abréger
abréger
v.t. [ du lat. brevis, bref ]ABRÉGER
(a-bré-jé. L'é se prononce è quand il est suivi d'une voyelle muette : j'a-brè-ge) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Ne ne porreit mis cors soffrir Travail ne peine ne labor ; Kar dès or s'abregent mi jor ; Molt me vois mais afebleiant [BENOIT, II, 8223]
- XIIIe s. Ains voil [je veux] ma parole abregier Por vos oreilles alegier [, la Rose, 19671]Je ne puis souffrir à abregier le plain service qu'on tient de moi [BEAUM., XXVIII, 7]S'aucuns abrege le fief qui est tenu de li [ID., XLV, 25]Se il viaut [veut] son plait abregier [, Ass. de Jerus. I, 237]
- XIVe s. Ils lui dirent qu'il abregeast ses paroles [, le Menagier, I, 9]
- XVe s. Temps sans honneur et sans vray jugement, Aage en tristour, qui abrege la vie [E. DESCHAMPS, Temps présent.]Elle [m'amie] m'a dit que je boy trop souvent Et que cela m'abregeroit la vie [BASSEL., 31]N'abregeons point nostre vie Par trop nous atedier [ID., 46]On dit que ses ans il [le buveur] abbrege [ID., 38]Avancezvous, prenez votre robe, abregez-vous [hâtez-vous] ; qu'il ne vous trouve ici, car vous seriez mort et moi aussi [LOUIS XI, Nouv. 34]Pour abreger [bref] [ID., ib. 75]
- XVIe s. Le ciel m'a esté si benin et si favorable que d'abrevier un long martyre [YVER, 592]Il vouloit bien abreger son chemin et passer par lieux bien habités [AMYOT, Ant. 52]Notaires, c'est à dire ecrivains qui par notes et lettres abregées figurent toute une sentence [ID., Caton d'Ut. 35]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. et espagn. abreviar ; ital. abbreviare ; bas-lat. abbreviare ; de ad, indiquant la direction de l'action, et brevis, bref (voy. BREF).
abréger
Il s'emploie quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Prenez ce chemin, il abrège.
Il signifie encore Faire paraître moins long. La conversation abrège le chemin. Rien n'abrège le temps comme le travail.
abréger
ABRÉGER, v. a. [Abrégé, 2e. et 3e. é fer. bref.] Rendre plus court. Ordinairement ce verbe n'a que le régime direct: (l'accusatif) abréger une narration. Quelquefois pourtant il a pour 2e. régime le datif: "ses débauches lui abrégerent la vie; ce fut une des causes qui lui abrégerent ses jours. Marsolier. Il devoit retrancher lui, et dire simplement, qui abrégérent ses jours. Car lui et ses dans la même phrase forment un pléonasme, une répétition d'idées. En effet, puisqu'il lui abrégea les jours ou la vie, il est bien clair que ce n'est pas la vie ou les jours d'un aûtre. C'est comme qui dirait, et comme disent certains: j'ai mal à ma jambe, au lieu de, à la jambe. = On dit aussi, avec ce 2e. régime: "vous lui avez abrégé la besogne, par la méthode que vous lui avez aprise, etc. etc.
ABRÉGER, neut. sans régime. Pour abréger, je me borne à vous dire, etc. J'abrége pour ne pas lasser votre patience.
* Rem. Boileau dit: — Enfin pour abréger un si plaisant prodige: l'éllipse est un peu trop forte, même en vers. On n'abrége pas un prodige: on ne peut abréger que la narration qu'on en fait. Dict. Grammat.
abréger
abréger
abkürzen, summieren, verkürzen, zusammenfassen, abbreviierenabbreviate, abridge, curtail, shorten, summarize, abstract, decrease, lessen, abate, diminish, ease, outline, recapitulate, shrinkafkorten, bekorten, samenvatten, verkorten, inkorten, resumeren, verminderen, inkrimpen, korten, excerperenקיצר (פיעל), תקצר (פיעל), קִצֵּרbekort, verminderresumirforkorteσυντομεύωmallongigi, malpliigi, resumiabreviar, acortar, resumirtehdä yhteenvetoabbreviare, curtareforminskeskrócićresumir, tornar a somarabbreviare, accorciare, ridurreförkorta (abʀeʒe)verbe transitif