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G3/ Chapitre12 - Claire (publié le 16 juillet 2021)
Ce jour-là, c’est le grand jour. Alan et Stéphanie sont venus déposer Claire à la maison avec ses bagages. Stéphanie avait fêté son anniversaire la veille mais Claire me dira plus tard qu’elle n’avait pas été conviée à cette grande soirée mondaine.
mars dernière modification mars
Suite du chapitre 12
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G3/ Chapitre 13 - Au revoir Hélène (Publié le 20 juillet 2021)
Ce jour-là, les filles se réveillent en pleine forme.
- Et toi, Claire ? Tu as un amoureux ?
- Certainement pas. Je n’ai pas envie de m’encombrer d’un amoureux !
- Moi, j’en ai un ! C’est Quentin !
- Tu parles de Quentin Chinon ?
Michèle arriva à ce moment-là dans la chambre :
- Alors les filles, bien dormi ?
Claire s’empressa de lui annoncer la nouvelle :
- Tu savais que Michèle aussi avait un amoureux ?
- Michèle ?
- Ouiii ! Michèle !
Clémense se tourna vers notre fille :
- Ouah ! Mais qui c’est, ma chérie ?
- Quentin Chinon.
- Ça alors ! Et Quentin est content ?
- Je ne sais pas, il n’est pas au courant et il ne faut surtout pas lui dire ! C’est un secret ! C’est un truc qui doit rester que entre les filles.
- Promis ! On ne dira rien.
Lorsque Clémence me rapporta cette conversation, j’ai beaucoup rigolé. J’aurais voulu appeler Max pour la lui raconter à mon tour mais je ne l’ai pas fait pour ne pas trahir le secret de Michèle. Max aurait pu vouloir le raconter à son fils et ma fille ne le souhaitait pas.
- Claire, tu crois qu’on pourra aller au parc avec nos frères tout à l’heure ?
- Je ne sais pas... J’ai beaucoup de travail aujourd’hui...
- Mais j’ai envie d’y aller, moi !
J’étais arrivé à ce moment-là et je vis tout de suite que Michèle était en train de faire un caprice.
- Qu’est-ce qu’il se passe Michèle ?
- Claire ne veut pas m’emmener au parc.
- J’ai un contrôle de maths, un contrôle de physique et une rédaction à rendre. Tout ça pour demain. Alors j’aimerais réviser, m’expliqua ma fille aînée.
- Tu n’as pas à te justifier. Le travail passe avant tout et tu as bien raison de vouloir réviser.
- Merci Papa.
- Mais je... tenta d’insister Michèle.
- Ça suffit ! Tu commences à m’agacer ! Je ne veux plus un mot jusqu’à ce que tes devoirs soient finis.
Clémence rentra du travail alors que la situation était maîtrisée.
- Coucou tout le monde ! En plein dans les devoirs à ce que je vois !
- Moi, j’ai fini ! lança Michèle.
- Et puis je vais dans la chambre toute seule puisque c’est comme ça !
- Michèle... Tu ne viens pas m’embrasser ? s’étonna ma femme.
J’expliquai brièvement la situation à Clémence qui regardait notre fille quitter la pièce sans lui répondre, et tranquillisai Claire en lui disant que ce n’était qu’un caprice et que sa sœur se calmerait toute seule.
Cette nuit-là, le téléphone sonna au milieu de la nuit, nous faisant complètement oublier les caprices de Michèle ou nos autres petits tracas. Olivier venait de perdre sa mère. Hélène était décédée dans la nuit et mon fils m’avait appelé dès le départ de ces messieurs des pompes funèbres.
Olivier s’est effondré, en larmes, dans mes bras. Il était très proche de sa maman.
Quand il se calma, je le fis descendre au salon.
- Je t’emmène chez moi ! Tu vas prendre quelques affaires pour la nuit. Je viendrai chercher le reste demain.
- Mais je ne veux pas quitter ma maison ! J’habite ici ! C’est la maison de Maman ! Pour combien de temps je serai chez toi ?
- Jusqu’à ce que tu ailles mieux. Et je ne te laisse pas le choix. Va chercher tes affaires.
- Oui...
- Est-ce que je reviendrai un jour ici ?
- Bien sûr, mon grand. Elle est à toi cette maison et elle le restera.
Lorsque nous arrivons à la maison, Olivier part directement s’isoler dans la salle de bain.
- C’est terrible… me dit Claire. Je ne sais même pas quoi lui dire.
- Il n’y a rien à dire malheureusement.
C’est Michèle qui le ramena vers nous. Elle l’avait entendu pleurer depuis sa chambre.
- Vous êtes tous là ? s’étonna mon fils aîné en nous voyant derrière la porte ?
Il se jeta dans mes bras :
- Oh Papa ! Comment je vais faire sans elle ?
- Je suis là, mon garçon, je suis là…
Que pouvais-je dire d’autre ? Je me sentais tellement impuissant à soulager son chagrin.
Olivier s’allongea sur notre canapé et s’endormit aussitôt, assené par toute cette lourde peine et la nuit blanche qu’il venait de passer.
- Au moins, il n’a pas l’air triste quand il dort, se rassura Claire.
Je me suis assis quelques instants près de lui. J’avais tellement de peine moi aussi. De la peine pour mon fils si malheureux et de la peine parce qu’Hélène n’était plus. C’était une femme exquise et tellement courageuse que j’avais appris à connaître durant toutes ces années parce que le destin nous avait donné un fils commun. J’aimerais tellement trouver un moyen d’ôter tout son chagrin à Olivier.
J’allai ensuite retrouver Clémence.
- Merci de n’avoir rien dit lorsque j’ai ramené Olivier à la maison. Je t’aime ma chérie. Tu es formidable.
- Heureusement que je n’ai rien dit. Il est comme mon fils. Je le connais depuis qu’il est tout bambin !
- J’aime t’entendre dire ça.
- Il y a une chose qui me turlupine. Où va-t-on le faire dormir ? Le canapé ne peut pas être une solution définitive. Tu ne comptes pas le renvoyer chez lui, j’imagine.
- Certainement pas. Je vais m’occuper de lui. Je ne veux pas qu’il reste seul.
- NOUS ALLONS nous occuper de lui. Nous sommes deux. Et pour son lit ?
- Nous avons suffisamment d’argent maintenant. On pourrait agrandir la maison et faire une chambre supplémentaire. Qu’en penses-tu ?
- C’est une idée géniale !
Olivier était alors arrivé :
- Papa ? Clémence ?
- On en reparle tout à l’heure, Clémence, d’accord ?
- Bien sûr.
- Tu as bien dormi mon grand ?
- Oh oui ! ça m’a fait un bien fou ! Je n’arrivais même plus à réfléchir…
- Je me sens tellement perdu…
- C’est normal. Il te faudra du temps. Et l’amour de ta famille.
- Dès que j’irai mieux, je retournerai dans ma maison... celle de Maman.
- Tu ne veux pas réfléchir sérieusement à habiter définitivement chez nous ?
- Fais-le Olivier, s’il te plaît... m’épaula Clémence.
- Mais dans ma maison, j’ai tous mes souvenirs avec Maman.
- Mais tu y seras seul !
Je le suppliai presque pour qu’il entende raison.
- Je te promets d’y réfléchir, Papa. C’est tout ce dont je suis capable pour le moment.
- C’est déjà quelque chose.
Je trouvai que c’était beaucoup je comptais bien le persuader, avec le temps, de rester vivre en ma demeure.
Olivier alla ensuite remercier Clémence de l’accueillir à bras ouverts sous notre toit :
- Clémence… Je ne sais pas quoi dire…
- Ne dis rien. Je t’aime comme un fils, Olivier. C’est tout ce qu’il te faut retenir.
Des larmes coulèrent sur le visage de mon fils puis il enlaça ma femme :
- Merci Clémence. Merci. Moi aussi je t’aime.
Il lui fallait de l’amour. Uniquement cela. J’en étais persuadé.
Le lundi, j’ai appelé le lycée pour excuser Olivier, Charles et Claire. J’ai également appelé l’école de Michèle. Seule Clémence n’a pas obtenu le jour de congé qu’elle souhaitait. Son employeur avait trop besoin d’elle. Ma femme est partie ce matin, le cœur lourd au travail.
Je tenais à ce que toute la famille soit réunie autour de mon fils aîné. Il avait besoin d’être entouré et soutenu et nous étions cinq à pouvoir partager son fardeau émotionnel. Charles n’allait pas tarder à arriver. De toute façon, il avait un jeu de clés de la maison que je lui ai donné il y a quelques temps pour qu’il puisse venir nous voir quand bon lui semble.
Je n’ai mis Charles au courant du décès d’Hélène qu’hier soir. Celui-ci était parti en vacances à Granite Falls avec Chris et Nadège et, étant donné qu’il n’y a presque pas de réseau là-bas, il me fut impossible de l’avertir plus tôt.
Olivier était très heureux de voir son frère.
Il essuya une petite larme discrète, essayant de dissimuler son émotion, mais personne ne s’y trompa. Olivier était à fleur de peau.
Je ressentis la présence de Charles comme une vraie bénédiction. Il ramena son frère sur le sujet « Amandine » que celui-ci semblait avoir oublié...
... puis il le convainquit de potasser ses leçons, lui rappelant que sa mère n’aurait pas apprécié qu’il anéantisse tous les efforts qu’il avait fournis depuis l’école primaire. J’étais subjugué devant tant de perspicacité de la part de mon fils cadet. Il était très malin.
Mais Olivier aussi était malin. Il acceptait de faire ses devoirs mais à l’unique condition que son frère et ses deux sœurs se lancent dans le même exercice que lui.
Je sais que mon petit Charlie aurait bien voulu rentrer auprès de sa maman et de Chris mais il avait décidé de rester ici ce soir pour aider son frère si malheureux, ce frère qui, malgré ses airs pour tromper le monde, était en train de partir à la dérive. Charles l’avait senti.
Et ce qu’il fallait, c’était le ramener au plus vite à une vie normale avant qu’il ne s’effondre totalement. Les devoirs, c’était du concret, cela faisait partie du quotidien et des choses auxquelles il fallait s’astreindre. Charles avait vraiment bien joué cette carte-là.
Olivier observait même sa petite sœur :
- Tu as déjà fini tes devoirs ? Je ne crois pas. J’ai jeté un œil sur ton cahier. Alors continue, s’il te plaît !
- Espèce de cafteur, va ! lui répondit Michèle.
Claire ne le contredit pas, bien au contraire : Des fois, elle en fait vraiment le minimum !
- Tu as raison. Des fois, elle en fait vraiment le minimum !
Je décidais de laisser mes enfants entre eux.
- Pfff ! Toi aussi tu es une cafteuse, Claire ! lui répondit Michèle.
Olivier s’agaça un tout petit peu et Claire abonda dans son sens :
- Arrête de t’en prendre aux autres et fais ce que tu as à faire !
- Olivier a raison.
Les grands eurent raison de la patience de Michèle :
- Vous êtes vraiment trop lourds ce soir !
Claire le sentit et changea de sujet de conversation :
- Olivier, dis-moi, tu as des nouvelles de cette jeune fille ? Amandine ? Charlie en parlait tout à l’heure...
- Oui. J’ai eu un rendez-vous avec elle. Elle est merveilleuse. Savez-vous qu’elle est une fervente croyante de notre Créateur et de son Elu. Vous savez, la légende de l’Elu !
- Bonne chance alors, Frérot ! se tracassa Claire
- Je dirais comme Claire ! Le Créateur, oui mais cet Elu !! On ne sait même pas qui c’est ! Comment peut-elle croire en lui ?
Clémence arriva à ce moment-là dans la pièce :
- Bonsoir les jeunes ! Je tombe mal ?
Charlie la rassura tout de suite :
- Pas du tout ! Nous parlions de cet Elu dont tout le monde vante les mérites mais dont on ne sait rien et surtout pas le nom !
- Charles a raison, rajouta Olivier. D’où ils sortent tous ? Lui et ses héritiers ? En quoi améliorent-ils notre monde ? C’est un peu du flan, tu ne crois pas ? Et le problème, c’est qu’Amandine croit en tout cela.
- Et moi aussi ! Pourquoi on pourrait pas y croire, hein ? dit Michèle. Moi, je veux la connaître, Amandine.
- La foi n’a pas besoin de preuve, je crois aussi en les Elus, tout comme en leurs héritiers énonça simplement Clémence.
J’écoutais leur conversation plus que mon poste de télévision et je me sentais déçu que mes enfants ne croient pas plus que cela en notre Créateur. Je leur avais pourtant enseigné le contraire.
- Peut-être mais c’est un peu gros, tu ne trouves pas ? Nous avons toujours tous cru en notre Créateur mais cette histoire d’Elu! C’est bizarre, non ? répondit Charles.
- Notre Créateur a souvent des raisons qui nous dépassent et si cette « histoire d’Elu », comme vous dites, revient souvent, c’est que ce n’est peut-être pas qu’une histoire ! intervint Clémence.
- Je suis d’accord avec toi. Ça revient trop souvent pour être anodin, lui répondit Claire.
Olivier approuva :
- C’est vrai. Je me suis renseigné et à chaque génération, on en entend reparler !
- Du blabla ! Rien que du blabla, estima Charles.
[...]
Quelques soirs plus tard...
- Mais que fais-tu ici toute seule ?
- Je savoure ma tranquillité ! Les enfants sont sortis et ils ont emmené Michèle.
Je rejoignis Clémence dans la piscine.
- Je n’ai pas eu l’occasion de te reparler de ce que les enfants avaient dit l’autre soir à propos de l’Elu.
- Oui… Je me suis mordu la langue à plusieurs reprises pour ne pas leur dire ce que je savais.
- Moi aussi, il faut bien le dire. Vivement l’anniversaire de Michèle !
- Oui. Ils seront adolescents tous les quatre. Tu ne comptes pas le leur dire ce jour-là, quand même ?
- Non, je ne veux pas gâcher la fête de Michèle. Mais je ne veux pas traîner. Je pense les mettre au courant dès le lendemain.
- Tu as raison.
- Quand j’entends ce qu’ils disent, je trouve qu’il est grand temps de remettre les pendules à l’heure.
- Et pour les livres de ta Mamie Perrine et de ta Maman ? Tu vas les remettre dans la bibliothèque ?
- Bien sûr. Dès que je leur aurai parlé, les livres seront à leur disposition dans la bibliothèque. Je veux qu’ils connaissent l’histoire de leur famille.
- Exactement ! Ils sont une foule de détails précieux.
- Oui. Les lire étoffera l’histoire que je vais leur raconter.
- J’avais adoré les lire. J’y ai appris tant de choses sur ta famille.
- Oui, je me souviens ! Tu les as dévorés !
A suivre...🙂
mars
G3/ Chapitre 14 Les hommes viennent de Mars... (publié le 24 juillet 2021)
Le temps passe sur le chalet familial.
Michèle nous a ramené un B de l’école.
Olivier se remet doucement du décès de sa mère en se donnant des paroles d’encouragement devant le miroir de sa chambre. Je l’entends encore pleurer lorsqu’il se croit seul, mais cela se produit de moins un moins souvent.
Claire, passe de plus en plus de temps dans la serre pour s’occuper des plantes. Elle en prend grand soin et je m’émerveille chaque fois de sa délicatesse envers mes fleurs si fragiles. Bien que j’aimerais qu’elle devienne botaniste indépendant comme moi, elle est davantage passionnée par la création de boissons. Elle m’a dit qu’elle rêvait d’être une grande mixologue.
Clémence, elle, s’est lancé dans un travail d’appoint, le même genre de travail que faisait Papa en son temps. Elle a commencé par résoudre les problèmes informatiques de particuliers et est maintenant sollicitée par de petites entreprises pour y travailler en tant que consultant. Ses compétences en programmation lui sont d’une grande aide. Le seul inconvénient est qu’elle passe beaucoup de temps devant son ordinateur et que nous nous avons de plus en plus de mal à nous retrouver. Elle me dit vouloir préparer sa retraite étant donné que moi, je n’en aurai pas. Pourtant, le jardin est devenu une source de revenus plutôt confortable. C’était le rêve de Mamie Perrine et Je l’ai fait.
Quant à moi, j’aime passer du temps avec ma famille mais aussi avec mes amis. Ce jour-là, j’ai invité Max et Bérénice.
- J’ai fait un tour dans la serre, Maxime. Tes plantes sont magnifiques ! me complimenta Bérénice
- Certaines sont vraiment rares. Comment fais-tu ?
- Elles sont le fruit d’un dur et long labeur depuis trois générations.
- C’est vrai, chérie. Certaines de ces plantes viennent même de la grand-mère de Maxime. Sa mère m’en avait parlé une fois avec beaucoup d’émotion.
Je repensai avec émotion à ce jour que Max venait de mentionner :
- Oui, je me souviens. Tu en avais ras-le-bol et tu levais les yeux au ciel pour qu’elle finisse son discours !
- Nous étions des enfants, inconscients de ce qui est important dans la vie. Mais la preuve est que je m’en rappelle encore aujourd’hui.
- Et tes enfants ? Ils ont la même passion que toi ? me demanda Bérénice
- Claire l’a. Elle m’aide énormément au jardin. J’espère qu’elle pérennisera la tradition. Elle est merveilleuse. Elle aide aussi beaucoup Clémence aux tâches ménagères et elle adore faire la cuisine.
- Tout comme Rose. N’est-ce pas ma chérie ?
- C’est vrai. Par contre, Quentin se laisse vivre ! Non seulement il n’aide pas, mais en plus, il laisse ses affaires trainer par tout ! Il me rend folle.
- Stop ma puce. Ce n’est pas à un garçon de s’occuper de certaines choses !
Apparemment, Quentin était un sujet de désaccord entre ses parents.
Je décidai de ne pas m’en mêler, mais posai tout de même une petite question à Max :
- Crois-tu que ce soit vraiment lui rendre service ? S’il se retrouve seul, comment se débrouillera-t-il ?
- Il ne sera pas seul. Il aura une femme.
Bérénice n’était vraiment pas contente :
- Il aura une boniche tu veux dire !
- Et s’il n’a pas de femme ? me hasardai-je
- Il en aura une !
- Ça, tu n’en sais rien ! lui dit Bérénice
- Si je le sais ! Je parle beaucoup avec Quentin et toutes les gamines de l’école primaire sont déjà folles de lui !
Y compris Michèle, pensé-je. Et je n’aimerais pas qu’elle ait plus tard un mari éduqué de la sorte.
- Alors, s’il a des prétendantes à l’école primaire, tout va bien ! continua Bérénice en se moquant de son mari.
- Ne sois pas sarcastique s’il te plait !
Je demandai gentiment à mes amis de cesser de se disputer.
- Ne t’en fais pas. On se prend souvent de bec sur ce sujet-là mais on s’aime fort ! me rassura Max.
Max et Bérénice partirent peu de temps après et je n’en étais pas mécontent. J’adore mon ami Max mais je déteste le voir se chamailler avec sa femme surtout quand je suis de son avis, à elle...
Cet après-midi-là, en rentrant de l’école… Olivier et Claire se chamaillèrent.
- C’était qui, ce type ? attaqua Olivier en descendant du tramway.
- Personne.
- Comment ça personne ?! C’est quoi son nom ?
- Et en quoi ça te regarde ? Fous-moi la paix !
« Hou la ! ça chauffe ! », pensa Michèle.
- En quoi ça me regarde ? Je suis ton grand frère alors ça me regarde !
- Mêle-toi de tes affaires ! Tu en as assez fait pour aujourd’hui !
- Assez fait ? Ce pauvre type allait mettre la main sous ta robe !
- Je me défendais très bien toute seule avant que tu n’interviennes !
Michèle s’éloigna. La conversation était trop bizarre pour elle.
- Tiens ! Une pichenette ! Pour t’apprendre à mentir ainsi !
- Quoi ! Ne refais plus jamais ça Olivier ! Jamais !
- Je peux recommencer pourtant !
Michèle était toute contente de voir que Charles était là. Elle allait pouvoir lui raconter ce qu’elle avait entendu !
Cette fois, Olivier et Claire pouffèrent de rire :
- Haha ha ! Tu aurais vu ta tête !
- Faut dire que tu exagères quand même !
- Bonjour les enfants !
J’arrivai au moment où Claire mettait quand même son frère en garde :
- Mais tu n’as quand même pas intérêt à recommencer !
Le ton de ma fille m’alerta un peu et je m’avançai pour leur demander ce qui se passait.
- Il se passe qu’un type a essayé de soulever la robe de Claire ! Heureusement qu’elle avait un legging sinon je n’aurais pas donné cher de sa vertu !
Je n’en croyais pas mes oreilles !
- Papa, ne l’écoute pas. Je me défendais très bien toute seule avant que Monsieur Olivier n’intervienne !
Olivier reprit plus calmement :
- Ce n’est pas vrai mais tu ne l’admets pas. C’est moi qui l’ai fait fuir.
Je hasardai une petite question :
- Claire… Tu ne serais pas un peu à cran à cause d’un certain rendez-vous que tu as tout à l’heure avec ta mère ?
Claire repartit au quart de tour sur un ton de reproche :
- Papa ! Je ne voulais pas que tout le monde soit au courant !
- Je ne suis pas tout le monde… Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ? On a fait ensemble tout le trajet en tram depuis le lycée...
- Je ne sais pas moi… Peut-être que tu étais trop énervé à cause de ce pauvre type…
Olivier était remonté et souhaitait, plus que tout, protéger sa petite sœur.
- Alors c’est décidé, on y va tous ! Tu ne seras pas seule. Je vais prévenir Charles !
J’étais complètement d’accord. Nous irions tous, ou elle n’irait pas. Claire était émue :
- Merci... Je ne sais pas quoi dire.
Olivier, Charles et moi avons donc accompagné Claire au Parc de Magnolia Blossom où elle avait rendez-vous avec sa mère. Et nous avons bien fait car elle n’était pas seule. Alan était là lui aussi. Claire, qui n’aurait probablement rien dit si nous n’avions pas été présents, se sentait pousser des ailes.
- Maman, si tu veux discuter avec moi, dis à ton amoureux de Lord de partir. Autrement, c’est moi qui m’en vais.
Alan partit, et Claire et Stéphanie se sont assises à l’écart pour discuter.
Je décidai malgré tout de ne pas rester trop loin au cas où la discussion se passerait mal.
- Comment ça va au lycée ma chérie ?
- Très bien. C’est pour ça que tu m’as fait venir ici ? Pour savoir comment ça va au lycée ?
Ma fille n’avait pas l’air de vouloir se montrer très coopérative.
- Pas que pour ça. Mais ta vie m’intéresse.
- Première nouvelle ! Je ne l’avais pas remarqué.
- Tu es injuste. Tu le sais, n’est-ce pas ? J’aimerais que tu reviennes à la maison. Je t’en ai déjà parlé à ton anniversaire.
- La maison, comme tu dis, MA maison, ce n’est pas chez toi. C’est avec Papa ! Je ne veux pas retourner au Manoir. Et surtout pas avec Alan !
- Mais tu y étais bien pourtant !
- Non, Maman. Je n’y ai jamais été heureuse. J’y ai pleuré, j’y ai tremblé, j’y ai été frappée et tu as fermé les yeux ! Mon bonheur, il est avec Papa !
- Comment oses-tu dire ça ? Je t’aime, moi !
- Tu plaisantes ?! Tu m’aimes seulement parce que j’ai grandi et que je ne suis plus une petite fille qui est un fardeau dont il faut s’occuper. Tu m’aimes parce que tu vieillis et que, finalement, tu sais que je suis ta seule famille, celle de ton sang. Mais m’aimer vraiment ? sans condition ? Non tu ne m’aimes pas !
- Comme à ton habitude, tu ne mesures pas tes paroles !
- Et que connais-tu de mes habitudes, dis-moi ?
Stéphanie s’éloigna soudain :
- Je reviens tout de suite, ma chérie !
Claire souffla un grand coup :
- Zeeeeeennn !
- J’ai l’impression que ça ne se passe pas très bien… nous dit Charles
J’avais le même sentiment :
- Je vous laisse, les garçons. Je vais voir votre sœur.
- Papa !
Claire me serra contre elle. Son petit corps tremblait.
- Elle veut que je revienne vivre au Manoir ! Non mais quel toupet !
- Et qu’as-tu dit ?
- J’ai dit non, Papa ! Evidemment ! Je ne veux pas retourner là-bas !
- Tu n’y es pas obligée de toute façon. Rassures-toi.
Stéphanie avait surgi derrière nous (de retour des toilettes)
- Ça c’est ce qu’on verra. Si j’en appelle à la justice, vous n’aurez pas votre mot à dire tous les deux !
- Manquait plus que ça ! se désespéra Claire.
Je souriais jaune et essayais de rester calme, mais mon sang n’avait fait qu’un tour :
- Ne joue surtout pas à cela avec moi Stéphanie ! la prévins-je.
- Elle est mineure ! Ce n’est pas à elle de décider !
- Alan connaît beaucoup de monde, ajouta-t-elle. On en reparlera. Sur ce, à la revoyure, Maxime !
- Je n’arrive pas à y croire, Papa...
- Ne t’en fais pas ma chérie, tout va bien se passer... répondis-je à ma pauvre fille en détresse.
Lorsque nous sommes rentrés à la maison, Michèle était devant la télévision.
- Elle en a bien de la chance d’être aussi insouciante, l’envia Claire.
Olivier allait de mieux en mieux mais il accusait encore quelques coups de blues. Il allait régulièrement faire ses devoirs avec Claire, dans la chambre des filles, délaissant son propre bureau.
- Charles et moi n’en avons pas cru nos oreilles !
- Et moi donc !
- Pourquoi ne l’appellerais-tu pas pour essayer de la raisonner ?
- On ne raisonne pas Lady Stéphanie Aiellaud ! Lorsqu’elle veut quelque chose, elle se débrouille pour l’obtenir. Et là, elle me veut chez elle. C’est tout !
- Je ne sais pas, moi. Dis-lui que tu l’aimes. C’est une mère. Ça devrait la calmer !
- Mais elle n’est pas une mère pour moi ! C’est Clémence, ma mère ! Elle, je ne l’aime pas !
Olivier essuya quelques larmes, laissant Claire complètement désarmée face à ce chagrin soudain dont elle se sentait responsable :
- Moi j’aimais tellement ma mère. Elle était si douce et si aimante. Elle s’est saignée aux quatre veines pour moi.
- Elle ne m’aurait jamais fait une chose pareille !
- Oh Olivier… Je suis tellement désolée. Je n’aurais jamais dû dire cela...
Mon fils aîné se ressaisit :
- Si, au contraire. Cela me fait réaliser combien j’ai eu de la chance d’avoir une maman comme elle.
- Moi aussi j’ai de la chance d’avoir Clémence. Cela fait déjà une dizaine d’années qu’elle s’occupe de moi et c’est une maman formidable !
- Tu as raison. C’est une femme merveilleuse.
- Et ne t’en fais pas trop. Je suis persuadé que tu ne retourneras pas au manoir.
- Papa va y veiller, j’en suis sûr, ajouta-t-il en prenant sa sœur contre lui.
[..]
Chaque matin du week-end, le samedi et le dimanche, Claire s’employait à nous préparer le petit déjeuner.
Nous attendions tous ce moment avec impatience. Les bonnes odeurs provenant de la cuisine suffisaient à nous faire lever. J’adorais ses œufs brouillés mais ce matin-là, c’est le parfum des toasts qui me tira du lit.
Olivier et Michèle étaient toujours levés les premiers et discutaient de choses et d’autres pendant que Claire officiait.
- Bonjour les enfants ! Bien dormi ?
- Salut P’pa !
Contrairement à moi, Clémence, prenait toujours le temps de passer sous la douche avant de nous rejoindre dans la cuisine. Elle y arrivait, comme à son habitude, fraîche, pimpante et souriante, juste au moment où Claire mettait le petit déjeuner sur la table.
- Allez ! Servez-vous pendant que c’est chaud. Ce matin, c’est toasts grillés et petits œufs au plat.
- C’est succulent, comme d’habitude. Merci Claire, claironna Olivier.
- C’est bien vrai. Je me régale. Et grâce à toi, je peux dormir le week-end, remercia Clémence à son tour.
Ces matins-là me mettaient en joie car c’étaient les seuls matins où nous étions tous réunis autour de la table.
Nous nous racontions toutes les choses que nous avions « oubliées » de nous dire durant la semaine parce que le rythme était beaucoup contraignant.
Il ne s’agissait pas de choses importantes, car celles-là, nous nous les étions déjà dites, mais il s’agissait simplement de petites choses relatant de petits évènement de la vie de chacun, et que nous avions tous plaisir à entendre car nous nous intéressions les uns aux autres.
Qu’est-ce que j’aimais partager tous ces moments emprunts de simplicité avec ma famille. La fin de semaine était le moment de la semaine que je préférais.
Ce matin-là, Olivier avait vite quitté la table pour être le premier à investir la salle de bain mais Michèle y était arrivée avant lui.
- Où est Olivier ? avait demandé Clémence.
Michèle, en arrivant dans la cuisine, avait alors répondu à sa mère :
- Dans la salle de bain. Il arrive. Il se brosse les dents. Une fois de plus il n’a pas frappé avant d’entrer ! Heureusement que je n’étais pas toute nue !
- Ferme ta porte à clé. Comme ça, tu éviteras ce genre de désagrément. Moi, c’est ce que je fais depuis qu’il est là, lui conseilla Claire.
Olivier était ensuite revenu et avait entendu le petit débat concernant son manque de pudeur :
- Que d’histoires pour pas grand-chose ! Vous êtes mes sœurs ! Où est le problème ! s’était-il défendu.
- Ce sont aussi des filles. Elles ont leur pudeur, tentai-je de lui expliquer.
- Il s’en fout ! Lui, il n’est pas pudique, railla Claire. Tout le monde l’a bien vu dans cette maison !
- Oh oui ! ajouta Michèle.
En entendant cela, je m’alarmai tout de même auprès d’Olivier :
- Fais attention tout de même ! Michèle est encore petite !
- Ne t’en fais pas Papa. J’ai l’habitude maintenant ! tenta de me rassurer ma plus jeune fille.
Tout de même ! Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Michèle disait que tout cela la faisait bien rigoler mais je demandai fermement à Olivier de ne pas prendre à la légère ce que je venais de lui dire.
- Excuse-moi Papa, me répondit mon fils. J’ai eu l’habitude comme ça avec Maman. Quand je sortais de la douche, je ne mettais jamais de peignoir. Je ferai plus attention, c’est promis.
- J’y compte bien.
Claire éclata de rire :
- Haha ! Oui ! Alors là, je demande à voir (ou ne pas voir d’ailleurs) !
- Nous verrons bien, laisse-lui le bénéfice du doute, lui dit Clémence qui ne demandait qu’à rigoler elle aussi.
J’aimais ces week-ends car nous passions beaucoup de temps en famille mais nous avions aussi nos activités propres.
A suivre...🙂
mars dernière modification mars
G3/ Chapitre 15 - Mission familiale (publié le 28 juillet 2021)
Cette semaine-là, nous fêtions, l’anniversaire de Michèle, la dernière de mes enfants à devenir adolescente. Je les ai donc avisés qu’ils étaient conviés à me rejoindre, dès le lendemain, après l’école, sur une petite place d’Oasis Spring, en bord de mer. Personne n’allait jamais là-bas. Nous y serions donc tranquilles. Il était temps de leur parler de notre mission familiale.
La fête battait son plein mais Charles était un peu soucieux car sa maman, Nadège, était malade. Il nous avait dit qu’il ne s’éterniserait pas afin de la rejoindre au plus vite.
mars dernière modification mars
G3/ Chapitre 16 - Amourettes et grand amour (publié le 31 juillet 2021)
Depuis quelques temps, Olivier venait souvent au jardin avec moi et il commençait à s’intéresser aux plantes. Un jour, il prit même un arrosoir pour m’aider. Je m’étais alors demandé si cette passion soudaine pour le jardinage n’était pas liée à la mission familiale…
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G3/ Chapitre 17 - Deux coupes et soixante-dix années (publié le 3 août 2021)
- Houhou ! J’ai réussi mon premier gâteau ! Et il est pour toi, Claire !
- Ça sent bon, en tous cas !
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G3/ Chapitre 18 - Le dernier voyage (publié le 7 août 2021)
Un après-midi, je surpris une conversation entre Claire et un dénommé Alistair. Claire me croyait dans la serre mais j’étais revenu à la cuisine.
- Pourquoi t’inquiètes-tu de savoir s’il y a quelqu’un chez toi ? On vient juste chercher ton foulard et on repart ! Ne me dis pas que tu ne leur as pas encore parlé de moi !
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G3/ Chapitre 19 - Deux mariages, trois enterrements et deux anniversaires (publié le 10 août 2021)
Olivier organisa son mariage dans le parc de Willow Creek. C’était un lieu qui avait toute son importance pour lui étant donné qu’il y avait eu son premier rendez-vous avec Amandine.
Ses frère et sœurs étaient tous là, accompagnés de leurs petits amis respectifs. Michèle avait choisi d’inviter Bastien.
J’étais très ému...
- Félicitations, mon fils !
- Bienvenue dans la famille, Amandine !
(Alistair) : Ainsi, tu es la petite sœur de Claire. Je ne sais pas si tu te rappelles de moi mais j’étais chez vous le jour où ce chenapan d’Arthur a cassé votre maison de poupée.
(Michèle) : Mais oui ! ça y est je me souviens ! Il faut dire que tu as bien changé depuis ce jour-là !
La journée s’était déroulée dans une ambiance détendue et amicale mais la nuit commençait à tomber sur Willow Creek.
- Et si nous finissions la soirée à la maison autour du feu ? proposa Clémence.
- Excellente idée ! approuva Amandine.
Je la regardai amoureusement. Ma femme, mon amour, elle était toujours pleine de bonnes idées.
Nous avons poursuivi la soirée jusque tard dans la nuit. Olivier et Amandine étaient très heureux.
Olivier se mit même à nous lire un passage du recueil de poésies que Maman avait écrit pour Papa. Un beau témoignage d’amour d’un homme à sa femme en ce jour de mariage.
Nos invités finirent par partir. Charles fut le dernier.
- Au revoir mon Charlie. Rentre bien !
Claire aussi était émue :
- Nous sommes les prochains. J’espère que nos mariages seront aussi réussis que celui d’Olivier.
Michèle rattrapa son frère avant qu’il ne s’éloigne...
- Charles ! Tu allais partir sans me dire au revoir ?
- Pas du tout ! Je t’ai dit au revoir mais tu étais trop occupée à discuter avec Bastien !
- Désolée. Tu me fais un câlin ?
- Bien sûr ! Bonne nuit petite sœur !
- Bonne nuit Charlie.
Nous fûmes réunis de nouveau, peu de temps après pour l’anniversaire de Clémence. Michèle avait encore invité Bastien.
J’appréhendais de voir vieillir ma femme...
Elle, n’avait pas l’air de s’en soucier. Elle profitait de la fête et s’amusait beaucoup.
Elle souffla ses bougies de bon cœur...
... mais lorsque je l’ai vue se tenir les reins, je me suis inquiété.
- Ça va ma chérie ?
- Oui ça va. Pourquoi ça n’irait pas ? J’ai juste pris un coup de vieux !
- Ah, tu me rassures !
- Ravie pour toi !
Tout le monde s’amusait, ignorant nos petits échanges.
- Elsa ? J’espère que tu pourras faire quelque chose à ces cheveux gris... lança Clémence à la petite amie de Charles.
Mon épouse était toujours aussi belle et toujours pleine d’humour.
- Ma chérie, je t’aime. Tu es magnifique ! lui dis-je en la prenant dans mes bras.
- J’ai demandé à Elsa de faire quelque chose pour mes cheveux, l’entendis-je dire à Michèle.
- Ah bon ? fis-je d’un air innocent alors qu’on ne m’avait rien demandé.
- Tu n’as pas de raison. Cette couleur te va très bien.
- Mais si Maman préfère ses cheveux blonds, il faut la laisser faire ! déclarai-je une nouvelle fois alors que mon avis n’était toujours pas sollicité.
Lorsqu’il s’agit de ma famille, j’ai les oreilles qui traînent partout. C’est ainsi que j’entendis la conversation de Charles et Elsa qui parlaient pourtant doucement... mais les messes basses, ça m’interpelle :
- C’est moi qui lui dis, d’accord ?
Et Charles m’annonça que lui aussi allait se marier...
- Nous ferons cela chez moi, dans mon jardin, avait appuyé Elsa.
Un autre mariage... La vie coule, pleine de promesses que je ne verrai sûrement jamais...
[...]
Le temps passait et les jeunes mariés vivaient toujours sous notre toit. Je trouvais cela bizarre et décidais de leur poser la question. Lorsque je frappais à la porte de leur chambre, ce jour-là, c’est Amandine qui m’invita à entrer.
- Bonjour Amandine. Olivier dort encore ?
- Oui, on s’est couchés tard hier soir.
- Ce n’est pas grave. Nous allons parler tous les deux.
Je ne savais pas trop comment amener ma question mais, finalement, cela se fit naturellement :
- Voilà, je me demandais si vous étiez bien ici tous les deux ? Et si le manque d’intimité ne vous gênait pas trop...
Amandine était franche et directe, une femme comme je les aime :
- En réalité, tu veux savoir si nous avons l’intention de quitter ta maison, n’est-ce pas ?
- Attention, ne te heurte pas. Je ne vous mets pas du tout à la porte. C’est juste que je suis étonné que vous n’émettiez pas le souhait de partir.
- Olivier va être ravi que tu en aies parlé. Figure-toi qu’il aurait bien voulu déménager depuis le jour de notre mariage. Mais il n’ose pas te le dire.
- Mais pourquoi ?
- Parce qu’il paraît que tu avais tellement insisté pour qu’il reste vivre chez toi que maintenant, il n’ose plus en partir.
- Mais il était adolescent, et seul. Ce n’est plus le cas à présent. Je trouverais normal que vous viviez tous les deux ailleurs que chez moi. Il y beaucoup trop de monde ici pour un jeune couple !
- Il va être heureux, je t’assure. Il veut que nous emménagions dans la maison de son enfance, celle que sa mère lui a léguée.
- C’est formidable. Il a toujours voulu y retourner.
J’étais vraiment soulagé. Il était temps que mon fils aîné prenne son envol. Je pris ma belle-fille dans mes bras :
- Soyez heureux les enfants.
- Merci Maxime !
Cette semaine-là fut chargée en émotions de toutes sortes. Tout d’abord, Claire nous annonça, elle aussi qu’elle allait se marier. Elle souhaitait faire le mariage dans notre jardin, ce qui me fit énormément plaisir. Elle s’était arrangée avec Charles pour les dates. Claire se marierait la première car Elsa était nettement moins avancée qu’elle dans les préparatifs de son jour J.
Cette semaine-là vit aussi le départ d’Olivier. Mon aîné s’en était allé vers une nouvelle vie avec son épouse Amandine. Ils allaient créer leur propre vie et fonder leur propre foyer. J’étais très heureux mais j’avais tout de même un petit pincement au cœur. Heureusement, il n’était pas parti bien loin. Mais il me manquait déjà.
Qui irait se baigner nu dans la baignoire du jardin à présent ? Sûrement personne...
J’avais besoin de solitude. Le meilleur endroit pour me ressourcer était mon petit coin camping. Je pouvais y réfléchir dans le calme. Mes trois aînés étaient casés à présent. Je n’avais pas vu ma vie passer. Elle avait été si remplie et si heureuse.
Avant de quitter la maison, Olivier m’a remis les quatre tomes qu’il avait écrit pour les futurs héritiers de la famille. Il lui semblait plus logique que ce soit l’Elu qui les conservât, et ce n’était pas lui.
- Oui Alistair, bien sûr que tu peux venir ! Non, tu ne déranges pas, voyons !
- Alors, tu leur as dit que nous allions nous marier ?
- Oui mon amour ! Et je me suis aussi arrangée avec Elsa. Nous nous marierons avant elle et Charles.
- Tu es merveilleuse !
- Tu crois que c’est raisonnable de faire ça ici ?
- Ne t’inquiète pas. Papa est prostré au jardin avec interdiction de le déranger. Et tout le monde est sorti !
- Alors, c’est parti !
- Par contre, on va vite se rhabiller ! Une fois, j’ai fait la morale à Olivier car il avait osé faire ça à la maison ! Je ne voudrais pas que quelqu’un me prenne en flagrant délit de faire la même chose ! Imagine la honte !
- Quelle belle journée ! s’exclama Clémence ce jour-là.
J’aimais tellement la voir sourire.
Cependant, il me fallait savoir... Savoir si j’avais fait son bonheur, moi, le misérable...
- Es-tu heureuse Clémence ? Est-ce que je t’ai rendu heureuse ?
- Bien sûr !
- Je n’aurais pas pu rêver meilleure vie. A aucun moment je n’ai regretté notre mariage. Alors bien sûr que tu m’as rendu heureuse. Et je suis toujours heureuse avec toi.
Ma femme m’avait elle aussi rendu heureux en prononçant ces mots. Un jour, je m’en irai, mais j’aurai le cœur léger de tout l’amour qu’elle m’a donné.
Vieillir signifie malheureusement voir ses amis disparaître les uns après les autres. Ce jour-là, j’ai perdu Max, mon meilleur ami, mon confident de toujours.
Il me fallut consoler Bérénice, son épouse effondrée alors que moi-même ne réussissait pas à me consoler de sa perte.
- Comment je vais faire, Maxime ? Comment je vais faire sans lui ?
Puis Louise perdit Axel, son mari et mon ami. Et tandis que j’essayais, elle aussi de la consoler, Michèle m’avait accompagné pour tenter d’apporter un peu de réconfort à leur fils Bastien.
Bastien était très proche de son père et il était difficilement consolable.
La série noire ne s’arrêta pas là. Louise ne survécut pas longtemps à Axel. Louis me raconta qu’elle était morte de chagrin. J’étais atterré.
Sans compter que Bastien se retrouvait à présent orphelin de père et de mère. Louis allait devoir prendre le relais à présent et s’occuper de son neveu.
Je faisais tout tenter de lui remonter le moral car le petit avait besoin de lui. Mais Louis était désespéré. Il était persuadé que sa jumelle et lui seraient décédés le même jour.
Heureusement, quelques temps plus tard, un évènement plus heureux nous attendait : le mariage de ma fille Claire avec Alistair. Toute la famille était présente et nous avions invité Louis et Bastien pour leur changer les idées.
La cérémonie se déroula au jardin, comme prévu. Claire était magnifique dans sa robe de mariée.
Alistair avait beaucoup de chance.
J’espère qu’il sera digne d’elle.
Et voilà, ils étaient mari et femme ! Quelle belle cérémonie !
J’avais remarqué que Bastien, le fils de Louise et Axel Valdeblore était resté seul, assis au bord de la piscine, le regard au loin... Je ne voulais pas m’en mêler mais ma peine à son égard était sincère, d’autant que Michèle ne se préoccupait pas de lui.
Tout le monde chantait et jetait des confettis, moi y compris...
- Je t’aime pour la vie Claire ! Tout le monde doit le savoir ! avait crié Alistair.
- Voilà un homme heureux de se marier ! avait affirmé Michèle à Amandine.
Amandine, qui avait elle-même une belle surprise pour nous. Nous avons aussi appris ce jour-là qu’Olivier et elle attendaient un heureux évènement.
- Incroyable ! Je vais être tata ! s’était enthousiasmé Michèle.
[...]
Trois semaines passèrent, trois longues semaines qui nous conduisirent tout droit au tant attendu anniversaire de Michèle.
- Papa... Le Créateur m’a parlé cette nuit, m’avait-elle dit.
- Parfait. Tout va bien se passer dans ce cas, fis-je d’une voix sereine mais excitée.
Quel soulagement !
La fête pouvait commencer !
J’observais Michèle de loin. J’espérais intérieurement que tout se passe comme prévu.
Puis Michèle a soufflé ses bougies et je l’ai senti. J’ai senti le changement arriver, comme une tornade, tel que je l’avais vécu quelques cinquante années plus tôt. J’étais soulagé. Je pouvais à présent faire la fête moi aussi et revenir à des pensées plus terre à terre.
Je trouvais qu’Amandine était de plus en plus énorme et qu’elle n’avait pas l’air à son aise.
Je me demandais aussi pourquoi Michèle avait réuni ses deux prétendants sous le même toit ! Je sais que c’était son anniversaire mais c’était tout de même un peu risqué.
Au milieu de la fête, Olivier dû partir précipitamment pour conduire Amandine à l’hôpital. Celle-ci avait ressenti les premières contractions et était sur le point d’accoucher. Il me semblait bien qu’elle nous préparait quelque chose !
- Je vais être grand-père... réussis-je à dire à ma femme sous le coup de l’émotion.
Un peu plus tard dans l’après-midi, j’ai aperçu Michèle flirter avec Quentin. Heureusement que Bastien était un peu plus loin et qu’il n’assistait pas à cela.
Charles embrassait sa fiancée sans gêne, aucune.
Il y avait de l’amour dans l’air !
Olivier revint nous voir après plusieurs heures.
- Ça y est ! Je suis papa !
- Félicitations mon chéri ! cria Clémence, tout heureuse
- C’est une fille ou un garçon ? (eh oui, je voulais savoir !)
Mon fils aîné transpirait son bonheur et sa fierté de jeune père. J’étais vraiment très ému.
- Une fille ! Elle est toute petite ! Nous l’avons appelée Emilie.
- Maxime, tu as une larme au coin de l’œil ! remarqua ma femme.
- Oui... Je ne sais plus quoi dire...
Bastien était toujours là, auprès de Michèle.
- Souhaite-moi d’être heureux, m’avait répondu Olivier. Emilie en a de la chance. Elle débute dans la vie avec une grande famille prête à l’aimer ! Un papi et une mamie, deux tatas et un tonton ! C’est merveilleux, non ?
- Deux tatas gâteaux ! On va se battre pour la garder, hein Michèle ? avait souligné Claire.
- C’est- sûr !
J’étais papi ! J’étais aux anges !
- Viens dans mes bras, fiston ! Je suis si heureux ! Et merci d’avoir évoqué Clémence comme mamie !
- C’est normal Papa. J’aime Clémence et c’est la seule mamie que ma fille aura.
- Viens, je dois te donner quelque chose, dis-je à mon fils.
Tous les invités étaient à présent partis.
- Tu vois, cette clé ? C’est la clé de notre foyer.
- Je te la remets comme je l’ai déjà fait avant avec ton frère et comme je vais le faire tout à l’heure avec Claire.
- Papa... Je ne sais pas quoi dire...
- Je tiens à ce que tous mes enfants puissent venir ici quand ils le souhaitent. Cette maison est aussi la vôtre. C’est notre foyer à tous.
- Merci Papa.
Je remis donc aussi la clé à Claire.
- La clé du Chalet ? Tu me gâtes !
- Tu pourras ainsi venir quand tu le veux. La porte te sera toujours ouverte, comme pour tes frères.
- Merci Papa, vraiment.
- Sache que je n’hésiterai pas à l’utiliser !
- J’y compte bien !
FIN DE LA GENERATION 3
Remerciements :
Merci à :
Mais aussi à :
Les objectifs de Maxime :
Développer la compétence herboristerie : Ok
Déménager dans un chalet : Fait peu après son anniversaire de jeune adulte
Voyager à Granite Falls au moins une fois par tranche d’âge : Fait
Mourir en ayant fait un potager : Fait
Rencontrer un ours : Fait
Vivre sans jamais avoir travaillé dans une branche traditionnelle : Fait
Ce sim préfèrera l’option « essayer d’avoir un bébé » au traditionnel « faire crac-crac » : Fait
Objet de l’extension « Destination Nature » : Glacière portable Froabasik
Fonds du foyer finaux: 206 651 §
A suivre avec la quatrième génération 🙂
mars
GENERATION 4 - Michèle
G4/ Chapitre 1 - Une mission bien compliquée (publié le 13 août 2021)
Le jour suivant mon anniversaire, nous allons, Papa, Maman et moi chez Olivier pour faire la connaissance d’Emilie.
Ma nièce est une pure merveille, petite, fragile et si jolie.
Je ne me lasse pas de la câliner et de la regarder.
A suivre... 😊
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