 nov. 1769]
Terme de manége. Trop assis, se dit du cheval dont les extrémités postérieures se rapprochent trop de la ligne du centre de gravité, ou qui la devancent. Trop ouvert, se dit lorsque les membres sont trop portés en dehors. Trop serré, se dit lorsque les membres sont trop portés en dedans. Pas trop, pas plus qu'il ne faut. Elle n'a pas trop dansé. Médiocrement. Je ne m'y fierais pas trop.
M. de Vivonne est fort mal de sa blessure, M. de Marsillac pas trop bien de la sienne, et M. le Prince est quasi guéri [SÉV., 153]
Muréna, de retour à Rome, reçut l'honneur du triomphe, qu'il n'avait pas trop mérité [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. x, p. 179, dans POUGENS]
Trop peu, pas assez. Vous en avez plus qu'il ne vous en faut, et il en a trop peu.
Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire [CORN., Cid, II, 2]
Joignez tous vos efforts contre un espoir si doux : Pour en venir à bout c'est trop peu que de vous ! [ID., Cid, v, 1]
Les dieux t'ont laissé vivre assez pour ta mémoire, Trop peu pour l'univers [J. B. ROUSS., Odes, II, 10]
Trop mieux, s'est dit pour beaucoup mieux.
Pardonnez-moi toutes ces redites, vous qui savez et qui possédez trop mieux tous les points que je range ici [SAINT-SIMON, 300, 140]
Trop mieux aimant suivre quelques dragons [GRESSET, Ver-vert.]
Bossuet a employé trop dans le sens archaïque de beaucoup.
Au premier avis que le hasard lui porta d'un siége important, il [Condé] traverse trop promptement tout un grand pays, et, d'une première vue, il découvre un passage assuré pour le secours.... [BOSS., Louis de Bourbon]
10° Assez et trop longtemps, pendant un temps trop long.
Assez et trop longtemps ma lâche complaisance De vos jeux criminels a nourri l'insolence [BOILEAU, Sat. IX]

PROVERBES

  • Trop est trop, rien de trop, tout excès est blâmable.
    Rien de trop est un point Dont on parle sans cesse, et qu'on n'observe point [LA FONT., Fabl. IX, 11]
  • Trop et trop peu n'est pas mesure.
  • À chacun le sien n'est pas trop.
  • Il y a deux sortes de trop, c'est-à-dire le trop et le trop peu.
  • Qui trop embrasse mal étreint, qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.

REMARQUE

  • Trop de avec un nom au pluriel veut au pluriel le verbe dont il est sujet : Trop de larmes ont été répandues.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Carles respunt : trop avez tendre cuer [, Ch. de Rol. XXIII]
    Co dist li reis : trop avez maltalant [, ib. XXIV]
  • XIIe s.
    Mais trop vient lent, dame, vostre secours [, Couci, VII]
    Car nus [nul] dons n'est courtois qu'on trop delaie [, ib. XVI]
    Certes, seigneur, dit-il, trop tost le saura-on [, Sax. XX]
  • XIIIe s.
    À tels croisés sera Diex trop soufrans, Se ne s'en venge à po de demourance [QUESNES, Romancero, p. 97]
    Vertus corront et gaste par po [peu] et par trop, et si se conserve et maintient par la meenneté [BRUN. LATINI, Trésor, p. 267]
    Vous en avez assez, et je en ai trop peu [, Berte, XXXII]
    Grant paour [elle] ot du vent, qui menoit trop grant bruit [, ib. XXXVI]
    Se li souget le conte li fesoient avoir trop grant salaire, quant li enfant seroient aagié, il aroient action de demander le trop à lor tuteur [BEAUMAN., XVII, 8]
    Ha, pour Dieu, sire, lisies souvent ce livre ; car ce sont trop [très ] bones paroles [JOINV., 260]
    En [on] se doit assemer [parer] en robes et en armes en tel maniere, que les preudes hommes de cest siecle ne dient que on en face trop, ne les joenes gens de cest siecle ne dient que on en face pou [ID., 196]
  • XIVe s.
    Tel cas ne peut advenir fors trop [très ] peu souvent [ORESME, Eth. 164]
  • XVe s.
    Un trop [très ] beau chemin et plain à chevaucher [FROISS., II, III, 10]
    Il nous vaut trop mieux à mentir notre serment envers le duc d'Anjou que devers le roi d'Angleterre notre naturel seigneur [ID., II, II, 8]
    Elle leur fit rendre l'estimation de leurs chevaux qu'ils voulurent laisser, si haut que chacun vouloit estimer les siens, sans dire ni trop ni peu et sans debat [ID., I, I, 25]
    Laquelle jeune fille, pour ce que ledit Lechien mettoit trop [tardait trop] à l'espouser.... [J. DE TROYES, Chron. 1465]
    Le vin n'est point de ces maulvais breuvaiges Qui, beus par trop, font faillir les couraiges [BASSEL., LIV]
    Sans nulle doubte le roy [Louis XI] en sens le passoit de trop [le duc de Bourgogne], et la fin l'a monstré par ses œuvres [COMM., III, 3]
  • XVIe s.
    Ilz sont en nombre trop plus dix foys que nous : chocquerons nous sus eulx ? [RAB., Garg. I, 43]
    J'ai reçu les lettres que m'avez escriptes, par lesquelles j'ay congneu que vous estes trop meilleur parent que le roy de Navarre n'est bon mary [MARG., Lett. 76]
    Il esclaireroit par trop la bestise des aultres [passages du livre] [MONT., I, 156]
    Qu'il soit bien pourveu de choses, les paroles ne suyvront que trop [ID., I, 187]
    La regle de Rien trop, commandée par Chilon [ID., I, 202]
    La prudence enseigne le point du milieu, auquel consiste toute louable action entre deux vicieuses extremitez du peu et du trop [AMYOT, Préf. XI, 38]
    Assez et trop malgré nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu [RONS., 608]
    Partout, voire à estre bon et sage, il y peut avoir du trop [CHARRON, Sagesse, II, 11]
    Assez n'y a, si trop n'y a [COTGRAVE, ]
    Nul n'a trop pour soy De sens, d'argent, de foy [ID., ]

ÉTYMOLOGIE

  • Patois des Fourgs, trou ; bourguig. trô ; génev. trop à bonne heure (dites de trop bonne heure) ; provenç. trop, troupeau, et trop, trop ; ital. troppo. C'est le mot trop, troupeau (voy. TROUPE) employé adverbialement pour signifier excès de quantité.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

trop

TROP. adv. de quantité. Plus qu'il ne faut, avec excès. Trop vite. Trop avant. Trop loin. Trop tôt. Trop riche. Trop puissant. Trop fin. Trop bien. Cette viande est trop cuite. Il a trop travaillé. Il a bu trop de vin. Il en a trop, beaucoup trop, un peu trop. Il n'y a pas dans son discours un mot de trop. Il a trop de bon sens pour agir ainsi. Vous le traitez avec trop de rigueur. Cela n'est que trop vrai.

C'en est trop, C'est aller trop loin, c'est dépasser la mesure. Je ne puis plus souffrir ses insolences, c'en est trop.

Trop peu, Pas assez. Il n'en faut ni trop, ni trop peu.

De trop, en trop, En excès. Vous m'avez donné cent francs de trop. Il faut retrancher ce qui est en trop.

Fam., Vous n'êtes pas de trop se dit à une personne pour lui témoigner qu'elle peut rester, qu'on n'a rien à lui cacher de ce qu'on veut dire. On dit de même : Suis-je de trop?

Fam., Par trop, Excessivement, d'une manière fatigante, importune, révoltante. Cet homme est aussi par trop ennuyeux, par trop complimenteur, par trop insolent.

Ne... pas trop, Guère. Je ne voudrais pas trop m'y fier. Il ne se porte pas trop bien.

Prov., Trop est trop, Rien de trop, Tout excès est condamnable.

Prov. et fig., Qui trop embrasse mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.

TROP se dit encore, le plus souvent dans des phrases de politesse, pour Beaucoup, fort. Je suis trop heureux de vous voir. Vous êtes trop aimable.

TROP s'emploie aussi comme nom masculin et désigne l'Excès. Il a été victime de son trop de confiance.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

trop

Trop, quelquesfois se prent pour exces, de qui signifie le mot auquel il adhere, comme, trop scrupuleux, trop tost, trop haster, Nimis aut nimium scrupulosus, Nimis festinanter, Nimium accelerare. Et quelquesfois signifie augmentation et renfort de signification du mot auquel il adhere, et sans exces, comme en Amad. livre 2. Il n'y a homme tant hardi qui ne doubte trop d'en aller cueillir, Qui non valde timeat, qui non summe vereatur. L'Italien dit Troppo. Et le fait aussi adjectif, Troppo honore. Ce que le François ne fait pas. Il semble venir de Trouppe, voyez Trouppe.

Trop tost fait, Praemature factum.

Avoir un doigt trop au pied ou à la main, Vno digito redundare.

Qui a trop de babil, Impendio loquacior.

Estre trop superflu, Redundare.

C'est trop, Nimium est.

Il y en a trop peu d'un, Pauciores vno sunt. B. ex Plin.

Je dispute trop long temps, Nimium diu disputo.

Tu en sçais trop, Nimium multum scis.

Par trop, Pernimium.

Je parle trop long temps, Nimis diu et longum loquor.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

trop


TROP, adv. [Le p ne se prononce que devant les voyèles.] Plus qu'il ne faut; avec excês. 1°. Il modifie les adjectifs, les adverbes, les verbes. "Trop ambitieux; il va trop vite, ou, trop lentement: il mange, il dort, il parle trop = 2°. Il demande aprês lui l'article indéfini devant les substantifs. "Trop de pain, de vin, de viande; de mangeurs: trop de prudence, d' avidité; et non pas, comme on dit dans les Provinces méridionales, trop du pain, de la viande, de l' avidité, de la prudence, etc. = 3°. Il se met aprês le verbe dans les tems simples: il boit trop. Pour les tems composés, il se met entre l'auxiliaire et le participe, lorsqu'il est seul et sans régime; il a trop bu; et aprês le participe, lorsqu' il régit les noms au génitif: il a bu trop de vin.
   J'ai tardé trop, il est tems de partir.
       Nanine.
Sans la gêne de la mesûre du vers, Voltaire aurait dit, j'ai trop tardé. = 4°. Avec les négatives, il signifie guère: "Je ne me fie pas trop à lui: Cela n'est pas trop bien. = 5°. Il est quelquefois substantif: ôtez le trop; je me plains du trop.
   Le trop de promptitude à l' erreur nous expôse.       Mol.
On dit, proverbialement, Trop est trop, ou, rien de trop: il ne faut de l'excês à rien: ne quid nimis.
   Rem. Un Auteur moderne l'emploie comme régime simple. "J'embrasserois trop et je fatiguerois votre atention, etc. Le P. Le Febure de l'Oratoire; Él. Hist. du P. Beraud Jés. = Trop ne se dit point ainsi tout seul et sans régime. "J'embrasserois trop de matière, trop de faits, de détails. Alors c'est moins trop, qui est le régime, que les noms qu'il régit. Ainsi l'on ne dit pas: vous dites trop, mais vous en dites trop. = On dit, familièrement, par trop au lieu de trop. "Il est par trop grossier. "Vous êtes aussi par trop extraordinaire. MARIN. l'Amante Ingénue. Mais il y a de l'afectation à le dire à tout propôs, comme font quelques-uns, qui aiment à ne pas parler comme tout le monde. — On dit, dans le même sens et dans tous les styles, beaucoup trop. = De suit ordinairement trop, mais quelquefois il le précède. "Cela est de trop. "Vous ne serez jamais de trop: ma maison est la vôtre; regardez-la comme la vôtre, etc.
   Ne suis-je pas de trop? - - - Non, non, mon cher Cléon,
   Venez et partagez ma satisfaction.
       Le Méchant.
= Trop plus et trop mieux sont surannés, et ne peuvent plus être admis que dans le marotique. "Les plus parfaites beautés ne peuvent trop plus se comparer à la sienne que la (le) bronze et l'ébène, à l'or et à l'ivoire. Voiture.
   Trop mieux aimant suivre quelque Dragon,
   Dont il savoit le bachique jargon.
       Ververt.
On dit aujourd'hui, ne peuvent pas plus se comparer, etc. "Aimant mieux, etc.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

trop

zu, zu sehr, zu viel, zuvieltoo, too much, excess, officious, too many, wicked, overly, undulyte, teveel, alte, tezeer, erg, overdaad, te (zeer), uiterst, overbodig, rijkelijkדי (תה״פ), די והותר, יותר מדי, יתר על המידה, דַּי וְהוֹתֵר, יָתֵר עַל הַמִּדָּהmassaπάρα πολύdemasiadoliika, liiantroppodemais, muito, demasiadoalltför, föraltforчересчур, слишкомأَكْثَرُ مِنَ اللازِمpřílišforpreviše・・・すぎる너무zbytเกินไปçokquá (tʀo)
adverbe
1. plus qu'il ne faudrait Il a trop bu. Je suis trop fatigué pour sortir. Il y a trop de bruit.
2. en excès de la nourriture en trop regarder de trop près
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trop

[tʀo] adv
(avec adjectif, adverbe) → too
Il conduit trop vite → He drives too fast.
trop nombreux → too many
trop peu nombreux → too few
trop souvent → too often
trop longtemps → too long, for too long
(en nombre excessif) → too many
(en quantité excessive)too much
Il m'en a trop donné → He gave me too much.
J'ai trop mangé → I've eaten too much.
(autres locutions) trop de (en nombre) → too many; (en quantité)too much
J'ai apporté trop de vêtements → I've brought too many clothes.
J'ai acheté trop de pain → I bought too much bread.
de trop, en trop
trois personnes de trop → 3 people too many
trois euros de trop → 3 euros too much
des livres en trop → too many books
du lait en trop → too much milk
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009