lie
lie
n.f. [ du gaul. liga ]lie
(li)nom féminin
LIE1
(lie) s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. E il exoït [entendit] les meies preieres [mes prières], e forsmenat [tira] mei de la fosse de miserie e de palu de lie [, Liber psalm. p. 52]
- XIIIe s. Uster [ôter] le chantel de leur tonniax et la lie vuider [, Liv. des mét. 306]Et li rois respondi que il n'avoit de quoy, et que il n'avoit si bon tresor dont il ne feust à la lie [JOINV., 212]
- XIVe s. Pain et iauwe manguant, sans boire vin sour lie [, Baud. de Seb. VI, 95]
- XVe s. Quant compaignons sont desbauchez, Ilz ne cerchent que compaignie ; Plusieurs ont leurs vins vendangez, Et beu quazy jusque à la lie [VILLON, la Repue de Montfaucon.]
- XVIe s. Non seulement le peu mais encore le pire demeure auprès de la lie [BOUCHET, Serées, liv. III, p. 161, dans LACURNE]Ceux que la peur a revoltez Diffameront tes veritez, Comme faict l'ignorante lie [D'AUB., Tragiques, Préface]
ÉTYMOLOGIE
- Wall. lize ; bas-lat. fecla sive lias vini, dans un manuscrit de Bambert du Xe siècle, f° 17, recto ; angl. lees au pluriel. Origine inconnue. On a indiqué le bas-breton li, lie, de léit, vase, boue. Scheler parle du gothique ligan, frison liga, angl. to lie, être gisant, qui aurait donné lie, comme sedere a donné sédiment. Il indique aussi le latin lix, cendre, lessive, qui, produisant une forme rustique, liqua ou lica, aurait produit aussi lie. Jusqu'à présent, on n'a que des hypothèses. Le mot est très ancien, puisqu'il se trouve dans un manuscrit du Xe siècle.
LIE2
(lie) adj.HISTORIQUE
- XIe s. Li emperere se fait et bauds et liez [, Ch. de Rol. VIII]
- XIIe s. Mout par fu liez li gentis rois de France [, Ronc. 145]Pour ce [je] ne puis faire lie chanson [, Couci, IX]
- XIIIe s. À tant es-vous la vieille qui fait mout lie chere [, Berte, XI]
- XVe s. La bonne chere et lie que laiens on lui avoit faite [FROISS., I, I, 15]Et se representa au dit roi son oncle qui ne lui fit si liee chere que le comte voulut [ID., I, I, 89]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. lat, joyeux ; espagn. ledo ; ital. lieto ; du lat. laetus. Dans l'ancien français, lié au masculin, et lie au féminin signifie joyeux : faire chère lie, c'est faire une mine joyeuse, une bonne mine, un bon accueil ; puis le sens s'est dévié en bonne chère, la bonne chère étant un genre de bon accueil.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 3. LIE (lie), s. f. Anciennement lie et passerie, le même que passerie (voy. ce mot).
- Lie viendrait-il du verbe lier ?
ÉTYMOLOGIE
lie
Couleur lie de vin, Sorte de couleur d'un rouge violacé.
Fig., Boire le calice jusqu'à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue, par allusion à une des scènes de la Passion de JÉSUS-CHRIST.
Fig., La lie du peuple, la lie du genre humain, Ce qu'il y a de plus vil dans le peuple, dans l'humanité.
lie
lie
Lie, f. penac. Est le Limon et la plus grosse matiere qui sied au fonds de quelque liqueur que ce soit, Faex. Lie de vin, d'huyle, Faex, ou Faeces vini, olei. La residence et excrement du terrestre qui vient au vin, à l'huile et autres liqueurs.
La lie de l'huile qui est par dessus, Amurca.
Plein de lie, Faeculentus.
Vaisseaux dedans lesquels la lie de l'huile se met, Amurcaria dolia.
Crieur de lie, Trygedus, vel Trygodus. B.
lie
LIE, s. f. [lî-e: 1re lon. 2e e muet.] Ce qu'il y a de plus grossier dans une liqueur, et qui va au fond. "Lie de vin, de bière, etc. Boire jusqu'à la lie. = FIG. La lie du peuple, la plus vile populace. — Un Auteur gémissant sur la dépravation horrible des moeurs du siècle où nous vivons, l'apèle la lie des siècles. Et Madame de Sévigné, parlant de l'extrême vieillesse, dit éloquemment. "Que la lie de l'esprit et du corps est humiliante à soutenir!