lie

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lie

n.f. [ du gaul. liga ]
1. Dépôt qui se forme dans les liquides fermentés comme la bière, le vin.
2. Litt. Ce qu'il y a de plus mauvais dans une société ; racaille.
Boire le calice jusqu'à la lie
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

lie

(li)
nom féminin
1. dépôt qui se forme dans le vin Il y a de la lie au fond de la bouteille.
2. figuré ce qu'il y a de plus mauvais Ces criminels sont la lie de l'humanité.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

LIE1

(lie) s. f.
Ce qu'il y a de plus grossier dans une liqueur et qui va au fond.
Avant qu'aller si vite, au moins je le supplie Savoir que le bon vin ne peut être sans lie [RÉGNIER, Sat. XI]
La coupe où nous buvons a toujours une lie [LAMART., Harold, VIII]
Fig. Boire le calice jusqu'à la lie, souffrir une humiliation, une douleur, un malheur dans toute son étendue.
Il a bu jusqu'à la lie le calice de la passion, il n'en a jamais laissé perdre une seule goutte [BOSSUET, 1er sermon, Passion, 1]
Ils boivent jusqu'à la lie toute l'amertume de leur calice [MASS., Myst. Soum.]
Quoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ? [VOLT., Alz. V, 3]
Souvent las d'être esclave et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie [A. CHÉN., Élégie XXXVI]
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel : Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel [LAMART., Médit. l'Automne.]
On a dit dans un sens analogue : tirer jusqu'à la lie.
Je veux parler aussi de Mme la duchesse de la Vallière : la pauvre personne a tiré jusqu'à la lie de tout, elle n'a pas voulu perdre un adieu ni une larme [SÉV., au comte de Guitaut, avril 1674]
Fig.
Ne faut-il pas avoir avalé jusqu'à la lie le breuvage d'assoupissement que boivent les prophètes de mensonge, et s'en être enivré jusqu'au vertige, pour annoncer au monde de tels prodiges ? [BOSSUET, Var. XIII, § 20]
Fig. La lie, la décadence du corps et de l'esprit dans la vieillesse.
Pour moi, je ne suis plus bonne à rien ; j'ai fait mon rôle, et, par mon goût, je ne souhaiterais jamais une si longue vie ; il est rare que la fin et la lie n'en soit humiliante [SÉV., à M. de Moulceau, 10 janv. 1696]
Ah ! ma bonne, que la lie de l'esprit et du corps [la décadence de la vieillesse] est humiliante à soutenir ! [ID., 15 août 1685]
Je le [Dieu] remercie de l'envie qu'il me donne de m'y préparer [à la mort] tous les jours, et même de ne pas souhaiter de tirer jusqu'à la lie [ID., ib. le jour des Rois 1687]
Il faut épargner le temps de la jeunesse ; celui qui reste au fond n'est pas seulement le plus court, mais le plus mauvais et comme la lie de tout l'âge [BOSSUET, Pensées chrét. et mor. 31]
Fig. Boire la lie de son vin, accepter les inconvénients pour les avantages.
Notre position, qui était si heureuse, est devenue tout à fait désagréable ; il faut quelquefois savoir boire la lie de son vin [VOLT., Lett. Florian, 16 avril 1767]
Lie de vin, composé de couleur rouge qui se sépare du vin et se dépose dans les vases où il est contenu.
Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie, Promena par les bourgs cette heureuse folie [la tragédie] [BOILEAU, Art p. III]
Nos fils bien gras, bien dispos, Naîtront parmi les pots, Le front taché de lie [BÉRANG., Grande orgie.]
Sorte de couleur d'un rouge foncé. Il porte à la face une tache couleur de lie de vin, ou couleur lie de vin, ou, simplement, une tache lie de vin.
Fig. La lie du peuple, la plus vile et la plus basse populace.
Bien que cette partie [les manouvriers] soit composée de ce qu'on appelle mal à propos la lie du peuple, elle est néanmoins très considérable par le nombre et par les services qu'elle rend à l'État [VAUBAN, Dîme, p. 90]
Je ne suis pas d'une famille noble de Murcie, mais je ne suis pas non plus de la lie du peuple [LE SAGE, Est. Gonz. ch. 54]
Il n'y a point de lie aux yeux de Dieu ; devant lui tous les hommes sont égaux [VOLT., Pyrrhon. hist. ch. 28]
La lie du genre humain, la lie des nations, les hommes les plus corrompus, des hommes très vils et très méchants.
Des malheureux, la lie et l'opprobre des villes [ROTR., St Genest, V, 2]
Dans la lie et la corruption de nos temps modernes [MONTESQ., Esp. IV, 6]

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    E il exoït [entendit] les meies preieres [mes prières], e forsmenat [tira] mei de la fosse de miserie e de palu de lie [, Liber psalm. p. 52]
  • XIIIe s.
    Uster [ôter] le chantel de leur tonniax et la lie vuider [, Liv. des mét. 306]
    Et li rois respondi que il n'avoit de quoy, et que il n'avoit si bon tresor dont il ne feust à la lie [JOINV., 212]
  • XIVe s.
    Pain et iauwe manguant, sans boire vin sour lie [, Baud. de Seb. VI, 95]
  • XVe s.
    Quant compaignons sont desbauchez, Ilz ne cerchent que compaignie ; Plusieurs ont leurs vins vendangez, Et beu quazy jusque à la lie [VILLON, la Repue de Montfaucon.]
  • XVIe s.
    Non seulement le peu mais encore le pire demeure auprès de la lie [BOUCHET, Serées, liv. III, p. 161, dans LACURNE]
    Ceux que la peur a revoltez Diffameront tes veritez, Comme faict l'ignorante lie [D'AUB., Tragiques, Préface]

ÉTYMOLOGIE

  • Wall. lize ; bas-lat. fecla sive lias vini, dans un manuscrit de Bambert du Xe siècle, f° 17, recto ; angl. lees au pluriel. Origine inconnue. On a indiqué le bas-breton li, lie, de léit, vase, boue. Scheler parle du gothique ligan, frison liga, angl. to lie, être gisant, qui aurait donné lie, comme sedere a donné sédiment. Il indique aussi le latin lix, cendre, lessive, qui, produisant une forme rustique, liqua ou lica, aurait produit aussi lie. Jusqu'à présent, on n'a que des hypothèses. Le mot est très ancien, puisqu'il se trouve dans un manuscrit du Xe siècle.

LIE2

(lie) adj.
Vieux mot qui signifie joyeux, usité seulement dans cette locution : faire chère lie, faire bonne chère avec gaieté.
Là, vivant à discrétion, La galande fit chère lie [LA FONT., Fabl. III, 17]

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Li emperere se fait et bauds et liez [, Ch. de Rol. VIII]
  • XIIe s.
    Mout par fu liez li gentis rois de France [, Ronc. 145]
    Pour ce [je] ne puis faire lie chanson [, Couci, IX]
  • XIIIe s.
    À tant es-vous la vieille qui fait mout lie chere [, Berte, XI]
  • XVe s.
    La bonne chere et lie que laiens on lui avoit faite [FROISS., I, I, 15]
    Et se representa au dit roi son oncle qui ne lui fit si liee chere que le comte voulut [ID., I, I, 89]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. lat, joyeux ; espagn. ledo ; ital. lieto ; du lat. laetus. Dans l'ancien français, lié au masculin, et lie au féminin signifie joyeux : faire chère lie, c'est faire une mine joyeuse, une bonne mine, un bon accueil ; puis le sens s'est dévié en bonne chère, la bonne chère étant un genre de bon accueil.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    3. LIE (lie), s. f. Anciennement lie et passerie, le même que passerie (voy. ce mot).
    Il y a la Bigorre, qui est la voisine de l'Aragon ; j'ai eu l'honneur de vous mander qu'il y a un traité de lies et passeries qui fait que les habitants des deux frontières se fournissent réciproquement les choses dont ils ont besoin [BOISLISLE, Corresp. contrôl. gén. des finances, p. 395, 1695]

    ÉTYMOLOGIE

    • Lie viendrait-il du verbe lier ?
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

lie

LIE. n. f. La matière qui est en suspension dans le vin et qui se dépose généralement au fond. Lie de vin ou, absolument, Lie. Tirer du vin jusqu'à la lie. Ce vin est clair et bon jusqu'à la lie. On dit, par analogie, Lie de cidre, Lie de bière.

Couleur lie de vin, Sorte de couleur d'un rouge violacé.

Fig., Boire le calice jusqu'à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue, par allusion à une des scènes de la Passion de JÉSUS-CHRIST.

Fig., La lie du peuple, la lie du genre humain, Ce qu'il y a de plus vil dans le peuple, dans l'humanité.

lie

LIE. adj. Vieux mot qui signifiait Gai, joyeux, et qui n'est plus usité que dans cette phrase familière : Faire chère lie, Faire bonne chère avec gaieté.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

lie

Lie, f. penac. Est le Limon et la plus grosse matiere qui sied au fonds de quelque liqueur que ce soit, Faex. Lie de vin, d'huyle, Faex, ou Faeces vini, olei. La residence et excrement du terrestre qui vient au vin, à l'huile et autres liqueurs.

La lie de l'huile qui est par dessus, Amurca.

Plein de lie, Faeculentus.

Vaisseaux dedans lesquels la lie de l'huile se met, Amurcaria dolia.

Crieur de lie, Trygedus, vel Trygodus. B.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

lie


LIE, s. f. [lî-e: 1re lon. 2e e muet.] Ce qu'il y a de plus grossier dans une liqueur, et qui va au fond. "Lie de vin, de bière, etc. Boire jusqu'à la lie. = FIG. La lie du peuple, la plus vile populace. — Un Auteur gémissant sur la dépravation horrible des moeurs du siècle où nous vivons, l'apèle la lie des siècles. Et Madame de Sévigné, parlant de l'extrême vieillesse, dit éloquemment. "Que la lie de l'esprit et du corps est humiliante à soutenir!

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

lie

nom féminin lie
1.  Dépôt dans la bière, le vin.
2.  Littéraire. Ce qu'il y a de plus vil.
bas-fonds, déchet, racaille -littéraire: déjection, écume, rebut, tourbe -populaire: raclure.
élite, fine fleur, fleur -familier: gratin.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

lie

Hefe

lie

חפשושית (נ), משקע (ז), צלילה (נ), קובעת (נ), מִשְׁקָע

lie

besinksel

lie

deixalla, llevat, pòsit, púrria, solatge, vinassa

lie

feĉo

lie

hez, poso

lie

[li] nfdregs pl, sediment
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005