barre

barre

n.f. [ d'un mot gaul. ]
1. Longue et étroite pièce de bois, de métal rigide et droite : Barre de fer.
2. Objet de matière quelconque ayant cette forme : Trois barres de chocolat.
3. Objet en forme de parallélépipède rectangle : Barre d'or, de platine lingot
4. Niveau déterminant, limite : Le dollar est passé sous la barre de un euro.
5. Trait graphique droit : Barre de fraction. La barre du « t ».
6. Zone rectangulaire sur un écran d'ordinateur : Barre de menus, d'outils.
7. En sports, traverse horizontale fixant le niveau à franchir aux sauts en hauteur et à la perche.
8. Barrière d'un tribunal derrière laquelle déposent les témoins et où plaident les avocats : Appeler un témoin à la barre.
9. Organe de commande du gouvernail d'un navire : Le timonier tient la barre.
10. Immeuble moderne plus long que haut (par opp. à une tour).
11. Tringle de bois horizontale, fixée au mur, servant d'appui aux danseurs lors des exercices ; ces exercices eux-mêmes : Degas a peint plusieurs « Danseuses à la barre ».
12. Crête rocheuse verticale.
13. Haut-fond formé à l'embouchure d'un fleuve par le contact des eaux fluviales et marines ; déferlement violent des vagues sur ces hauts-fonds.
Avoir barre ou barres sur qqn,
le dominer, avoir prise sur lui.
Barre de mesure,
ligne verticale qui sépare les mesures sur une partition musicale.
Barre oblique ou barre de fraction,
slash.
Barres asymétriques,
agrès de gymnastique féminine composé de deux barres fixes parallèles reposant chacune sur des montants de hauteurs différentes.
Barres parallèles,
agrès de gymnastique masculine composé de deux barres fixées parallèlement et à la même hauteur sur des montants verticaux.
C'est de l'or en barre,
Fam. c'est une valeur sûre, qqn ou qqch de précieux : Un talent pareil, c'est de l'or en barre.
Code à barres
Coup de barre,
Fam. fatigue soudaine ; prix excessif.
Placer haut la barre,
fixer, se fixer des objectifs ambitieux : Il a échoué car il avait placé trop haut la barre.
Prendre, tenir la barre,
prendre, avoir la direction de qqch : Depuis qu'elle a pris la barre, les affaires reprennent.

barres

n.f. pl.
Espace entre les incisives et les molaires chez le cheval (où l'on place le mors), le bœuf, le lapin.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

BARRE

(bâ-r') s. f.
Pièce de bois, de fer, etc. étroite et longue. Une barre de fer, de bois. Une barre d'appui. Une barre de cheminée. Fig. Cet homme est une barre de fer, il est inflexible, on ne peut le faire céder.
Berwick était fort peu au gré de Mme des Ursins, qui le trouvait droit, ferme, libre, barre de fer [SAINT-SIMON, 354, 168]
On disait autrefois donner des coups de barre à quelqu'un pour le bien battre.
Ses violences qui lui font mener les gens à la messe à coups de barre [BOSSUET, Avert. 6]
Jeter la barre, sorte de jeu auquel on s'exerçait autrefois, et qui est encore usité en quelques provinces. Dans la gymnastique, exercice de la barre à sphères, bâton de 1m, 15 de longueur, ayant à chaque bout une boule de 12 cent. de diamètre, avec lequel on fait des évolutions au-dessus de la tête et derrière le dos, pour fortifier les épaules et faire tenir droit.
Lingot ou pièce de métal précieux étendue en longueur.
Le régent trouva le prêt d'un million en barres d'argent [SAINT-SIMON, 420, 61]
Fig. C'est de l'or en barre, se dit de toute valeur, de toute chose sur laquelle on peut compter.
Voilà certainement un effet fort bizarre. - Oh ! s'il n'était pas mort, c'était de l'or en barre [REGNARD, Joueur, III, 3]
Pièce de bois transversale qui soutient les fonds d'un tonneau par le milieu. Le vin diminue beaucoup de bonté, quand il est au-dessous de la barre du tonneau.
D'un tel vin la couleur est malade et bizarre ; Cet autre, dans le chaud peut tourner à la barre [REGNARD, le Bal, sc. 3]
Fig. Être au-dessous de la barre, au-dessous du niveau.
Ce pape est le plus honnête homme et le plus habile du sacré collége ; mais, ma fille, il a soixante-dix-neuf ans : un esprit n'est-il point au-dessous de la barre à cet âge ? [SÉV., 591]
Terme de marine. La barre du gouvernail, ou, absolument, la barre, longue pièce de bois qui sert à faire mouvoir le gouvernail.
Je restai seul auprès du matelot qui tenait la barre du gouvernail [CHATEAUB., Itin. 8]
Dans le monnayage, pièce de fer longue et grosse, qui passe au travers du balancier et qui sert à le faire tourner. En termes d'imprimerie, les barres sont deux tringles de bois qui traversent tout le berceau dans sa longueur, et où sont attachées deux bandes de fer sur lesquelles coule le train de la presse. Terme de marine. Barre d'arcasse, pièce qui fait la largeur de la poupe à la hauteur du premier pont. Barres de hune, de perroquet et de cacatois, espèces de charpentes à la tête de chaque mât pour porter le mât supérieur. Barre de panier, bâton ou cerceau sous le fond du panier. Longues pièces de bois rondes qu'on suspend à deux cordes, pour séparer les chevaux dans les écuries. Planchette qui empêche les sautereaux du clavecin de quitter les mortaises. Fleuret qui a été rompu par le bout, et auquel on a fait remettre un bouton.
Barrière de séparation qui est entre l'enceinte où siégent les membres d'un tribunal, d'une assemblée politique, et la partie occupée par le public. Comparaître à la barre.
Dans l'ancienne jurisprudence, fin de non-recevoir, exception, opposition.
Les barres, jeu de course qui est divisé en deux camps, dans lequel les joueurs de chaque camp s'engagent successivement à la poursuite les uns des autres, et qui est ainsi nommé parce que les deux camps sont marqués par une barre fictive ou tracée sur la terre.
Je n'ai jamais été connu du roi d'Espagne que pour avoir joué aux barres avec lui [SAINT-SIMON, 521, 175]
Toucher barre, toucher cette barre, c'est-à-dire rentrer au camp et en repartir aussitôt. Avoir barres, se dit de celui des joueurs qui part après un autre du camp opposé, et qui peut le prendre sans pouvoir en être pris. Fig. Jouer aux barres, se chercher sans pouvoir se rencontrer, locution tirée du jeu où chacun fuit devant celui qui le poursuit. Fig. Partir des barres, sortir au moment précis où l'on doit se mettre en route. Fig. Avoir barres sur quelqu'un, avoir sur lui quelque avantage. Ne faire que toucher barre, s'arrêter à peine dans un lieu. Tenir barre à quelqu'un, lui résister.
En termes de marine, amas de sable, chaîne de rochers qui obstrue l'entrée d'un port. La barre d'un fleuve est cette espèce de barrière de sable obstruant l'embouchure et se formant par le dépôt de ses troubles à la limite où ses eaux sont arrêtées par celles de l'Océan.
Attendant un vent favorable pour franchir la barre [du Nil] et remonter à Rosette [CHATEAUB., Itin. III, 61]
10° Fig. Barrière.
Qui voulait mettre barre entre cette canaille [RÉGNIER, Sat. X]
Bien semble être la mer une barre assez forte.... [MALH., II, 12]
Le Bourguignon d'ailleurs sépare nos provinces, Et servirait pour nous de barre à ces deux princes [CORN., Attila, IV, 4]
11°
En termes de blason, trait qui sépare obliquement l'écu de gauche à droite Montbron portait de Montberon brisé d'un filet en barre [SAINT-SIMON, 191, 59]
Ces bâtards de Bourbon [comtes de Roussillon] ont changé leur barre de bâtards en bande comme les princes de cette maison [ID., 44, 6]
Barre simple, celle qui est large et qui forme une pièce honorable. Barre de bâtardise, celle qui est étroite et sert à barrer les armes des bâtards. En barre, dans le sens de la barre.
12° Trait de plume. Tirer une barre soit pour souligner un mot, soit pour séparer des articles. Exercices d'écriture, traits droits et parallèles. Il fait des barres, des bâtons.
Il y avait un homme qui à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques [CHATEAUB., Génie, III, II, 6]
Terme de musique. Barre de mesure, trait tiré perpendiculairement à la fin de chaque mesure sur les cinq lignes de la portée. Ligne fortement marquée et inclinée pour indiquer qu'une note doit être divisée en croches ou qu'un groupe de notes doit être répété. On appelle encore en musique barres deux traits plus fortement marqués que les barres de la mesure, et servant à indiquer la fin d'une partie, d'une reprise dans un morceau.
13° Barres, deux raies de laine bleue qui sont aux deux bouts de la couverture et qui n'y servent que d'ornement. En fauconnerie, barres de la queue de l'épervier, certaines bandes noires qui traversent sa queue.
14° La barre, les premières lames que la marée montante pousse dans un fleuve. Poétiquement.
L'aube enfin colora sa barre au bord des cieux [LAMART., Joc. I, 51]
Cependant une barre d'or se forma dans l'Orient [CHATEAUB., Atala, 807]
Barre est aussi synonyme de mascaret en Normandie.
15° S. f. plur. En parlant du cheval, intervalle qui existe de chaque côté de la mâchoire inférieure, entre les dents molaires ou mâchelières et les incisives, et dans lequel on place le mors. Blessures des barres, lésions produites, dans cette région, par un mors mal fait, par la pression de la main trop dure des cavaliers. En termes de chasse, armes de la barre, les défenses du sanglier.
16° Tulipe de trois couleurs.

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Et deviserent une partie de leur gens pour ce qu'il gardassent les lices et les barres, et li autres assaillissent par devers la ville [VILLEH., CLIII]
    Tantost, sanz autre chose fere, Commanda la barre en sus trere, Por son cousin fere venir [, Ren. 19152]
    Autretel barre [opposition] à cil qui fut retenuz de jostice, et la retenue fu fete sanz sa coupe [coulpe] [, Liv. de just. 94]
    Se vice est provez une fois en meniere de barre, ce n'empesche pas autre foiz eslection [, ib. 31]
    Se gages sunt por aucunes bares de querele, non pas du principal du plet, li vainquieres ne gaaigne fors que la bare por quoi li gage furent doné [BEAUMANOIR, LXI, 17]
    Et ai renoncié en ce fet.... à toutes exceptions, raisons, bares, deffenses qui poent estre proposées en jugement ou hors de jugement [ID., XXXV, 20]
    Aucunne fois avient il que jus [jeu] est commenciés si comme por behourder ou por choler, ou por juer as bares [ID., LXIX, 17]
  • XVe s.
    Tousjours courez et racourez ; Il semble qu'aux barres jouez [CH. D'ORL., Rondel. 42]
    Par Dieu, ne sont pas encore à fin de leur barre, ils correront encore ung temps [G. CHASTEL., Chron. des Ducs de Bourg. 3e p. ch. 58]
    À tous tels jeux voulontiers jouoit, ou aux barres [, Bouciq. I, ch. 13]
    Il leur conta comment il avoit prins le galant à ses barres [il l'avait enfermé dans un bahut] [LOUIS XI, Nouv. LXI]
  • XVIe s.
    Dont raison veut, qu'ainsi on les embarre, Et qu'entre deux soit mis distance et barre, Comme aux chevaux en l'estable hargneux [MAROT, I, 248]
    Après la course il faut tirer la barre ; Après bemol, faut chanter en becarre [ID., II, 119]
    Demeurons donc entre ces barres [limites], ausquelles Dieu nous a voulu enclorre [CALV., Instit. 102]
    Qui de barres [exceptions] se veut aider, doit commencer aux declinatoires, pour venir aux dilatoires, et finalement aux peremptoires ; et si la derniere met devant, ne s'aidera des premieres [LOYSEL, 702]
    Il s'en fut visiter les susdites grilles qu'ils trouverent toutes limées à l'exception de deux barres [D'AUB., Vie, LXIV]
    Au commencement les bandes de part et d'autre jouerent aux barres [ID., Hist. II, 462]
    Les Rochelois contribuerent à cette entreprise comme partisans, mais principalement comme marchands, pour renvoier à leur havre qui n'est que de barre [c'est à dire auquel on ne peut entrer qu'à mer haute] les navires qui cerchoient Brouage, pour estre lors estimé le second havre de France [ID., III, 18, 19]

ÉTYMOLOGIE

  • Bas-lat. barra ; provenç. ital. et espagn. barra ; angl. bar ; du celtique : kymri, bar, branche. Comparez l'allemand Barre, Barren.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    BARRE. Ajoutez :
    16° Verge, insigne des alcades espagnols.
    En 1578, les officiers et alcades de Fontarabie vinrent avec leurs barres au bord de la rivière, du côté d'Hendaye ; les habitants rompirent leurs barres et les chassèrent [, Lett. etc. de Colbert, VI, 217]
    17° Jeter la barre entre deux corps d'armée, intercepter leurs communications.
    L'armée allemande, après avoir canonné très vigoureusement, a jeté la barre entre le troisième corps et le mien [Mal CANROBERT, Gaz. des Trib. 22 oct. 1873, p. 1023, 3e col.]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

barre

BARRE. n. f. Pièce de bois, de fer, etc., étroite et longue. Barre de bois. Barre de fer. Mettre une barre d'appui à une fenêtre. Il serait malaisé d'enfoncer cette porte, il y a une bonne barre derrière. Donner des coups de barre à quelqu'un. Assommer à coups de barre. Barre d'or. Barre d'argent. Or, argent en barre.

Fig. et fam., C'est de l'or en barre, de l'argent en barre, se dit d'une Promesse sur laquelle on peut compter, d'un billet, d'un effet de commerce qui sera bien payé, d'une marchandise dont le débit est sûr et facile.

Fig., Cet homme est raide comme une barre de fer, Cet homme est une barre de fer, est une barre, Il est inflexible, intraitable, inébranlable.

Jeter la barre, lancer la barre, Sorte de jeu auquel on s'exerçait autrefois et dont l'usage subsiste encore dans quelques provinces.

En termes de Marine, La barre du gouvernail, La barre qui sert a diriger, à faire mouvoir le gouvernail. Les barres du cabestan, Les barres dont on se sert pour virer au cabestan. Il est à la barre, Il tient le gouvernail.

En termes de Typographie, La barre du châssis, La pièce de fer qui traverse, dans le sens de la hauteur ou de la largeur, le châssis dans lequel on assemble, on impose les pages.

Il se dit particulièrement d'une Pièce de fer longue et carrée, qui se pose, dans le foyer, en travers des chenets, pour soutenir les bûches et les tisons. Si vous ne mettez pas la barre, ces tisons vont rouler dans la chambre.

Il se dit encore particulièrement d'une Pièce de bois transversale qui serre et soutient les fonds d'un tonneau par le milieu. Il faut percer ce muid au-dessus de la barre, au-dessous de la barre. Ce vin est à la barre. Ce vin perd sa qualité quand il est au-dessous de la barre.

Il se dit aussi de ces Longues pièces de bois rondes qu'on suspend horizontalement à deux cordes, pour séparer les chevaux, dans les écuries. Ce cheval s'est blessé, parce qu'il s'est pris dans sa barre. Ces chevaux se battraient, il faut leur mettre des barres.

Il se dit également en termes de Gymnastique. Barre fixe, Barre ronde de bois ou de fer soutenue à une certaine hauteur par deux montants de fer verticaux. Barre de suspension, Appareil analogue au précédent, mais dont les montants peuvent se déplacer. Barres parallèles, Barres de bois rondes maintenues à égale distance par un dispositif également en bois, entre lesquelles le gymnaste s'exerce à s'élever sur les bras.

Il se dit en outre de la Petite barrière qui ferme l'entrée de l'enceinte où siègent les membres d'un tribunal, d'une assemblée politique. Les comparutions en personne ont lieu à la barre. On l'a mandé à la barre. Il a parlé à la barre.

Il se dit, figurément, d'un Trait de plume, de crayon, etc., que l'on fait pour annuler, biffer ou souligner, pour séparer, marquer, noter, etc. Tirer une barre sur les passages qu'on veut retrancher. Dans les airs notés, les mesures sont séparées par des barres qui coupent la portée de distance en distance. Faire des barres sur la muraille avec de la craie, avec du charbon, pour indiquer le nombre des points gagnés ou perdus dans une partie. Tirer une barre à la fin d'un écrit, d'un chapitre. Fermer la liste des membres présents en tirant une barre.

Il se dit également des Premiers exercices que l'on fait ordinairement faire aux enfants pour leur apprendre l'écriture et qui consistent en une suite de traits droits et parallèles. Cet écolier ne fait encore que des barres.

En termes de Blason, il désigne une des Pièces de l'écu, laquelle va de l'angle senestre du chef à l'angle dextre de la pointe. Il porte de gueules à la barre d'argent. C'est l'opposé de BANDE.

Avoir une barre sur son écu, Être bâtard ou d'origine bâtarde.

En termes de Géographie, il se dit d'un Amas de sable, de roches, ou même de vase, qui barre l'entrée d'une rivière ou d'un port en tout ou en partie, et force, lorsqu'elle est continue, d'alléger les bâtiments ou d'attendre la marée. La barre de Bayonne, de San Lucar, du Sénégal, etc. Il se dit aussi, à l'embouchure de la Seine, d'une Vague élevée transversale qui remonte violemment contre le courant par l'effet de la marée. Voyez MASCARET.

BARRES, au pluriel, se dit d'un jeu de Course entre des écoliers ou des jeunes gens qui se partagent entre deux camps opposés, marqués ordinairement par un sillon, par une branche de feuillage, etc. : dans les courses on observe certaines règles et chaque parti s'efforce de faire des prisonniers à l'autre. Jouer aux barres.

Toucher barres, Atteindre la marque du camp auquel on appartient et où l'on est dès lors en sûreté.

Barres forcées, Celles où l'on ne délivre point les prisonniers et qui ne se terminent que lorsque tous les champions d'un camp ont été successivement pris par ceux de l'autre camp.

Fig. et fam., Avoir barres sur quelqu'un, Avoir sur lui quelque avantage, comme le joueur de barres sur ceux de ses adversaires qui sont partis avant lui. Vous lui donnez barres sur vous.

Fig. et fam., Ne faire que toucher barres, Ne point s'arrêter dans un endroit, en repartir presque aussitôt après y être arrivé; de même qu'au jeu de Barres les joueurs qui rentrent au camp ne font souvent que toucher la limite et repartent aussitôt. Je n'ai pas été longtemps à sa campagne; je n'ai fait que toucher barres et je suis revenu.

Il se dit encore de cette Partie de la mâchoire du cheval sur laquelle le mors appuie. Ce cheval a les barres usées, échauffées. Il faut ménager les barres d'un jeune cheval.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

barre

Barre, f. pen. Est en general une piece de bois renforcée de moyenne longueur, et plus particulierement se prent pour une telle piece de bois qu'on met par travers derriere un huys ou porte pour en asseurer la fermeture, Repagulum, Longurius, siue ligneus, siue ferreus sit: Semble qu'il soit derivé de ce mot Hebraïque Beriah qui signifie autant que Vectis ou Barre.

La barre de parlement, c'est l'enclosture de l'audience faite de traversins sur posteaux de bout où les advocats sont rengez pour plaider les causes, Repagulum Curiae.

Un commissaire à la barre, celuy qui est commis par la Cour, qui tient ses assignations à la barre de l'audience, Recuperator repagularius, Disceptator repagularius.

Une instance pendant à la barre, Recuperatoria disceptatio.

Assignation à la barre de parlement, Exhodium condictum ad repagulum Curiae.

Obtenir sentence à la barre, Ad recuperatorem repagularium damnare aliquem.

Barre de temon, est une piece de bois ronde de cinq pieds de long appliquée de bout sur ledit temon par une piece de bois percée en laquelle iceluy temon entre et s'enferme, laquelle barre perce le gaillart et saut par dessus la hauteur de cinq pieds, par où le gouvernail est regy, et manié.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

bârre


BâRRE, s. f. [Bâre, 1re lon. r fo. 2e e muet.] 1°. Pièce de bois, de fer, etc. étroite et longue. — 2°. Traits de plume qu'on pâsse sur un acte pour l'annuler. — 3°. En termes de Marine, écueuil, qui barre une rivière ou un port. = 4°. Bârre de la Cour, lieu où se font quelques instructions de procès, et les adjudications de biens par décret.
   On dit proverbialement: roide comme une bârre de fer. On dit aussi, des promesses, auxquelles on peut se fier, et des billets, signés par des persones, dont la fortune est solide, que c'est de l'or en bârre.
   Bârre, pour Barrière, est vieux.
   Bien nous semble la mer une bârre assez forte.
   Pour nous ôter l'espoir qu'il puisse être batu.          Malherbe.
  Le Bourguignon dailleurs sépâre leurs Provinces,
  Et serviroit pour nous de bârre à ces deux Princes.
      Attila.
= 5°. Bârres, au pl. se dit de cette partie de la machoire du cheval, sur laquelle le mors apuie. "Ce cheval a les bârres usées. = C'est aussi le nom d'une espèce de jeu de course dans de certaines limites. — On dit figurément: avoir bârre sur quelqu'un, avoir de l'avantage sur lui. — Jouer aux bârres, se chercher réciproquement sans se trouver. Partir de bârres, partir sur le champ.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

barre

Stange, Barre, Pinne, Riegel, Schrägbalken, Stabbar, pole, rod, helm, rail, tiller, stand, handle, shaft, spar, staff, stake, stave, slotbaar, stang, staaf, paal, pijp, roede, schacht, spijl, balie, balk, doorhaling, grens, helmstok, rechtbank, reep [chocolade], roer(pen), schrap, streep, bar, boom, reepבריח (ז), מטיל (ז), רף (ז), שלב (ז), בְּרִיחַ, מֵטִיל, רַףbarra, pal, varastangobarra, varabarrabalok, batang, tongkatbarra, sbarra, spranga, stanga, vergaasser, contus, hasta, trudisstang, stripebarra, cana, estaca, haste, mastro, pau, percha, poste, vara, tiraбрусокribba, stångقَضِيبtyčstangράβδοςtankoprečka막대drążekราว แท่งçubukthanh横条 (baʀ)
nom féminin
1. pièce, morceau long et étroit une barre de fer une barre de chocolat
2. trait droit séparer des chiffres par une barre oblique
3. ce qui sert à diriger un bateau être à la barre
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

barre

[baʀ] nf
[fer] → rod, bar
une barre de fer → an iron bar
(NAVIGATION)helm
être à la barre, tenir la barre (NAVIGATION) → to be at the helm
(= immeuble d'habitation) → high-rise block
(écrite)
voir barre oblique, barre oblique inverse
(DANSE)barre
(= niveau) → barrier
La livre a franchi la barre des 2 euros → The pound has broken the 2 euro barrier.
(DROIT) comparaître à la barre → to appear as a witness
barre à mine nfcrowbar
barre antidévers [ɑ̃tidevɛʀ] nf (AUTOMOBILES)anti-roll bar
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005