long
1. long, longue
adj. [ lat. longus ]long
adv.2. long
n.m.long
Vue longue, Vue qui discerne les objets à une grande distance.
Lunette de longue vue ou Longue-vue. Voyez LUNETTE.
Fig., Avoir les dents longues, bien longues, Être affamé, après avoir été longtemps sans manger. Il signifie, par extension, Avoir une ambition démesurée, des désirs insatiables.
Fig. et fam., Avoir le bras long. Voyez BRAS.
Elliptiquement, Prendre le plus long, Aller en quelque lieu par le plus long chemin. Figurément, il signifie Se servir des moyens les moins propres à faire réussir promptement ce qu'on a entrepris.
LONG se dit aussi d'une Surface considérée dans sa plus grande dimension et par opposition à Large. Une table longue. Ce jardin est plus long que large. Un champ long et étroit.
Il signifie encore Qui dure plus ou moins longtemps. En été les jours sont longs. Le temps est long à qui attend. Votre solitude ne sera pas de longue durée. Il y a un très long temps qu'on ne l'a vu. Son absence a été longue. Un long voyage. De longues souffrances. Une longue et heureuse vie. Un long règne. Un long repos. Des raisons longues à déduire. Cela serait trop long à vous raconter. Une longue suite d'observations. Boire à longs traits.
Bail à long terme, Bail dont la durée s'étend au-delà du nombre d'années des baux ordinaires.
Ouvrage, affaire de longue haleine. Voyez HALEINE.
Voyage, Capitaine au long cours. Voyez COURS.
Syllabe longue, voyelle longue ou, elliptiquement, Longue, nom féminin, Syllabe, voyelle dont la prononciation doit avoir plus de durée que celle d'une syllabe, d'une voyelle brève. A est long dans pâte et bref dans rate. Le dactyle est composé d'une longue et de deux brèves.
LONG se dit particulièrement des Ouvrages de l'esprit, soit que l'on en considère l'étendue, soit qu'on ait égard au temps nécessaire pour les lire, les réciter, les entendre. Un long poème. Un long discours.
LONG signifie aussi Qui est lent, tardif. Cet ouvrier est long à tout ce qu'il fait. Ces arbres sont longs à pousser.
LONG est aussi nom masculin et signifie Longueur, par opposition à Largeur. Ces rideaux ont deux mètres de long.
S'étendre de son long, tout de son long, Tomber à terre, ou se coucher, en déployant ou en laissant aller son corps dans toute sa longueur.
Scieur de long. Voyez SCIEUR.
Fam., Il nous en a dit long, bien long, Il nous a dit beaucoup de choses sur tel sujet.
Fam., En savoir long, bien long, En savoir plus long qu'il ne faut. Il se dit dans un sens favorable, mais toujours familièrement, pour Être bien instruit d'une matière, la connaître dans tous ses détails. Il faut tenir compte de son opinion, il en sait long sur ce sujet. Il signifie encore Savoir beaucoup de choses défavorables sur quelqu'un. Il en sait long sur vous, sur votre compte. On dit de même : Il m'en a dit long sur vous.
DE LONG EN LONG, loc. adv. En longueur, dans le sens de la longueur. Il faut mettre ce bois de long en long. Fendre en long.
En long et en large, En longueur et en largeur, alternativement. Il n'est guère usité que dans cette phrase, Se promener, aller en long et en large. On dit plutôt dans le même sens De long en large.
AU LONG, TOUT AU LONG, loc. adv. Amplement. Il a traité, il a expliqué cela bien au long. Je vous écrirai plus au long. Cet auteur en parle tout au long dans son ouvrage.
DE LONGUE MAIN, loc. adv. Depuis longtemps. Je le connais de longue main.
LE LONG DE, TOUT LE LONG DE, TOUT DU LONG DE, AU LONG DE, loc. prép. En côtoyant. Le long de la rivière. Allez tout le long, tout du long de l'eau, tout le long de la prairie, du chemin, au long du bois.
Prov. et fig., Tout du long de l'aune. Voyez AUNE.
TOUT LE LONG DE, TOUT DU LONG DE signifient aussi Pendant toute la durée de. Il a jeûné tout le long du carême. Il travaille tout le long de la semaine. Il s'est diverti tout du long de l'année.
À LA LONGUE, loc. adv. Avec le temps. Il marche bien les premiers jours; mais, à la longue, il se lasse. Tout s'use à la longue. À la longue, on en viendra à bout.
long
Long, Longus, Oblongus, Productus.
Long temps devant, Multo ante.
Long temps apres, Multo post.
Il s'est teu long temps, Multum tacuit.
Fort long, Perlongus, Praelongus.
Fort long et haut, Procerus.
Long d'un pied et demy, Longum sesquipede, Latum pede.
Au long et au large, Late longeque.
En bailler tout au long à aucun, Ludere aliquem, Budaeus ex Terent.
Escrire plus au long, Verbosus scribere.
Escrire tout au long, Plene scribere.
Le long de deux stades, Per stadia duo.
Qui a sept pieds de long, Septempedalis.
Faire long, Praelongare.
Qui fait le long, et va comme envi à quelque affaire, Cunctabundus.
long
LONG, LONGUE, adj. [lon, lon-ghe, et non pas longûe.] Qui a de la longueur, 1°. Relativement à l'étendûe. "Champ long et étroit: "Barque fort longue. "Une longue alée; une longue course. = S. m. "Dix aûnes de long. "Étendu tout de son long. "En long et en large, etc. = 2°. Relativement à la durée. "En été les jours sont longs. "Cela ne sera pas de longue durée. "Le tems est long à qui atend. = 3°. En parlant des persones, lent, tardif. "Il est long dans tout ce qu'il fait. — "Les arbres sont longs à venir.
Le long, du long, au long. L'Acad. les met tous trois comme prépositions. "Le long de la rivière; au long du bois; tout le long du carême; tout du long de l'année. — Vaugelas et Ménage prétendent au contraire qu'il n'y a que le long qui soit préposition; et qu'au long et du long sont adverbes sans régime. "On voit des arbres le long de cette rivière: on y voit tout du long de beaux arbres, (tout le long, adverbe ne vaudrait rien.) "Il a traité ce sujet fort au long: je vous écrirai plus au long. — Le sentiment des deux Gramairiens me parait préférable à la pratique de l'Académie, et il me semble que l'usage le plus autorisé le justifie. Si quelques Auteurs, comme Bossuet, l'Ab. Prévot et un petit nombre d'aûtres ont doné un régime à du long et au long, le plus grand nombre les a employés sans régime = À~ la longue, adv. Avec le tems. "À~ la longue tout s'ûse. "À~ la longue on en viendra à bout. = De longue main, adv. Depuis long-tems. "Il est mon ami de longue main. = De son long, tout de son long, tout étendu. = Au long, tout au long; amplement, d'une manière difûse.
On dit, en style proverbial, long comme carême, comme un jour sans pain. — Ne pas la faire longue, ne pas vivre long-tems. "S'il demeure à Commerci, il ne la fera pas longue. SÉV. = Tirer de longue, s'en aller bien loin. On dit aussi tirer de long.
La colombe l'entend, part et tire de long.
La Font.
= * Un Auteur moderne dit, adverbialement, plus long pour davantage. "Il étoit impossible d'en dire plus long. Anon. Il faut dire~, d'en parler plus au long, ou d'en dire davantage. = Prendre le plus long, on sous-entend chemin. "Je veux vous remercier d'avoir pris le plus long, pour éviter ces ruisseaux, qui étoient devenus rivières. Sév. = En savoir long, être habile et rusé. "Avec son air tout uni, il en sait long = En avoir tout du long et du large, être bien batu. = Au long et au large, dans toute l'étendûe: "S'étendre au long et au large. * Quelques-uns disent en long et en large, mais mal.
On dit, par allusion à la quantité des syllabes, observer les brèves et les longues, être exact aux bienséances. "Nous partons lundi, après avoir observé toutes les longues et les brèves du cérémonial de Bourbon. Sév.
Rem. Il y a dans la langue française des syllabes longues, sur lesquelles on apuye davantage. Outre les règles générales que nous avons insérées dans ce Dictionaire, selon l'ordre alphabétique, d'après le Traité de la Prosodie de M. l'Ab. d'Olivet, nous avertissons à chaque mot des syllabes qui sont longues. = 1°. On peut établir, d'après le P. Buffier, comme une règle générale, que toute syllabe qui précède un e muet est longue. La raison en est, qu'on ne saurait apuyer sur un e muet: on est donc obligé d'apuyer sur la pénultième. Ainsi, toute la diférence qu'il y a entre châsse et chasse, race et grâce, c'est que l'â du 1er et du dern. est plus long que l'a du second et du 3e. Il y a donc des longues plus longues les unes que les autres. On n'apèle pourtant de ce nom, et nous ne marquons de l'accent que celles qui le sont sensiblement. = 2°. Toute voyèle qui porte l'accent circonflexe; et l'on ne doit plus employer cet accent que pour marquer la quantité de la syllabe. Autrefois on l'employait indiféremment, et à cet usage, et à marquer la supression de quelque lettre, et sur-tout de l's. On écrivait, et le grand nombre l'écrit encôre aujourd'hui, chrêtien, mêler, quoique l'e ne soit ni ouvert, ni long. On doit écrire chrétien, méler, etc. = 3°. Les voyèles nazales, an, am, em, en, im, in, on, om, un, um, suivies d'une consone, sont longues, soit au milieu, soit à la fin des mots. Saint, crainte, chambre, champ, jambe, lampe, blanche, danse, chante, etc. ateindre, feinte, temple, gendre, évidence, tentes, etc. timbre, simple, pinte, etc. sombre, pompe, compte, Comte, conte, monde, songe, etc. humble, j'emprunte, etc. 4°. Les pluriels de tous les mots dont la terminaison est masculine, sont longs, quoique le singulier soit souvent bref ou douteux: Almanachs, détails, airs, atraits, remparts, chefs, autels, momens, déserts, dangers, sujets, feux, etc. = 5°. Je remarque aussi que l'r, l's et le v placés entre un e muet et une autre voyèle ou diphtongue rendent cette voyèle ou diphtongue longues: éclaire, fournaise; barbâre, emphâse, esclâve; chimère, thèse, trêve; empire, surprîse, captîve; aurôre, chôse, augûre, mûse ont la pénult. longue. — Il est vrai que si l'e muet se change en une syllabe masc. alors la voyèle, qui était longue, devient brève. Ainsi, dans je m'égâre, l'a pénult. est long; dans j'égarais, égaré, il est bref. Dites-en de même de j'espère, j'espérais; je pèse, je pesais; il désîre, désirer; ils lîsent, il lisait; il devôre, dévorer; il propôse, proposer; augûre, augurer; il amûse, amuser, etc. = 6°. L' r redoublée, précédée d'un a ou d'un o rend ces voyèles longues, soit devant l'e muet, soit devant les syllabes masc. Bizârre, lârron, éclôrre, il éclôrra, etc.
long
long
(lɔ̃)longue
(lɔ̃g)adjectif
d'une longueur de un couloir long de dix mètres
long
adverbe
long
lang, langelong, lengthylang, met lange kleren, veelארוך (ת), ממושך (ת), אָרֹךְ, מְמֻשָּׁךְlangllargdlouhýlanglongalargopitkähosszúlamalangurlungo長いlonguslangdługicomprido, longolungдлинныйlång-refuuzunμακρύςطَوِيل, طَوِيِلٌdugačak긴นาน, ยาวdài长的дълъгnom masculin
de longueur, de dimension une planche de trois mètres de long
long
[lɔ̃, lɔ̃g]C'est encore long jusqu'à Noël → It's still a long time till Christmas.
Ce sera long? → Will it take long?, Will it take a long time?
être long à faire → to take a long time to do
de longue durée → long-term
un contrat de longue durée, un contrat longue durée → a long-term contract
de longue haleine [projet, combat] → long-term
au long cours (NAVIGATION) → ocean modif, ocean-going
capitaine au long cours → master mariner
de longue date [amis] → long-standing; [se connaître, être prévu] → for a long time
en dire long → to speak volumes
un silence qui en dit long → a silence that speaks volumes
en savoir long → to know a great deal
un bateau de trois mètres de long → a boat 3m long
en long → lengthwise, lengthways
s'étaler de tout son long → to fall flat on one's face
Il s'est étalé de tout son long → He fell flat on his face.
le long de → along
tout le long de → all along
Il y a des chemins de randonnée tout le long de la côte → There are footpaths all along the coast.
tout au long de [+ année, vie] → throughout
de long en large [marcher] → to and fro, up and down
en long et en large (fig) → in every detail
à la longue → in the end
Elle a fini par agacer tout le monde à la longue → In the end she got on everybody's nerves.