envier
envier
v.t.envier
Participe passé: envié
Gérondif: enviant
Indicatif présent |
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j'envie |
tu envies |
il/elle envie |
nous envions |
vous enviez |
ils/elles envient |
ENVIER1
(an-vi-é) , j'enviais, nous enviions, vous enviiez ; que j'envie, que nous enviions, que vous enviiez v. a.REMARQUE
- Des grammairiens ont prétendu qu'on ne disait pas correctement envier quelqu'un, mais envier quelque chose, et qu'au lieu d'envier quelqu'un, il fallait dire porter envie à quelqu'un. Cette décision est contredite par la Bruyère, Fontenelle, Voltaire, et avant eux par Montaigne, qui, avec envier, ont mis les personnes au régime direct. On ne voit d'ailleurs aucune raison pour laquelle ce régime ne devrait pas être employé.
HISTORIQUE
- XVIe s. J'envie ceulx qui sçavent s'apprivoiser au moindre de leurs serviteurs [MONT., III, 278]Il avoit escript beaucoup d'autres vies, que l'injure du temps nous a enviées [AMYOT, Préf. XXV, 53]Je porte envie à ta mort, Caton, puisque tu m'as envié la gloire de t'avoir sauvé la vie [ID., Cat. d'Ut. 89]C'est grand mal d'estre miserable, Mais c'est grand bien d'estre envié [RONS., 371]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. enveiar ; catal. envejar ; espagn. envidiar ; portug. invejar ; ital. invidiare ; d'un bas-latin invidiare, formé de invidia, envie, de invidere, de in, en, et videre, voir : fixer les yeux sur, comme fait l'envieux.
ENVIER2
(an-vi-é) v. n.HISTORIQUE
- XIIIe s. La teste Godefroy [ils] metent à l'envier, Tangré ne Buiemont n'i vourent oblier [, Chanson d'Ant. VII, 721]
- XVIe s. Quelques fois il plaist à la fortune envier sur nos miracles [MONT., I, 253]
ÉTYMOLOGIE
- Envi 2 ; provenç, envidar, enviar.
envier
Il signifie aussi Souhaiter pour soi-même un bonheur, un avantage pareil à celui qu'un autre possède, mais sans être fâché qu'il en jouisse. Je voudrais bien être aussi indépendant que vous, j'envie votre bonheur. Ô morts, je vous envie! Voilà le poste que j'envierais le plus. J'envie votre appétit, votre calme. Une charge, une place très enviée.
Il signifie encore dans le style soutenu, Refuser à quelqu'un ce qu'il désire ou demande. Ne m'enviez pas l'honneur de mourir avec vous.
envier
Envier ce qu'autruy a, AEmulari.
Envier au jeu.
envier
ENVIER, v. act. ENVIEUX, EUSE, adj. et subst. [Anvié, vi-eû, eû-ze; 1re lon. 3e é fer. au 1er, longue aux deux aûtres.] Envier, c'est 1°. Avoir du déplaisir du bien d'autrui. Il régit, ou l'acusatif seulement: "Tout le monde l'envie; n'enviez pas le bonheur des méchans; ou il a le datif de la perosne pour 2d régime: "N'enviez pas aux méchans leur bonheur. = Au passif, il régit la prép. de. "Il est envié de tout le monde. = Envié s'emploie aussi sans régime, pour recherché; poste bien envié, charge fort enviée.
2°. Envier ne signifie quelquefois que souhaiter pour soi-même un bonheur pareil à celui qu'un aûtre possède. Voyez Porter envie, au mot Envie, n°. 1°. à la fin. "J'envie votre bonheur. = 3°. Désirer. "C'est le poste du monde que j'envierois le plus.
Envier, avoir envie, (synon.) Le premier est un mouvement de jalousie ou de vanité: "Nous envions aux aûtres ce qu'ils possèdent: nous voudrions le leur ravir. Le second l'est de cupidité ou de volupté. "Nous avons envie pour nous de ce qui n'est pas en notre possession: nous voudrions l'avoir. "Les subalternes envient l'autorité des supérieurs: les enfans ont envie de tout ce qu'ils voient. = Il me parait, ajoute l'Ab. Girard, qu'on se sert plus à propos d'envier pour les avantages personels et généraux, mais qu'avoir envie va mieux pour les chôses particulières et détachées de la persone. L'on dit, envier le bonheur d'autrui, et avoir envie d'un mets. GIR. Syn. = Envier, porter envie. Voyez ENVIE. Rem. n°. 3°.
Rem. Envier, au futur et au conditionel, n'est que de trois syllabes: l'e muet ne s'y fait pas sentir. On prononce j'envierai, j'envierais, comme s'il était écrit j'envîrai, j'envîrais. Il en est qui l'écrivent de même.
Pour le trône cédé, cédez-moi Rodogune,
Et je n'envîrai point votre haute fortune.
Corn.
ENVIEUX; qui porte envie. Il n'a que le premier sens d'envie et d'envier. "Homme envieux, femme envieûse. "Être envieux du bien d'autrui. "Les Auteurs envieux de la gloire d'autrui, ternissent par là l'éclat de leur propre gloire. = Quand il est sans régime, il suit dans la prôse ordinaire, et précède plus volontiers dans la prôse oratoire ou poétique. Auteur envieux, femme envieuse et maligne.
Toujours à vos élus l' envieuse malice
Tendra ses filets captieux.
Rousseau.
Victime abandonnée à l'envieuse feinte.Id.
Envieux, jaloux (synon.) Voy. ENVIE, Rem. n°. 6°. = Envieux est aussi subst. "Un envieux n'a jamais de repôs. "Les envieux sont toujours tourmentés.
envier
beneiden, mißgönnen, neiden, neidisch sein, neidisch sein aufenvy, begrudgebenijden, misgunnen, jaloers zijn op, jaloerszijnopהתקנא (התפעל), קינא (פיעל), הִתְקַנֵּא, קִנֵּאbenyenvejarmisunde, være misundelig, være misundelig påenviienvidiarkadehtiaöfundainvidiarevære misunnelig, være misunnelig påinvejarinvidiaavundasζηλεύω, φθονώзавидоватьЗавистzávist (ɑ̃vje)verbe transitif
envier
[ɑ̃vje] vt → to envyenvier qch à qn → to envy sb sth
n'avoir rien à envier à qn → to have no cause to be envious of sb, to not envy sb anything