quoique

(Mot repris de quoiqu')

quoique

[ kwak(ə)] conj. sub.
1. (Suivi du subj. ou du p. présent) Marque l'opposition, la concession : Quoiqu'il fasse beaucoup de sport, il n'est pas en pleine forme bien que
2. (Suivi de l'ind. ou du cond.) Marque ou introduit une restriction : C'est une innovation, quoique, si je me souviens bien, ce procédé a déjà été employé cependant, mais
Remarque: Ne pas confondre avec quoi que.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

QUOIQUE

(koi-k') conj.
Il exprime une opposition et gouverne toujours le subjonctif.
Notre père Lamy prouve fort bien cette doctrine, quoique, par un trait d'humilité, il la soumette aux lecteurs prudents [PASC., Prov. VII]
Quoique Dieu et la nature aient fait tous les hommes égaux, en les formant d'une même boue, la vanité humaine ne peut souffrir cette égalité [BOSSUET, Gornay.]
Quoique M. de Montausier aimât la gloire, il la cherchait dans ses actions, non pas dans le témoignage des hommes [FLÉCH., Duc de Mont.]
On peut dire quoique en faisant ellipse du verbe être.
Et, quoique amis enfin, je suis tout des premiers... [MOL., Mis. I, 1]
Le bon père dont je souffre toujours les discours, quoique avec bien de la peine [PASC., Prov. VIII]
Quoique invisibles, il est toujours deux témoins qui nous regardent : Dieu et la conscience [FÉN., Dial. Dion et Gélon.]
Quoique, au lieu de se répéter, peut être remplacé par que.
J'y reçus une de vos lettres ; et, quoiqu'il ne soit que lundi et que celle-ci ne parte que mercredi, je commence à causer avec vous [SÉV., 19 juillet 1677]
Populairement. Quoique ça, néanmoins. Il me trompe ; quoique ça, je l'aime. Peut-être la locution doit-elle s'interpréter autrement : quoi que ça, quoi que ça soit !

REMARQUE

  • 1. L'e de quoique ne s'élide que lorsqu'il est suivi de il, ils, elle, elles, on, un, une. Mais on écrit sans apostrophe : Quoique amis, ils ne se voient pas souvent.
  • 2. Quoique s'unit avec un participe présent : Quoique souffrant, je suis sorti ; mais l'usage n'admet pas qu'il s'unisse à un participe passé. On ne dit pas : Quoique n'ayant pu le voir, je... mais : Quoique je n'aie pu le voir, je....
  • 3. On a dit qu'il ne doit pas non plus se construire avec le participe passé, et qu'il ne faut pas dire : quoique aimé de tous, mais : quoiqu'il soit aimé. Cette remarque n'est pas fondée ; car ce qui empêche la construction avec le participe présent, c'est qu'on ne peut sous-entendre le verbe être ; cette raison n'existe pas pour le participe passé.
    Seigneur, ainsi qu'à vous la liberté m'est chère : Quoique né sous un roi, j'en goûte les appas [VOLT., Brut. II, 2]
  • 4. Vaugelas a employé quoique avec le conditionnel : Quoique quelques-uns seraient d'avis, etc. On le trouve aussi avec le futur : En attendant, on laissera tout faire au cardinal, quoique l'on parera plusieurs de ses coups les plus impertinents et les plus nuisibles, Mém. d'Argenson, t. III, p. 357 (in-8°, 1860).
  • 5. Dans le XVIIe siècle, on le trouve quelquefois avec l'indicatif ; ce qui n'est plus usité.
    Il [Ménage] apporte un endroit de M. d'Ablancourt où quoique est mis avec l'indicatif d'une manière agréable, mais c'est qu'il y a deux ou trois mots entre quoique et le verbe : Quoiqu'à dire vrai je ne suis guère en état de le faire [VAUGEL., Rem. not. Th. Corn. t. I, p. 144, dans POUGENS]
    Quoiqu'il est superflu de dire [BUSSY, Hist. amour. des Gaules, t. I, p. 50 (éd. in-12).]
    La mienne, quoique aux yeux elle n'est pas si forte [MOL., Éc. des f. IV, 9]
    (dans les éditions du vivant de Molière ; les éditions posthumes de 1682 ont corrigé elle semble moins forte).
    Jamais les Pères ne l'ont reprochée [une certaine loi], ni pendant la vie ni après la mort, ni à Valentinien, ni à Justine, cette prétendue seconde femme, quoique, devenue arienne et persécutrice des catholiques, elle n'avait pas mérité d'être flatée [BOSSUET, Déf. Var. 1er disc. 63]

HISTORIQUE

  • XIVe s.
    Hé, m'amie, dist-il, hé car ne m'oubliez, Quoique je soie pauvre et mal enlinagiez [, Baud. de Seb. III, 89]
  • XVe s.
    Quoi qu'il fust là armé et en grand arroy, si ne veoit-il goute et estoit aveugle [FROISS., I, I, 288]
    Il s'est jà bouté au chastel, et montre qu'il le voudra tenir, quoique nous devenons Anglais [ID., I, 1]
  • XVIe s.
    Quoyqu'elles en prennent divers moyens [MONT., I, 69]

ÉTYMOLOGIE

  • Quoi et que ; bourguig. queique. C'est la locution quoi que (quoi qu'il fasse) qui est devenue une conjonction adversative.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

quoique

QUOIQUE. Conjonction qui régit toujours le subjonctif. Encore que, bien que. L'e ne s'élide que devant il, ils, elle, elles, on, un, une. Quoiqu'il soit jeune, il est très réfléchi. Il revint, quoiqu'on l'eût maltraité. Quoiqu'il relève de maladie et qu'il soit encore très faible, il a voulu se mettre en route. On sous-entend quelquefois le verbe Être. Quoique peu riche, il est généreux. Quoique intelligent, il réussit assez mal dans ses études.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

quoique


QUOIQUE, conjonction. [Koa-ke: 2e e muet.] Encore que. Il régit le subjonctif: quoique je veuille; quoique je fasse: "Quoique Dieu soit infiniment bon, il ne peut laisser le crime impuni. = Ménage remarque que nos anciens lui ont fait régir l'indicatif; mais depuis long-tems l'usage a changé. Ne dites donc pas: quoiqu' il y allait de mon honeur de retourner au plutôt à la Ville, je me suis pourtant reproché la faûte que j'ai faite de vous quitter. Dites: quoiqu'il y allât. = 2°. Quoique exprime une oposition aparente entre les deux membres de la phrâse. Ainsi, quand il n'y a pas d'oposition, on ne doit pas l'employer. "Ce modèle fut suivi avec succès par Le Tasse... quoiqu'un certain Oliviero l'eût tenté devant lui, mais avec moins de bonheur. P. Rapin. Le mauvais succês de celui-ci n'était pas un obstacle à l'heureux succês de celui-là: il aurait pu seulement le décourager et l'empêcher de le tenter après lui. La phrâse eût été plus raisonable, si l'Auteur avait dit que Le Tasse suivit avec succês ce modèle, qu'il ne craignit point de chercher à imiter, quoiqu'Oliviero l'eût tenté avant lui avec peu de bonheur. = 3°. Quoique ne doit point s'unir à des participes actifs. "Quoique n'ayant pu recueillir les particularités de la vie de, etc. il mérite d'être préservé de l'oubli. Formey. La construction de cette phrâse est d'autant plus bisarre, qu'ayant ne se raporte pas même au sujet du verbe mérite; ou que, pour mieux dire, il ne se raporte à rien. Il falait: quoique je n'aie pu recueillir, etc. = Il ne doit pas non plus régir des participes passifs, privés du verbe auxiliaire. "Quoiqu' acoutumés aux scènes d'ambition, la tempête qui vient de s'élever est d'un caractère à mériter la plus sérieuse atention. Mallet du Pan. Il falait: quoique nous soyions acoutumés, etc. = 4°. Quand il y a plusieurs membres dans une phrâse, qui ont la même marche, il ne faut pas répéter, au second, quoique, mais seulement que: "Quoique Dieu soit bon, et qu'il soit toujours prêt à recevoir les pécheurs, cependant, etc.
   Rem. Jusqu'à présent, l'usage n' avait permis d'élider l'e muet de quoique, et de le remplacer par une apostrophe que devant le pronom personel, il, elle, etc. Depuis peu des Auteurs ou des Imprimeurs l'élident devant tous les mots començans par une voyèle: quoiqu' acoutumés, quoiqu'enfin, quoiqu'assez considérable, quoiqu'une secte, quoiqu'arrêté pour cette entreprise, quoiqu'à la fin, quoiqu'uniquement. Ce nouvel usage n'est pas encore assez autorisé, et il n'est d' aucune utilité. = Suivant l'Auteur des Réflexions, il y a des gens qui préfèrent pour avec l'infinitif, à quoique avec le subjonctif: Au lieu de dire: "quoiqu' on soit riche, on n'en est pas plus heureux, ils disent: Pour être riche, on n'en est pas plus heureux. — L'un et l'autre sont bons; mais il est une foule d'occasions où le 2d ne pourrait pas remplacer le premier; et quoique est d'un emploi beaucoup plus étendu. Il ne faut pas confondre quoique, conjonction, avec quoi que, c. à. d. quelque chôse que: le premier n'est qu'un seul mot: l'autre en forme deux, et il est composé des deux pronoms quoi et que. "Quoi que je fasse (c'est-à-dire, quelque chôse que je fasse) il y troûve à redire.
   Souvenez-vous quoi que le coeur vous dise,
   de ne jamais former nulle hantise
   Qu'avec des gens, dans le monde aprouvés.
       Rousseau.
C'est à dire, quelque chôse que le coeur vous dise.
   N'importe! En ce moment, quoi que le Ciel ordonne,
   À~ ses ordres sacrés mon ame s'abandonne.
       Camp.
Voy. QUOI, n°. 4°.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

quoique

conjonction quoique
Indique la concession.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

quoique

obschon, obwohl, obgleich, wenn auch, zwar, wenngleichalthough, though, albeital, alhoewel, hoewel, ofschoon, welאם כי, הגם (מ חיבור), על אףačkolivαν καιaunqueemboraхотяsebbeneSelvom (kwakə)
conjonction
bien que Il n'ose pas quoiqu'il en ait envie.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

quoique

[kwak] conjeven though, although
Il va l'acheter quoique ce soit cher → He's going to buy it even though it's expensive.
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005