oiseau
oiseau
n.m. [ lat. aucellus, de avis, oiseau ]OISEAU1
(oi-zô) s. m.PROVERBES
- Petit à petit l'oiseau fait son nid, se dit en parlant des choses qui se font lentement et peu à peu.
- À chaque oiseau son nid est beau, c'est-à-dire chacun trouve belle sa maison, sa propriété.
- Tel oiseau, tel nid.
- Il a battu les buissons, et un autre a pris les oiseaux, c'est-à-dire il a pris la peine, et d'autres en ont profité. Un certain homme [Louvois] avait donné de grands coups depuis un an [contre M. de Pompone], espérant tout réunir ; mais on bat les buissons, et les autres [les Colbert] prennent les oiseaux [SÉV., 8 déc. 1679]
- Grande cage ne veut pas un petit oiseau.
- La belle plume fait le bel oiseau, c'est-à-dire les beaux habits relèvent la bonne mine.
- Le bon oiseau se fait lui-même, c'est-à-dire les heureux naturels se développent par eux-mêmes et indépendamment des circonstances.
- C'est un vilain oiseau que celui qui salit son nid, se dit de ceux qui médisent de leur pays, de leur famille, de leurs parents, des bienfaiteurs de leurs enfants.
HISTORIQUE
- XIe s. Plus est isnels [rapide] que n'est oisel qui vole [, Ch. de Rol. CXXI]
- XIIe s. Car pleüst Deu, qui fit oisel volage.... [, Ronc. p. 65]À la douçor du temps qui raverdoie Chantent oisel et florissent verger [, Couci, XX]Dunc veïssiez entr'els les beaubelez [joyaux] duner, E les chiens enveier, e les oisaus porter [, Th. le mart. 99]
- XIIIe s. Se il ne le trueve si acompli de toutes choses, porce que tuit blanc oisiau ne sont pas cigne [BRUN. LATINI, Trésor, p. 588]Cil qui traient [tirent] à oziax ou à bestes sauvages [BEAUMANOIR, LXIX, 3]Chascuns devient oisel de proie ; Nus [nul] ne vit mès, se il ne proie [RUTEB., 218]De put oef put oisel [de vilain œuf vilain oiseau] [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 188]
- XVe s. Messire Waflart de la Croix, qui s'estoit bouté et repu [caché] entre marais et roseaux, et se cuidoit là tenir jusques à la nuit, fut aperçu d'aucuns compagnons qui chevauchoient parmi ces marais et voloient de leurs oiseaux [FROISS., I, I, 134]Si gagnerions volontiers.... aucune chose sur ces beaux oiseaux qui s'envolent sans ailes, et qui font voler leurs bannieres [ID., II, III, 21]Roys qui ne scet est comme oisel en caige [E. DESCH., Poés. mss. f° 118]D'oiseaux, de chiens, d'armes, d'amours, Pour un plaisir mille doulours [VILLON, cité dans MÉNAGE]
- XVIe s. Oiseaux mignons [apprivoisés] [AMYOT, Sylla, 58]Ce que nous disons oiseau, et nos ayeuls ou bisayeuls oisel [H. EST., Précell. p. 66]Oiseau debonnaire [de bonne race] de luy mesme s'affeite [se dresse] [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 188]Oiseau ne peut voler sans ailes [ID., ib.]À tart crie l'oiseau quand il est pris [ID., ib.]Plus l'oiseau est vieux, moins il se veut defaire de ses plumes [OUDIN, Curios. franç.]Vieil oiseau ne se prend à retz [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, oisiau ; picard, eusieu, oisieu ; bourguign. ougia, oisea, ozea ; Jura, ugé, ugeau ; Vosges, ougé, oujeix ; wallon, oûhai ; namur. oûja ; Hainaut, osiau ; Banc de la Roche, ouheu ; provenç. ouzel ; anc. catal. ausel ; ital. uccello, augello ; bas-lat. aucellus, dans la loi salique ; d'un diminutif non latin avicellus, de avis, oiseau. L'ancien français faisait au nominatif oisels ou oisaus ; au régime, oisel ; au nominatif pluriel, oisel. Oisel, ancienne forme du mot oiseau, s'est conservé assez tard dans la fauconnerie : C'est M. le baron de Messy qui a perdu son oisel avec des grelots [DANCOURT, la Maison de campagne, sc. 9]
OISEAU2
(oi-zô) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Ainsi dit, par comparaison avec un oiseau, ou peut-être corruption d'augeau, dérivé de auge.
oiseau
Oiseau de paradis, Oiseau des Indes, aux flancs garnis de faisceaux de longues plumes effilées, dont les femmes se servent comme parure.
Oiseau-mouche. Voyez OISEAU-MOUCHE.
Poétiq., L'oiseau de Jupiter, L'aigle. L'oiseau de Junon, Le paon. L'oiseau de Minerve, La chouette. L'oiseau de Vénus, La colombe.
Fig. et pop., Oiseau de mauvais augure se dit d'un Homme dont l'arrivée fait prévoir quelque mauvaise nouvelle.
Fig. et fam., Un vilain oiseau, Un homme méprisable. On dit aussi Un drôle d'oiseau en parlant de Quelqu'un de bizarre, d'étrange et de peu estimé.
Fig. et fam., L'oiseau rare, Une personne possédant des qualités difficiles à trouver.
Prov., Être comme l'oiseau sur la branche, Être dans un état incertain, sans savoir ce qu'on deviendra.
Prov et fig., Petit à petit l'oiseau fait son nid, On fait peu à peu sa fortune, sa maison.
Prov. et fig., À chaque oiseau son nid est beau, Chacun trouve beau ce qui lui appartient.
Fig. et fam., L'oiseau n'y est plus ou L'oiseau s'est envolé se dit de Quelqu'un qui s'est évadé, qui n'est plus où l'on va le chercher.
Fig. et fam., Il a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux, Il s'est donné toute la peine et un autre en a eu le profit.
Tirer l'oiseau se dit d'un Certain exercice où l'on propose un prix pour celui qui abat d'un coup de fusil ou d'un coup de flèche la figure d'un oiseau attachée au haut d'une perche.
OISEAU s'est dit absolument, en termes de Fauconnerie, d'un Oiseau de proie. Un oiseau dressé pour la chasse. Oiseau niais, hagard, mué. Oiseau de haut vol. Porter l'oiseau. Faire voler l'oiseau. Dresser un oiseau. Un oiseau qui vole la perdrix, le lièvre, le héron, la corneille. Un oiseau qui prend l'essor. Chasse à l'oiseau.
Oiseaux de leurre, Les faucons, les gerfauts, et en général tous ceux qui servent à la haute volerie ou à la fauconnerie proprement dite et qui sont dressés à revenir au leurre; à la différence des Oiseaux de poing, qui sont dressés à revenir sur le poing, tels que les vautours et les éperviers.
Prov et fig., Être battu de l'oiseau, Être découragé, rebuté par une suite de traverses.
OISEAU se dit par analogie, en termes d'Arts, d'une Sorte de hotte dont les manoeuvres se servent pour porter le mortier sur leurs épaules. Porter l'oiseau.
À VOL D'OISEAU, loc. adv. En ligne droite. De Paris à Rouen, il n'y a que vingt lieues à vol d'oiseau.
Il signifie aussi De la façon dont on verrait un édifice, une ville. un paysage en volant au-dessus. Vue à vol d'oiseau. On disait aussi en ce sens. À vue d'oiseau. Un plan à vue d'oiseau.
oiseau
Oiseau, m. acut. disyllab. Est un terme general à toutes bestes qui ont pennes, et au masle et à la femelle, lesquelles selon leurs especes sortissent noms particuliers, comme perdrix, faisants, poulles, canards, oyes, grues et autres, Auis, volucris, l'Italien dit aussi Uccello, mais l'Espagnol suit le Latin disant, Ave.
Oiseaux de proye, sont ceux qui vivent de rapt et de grif qu'ils exercent sur les autres especes d'oiseaux, comme font l'Aigle, le faulcon gentil, pelerin, Tartarot, Gerfault, Sacre, Lanier, et l'Austour, l'Espervier, l'Esmerillon, le Milan, et autres vivans de rapine, Auis praedatrix.
Oiseaux de passage, ou passagers, sont ceux qui en certaine saison de l'année abbandonnans une contrée passent en l'autre, comme fait le faulcon pelerin, le Tartarot, le Gerfaut, le Sacre, le Tunicien, lesquels partans de pays estranges, comme de Prusse, Russi, Nortwegue, et Barbarie, vont pelerinans en autres pays, et les prend-on entredeux, faisans leur passage. Commeantes aues. B. Aues aduenae et peregrinantes.
Oiseaux de poing.
Oiselet ou petit oiseau, Auicula.
Oiseau ou geline, Ornis ornios, vel ornithos.
Toute sorte d'oiseau qu'on enclost pour nourrir, Boschis.
Toutes sortes de grans oiseaux, comme gelines, oyes, corneilles, corbeaux, Grues, et semblables, Alites.
Tous oiseaux de chant, Oscines, Cantrices aues.
Oiseaux qui se tiennent és bords de la mer, Litoreae aues.
Une sorte d'oiseau qui se tient és rivages, Riparia ripariae.
Oiseau qui se tient amont, Auis superuaganea. B.
Une sorte d'oiseau qui mange les mousches à miel, Mesange, Merops.
Un oiseau vivant de figues, Becquefigue, Melancoryphus.
Un petit oiseau qui nourrit les petits d'un autre, pensant qu'ils soyent siens, Curruca.
Une sorte d'oiseau qui a la couleur jaune, Icterus.
Un oiseau tout verd aussi grand qu'une tourterelle, qu'on ne voit qu'en Esté, un Lorion, ou Loriot, Clorion.
Une sorte d'oiseau qui a les ailes rouges comme escarlate, Phoenicopterus.
Une sorte d'oiseau qui a les jambes rouges et le bec, Porphyrio.
Une sorte d'oiseau ayant les pieds veluz, comme ceux d'un lievre, Lagopus.
Un petit oiseau qui fait son nid sur l'eau de la mer, et lors est signe de beau temps, Alcedo.
Oiseaux d'estrange païs, Aduenae aues.
Un oiseau resemblant au Cygne, Un Butor, Onocrotalus.
Une sorte d'oiseau qui poursuit les oiseaux qui se plongent en l'eau pour prendre les petis poissons, et leur picque tant la teste, qu'il leur fait lascher la proye, de laquelle il vit apres, Platea, vel Platealis.
Un oiseau qui hennit, contre-faisant les chevaux, Anthus.
L'oiseau au chant duquel les hommes prenoyent signe de bonne ou mauvaise encontre, Oscinis, huius oscinis.
Un oiseau ord et sale, Obscoena auis.
Oiseau appartenant à Mars, Martia auis.
Oiseaux desassemblez, Deplicatae volucres.
Oiseaux qui se degoisent, Carrulae aues.
Un mot qui se dit des oiseaux quand ils se degoisent et gringottent, Garrire.
Le bec d'un oiseau, Rostrum.
Huppe et creste qui est sur la teste d'aucuns oiseaux, comme d'une Aloüette et autres, Cirri, Apex.
Les oiseaux commencent de chanter au Printemps, Vernant auiculae.
Chasser aux oiseaux, Moliri insidias auibus, Aucupari.
Laisser aller un oiseau, Dimittere auem.
Enfermer les oiseaux, Custodiae tradere aues.
Plumer un oiseau, Vellicare.
Un preneur d'oiseaux, Auceps.
Regarder par les oiseaux les choses à advenir, Inaugurare.
Quand par l'inspection des oiseaux on recueille l'admonition divine, Inauguratio.
Qui vole les petis oiseaux, Fringillarius accipiter.
oiseau
OISEAU, s. m. OISELEUR, OISELIER, s. m. OISELLERIE, s. f. [Oa-zo, ze-leur, lié, zèlerie: 2e dout. au singulier du 1er, long. au plur. oiseaux; e muet au second et au 3e, è moyen au 4e, dont la 3e et la dern. e muet.] Oiseau, animal à deux piés, ayant des plumes et des ailes. Oiseleur, se dit de celui dont le métier est de prendre des oiseaux à la pipée, aux filets. Voy. COMPAGNE. — Oiselier se dit de celui dont le métier est d'élever et de vendre de petits oiseaux. Oisellerie est l'art de les prendre et de les élever.
OISEAU entre dans plusieurs expressions figurées du style familier. — Être batu de l'oiseau; être rebuté des traverses qu'on a essuyées. "Vous n'êtes pas en état d'envisager votre retour: vous êtes encôre trop batus de l'oiseau, comme disait l'Abbé au reversis. Sév. Voy. BRANCHE, BUISSON, ENVOLER. — Ce n'est pas viande pour vos oiseaux; cela est trop bon pour vous, ou bien, cela pâsse votre capacité. — La belle plume fait le bel oiseau; les beaux habits servent à relever la bone mine. — La belle cage ne nourrit pas l'oiseau: quelquefois on fait mauvaise chère dans une belle maison. = Populairement et bâssement, l'oiseau de Saint Luc, le boeuf.
À~ vol d'oiseau, adv. En ligne droite. D'ici à un tel endroit, il n'y a que quatre lieûes, à vol d'oiseau: on en compte pourtant six.
OISEAU se dit aussi d'une petite caisse, ouverte par le haut, dont les manoeuvres se servent pour porter le mortier sur les épaules.
oiseau
Vogelbird, waterfowl, wildfowlvogelבעל-כנף (ז), עוף השמיים (ז), ציפור (נ), צִפּוֹרvoëlптицаau, ocellptákfuglπουλί, πτηνόbirdoave, pájarolintupticamadáraveburungfugluccello, bilancino鳥새ales, aves, avis, volucrisfuglptakpássaro, avepasăreптицаvtákптицаfågelndege, nyunikuş鸟, 雀, 雀鸟, 鸟类طَائِرนกchim鳥 (wazo)nom masculin pluriel oiseaux