lieue
lieue
n.f. [ du gaul. ]lieue
(ljø)nom féminin
+ inf être loin de J'étais à mille lieues de l'imaginer.
LIEUE
(lieû) s. f.PROVERBE
- Par tout pays il y a une lieue de mauvais chemin, on trouve partout des obstacles, des difficultés.
HISTORIQUE
- XIe s. Ainz qu'il eüssent quatre lieues siglet [cinglé] [, Ch. de Rol. LIII]Grans trente liwes l'oïrent il [le cor] respondre [, ib. CXXXI]
- XIIe s. De demie liuee [il] ne dist ne o ne non [, Sax. XI]
- XIIIe s. Et issirent fors des nés [navires] et vinrent à Roen sa cité qui estoit à quatre luies dou port [, Chr. de Rains, 60]Et la pierre si clere estoit Que, maintenant qu'il anuitoit, L'en s'en veïst bien au besoing Conduire d'une liue loing [, la Rose, 1109]
- XVe s. Je te dy que hier par une sente Menay mes pourceaulx et mes truies Mains de l'erreure de deux luies [moins que le chemin de deux lieues] En pasture enmy un larris [une lande], Mart. de Ste Geneviève. Lors regarde le preudhomme qui s'estoyt mis sur les coustes et à genoulx par devant l'autel, et fut en tel point l'espace d'une lieue de terre [pendant une heure], et adonc se leva et s'inclina vers l'autel [, Perceforest, t. I, f° 63]
- XVIe s. Lieue de moulin doit contenir deux mil pas, chacun pas valant cinq pieds, à prendre de la huche du moulin venant à l'entrée de l'enclos de l'estage [, Coust. génér. t. II, p. 2]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, liue ; provenç. lega, legua ; catal. llegua ; espagn. legua ; portug. legoa ; ital. lega ; angl. league ; du lat. leuca que les auteurs latins disent être un mot gaulois ; on trouve en effet dans le celtique : gaélique, leig ; irl. leige ; breton, leô, lev.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- LIEUE.
- Lieue de poste, lieue de deux mille toises (3898 mètres). Lieue marine ou géographique, lieue de vingt au degré....
- J. J. Rousseau emploie demi-lieue sans article. On est allé jusqu'à près de demi-lieue en ouvrant le passage, Lett. au maréchal de Luxembourg, 28 janv. 1763. À demi-lieue de la ville, Lett. à Moultou, 30 déc. 1768.
REMARQUE
lieue
Lieue marine, Lieue de vingt au degré ou d'un peu plus de cinq kilomètre et demi.
Lieue carrée, Espace carré qui a une lieue de chaque côté.
Adverbialement, Une lieue à la ronde, Dans l'étendue d'une lieue en tous sens. Il s'emploie aussi pour exprimer Une certaine étendue à peu près d'une lieue de rayon. Ce bruit a été entendu une lieue à la ronde. On dit également à une lieue à la ronde.
Fig. et fam., Être à cent lieues d'une chose, n'en pas approcher de cent lieues, En être fort éloigné.
Fig. et fam., Il n'écoute pas, il est à mille lieues d'ici, se dit de Quelqu'un qui est distrait, qui ne fait pas attention à ce qu'on lui dit.
Fig. et fam., Elle sent son aventurière d'une lieue, On juge aisément à ses manières, à son air que cette femme est une aventurière.
lieuë
Lieuë, Une lieuë, Duo millia passuum, Duo milliaria. Les Barbares ont accoustumé dire Una leuca. Semble que le tout vienne de léukê, c'est à dire, Candida siue alba: quod locorum interualla quondam petris et lapidibus candidis albisque designarentur. Vnde dicebant, Ad primum, secundum, tertium, etc. ab Vrbe lapidem, id est, milliare.
lieûe
LIEûE, s. fém. [Lieû-e: 1re lon. l'e muet de la seconde ne se fait presque pas sentir.] Espace d'une certaine étendue, qui sert à mesurer la distance d'un lieu à un aûtre. Les lieûes ordinaires sont de trois mille pas, les plus grandes de quatre mille, les moindres de deux mille. "Grande, petite lieûe: lieûe comune. Faire une, deux, trois lieûes, etc. par heure, par jour. = On dit, proverbialement, d'un homme qui n'écoute pas, qu'il est à cent lieûes de ce qu'on dit; de celui qui ne saisit pas une dificulté, qu'il en est à mille lieûes. "Je suis à mille lieues de l'hydropisie: il n'en a jamais été question. Sév.