frère
frère
n.m. [ lat. frater, fratris ]FRÈRE
(frê-r' ; d'après Chifflet, Gramm. p. 190, on prononçait frére) s. m.HISTORIQUE
- IXe s. Si salvarai eo [je] cist meon fradre Karlo [, Serment]
- XIe s. Icil ert [était] frere al rei Marsilion [, Ch. de Rol. XCII]
- XIIe s. Olivier frere, tant fustes mes amis [mon ami] [, Ronc. p. 92]Guiteclins de Sassoigne o [avec] son frere Gozon [, Sax. XI]
- XIIIe s. Et orent une fille biele et avenant qui fu mariée au comte Simon, qui fu freres giermains au comte de Bouloigne [, Chr. de Rains, p. 15]Et lors vint frere Henri de Ronnay à li, qui avoit passé la riviere, et li besa la main tout armée [JOINV., 228]
- XIVe s. Jehan, frere de bast [frère bâtard] à la dame de Glisy [DU CANGE, frater.]
- XVe s. On dist que jadis, par mistere, Les roix si s'appelloient frere, Jà ne fuissent nés d'une mere [FROISS., Poésies mss. p. 206, dans LACURNE]Le roi de Castille frere d'armes et allié du roy [Charles VII] [MONSTRELET, t. III, p. 3, dans LACURNE]Charles d'Anjou, frere du roy en loy [beau-frère du roi], et son cousin après germain [DU CANGE, frater.]Philippe de Valois, fils de Charìes, comte de Valois, fils de Philippe, fils de saint Louis et demi-frere de la dite royne d'Angleterre [OLIVIER DE LA MARCHE, Mém. p. 37, dans LACURNE]La pucelle, qui estoit jeune et tendre, dist à son amy : cher frere, j'ai bon appetit, se nous avions que manger ; par ma foy, chere sœur, dist-il, vous en aurez [, Perceforest, t. v, f° 35]Or dist le capitaine : je vouldroye faire service au roy, au royaulme et à tous vous autres seigneurs, se je povoye, et aussi croy je que si feroient tous mes freres [compagnons] qui sont en ceste bataille [, le Jouvencel, f° 27, dans LACURNE]....à grant peine sont gens de court loyaulx, Et je vous puis assez monstrer comment ; Car où li uns appelle l'autre frere, Il le traïst par derrier feintement [EUST. DESCH., Poésies mss. f° 289]
- XVIe s. Demi-freres et sœurs ne succedent à leurs frere ou sœur avec ceux qui sont conjoints des deux costez ; bien succedent es immeubles et heritages qui viennent du costé dont ils sont conjoints [, Coutume de St-Quentin, t. I, p. 536, dans LACURNE]Tous deux mettent la plume au vent, comme bons freres jurez de ne s'abandonner jamais et vivre et mourir ensemble [BRANT., Cap. fr. t. IV, p. 159, dans LACURNE]Deux soldats freres d'alliance ne se portoient moins grande amitié que s'ils eussent tourné en un mesme ventre [, Nuits de Straparole, t. II, p. 138, dans LACURNE]Courroux de freres, courroux de diables d'enfer [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 245]Deux à deux, comme les freres mineurs [OUDIN, Curios. fr.]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, mon frée, mon frère ; provenç. fraire, fratre ; anc. catal. frare ; espagn. mod. fraile ; ital. frate ; du lat. frater ; allem. Bruder ; angl. brother ; bas-bret. breûr ; sanscr. bhrâtar, frère, proprement celui qui porte, qui soutient la sœur, du radical bhar, porter.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- FRÈRE. Ajoutez :
- XIIIe s. Ajoutez : Si les freres [testicules] el malade enfreidissent [, Ms. 503, Bibl. de Montpellier]
HISTORIQUE
frère
En termes de Jurisprudence, Frère germain, Celui qui est né de même père et de même mère qu'une autre personne. Frère consanguin, Celui qui n'est frère que du côté paternel. Frère utérin, Celui qui n'est frère que du côté maternel.
Fam., Demi-frère, Celui qui n'est frère que du côté paternel ou du côté maternel.
Frère naturel. Voyez NATUREL.
Frères jumeaux. Voyez JUMEAU.
Frère par adoption, ou Frère adoptif se dit d'un Enfant qui a été adopté par un père ou une mère ayant déjà d'autres enfants. Néron était frère adoptif de Britannicus.
Frère de lait, L'enfant de la nourrice et le nourrisson qu'elle a nourri du même lait. Clitus était le frère de lait d'Alexandre.
Beau-frère. Voyez ce mot composé à son rang alphabétique.
Frères d'armes, se disait autrefois des Chevaliers qui avaient contracté une alliance d'armes, en se promettant une mutuelle assistance, et qui se donnaient réciproquement le nom de Frère. Aujourd'hui, il se dit, par extension, de Ceux qui ont servi sous les armes ensemble.
Il se dit aussi de Tous les hommes en général comme étant tous sortis d'un même père et d'une même mère, comme étant tous de la même espèce. Tous les hommes sont frères en Adam.
Il se dit plus particulièrement de Tous les chrétiens, comme étant tous enfants de Dieu par le baptême. Tous les chrétiens sont frères en JÉSUS-CHRIST. C'est dans ce sens que les prédicateurs, en parlant à leurs auditeurs, disent Mes frères, mes chers frères.
Il se dit figurément des Choses qui ont entre elles une ressemblance, une communauté au moins apparente. Les anciens poètes disaient que le sommeil est le frère de la mort.
Au pluriel, il est aussi le Titre que l'on donne aux membres de certains ordres religieux. Les frères prêcheurs. Les frères mineurs. Les frères de la Charité. Les frères des Écoles chrétiennes.
Frère convers, frère lai. Voyez CONVERS, LAI.
Faux frère, Celui qui trahit ou une société dont il fait partie ou quelqu'un de cette société.
frere
Frere, m. penac. Est un terme relatif et presupposant celuy dont il est dit. Ainsi Freres sont ceux qui sont nez de mesmes pere et mere, ou de l'un deux, Frater, Fratres. Frere est aussi un mot d'alliance par amitié, entre deux prenants ce tiltre, qui est de leur imposition volontaire et particuliere. Ainsi le Roy Charles V. avoit accueilli à son Frere d'armes, le frere de l'Empereur, comme recite Nicole Gilles en la vie dudit Roy; Par lequel exemple est monstré que Freres d'armes ne sont appelez les seuls Rois entre eux. Ce mot Frere est en outre usité entre les Religieux mendiants, et Chevaliers de Rhodes, comme Frere Anselme, et Frere Henry de Saxe. Ce qui est ainsi dit, parce que ceux de chasque religion desdits mendiants vivent en fraternité avec leurs Coreligieux, nommants leur commun Pere-gardien, ou Prieur, celuy qu'ils ont pour superieur en leurs convents. Et desdits Chevaliers en est la raison de mesmes.
Frere, Frater.
Le frere de mon mari, Leuir, leuiri.
Le frere de ma mere, Auunculus.
Le frere de ma mere grand du costé de ma Maior auunculus.
Le frere de mon ayeul, Auunculus magnus.
Le frere de mon pere, Patruus.
Le frere du pere grand ou de la mere grand de nos peres et meres grands, du costé de nostre mere, Abauunculus.
Le frere du pere grand de nostre pere grand, Abpatruus.
Freres d'armes, se dit des Rois entr'eux, lesquels en parlant ou escrivant les uns aux autres, s'entre-appellent Freres, voyez Compagnon d'armes. Mais Freres d'armes s'appellent aussi ceux qui ainsi prins alliance d'armes, ores que l'un d'eux ne soit Roy, voyez Frere.
Je l'aime autant comme s'il estoit mon frere, Fratris loco eum diligo, Fratris loco mihi est.
Si tu cognois que je t'ay aimé comme mon frere germain, Si te in germani fratris dilexi loco.
Freres gemeaux, Fratres gemini.
Les freres Celestins, ou Chartreux, Symmystae, Caelestinenses, vel Cartusiani.
Qui a tué son frere, Fratricida.
Frere de laict, qui a esté nourry d'un mesme laict avec un autre, Collactaneus, Au 2. livr. d'Amad. Il a esté long temps nourry avec nous, et si est frere de laict d'Amadis, que Dieu gard.
frère
FRèRE, s. m. [1re è moy. et long: 2e e muet.] 1°. Celui~, qui est né de même père et de même mère, ou de l'un des deux seulement. Les premiers s'apèlent frères germains, les aûtres s'apèlent frères consanguins, s' ils sont du même père; et utérins, s'ils sont de la même mère. On apèle aussi vulgairement les 1ersfrères de père et de mère, et les aûtres demi-frères. = Frère de lait, l'enfant de la nourrisse et son nourrisson qu'elle a nourri du même lait. = 2°. Tous les hommes sont frères, en ce sens qu'ils ont un 1er père commun. "Nous sommes tous frères en Adam. — Les Chrétiens le sont plus particulièrement. "Ils sont tous frères en J. C. "Les paûvres sont nos frères, et comme hommes et comme chrétiens. = Tous les grands Prédicateurs, les Bourdalouë, les Massillon, les Neuville, etc. ont toujours dit, Mes frères, Mes très-chers Frères, en adressant la parole à leurs Auditeurs. Plusieurs rougissent aujourd'hui de cette expression, et y substitûent celle de Messieurs. Il est vrai que leurs sermons ne sont pas des sermons, mais des Discours académiques. = 3°. Frère, est un nom que les Religieux prènent dans les actes publics. On disait aûtrefois plus souvent qu'aujourd'hui, les Frères Mineurs, les Frères Prêcheurs. On dit aujourd' hui les Cordeliers, les Dominicains. On dit encôre les frères de la charité, les frères des écoles chrétienes, parce qu'ils ne sont pas Prêtres. = Dans les Couvens on dit frère lai, frère Convers, de celui qui n'a pas été reçu pour être prêtre, et qui n'est pas dans la cléricature. On dit plus comunément frère tout court et sans addition. "Le frère quêteur, le frère cuisinier. = 4°. Faux-frère, celui qui trahit une société où il a été admis. — En style proverbial, bon frère, bon compagnon, homme sans souci et qui n'aime qu'à faire bonne chère et à se divertir.
frère
Bruder, Atzebrother, friarbroer, broeder, compagnon, gezelאח (ז), אחbroerلأَخ, أَخgermàbratrbror, broderαδελφός, μοναχός, σταυραδερφός, αδερφόςfratohermanoبيرادارveliभाइfivéradikbróðirfratello, fraticello兄, 兄さん, 弟, 兄弟brorbratirmãofrateбрат, младший брат, старший братbror, broderkaka, ndugubirader, erkek kardeş兄弟, 兄, 哥哥, 弟, 弟弟brat오빠พี่ชายหรือน้องชายem traiбрат兄弟 (fʀɛʀ)nom masculin