non
non
adv. [ lat. non ]non que
loc. conj.NON
(non ; l'n ne se lie jamais : non ici, mais là)REMARQUE
- 1. Dans cet exemple : Non-seulement tous ses honneurs et toutes ses richesses, mais encore toute sa vertu s'évanouit, on met s'évanouit au singulier, à cause de mais qui interrompt la phrase C'est là l'usage le plus ordinaire. Cependant, si quelque chose l'exigeait, rien n'empêcherait de mettre s'évanouirent.
- 2. Le tiret se met après non quand il s'agit d'un substantif composé : non-sens, non-usage, etc. ; il ne se met pas, en tout autre cas : les artisans non maîtres pouvaient travailler....
HISTORIQUE
- Xe s. Ne ule cose non la pouret [avait pu] omque pleier [ployer] [, Eulalie]
- XIe s. Nun ferez certes, dist li quens [le comte] Oliviers [, Ch. de Rol. XVIII]Par lui orrez [entendrez] si aurez pais ou non [, ib. XXX]Mais ce [il] ne sait li quels vaint [triomphe] ne quels nun [, ib. CLXXXII]
- XIIe s. Ne dist ne o ne non [, Ronc. 11]Non mie à ceste fois [, ib. 27]Au camp estez que non soiez vaincus [, ib. 45]Je ne sui ne liés [joyeux] ne dolens, Ne ne sai se vif [vivant] ou non [, Couci, X]Ou voil ou non, servir la [la servir] me convient [, ib. XX]
- XIIIe s. Chanter m'estuet [il me faut chanter], que m'en est pris corage, Non pas pour ce que d'amours me soit rien [QUESNES, Romanc. p. 85]Raison : Congnois le tu point ? - l'Amant : Oïl, dame. - Raison : Non fais. - l'Amant : Si fais... [, la Rose, 4267]
- XVe s. Je crois que non, car ainsi le me semble [CH. D'ORLÉANS, p. 6]Adonc il se mist à escouter s'il orroit par leans personne parler ; ce que non ; pourquoy il se print à heurter, et lors il ouyt une voix qui dist : qui es tu qui heurtes à celle heure ? [, Perceforest, t. v, f° 76]
- XVIe s. J'ay plus estudié à rendre ce que l'autheur a voulu dire, que non pas à orner ou polir le langage [AMYOT, Épit.]Jusques icy les historiens sont bien d'accord ; mais au demeurant, non [ID., Thésée, 17]Quant à luy, il estimoit plus honorable commander à ceulx qui avoient de l'or, que non pas en avoir [ID., Caton, 4]Je commenceray à parler, quand je sçauray dire choses dignes de non estre teues [ID., C. d'Utiq. 8]Et ne se remuoit non plus qu'une souche [LA BOÉTIE, 53]Non pas un seul, dit on, du camp de Cire, ne se rendit du costé du roy [ID., 139]Aux uns les dieux donnent le bonheur de la vie, aux autres non [ID., 198].... Qui sont de naturel pour aymer le proufit, mais non que [seulement] bien à poinct [ID., 212]Je ne feray bonne chiere de deuz, non pas [ni] de quatre jours [RAB., Pant. III, 25]Croyez la ou non, ce m'est tout ung [ID., ib. III, 52]Non les palayz, maisons, eschaffaultz.... seullement estoyent pleins de gens, mais aussi les toictz [ID., la Sciomachie.]Je voudroi bien que tous rois defendissent à leurs subjects, de non mettre en lumiere œuvre aucun, si premierement il n'avoit enduré la lime de quelque sçavant homme [DU BELLAY, I, 35, verso.]... Ville que jamais l'empereur n'a ausé regarder, non que [loin de] l'assaillir [CARLOIX, II, 6]L'estimation, non plus que l'affection, nous ne la debvons qu'à leur vertu [MONT., I, 13]Ne jamais dire une verité, non pas [même] quand elle est utile [ID., I, 37]On ne me pouvoit arracher de l'oisiveté, non pas pour me faire jouer [ID., I, 195]L'honneur de la vertu consiste à combattre non à battre [ID., I, 244]Sert aussi beaucoup à la conservation de la veue le tenir des pieds secs, le non dormir sur le jour, le non encliner par trop la face en bas [O. DE SERRES, 891]Ce prince est tant obeissant aux volontés du roy d'Espagne, qu'il ne sçauroit dire de non à chose qu'il lui commande [, Mém. de Bellièvre et de Sillery, p. 440, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. nain daime [non dame] ; picard, nein, naie, na ; provenç. non, no ; espagn. no ; portug. não ; ital. no, non ; du lat. non, anciennement noenu, noenum, que les étymologistes tirent de ni, non, et oenum, ancienne forme de unus, un.
non
Substantivement, Ils sont gens à se brouiller pour un oui ou pour un non. Il m'a répondu un non bien sec. Il lui répondit par un non significatif. Le oui et le non.
Il est souvent accompagné de Certes, de Vraiment, qui en renforcent le sens. Non certes, non vraiment, je ne le ferai pas.
Il peut être aussi renforcé par le mot Pas. Prendrai-je cela? Non pas, s'il vous plaît.
Il se met encore au commencement d'une phrase négative pour en annoncer le caractère et pour fortifier l'expression de la pensée. Non, je n'en ferai rien. On le redouble même quelquefois pour s'exprimer plus énergiquement. Non, non, je n'y consentirai jamais. Non, non, cent fois non.
NON sert, soit seul, soit avec Pas, à opposer une négation à une affirmation. Je désire du vin et non de la bière. Que vous m'approuviez ou non, je continuerai d'agir de même. Il était son rival et non pas son ami.
Il sert encore à infirmer, à nier fortement ce qui est exprimé par un des termes de la proposition. Il en est fâché, non sans cause. Il en est en peine, non sans raison. Il vous a fait plaisir, non pas tant pour l'amour de vous que par vanité. Non toutefois que je prétende à lui plaire. Non qu'il ne soit fâcheux de le mécontenter. Non loin de la ville se trouve le château qu'il habile.
Il sert également à infirmer, à nier l'idée exprimée par un mot. Tous les gens non intéressés, non préoccupés, non solvables, non recevables.
NON PLUS, loc. adv. Pas plus. Il n'en fut non plus ému que s'il eût été innocent. On n'en parle non plus que s'il n'eût jamais existé. Je n'en sais rien, non plus que vous.
Il signifie aussi, dans certains cas, Pareillement; mais il n'a cette acception que dans une phrase négative. Vous ne le voulez pas, ni moi non plus. Ceux-ci n'en sont pas, ni ceux-là non plus.
NON SEULEMENT, locution adverbiale, qui est ordinairement suivie de la conjonction adversative Mais. Non seulement il n'est pas savant, mais il est très ignorant. Non seulement je l'ai payé, mais encore je lui ai fait un cadeau. Un chrétien doit aimer non seulement ses amis, mais même ses ennemis.
NON se soude également avec quelques mots, que l'on trouvera ci-dessous à leur ordre alphabétique.
non
Non, Non.
C'est fait de moy. S. non, non aye bon courage, Perij. S. Quintu animo bono es.
Non autrement, Non secus.
Non pas tout, Nec tu omnia.
Non plus, Nihilo magis.
Non plus songeoy-je que, etc. Non magis somniabam, quam, etc.
Non plus proufiteras-tu que si, etc. Nihilo plus agas, quam si, et caet.
On ne nous escrit non plus que si l'Asie estoit fermée, Tanquam si clausa, sit Asia, sic nihil perfertur ad nos.
Non point tant seulement à cause de l'antiquité, Non vetustatis modo gratia.
Non point devant la nouvelle Lune, Non ante lunam nouam.
Non pourtant, c'est toutesfois, ce nonobstant, neantmoins, Nihilominus tamen, Les anciens en usoient souvent, comme, Non pourtant, n'abandonneray l'alliance du Roy.
Non sans cause, Non iniuria, Non abs re.
Non seulement, Nec modo, Nedum, Non solum, Non tantum.
Non seulement les guerres de nostre païs, mais aussi celles des estranges, Non domestica solum, sed etiam externa bella.
Non seulement il me semble que mes faits sont aussi grans que ceux des empereurs, mais aussi ma fortune, Imperatorum non modo res gestas non antepono meis sed ne fortunam quidem ipsam.
Non seulement n'a pas esté trouvée mauvaise, ains contraire, Non modo non inuidiosa, sed etiam popularis.
Non seulement pource que ce fut une femme qui la fit, mais aussi pource qu'elle est bien faicte, Oratio Q. Hortensii filiae apud Triumuiros habita legitur, non tantum in sexus honorem.
Non seulement je te voudroy prester argent, mais aussi espandre mon sang pour toy, Funderem pro te sanguinem, nedum tibi pecuniam crederem.
Non seulement franchement admonester, mais, etc. Non modo aperte monere, sed, etc.
J'espandroy mon sang pour toy, non seulement mon argent, Funderem pro te sanguinem, nedum pecuniam.
non
NON, particule négative. "Le voulez-vous? Non. "Il ne dit jamais non: dites, oui ou non. Je gage que non. = S. m. "Dites un oui, ou, un non. "Il m' a répondu un non bien sec.
1°. En répondant, on dit ordinairement non tout seul, en y ajoutant pourtant le titre d'honeur dû à la persone, à qui l'on répond. Non, Monsieur, non Madame. Mais dans le discours familier et quand on veut nier plus fortement, on peut dire, non pas. "Non pas, Madame, non pas, le rivage est changé aussi. Fonten. On dit aussi, oh! non. "Il dona en présence des Magistrats (de Genève) le désaveu le plus formel de sa Pucelle: il promit de ne rien écrire contre la Religion, ni contre l'État. A-t'il tenu parole? oh! non. Gr. Hom. Vengés. = 2°. Non se met quelquefois à la tête de la phrâse et dans les grands mouvemens de l'éloquence il se redouble. "Non, le vice ne peut rendre heureux l'homme, qui s'y livre. "Ne croyez pas, ô Crétois, que je méprise les Hommes. Non, non, je sais combien il est grand de travailler à les rendre bons et heureux. Télém. = 3°. Massillon met souvent non à la tête des phrâses afirmatives. "Non, Sire, le trône, où vous êtes assis, a autour de lui autant de remparts, qui le défendent contre la volupté, que d'atraits, qui l'y engagent. "Non, Sire, la piété véritable élève l'esprit, ennoblit le coeur, raffermit le courage, etc. — Il me semble que oui irait mieux avec le sens afirmatif. = 4°. Dans le style familier, on emploie quelquefois non sans nécessité.
Certes, Monsieur Tartufe, à bien prendre la chose
N'est pas un homme, non, qui se mouche du pié.
Molière.
= 5°. Dans le cours de la phrâse, non s'emploie quelquefois tout seul, quelquefois avec pas, jamais avec point. "Ils ont soutenu cette doctrine, non par de doctes écrits, mais par de sanglantes batâilles. Bossuet. On pourrait dire aussi non pas par de doctes~ écrits, etc. Mais non tout seul vaut mieux dans des ocasions pareilles. "Elle croyoit aussi que je l'aimois beaucoup, non sans se plaindre pourtant de je ne sais quelle indolence. Mariv. "Je le tiens non d'elle-même, mais de sa confidente. "Je le lui dirai, non comme parent, mais comme ami. = Avec les adverbes et les adjectifs, on met non pas quand il y a quelque comparaison. "Il écrit non pas supérieurement, mais agréablement. "Il a un style non pas brillant, mais pur et correct. = Pour les purs adjectifs, on met quelquefois non tout seul. "Tous les gens non intéressés; non préocupés; des acheteurs non solvables; des témoins non-recevables.
Le Père, vieux routier, non des plus complaisans.
L'Ab. Reyre.
= 6°. * Anciènement, on disait non, pour ne pas: "Le Roi Jean défendait de non doner pour Dieu à gens puissans de (qui peuvent) gâgner leur vie; et de non les héberger.
Non que, et non pas que régissent le subjonctif: le 1er est le plus usité. "Non que, ou non pas que je veuille, que je prétende, etc. "Ils consacrent leurs talens et leur philosophie à détruire et à avilir tout ce qu'il y a de sacré parmi les Hommes. Non qu'au fond ils haïssent ni la vertu, ni nos dogmes; c'est de l'opinion publique qu'ils sont énemis, et pour les ramener aux piés des autels, il suffiroit de les réléguer parmi les Athées. J. J. Rouss. = Remarquez qu'après non que on ne doit point mettre une seconde négative, quand le sens est d'âilleurs afirmatif. "La Religion Patriarcale, qu'on apelle aussi la Loi de Natûre, non qu'elle n'ajoutât rien à la Loi Naturelle, mais pour la distinguer de la Loi Écrite. L'Ab. Du Voisin. Il falait, non qu'elle ajoutât rien, etc. Peut-être l'Auteur a mis cette seconde négative à caûse de rien, mais elle n'était pas nécessaire, même à ce titre, et non que sufisait. Là rien signifie quoi que ce soit. Non qu'elle ajoutât quoi que ce soit à la Loi Naturelle, etc. = Mais, quand le sens est négatif, la particule ne est nécessaire. "La Poésie Latine peint les objets bien aûtrement que ne peut faire notre Langue vulgaire. Non que la versification française n'ait ses grâces et ses charmes; mais il faut avouer qu'elle n'aproche pas de la versification des anciens Romains, non plus que de celle des Grecs, qui lui a servi de modèle. L'Ab. des Fontaines.
Non plus, adv. Il se dit ou tout seul: "vous ne l'aimez pas, ni moi non plus; ou comme adverbe de comparaison. "Il ne lui plait pas non plus qu'à moi. * Mais il ne régit pas les verbes. "Il n'en fut non plus averti que s'il n' y avait pas été intéressé. "Ses sens n'agissoient non plus que s'il en eût été entièrement privé. Vie de S. P. d'Alc. Il est vieux, en ce sens, du moins pour le beau style. On devrait le rajeunir. L'Acad. en done un exemple, sans dire à quel style il apartient. "On n'en parle non plus que s'il n'avoit jamais été. = Non seulement. Voy. SEULEMENT.
NON, entre dans la composition de quelques mots, et suit le genre des noms auxquels il est joint. Non-jouïssance, Non-valeur sont du genre féminin. Non-prix, et Non-usage, du genre masculin.
non
nein, nicht, kein, Schmiereno, not, nay, neither, nope, tampoconiet, nee, neenלא (תה״פ), לא באלף רבתי, לֹאnee, nieнеnoneόχι, καθόλουnenoeinemekkert, ekkiいいえ, いえ, ううん아니오, 아뇨ikke, ne, slett ikkenie, w żadnym wypadkunãonuнетnej, ej, icke, ingen, intetladeğil, hayır, yokне不, 否no, nonلَاikkeneไม่không (nɔ̃)adverbe
non
[nɔ̃] advTu as vu Jean-Pierre? - Non → Have you seen Jean-Pierre? - No., Have you seen Jean-Pierre? - No, I haven't.
je préférerais que non → I would rather not
il se trouve que non → apparently not
Paul est venu, non? → Paul came, didn't he?
répondre que non → to say no
Je lui ai demandé s'il aimait le café, il m'a répondu que non → I asked him if he liked coffee, he told me he didn't.
non loin → not far
Non loin de là vivait un vieil homme → Not far from there lived an old man.
non seulement → not only
Il est non seulement intelligent, mais aussi très gentil → Not only is he intelligent, he's also very nice.
Je n'y suis pas allé hier soir et je n'irai pas ce soir non plus → I didn't go yesterday evening and I won't go this evening either.
"Je n'aime pas les hamburgers."- - "Moi non plus." → "I don't like hamburgers." - "Neither do I."
Il n'y est pas allé et moi non plus → He didn't go and neither did I.
non pas que → not that
Non pas qu'il ait détesté le film: il est resté jusqu'au bout → Not that he hated the film: he stayed till the end.
non mais! → well really!
non mais des fois! → you must be joking!