rue
1. rue
n.f. [ du lat. ruga, ride du visage ]2. rue
n.f. [ lat. ruta ]RUE1
(rue) s. f.HISTORIQUE
- XIe s. Toutes les rues ù li bourgeis estunt [, Ch. de Rol. CXC]
- XIIe s. Qui donc veïst le duc sur un cheval gascon Poindre parmi les rues, à sa main un baston.... [, Sax. VIII]Es rues de Seissuns se sunt entreveü [, Th. le mart. LII]
- XIIIe s. En ceste cité a CLX grans rues, et en chascune rue X mille maisons [MARC POL, p. 507]
- XIVe s. Et de pluseurs maisons est faite une rue, et de pluseurs rues une cité.... [ORESME, Eth. 253]Ens i a Bauduins le [la] grant cité cherquie [parcourue], De rue en rue va [, Baud. de Seb. XI, 46]Le suppliant se latita grant pieça par Paris en rues foraines [détournées] [DU CANGE, foraneus.]
- XVe s. Et nous fu dit par les gens là presens que ledit Mons. d'Orleans et ses gens avoient esté ainsi tuez et murdriz emmy la dicte rue [Vieille-Rue-du-Temple] en alant leur chemin, et que ceulx qui ce avoient fait s'en estoient fouiz et laissié les corps tous mors dedens la boe emmy la rue [, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 217]L'escuyer, qui l'attendoit au tourner d'une rue [chemin] sur les champs [FROISS., liv. I, p. 401, dans LACURNE]
- XVIe s. Ne tirans une seule volée qu'elle ne fist des rues dans les escadrons et bataillons du camp ennemy [SULLY, Mém. t. I, p. 325]N'est permis de faire fumier aux rues publiques par lesquelles le trompette crie chemin faisant les criées.... [, Nouv. coust. gén. t. IV, p. 710]Et bien, puisqu'estes d'advis que je me mette en rue [j'entre dans la dispute].... [, Contes de Cholières, f° 102, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. espagn. et portug. rua ; anc. ital. ruga ; du bas-lat. ruga (rua, dans un texte du IXe s.), place, rue, que des étymologistes dans du Cange, approuvés par Diez, regardent comme tiré du lat. ruga, ride, au sens de sillon, de là rang, rue. Du Cange a aussi ruta, rutta, mais le g a l'antériorité ; cependant ruta fait songer au celtique rod, rut (voy. ROUTE à l'étymologie).
RUE2
(rue) s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Prenez vin e rue e peivre [, Ms. St Jean]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, row ; génev. rote ; provenç. ruda, rutha ; espagn. ruda ; ital. ruta ; du lat. ruta, qui est le grec, mot du Péloponnèse, qui se rattache au grec, la rue faisant couler les règles.
rue
rue
La grande rue, La rue principale d'une localité.
Prov., Avoir pignon sur rue, Avoir une maison à soi; et, par extension, Avoir des biens immeubles, des propriétés. Cet homme est une bonne caution, il a pignon sur rue.
Jeter quelqu'un à la rue, Le chasser ou le réduire à la misère.
L'homme de la rue se dit du Premier venu, d'un homme quelconque. C'est l'opinion de l'homme de la rue.
Une femme, une fille des rues, Une personne d'une extrême grossièreté.
Un enfant, un gamin des rues, Un enfant du peuple qui vagabonde dans les rues.
Fig. et fam., Cette nouvelle, cette aventure, cette histoire court les rues, Elle est sue de tout le monde. L'esprit ne court pas les rues, L'esprit n'est pas chose commune, il s'en faut que tout le monde en ait.
Fig. et fam., Être vieux comme les rues, Être très vieux. Il se dit surtout des Choses. Cette anecdote, cette histoire est vieille comme les rues.
Fig. et fam., Les rues en sont pavées se dit en parlant de Choses extrêmement communes.
RUE désigne aussi, par extension, les Habitants des maisons d'une rue. Toute la rue est en émoi.
rue
De la Rue, Ruta.
Fait de ruë, Rutatus.
Appartenant à la ruë, Rutaceus.
rûe
RûE, s. f. RUELLE, s. f. [Rû-e, ru-èle: 1re lon. au 1er, 2e è moy. au 2d.] Rûe, chemin dans une ville, bourg ou village, entre des maisons ou des murâilles. "Grande ou petite, large, longue rûe, ou rûe étroite, etc. "Maison, qui regarde, qui avance sur la rûe. "Cela s'est pâssé en pleine rûe.
Rem. Ce mot est bâs, et l'on ne s'en servirait~ pas aujourd'hui dans une Ode, comme~ a fait autrefois Malherbe.
Devons-nous douter qu'on ne voye...
L'encens germer dans nos buissons,
La myrrhe couler dans nos rues.
L'hyperbole est excessive, dit Ménage, et le mot de rûes est bâs. = On doit dire, dans la rûe, et non pas en rûe. Je l'ai rencontré dans la rûe. Outre que c'est l'usage, c'est qu'il faut éviter l'équivoque avec l'expression, en rut, qui présente un sens peu honête.
Que diable, si matin que fais-tu dans la rue?
Les Plaid.
Vite un flambeau, j'entends mon père dans la rue.
Idem.
= On dit d'une chôse comune, qu'elle court les rues. "Honête homme! Et qui ne l'est pas? c'est un mérite qui court les rûes. MARM. — Il est fou à courir les rûes, ou les champs, extrêmement fou. = Dans l'Ann. Litt. on apèle trainées des rues, les viles courtisanes abandonées à la canaille. Cette expression est bien bâsse: je doute qu'elle soit française. "Le plus vil débauché qui ait pu exister, qui a passé sa vie avec les trainées des rues, dans les plus infâmes réduits.
RUELLE est 1°. petite rue. "Une ruelle qui aboutit à une grande rûe. = 2°. Espace qu'on laisse entre un des côtés du lit et la murâille. "Il n'y a pas assez de ruelle. = Fig. Passer sa vie dans les ruelles, être souvent chez les Dames, se plaire à leur conversation. Propôs de ruelles, frivoles et souvent précieux. Le jargon des ruelles. St. fam. critiq. et moqueur.
rue
Straßestreet, lane, block, roadstraatרחוב (ז), רְחוֹבδρόμος, οδόςstratocalle, caminoगलीvia, rutaruagataулицаشارِعulicegadekatuulica通り거리gateulicaถนนcaddephố街Улица (ʀy)nom féminin
endroit interdit aux véhicules
ne pas avoir de domicile
rue
[ʀy] nf → streetêtre à la rue → to be on the streets
jeter qn à la rue → to throw sb out onto the street