[Step by step] **Les Chevalier au fil du temps** màj 05/07/24 - G6 Chap13

par Nathalie986
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Re: Step by step - Les Chevalier au fil du temps

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G5/ Chapitre 2 - Maman (publié le 25 août 2022)


 

Jules et moi savions que nous nous aimions. Nous l’avons toujours su et ce, dès le premier regard. D’ailleurs toute notre histoire n’avait été qu’une histoire de regards. Des regards intenses, puissants, attendrissants ou amoureux. Nos regards s’étaient toujours captés, tout comme aujourd’hui d’ailleurs. Mais ce que j’y avais lu cette fois, je ne l’y avais jamais lu auparavant. Le regard de Jules, après avoir été tout aussi suppliant que sa voix, était devenu douloureux et inconsolable.

Révélation
Il m’avait transmis cette agonie absolue, ce sentiment de ne plus pouvoir respirer, car j’avais mis un terme à cette belle histoire qu’était la nôtre, bien qu’elle n’ait jamais vraiment commencé si on y pense vraiment...
Alors pourquoi tant de douleur ?


J’entendis ses pas derrière moi et lorsque je me retournai, il était déjà là, tout près...
- Linette !
- Jules ?


Je pouvais ressentir son désespoir :
- Linette...
- Jules...


- Je te demande pardon. Tu avais raison. Je t’ai menti. J’aurais dû être disponible dès que tu es devenue adulte. 

Je n’arrivais plus à parler... Je l’écoutais, simplement.
- Mais je veux me racheter. Je ne supporte plus de voir tes beaux yeux si tristes et si déçus... Je t’aime trop. Je t’aime pour toujours. Est-ce que tu peux me laisser une chance de te le prouver ?
- Oui ! Bien sûr que oui ! J’ai été tellement bête de te dire tout ça ! Tu me pardonnes ?


J’avais tellement envie de croire que notre histoire restait possible.
- Tu n’as rien à te faire pardonner. C’est moi l’idiot. Toi, tu es une femme merveilleuse.
Ses paroles me submergeaient et je laissais, impuissante devant lui, s’écrouler mes dernières défenses.


Puis Jules m’embrassa... et m’embrassa encore. Notre premier baiser. Le plus beau du monde. 

Puis il me tint dans ses bras, longtemps, très longtemps, de la plus belle étreinte du monde. 

- Maintenant, il ne nous reste plus qu’à prévenir la bande !
- C’est vrai ? Tu veux le dire à tout le monde ?!
Il me semblait sortir d’un mauvais rêve.


- Oui ! J’ai envie de crier mon amour au monde entier ! me confirma-t-il. Pas toi ?
- Oh que oui !


Jules me raccompagna jusqu’à la maison. J’étais suspendue à ses lèvres, sans pouvoir parler... Ses paroles étaient les plus belles du monde :
- T’embrasser, te tenir dans mes bras, te caresser la joue... J’ai bien cru que ce moment n’arriverait jamais...


- Et pourtant, tout cela me remplit de bonheur à un point que tu ne peux même pas imaginer ! Te toucher est un vrai bonheur !
Sa main frôlait ma joue... ses mots n’en finissaient pas de m’étourdir.



Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, me communiquaient l’amour qu’il avait pour moi, un amour que je ressentais très puissant, indestructible, une fusion de nos deux êtres. Son regard, toujours son regard ; il me transperçait et je faiblissais sous sa profondeur, il m’atteignait jusqu’au cœur, que je le savais pouvoir ébrécher ou briser à sa guise, mais que, dans l’instant, il renversait et retournait jusqu’à le faire fondre. J’avais aussi ce pouvoir sur mon amour. Nous étions indiscutablement fusionnels. 

Je mesurais le sens de ses paroles, puis Jules dut s’en aller. Il avait rendez-vous avec sa mère et sa sœur pour déjeuner et leur avait assuré qu’il serait à l’heure.
Je le regardai s’éloigner... Mon amour... Mon homme... Pour toujours, je l’espérais.


Quelques jours plus tard, Tonton Charlie expira dans le salon. 

Maman resta un moment, prostrée sur le canapé avant de réaliser ce qui se passait. 

Papa essaya de la consoler mais c’était peine perdue. Elle venait de perdre son dernier frère. 

Je sortis dans le froid pour les laisser seuls, et appeler Jules et lui raconter ce qui se passait. 

Il arriva en courant. Il s’était écoulé très peu de temps entre mon appel et son arrivée auprès de moi. 

- Mon amour...
- Jules...


- Que s’est-il passé ?
- Il est tombé... Là, dans le salon.


- Nous n’avons rien pu faire, lui dis-je en pleurant.
- Vous ne pouviez rien faire. C’est ainsi, malheureusement.


- Il était âgé, mais pas si vieux que ça tout de même... Et c’était un grand sportif...
- Mon amour. C’est dans l’ordre des choses. Tu ne peux pas y faire quoi que ce soit, crois-moi.


- Ton oncle a eu une belle vie, personnelle et professionnelle. Tous les enfants de notre génération se souviendront longtemps de lui...
- C’est vrai... Tu as raison...


J’étais complètement à plat mais Jules trouvait les mots pour soulager mes maux...
- Alors, ce n’est peut-être pas le moment idéal pour te dire ça, mais sache que j’ai quitté Chantal.
- Vraiment ?


- Oui mon amour. Je veux être là pour toi à tous les moments importants de ta vie, comme maintenant. Je t’aime, tu sais. 

J’étais heureuse qu’il ait quitté cette femme, oui... mais, au plus profond de moi, ce qui compta en cet instant, était qu’il soit auprès de moi. Je craignais de trop lui demander mais j’avais besoin de lui :
- Jules ? Est-ce que tu voudrais venir avec moi à l’enterrement de Tonton Charlie ?
Il n’eut aucune hésitation, ni dans la voix, ni dans le regard :
- Bien sûr, mon amour.


- Tes parents n’y verront pas d’inconvénient, tu crois ?
- Non. Je leur ai déjà parlé de nous, le rassuré-je.


- Alors je serai là. Toujours avec toi. 

- Je suis désolée que notre histoire commence si mal... ne pus-je m’empêcher de lui dire.
- Entre nous deux, il ne devrait jamais y avoir d’excuses mon amour... On s’aime, c’est tout.
Cette vérité explosa dans mon cœur...


Le jour de l’enterrement, Jules était là, comme promis. 

Il nous fallut encore supporter le poids d’un décès dans la famille... 

...et chaque fois, cela devenait un peu plus pénible. 

Les jours suivants, je restai à la maison pour être auprès de Maman qui ne se remettait pas de la mort de Tonton Charlie. 

Papa essayait de la remonter mais je voyais bien que ses efforts étaient vains... Papa souffrait autant qu’elle... Tonton avait été pour lui, plus qu’un simple beau-frère. Il avait été un frère. 

Papa et moi étions tellement désespérés que nous ne vîmes pas que Maman allait plus mal que nous ne le pensions... 


Nous ne la vîmes pas, non plus, tomber... 

Mais elle était là, inerte... Ma Maman... Maman... 


Et Papa... Il pleurait tellement... Il avait l’air si triste...
- Papa ? Comment va-t-on faire sans elle ?


... et pourtant... Il essaya de me rassurer.
- Nous sommes deux, ma chérie. Nous y arriverons.



- Je n’ai plus de Maman ! Tu n’as plus de femme... Qu’allons-nous faire ?
- Nous allons vivre ! Parce que ta maman le voudrait !


Je me mis à pleurer... 

Je ne pouvais plus m’arrêter... La douleur était beaucoup trop forte. 

J’entendis alors sa voix, au plus profond de mon chagrin :
- Ma chérie...
- Quoi, Papa ?


- Cesse de pleurer. Maman n’approuverait pas. Tu as une vie à mener. Une belle vie. Nous avons eu la nôtre ma chérie. A toi d’avoir la tienne.
Je n’étais pas sans ignorer à quel point il devait pendre sur lui pour m’empêcher de sombrer...
- J’aimerais tant, mon petit Papa...


Le lendemain, alors que nous nous préparions à partir pour l’enterrement de Maman, on frappa à la porte.


Jules était là devant moi. Il était venu juste avant d’aller au travail lorsqu’il avait su... A ce moment-là, je ne me demandai même pas comment il avait fait pour savoir... Il était là, c’était tout ce qui comptait.
- Mon amour...
- Maman... Maman est partie... réussis-je à prononcer.


Jules me prit dans ses bras...
- Mon amour... je suis là...


- Est-ce que tu peux venir à l’enterrement avec nous ? 

Papa était complètement d’accord avec moi. Jules était le bienvenu. 

Seulement, Jules devait aller travailler... Il promit de revenir après son travail.
Nous comprîmes... et peut-être que c’était mieux ainsi. Papa et moi serions ensemble, ous les deux, pour dire au revoir à celle que nous avions tant aimée.


Notre grande famille avait considérablement diminué... 

Et Maman avait raison : les tombes s’alignaient les unes à côté des autres dans ce cimetière sans fleurs... 

Il faudrait vraiment que je fasse quelque chose. Je le lui avais promis. 

Papa était inconsolable. 

Il resta pleurer longuement devant sa tombe tandis qu’Emilie tentait de me remonter le moral. 

Puis il partit en me disant de le rejoindre à la maison. 

Je profitai alors d’être seule pour donner libre cours à mon chagrin. Maman... ma chère maman... 

Je n’avais pas entendu les pas feutrés de Lucie dans la neige. Je la croyais partie, mais elle se tenait près de moi. Elle pleurait silencieusement... 

... puis nous pleurâmes dans les bras l’une de l’autre, sans rien nous dire. Notre chagrin était tellement semblable... 

Lorsque j’arrivai à la maison, Papa et Jules étaient à la cuisine en pleine conversation. J’avais presque oublié que Jules avait promis de nous retrouver après son travail :
- Oh... Salut Jules.


Je m’assis quelques minutes avec eux puis décidai de m’isoler dans le bureau. J’avais vraiment besoin d’être seule pour pleurer Maman.
- Excusez-moi mais je vais vous laisser...


Je m’étais levée sans dire un mot de plus, et étais partie.
- Ne lui en veux pas... venait de dire mon père. Elle vient de perdre sa mère, et elles étaient très proches.


- Loin de moi cette idée. Je comprends très bien, Monsieur. D’ailleurs je ferais mieux de vous laisser.
- Reste un peu, cela nous fera du bien.


- Vous êtes sûr ? J’ai déjà l’impression de m’être suffisamment imposé.
- Sûr et certain. Linette et toi êtes amoureux. Tu seras toujours le bienvenu dans cette maison.


J’avais laissé la porte du bureau entr’ouverte et je pouvais entendre leur discussion...
- Merci, Monsieur Chevalier. C’est vraiment gentil de votre part.
- Et arrête de m’appeler Monsieur Chevalier. Appelle-moi Bastien. Je préfère. Et, pour tout te dire... Chevalier n’est pas mon nom de naissance.


- Je vais essayer de vous appeler Bastien, mais je ne vous garantis rien !
- Tu es un brave garçon Jules. Et j’ai l’impression que tu aimes ma fille depuis longtemps, je me trompe ?


Cette conversation avec mon petit ami avait l’air de faire beaucoup de bien à Papa.
- Oui.. et d’ailleurs, puisque nous sommes là, tous les deux, j’aimerais vous demander la permission de demander sa main à Linette.
- Tu me demandes la permission ? Tu veux épouser ma Linette ?


Alors que j’étais complètement surprise par cette requête, Papa semblait beaucoup s’amuser de la situation.
- Oui. Enfin, je ne vais pas lui faire ma demande tout de suite, ce serait déplacé. Mais plus tard, oui. Et j’aimerais beaucoup avoir votre approbation.
- Tu es un petit malin, toi ! Tu te mets d’abord le père de ta future femme dans la poche et après tu lui fais ta demande ! Bien sûr que tu as mon approbation !


J’aurais tellement voulu que Maman soit là pour entendre ça...
- Merci beaucoup ! J’avoue que je suis soulagé !
- Pourquoi ? Tu avais un doute sur ma réponse ?


- Je n’y avais pas trop pensé. Mais j’aurais été très embêté si vous aviez dit non.
- Je suis persuadé que tu feras le bonheur de Linette. Ma femme et moi en avions déjà discuté. Je ne me fais aucun souci pour ça. Tu la rendras heureuse. Et Michèle... ma tendre épouse... eh bien, elle le sera aussi.


Ils continuèrent à parler un moment puis Jules prit congé de Papa.
- Je vous dis à bientôt alors...
- Reviens quand tu veux. N’hésite pas surtout. Que ce soit pour voir Linette, ou même un vieux routard comme moi !
- Avec plaisir, Monsieur Chev... euh.. Bastien.

A suivre...🙂

 

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G5/ Chapitre 3 - Jules (publié le 4 sept. 2022)


 

Les semaines qui suivirent l’enterrement de Maman, Jules vint souvent à la maison. Chacun vaquait à ses occupations, mais je sentis que Papa allait de mieux en mieux. Il avait même retrouvé le sourire.

Révélation
Mon père restait souvent assis sur le canapé, à nous regarder, alors que je pianotais sur l’ordinateur et que Jules était plongé dans ses bouquins de pâtisserie. Il était toujours à l’affût de nouvelles recettes. 

Jules passait beaucoup de temps à discuter avec Papa (qu’il appelait dorénavant Bastien) et cela me faisait plaisir de les voir ainsi tous les deux. C’était comme s’il avait toujours fait partie de la famille. 

Quelques temps plus tard, comme nous allions tous mieux, je décidai d’organiser une nouvelle soirée « noir et blanc », mais qui réunirait, cette fois, ma famille et la bande. 
 
A la demande d’Emilie, j’organisai cette soirée chez mes cousines. Malheureusement, Céline ne put être présente à nos côtés, ce soir-là, car elle était prise par son travail d’agent secret. 

Papa me confia plus tard qu’il avait été très heureux de revenir dans cette maison où il avait passé beaucoup de temps avec Maman, et qui était remplie, pour lui, de très bons souvenirs. Jules, comme à son habitude, ne cessait de me regarder. 

La soirée se déroulait vraiment bien. 



Le gâteau qu’Emilie nous avait préparé eut un franc succès. La soirée s’éternisa encore un peu puis nous aidâmes les filles à tout ranger avant de partir. 

Ce soir-là, Jules vint me rendre visite après le dîner. Il salua mon père puis vint m’embrasser. 

- Bon je vais vous laisser, les jeunes !
- Vous ne restez pas avec nous, Bastien ?
- Non. J’ai pas mal de choses à faire.
- Eh oui ! Papa est toujours un homme très occupé, même à la retraite !
- Bonne soirée alors !


- Je crois que Papa voulait nous laisser tranquille.
- Je le crois aussi !


- Et ça fait du bien de se retrouver un peu seuls aussi... 

- Oui. D’ailleurs, je suis venu pour te demander quelque chose. J’espère que tu seras d’accord.
- Ah bon ? Et quoi donc ?


A ces mots, mon cœur s’était mis à battre la chamade.
Je n’avais pas oublié cette conversation, entre Jules et mon père, quelques semaines plus tôt...


- Tu sais combien je t’aime, n’est-ce pas ? Combien nous nous aimons ?
- Bien sûr, mon amour.


- Et bien j’aimerais te présenter à ma mère et à ma sœur. Je veux qu’elles te connaissent.
- Ah ?


Quelle déception... Je m’attendais à une tout autre demande...
Je repris, malgré tout, rapidement contenance.
- Cela leur ferait tellement plaisir. Depuis le temps que je parle de toi.
- Evidemment que je suis d’accord. Moi aussi j’ai envie de les rencontrer.


- Tu vas leur plaire. J’en suis sûre.
- Mais si ce n’était pas le cas ?


- Il n’y a aucune chance ! Tu es la femme la plus merveilleuse du monde.
- Et quand est-ce que tu prévois de me présenter ?
- Demain soir, ça ta va ?
- Très bien.


- Alors à demain, ma Linette ! Je t’aime. 

Quelle angoisse ! Je filai tout raconter à Papa.
- C’est plutôt une bonne chose, non ? Je ne comprends pas ce qui te perturbe autant.


- Et si elles ne m’aimaient pas ? Si elles me détestaient ?
- Mais pourquoi voudrais-tu qu’elles te détestent ?


- Je ne sais pas, moi ! Peut-être parce que tout le monde n’est pas comme Maman et toi, prêt à accueillir un nouveau membre dans la famille.
- Je peux t’assurer que si Jules ne m’avait pas plu, tu l’aurais très vite su.


J’allai jusqu’à la cuisine pour préparer le petit déjeuner du lendemain, chose que je faisais maintenant régulièrement, depuis cette fameuse salade de fruits qui avait régalé mon oncle et mes parents. Papa me suivit.
- Franchement, ça m’angoisse cette formalité !
- Tu veux que je te dise ?


- Jules est quelqu’un de très bien. Il doit tenir de sa mère. C’est tout de même elle qui l’a élevée. Tu ne devrais pas t’inquiéter ainsi.

- En plus, j’apprécie beaucoup ce garçon.
- Oh ça, je le sais !


- Il n’y a donc aucune raison pour que sa famille ne t’apprécie pas. Tu es adorable.
- Tu dis ça parce que tu es mon père. En plus, je ne sais même pas comment je vais m’habiller pour aller là-bas.


- Reste toi-même. Tu ne vas tout de même pas te mettre sur ton 31 avec toute cette neige qui tombe ! Tu ne serais pas crédible.
- Oui !! Tu as raison.


- Je crois que je me fais vraiment trop de souci... 

Le lendemain soir, je fus accueillie très chaleureusement par Mélanie Leroy, la mère de Jules, et par Alexandra, sa sœur. Je m’étais effectivement fait du souci pour rien. 

Elles me mirent à l’aise tout de suite. Madame Leroy insista même pour que je l’appelle Mélanie. 

Quant à Alexandra, elle était ravie de trouver en moi une sœur. Je les avais conquises. 

Nous passâmes la soirée à discuter à bâtons rompus.
Les deux femmes étaient pleines d’anecdotes croustillantes sur l’enfance de Jules et il avait beaucoup de mal à se défendre contre la liesse féminine ambiante.


Lorsqu’il se fit vraiment tard, Alexandra et Mélanie s’excusèrent et nous laissèrent seuls. 

Jules voulut que je le suive dans sa chambre. Je devinai son arrière-pensée mais je n’avais pas envie que ma première fois se passe ainsi, comme ça. J’aurais voulu plus de magie. 

Je décidai de le lui dire.
- Mon amour... Je n’ai pas très envie de faire ça ici, avec ta mère et ta sœur pas loin...
- Je crois que tu te méprends sur mes intentions, ma chérie.
- Tu crois ?



Je sentis mes jambes se dérober et mon cœur exploser mais je réussis à murmurer un oui. Jules m’embrassa en pressant ma main sur son cœur.

- Ma chérie, tu fais de moi le plus heureux des hommes. Je ne sais même pas comment tu as pu imaginer ce que tu as imaginé.
- C’est la chambre, je crois...


- Je te ferai mienne la nuit de notre mariage, pas avant, mon amour... Je t’aime.
- Moi aussi je t’aime.


- Jules ! Il faut que nous allions dire à mon père que nous sommes fiancés !
- Maintenant ?


- Oui. Après l’avoir annoncé à ta mère et à ta sœur bien sûr.
- Elles le savent déjà. Elles savaient ce que je comptais faire. Pourquoi crois-tu qu’elles nous aient laissé seuls ?
- Peut-être pour aller dormir.
- Et ton père ? J’espère qu’il ne dormira lorsque nous arriverons.


Il ne dormait pas. Il regardait tranquillement un débat, sur la chaîne politique.
- On y va ?
- Oui, allons-y.







Je n’avais pas vu Papa aussi heureux depuis longtemps. Il transpirait le bonheur.
- Je m’occupe de tout ! Des simsmapolitains, ça vous va ?
- Très bien !


Les cocktails furent rapidement prêts. 







A chaque fois que Jules venait à la maison, il avait désormais le droit à quelques cours de mixologie avec mon père. Il faisait alors d’une pierre, deux coups, car, non content de passer du bon temps avec Papa, il pouvait aussi faire avancer sa carrière avec ce que ce dernier lui transmettait.


Ce jour-là, je me lançais dans la préparation d’une pasta primavera. J’avais dans l’idée d’inviter mes cousines à se joindre à nous pour le déjeuner afin de leur annoncer nos fiançailles. Papa et Jules ne le savaient pas encore. 





Deux heures plus tard, nous finissions de déjeuner... 








 
Jules resta un peu avec nous après le départ de mes cousines, puis s’en alla à son tour.
- Je serais bien resté un peu plus, mais Maman et Alex entendent bien que je passe la soirée avec elles.


- A bientôt, fiston ! 

- Linette, mon amour !
- Reviens-vite, Jules.


- Ça s’est très bien passé, tu ne trouves pas ? 

- Carrément ! Mes cousines adorent Jules !
- Et la bande ? Vous leur dites quand ?
- Demain soir, à la discothèque Pan Europa.


C’était la première fois que je mettais les pieds au Pan Europa. La discothèque était grandiose, beaucoup plus impressionnante que l’Usine. Ma cousine Lucie y avait même ses habitudes. 

Je ne fus donc pas surprise de l’y rencontrer. Elle adorait venir ici, et c’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai eu envie de découvrir l’endroit.


Les copains et moi dansâmes une bonne partie de la soirée, puis Jules et moi les accompagnâmes jusqu’au coin bar de l’étage afin de leur annoncer la grande nouvelle.
Rangi avait abandonné sa sempiternelle tresse et Samuel avait lui aussi coupé ses cheveux. Ils avaient grandi.


Samuel et moi n’avions jamais parlé de notre petite aventure à la bande. Je me disais qu’il faudrait quand même que je mette Jules au courant.



Nous retournâmes danser. La soirée était endiablée, et les heures s’écoulaient sans que l’on ne s’en rende compte. 

Rangi nous dira plus tard avoir flashé sur une jeune femme blonde se dandinant sur la piste de danse, dans une robe blanche. Lucie, elle discutait depuis un moment avec une jeune femme, près de la cabine du DJ. Peut-être s’était-elle trouvé une copine de danse... mais elles ne dansaient pas beaucoup. 

Mon chéri dansait lui aussi comme un fou, le plus beau de la piste... 

Jules me raccompagna chez moi vers quatre heures du matin.
Il m’embrassa si fougueusement que je ne suis pas près d’oublier ce baiser.




Et alors que je me dirigeais vers la maison, Jules se mit à crier dans la nuit silencieuse. 


Papa était encore debout. Il était planté devant l’entrée.
- C’est Jules qui crie comme ça ?
- Il t’a réveillé ?


- Absolument pas. J’étais au salon. Je t’attendais.
- Il ne fallait pas, Papa...


- Et j’aurais raté ça ? Ça aurait été dommage. Ce garçon a de la voix !
- Oui, il a dû ameuter tous les voisins !


- C’est parfait ! Les voisins savent maintenant à quel point ma fille est aimée !
- Tu parles ! Ils doivent me maudire pour les avoir réveillés au milieu de la nuit.


- C’était remarquable ! Tu sais ce que je regrette ? C’est de n’avoir jamais pensé à faire la même chose à ta mère. Pourtant, j’en ai eu des idées !
- Tu ne peux pas les avoir toutes !


- C’est vrai.
- En plus, je me demande quelle tête aurait eu Maman si tu lui avais fait ce coup-là .


- Je sais quelle tête elle aurait eu ! La même tête que toi. Tu lui ressembles tellement.
- Papa...


- Ne t’inquiète pas, ça ne me fait pas du mal de parler d’elle. Au contraire, ça me fait du bien. J’en ai besoin.
- Tu es sûr ?


Alors que j’écoutais Papa me raconter son amour pour Maman, une vague de frissons me parcourut tout le corps. Je mesurai à quel point son amour pour elle avait été fort.
- Evidemment ! Elle était tout pour moi ! L’amour que Jules ressent pour toi me fait penser à celui que j’éprouvais pour elle, depuis l’adolescence. Elle était toute ma vie. Je ne veux pas m’arrêter de parler d’elle. Je parlerai toujours d’elle, Linette. Et tu devrais faire pareil. Pour qu’elle continue à vivre dans nos cœurs.
- Elle vit déjà dans mon cœur, Papa. Seulement, j’ai beaucoup de mal à parler d’elle.


- C’est dommage parce que moi, j’ai besoin de parler d’elle.
- Ne t’en prive pas. J’ai dit que j’avais du mal à en parler mais je peux très bien t’écouter parler d’elle. C’est cela qui me fait du bien, à moi.


- J’en suis heureux ! Alors dis-moi, comment était cette discothèque Pan Europa ?
- Génialissime !! Je l’adore ! Il y avait des lumières bleues et roses de partout ! C’était démentiel !


- J’ai l’impression que tu as choisi ta discothèque préférée !
- Oh non, ne crois pas ça ! L’Usine, aussi, est très bien. Je crois que j’irai aux deux !
 
Quelques mois plus tard... Au matin de notre mariage, Jules débarqua à sept heures du matin, directement du travail, devant ma porte.
- Mais qu’est-ce que tu fais là ? Heureusement que je ne suis pas en robe de mariée. Ça porte malheur de voir sa mariée avant le mariage.
 
- Je savais que tu ne serais pas en robe de mariée ! A sept heures du matin, c’était improbable. Je suis venu t’embrasser ! 
 
Et il m’embrassa... 

- Jules... J’ai tellement hâte d’être à ce soir.
- Et moi donc !


- Ce soir, tu seras ma femme... 

- Ça me paraît si long, mon amour...
- Nous n’avons plus long à attendre. En plus, nous avons encore une belle journée à passer. Elle va être la plus belle de notre vie !


- Tu as parfaitement raison. Autant la savourer.
- Je t’aime, ma Linette.


- On se revoit tout à l’heure. En attendant, je vais aller dormir un peu pour être en forme.
- Moi aussi je t’aime, Jules.
La suite, juste en dessous... 😊
 
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Suite chapitre 3 


Révélation

Jules et moi avions souhaité que notre mariage soit célébré à Oasis Spring, loin du froid ambiant et de la neige persistante de Newcrest. Nous voulions le soleil et la chaleur, surtout pour profiter de ces tenues habillées qui sont de rigueur les jours de fête et qui se trouvent être, la plupart du temps, légères.

Ce sont mes cousines ainsi que la maman et la sœur de Jules qui avaient tout organisé. Samuel leur avait proposé sa maison qui était grande et spacieuse mais elles lui avaient préféré Le Majestic, ce lieu connu de tout le monde Sim pour être l’endroit le plus chic jamais égalé.


Il faisait un temps magnifique. Tout le monde était présent. J’aperçus vaguement Lucie et Madame Leroy (enfin Mélanie) en train de discuter. Elles réglaient probablement les derniers détails. 

Mais je fus vite happée par l’Instant, avec un grand I, cet instant où Jules me jura de m’aimer, de me protéger et de me chérir pour la vie. 

Un instant magique lorsqu’il me murmura à l’oreille « à moi pour toujours ». 

Notre famille et nos amis n’en perdaient pas une miette. 

Lorsque nous échangeâmes les anneaux, Emilie et Mélanie hurlèrent leur joie... 

Le marié embrassa la mariée... 

Nous étions à présent mari et femme. 

Je surpris le regard ému de Papa... 

Et celui, non moins ému de la mère de Jules ainsi que de ceux qui étaient restés assister à notre interminable étreinte. Nous étions dans notre bulle d’amour. 

Lorsque je refis surface, je vis que Lucie n’était plus là, mais je savais qu’elle devait probablement finaliser les derniers détails de notre mariage.


Je la revis un peu plus tard au bord de la piscine, là où Jules et moi allions devoir couper la première tranche de notre gâteau de mariage. Mélanie, elle, s’affairait auprès des mixologues.
Samuel et Clément formaient un chœur à l’unisson, Emilie s’époumonait dans une corne de brume tandis que Céline et Lucie lançaient des confettis.



Il était temps pour nous de nous occuper de cette part de gâteau. Je sentis le regard brûlant de Jules sur moi... Il me tardait de me retrouver seule avec lui.


Papa avait un temps de * mais tout le monde lui aura pardonné. Il était le père de la mariée, après tout. Mes cousines avaient l’air très émues. Elles-mêmes n’étaient pas encore mariées. 




Mélanie vint alors me prendre dans ses bras.




La question de Céline avait été murmurée. Cela tombait bien car nous devions nous rapprocher du bar...


Papa avait gentiment dit à Lucie de se rhabiller, ce qu’elle avait fait. Céline engageait doucement la conversation avec Clément.


Puis, Emilie avait elle-même revêtu le maillot, pour profiter du bain à remous... Lucie était jalouse !
- Et Emilie, on ne lui dit rien ? 



 
Je constatai que Clément et Céline étaient en grande conversation. Emilie et Lucie, du fond de leur bain à remous, avaient repris la leur, et Mélanie sermonna Papa.


L’air de rien, je m’aperçus que Clément était sous le charme de Céline. J’avais même l’impression qu’il lui faisait la cour.



Jules, qui les observait depuis un moment, mit les pieds dans le plat !


La journée touchait à sa fin. Clément et Céline étaient partis ensemble. Rangi et Alexandra étaient eux aussi partis, mais chacun de leur côté. Rangi avait rendez-vous avec une belle blonde, je crois...


Emilie, elle, hésitait entre deux verres de nectar grand cru. Elle ne savait lequel choisir...



Lorsque nous arrivâmes à la maison, il faisait nuit et froid. Nous étions de retour à Newcrest.


Il avait été décidé que Jules et moi vivrions dans la demeure Chevalier, avec Papa. 

Décidé par qui ? Par mon père, très certainement. Il savait si bien y faire. Et cela m’arrangeait... 

J’avais l’impression que Papa avait un peu abusé du nectar dans la journée. Jules et moi nous regardions, nous avions hâte d’être seuls mais mon père n’arrêtait pas de parler... 








J’avais lu toutes les biographies de la famille... Et à chaque fois, l’homme, le masculin, se vantait de ce genre de mérites... Aucune de mes ancêtres n’avait été déçue, alors pourquoi le serais-je ?
Je ne le fus pas.
Je passai la plus belle nuit de noces de ma vie, mais étant donné que ce serait la seule, Jules ne s’était vraiment pas compromis sur ce coup-là.


Nous finîmes par nous endormir, face à face. Je me sentais si bien auprès de lui. 

Le lendemain matin, nous nous retrouvâmes, Jules, Papa et moi au petit déjeuner. 





Alors que je m’activais à tout nettoyer, j’eus la surprise de voir Jules venir m’aider 



A suivre... 😊
 
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G5/ Chapitre 4 - Réveillon de Noël (publié le 13 sept. 2022)


 

Trois semaines avant Noël...

Révélation

 

 

Le lendemain matin, alors que nous étions encore dans notre chambre, Jules et moi fûmes alertés par un bruit en provenance de la chambre de mon père.
Nous découvrîmes, atterrés, le corps sans vie de Papa étendu sur le sol. Il avait apparemment eu le temps de s’habiller avant de s’éteindre...

 

Cette journée ne serait définitivement pas telle que nous l’avions imaginée la veille au soir... Plus de décorations, plus d’ambiance de fête. Nous entamions la matinée dans la tristesse et les larmes. 

Après la stupéfaction et l’hébètement, je partis en sanglots que je n’arrivais pas à contrôler tant ma douleur était grande. J’eus même l’impression que Jules faisait écho à mon chagrin. 

- Papa !!!
Mon hurlement emplit la pièce entière de ma détresse.


La Faucheuse ne tarda à venir nous le prendre.
- Ma chérie, je suis là... me souffla tendrement Jules.


- Je suis là, tu m’entends...
Oui, je l’entendais.


- Je vais t’aider, je te le promets, ma chérie... 

- Je sais mon amour mais pour le moment, je ne sais pas si j’arriverai à surmonter... 

Nous descendîmes ensuite au salon, pour découvrir avec saisissement que toute la pièce était décorée, de même que la cuisine.
- Tu as vu ça, Jules ? Il a mis toutes les décorations... Il ne nous a pas attendus... Mais pourquoi ?


- Je ne sais pas... Mais il tenait vraiment à ce que la maison prenne un air de fête. 

J’étais éberluée. Quand Papa avait-il eu le temps de faire tout ça ?
- C’est très beau, ce qu’il a fait...


Nous enterrâmes Papa le lendemain matin. 

J’étais heureuse d’avoir pu réaménager le cimetière, et surtout de l’avoir égayer, ainsi que je l’avais promis à Maman. Mon père allait être mis en terre dans un petit coin de Paradis... 
 
Mes cousines et tous mes amis étaient là. C’est dire à quel point Papa était apprécié. 

Clément me prit dans ses bras comme un grand frère l’aurait fait. 

Ils essayèrent, avec Rangi, de me réconforter pendant que Samuel remontait le moral de Jules. 

J’avais bien constaté que mon mari aussi était très triste, mais j’étais tellement anéantie par la mort de Papa que je ne pouvais lui être d’aucune aide. 

Lorsque nous rentrâmes à la maison, j’allai dans le bureau regarder la photo de Papa et Maman alors qu’ils étaient encore jeunes. C’est là que j’entendis l’alerte de ma boîte mail. En y regardant de plus près, je vis que le message venait de mon père. Il était daté de la nuit dernière. J’appelai Jules.

Je lus à voix haute le message de Papa :
« Ma petite fille chérie, Fiston (Jules, tu sais que c’est à toi que je parle), vous êtes allés vous couchés tout à l’heure avec tellement de hâte et d’amour dans vos regards que je n’ai pas eu l’envie de vous dire à quel point je me sentais soudain pris de lassitude. Une très grande lassitude, celle de la fin je pense... J’ai donc décidé de vous faire une surprise et de décorer la maison car je sais bien que s’il m’arrivait quelque chose cette nuit, vous ne vous soucieriez certainement pas de donner un air de fête à notre foyer. Pourtant, j’y tiens. Je tiens à ce que notre demeure soit gaie en cette période de l’Avent et je tiens aussi à ce que vous fêtiez Noël comme il se doit, même si je ne suis plus avec vous. C’est pour cette raison que je me suis levé à deux heures ce matin. Pour vous décorer la maison ! Noël ne vient qu’une seule fois dans la vie d’un Sim, voire deux mais cela est très exceptionnel. Alors, profitez-en ! Amusez-vous en mémoire de tous ceux qui vous manqueront ce jour-là et qui auraient aimé être avec vous.
Linette sait que j’ai eu une belle vie, pleine d’action certes, mais une très belle vie. J’ai fait mon temps. A vous maintenant d’avoir aussi votre belle vie, mes enfants. Linette, je sais que tu seras heureuse avec Jules et qu’il prendra toujours soin de toi comme je l’ai fait avec ta maman. Jules, je sais que Linette t’aimera toute sa vie. Elle t’aime déjà depuis si longtemps... Elle ne te trahira jamais.
Aimez-vous mes enfants et soyez heureux comme je le fus. Je vous aime. Je vous aime tous les deux. Et j’aime également tes cousines. Chacune d’elles : Emilie, Lucie et Céline. Dis leur à quel point, elle m’ont apporté du bonheur et que je les aime, et ne m’oubliez pas mais vivez !
 ».


Ma voix trembla à chaque phrase mais je réussis à tout lire. Jules et moi nous couchâmes ce soir-là sans mot dire, blottis l’un contre l’autre.


Les semaines qui suivirent furent celles où nous essayâmes tous de faire notre deuil, mes cousines y compris. Je leur avais lu le message Papa. Nous décidâmes tous de respecter ses dernières volontés, à commencer par fêter Noël, puis être heureux.
Le soir du réveillon, nous étions fin prêts Jules et moi pour accueillir sa famille, ma famille et notre bande. Tous étaient décidés à passer une bonne soirée.


Nos invités arrivèrent à l’heure dite, tous parés à passer une bonne soirée, même si nous évoquâmes mon Papa.
- J’aurais tellement aimé que Tonton soit là, lança Emilie.



Emilie me prit dans ses bras puis nous continuâmes la soirée sur un air de fête. 

Jules avait préparé des simsmapolitains ainsi que des citronnades mais ma belle-mère, ma belle-sœur et Lucie avaient préféré s’en tenir à la première préparation. 

Je portai moi-même un toast à cette soirée, que Papa avait voulu enjouée et joviale... 

...et je remarquai, sans le vouloir, que Céline et Clément ne se quittaient pas d’une semelle. 

Même lorsqu’ils étaient un peu éloignés l’un de l’autre, leurs regards faisaient des étincelles. 

Je posai la question à Lucie.
- Tu crois qu’il y a quelque chose entre eux ?



La soirée continua sur un ton léger et détendu. Tout le monde s’était servi au moins une fois d’un simsmapolitain et l’ambiance devenait de plus en plus guillerette. 

Même Mélanie, la maman de Jules, un peu coincée au début, se déridait. Céline interpella tout le monde tandis que Mélanie s’amusait de la situation. Lucie pleurait de rire... 


Clément s’éloigna mais Céline poursuivit tout de même, bien que d’une voix moins haute... 

Nous étions tous sous le choc de la nouvelle. Clément était parti « bouder » plus loin. Céline le regardait désespérément. Rangi continuait à danser et Mélanie et Alexandra étaient très contentes ! 

Clément s’était rapproché de Céline. Tout en discutant avec Samuel et Emilie, je tendais l’oreille. 

Clément l’embrassa alors... Nous fûmes tous témoins. 

Rangi dansait toujours, imperturbable. 



Tout le monde acquiesça. 


Lorsque tout le monde fut parti, nous pûmes enfin souffler Jules et moi.
- Et voilà, c’est fini.


Je me sentais très fatiguée mais, en plus du réveillon, nous avions organisé le déjeuner de Noël dès le lendemain à la maison, ou plutôt, il faut bien le dire, dans quelques heures...Heureusement, j’avais demandé à la famille de ne nous rejoindre qu’à quatorze heures.
- Es-tu si fatiguée que ça mon amour ? me lança Jules, armé de son regard langoureux. Parce que j’ai une forte envie de t’embrasser.


J’attendais cela... Depuis le décès de Papa, Jules et moi n’avions eu aucun rapprochement intime. Il m’embrassa. 

- Cela fait longtemps que tu n’avais pas fait cela. 

- Il y a longtemps, aussi, que je ne t’avais pas vue aussi bien. Suis-moi. 

Je le suivis, heureuse... Papa avait bien fait de nous inciter à fêter Noël. 

Nous nous glissâmes sous la couette. 

Notre nuit fut longue, heureuse et salutaire... 

Et il est vrai que, pour un jeune couple comme le nôtre, cela avait été très dur de nous retrouver séparés de corps, alors même que nous ne nous en étions pas rendu compte. 

Le lendemain matin... Noël.
Il est déjà dix heures trente. Jules et moi avons très peu dormi.
- Bonjour ma chérie ! Tu m’as l’air bien active après n’avoir dormi que quatre heures.


- Et la faute à qui, hein ? 

- Il faut absolument que je prépare la dinde. Nos invités arrivent dans un peu moins de quatre heures.
- Tu n’as pas oublié que nous devons aller à la cérémonie avant le repas ?


- Bien sûr que non. Mais laisse-moi préparer le repas !
- Bien sûr. Mais tu en as pour long ?


- Chéri, c’est une dinde ! laisse-moi faire s’il te plaît.
- Bien sûr ma puce. Comment as-tu trouvé notre réveillon. Il était génial, non ?


- Oui. Papa aurait adoré.
- J’ai une question à te poser. En début de soirée, Emilie a fait allusion à tout ce qu’il aurait fait pour tes cousines et toi... C’était quoi ?


- Jules, ceci est une histoire de famille, et je ne veux rien te cacher. Seulement, tu dois me promettre que ce que je te dirai ne sera jamais dévoilé à personne, pas même à la bande...
- Tu peux compter sur moi, ma chérie.


- Clément finira certainement par être au courant, lui aussi, puisqu’il est avec Céline. Mais pas les autres... Alors, promets-le.
- Je te le promets, je te l’avais déjà dit...


- Non, tu ne l’avais pas dit clairement. Mais maintenant que tu l’as fait, je vais tout te dire. Mon père et ma mère nous ont sauvé la vie, à toutes les quatre. Nous étions gravement menacées. Nous avons dû mettre notre vie entre parenthèses pendant deux ans... J’étais alors très jeune.
- Je m’en souviens. Nous étions à l’école primaire. Du jour au lendemain, tu n’es plus venue et tu n’as pas donné de nouvelles. Puis un jour, tu as réapparu. Deux ans après, dis-tu ? Je ne sais plus... mais nous étions si heureux, Clément, Samuel, Rangi et moi !


- Et cette grosse menace ? Quelle était-elle ?
- Tu as déjà certainement dû entendre parler de l’Elue, non ?


- Non seulement j’en ai entendu parler, mais j’y crois. Et j’espère de tout mon cœur que tu y crois aussi.
- Heureusement ! Parce que je suis l’Elue, mon amour. Comme tous mes ancêtres avant moi...


- Qu’est-ce que tu me racontes ? Tu m’annonces ça, nonchalamment, autour d’une dinde ?
- Une dinde qui ne sera probablement pas prête avant la cérémonie du matin...


- Ce n’est pas grave. Nous irons à celle du soir. Tu ne la manqueras certainement pas puisque tu es l’Elue...
- Non, en effet.


- Et cette menace ? On a voulu vous tuer, c’est ça ? Cette confrérie anti-Elue dont nous avons tant entendu parler à une époque, je suppose... Mais pourquoi tes cousines ?
- Avant d’être élue, si nous sommes plusieurs, nous sommes toutes héritières, ou héritier, s’il y a un garçon dans le lot... La difficulté pour eux avait été de savoir laquelle de nous allait devenir l’Elue. Et ils avaient mis un contrat sur nos quatre têtes.


- Mon Dieu ! Mais ça a dû bien se terminer puisque vous êtes toutes en vie et qu’on n’a plus jamais entendu parler d’eux. Que sont-ils devenus ?
- Papa et Maman étaient agents secrets, de grosses pointures de la S.I.M.S. Ils se sont occupés de leurs cas.


- Ils sont morts ?
- Mais non, mon chéri. Ils sont en prison pour la vie. Peut-être que certains d’entre eux sont morts, à présent, mais de vieillesse. J’étais une petite fille à l’époque...


- J’imagine que cela signifie que si nous avons un enfant, lui aussi sera héritier, n’est-ce pas ?
- Oui. Cela te gêne-t-il ?


- Non. J’en serais même sûrement honoré. Mais j’aimerais savoir ce que cela signifie, concrètement.
- Je vais tout t’expliquer.


Et je lui expliquai tout... Je lui racontai alors les histoires de Mamie Perrine et de Mamie Angélique, celles de Papi Maxime, et de Maman. Je lui expliquai ma mission et ses objectifs, et lui dévoilai de quelle façon nous en prenions connaissance.
Puis je sortis la dinde du four.
Cela mit un terme sur le sujet de la mission familiale.
- Hum... Elle est magnifique. Et elle sent très bon.
- Merci, mon amour.


- Par contre, vu l’heure, c’est raté pour la cérémonie du matin.
- Oui... mais nous le savions, n’est-ce pas ?


- Nous avons tout juste le temps de nous préparer avant que tout le monde n’arrive.
- Je sais...
- Tu ne m’en veux pas au moins ?
- Bien sûr que non. C’est pour la bonne cause. Ta dinde est superbe !


- Nous irons à celle de ce soir, c’est tout, me dit-il en me serrant dans ses bras.

A suivre...🙂

 

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G5/ Chapitre 5 - Surprises (publié le 19 sept. 2022)


 

Je finissais juste de dresser la table lorsqu’on frappa à la porte.

Révélation

Rangi n’était pourtant pas invité à ce repas de Noël, que j’avais souhaité exclusivement familial. 


Il s’assit quelques instants avec nous.







Nos invitées arrivèrent un peu plus tard pour le grand repas de Noël. Clément, lui, était resté passer les fêtes dans sa famille. 










Je surpris un regard entendu entre Céline et Emilie. 



Nous finîmes tranquillement le repas, épargnant à Jules certaines conversations de femmes, puis nos invitées finirent par nous laisser seuls...


Dès qu’elles furent parties, nous nous changeâmes expressément. Jules ne voulait pas rater la cérémonie. Il attendait cela depuis ce matin.


Nous revînmes deux heures plus tard. Jules m’embrassa. 


- Et si nous allions ouvrir nos cadeaux ? 


- Celui-là est pour moi ! Je me demande ce qu’il y a là-dedans...
- Allez, ouvre-le !


- Oh mon chéri ! Comment as-tu deviné ?
- Je sais tout, ne l’oublie pas.
- A ton tour, maintenant !


Nous entreprîmes de déballer tous les cadeaux restant au pied du sapin.
- Merci, mon amour. Tu m’as gâtée.
- Oh mais toi aussi ! Joyeux Noël !


- Nous avons vraiment passé une belle journée.
- Oui, tu peux le dire ! Par contre je te trouve un peu pâlichonne, ce soir...


- Je suis barbouillée. J’ai vraiment trop mangé ! En plus, n’oublie pas que je n’ai dormi que quatre heures cette nuit. Je manque un peu de sommeil...
- Nous allons aller nous coucher. C’est vrai qu’il est tard.


- Mais d’abord, embrassons-nous sous le gui. Cela nous portera bonheur. 


Je dormis cette nuit-là d’un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, mon estomac n’allait pas mieux. Je décidai donc de faire un test de grossesse. On ne sait jamais... J’en avais déjà fait un le mois dernier mais il s’était révélé négatif. Cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. Je regardai à deux fois. Le test était positif. 


Je courus presque jusqu’à la chambre.
- Tu es levé mon chéri ? Ça tombe bien ! J’ai quelque chose à te dire.


- Ha ?
- Je suis enceinte !


- Tu es enceinte ?
- Un tout petit peu pour le moment.


- Mais c’est super ! Tu portes un tout petit moi alors !
- Comme tu peux le voir, oui !


- C’est merveilleux ! Tu ne peux même pas t’imaginer à quel point je suis heureux.
- Et moi aussi ! Tellement !
- Je t’aime ma chérie.
- Moi aussi mon amour.


- Il va falloir qu’on prenne grand soin de toi, maintenant. 

 

A l’aube de mon troisième mois, Jules souhaita que nous annoncions officiellement la nouvelle à tout le monde. Nous avions vu le médecin et tout risque d’accouchement prématuré était désormais écarté. Il était donc temps de partager notre bonheur. Nous commençâmes donc dès le lendemain par mes cousines. Et là : stupeur ! 



Nous suivîmes Lucie au salon. Elle nous présenta Estelle, sa partenaire de cœur, la femme dont elle était amoureuse depuis très longtemps, et qui vivrait désormais avec Emilie et elle. 



La nouvelle me déstabilisa :
- Céline, tu pars ?






Nous annonçâmes donc nos nouvelles réciproques à Samuel et Rangi. Nous n’étions pas au bout de nos surprises lorsque ce dernier nous annonça que sa femme Hortense était elle aussi enceinte.



En fin d’après-midi, nous nous étions mis d’accord sur tout. Notre bande, les Inséparables, était maintenant un groupe officiel.
Après notre petite réunion, nous allâmes chez Mélanie et Alexandra pour leur annoncer la nouvelle. J’espérais qu’Alexandra n’allait pas, elle aussi, nous dire qu’elle était enceinte.




Nous nous rendîmes ensuite chez Rangi. Il nous avait fait promettre de venir rencontrer sa femme. 


Hortense était une femme très gentille et pleine d’esprit. Nous passâmes une excellente fin de journée même si j’eus l’impression que Jules s’ennuyait un peu. 


Nous arrivâmes à la maison vers vingt heures.
- Quelle journée, hein ?
- On peut le dire, oui ! Elle a été bien remplie.


Et elle n’était pas finie. Je me retrouvais, à présent, en prise à des vagues de nausées qui me submergeaient. 


- Qu’y a-t-il ? s’inquiéta Jules.
- Bébé joue avec mon estomac. Ce n’est rien, ne t’en fais pas.
- D’accord. J’irais bien faire une petite sieste. Ça te dit ?
- Avec joie.


Nous nous allongeâmes, tout habillés, sur notre lit.


Je me réveillai la première, encore tout étourdie. 


Jules aussi, semblait refaire surface.
- Mais quelle heure est-il ?
- Vingt-deux heures


- Je vais nous préparer un truc vite fait à manger.
- Ok mon amour. Je te rejoins.


Je nous préparai des tacos au poisson.
- Je crois que je n’ai pas très faim finalement. Je suis encore barbouillée.
- Tu devrais quand même essayer de manger. Je suis sûre que cela te ferait du bien.


- Je vais essayer. Te rends-tu compte que notre vie va changer avec l’arrivée de ce bébé ?
- Ah ça oui ! Il n’y a qu’à voir aujourd’hui. Nous avons parlé bébé toute la journée. Nous n’avions pas ce genre de conversation, avant...


- Je parlais plutôt des sorties que nous faisons... Dans les cafés, dans les bars et même en discothèque...
- Oui je suis conscient de tout ça. Mais il y a des nounous et des baby-sitters ! Nous n’aurons qu’à embaucher ma sœur, tiens !


- Ta sœur a l’air d’en avoir marre des enfants, non ?
- Oui mais là, il s’agira de son neveu ou de sa nièce. Elle sera ravie. Et puis, il y a Maman. Elle est à la retraite. Elle se fera certainement un plaisir de garder son petit-fils.


Jules se leva de table, débarrassa les assiettes et mit les tacos au frigo. Il était très fier de lui.
- Tu as vu, j’ai tout fait tout seul ! Tu n’as rien eu à faire !
- Merci mon amour, tu es formidable.


Il me faisait sourire, en donnant l’impression d’avoir accompli un exploit. Sa bonne humeur m’encouragea à lui poser une question qui me taraudait depuis quelques temps :
- Dis-moi mon amour, que dirais-tu de déménager ?
- Déménager ? Mais pourquoi ? Et pour aller où ?


- A Windenburg, par exemple. Dans une petite maison typique du quartier.
- Tu n’es pas bien ici ?


- Si, j’y suis bien. Surtout que je suis avec toi. Mais j’ai vraiment envie d’aller là-bas.
- Mais pourquoi ? Moi aussi je me sens bien ici. En plus c’est la maison de tes parents. Ton père m’y a appelé fiston. Je me suis senti aimé de lui alors que je n’avais jamais connu mon père.


- Je comprends, mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Le souvenir de mon père restera en nous, où que nous allions.
- Tu as vraiment réponse à tout. Alors je vais te dire les choses clairement : c’est non. Tant que tu seras enceinte, il n’y aura pas de déménagement ! Ce serait trop fatigant pour toi.


- Je rêve ou tu viens de t’énerver ?
- Je me suis énervé.


- Jules, je n’ai pas envie qu’on se fâche. On en reparlera tu veux bien ?
- On en reparlera quand tu auras accouché, pas avant.


- D’accord. Mais tu me promets que ce sera une discussion possible ?
- Je te le promets, ma chérie.


Les nausées me reprirent de plus belle.
- Tu vois, railla Jules, même Bébé est d’accord avec moi. Il veut rester bien au chaud, dans cette maison.


Peut-être... mais je ne laisserai pas tomber. J'irai vivre à Windenburg.

 

A suivre...🙂

 

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Re: Step by step - Les Chevalier au fil du temps

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G5/ Chapitre 6 - Enceintes (publié le 25 sept. 2022)


 

Ce soir-là, nous décidâmes de passer une soirée tranquille à la maison. Il faut dire que ces derniers temps, les sorties en discothèque me fatiguaient beaucoup.
Nous revêtîmes nos pyjamas pour l’occasion, et je m’installai confortablement devant la télé afin de suivre une émission de cuisine tandis que Jules s’appliquai à s’entraîner aux techniques de mixologie que mon père lui avait enseignées.

Révélation

- Je crois que ton père serait fier de moi, ma chérie !
- J’en suis persuadée mon amour.
- Bientôt, je te ferai des cocktails dignes de lui.


Un matin, en me levant, je me sentis en pleine forme. Le deuxième trimestre de la grossesse me redonnait de l’énergie. Je n’avais plus de nausées et j’étais nettement moins fatiguée.
J’avais envie de faire plein de choses. Jules travaillait de cinq heures à sept heures.


Je m’étais donc levée à six heures pour lui préparer des petites crêpes qu’il trouverait chaudes à son arrivée à la maison. Il préparait tant de petits déjeuners à ses clients, sans avoir le loisir d’en profiter lui-même... Je voulais cela pour lui et cela faisait trois mois que je n’avais pas eu la force de me lever pour lui préparer quoi que ce soit. 


J’espérai que la surprise soit totale. Alors que les premières crêpes commençaient à dorer dans la poêle, je sentis bébé bouger...


Je choisis alors d’aller m’asseoir tranquillement sur le canapé, pour profiter de ce moment. C’est à ce moment-là que je l’entendis arriver. Mon amour !
- Tu es déjà levée Linette ? Et en plus ça sent bon...


- Mon chéri ! Je t’attendais... 



- C’est Bébé. Il bouge.
- Il bouge ?
- Oui. Il n’arrête pas !
- Je peux le sentir ?


- Bien sûr, ne te prive pas. Il me mène une de ces vies !
- C’est merveilleux...


- Il bouge vraiment, je l’ai senti !
- Tu vois, je te l’avais dit !


- Ma chérie, tu es magnifique.
- Ne me raconte pas d’histoires, s’il te plait... Je suis énorme.


- Enorme pour toi, mais magnifique à mes yeux. Tu es la plus belle femme du monde. 


Je détournai alors notre sujet de conversation :
- Tu sais que j’envisage d’aller à la piscine ?
- Non, je ne le savais pas, mais c’est parfait. En plus, ça fait partie des tes objectifs de mission et dans ton état, cela te fera du bien. Quand comptes-tu y aller ?
- Tout à l’heure.
- Tout à l’heure ?


- Oui vers seize heures. Pas avant. J’aurai besoin d’une petite sieste avant. Et Céline aussi.
- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé avant ?


- Honnêtement, Jules... Les questions autour de ma grossesse ne t’intéressent pas vraiment...
- Pourquoi dis-tu cela ?


- Parce que c’est la vérité ! Pourquoi crois-tu que j’aille à la piscine ?
- Parce que cela fait partie de tes objectifs de mission j’imagine...


- Non. Parce que c’est le seul sport que je puisse faire dans mon état. Mais je ne crois pas que tu t’en soucies...
- Linette... Ne dis pas cela, je t’en prie.


- Honnêtement, cela ne te préoccupe pas, de ne plus me voir danser ?
- Mais que racontes-tu ? Je prends soin de toi. Tu es tellement fatiguée à tes retours de boîte que tu t’écroules littéralement.


- M’as-tu seulement demandé mon avis ? J’étais fatiguée au premier trimestre, oui, mais depuis, je n’ai plus le droit à rien. Je ne vois même plus la bande. Tu m’interdis tout sous prétexte de prendre soin de moi.
- Mais je ne suis pas un tyran, Linette. Je veux que tu te sentes bien. C’est tout.


Je ne voulais plus l’entendre. Je me levai et allai remplir le lave-vaisselle... Je ne sais pas pourquoi j’en vins à lui dire ces mots... Les hormones ? Peut-être... En tous cas, je les lui dis :
- Tu m’étouffes Jules... Je suis navrée de te dire ça, mais c’est le cas.
- Je suis tellement désolé d’entendre ça...


Jules et moi ne nous adressâmes presque pas la parole de la journée. A seize heures, je retrouvais mes cousines, à la piscine, comme prévu.







Il s’inquiétait encore pour moi, malgré tout ce que je lui avais dit ce matin. Je ne pus m’empêcher d’en être touchée. 


Nous nageâmes un moment, puis Céline et Emilie sortirent de l’eau pour aller aux toilettes. Lucie en profita pour me questionner. Elle était très maline. 




Lucie demanda ensuite à toucher mon ventre. 



Parce que Céline ne le savait pas. Nous allâmes toutes saluer Charlotte avant de nous asseoir. 









Céline fut soudainement prise de hauts le cœur. 


Je ne pus m’empêcher de rire, devant son désarroi, si semblable au mien. 





Charlotte insista pour que je reste un peu avec elles. 






Lorsque je rentrai à la maison, la neige tombait encore mais la tempête s’était calmée. Toutes ces conversations de la journée m’avait fait réfléchir à mon comportement envers Jules ce matin.


Il m’accueillit tendrement.
- Bonsoir, mon amour.
- Bonsoir chéri.


- Ta journée s’est bien passée ?
- Elle se serait mieux passée si tu n’étais pas partie fâchée, tout à l’heure...


- Je suis désolée.
- Bon. J’ai une proposition à te faire. Je réunis le groupe, tout à l’heure, au Pan Europa. Tu viens avec nous ?


- Ce soir ?
- Oui, ce soir.


- Tu sais que demain, on fête le réveillon de la nouvelle année ?
- Oui et alors ?


- Ça va nous faire deux soirées de suite... Je vais être crevée.
- Faudrait savoir ! Ce matin, tu me disais être en pleine forme et tu te plaignais parce qu’on ne sortait plus.


Touchée ! Que pouvais-je répondre à cela ? J’ai l’impression que mon mari voulait me donner une bonne leçon... mais je ne plierai pas.
- D’accord ! On va au Pan Europa. Et je suis désolée pour ce matin, ça te va ?
- Très bien.


Je ne sais pas comment je me sortirai de ces deux jours de fête, mais j’étais heureuse que Jules et moi ne soyons plus fâchés. Il m’embrassa.


Nous arrivâmes à la discothèque vers vingt-deux heures. Il n’y avait pas encore grand monde. Clément fut le premier à aller danser et je repensai à ce que m’avait dit Céline. 


Le reste de la bande ne tarda pas à le suivre. Jules me faisait du charme en dansant, ce qui les amusa tous. La hache de guerre était décidemment bien enterrée, dans notre couple. 



La soirée était bien entamée...
Nous dansions depuis deux bonnes heures lorsque Jules suggéra d’aller boire un verre. Nous étions tous d’accord !


Et, pour tout dire, un peu de repos me faisait du bien. J’avais toujours aimé dansé, mais jamais je n’avais eu le souffle aussi court, en m’adonnant à mon activité favorite. Pourtant, je n’avais voulu rien en laisser paraître. Jules m’avait lancé un défi, et je voulais le remporter.
Malgré tout, je soupçonnais mon mari d’avoir deviné que j’étais en souffrance, et d’avoir volontairement abrégé mon calvaire. Nos amis étaient loin de s’imaginer ce qu’il se tramait entre nous.



Samuel, rassuré, était reparti danser. 



Ce soir-là Clément et Jules renouvelèrent leur meilleure amitié. Mon mari avait la larme à l’œil. 


Nous dansâmes encore un peu. La petite pause auprès du bar m’avait le plus grand bien.


Nous étions pris par la frénésie du lieu. 


Lorsque nous quittâmes finalement la discothèque, il devait être cinq heures. 


- Fiou, je t’avoue que je suis hors service !
- Moi aussi ! 


- Tu as passé une bonne soirée au moins ?
- Très bonne, mon amour. Merci !


- Et notre petit nous ? Il n’est pas trop traumatisé par tout ce bruit ?
- Pas du tout. Il remue toujours autant ! Mais, je crois que je vais arrêter les discothèques pour un temps... Tu avais raison.


Jules ne releva pas mes paroles, mais je sais qu’il les entendit.
- Notre bébé va aimer la musique et la danse, je le sens !
- Il y a des chances, oui !


- Dis-moi mon amour, c’est une impression ou ton ventre est de plus en plus énorme ? 


- Merci de m’en parler ! Je n’avais pas remarqué, dis donc !
- Ne te vexe pas. Je dis ça parce que je te trouve particulièrement belle.


Jules éteignit la lumière et je m’endormis aussitôt, morte de fatigue. 


Le lendemain, j’étais la première levée.
Je descendis prendre mon petit déjeuner, un yaourt aux fruits dont j’avais dégoté la recette sur Cuisine Télé. Je l’avais particulièrement réussi. Il était savoureux.


J’avais presque tout avalé lorsque Jules arriva.
- Bonjour mon amour ! Qu’y a-t-il ? Tu as mal au dos ?
- Oui, et c’est très douloureux, sûrement la soirée d’hier. Tu es content ?


- Content de quoi ? D’avoir eu raison ? Non, je ne le suis pas. Je te ferai un massage tout à l’heure. Ça te détendra.
- Ce n’est pas de refus.


- Hum, c’est bon, ça. C’est la première fois que tu m’en fais.
- C’est une de ces recettes que j’ai vue à la télé.
- Et bien, c’est parfaitement réussi.


- Tu te sens comment ? Pas trop fatiguée ?
- Si, je suis crevée, tu le sais bien, et je l’ai bien mérité. En plus, Bébé m’a mené la vie cette nuit. Je n’ai pas beaucoup dormi.


- Moi aussi, je suis fatigué. Tu vois, tu n’es pas la seule. Alors, ne te fustige pas. J’irais bien faire une petite sieste, moi... 


Malgré les mots durs que j’avais eus envers lui, Jules ne m’en voulait pas et ne me culpabilisait pas. C’est une des raisons pour laquelle je l’aimais autant, mais je ne le laisserai pas aller se reposer.
- Certainement pas ! Tu m’as promis un massage !
- Mais c’était prévu !


- J’avais pourtant le sentiment que tu voulais vite t’allonger. 


- Allez, viens là...
- C’est divin...
- Tu es toute nouée.
- Je veux bien te croire...


- Il est temps que tu accouches, toi !
- A qui le dis-tu ! Il est temps qu’il sorte. Je sens bien que je suis sur la fin.


- Tu ne vas pas accoucher pendant le réveillon, quand même ?
- Je n’en sais rien. Ça ne se commande pas, un accouchement, Jules. Ça vient quand ça vient.


Je décidai de faire comme Jules et de m’allonger un peu. J’étais éreintée, et je voulais assurer pour notre réveillon du jour de l’an. Je n’avais pas voulu lui dire à quel point j’étais fatiguée, mais j’avais vraiment besoin de récupérer de cette folle nuit qui avait eu raison de toutes mes forces.


Je me réveillai la première, encore prise de violentes douleurs au dos. 


Jules, lui fut réveillé par la sonnerie de son téléphone. 


C’était Mélanie qui venait nous souhaiter un bon réveillon.
- Merci Maman. Bon réveillon à toi aussi. Oui, Linette est à côté de moi, j’ai mis le haut-parleur.
- Bon réveillon Mélanie !


Jules entreprit ensuite de descendre mon piano. Je m’entraînai donc pendant qu’il préparait les verres pour la soirée.
- Tu joues merveilleusement bien mon amour. C’est un plaisir de t’écouter jouer ainsi.
- J’aime tellement jouer ! J’espère un jour avoir un vrai piano à queue.


Nos invités arrivèrent en fin de journée. Il manquait Clément et Rangi. Céline nous informa que Clément arriverait plus tard car il était retenu par le travail. 


Jules s’en chargea. 


Il arriva dix minutes plus tard.
- Il paraît qu’on m’attend ?
- C’est peu de le dire. Tu nous as oubliés ou quoi ?


Clément arriva à son tour et nous pûmes commencer les festivités. 


C’était incroyable de voir tous ces gros ventres (dont le mien) se dandiner sur la piste. 


A minuit, nous nous embrassâmes devant la télévision du jour de l’an. 



Mon dos me faisait toujours souffrir et je commençais en plus à ressentir de fortes contractions... 


- Bonne année, ma puce, dit mon mari en m’embrassant.
Rangi fut le dernier à partir.


- Je ne suis pas mécontente que la soirée soit finie.
- Je le vois bien. Tu as les traits vraiment tirés. Allons-nous coucher.


En arrivant dans la chambre, Jules me saisit par la taille.
- Ma chérie, je t’aime ! Je t’aime, je t’aime, je t’aime !
- Qu’est-ce que tu fais ?


Jules me fit basculer en arrière :
- Je t’embrasse !
- Je suis trop lourde ! Tu vas me faire tomber !


Mais il me tint fermement, et c’est son baiser qui me fit chavirer. 


- Moi aussi je t’aime, lui répondis-je, soulagée, tout de même, d’avoir retrouver un peu de verticalité. 


- Tu m’as flanqué une de ces frousses !
- Je ne vois pas pourquoi !


- En tous cas, tu as bien tenu le coup ce soir. Et, nous avons évité l’accouchement pendant le réveillon.
- Imagine si nous avions dû planter nos invités pour partir !


- Et bien nous l’aurions fait. Tu sais, j’ai pris plein de photos de Céline, Hortense et toi en train de danser. C’était trop marrant !
- Moi je ne trouve pas ça marrant du tout !


- Ça te fera de bons souvenirs pour plus tard. Tu verras, tu en rigoleras.
- Peut-être... Mais pour le moment, j’ai envie de dormir. Eteins la lumière s’il te plait.


Je m’endormis paisiblement mais je fus réveillée par de violentes contractions. 


En me levant, j’allumai la lumière et sentis un liquide me couler entre les jambes.
- Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ?
- Je viens de perdre les eaux...


- Quoi ?
- C’est le moment. Il faut que tu m’emmènes à l’hôpital.


Nous nous étions rapidement changés.
- On peut y aller ma puce. Tu es prête ?
- Ouiiiiiiiii !


- Qu’y a-t-il ? Pourquoi cries-tu comme ça ?
- Parce que j’ai vraiment mal !


- Tout va bien se passer. Je suis là. Allez viens, on y va.
- J’arrive.


Je ne sais pas comment je fis, mais je réussis, tant bien que mal, à suivre Jules jusqu’à notre voiture. 


A suivre...🙂

 

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G5/ Chapitre 7 - Projets (publié le 1er oct. 2022)


 

Je me retrouvai en salle d’accouchement sans même avoir eu le temps de dire « ouf ». Je sentais la présence apaisante de mon mari, non loin de moi. Il était trois heures trente-cinq.
- Ça va bien se passer mon amour. Ne t’inquiète pas.

Révélation
J’avais très mal et la douleur ne semblait pas vouloir s’arrêter. C’était même de pire en pire. Jules me parlait toujours...
- Je suis là, ma puce. Je t’aime.


Et puis j’entendis le médecin crier :
- Allez-y Madame Leroy. On y est presque. Poussez !
Je n’en pouvais plus.


La douleur cessa comme par enchantement. J’entendis d’abord des petits cris très légers... 

... puis ses pleurs, les pleurs de mon bébé. Et la voix de Jules.
- Elle est magnifique ma chérie. C’est une petite fille.
Une fille... J’étais aux anges


Mon amour était devenu complètement gâteux en une seconde :
- Oh oui ! Tu es très belle. Tu sais que Papa t’aime déjà.


- Je veux la voir, moi aussi. 

- Tu entends ? Tu en as de la chance ! Tu vas rencontrer Maman. 

- Mon Dieu, qu’elle est belle ! C’est nous qui avons fait cette merveille ? 

- Oui mon amour. C’est bien nous.
- J’ai presque envie de pleurer, tellement elle est belle.



- C’était le prénom de ma grand-mère, la mère de Maman. 

- Réfléchis-y. Tu me diras ça tout à l’heure. 

Jules partit précipitamment en se rappelant qu’il devait aller travailler.
- Je t’aime, ma chérie ! Je t’aime !
- J’adore Cassandre, mon amour !


Mais je ne suis pas sûre qu’il m’eût entendue.
Je me retrouvai seule à la maison avec Cassandre. J’avais installé le berceau dans notre chambre. J’avais l’impression que ma fille me regardait.


Je me sentais sale et fatiguée. Après deux soirées à danser, et un accouchement au milieu de la nuit, j’avais beaucoup de mal à refaire surface. Lorsqu’elle s’endormit, j’allai me prendre un bain. 

Celui-ci me fit le plus grand bien. J’étais à présent parée pour m’occuper de ma fille. 

- Nous allons t’aimer très fort, mon ange. Tu es notre petit trésor, à Papa et à moi. 

Je n’arrivais pas à réaliser. Ce petit être tout fripé devenait toute ma vie. 


J’étais en train de me réchauffer près de la cheminée lorsque Jules rentra. Il était sept heures dix.
- Ma chérie, comment vas-tu ? Tu as l’air épuisée.
- J’ai juste froid.

- C’est la fatigue. Tu devrais te ménager. 

- Cela va être compliqué, dans les prochains mois... Je ne crois pas que tu m’aies entendue tout à l’heure, alors sache que j’ai prénommée notre fille Cassandre.
- Si tu savais comme cela me fait plaisir !

Jules aussi avait l’air fatigué...
- Tu devrais aller t’allonger mon amour. Toi aussi, tu es éreinté.
- Je vais y aller mais j’ai plusieurs choses à te dire avant. Tout d’abord, mon congé paternité a été accepté. Je vais pouvoir t’aider avec la petite.


- Qu’est-ce que je suis contente !
- Ensuite, ta cousine Céline a accouché. Et Hortense aussi ! Clément et Rangi sont papas !


- Nous avons toutes accouché, presque en même temps ! Mais comment as-tu su tout ça ?
- Le téléphone, chérie. Je m’apprêtai à appeler Maman pour lui annoncer la nouvelle, lorsque je suis tombé sur les sms de Rangi et Clément. Céline a accouché chez elle, et Hortense à l’hôpital. Elle devait être dans un bloc opératoire non loin du tien, je suppose. Ce sont deux garçons.


- C’est incroyable ! Je suis tellement contente !
- Moi aussi. Je vais aller m’allonger maintenant !


Je retrouvai Jules allongé auprès de notre fille. 

Cassandre commençait à pleurer. Je la pris dans mes bras et la berçai.
- Chut. Ne réveille pas ton papa. Il a besoin de dormir.


- Il rentre à peine du travail... Laissons-le se reposer. 
 
Cassandre s’était calmée. Je la reposai dans son berceau et restai un instant dans la chambre pour m’assurer qu’elle n’allait pas se remettre à pleurer. Il était huit heures cinquante-cinq, et c’était déjà la plus belle journée de ma vie. 

- Tu as bien dormi ?
- Comme un loir ! Je n’ai même pas entendu Cassandre.


- Normal, j’y ai veillé !
- Tu es ma providence ! Et toi, tu as dormi ?


- Oui, j’ai fait une très longue sieste sur le canapé.
- Alors, tu es en forme !


- Très en forme, oui.
- Nous allons donc pouvoir batifoler, toi et moi ?


- Oh oui !
- J’espérais t’entendre dire ça.


On frappa à la porte à ce moment-là. Il était onze heures vingt-sept.
- J’ai l’impression que nous batifolerons une autre fois, mon chéri. Tu vas ouvrir ?
- Non, vas-y, toi...


- Je suis bien ici. Je n’ai pas envie de bouger...
- Moi non plus...


Je me dévouai finalement pour aller ouvrir la porte à mes cousines. 

Dans l’intermédiaire, Jules était allé chercher Cassandre et avait ramené son berceau dans le salon. 

Lucie et Emilie étaient allées voir Corentin, le fils de Céline et Clément. Puis elles avaient entraîné Céline jusque chez moi pour voir Cassandre.
- Je n’en peux plus... J’ai tellement envie de dormir... Et on a le réveillon dans les pattes !
- Fais des siestes. Sinon tu ne tiendras pas le coup.


- Cassandre est vraiment trop chou ! s’extasia Emilie devant son berceau.


- Et je te présente, Cousine Lucie, ma chérie.
- Qu’est-ce qu’elle est mignonne !


- Et moi ? Je peux ?
- Bien sûr !


- Et tu vois cette gentille cousine ? C’est Cousine Céline.
- Qu’est-ce qu’elle est belle !
- Cousine Céline a un petit garçon. Nous espérons que vous vous entendrez bien tous les deux.
- Nous allons faire en sorte que... En plus ils sont du même âge.






Mes cousines finirent par se décider à partir. Jules ne cacha pas son soulagement.
- Nous allons pouvoir être enfin tranquilles !
- Ça m’étonnerait ! Samuel est derrière la porte. Il n’a pas encore frappé mais il est là...


Les visites s’enchaînèrent ainsi toute la semaine.


Le lendemain, nous eûmes la visite de Mélanie et Alexandra. Mélanie était très touchée que nous ayons donné à notre fille, le prénom de sa mère.


Je fis, moi aussi, ma tournée des nouveaux bébés, en commençant par le fils de Rangi, et en gardant le meilleur pour la fin : Corentin, le bébé de ma cousine Céline.
- Tu sais, Clément nous a proposé, à tous, d’intégrer les épouses dans la bande. Il regrette beaucoup de ne pas être plus souvent avec toi.
- Je suis heureuse de l’apprendre parce qu’il ne m’en a pas parlé.


- C’est normal. On n’en a pas encore débattu.
- Et tu crois que cela va être accepté ?


- Il ne reste que Samuel à convaincre mais j’ai bon espoir, oui. On est tous pour.
- Ce serait génial.


Le temps s’écoulait tranquillement à la maison. Je continuais à sortir avec la bande, allais souvent à la piscine, mais je passais aussi beaucoup de temps auprès de Cassandre.
- Qu’est-ce qu’on est bien au chaud ! Je suis allé faire un baby-foot avec Clément et Rangi. Je me suis gelé.
- Tu n’étais peut-être pas assez couvert.


- C’est sûrement ça, oui.
- Je vais te remettre dans le berceau mon ange. Il faut que je parle à ton papa.


- Jules... Te rappelles-tu que j’avais émis le souhait de déménager ?
- Je m’en rappelle très bien, oui.


- Tu avais dit qu’on en reparlerait après mon accouchement
- Et, apparemment, tu tiens à en reparler maintenant...
Je sentis mon mari, un peu bougon.


- Oui. J’aimerais qu’on en discute sérieusement.
- Honnêtement, tu ne crois pas que Cassandre est trop petite pour un déménagement ?


- Jules, si je devais t’écouter, il y aurait toujours quelque chose.
- Mais c’est vrai, non ? Elle est trop petite.


- Et avant, j’étais enceinte, donc, on ne pouvait pas non plus.
- Je prends soin de vous. Qu’est-ce que tu veux, on ne se refait pas.


- J’ai l’impression que tu ne veux pas déménager...
- C’est vrai que je me plais bien ici. Mais je ne suis pas du tout contre un déménagement.


- Au contraire ! Je serais même très heureux de vivre dans une maison que nous aurions choisi tous les deux.
- Tu es sérieux ?


- Au début, rappelle-toi, c’est toi qui m’as convaincu de venir vivre ici. Moi, je voulais notre chez nous.
- Je m’en souviens.
A cette époque-là, je voulais rester auprès de Papa, et j’avais convaincu Jules de venir habiter chez nous. Il s’était ensuite pris d’affection pour mon père, mais c’est vrai qu’il avait toujours rêvé d’un endroit rien qu’à nous.


- Alors, non. Je ne suis pas contre un déménagement. Je me fais juste du souci parce que Cassandre est encore très petite.
- Je peux commencer à chercher une maison alors ? Tu ne seras pas fâché ?


- Cherche donc. Et trouve-nous notre chez-nous, l’endroit où on aura notre histoire et nos souvenirs.
- Merci, mon amour.
- Je t’aime, tu sais. Mon objectif principal est que tu sois heureuse.


- Moi aussi je t’aime.


Ce matin-là, nous avions rendez-vous avec Samuel à dix heures au café de la Place du sud. Notre ami nous apprit qu’il avait, à présent, une petite amie.





Après le départ de Samuel, je proposai à Jules de faire un tour du quartier. Enthousiaste, je lui fis remarquer que, juste en face du café, il y avait la bibliothèque, et que sur la même place, se trouvait également l’Usine, la discothèque du coin. Nous avançâmes un peu et arrivâmes à l’Auberge du vieux quartier.
- Tu vois, il n’y a qu’un pas à faire vers tous ces endroits que nous adorons, mon chéri.


- Oui mais je commence à geler et j’ai faim. Il est presque midi.
- Mais j’avais encore autre chose à te montrer !


- Puisque nous sommes à l’Auberge du vieux quartier, pourquoi n’irions-nous pas manger un morceau ? On reprendra la visite après, me persuada-t-il.
- D’accord, ça me va !


Nous commandâmes une assiette de charcuteries et de fromages.
- Ça a l’air très appétissant ! m’extasiai-je devant le plateau richement garni.
- Ça tombe bien, j’ai une faim de loup !


- Si nous avions, une maison près d’ici, nous pourrions venir y manger de temps en temps, essayai-je à nouveau de persuader mon mari.
- Quel est l’intérêt ? Tu nous fais très bien à manger.


- Parfois, je n’ai pas du tout envie de faire à manger.
- Ah bon ? me regarda-t-il d’un air sincèrement étonné. Pourtant tu as l’air d’aimer faire la cuisine...


- J’aime ça, oui. Mais il m’arrive aussi de ne pas avoir envie de préparer le repas.
- Je ne savais pas...


- Alors tu vois ! L’Auberge pourrait être une bonne alternative !
- Oui, ça pourrait être sympa !


- J’aimerais beaucoup vivre dans le vieux quartier, Jules, vraiment.
- C’est vrai que nous avons tout à portée de la main.


J’étais ravie. Jules semblait attiré par l’idée de vivre dans le coin :
- Oh mais est-ce une impression, ou je t’ai convaincu ?
- Ce n’est pas une impression, ma chérie. Tu m’as convaincu.


Je ne me le fis pas dire deux fois :
- On continue la visite du quartier, alors ?
- Avec plaisir. J’espère juste que la tempête se sera calmée...
La suite, juste en dessous...🙂
 
 
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★★ Guide

Suite chapitre 7 


Révélation


J’emmenai alors Jules vers le quartier résidentiel situé non loin de l’auberge, et de la Place du Sud.

- Que penses-tu de cette maison ? Elle est à vendre.
- Elle est mignonne... mais franchement, je la trouve un peu petite, me répondit-il.


J’étais d’accord avec lui, mais je ne m’avouai pas vaincue.
- Viens, allons plus loin, je vais t’en montrer une autre.


- Tu vois celle-là, en contrebas ? Elle est aussi à vendre.
- Laquelle ? Il y a trois toitures...
- C’est une seule et même maison. Mais tu as raison, on ne voit pas grand-chose avec toute cette neige. Descendons la voir de plus près.


- Elle est magnifique ! Tiens, tu as vu ? Il y a une antenne satellite...
- L’ancien propriétaire devait être un scientifique...
- Elle me plait beaucoup, Linette !


- J’aimerais beaucoup en faire le tour.
- J’allais te le proposer !


- Tu vois, il y a même un jardin à l’arrière ! tentai-je de le persuader. 

- Et regarde ça ! Nous avons une vue sur la rivière. Imagine comme ce doit être joli au printemps, me fit écho mon mari. Cela veut dire qu’il n’y a aucun vis-à-vis. Cela me plait beaucoup. 


- Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir ! Moi aussi j’adore cette maison !
Mon cœur débordait de joie à l’idée que Jules puisse aimer cette maison autant que moi. Sa réaction était au-delà de mes espérances, car cette maison, je la voulais, je la voulais tellement.


Je me blottis contre lui :
- Je nous imagine tellement bien vivre ici tous les trois !
- Moi aussi, me confirma-t-il.
- Je suis sûre qu’on y sera heureux.


Il nous fallut cependant, revenir à la réalité. Les rêves sont bien beaux, mais il faut aussi se donner les moyens de les réaliser :
- Il va falloir que j’appelle l’agent immobilier, dès demain, dis-je à Jules.
- Tu as raison. Il ne faut pas tarder. Il ne faudrait pas que la maison nous passe sous le nez !
Son enthousiasme me portait. Je n’en avais pas espéré autant, mais mon mari était sous le charme, tout autant que moi.


Nous rentrâmes à la maison, encore tout émoustillés par notre journée.
- Je t’aime.
- Moi aussi, je t’aime.


- On sera bien là-bas...
- Très, bien, j’en suis sûre.


- Tu entends ça, mon ange ? susurrai-je à notre fille, nous allons bien bientôt emménager dans une nouvelle maison, Papa, Maman et toi !

- J’ai tellement hâte d’y être !
- Moi aussi, ma chérie, moi aussi.


Quelques soirs plus tard, nous avions rendez-vous à la discothèque Pan Europa avec les copains.
Nous avions investi la piste de danse et tous les regards étaient braqués sur nous.


Nous nous sommes vraiment bien amusés. 

Nous nous étions à peine assis, qu’un individu vint demander aux garçons la permission de m’inviter à danser. 


L’individu restait quand même planté là. Samuel prit le relais. 


La situation commençait à devenir pénible... 

L’individu s’éloigna. 


Nous étions de retour chez nous. Jules était très content du résultat des votes :
- Quelle bonne soirée ! En plus, notre groupe va évoluer. Je suis très content.
- Moi aussi, même si j’appréhende un peu ce changement, lui avouai-je.


- C’est-à-dire ?
- Eh bien je ne sais pas mais, après tant d’années, nous acceptons trois nouvelles personnes au sein de notre groupe. J’ai peur que l’ambiance ne soit plus la même...
Je m’en voulais un peu d’énoncer cette vérité, mais c’est ce que je ressentais au plus profond de moi, en cet instant.


- Je ne vois pas pourquoi, m’opposa Jules. Ces femmes font partie intégrante de la vie des membres. A mon avis, l’ambiance pourrait changer s’ils ne les voyaient pas assez à cause du groupe.
- Tu as probablement raison. Je suis idiote.


- Pas du tout ma chérie. Tes inquiétudes sont légitimes. Tu vois, je crois que les gars finiraient par ne plus venir aux réunions pour pouvoir rester avec leurs épouses et que, finalement, le groupe se décomposerait de lui-même avant de cesser d’exister.
- C’est très logique, ce que tu dis. En somme, c’est préférable d’intégrer les épouses.


Jules changea soudainement de sujet :
- Tu as réussi à joindre l’agent immobilier au fait ?
- Toujours pas ! J’essaye pourtant tous les matins et tous les après-midis. Ça commence à me désespérer.


- Persévère ! Tu vas finir par le joindre !
- C’est ce que je me dis... Tu sais que si nous n’avions pas eu le coup de cœur pour cette maison, je crois que j’aurais laissé tomber.


- Il faut qu’on se dise une chose, c’est que, si toi tu n’arrives pas à le joindre, personne ne peut le joindre. Donc, la maison ne nous passera pas sous le nez comme ça.
- Toi, tu sais me remonter le moral !
Il savait toujours me remonter le moral.


- Je n’aime pas te voir contrariée. Tu es bien plus jolie avec le sourire.
- Tu es un amour, Jules.


Deux jours plus tard, en début de soirée, je réussis enfin à joindre l’agent immobilier. Jules était parti passer la soirée avec sa sœur.


J’attendis Jules un moment mais, ne le voyant pas arriver, je finis par aller me coucher.
Le lendemain matin, il dormait, allongé auprès de moi. Je ne l’avais même pas entendu rentrer. Je descendis m’occuper de Cassandre.
- J’espère que ton papa ne va pas tarder à se lever. J’ai tellement hâte de lui annoncer la nouvelle.


- Nous allons avoir une nouvelle maison ! Dans deux mois. On va être les plus heureux du monde ! 


- Les plus heureux du monde, ma chérie ? Qu’est-ce qui se passe ? 

- Tu ne devines pas ?
- Ben non... Dis-moi !


- On a la maison, mon amour ! On l’a !
- On a la maison ?


- Elle ne sera disponible que dans deux mois parce que l’ancien propriétaire veut faire des travaux avant de la céder. Mais oui, on l’a. L’agent immobilier me l’a bloquée.
- C’est une excellente nouvelle !


Notre Cassandre grandit dans les jours qui suivirent. C’était une petite charmeuse qui adorait rester avec nous, quoique nous fassions. Plus le temps passait, plus il devenait difficile pour nous d’avoir des moments de tranquillité. Mais je ne me sentais pas de l’envoyer dans sa chambre. Jules n’en pouvait plus. J’avais de plus en plus de mal à apaiser la situation.
- Allez, dis oui mon amour.
- D’accord. Mais parce que Maman me le demande. Tu t’installes avec nous mais tu nous laisses discuter entre grands. Maman et moi, on doit parler.


- Dablette, Papa.
- Elle veut dire qu’elle va jouer tranquillement sur sa tablette.
- J’ai compris ce qu’elle voulait dire.


- Te rends-tu compte qu’on ne peut même pas avoir de conversation d’adultes sans qu’elle ne soit là ? râla Jules.
- Je le sais bien, mon chéri...
- Quant à notre intimité, je n’en parle même pas !
- Ça ne va pas durer, mon amour.


- Tant qu’elle n’aura pas un endroit bien à elle, ça durera. Je le sais. Je te rappelle que c’est toi qui as voulu installer son lit dans l’ancienne chambre de tes parents. Ce n’est pas un endroit pour une bambinette, ça ! Et nous trimballons ses jeux d’une pièce à l’autre...
- Tu n’as pas tort, je le sais. Je ne voulais pas toucher à la chambre de mes parents parce que je pensais que nous aurions la maison plus tôt. Et ça ne va pas tarder. L’agent immobilier m’a appelée.
- Et que t’a-t-il dit ?


J’entendis frapper à la porte.
- Les travaux sont presque finis. Il veut savoir si nous souhaitons visiter la maison avant de l’acheter. Je lui ai dit que je devais d’abord t’en parler.
- Mais bien sûr que nous voulons visiter ! Nous voulons voir ce que nous achetons ! En plus ils ont un mois de * !


J’entendis de nouveau frapper. Jules ne semblait pas y faire attention.
- Bien. Je le rappelle demain pour fixer une date de visite.
- Sais-tu s’il y a d’autres personnes sur le coup ?


Les coups devenaient de plus en plus insistants, et je n’osais pas tourner la tête pour voir qui c’était.
- Absolument pas. Il ne m’a rien dit à ce sujet.
- Ça veut dire qu’il n’y a personne.
- Papa ? On frappe porte ! babilla Cassandre.


- On va visiter dès que possible, me dit Jules.
Puis il se mit à hurler : « ENTREZ !!!! »


Pendant que Jules saluait Clément, Cassandre me racontait ses petites histoires... 
 
Je me retrouvai assise entre les deux hommes, essayant de rester stoïque. 


Le lendemain, nous nous retrouvâmes donc chez Samuel. Il resta cinq minutes avec nous puis partit travailler. Je pense qu’il avait « prémédité » son coup. Heureusement, Lilas était une fille charmante, et elle nous accueillit chaleureusement.
Nous lui expliquâmes le fonctionnement de notre groupe, à tour de rôle...


C’est à ce moment-là que Clément nous quitta. Il était chaque fois plus pressé de retrouver Céline. Jules avait bien raison sur ce sujet. Il était grand temps que les épouses rejoignent le groupes, ou nous perdrions tous ses membres.


Nous continuâmes à discuter avec Lilas. J’appris alors qu’elle s’appelait Lilas Chinon. C’était la fille du premier mari de Maman. Nous aurions presque pu être sœurs... Je gardai cela pour moi... Lilas était ravie de rejoindre notre groupe.


Nous avions admis Céline, puis Lilas. Ne restait plus qu’Hortense.
Je me rendis chez elle, à peine sortie de chez Samuel. J’y allais seule, comme convenu, et sortit le grand jeu. Je lui rappelai qu’elle avait connu Rangi en discothèque et lui demandai alors si elle aimait toujours danser.
- Bien sûr que j’aime danser ! J’adore ça ! Mais Frédéric est là maintenant... Je ne peux plus me le permettre.
- Et pourquoi ça ? Tu crois que ton fils préfèrerait avoir une maman frustrée, qui ne fait plus ce qu’elle aime dans la vie ? Ou une maman qui sort de temps en temps danser, mais qui, lorsqu’elle s’occupe de lui, est complètement disponible et épanouie ? Tu crois que je fais comment, moi ? Et Rangi, tu y as pensé ? Il t’a connue aimant faire la fête...


- C’est vrai mais je n’ai jamais laissé Frédéric une seconde depuis qu’il est né...
- Justement ! Je crois que ça te ferait le plus grand bien de te détendre. Et à ton fils de voir d’autres personnes, comme une nounou, ou d’autres enfants à la garderie... Crois-moi.


- C’est d’accord, j’ai bien envie de me laisser tenter... J’avoue que j’étouffe un peu dans cette maison !
- Hortense, je suis vraiment ravie de te compter parmi nous !
Mission accomplie !


Quelques jours plus tard, nous dûmes faire face au décès de Mélanie, la Maman de Jules. 

Tous nos amis étaient présents auprès de mon mari et de sa sœur.
J’avais tant espéré que Cassandre connaisse au moins une de ses grands-mères...

A suivre...🙂
 
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G5/ Chapitre 8 - Déménagement (publié le 11 oct. 2022)


 

Deux mois plus tard...
Nous étions sur le départ vers une nouvelle vie à Windenburg. Jules était encore très affecté par le décès de sa mère, mais il allait beaucoup mieux.
- Alors, tu es prête à partir, mon ange ? demandais-je à Cassandre.

Révélation
- Ouiii ! Z’ai pris tous mes doudous ! 

- Et est-ce que tu es contente ?
- Oh oui ! Ze vais avoir ma chambre pour moi toute seule !

Je regardai la maison de Papa et Maman une dernière fois, cette maison que Maman avait complètement refait à son goût, mais dont elle avait gardé le nom initial : « le Chalet de Maxime ».
- On peut y aller. J’ai fait le tour, tout à l’heure. Nous n’avons rien oublié.


Nous arrivâmes à Windenburg peu de temps après.
Il était encore très tôt mais le jour n’allait pas tarder à se lever. Toutes les maisons avaient déjà revêtu leurs habits de lumière, leurs occupants étant sûrement en train de se préparer pour aller travailler.
Nous avions hâte tous les trois de pénétrer dans notre nouveau « chez nous ».
Il était encore très tôt mais le jour n’allait pas tarder à se lever. Toutes les maisons avaient déjà revêtu leurs habits de lumière, leurs occupants étant sûrement en train de se préparer pour aller travailler.


Il était encore très tôt mais le jour n’allait pas tarder à se lever. Toutes les maisons avaient déjà revêtu leurs habits de lumière, leurs occupants étant sûrement en train de se préparer pour aller travailler.
Nous avions hâte tous les trois de pénétrer dans notre nouveau « chez nous ».
Il était encore très tôt mais le jour n’allait pas tarder à se lever. Toutes les maisons avaient déjà revêtu leurs habits de lumière, leurs occupants étant sûrement en train de se préparer pour aller travailler.


A peine avais-je franchi le seuil, que je ressentis l’ambiance chaleureuse de l’endroit. Il était exactement ainsi que je l’avais espéré, en donnant mes consignes au décorateur d’intérieur. 

Derrière moi, je n’entendis plus un son. Cassandre aussi restait muette, ce qui n’était pas dans ses habitudes.
Jules m’avait laissé carte blanche pour la décoration, et n’était pas revenu sur les lieux depuis notre dernière visite avec l’agent immobilier, cette visite qui avait fait suite à notre acte d’achat. Je n’eus pas besoin de me retourner pour savoir qu’il restait bouche bée devant ce que j’avais fait de l’endroit.
Nous avions dépensé une grande partie de la fortune de ma famille pour acquérir ce bien mais, avec la vente du « Chalet de Maxime », nous accusions une perte de cent mille simflouz seulement, la décoration et le mobilier, y compris. Je m’en étais bien tirée.


Alors j’étais heureuse. J’étais heureuse car le silence de mon mari marquait aussi son approbation.
- C’est magnifique ! Et si nous visitions le reste ?

Je les emmenai à l’étage. J’y avais fait installer deux bureaux, un jeu d’arcade, un baby-foot, un jeu du lama et un jeu de fléchettes. Je désirais avoir chez moi tout ce que le Créateur avait apporté avec ce nouveau monde si captivant. 

Cassandre en avait plein les yeux, et ils pétillèrent encore davantage, lorsqu’elle découvrit sa chambre :
- Y’a une maison de poupées ! Et une poussette ! Et un gros nounours ! Je pourrai y jouer ?


- Toutes les fois que tu voudras ! Tout ce qu’il y a là, c’est à toi !
- Oh ! C’est cro super !


Je laissai Cassandre avec son père pour aller m’asseoir dans ce que j’appelais l’espace « fête », ou le coin « soirées ».
Je mesurai alors l’ampleur de ma chance... Et j’avais besoin d’être seule pour cela. J’avais une table de mixage, à moi toute seule, et j’allais pouvoir m’entraîner. Un jour peut-être serai-je sollicitée pour mixer au Pan Europa. J’en rêvais tellement.


Pendant que je savourais mon bonheur, Jules avait attrapé le premier tome de « La mission Chevalier expliquée aux enfants » dans la bibliothèque de notre fille, et il avait entrepris de le lui lire.
Mon oncle Olivier avait écrit cette série. Le premier tome racontait l’histoire de la brume, une histoire dramatique, certes, mais si bien narrée que Cassandre a tout de suite adhéré.


Nous étions bien dans notre nouvelle maison... Un vrai cocon, notre coquille de chaleur et de bien être... Notre petite Cassandre s’asseyait souvent devant la cheminée pour jouer sur sa tablette ou visionner des vidéos pour bambins. 

Jules ne cessait de se perfectionner aux techniques de mixologie et il se remettait doucement du décès de sa mère. 

Quant à moi, je me familiarisais de plus en plus avec ma table de mixage et j’arrivais à synthétiser de très bons morceaux. 

Nous étions tellement bien que nous décidâmes d’organiser une pendaison de crémaillère avec la famille. 

Notre petite Cassie était la grande star auprès de ses grandes cousines et monopolisait toute leur attention tandis que mon tendre époux préparait les boissons et que je discutais avec Clément et Estelle, la petite amie de Lucie. 

Mais Cassie aimait aussi beaucoup babiller avec le cousin Corentin... 

... et lui faire plein de câlins
La soirée se déroulait merveilleusement bien, et notre maison avait reçu l’approbation de toute la famille.


J’adorais par-dessus tout cette ambiance familiale... 

Après le départ de nos invités, nous nous mîmes à l’aise et nous installâmes tous les trois tranquillement dans le « coin soirées », afin de profiter d’une fin de soirée ensemble.
J’avais retrouvé ma table de mixage, et Jules son livre de recettes de gâteaux. Cassandre se posa près de son père, avec sa tablette.


Le lendemain matin, nous étions tous les trois parés pour une petite sortie familiale dans le quartier.
- C’est trop froid la neige, Maman !
- Oui mais c’est agréable, tu ne trouves pas ?


Nous voulions découvrir la bibliothèque de la ville, et nous marchâmes jusque-là, au rythme des petits pas de Cassandre.
Arrivée à destination, notre fille n’en pouvait plus, et me tendit les bras...
- Maman ! Zé crô mal aux zambes !


Jules se chargea de notre fille et nous nous dirigeâmes vers la bibliothèque. 

- Cette bibliothèque est immense ! 

Nous montâmes à l’étage pour découvrir que, vu d’en haut, c’était encore plus impressionnant.
- Il y a même une petite alcôve là-bas !
- Je me vois très bien venir ici pour lire... C’est tellement reposant...


- Tout Windenburg est reposante. J’adore vivre ici.
- Et pourtant, nous sommes des oiseaux de nuit !


Nous continuâmes donc notre promenade jusqu’à cet échiquier à taille humaine que nous avions déjà repéré.
- Bon, je te pose maintenant ! dis Jules à notre fille. Tu commences à devenir lourde et je pense que tes jambes se sont reposées.

Cassandre se mit à déambuler autour de chaque pion...
- Tu as vraiment choisi le meilleur quartier de Windenburg ma chérie !


- Je te l’avais dit ! Cette ville est sensationnelle. Nous pouvons y vivre la nuit et nous y promener la journée. C’est un vrai petit paradis.
- Tout comme notre maison. Tu as su la choisir. Elle est si chaleureuse mais, en même temps, nous pouvons y festoyer en nombre.


- C’est ce à quoi j’aspirais, pour tout te dire. Nous aimons toi et moi faire la fête mais il faut aussi que nous puissions nous ressourcer au calme.
- Et j’y arrive fort bien. Je n’ai jamais aussi bien dormi que depuis que je vis ici.


Nous franchîmes à peine le seuil de la maison que le téléphone se mit à sonner.
- Quoi ? Oh... Je suis tellement désolée... Embrasse-le pour nous. Je vais prévenir Jules.


- Qu’est-ce qu’il se passe ma chérie ? 

- La maman de Clément vient de décéder.
- Oh mon Dieu ! le pauvre doit être sens dessus dessous.
- Charlotte était une femme adorable.
- J’ai tellement de peine pour Clément. Il était très proche de sa mère


- Et si nous allions le voir ?
- Tu crois ? On ne peut quand même pas emmener Cassandre là-bas. Et ma sœur travaille aujourd’hui.


- Je vais faire appel au service de nounous d’urgence de Windenburg.
- Je ne savais même pas qu’un tel service existait !


Je me chargeai donc d’appeler le service de nounous pendant que Jules expliquait à Cassandre que nous devions partir sans elle et qu’une dame allait la garder...
La nounou arriva peu de temps après. C’était une dame âgée qui avait l’air très gentille. Elle se présenta comme Nanny Rosa.


Nous nous rendîmes donc chez Clément et Céline. Tous les deux étaient très tristes.
Jules essayait de réconforter son meilleur ami, tandis je parlais avec Céline qui était très inquiète pour Corentin car il ne voulait plus manger depuis que sa mamie était morte.
- Tu te rends compte ! Il était là quand ça s’est passé ! me dit-elle.


- Il ne s’en remettra jamais !
- Tu sous-estimes les bambins je crois... essayai-je de la rassurer.


J’allai voir Corentin... Il gémissait devant l’urne de sa grand-mère...
- Alors mon grand... Il paraît que tu es très triste.
- Mamie est pu là. Elle est partie avec Créateur.


- Toutes les mamies vont là-bas quand elles ont fini leur vie ici. Comme ça, elles peuvent continuer à être heureuses. C’est très dur parce que tu ne la vois plus mais elle, elle te voit.
- Elle me voit vraiment ?


- Oui. Et elle doit être inquiète car elle voit que tu ne veux plus manger.
- Et ça lui ferait plaisir si je mange ?
- Evidemment que oui mon cœur ! Très plaisir même.
- Alors, je vais manger tout mon repas, ce soir !


- C’est formidable !
- Et quand je serai tout seul dans ma chambre, je lui parlerai tout fort, comme ça elle m’entendra que je lui parle !
- C’est merveilleux. Ainsi, elle verra que tu ne l’oublies pas.
 
Lorsque nous rentrâmes, Nanny Rosa était en train de conter une histoire à Cassandre.
- Bonsoir ! Tout s’est bien passé ?
- Très bien. Votre fille est adorable.


- Au revoir ma petite Cassandra. A la prochaine, dit Nanny Rosa à notre fille, avant de partir.


J’allai ensuite prendre son bain à Cassandre.
- Alors, tu l’as trouvée comment Nanny Rosa ?
- Ze l’aime pas. Elle m’a pas laissé jouer à la dablette, ni regarder la télé. J’ai été obligée d’écouter ses histoires et en plus, elle m’a tout le temps appelée Cassandra.


- Oui, c’est ce que j’ai cru entendre. Mais tu t’es bien amusée quand même ?
- Non. Elle voulait que je reste dans le canapé avec elle pour me surveiller.
- Si j’ai bien compris, tu n’aimerais pas qu’elle soit ta nounou.
- Non, elle est trop vieille. Elle sait que raconter des histoires... Je préfère Tatie Lexa !


Tatie Lexa était Alexandra, ma belle-sœur. Cassandre la prénommait ainsi.
- Ce serait l’idéal mais Tatie Lexa travaille et elle n’est pas toujours disponible.


- Bonne nuit, mon ange. Fais plein de beaux rêves, surtout.
- Ze t’aime Maman.


Ce jour-là, nous organisâmes notre première réunion de groupe avec les conjoints, alors que Clément allait mieux. A cette occasion, nous nous réunîmes au Café de la place du Sud.
Samuel nous avait dit que sa femme était enceinte mais lorsque nous la vîmes, nous pûmes constater que Lilas était très proche du terme de sa grossesse.


Samuel nous apprit qu’elle devait accoucher, approximativement, dans une semaine. Nous espérions tous qu’elle pourrait tenir le coup jusqu’à l’anniversaire de Jules qui aurait lieu dans cinq jours, à l’Usine, mais rien n’était moins sûr.
- C’est une fille ou un garçon ? leur demandai-je.



Le soir où Jules fêta son anniversaire, Lilas était encore parmi nous, toujours enceinte jusqu’aux yeux.
Nous, les filles, nous mîmes directement à danser, tandis que les hommes avaient investi le bar.

Puis, vint l’heure pour Jules de changer d’âge. 


Le DJ mixa un « happy anniversaire » du tonnerre et nous envoyâmes tous les confettis !


Mon mari souffla ses bougies dans une ambiance joviale et euphorique. 


Heureusement pour lui, notre DJ nous rappela tous à danser !
- Allez, tout le monde en piste pour Jules !


Nous rejoignîmes donc la piste, excepté Alexandra qui n’aimait pas trop danser.

Tout en dansant, j’observai Hortense qui avait récupéré une taille de guêpe malgré son accouchement. Lorsqu’on la voyait dans sa grande robe d’hiver, on ne l’eût jamais cru. 

Lilas, qui avait intercepté mon regard, avait dû se faire la même réflexion :
- Tu crois que je redeviendrai fine comme avant ?
- Je te le souhaite. Moi, je n’y suis toujours pas arrivée. Mais Céline et Hortense, oui. Tu verras bien...


Et mon Jules vint m’embrasser !
- Oh ! Tu sais que j’t’aime, toi !


En arrivant à la maison...
- La soirée t’a plu mon chéri ?
- Elle était géniale ! Mais je dois partir travailler dans quinze minutes !


- Et je t’avoue que j’ai de plus en plus de mal avec ça ! Je suis crevé et j’irais bien dormir...
- Je suis désolée. Mais je ne pouvais pas faire un truc trop simple pour ton anniversaire.


- Ne t’excuse pas mon amour. La soirée était parfaite et j’en voudrais tellement d’autres comme celle-ci.
- Il y en aura. On fera nos soirées les veilles où tu ne travailles pas, c’est tout.


Jules se doucha et partit au travail. J’allai alors border et embrasser Cassandre. C’était une amie d’Alexandra qui s’était occupé d’elle toute la soirée. 

Ce matin-là, je réalisai, après ma conversation avec Jules, que mon mari avait du mal à conjuguer son travail avec nos sorties agitées. Cela nous convenait bien lorsque nous étions plus jeunes, mais il fallait maintenant trouver une autre solution. Je le sentais fatigué, et plus désorientant encore, lassé. 

Le Créateur allait être mon sauveur. Il m’avait confié LA mission. Et l’un de ses objectifs était que j’ouvre une boulangerie ou un café. Je devais en discuter avec Jules. Il adorait la pâtisserie. Cette idée devrait forcément lui plaire. 

Deux heures plus tard, à sept heures dix du matin, Jules rentra à la maison. Je m’étais assoupie sur le canapé dans l’idée secrète qu’il me réveillât.
- Linette ? Tu dors ?


Je me redressai vivement :
- Non, je ne dors pas...
- On ne dirait pas.


- Ça n’a pas été trop dur au travail ?
- Et bien non ! J’ai dû boire une dizaine de cafés alors tout va bien !


- Tu n’as pas envie de faire un petit somme ?
- Pas du tout ! Je suis complètement énergisé !
- Energisé à quel point ?
- Pour tout te dire, je crois que je pourrais encore danser toute la journée et toute la nuit !


- Et une bonne douche, ça ne te dit pas ? ça te ferait du bien, non ?
- Tu insinues que je sens mauvais ?


- Je n’insinue rien du tout !
- Je vais tout de même y aller.
- Bonjour Papa et Maman !


Cassandre venait d’apparaître au bas de l’escalier.
- Tu as bien dormi, ma chérie ?
- Oh oui !


- Tu sais quoi ? On va attendre que Papa sorte de la douche et on prendra le petit déjeuner au « coin soirées ».
- C’est une crô bonne idée, ça Maman !


Nous prîmes donc ce jour-là un petit déjeuner décontracté autour de beignets à la framboise et de pain perdu. 

Cassandre trouvait beaucoup plus drôle de manger sur le canapé que d’être coincée sur sa chaise haute, et elle engloutit son assiette en très peu temps. 

Dans l’après-midi, nous descendîmes à l’espace bien-être de la maison afin de jouir de cet endroit où nous n’avions presque pas mis les pieds depuis notre installation.


Nous pensions être un peu tranquilles mais Cassandre, elle, était pleine d’énergie.
- Papa, on joue ?


- Papa est fatigué, ma chérie.
Jules lui tendit les bras, malgré tout.
- On se fait un gros câlin, si tu veux, mais j’ai besoin de m’allonger.


- Ton Papa n’a pas dormi cette nuit. Il est parti travailler tout de suite.
- Bon inversaire, Papa !
- Oh merci, ma puce !


Jules s’allongea et s’endormit presqu’aussitôt. Cassandre s’installa près de lui.


Quant à moi, je décidai d’aller faire quelques longueurs dans la piscine. Cela me ferait du bien.


Je voulais perdre un peu de poids mais je faisais si peu d’exercice, que j’abandonnai très vite.


Je m’y remettrai plus tard. En attendant, j’allai profiter de cette journée à ne rien faire. Cela faisait du bien de temps en temps, surtout lorsqu’on se sentait sans énergie, comme je l’étais.


Et après la soirée de la veille, rien ne valait vingt-quatre heures de bonne détente.


J’en étais là de mes réflexion lorsque j’entendis le téléphone de Jules sonner.
- Salut Clément ! oui ça va. J’ai fait une petite sieste et apparemment, ma femme se prélasse dans le bain à remous.


- Samedi soir ?... Je suis désolé mais ça ne sera pas possible. Linette et moi avons déjà prévu de fêter l’anniversaire d’Alexandra à la maison...


- A moins que... Attends, j’ai une idée ! On pourrait fêter ton anniversaire en même temps que celui de Lexa. Enfin, si Linette est d’accord.
- Je suis d’accord, c’est bon ! lui criai-je.
- Linette est d’accord ! On fera la fête à la maison alors ! A plus mon pote !


Jules raccrocha puis vint me rejoindre dans le bain à remous.
- Il avait l’air très content !


- Par contre tu es conscient que la petite soirée d’anniversaire pépère qu’on avait prévue va se transformer en fiesta avec beaucoup de monde... Et tu travailles le lendemain...
- Je le sais, ma chérie.


- Mais ce matin, tu disais que tu n’en pouvais plus.
- C’est vrai mais l’envie de faire la fête est la plus forte !
- C’est toi qui vois. Tu es grand, après tout.
- Tout à fait ! Et en plus j’aimerais bien que tu te mettes aux platines. Tu ne l’as encore jamais fait pour nos amis.


- Je ne sais pas si je suis au point, Jules, vraiment...
- Fais-le ! C’est une bonne façon de le savoir, non ?


- D’accord.
- Formidable ! Je suis sûre que tu vas tout déchirer !
- Attends de voir avant de dire une telle chose.
- Je sais que j’ai raison ma chérie. C’est une évidence, tu es très douée.


- Allez, viens ! Je vais te faire un petit massage.


Nous finîmes la journée tranquillement. Jules s’était lancé dans la préparation de quelques pâtisseries tandis que je jouais du piano.
A suivre...🙂
 
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Re: Step by step - Les Chevalier au fil du temps

★★ Guide

 

G5/ Chapitre 9 - Fêtes (publié le 17 oct. 2022)


 

Le samedi soir, tout le monde était au rendez-vous pour les anniversaires de Clément et Alexandra.

Révélation
Nous avions engagé, pour l’occasion, une pianiste et un mixologue.

Nous voulions profiter de la fête. 

Alexandra fut la première à souffler ses bougies. 

Et elle y mit tout son cœur.
- Allez, vas-y ! l’encouragea Clément. Après, ce sera mon tour !


La petite sœur de Jules passa donc à l’âge adulte. 

- Allez Clément, c’est à toi, maintenant !
- Tu crois, répondit-il à Lexa.


- Ne te fais pas prier ! Il est temps ! s’amusa mon mari.
- Bon, d’accord, j’y vais.
- Mon chéri, allons ! Tu te fais remarquer, là ! rigola Céline.
Clément souffla donc ses bougies, lui aussi, dans la liesse environnante. 

Cela me faisait penser à toutes ses fêtes d’anniversaire qui auraient bientôt lieu. La prochaine serait celle de Corentin et Cassandre. Que le temps passait vite ! 

Je regardai mon ami Samuel et sa femme. Lilas venait d’accoucher de triplés : deux garçons et une fille. Comme nous avions changé depuis le lycée ! Nous étions à présent tous parents de beaux enfants qui, eux aussi finiraient par grandir et mener leur vie. 

Quelqu’un avait allumé la chaîne hifi, et tous nos amis s’étaient levés et commençaient à danser Je ne devais pas les laisser faire. J’avais promis à Jules de m’installer aux platines ce soir. 

Je les conduisis donc sur MA piste de danse. 

J’essayai de mettre l’ambiance... 

Et ma foi, j’y arrivai plutôt bien ! 

Clément et Jules s’étaient isolés pour parler. 

Et j’embrasai tellement la piste que nos invités ne nous quittèrent que vers deux heures du matin. 

J’étais tellement enthousiaste que le jour suivant, je fis danser Jules et Cassandre jusqu’à ce qu’il fût l’heure pour la petite d’aller au lit.

Jules et moi allâmes alors nous affronter sur le jeu d’arcades. 

Je le battis à plates coutures. 

Mon mari se mit alors à proférer des jurons qui m’étaient totalement inconnus...
- Ça alors. Je ne te savais pas mauvais joueur...


- Je ne suis pas mauvais joueur. Tu n’aurais pas dû gagner, c’est tout !
- Non mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !


Je me décidai, ce soir-là, à parler à Jules de mon idée d’ouvrir une boulangerie.
- Tu es crevé. Même si tu ne fais pas beaucoup d’heures en tant que barista, tu as de plus en plus de mal à faire des nuits blanches et à t’en remettre.


- C’est clair. Mais nous aimons trop faire la fête, que veux-tu !
- Justement, j’ai une petite idée. Que dirais-tu si nous achetions un commerce ? Une boulangerie par exemple ? Tu pourrais préparer ton pain et tes gâteaux aux heures qui te conviennent. Et moi, j’en assurerais la gestion.


- Mais elle est géniale, ta petite idée, ma chérie ! Je pourrais même t’aider à la gestion, et je connais très bien la relation client !
- Alors tu n’es pas contre ?


- Je suis totalement pour. J’en finirai ainsi avec ma carrière de barista.
- Je vais m’occuper de ça, dans ce cas. Dès que nous aurons trouvé, tu pourras démissionner.


- J’adore cette vision de nous deux en train de travailler ensemble.
- Moi aussi, figure-toi.


- Tu as toujours de bonnes idées. Comme cette fois où tu voulais absolument que nous venions vivre ici, à Windenburg. La vie avec toi est pleine de rebondissements et de joies. Je t’aime si fort.
- Moi aussi mon amour.


- Je n’aurais jamais rêvé plus grand bonheur.
- Je savais qu’on serait heureux ensemble, Jules. Depuis le début.


- Et que dirais-tu si je te proposais d’aller nous mettre au chaud sous la couette ?
- Je te suis.


Jules et moi nous dirigeâmes vers la chambre, le regard plongé dans celui de l’autre. 

Nous exprimâmes notre bonheur jusque tard dans la nuit. 

L’édredon en perdit quelques plumes mais nous étions heureux. 

Le lendemain matin, je préparai, comme à mon habitude, le petit déjeuner pour le retour de Jules, mais surtout son café, lorsque Cassandre arriva dans la pièce.
- Maman ! C’est bientôt mon inversaire ?


- Très bientôt, mon ange. C’est dans trois dodos !
- Ça veut dire qu’on va faire une fête et que je vais grandir.


- Oui ça veut dire ça. On va faire une fête, au parc, pour Corentin et toi. Ton cousin va grandir le même jour que toi.
- Et on pourra jouer sur les jeux des grands ? Parce qu’on sera grands ?


J’étais un peu émue. J’aurais tellement aimé prolonger la période bambin de ma fille...
- Oui ma puce. Vous serez grands.
Jules rentra du boulot, à ce moment-là :
- Bonjour, mes petites femmes !


- Il me semble avoir entendu parler d’anniversaire. Mais c’est l’anniversaire de qui ?
- Mon mien ! Dans trois dodos ! C’est Maman qui l’a dit !


- Ah bon ? Maman a dit ça ?
- Oui ! Et même que ce sera la fête au parc !


- Mais ça a l’air très sympa ! Tu voudras bien m’inviter ?
- Oh oui ! T’es mon Papa, je t’invite !


- Ce sera une belle journée, tu verras. On va faire ça au parc d’Oasis Spring. Ainsi, nous serons sûrs d’avoir du beau temps, dis-je à notre fille.
- Et crois-moi, ça va être une réussite. Question organisation de fêtes, ta maman s’y connait, ajouta mon mari.


- Ça a été ta journée mon amour ? Tu m’as l’air fatigué.
- Je suis crevé, oui... Je manque de sommeil. Pourtant, on a dû s’endormir vers une heure. On fait pire parfois.


- La faute à qui ? Tu tenais la forme, cette nuit !
- Oh oui ! C’était merveilleux.
- Je veux descendre, s’il te plait !


- Tu ne vas pas me le reprocher tout de même ?
- Certainement pas. Au contraire !


- J’adore voir ma femme heureuse !
- J’ai potassé les offres de vente de boulangeries, ce matin.


- Ben dis donc ! Quand tu as une idée en tête ! Tu as trouvé quelque chose ?
- Il n’y en a qu’une à vendre en ce moment.
- Coucou ! Je vais jouer à la dablette !


- Vas-y, ma chérie.
- Elle est loin d’ici ?
- Eh bien non ! Elle est sur la place du Sud ! Face à notre maison si on lève un peu les yeux !


- Je connais très bien cette boulangerie. Lui fait le pain, et elle, est à la gestion. Ils sont très sympas. Sais-tu pourquoi ils vendent ?
- J’ai entendu dire que son mari souffrait d’une sclérose en plaques. Il ne peut plus travailler.


- Oh, le pauvre...
- Tu crois que c’est une bonne affaire ?
- Excellente, même. Il y a déjà la clientèle. Mais il va falloir être à la hauteur pour garder les clients.


- Ça c’est ton domaine, Jules. Et tu y excelles justement. Je vais les appeler. 

Trois dodos plus tard, toute la famille se retrouva au parc d’Oasis Spring pour fêter les anniversaires de Cassandre et Corentin. Le printemps était arrivé sur notre monde, mais à Windenburg, le temps était encore très frais et beaucoup trop changeant pour prévoir une activité d’extérieur. 

Cassandre refusa de souffler ses bougies la première, car elle avait un peu peur. 

Ce n’est que lorsqu’elle vit que tout allait bien pour Corentin, qu’elle se décida. 

Nous avions maintenant devant nous deux magnifiques enfants. 

Jules et moi étions très fiers de notre fille, tout autant que Clément et Céline pouvaient l’être de leur fils. 

Les deux taties (Alexandra, la sœur de Jules et Emma, la sœur de Clément) étaient aux anges. 

Quant à nos cousines, elles ne cessaient de s’extasier. Elles qui n’avaient pas eu la chance d’avoir d’enfants, considéraient un peu nos enfants comme les leurs. 

Les enfants étaient partis jouer sur le vaisseau spatial du parc, nous laissant entre adultes. 


Du coin de l’œil, j’aperçus Cassandre et Corentin en train de sympathiser avec d’autres enfants. 

Je vis Jules et Clément s’enlacer. Les deux hommes se congratulaient mutuellement. 


Le jour commençaient à décliner. Les enfants étaient encore en train de jouer, mais il était temps pour chacun de nous de rentrer dans son foyer.

Arrivés à la maison, nous nous posâmes au salon pour discuter.

Toute à mon enthousiasme, j’en oubliais que Cassandre était avec nous. 




- Tu n’as pas l’impression d’avoir fait une gaffe ? me dit Jules, en me souriant.
- Oui, j’ai compris, merci !

- Alors, raconte-moi ! Il n’y avait réellement pas de restaurants hier ?
- Non, aucun. Le Créateur m’a dit cette nuit qu’il nous les rendait parce qu’ils serviraient plus tard à la mission de Cassandre.


- J’aimerais tellement ressentir les évènements comme tu les ressens. J’ai l’impression que ce restaurant a toujours été là.
- Je n’aurais peut-être pas dû te raconter l’histoire de ma famille. Tu aurais trouvé tout ça normal et tu ne te serais pas posé de question.


- Au contraire ! J’aime savoir ! Et c’est vrai que nous ne sommes jamais allés dans ce restaurant. Si je ne t’avais pas connue, je ne me serais même pas demandé pourquoi nous n’y sommes jamais allés. 

- Mais je te connais et je sais pourquoi. C’est parce que jusqu’à maintenant, il n’existait pas.
- C’est tout à fait ça.

- J’adore cette idée d‘aller dîner ou déjeuner là-bas.
- Justement ! Cela fait partie d’une consigne supplémentaire que j’ai reçue. Et que je dois tenir, pour Cassandre, cette fois.


- Je me ferai un plaisir de t’y inviter pour un petit tête à tête.
- Tu ne pourras pas. Nous devons y aller avec Cassandre ou alors pas du tout. La consigne est très claire.


- Et moi qui avais espéré t’y emmener, pour un dîner romantique.
- Tu le feras lorsque notre fille aura atteint son âge jeune adulte.


- Eh ben ! Ce n’est pas demain la veille !
- Il faut savoir être patient dans la vie mon amour. Tout vient à point à qui sait attendre. Tu le sais, non ?


Un soir de semaine, veille d’un jour chômé pour Jules, nous nous apprêtions à sortir en discothèque. Nous embrassâmes Cassandre, lorsqu’elle nous dit :
- Pourquoi vous devez sortir ?


- Parce que nous aimons, Maman et moi, faire la fête, et que nos amis nous attendent.
- Mais vous partez souvent le soir !


- C’est ainsi ma chérie, lui dis-je doucement. Tu comprendras lorsque tu seras plus grande.
- Et en attendant, tu vas passer une bonne soirée avec Tatie Lexa, ajouta Jules.


- La voilà justement. Je vais la faire entrer.
- Tu as raison Papa, dit Cassandre en embrassant son père. En plus moi je vais aller dormir donc je ne vous verrai pas de toute façon.


Elle se tourna ensuite vers Alexandra :
- Salut Tatie !
- Bonsoir ma puce, ça va ?


- Alors, tu es prête à faire plein de trucs sympas ?
- Oh oui !


Nous rejoignîmes donc la bande à l’Usine, l’esprit serein sachant Cassandre entre de bonnes mains avec sa tante Alexandra. 

Nous dansâmes une grande partie de la soirée, et fîmes les fous sur la piste de danse. 

Puis nous allâmes étancher notre soif et nous reposer un peu. 

J’aperçus du coin de l’œil, Emilie qui dansait sur la piste. 



Lucie se dandinait près de notre table. Elle avait l’air éméchée. Je décidai d’aller saluer mes cousines. 





Au moins, aujourd’hui, je pouvais sortir, et aller où je veux. Tous ces vieux souvenirs, enfouis dans ma mémoire, avaient ressurgi avec cette photo. J’allai la montrer à Lucie. Elle embaumait le nectar à plein nez ! 

Elle continua à danser, seule et enivrée, au milieu de nous tous. 


La soirée touchait à sa fin. Nous étions tous un peu éteints et il était temps de partir. 

Nous arrivâmes à la maison vers trois heures du matin. 


Nous laissâmes Alexandra parler. Nous comprîmes tous les deux qu’elle en avait besoin. 


Alexandra avala une grosse gorgée de son cocktail. Jules et moi nous regardâmes... Nous étions sur la même longueur d’ondes, comme toujours, et nous avions tapé dans le mille. 
 
Dans les jours qui suivirent notre conversation avec Alexandra, j’observai ma petite Cassandre... Ma belle-sœur nous avait dit que notre fille était très douée pour le dessin, et qu’elle avait l’esprit créatif. Je ne m’en étais pas rendu compte jusque-là, mais je m’aperçus qu’elle passait toutes ses soirées, ou presque, sur sa table à dessin, et qu’elle réalisait de belles petites « œuvres » pour son âge. Elle me rendait très fière.

 

A suivre...🙂

 

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