mère
mère
n.f. [ lat. mater, matris ]MÈRE1
(mè-r' ; Chiflet, Gramm. p. 190, au XVIIe siècle, dit qu'on prononce mére) s. f.PROVERBES
- On ne la trouve plus, la mère en est morte, se dit d'une chose qui est devenue fort rare.
- Il veut apprendre à sa mère à faire des enfants, se dit quand quelqu'un se mêle d'enseigner à un autre une chose que cet autre sait mieux que lui.
- C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus, se dit quand on a été mal satisfait d'un lieu où l'on ne veut plus retourner, d'une affaire qu'on ne veut pas recommencer.
REMARQUE
- 1. Mme de Maintenon a dit : Après tous ces discours de mère, croyez que j'en ai toute la tendresse, Lett. à M. d'Aubigné, 26 sept. t. I, p. 147, dans POUGENS. à la rigueur, le pronom en ne peut pas représenter un substantif pris partitivement ; mais ici le sens est si clair, qu'il n'y a pas lieu de faire prévaloir la règle.
- 2. On dit : ses père et mère, dans le langage familier et dans le langage d'affaire, pour son père et sa mère.
HISTORIQUE
- XIe s. Ço dist li pedres [le père] : cher filz, cum t'ai perdu ! Respont la medre : lasse ! qu'est devenus ! [, St-Alexis, XXII]Celui qui la mere yglise requireit [requérait] [, Lois de Guill. 1][Ils] Ne reverront lur meres, ne lur femes [, Ch. de Rol. CVII]
- XIIe s. Mar douterez home de mere né [, Roncisv. 36][Notre terre] Que la mere Deu tient à son lige doaire [, Sax. XXX]
- XIIIe s. Et sa mere en commence de la joie à pleurer [, Berte, III]Mere, ce dist Aliste, Diex oie vo priere [, ib. XI]
- XVe s. Et aussi sa dame de mere [au comte de Flandre]... le blasmoit trop fort [FROISS., II, II, 58]Sachez que l'en dist que amour de mere est plus grande que amour de nourrice [, Perceforest, t. III, f° 130]
- XVIe s. Là sera bastie la mere de la fontaine, pour recevoir l'eau venante de plusieurs costez, et de là la rendre dans les tuiaux [O. DE SERRES, 759]Ces pieces sont mises saler sur un grand saloir, appellé mere, composé de plusieurs aix joints ensemble, contenans trois ou quatre pas en quadrature, aiant des bords ès environs pour garder de verser la saumure ; aucuns font leur mere ou saloir d'une peau de beuf crue, un peu salée [ID., 839]Nostre mere nature [MONT., I, 200]Chanson qu'on chantoit dix ans, comme je croy, avant, que ma mere grand fut mariée [H. EST., Apol. pour Hérod. p. 626, dans LACURNE]Mere piteuse fait sa fille roigneuse [COTGRAVE, ]La mere du timide ne sçait que c'est de pleurer [ID., ]Bon temps et bonne vie pere et mere oublie [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 252]La povre dame de mere estoit en une tour du chasteau, qui tendrement ploroit ; car combien qu'elle fust joyeuse dont son fils estoit en voye de parvenir, amour de mere l'admonestoit de larmoyer [, Chronique de Bayart, ch. 2]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. maire ; catal. mod. mare ; espagn. et ital. madre ; du lat. mater ; allem. Mutter ; angl. mother ; sanscrit, matri ( a long), de la racine mâ, dans le sens de construire, faire.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. MÈRE.
- Maison mère, maison principale de religieux ou religieuses.
- 3. On dit eau mère, branche mère, etc. Ces substantifs sont féminins ; peut-on user de mère avec un substantif masculin ? comme dans cet exemple-ci : Le mot de bitume s'applique de préférence au principe mère des matières bitumineuses [H. DE PARVILLE, Journ. offic. 11 mars 1872, p. 1735, 3e col.]On ne pourrait dire principe père. Dans le langage scientifique, principe mère peut se tolérer ; mais il ne paraît pas que la même tolérance doive être accordée dans le langage soutenu, et l'accouplement de travail avec mère n'est pas heureux :Je veux que le travail, cette mère féconde, Élève ses enfants pour un meilleur destin [P. DUPONT, Chanson]
REMARQUE
- Ajoutez :
MÈRE2
(mê-r') adj. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Quex [quel] vins que ce soit, reech ou seur [sur] mere [, Liv. des mét. 300]
- XVIe s. La pure cresme de nos provinces, le mere-goute de nos gouvernements [, Sat. Mén. 71]Alors les vins, laissans leur vieille mere-lie, n'ont le loisir ne le moien d'en faire une nouvelle, leur defaillant le bouillir [O. DE SERRES, 213]La mere-goutte est le moust procedant des raisins que de gré ils laschent sans fouler [ID., 213]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. mer, mier ; espagn. et ital. mero ; du lat. merus, pur ; le sens primitif de merus est seul, d'après FESTUS. Mier ou mer était un adjectif très usité dans l'ancienne langue ; les chansons de geste ne parlent que d'or mier.
mère
Il se dit aussi des Femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins. Un faon qui suit sa mère.
Mère de famille, Femme mariée qui a des enfants.
Notre première mère, Ève, la femme d'Adam.
Grand-mère, Aïeule. Grand-mère du côté paternel, du côté maternel. Grand-mère paternelle, maternelle. Populairement, on dit quelquefois Mère-grand.
Belle-mère, Terme relatif. C'est, à l'égard des enfants, la Femme que leur père a épousée, après la mort de leur mère; à l'égard d'un gendre, la Mère de sa femme; et, à l'égard d'une bru, la Mère de son mari.
Fig., Notre mère commune, La terre.
Fig., L'Église est la mère des fidèles. Notre mère la sainte Église. Notre sainte mère l'Église.
Fig., Cette femme est la mère des pauvres, Elle fait de grandes charités; elle donne des soins aux pauvres.
Fig. et fam., Contes de ma Mère l'Oie. Voyez CONTE.
Fig. et fam., La mère une telle, se dit d'une Femme du peuple un peu âgée. La mère Michel. Venez, la mère, la bonne mère, qu'on vous parle.
MÈRE est aussi la qualification qu'on donne à certaines Religieuses. La mère prieure. La mère abbesse. La mère Angélique. Ma mère.
MÈRE se prend figurément pour Cause. L'oisiveté est la mère de tous les vices. La nécessité est la mère des inventions.
Il se dit aussi des Lieux, des établissements où une chose a commencé et s'est perfectionnée. La France, mère des arts.
MÈRE s'emploie quelquefois adjectivement, comme dans les locutions suivantes :
La reine mère, La reine douairière.
La mère patrie, L'État, le pays qui a fondé une colonie et qui la gouverne.
Langue mère, Langue qui ne paraît dérivée d'aucune autre et dont quelques-unes sont dérivées. L'hébreu est une langue mère.
L'idée mère d'un ouvrage, La principale idée d'un ouvrage, l'idée dont il est le développement.
Maison-mère, Établissement religieux qui est à la tête d'un certain nombre de couvents.
Mère branche, Grosse branche d'où sortent plusieurs autres branches.
Mère perle, Grosse coquille qui renferme quelquefois un grand nombre de perles.
En termes de Chimie, Eau mère, Eau de cristallisation après que les cristaux se sont déposés.
Mère de vinaigre, Couche qui se forme à la surface du vinaigre et qui permet d'en fabriquer à nouveau.
En termes d'Anatomie, Dure-mère et Pie- mère, Deux des membranes qui enveloppent le cerveau.
mère
mere
Mere, f. penac. Est celle qui nous a conceuz et enfantez, Mater, Genitrix.
La mere de ma femme, Ma belle mere, Socrus.
La mere grand de ma femme, Maior socrus.
Ma mere grand, Auia.
La mere grand de nostre pere grand, ou mere grand, Abauia.
Je suis ta mere, et cestuy est ton pere, Ex me atque natus es.
De quelque mere qu'il ait esté engendré, Quacunque matre genitus.
Qui est d'une mesme mere, Vterinus.
Appartenant à la mere, Maternus.
Qui a sa mere vivante, Matrimus.
mère
MèRE, s. f. [1re è moy. et long; 2e e muet.] 1°. Femme, qui a mis un enfant au monde. "Bone ou mauvaise mère. "Sa mère, votre mère; la mère d'un tel. = Il se dit aussi des animaux. "La mère de ce poulain, de ces chiens. = 2°. Matrice. "Mal, vapeur de mère. ACAD. On ne le dit, en ce sens qu'avec ces deux mots. = 3°. Fig. Caûse. "L' oisiveté est la mère de tous les vices. "La défiance est la mère de la sûreté. "La Grèce est la mère des beaux Arts: ils y ont pris naissance. = 4°. Adj.Mère-goutte, le vin, qui coule de la cûve, sans qu'on ait encôre foulé le raisin. Mère-laine, la laine la plus fine, qui se tond sur une brebis. — Mère-perle; grôsse coquille de perle, qui en contient quelquefois un grand nombre. — Dure-mère et pie-mère, les deux membranes, qui envelopent le cerveau. = Langue mère, qui n'est dérivée d'aucune aûtre, et dont quelques-unes sont dérivées.
MèRE, entre dans quelques expressions proverbiales. — Il n'était fils de bonne mère qui, etc. Il n'est persone qui, etc. — Renvoyer quelqu' un à sa mère-grand; le relancer vivement. — Vouloir aprendre à sa mère à faire des enfans; vouloir aprendre à quelqu'un ce qu'il sait mieux que nous. — C'est la fille de sa mère, elle lui ressemble par le caractère et la conduite. — C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus, dit quelqu'un, qui ne veut plus retourner dans un lieu, ou se méler d'une afaire dont il n'a pas été satisfait. Cette façon de parler est vile et indécente.
mère
mère
Muttermother, matronmoeder, bron, moeder-, moeder-oversteאימא (נ), אם (נ), אֵם, אִמָּאмайкаμητέραpatrino, patrulinomadreमाँmóðirmadre, mamma母親, 母mormatkaмать母亲mãeاُمٌّmatkamoräitimajka어머니morแม่annemẹ母親 (mɛʀ)nom féminin