railleur, euse
RAILLEUR, EUSE
(râ-lleur, lleû-z', ll mouillées, et non râ-yeur) adj.Porté à la raillerie.
Vous m'accusez à tort, je ne suis point railleuse [HAUTEROCHE, les Appar. tromp. I, 12]
Philippe était naturellement railleur, et ne pouvait se contenir, même en traitant les affaires les plus sérieuses [ROLLIN, Hist. anc. Œuvr. t. VIII, p. 259]
Qui a le caractère de la raillerie. [L'oiseau] ....qui pour chant n'eut en partage Que le talent railleur d'imiter d'autres voix [LAMOTTE, Fabl. I, 6]
Il faudrait, avant que de prendre le ton railleur, être bien sûr qu'on a raison [VOLT., Phil. Newt. II, 3]
Il est vrai qu'à travers la railleuse gaieté du baron, l'on voyait briller dans ses yeux une maligne joie [J. J. ROUSS., Confess. IX]
À considérer ces propos [des salons] selon nos idées, on aurait tort de les appeler satiriques ; car ils sont bien plus railleurs que mordants et tombent moins sur le vice que sur le ridicule [ID., Hél. II, 17]
Substantivement. Celui, celle qui aime à railler. Une fine railleuse. Sais-tu que les railleurs et les mauvais plaisants D'ordinaire avec moi passent fort mal leur temps ? [REGNARD, les Ménechm. I, 2]
Jamais railleur n'a moins souffert la raillerie ; un trait plaisant qui l'aurait effleuré légèrement l'aurait blessé [MARMONTEL, Mém. v.]
Vous êtes grand railleur, milord ; mais je parie Que vous ne rirez pas de ma plaisanterie [C. DELAV., Enfants d'Édouard, II, 1]
Familièrement. Vous êtes un railleur, se dit à un homme qu'on suppose ne pas parler sérieusement. PROVERBE
- Souvent les railleurs sont raillés, on se moque souvent de ceux qui voulaient se moquer des autres.
Le railleur sera raillé, il aura sur les doigts [MOL., Impromptu, 3]
HISTORIQUE
- XVIe s. Railleur, irrisor [SYLVIUS, Gramm. p. 104]
ÉTYMOLOGIE
- Railler. L'ancienne langue disait raillart : Grandgousier estoit bon raillard en son temps [RAB., I, 2]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877