très

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très

[ trɛ] adv. [ du lat. trans, au-delà ]
Indique une intensité absolue : Ils sont très prudents extrêmement, infiniment intensément, terriblement avoir extrêmement sommeil une soif intense
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

TRÈS

(trê ; l's se lie : trê-z heureux) adj.
Particule qui marque le superlatif absolu, et qui se joint à un adjectif, à un participe et à un adverbe ; on unit ces deux mots par un trait d'union ; du moins c'est l'usage du Dictionnaire de l'Académie. Une campagne très agréable. Il est très estimé et très aimé. Cela lui arrive très rarement.
Il est très informé des questions du temps, et il sait parfaitement le secret des jésuites [PASC., Prov. II]
Très se met devant une locution adverbiale ; alors le trait d'union ne s'emploie pas.
Quand je parle de labourer la terre, je parle très à la lettre : je me sers du nouveau semoir.... [VOLT., d'Argental, 19 déc. 1758]
Mon ouvrage, qui avait été écrit à Gênes, très à la hâte [GALIANI, Lett. à Mme d'Épinay, 28 avril 1770]
Ce qui restera doit être donné à mon ambassadeur, qui m'a avancé cet argent ; mais, comme il est très en état d'attendre... [ID., ib. 18 sept. 1769]
.... sur l'état de l'industrie et de l'agriculture en France, qu'il dit être très en souffrance [GUDIN, Rapport au sénat, Monit. univ. 21 mars 1868, p. 423, 1re col.]
On a contesté s'il pouvait se mettre devant un substantif. Cela est peu usité ; mais l'usage de bons auteurs y autorise.
Il ne laisse pas de se fier à celui-ci, comme à un très homme de bien [BALZAC, le Barbon.]
Oui, vous êtes sergent, monsieur, et très sergent [RAC., Plaid. II, 4]
Mme de Sévigné l'a mis devant un verbe à un temps composé.
Ils m'ont très assuré que la vendange de cette année [un bain de vendange, pour des douleurs] m'aurait empirée, [SÉV., 30 sept. 1676]

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Tres qu'en la mer [il] conquist la tere altaigne [, Ch. de Rol. I]
    Si li truvez ki tres bien li ajut [aide] [, ib. LX]
    Le cors [il] li trenchet tres l'un costet qu'al altre [, ib. CXIII]
  • XIIe s.
    Mais ma dame est de si tres grant vaillance [prix], Que son ami ne doit faire faillance [, Couci, XXIV]
    L'apostoiles de Rome, tres en mi le palais, Les princes en apele [, Sax. X]
  • XIIIe s.
    Aliste, se je puis, tres bien [je] marierai [, Berte, VII]
    Et si tres en mal aise et si fort tourmentée [, ib. LXVIII]
    Sachiez, si tres m'en deut li cuers [le cœur] sous la mamele [, ib. LXXXVI]
    Amis, dit Renart, di moi voir, Sez-tu ci entor nul manoir Où je trovasse que mengier ? Je ne manjoi tres [dès] avant er [hier] [, Ren. 23348]
    Je n'os mie bien recorder Sa beauté que ele a si tres [, Ms. de poés. franç. av. 1300, t. I, p. 248]
  • XIVe s.
    En batailles les tres plus forts ne sont pas les mieux combatans [ORESME, Éth. 85]
    L'en a de tiex [tels] tres pitey et misericorde [ID., ib. 75]
    Pour ce que felicité est operacion selon vertu, il est raisonnable que ce soit selon la tres meilleur vertu [ID., ib. 313]
    Vous estes le cinquieme message vraiement Qu'envoié a li rois, dont je sui moult dolent, Qu'à lui n'ai obei tres le commencement [, Guesclin. 17222]
  • XVe s.
    Et tres adont [aussitôt] furent instituées reigles et ordonnance d'ost mettre en forme d'eschieles [CHRIST. DE PISAN, Charles V, II, 2]
  • XVIe s.
    L'autre [trait] dangereux plus que très , Porte un fer de plomb mal couché, Par la pointe tout rebouché [MAROT, I, 169]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguig. tré ; du lat. trans, au delà. Si l'on prend en considération le sens de très dans l'anç. français, qui est beaucoup, dès, jusqu'à ; si on le voit en composition dans trespasser et autres mots ; si on tient compte de l'ital. tracodardo, très couart, trafreddo, très froid, etc. on reconnaîtra que très est la forme française de trans.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    TRÈS. Ajoutez :
    Absolument.
    Vous êtes belle, plus que très [CORN., Lexique, éd. Marty-Laveaux.]
  • Le même Lexique dit que les paysans des environs de Paris emploient très de cette même manière : Ce terrain est-il bon ? - Il ne l'est pas très.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

très

TRÈS. adv. Beaucoup, au plus haut point; il marque le superlatif absolu et ne s'emploie que devant un adjectif, un participe pris adjectivement ou un adverbe. Un homme très bon. Il est très connu. Très bien. Très fort. Très peu. Il a agi très sagement.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

tres

Tres, Est une partie indeclinable, laquelle ores est preposée au positif, forme le degré superlatif, n'ayants les François les terminaisons comparatives et superlatives ainsi que les Grecs, Latins, Italiens et Espagnols: ains preposent au positif ceste diction indeclinable, plus pour le comparatif, plus docte, Doctior, et Tres pour le superlatif, tresdocte, Doctissimus. Ainsi que les Hebrieux jother et meod et l'Espagnol mas, et muy: car doctissime, Illustrissime, Reverendissime et semblables ne sont point François, ains indiscretement imitez ou des Latins ou des Italiens. Lesquels forment ordinairement leur comparatif par ceste particule, piu, et souvent leur superlatif par ceste cy molte. Aucuns veulent dire que les François usent de ceste diction Tres, à la façon que les Grecs usent de cestuy leur adverbe tris, disans trisolbios, Terbeatus, beatissimus, Tresheureux, et triséudaimôn, Terfortunatus, fortunatissimus, Tresfortuné: mais c'est abus: car ce mot trismégistos (auquel ceste particule tris est adjoustée au mesme superlatif mégistos) monstre que les Grecs usent en ce de tris, et les Latins de ter, par autre raison, ce que bien se peut entendre par ce carme de Virgile: Oterque quaterque beati, Et de ces mots de Plaute: Trifur, Trifurcifer, Triueneficus. Car qui voudroit dire que les Latins osassent dire Terangustus locus, pour ce que les François dient lieu tresestroit? Ores il sied en composition, et là seulement signifie oultre, Trans, comme, Un homme trespassé, Qui trans vitae limitem ijt. Trespercé, qu'on dit aussi Transpercé, Transuerberatus, Transfossus. Tres aussi signifie Penitus, plane, omnino, Comme Trestous y sont allez, Omnes penitus eo profecti sunt, c'est Omnes ad vnum, Tous sans en demeurer un seul. Mais en ce verbe Tressaillir: comme je tressaux de joye, Ingenti laetitia efferor. Tres signifie valde, tenant du superlatif, en la signification de ce verbe Saillir, ce qui se peut cognoistre mettant en deux noms, ou verbes, ou adverbes, ayans en teste ceste diction Tres, par composition.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

très


TRèS OU TRêS. [Il semble que l'accent circonflexe est plus convenable à cette particule que l'accent grâve, puisque l'ê y est ouvert et long: trê, et devant une voyèle, trêz.] Cette particule est en français le signe du superlatif absolu. "Bon, meilleur, três-bon. Mauvais, pire, três-mauvais: il est três-aimable, etc. = Três, fort, bien, (synon.) Le premier ne se dit que dans le sens naturel et litéral: cet homme est três-sage; les deux aûtres peuvent être employés dans un sens ironique; avec cette diférence que fort convient mieux lorsque l'ironie fait entendre qu'on pèche par défaut; et que bien est plus d'usage, lorsque l'ironie fait entendre qu'on pèche par excês. "C'est être fort sage (c. à. d. peu sage) que de quiter ce qu'on a pour courir aprês ce qu'on n'a pas. "C'est être bien patient. (c. à. d. trop patient) que de soufrir des coups de bâton, sans en rendre. GIR. synon. L'Auteur parle ici le langage du monde.
   REM. Três ne s'associe guère bien avec les participes, sur-tout avec ceux des verbes réciproques. "Il s'en est três-ocupé: "Cette nouvelle s'est três-répandûe. "Le nombre des Lettres est très-augmenté dans cette édition (des Lettres de Mde de Sévigné). Avertissement. Gènes étoit toujours très-menacée par les Piémontais. Volt. — Il faut se servir de beaucoup, fort ou tel aûtre adverbe équivalent. = * Jusqu'à présent, on n'avait employé la particule três que dans les phrâses afirmatives; et on se servait de fort dans les phrâses négatives: il est três-exact: il n' est pas fort exact. Depuis peu, on dit et l'on écrit même três au lieu de fort. "Il n'était pas très-exact. Hist. d'Angl. "Quoique le Pape Grégoire ne fût pas très-vieux. Ibid. — Cette mode (car c' en est une) a gagné tous les amateurs du néologisme, et jusqu' aux Journalistes qui lui déclarent la guerre. On ne voit dans des écrits de tout genre que des phrâses pareilles aux suivantes. "Cela n'est pas très-sur, très-vrai. "Il n' est pas très-aimable, très-véridique. "Cet ouvrage n'est pas très-bien écrit. "Il n'est pas très-étonant que, etc. Mercûre. "L'Auteur n'est pas doué d'une critique très-profonde. Ibid. "Cet effet, qui me paroit très-naturel, ne me paroit pas très-nouveau. Lalande. etc. etc. Je ne sais si l'usage adoptera cette façon de parler, mais elle a encôre, à mon avis, quelque chôse de sauvage ou de précieux, comme on voudra. Cette nouveauté n'est ni nécessaire, ni utile, et elle choque les oreilles délicates et acoutumées au langage de nos bons Écrivains.
   TRêS ne régit pas les substantifs: * Nous étions partis très-matin de cette Ville, dit Marivaux. Il faut dire, de três-grand matin.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

très

sehr, ganz, anders, arg, hoch, nochall, tierischvery, quite, most, very mucherg, heel, zeer, bijster, bijzonder, terdege, heel veel, bar, behoorlijk, bitter, buitengewoon, dik, watמאוד (תה״פ), עד מאוד, מְאוֹדmuyamat, sangatmolto, assai, anticostituzionalissimamente, precipitevolissimevolmente, parecchiomuitofoarteочень, весьмаçoknhiều, rấtπολύجِدّاًvelmimegeterittäinvrlo非常に대단히sværtbardzomycketอย่างมากмного非常 (tʀɛ)
adverbe
indique l'intensité être très malade avoir très faim
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très

[tʀɛ] adv
→ very
j'ai très faim → I'm very hungry
très beau → very beautiful
très bien → very well
(avec pp) → much, highly
très critiqué → much criticized
très industrialisé → highly industrialized
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009