mystère
mystère
n.m. [ lat. mysterium, du gr. mustês, initié ]Mystère
n.m. [ nom déposé ]MYSTÈRE
(mi-stè-r') s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Un jour en la chambre son pere Fist une estoile et ung mistere [ouvrage] De soie et d'or moult subtilment [DU CANGE, misterium.]
- XIVe s. Veut que les accusez respondent par leurs bouches, sans conseil ne mystere d'aucune personne [BOUTEILLER, Somme rural, tit. 34, notes, p. 242, dans LACURNE]
- XVe s. [Au festin des ambassadeurs de Bohême] il y eut des entremets de morisques, monmeries, et un autre mystere d'enfants sauvages saillant d'une roche fort bien feinte et representée [J. CHARTIER, Hist. de Charles VII, p. 296, dans LACURNE]Tous ceulx qui pour lors estoient au franc palais avoient esté comme ravis pour les hauts mysteres qu'ilz avoient veus [, Perceforest, t. X, f° 2]Le dit Jazon se mit en defense fort bien et en bonne maniere, et faisoient le serpent et l'homme si bon devoir que ce sembloit aigre bataille, sans mystere [MATH. DE COUCY, Hist. de Charles VII, p. 671, dans LACURNE.]De là s'en alla au disner, et estoit environ l'heure de douze heures, et quand le dit mystere [cérémonie] fut commencé, il estoit entre cinq et six heures du matin [MONSTREL., ch. 62, t. I, p. 97, dans LACURNE]Devant la Trinité estoit la passion, c'est à sçavoir comment nostre Seigneur fut prins, battu, mis en croix, et Judas qui s'estoit pendu, et ne parloient riens ceux qui ce faisoient, mais le monstrerent par jeu de mystere, et furent les manieres bonnes et bien jouées, et vivement compassionnées et moult piteuses [ID., t. II, p. 147]Au carrefour de la grande eglise y avoit un cerf volant bien vivement portrait, le quel portoit à son col une couronne, et s'agenouilla devant le roy par mystere, quand il passa par là pour aller à l'eglise [BERRY, Chron. de 1402 à 1461, p. 447, dans LACURNE]Les dames de Romme firent coupper leurs blons cheveulx.... et consentirent leur plus chier et naturel ornement estre converti en rude mystere [emploi, engin] [ALAIN CHART., Quadril. invectif.]
- XVIe s. Y a il quelque si grand mystere en la coiffure d'une femme, que ce soit un grand crime de sortir en la rue nue teste ? [CALV., Instit. 969]Tout mystere d'amour merite estre caché [DESPORTES, Élégies, II, 1]La saisie cessera, et jouyra des choses acquises comme il faisoit par avant, sans autre mystere de justice [, Coustum. génér. t. II, p. 552]Nous mena dans le trou du fossé pour en estre à couvert, et n'y fusmes pas plus tost que la mine joua son violent mystere contre les nostres [BRANT., Capit franç. t. IV, p. 83, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. mysterium, du grec, initié, initier, du grec, serrer, fermer. Au sens de représentation scénique pieuse, Max Müller prétend que mystère n'a rien à faire avec le grec, et qu'il représente ministerium, office ou service religieux ; mais ministerium a donné mestier, et non mystère. Cependant, qu'il y ait eu tendance à confondre ministerium et mysterium, cela est incontestable par l'historique.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MYSTÈRE.
- Faire mystère de, dans le XVIIIe siècle, considérer comme mystérieux, difficile à comprendre, délicat à expliquer. Aristote, qui a fait un mystère de ce poëte [Homère], et qui l'a pris pour prototype de son art [CHAPELAIN, dans Bibl. des ch. t. XXXI, p. 234]Du nom de philosophe elle fait grand mystère, Mais elle n'en est pas pour cela moins colère [MOL., Femmes sav. II, 9]
mystère
Il signifie plus particulièrement, dans la religion chrétienne, Vérité de foi contenue dans la révélation et qui, sans contredire la raison, la dépasse. Le mystère de la Trinité, de l'Incarnation. Le mystère du corps et du sang de JÉSUS- CHRIST. Les principaux mystères de la foi.
Par extension, Les saints mystères, Le sacrifice de la messe. Célébrer les saints mystères. Participer aux saints mystères.
MYSTÈRE se dit, figurément et par extension, de Ce qu'il y a de caché, de secret dans les phénomènes de la nature et dans les sentiments de l'homme. Étudier, approfondir, pénétrer, révéler les mystères de la nature, les mystères du coeur humain.
Il désigne figurément Ce qu'il y a de caché, de secret dans les affaires humaines. Le plus profond mystère enveloppe toute cette aventure. Il y a un mystère, du mystère là-dessous.
Il se dit aussi de Certains soins, de certaines précautions que l'on prend pour n'être point entendu, pour n'être point observé. Il m'a entretenu, avec beaucoup de mystère, de tous ses chagrins. Ils sont sortis tous deux en grand mystère.
Ironiquement, Pourquoi faire tant de mystère pour nous dire ce que tout le monde sait? Faut-il faire tant de mystère pour si peu de chose? Voilà bien des mystères, bien du mystère. Il n'y a pas grand mystère à cela.
Faire mystère, un mystère d'une chose, La tenir secrète, la cacher avec soin. Il nous a fait mystère de sa naissance, de sa profession, de sa méthode. Il fait mystère des moindres choses. Il n'en fait pas mystère. On dit dans le même sens Mettre du mystère à quelque chose.
Il est tout mystère se dit d'un Homme qui a coutume de faire le mystérieux.
MYSTÈRE est aussi le Nom que l'on donnait, au moyen âge, à certaines pièces de théâtre, d'inspiration religieuse, dont le sujet était tiré de l'Écriture ou de la vie des saints. Le mystère de la Passion. Le mystère du siège d'Orléans. La représentation d'un mystère. Le théâtre des mystères.
mystere
Mystere, Mysterium.
mystère
MYSTèRE, s. m. MYSTÉRIEUX, EûSE, adj. MYSTÉRIEUSEMENT, adv. [Mis-tère, te-ri-eû, eû-ze, eû-zeman; 2e è moy. et lon. au 1er, é fer. aux aûtres; 4e lon. 5ee muet aux 3 dern.] Mystère, dans son sens propre, chôse secrète. Il se dit particulièrement des chôses de la Religion, tant des faûsse, que de la véritable. "Les mystères de Cérès; de la Bonne Déesse, d'Isis et d'Osiris. — Les principaux mystères de la Foi: le mystère de la Trinité, etc. = Par extension, il se dit des afaires importantes suivant l'opinion des hommes. "Les mystères de la politique. "C'est un mystère qu'on ne sauroit pénétrer. = Mystère d'iniquité, expression qu'on a souvent ocasion d'employer.
On dit, dans le discours ordinaire, faire mystère d'une chôse, la tenir secrète. "Je lui demandai l'explication de ce mot, mais il m'en fit un mystère. Pasc. — Et quand une chôse est aisée à faire, à trouver: "Il n' y a pas, dit-on, grand mystère à cela.
MYSTÉRIEUX, apliqué aux chôses, qui contient quelque mystère. "Le sens mystérieux de la Bible. = Cet homme a une conduite toute mystérieûse. = Apliqué aux persones; qui fait mystère de chôses, qui n'en valent pas la peine. "C'est un homme fort mystérieux, tout mystérieux; il est mystérieux en toutes chôses.
MYSTÉRIEûSEMENT, d' une façon mystérieûse. "Les Prophètes ont parlé mystérieûsement. — "Cet homme se conduit fort mystérieûsement.
mystère
Geheimnis, Mysterium, Rätselmystery, puzzlemysterie, raadsel, geheimenis, geheimחשאי (ז), מסתוריות (נ), מסתורין (ז), סוד (ז), רז (ז), תעלומה (נ), חֲשַׁאי, מִסְתּוֹרִין, סוֹד, רָז, תַּעֲלוּמָהmisterimisteromisterio, acertijomistériomysteriumμυστήριοmistero, arcano, indovinelloغُمُوضٌzáhadamysteriumarvoitusmisterij謎신비mysteriumtajemniczośćтайнаความลึกลับgizemđiều huyền bí神秘Мистерия神秘 (mistɛʀ)nom masculin