renégat, ate

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RENÉGAT, ATE

(re-né-ga, ga-t') s. m. et f.
Celui, celle qui a renié la religion chrétienne pour embrasser une autre religion.
Amet, laissant tomber son cimeterre, se joignit à la renégate, et tous deux ensemble firent ce qu'ils purent pour me lier les mains [SCARR., Rom. com. II, 14]
Quoique renégat, il ne laisse pas d'être honnête homme [LESAGE, Diable boit. X]
Ce qui est singulier, c'est le nombre de renégats espagnols, français, anglais qu'on a trouvés dans les États du Maroc [VOLT., Mœurs, 162]
Familièrement et par forme d'injure.
Ah ! maudit renégat, le plus méchant du monde, Que le ciel te punisse et l'enfer te confonde ! [REGNARD, Ménechm. II, 6]
Fig. Celui qui, par des motifs intéressés, abjure ses opinions politiques et trahit son parti.
Ce grand renégat de l'indépendance [Cromwell] soupçonnait jusqu'à ses gardes [CHATEAUBR., Stuarts, le Protectorat.]

HISTORIQUE

  • XVe s.
    Quatre à cinq cens Anglois et Normans surnommés François renegats [J. CHARTIER, Hist. de Charles VIII, p. 194, dans LACURNE]
  • XVIe s.
    Un gentilhomme valaque, nommé Ynovie ou Jean, renegat à la cour du grand seigneur [D'AUB., Hist. II, 196]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. renegat, de renegar (voy. RENIER) ; espagn. renegado, ital. rinnegado. Le français renégat vient du provençal ; l'ancien français disait renié ou renoié. Pour l'explication comment renié ou son équivalent renégat a pu signifier qui a renié (voy. RENIÉ).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877