vair

(Mot repris de vairs)

vair

n.m. [ du lat. varius, tacheté, varié ]
Fourrure de l'écureuil de Russie.
Remarque: Ne pas confondre avec ver ou verre.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

VAIR

(vêr) s. m.
Anciennement, fourrure de la peau d'une espèce d'écureuil, du même nom, qui était colombine par-dessus et blanche par-dessous ; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui petit gris.
Le roi, deux fois par an, distribuait des manteaux rouges fourrés d'hermine ou de menu vair aux chevaliers qu'il retenait auprès de sa personne [SAINT-FOIX, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 111, dans POUGENS]
Terme de blason. Un des métaux composé ordinairement d'argent et d'azur en petites pièces égales disposées de telle sorte que la pointe des pièces d'azur est opposée à la pointe des pièces d'argent, et la base à la base. Porter de vair. Vair contre vair, se dit quand le métal est opposé au métal et la couleur à la couleur, ce qui est contraire à la disposition ordinaire.

REMARQUE

  • C'est parce qu'on n'a pas compris ce mot maintenant peu usité qu'on a imprimé dans plusieurs éditions du conte de Cendrillon souliers de verre (ce qui est absurde), au lieu de souliers de vair, c'est-à-dire souliers fourrés de vair.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Vairs [il] out les iex et mult fier le visage [, Ch. de Rol. X]
  • XIIe s.
    Le front poli et clair, les oilz vers et rians [, Sax. v]
    Il fu bien afublez d'une pelice vaire [, ib. XXX]
  • XIIIe s.
    Le commun des conreeurs de robe vere de Paris [, Liv. des mét. 415]
    Nous le trouvames gisant sus couvertouers de menu ver, et nous traïmes tout souef [doucement] vers li et le trouvames mort [JOINV., 218]
  • XVe s.
    Et [Philippe d'Artevelle] se fourroit de menus vairs [FROISS., II, II, 160]
    Ils [les seigneurs] sont fourrés de vairs et de gris, et nous [les paysans] sommes vestus de povres draps [ID., II, II, 160]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç vair, var, vaire ; du lat. varius. varié (voy. VARIER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • VAIR. Ajoutez : - REM. Dans le blason le vair n'est pas un métal ; il constitue, avec l'hermine, les deux fourrures du blason.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

vair

VAIR. n. m. Il se disait autrefois d'une Fourrure blanche et grise. Un manteau, des pantoufles de vair.

Il ne s'emploie aujourd'hui qu'en termes de Blason, pour désigner Une des fourrures de l'écu, figurée par de petites cloches alternées d'azur et d'argent, disposées de telle sorte que la pointe des pièces d'azur est opposée à la pointe des pièces d'argent. Tel porte de vair.

Contre-vair, Fourrure analogue où les cloches sont aboutées par la base.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

vair

Vair, m. monosyll. Est une espece de pane riche chargée de poil blanc et bleu, dont nos Roys ont usé anciennement en fourrure. Gaguin au traicté des Herauts parlant des paremens de Montjoye premier Roy d'armes des François: Et là seront les varlets de chambre, qui le vesti ront de tous les habits royaux comme la propre personne du Roy, qui seront d'escarlate, et tous fourrez de menu vair que le Roy luy donne ra. Cette pane et l'ermine sont les seules qui ont esté receuës és armoiries des seigneurs et gentils-hommes.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606