non

Recherches associées à non: oui

non

adv. [ lat. non ]
1. Indique une réponse négative : Voulez-vous nous accompagner ? — Non, je n'ai pas le temps d'accord, oui
2. Équivaut à une proposition négative : Je lui ai demandé s'il acceptait, il m'a répondu que non. Elle rentre à la maison, lui non lui ne rentre pas
3. Joint à une interrogative, indique une demande de confirmation : Vous nous avez déjà téléphoné, non ? n'est-ce pas
4. Sur un ton interrogatif, marque l'étonnement, le refus de croire à ce qui vient d'être dit : Il a raflé tous les premiers prix. — Non ? c'est impossible !
5. Avec une phrase exclamative, indique l'indignation : Ah non, maintenant, cela suffit !
6. Devant un participe ou un adjectif, en indique la négation, le contraire : Une maison non occupée inoccupée
Non plus,
équivaut à « aussi » dans une phrase négative : Nous n'en avons pas besoin non plus.
Non seulement…, mais…,
pas seulement, pas uniquement : Non seulement elle a du talent, mais elle le cultive et de plus
n.m. inv.
Expression du refus, du désaccord : Ils nous ont opposé un non définitif. Compter les oui et les non.

non que

loc. conj.
(Suivi du subj.) Indique que l'on écarte la cause que l'on pourrait supposer pour y substituer la cause véritable (on dit aussi non pas que) : Elle lit beaucoup d'ouvrages spécialisés, non pas qu'elle y soit obligée, mais parce qu'elle a soif de savoir.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

NON

(non ; l'n ne se lie jamais : non ici, mais là)
Particule négative opposée à oui, particule affirmative. L'avez-vous fait ? - Non. Répondez par oui ou par non.
Si vous répondez que non [PASC., Prov. XI]
Les langues sont des chiffres où non les lettres sont changées en lettres, mais les mots en mots ; de sorte qu'une langue inconnue est indéchiffrable [ID., Pens. VII, 23, éd. HAVET.]
Hippocrate dit out, mais Galien dit non [REGNARD, Folies amour. III, 7]
Pour moi, j'aime les gens dont l'âme se peut lire, Qui disent bonnement oui pour oui, non pour non [GRESSET, le Méch. I, 5]
Non, en métaphysique, ne me paraît guère plus sage que oui ; non liquet [la chose n'est pas claire] est la réponse raisonnable à presque tout [D'ALEMB., Lett. à Voltaire, 4 août 1770]
Familièrement. Je ne dis pas non, je ne refuse pas. Dans quelques cas, la phrase interrogative est telle, qu'il y peut être répondu par non ou par oui, sans que le sens soit changé.
Dorante : Vous n'avez seulement qu'à dire une parole. - Philiste : Qu'une ? - Dorante : Non ; cette nuit j'ai promis de la voir [CORN., Suite du Ment. III, 4]
Non s'emploie pour nier une proposition entière qui est sous-entendue.
Je mourrai par vos feux, éteignez-les ou non [MALH., v, 30]
Je parle de Néarque et non de votre époux [CORN., Poly. III, 3]
Et que m'importe à moi si Rome souffre ou non ? [ID., Sert. IV, 11]
Valère a votre foi, la tiendrez-vous ou non ? [MOL., Tart. I, 6]
On délibérait en plein sénat s'il fallait admettre un dieu dans le Capitole ou non [BOURDAL., Dim. de la Quinquagésime, t. I, p. 450]
Si de tous les hommes les uns mouraient, les autres non... [LA BRUY., XI]
Que l'on approuve ou non ma fermeté sévère [VOLT., M. de César, III, 2]
On croirait, à voir les dernières entreprises d'Innocent IV, que c'était un guerrier ; non, il passait pour un profond théologien [ID., Ann. Emp. Conrad IV, 1253, 1254]
Il peut remplacer un substantif, un adjectif. Malice, ou non, le mal est fait. Sage ou non.
Enfin les uns sont contents, les autres non, c'est le monde ; il n'y a rien de nouveau à cela [SÉV., 27 févr. 1679]
On te propose pair ou non ; tu choisis pair et tu n'en vois pas le motif [VOLT., Newt. I, 4]
Il se met dans le cours du discours pour nier quelque chose, très souvent avec une reprise par mais. Il a fait cela non par méchanceté, mais pour jouer.
Certes, monsieur Tartuffe, à bien prendre la chose, N'est pas un homme, non, qui se mouche du pié [MOL., Tart, II, 3]
Je regrette dans le sénat, dit le héros, non ce qu'il a été, mais ce qu'il pouvait être [MARMONTEL, Bélis. ch. 12]
Il se joint souvent avec pas, mais non avec point (du moins ce n'est pas l'usage ; car il n'y aurait pas de faute). Prendrai-je cela ? non pas, s'il vous plaît.
Le mérite n'y a point de part, non pas même le mérite de la race [BALZ., 2e disc. De la cour.]
Et mon cœur, qui sans cesse en sa faveur se flatte, Cherche qui le soutienne et non pas qui l'abatte [CORN., Héracl. V, 2]
J'envisage non pas sa fortune, mais sa vertu ; les services qu'il a rendus, non pas les places qu'il a remplies ; les dons qu'il a reçus, non pas les honneurs qu'on lui a rendus sur la terre [FLÉCH., le Tellier.]
Je crains votre silence et non pas vos injures [RAC., Andr. IV, 5]
Je ne puis que me plaindre et non pas vous punir [VOLT., Œdipe, IV, 3]
Commandez que je meure, et non pas que je fuie [ID., ib. III, 2]
Après le que qui suit un comparatif, les anciens ajoutaient souvent non pas ; tournure qui tombe en désuétude.
Mes jours Devaient plutôt finir que non pas son discours [RÉGNIER, Sat. VIII]
Quand il a fallu qu'il [Dieu] ait paru [dans l'incarnation], il s'est encore plus caché en se couvrant de l'humanité ; il était bien plus reconnaissable quand il était invisible, que non pas quand il s'est rendu visible [PASC., Lett. à Mlle de Roannez, 2]
Quand, dans une tournure semblable, la phrase finale a un verbe, la construction demanderait deux que qui seraient intolérables, par exemple : il vaut mieux que vous y alliez, que que j'y aille. Aujourd'hui on tourne autrement la phrase pour les éviter ; autrefois entre les deux que on intercalait non pas ; tournure fort recommandable et à reprendre.
Ils [les apôtres] jugent plus sûr que Dieu approuve ceux qu'il remplit de son esprit, que non pas qu'il faille observer la loi [PASC., Pens. XXIV, 14]
Il s'emploie devant sans, loin, etc. pour en changer le sens restrictif.
Les puissantes faveurs dont Parnasse m'honore, Non loin de mon berceau commencèrent leur cours [MALH., Il, 12]
Beau parc et beaux jardins qui dans votre clôture Avez toujours des fleurs et des ombrages verts, Non sans quelque démon qui défend aux hivers D'en effacer jamais l'agréable pointure [ID., V, 14]
Il vécut non sans gloire et meurt en homme libre [SAURIN, Spartac. V, 13]
Non sans rougeur, les deux sexes découvrent Que l'amitié qui les unit longtemps, S'est transformée en d'autres sentiments [MALFIL., Narcisse, I]
Que vos heureux destins, les délices du ciel, Coulent toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non sans quelque amour paisible et mutuelle [A. CHÉN., Élég. VII]
Il se met au commencement d'une phrase négative pour en annoncer le caractère. Non, je n'en ferai rien.
Non, je ne puis, dit-il, égorger Marius [DELILLE, Imag. III]
Il peut se redoubler. Non, non, je n'y consentirai jamais. Non, cent fois non.
Non, non, je le connais, mon désespoir le flatte [RAC., Andr. III, 1]
Il se joint aux adverbes certes, certainement, vraiment, qui rendent la négation plus formelle. Non certes, non vraiment, je ne le ferai pas.
Il se joint à des adjectifs, à des substantifs, à des verbes. Non solvable. Non-activité. Fin de non-recevoir. (Pour le tiret, voy. la Rem. 2.)
10° Non-seulement, loc. adv. qui est ordinairement suivie de la conjonction adversative mais (on met un tiret à non-seulement, mais non à mais encore).
L'Église traite non-seulement de criminels, mais d'hérétiques tous ceux qui emploient de l'argent pour obtenir les ministères ecclésiastiques [PASC., Réfutation de la réponse à la 12e lettre]
Toujours prêts à donner à leur troupeau non-seulement leurs veilles et leurs travaux, mais leur propre vie [BOSSUET, Hist. II, 7]
Ainsi l'art de se détruire est non-seulement tout autre de ce qu'il était avant l'invention de la poudre, mais de ce qu'il était il y a cent ans [VOLT., Louis XIV, 18]
Ayant déclaré non-seulement hérétique mais absurde le mouvement de la terre [ID., ib. 31]
On disait que cela me faisait du mal ; je crois, moi, que cela me fit du bien, et non-seulement à mon âme, mais à mon corps [J. J. ROUSS., Conf. VI]
11° Non plus que, loc. adv. Ne.... pas plus que.
Quel malheur, si l'amour de sa femme Ne peut non plus sur lui que le mien sur ton âme ! [CORN., Hor. II, 5]
Ah ! si non plus que vous je n'ai point le cœur bas [ID., Attila, III, 4]
Cette impiété de Luther.... que nous ne coopérons en aucune sorte à notre salut, non plus que des choses inanimées [PASC., Prov. XVIII]
On ne serait non plus en peine de son salut [d'un homme mort subitement] que de celui de M. de Turenne [SÉV., 220]
Je suis assurée qu'elle [Mme de Guitaut qui venait d'accoucher] a reçu des visites.... et ne s'est non plus ménagée sur le bruit que si elle était reine ou dauphine [ID., 26 mai 1681]
On ne doute non plus de sa volonté que de son être [BOSSUET, Libre arb. 1]
Il y sera décidé qu'on ne tient non plus devant les Français en Allemagne qu'en Flandre [ID., Louis de Bourbon.]
Il [Maximien] ne voulait non plus pour compagnons de l'empire ses enfants que les étrangers [ID., Hist. I, 10]
Un être éternel incréé aussi bien qu'incorruptible, et qui n'avait non plus de commencement que de fin [ID., ib. II, 6]
L'humilité non plus que la foi n'est ni timide, ni raisonneuse [FLÉCH., Panég. I, 301]
Chassez un chien du fauteuil du roi, il grimpe à la chaire du prédicateur, il regarde le monde indifféremment, sans embarras, sans pudeur ; il n'a pas, non plus que le sot, de quoi rougir [LA BRUY., II]
Ils [les criminels du Tartare] ont horreur d'eux-mêmes, et ils ne peuvent non plus se délivrer de cette horreur que de leur propre nature [FÉN., Tél. XVIII]
Non plus signifie quelquefois pareillement, mais seulement dans une phrase négative. Vous ne le voulez pas, ni moi non plus.
Le secret n'en est su ni de lui, ni de lui [en montrant les deux princes] ; Tu n'en sauras non plus les véritables causes [CORN., Héracl. IV, 5]
Comme les successions sont réciproques, la perte du droit de succession est double [pour les mainmortables], parce que ceux à qui on ne peut succéder ne peuvent succéder non plus [VOLT., Polit. et lég. Cout. de Franche-Comté.]
12° Non que, avec le subjonctif, ce n'est pas que. Non qu'il ne soit fâcheux de le mécontenter.
Considérez le prix que vous avez coûté, Non pas qu'elle vous croie avoir trop acheté [CORN., Cinna, II, 1]
Non que votre colère ou la mort m'intimide [ID., ib. V, 1]
Non que je veuille à Rome imputer quelque crime [ID., Nicom. V, 10]
Il me semble qu'en les joignant ensemble [la lecture d'Épictète et de Montaigne], elles ne pourraient réussir fort mal, parce que l'une s'oppose au mal de l'autre ; non qu'elles puissent donner la vertu, mais seulement troubler dans les vices [PASC., Entret. avec Saci.]
13° S. m. Un non. Des non.
Que le non prononcé soit un mur d'airain, contre lequel l'enfant n'aura pas épuisé cinq ou six fois ses forces, qu'il ne tentera plus de le renverser [J. J. ROUSS., Ém. II]
Ma fierté naturelle est assez satisfaite de quelques non bien fermes que j'ai prononcés dans ma vie [DUCIS, Correspondance, 7 novembre 1806]
Pour un oui ou pour un non, pour peu de chose. Il se fâche pour un oui ou pour un non.

REMARQUE

  • 1. Dans cet exemple : Non-seulement tous ses honneurs et toutes ses richesses, mais encore toute sa vertu s'évanouit, on met s'évanouit au singulier, à cause de mais qui interrompt la phrase C'est là l'usage le plus ordinaire. Cependant, si quelque chose l'exigeait, rien n'empêcherait de mettre s'évanouirent.
  • 2. Le tiret se met après non quand il s'agit d'un substantif composé : non-sens, non-usage, etc. ; il ne se met pas, en tout autre cas : les artisans non maîtres pouvaient travailler....

HISTORIQUE

  • Xe s.
    Ne ule cose non la pouret [avait pu] omque pleier [ployer] [, Eulalie]
  • XIe s.
    Nun ferez certes, dist li quens [le comte] Oliviers [, Ch. de Rol. XVIII]
    Par lui orrez [entendrez] si aurez pais ou non [, ib. XXX]
    Mais ce [il] ne sait li quels vaint [triomphe] ne quels nun [, ib. CLXXXII]
  • XIIe s.
    Ne dist ne o ne non [, Ronc. 11]
    Non mie à ceste fois [, ib. 27]
    Au camp estez que non soiez vaincus [, ib. 45]
    Je ne sui ne liés [joyeux] ne dolens, Ne ne sai se vif [vivant] ou non [, Couci, X]
    Ou voil ou non, servir la [la servir] me convient [, ib. XX]
  • XIIIe s.
    Chanter m'estuet [il me faut chanter], que m'en est pris corage, Non pas pour ce que d'amours me soit rien [QUESNES, Romanc. p. 85]
    Raison : Congnois le tu point ? - l'Amant : Oïl, dame. - Raison : Non fais. - l'Amant : Si fais... [, la Rose, 4267]
  • XVe s.
    Je crois que non, car ainsi le me semble [CH. D'ORLÉANS, p. 6]
    Adonc il se mist à escouter s'il orroit par leans personne parler ; ce que non ; pourquoy il se print à heurter, et lors il ouyt une voix qui dist : qui es tu qui heurtes à celle heure ? [, Perceforest, t. v, f° 76]
  • XVIe s.
    J'ay plus estudié à rendre ce que l'autheur a voulu dire, que non pas à orner ou polir le langage [AMYOT, Épit.]
    Jusques icy les historiens sont bien d'accord ; mais au demeurant, non [ID., Thésée, 17]
    Quant à luy, il estimoit plus honorable commander à ceulx qui avoient de l'or, que non pas en avoir [ID., Caton, 4]
    Je commenceray à parler, quand je sçauray dire choses dignes de non estre teues [ID., C. d'Utiq. 8]
    Et ne se remuoit non plus qu'une souche [LA BOÉTIE, 53]
    Non pas un seul, dit on, du camp de Cire, ne se rendit du costé du roy [ID., 139]
    Aux uns les dieux donnent le bonheur de la vie, aux autres non [ID., 198]
    .... Qui sont de naturel pour aymer le proufit, mais non que [seulement] bien à poinct [ID., 212]
    Je ne feray bonne chiere de deuz, non pas [ni] de quatre jours [RAB., Pant. III, 25]
    Croyez la ou non, ce m'est tout ung [ID., ib. III, 52]
    Non les palayz, maisons, eschaffaultz.... seullement estoyent pleins de gens, mais aussi les toictz [ID., la Sciomachie.]
    Je voudroi bien que tous rois defendissent à leurs subjects, de non mettre en lumiere œuvre aucun, si premierement il n'avoit enduré la lime de quelque sçavant homme [DU BELLAY, I, 35, verso.]
    ... Ville que jamais l'empereur n'a ausé regarder, non que [loin de] l'assaillir [CARLOIX, II, 6]
    L'estimation, non plus que l'affection, nous ne la debvons qu'à leur vertu [MONT., I, 13]
    Ne jamais dire une verité, non pas [même] quand elle est utile [ID., I, 37]
    On ne me pouvoit arracher de l'oisiveté, non pas pour me faire jouer [ID., I, 195]
    L'honneur de la vertu consiste à combattre non à battre [ID., I, 244]
    Sert aussi beaucoup à la conservation de la veue le tenir des pieds secs, le non dormir sur le jour, le non encliner par trop la face en bas [O. DE SERRES, 891]
    Ce prince est tant obeissant aux volontés du roy d'Espagne, qu'il ne sçauroit dire de non à chose qu'il lui commande [, Mém. de Bellièvre et de Sillery, p. 440, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguig. nain daime [non dame] ; picard, nein, naie, na ; provenç. non, no ; espagn. no ; portug. não ; ital. no, non ; du lat. non, anciennement noenu, noenum, que les étymologistes tirent de ni, non, et oenum, ancienne forme de unus, un.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

non

NON. Particule négative, qui est opposée à la particule affirmative Oui. Il ne dit jamais non. Cette affaire est aisée à conclure, il n'y a qu'à dire oui ou non. Je gage que non. Il ne répond ni oui ni non. Avez-vous fait telle chose? Non. Le voulez-vous? Non. Répondez catégoriquement par oui ou par non.

Substantivement, Ils sont gens à se brouiller pour un oui ou pour un non. Il m'a répondu un non bien sec. Il lui répondit par un non significatif. Le oui et le non.

Il est souvent accompagné de Certes, de Vraiment, qui en renforcent le sens. Non certes, non vraiment, je ne le ferai pas.

Il peut être aussi renforcé par le mot Pas. Prendrai-je cela? Non pas, s'il vous plaît.

Il se met encore au commencement d'une phrase négative pour en annoncer le caractère et pour fortifier l'expression de la pensée. Non, je n'en ferai rien. On le redouble même quelquefois pour s'exprimer plus énergiquement. Non, non, je n'y consentirai jamais. Non, non, cent fois non.

NON sert, soit seul, soit avec Pas, à opposer une négation à une affirmation. Je désire du vin et non de la bière. Que vous m'approuviez ou non, je continuerai d'agir de même. Il était son rival et non pas son ami.

Il sert encore à infirmer, à nier fortement ce qui est exprimé par un des termes de la proposition. Il en est fâché, non sans cause. Il en est en peine, non sans raison. Il vous a fait plaisir, non pas tant pour l'amour de vous que par vanité. Non toutefois que je prétende à lui plaire. Non qu'il ne soit fâcheux de le mécontenter. Non loin de la ville se trouve le château qu'il habile.

Il sert également à infirmer, à nier l'idée exprimée par un mot. Tous les gens non intéressés, non préoccupés, non solvables, non recevables.

NON PLUS, loc. adv. Pas plus. Il n'en fut non plus ému que s'il eût été innocent. On n'en parle non plus que s'il n'eût jamais existé. Je n'en sais rien, non plus que vous.

Il signifie aussi, dans certains cas, Pareillement; mais il n'a cette acception que dans une phrase négative. Vous ne le voulez pas, ni moi non plus. Ceux-ci n'en sont pas, ni ceux-là non plus.

NON SEULEMENT, locution adverbiale, qui est ordinairement suivie de la conjonction adversative Mais. Non seulement il n'est pas savant, mais il est très ignorant. Non seulement je l'ai payé, mais encore je lui ai fait un cadeau. Un chrétien doit aimer non seulement ses amis, mais même ses ennemis.

NON se soude également avec quelques mots, que l'on trouvera ci-dessous à leur ordre alphabétique.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

non

Non, Non.

C'est fait de moy. S. non, non aye bon courage, Perij. S. Quintu animo bono es.

Non autrement, Non secus.

Non pas tout, Nec tu omnia.

Non plus, Nihilo magis.

Non plus songeoy-je que, etc. Non magis somniabam, quam, etc.

Non plus proufiteras-tu que si, etc. Nihilo plus agas, quam si, et caet.

On ne nous escrit non plus que si l'Asie estoit fermée, Tanquam si clausa, sit Asia, sic nihil perfertur ad nos.

Non point tant seulement à cause de l'antiquité, Non vetustatis modo gratia.

Non point devant la nouvelle Lune, Non ante lunam nouam.

Non pourtant, c'est toutesfois, ce nonobstant, neantmoins, Nihilominus tamen, Les anciens en usoient souvent, comme, Non pourtant, n'abandonneray l'alliance du Roy.

Non sans cause, Non iniuria, Non abs re.

Non seulement, Nec modo, Nedum, Non solum, Non tantum.

Non seulement les guerres de nostre païs, mais aussi celles des estranges, Non domestica solum, sed etiam externa bella.

Non seulement il me semble que mes faits sont aussi grans que ceux des empereurs, mais aussi ma fortune, Imperatorum non modo res gestas non antepono meis sed ne fortunam quidem ipsam.

Non seulement n'a pas esté trouvée mauvaise, ains contraire, Non modo non inuidiosa, sed etiam popularis.

Non seulement pource que ce fut une femme qui la fit, mais aussi pource qu'elle est bien faicte, Oratio Q. Hortensii filiae apud Triumuiros habita legitur, non tantum in sexus honorem.

Non seulement je te voudroy prester argent, mais aussi espandre mon sang pour toy, Funderem pro te sanguinem, nedum tibi pecuniam crederem.

Non seulement franchement admonester, mais, etc. Non modo aperte monere, sed, etc.

J'espandroy mon sang pour toy, non seulement mon argent, Funderem pro te sanguinem, nedum pecuniam.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

non


NON, particule négative. "Le voulez-vous? Non. "Il ne dit jamais non: dites, oui ou non. Je gage que non. = S. m. "Dites un oui, ou, un non. "Il m' a répondu un non bien sec.
   1°. En répondant, on dit ordinairement non tout seul, en y ajoutant pourtant le titre d'honeur dû à la persone, à qui l'on répond. Non, Monsieur, non Madame. Mais dans le discours familier et quand on veut nier plus fortement, on peut dire, non pas. "Non pas, Madame, non pas, le rivage est changé aussi. Fonten. On dit aussi, oh! non. "Il dona en présence des Magistrats (de Genève) le désaveu le plus formel de sa Pucelle: il promit de ne rien écrire contre la Religion, ni contre l'État. A-t'il tenu parole? oh! non. Gr. Hom. Vengés. = 2°. Non se met quelquefois à la tête de la phrâse et dans les grands mouvemens de l'éloquence il se redouble. "Non, le vice ne peut rendre heureux l'homme, qui s'y livre. "Ne croyez pas, ô Crétois, que je méprise les Hommes. Non, non, je sais combien il est grand de travailler à les rendre bons et heureux. Télém. = 3°. Massillon met souvent non à la tête des phrâses afirmatives. "Non, Sire, le trône, où vous êtes assis, a autour de lui autant de remparts, qui le défendent contre la volupté, que d'atraits, qui l'y engagent. "Non, Sire, la piété véritable élève l'esprit, ennoblit le coeur, raffermit le courage, etc. — Il me semble que oui irait mieux avec le sens afirmatif. = 4°. Dans le style familier, on emploie quelquefois non sans nécessité.
   Certes, Monsieur Tartufe, à bien prendre la chose
   N'est pas un homme, non, qui se mouche du pié.
       Molière.
= 5°. Dans le cours de la phrâse, non s'emploie quelquefois tout seul, quelquefois avec pas, jamais avec point. "Ils ont soutenu cette doctrine, non par de doctes écrits, mais par de sanglantes batâilles. Bossuet. On pourrait dire aussi non pas par de doctes~ écrits, etc. Mais non tout seul vaut mieux dans des ocasions pareilles. "Elle croyoit aussi que je l'aimois beaucoup, non sans se plaindre pourtant de je ne sais quelle indolence. Mariv. "Je le tiens non d'elle-même, mais de sa confidente. "Je le lui dirai, non comme parent, mais comme ami. = Avec les adverbes et les adjectifs, on met non pas quand il y a quelque comparaison. "Il écrit non pas supérieurement, mais agréablement. "Il a un style non pas brillant, mais pur et correct. = Pour les purs adjectifs, on met quelquefois non tout seul. "Tous les gens non intéressés; non préocupés; des acheteurs non solvables; des témoins non-recevables.
   Le Père, vieux routier, non des plus complaisans.
       L'Ab. Reyre.
= 6°. * Anciènement, on disait non, pour ne pas: "Le Roi Jean défendait de non doner pour Dieu à gens puissans de (qui peuvent) gâgner leur vie; et de non les héberger.
   Non que, et non pas que régissent le subjonctif: le 1er est le plus usité. "Non que, ou non pas que je veuille, que je prétende, etc. "Ils consacrent leurs talens et leur philosophie à détruire et à avilir tout ce qu'il y a de sacré parmi les Hommes. Non qu'au fond ils haïssent ni la vertu, ni nos dogmes; c'est de l'opinion publique qu'ils sont énemis, et pour les ramener aux piés des autels, il suffiroit de les réléguer parmi les Athées. J. J. Rouss. = Remarquez qu'après non que on ne doit point mettre une seconde négative, quand le sens est d'âilleurs afirmatif. "La Religion Patriarcale, qu'on apelle aussi la Loi de Natûre, non qu'elle n'ajoutât rien à la Loi Naturelle, mais pour la distinguer de la Loi Écrite. L'Ab. Du Voisin. Il falait, non qu'elle ajoutât rien, etc. Peut-être l'Auteur a mis cette seconde négative à caûse de rien, mais elle n'était pas nécessaire, même à ce titre, et non que sufisait. Là rien signifie quoi que ce soit. Non qu'elle ajoutât quoi que ce soit à la Loi Naturelle, etc. = Mais, quand le sens est négatif, la particule ne est nécessaire. "La Poésie Latine peint les objets bien aûtrement que ne peut faire notre Langue vulgaire. Non que la versification française n'ait ses grâces et ses charmes; mais il faut avouer qu'elle n'aproche pas de la versification des anciens Romains, non plus que de celle des Grecs, qui lui a servi de modèle. L'Ab. des Fontaines.
   Non plus, adv. Il se dit ou tout seul: "vous ne l'aimez pas, ni moi non plus; ou comme adverbe de comparaison. "Il ne lui plait pas non plus qu'à moi. * Mais il ne régit pas les verbes. "Il n'en fut non plus averti que s'il n' y avait pas été intéressé. "Ses sens n'agissoient non plus que s'il en eût été entièrement privé. Vie de S. P. d'Alc. Il est vieux, en ce sens, du moins pour le beau style. On devrait le rajeunir. L'Acad. en done un exemple, sans dire à quel style il apartient. "On n'en parle non plus que s'il n'avoit jamais été. = Non seulement. Voy. SEULEMENT.
   NON, entre dans la composition de quelques mots, et suit le genre des noms auxquels il est joint. Non-jouïssance, Non-valeur sont du genre féminin. Non-prix, et Non-usage, du genre masculin.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

non

nein, nicht, kein, Schmiereno, not, nay, neither, nope, tampoconiet, nee, neenלא (תה״פ), לא באלף רבתי, לֹאnee, nieнеnoneόχι, καθόλουnenoeinemekkert, ekkiいいえ, いえ, ううん아니오, 아뇨ikke, ne, slett ikkenie, w żadnym wypadkunãonuнетnej, ej, icke, ingen, intetladeğil, hayır, yokне, no, nonلَاikkeneไม่không (nɔ̃)
adverbe
1. mot qui sert à refuser, à nier Tu viens ? - Non. dire non
2. remplace "aussi" dans une phrase négative Je ne l'ai pas vu non plus.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

non

[nɔ̃] adv
(réponse) → no
Tu as vu Jean-Pierre? - Non → Have you seen Jean-Pierre? - No., Have you seen Jean-Pierre? - No, I haven't.
(remplaçant une proposition) je pense que non → I don't think so
je préférerais que non → I would rather not
il se trouve que non → apparently not
Paul est venu, non? → Paul came, didn't he?
répondre que non → to say no
Je lui ai demandé s'il aimait le café, il m'a répondu que non → I asked him if he liked coffee, he told me he didn't.
(= pas) (avec adjectif ou adverbe)not
non loin → not far
Non loin de là vivait un vieil homme → Not far from there lived an old man.
non seulement → not only
Il est non seulement intelligent, mais aussi très gentil → Not only is he intelligent, he's also very nice.
(autres locutions) ... non plus → not ... either
Je n'y suis pas allé hier soir et je n'irai pas ce soir non plus → I didn't go yesterday evening and I won't go this evening either.
"Je n'aime pas les hamburgers."- - "Moi non plus." → "I don't like hamburgers." - "Neither do I."
Il n'y est pas allé et moi non plus → He didn't go and neither did I.
non pas que → not that
Non pas qu'il ait détesté le film: il est resté jusqu'au bout → Not that he hated the film: he stayed till the end.
non mais! → well really!
non mais des fois! → you must be joking!
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