doute

doute

n.m.
1. État d'esprit d'une personne qui est incertaine de la réalité d'un fait, de l'exactitude d'une déclaration, et qui ne sait quelle conduite adopter : Son explication me laisse dans le doute incertitude, indécision ; certitude flottement, perplexité ; assurance
2. (Souvent au pl.) Manque de confiance dans la sincérité de qqn, la réalisation de qqch ; défiance : J'ai des doutes quand il prétend l'avoir fait seul je me méfie ; soupçon, suspicion
Cela ne fait aucun doute ou cela ne fait pas l'ombre d'un doute,
c'est certain.
Mettre en doute qqch,
remettre qqch en question.
Nul doute que,
il est certain que : Nul doute qu'il ira la chercher ou qu'il n'aille la chercher.
Sans doute,
probablement, vraisemblablement : Tu le savais sans doute. Sans doute le connais-tu.
Sans nul doute ou sans aucun doute,
assurément, à coup sûr.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

DOUTE

(dou-t') s. m.
Incertitude où l'on est sur la réalité d'un fait, la vérité d'une assertion. Avoir du doute. Lever tous les doutes.
Est-ce qu'il peut y avoir du doute à cela ? ....Ote-moi d'un doute ; Connais-tu bien don Diègue ? [CORN., Cid, II, 2]
Otez moi donc de doute Et montrez-moi la main qu'il faut que je redoute [ID., Rodog. V, 4]
Mille et mille témoins te mettront hors de doute [ID., Nicom. III, 5]
Rendez sans différer mes doutes éclaircis [GOMBAUD, Danaïdes, I, 2]
Des témoins de sa mort viennent à tous moments Condamner votre doute et vos retardements [RAC., Mithr. I, 3]
Un moment quelquefois éclaircit plus d'un doute [ID., Iphig. II, 5]
Délivrez mon esprit de ce funeste doute [ID., Phèd. I, 3]
Être en doute, douter.
Vous êtes en doute Ce qu'elle a plus parfait, ou l'esprit, ou le corps [MALH., V, 23]
Il vous a obligé de vous expliquer une chose dont je n'étais point en doute [BALZ., liv. VI, lett. 3]
En êtes-vous en doute ? [CORN., Nicom. I, 2]
.... tu ne meurs point de honte Qu'il faille que de lui je fasse plus de compte, Et que ton père même, en doute de ta foi, Donne plus de croyance à ton valet qu'à toi ! [ID., Ment. V, 3]
Laisser une chose en doute, ne pas l'éclaircir.
Laissez la chose en doute, et du moins hésitez Tant qu'on ait par leur bouche appris leurs volontés [ID., Œd. III, 2]
Laisser quelqu'un en doute, ne pas dissiper son incertitude.
Il m'a laissé plus en doute que je n'étais [FÉN., Tél. IX]
Mettre en doute, révoquer en doute, contester la vérité d'un fait.
Jusques ici, madame, aucun ne met en doute Les longs et grands travaux que votre amour vous coûte [CORN., Rodog. II, 3]
Je n'ai jamais mis en doute que vous ne m'ayez écrit [SÉV., 390]
Il ne révoque pas les miracles en doute [BOSSUET, Hist. II, 12]
Dans le même sens.
On n'en fait aucun doute [CORN., Suréna, I, 2]
Mettre en doute signifie aussi contester l'obligation de quelque devoir.
L'obéissance est mise en doute [BOSSUET, Hist. II, 1]
Terme de rhétorique. Figure par laquelle l'orateur paraît douter de ce qu'il doit énoncer. On dit plutôt dubitation.
Scepticisme. Une philosophie qui n'aboutit qu'au doute.
Un doute éclairé peut quelquefois servir de flambeau [D'OLIVET, Hist. Acad. t. II, p. 140, dans POUGENS]
Le doute est bien plus le résultat des lumières vagues que de l'ignorance [MIRABEAU, Collection, t. IV, p. 110]
Doute méthodique de Descartes, méthode qui consiste à rejeter provisoirement toutes les idées qu'on a reçues. Défaut de croyance à. une religion révélée.
Le doute est un blasphème [VOLT., Fanat. IV, 3]
Il serait à souhaiter qu'un doute universel se répandît sur la surface de la terre, et que tous les peuples voulussent bien mettre en question la vérité de leurs religions [DIDER., Pensées philos. n° 36]
Difficulté, scrupule.
J'ai encore un doute à vous proposer [PASC., Prov. 5]
Mlle de Duras ayant quelque doute sur la religion [BOSSUET, Conf.]
Conjecture, soupçon. J'en ai quelques doutes. Appréhension, crainte. Dans le doute d'un accident fâcheux, il faut prendre ses précautions.
Que si j'avais le moindre doute d'avoir failli et de mériter vos menaces [VOIT., Lett. 58]
Dans le doute mortel dont je suis agité [RAC., Phèd. I, 1]
Sans doute, loc. adv. Assurément, certes. Viendrez-vous demain ? sans doute. Ironiquement. Me prêterez-vous encore de l'argent ? - Sans doute ; je contribuerai à toutes vos folies. Selon toutes les apparences.
Sans doute à nos malheurs ton cœur n'a pu survivre [RAC., Alex. IV, 1]
Il est sans doute que, avec l'indicatif, on ne peut douter.
Il est sans doute qu'il suffit d'avoir appris une fois.... [PASC., Prov. 3]
Il est sans doute qu'il ne se servit pas des termes d'acheter ne de vendre [ID., ib. 12]
Il est sans doute que je suis un hérétique [ID., ib. 15]
Sans doute que s'emploie aussi pour probablement, tout en tête de la phrase. Sans doute qu'il n'y a plus pensé.
Hors de doute, incontestable, certain. Cela est hors de doute. Il est hors de doute qu'il réussira. Son acquittement est hors de doute.
Jusqu'à ce qu'elle ait vu votre hymen hors de doute [CORN., Perthar. II, 3]

PROVERBE

    Dans le doute abstiens-toi, c'est-à-dire quand une action est douteuse, il est plus prudent, plus sage, plus honnête de s'en abstenir.
Le doute est le commencement de la sagesse.

REMARQUE

  • 1. Mettre en doute, dans une phrase négative ou interrogative, suivi de que, demande la particule ne :
    Lorsqu'on me trouvera morte, il n'y aura personne qui mette en doute que ce ne soit vous qui m'aurez tuée [MOL., G. Dand. III, 8]
    Cependant le ne peut se supprimer : Je ne mets pas en doute que cela soit.
  • 2. Doute a été longtemps féminin ; il l'est encore dans Malherbe : Nos doutes seront éclaircies, Et mentiront les prophéties.... III, 1. La seule chose Qui m'empêche la mort, c'est la doute que j'ai, V, 13. Rotrou aussi le fait féminin : Son mépris paraît trop, ma doute n'est point vaine, Bélis. I, 6.

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Sans doute [crainte] de perir [, Couci, XVIII]
  • XIIIe s.
    Là s'aresterent-il à grant doute, car il douterent [craignirent] ceus de fors, et autant doutoient-il ceus dedens [VILLEH., CXXXVII]
    Et pour chou [ce] qu'il ot paour et doute que ses chevaus ne feust mors ou meshaignés, il s'en tourna le petit pas [H. DE VALENC., IV]
    Car donc, quel part la pointe [de l'aiguille aimantée] vise, La tresmontaigne [le nord] est là sans doute [, Lais inédits, p. IV]
    Et li autre [larrecins] sont en doute, à savoir se c'est larrecins ou non [BEAUMANOIR, XXXI, 1]
  • XIVe s.
    Eustrace fait ici une doubte.... [ORESME, Eth. 51]
    Une doubte semble apparoir en ce qu'il dient [ID., ib. VI, 11]
  • XVe s.
    Pour la doute [crainte] des rebellions [FROISS., II, II, 27]
    Sans doute, si ce n'eust esté.... le roy n'eust jamais souffert.... [COMM., VI, 2]
    Et y mettoient grans doubtes aucuns, veu que à leurs dos n'avoyent nulles places pour eux retirer [ID., I, 2]
    Le duc [de Bourgongne] lui fist faire [à Louis XI] son logis [à Péronne], et l'asseura fort de n'avoir nulle doubte (le roy estoit entré en grant paour apprenant l'arrivée de ses malvueillans auprès du duc de Bourgongne) [ID., II, 5]
  • XVIe s.
    N'en faictes doubte aucune [J. MAROT, V, 21]
    Cela ne se peut revoquer en doute [CALV., Instit. 784]
    Il n'y a nulle doute que c'est une exhortation que Dieu lui fait [ID., ib. 266]
    Vous m'en avés escript si honnestement que jamais je n'en ay faict une seule doubte [MARG., Lett. 101]
    Puisqu'on est en doubte du plus court chemin, il fault tenir le droict [MONT., I, 132]
    Il n'y a point de doubte qu'il ne soit plus beau de pardonner.... [ID., I, 132]
    Qui y peult faire doubte [qui peut en douter] ? [ID., I, 174]
    La chose est de soy tant notoire, que la doute en seroit trop plus deraisonnable, que la preuve necessaire [AMYOT, Préf. XVIII, 47]
    Non seulement le commun peuple flottoit et branloit en ce doubte, mais aussi les senateurs [ID., Numa, 4]
    Les reformez, eslevez de leur droict, estimoient toutes doutes effacées [D'AUB., Hist. I, 129]
    On l'empeschoit, tant sur la reverence du traitté, comme sur le doute de l'execution [ID., ib. I, 185]

ÉTYMOLOGIE

  • Substantif abstrait de douter ; bourguig. d"te ; proven). dopte, dubte, s. m. ; catal. dubte ; espagn. duda ; portug. duida ; ital. dotta. Doute a été d'abord féminin dans la langue ; c'est vers la fin du XVIe siècle que le genre en commence à devenir incertain, et que quelques-uns le font tantôt féminin, tantôt masculin. Palsgrave, p. 26, remarque qu'on écrit doubte, et qu'on prononce doute. Ce mot, dans l'ancienne langue, à côté du sens de doute, a aussi celui de crainte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    DOUTE. - REM. Ajoutez :
  • 3. J. J. Rousseau a employé doute au sens de crainte ; c'est un archaïsme. Je suis ainsi toujours dans le doute de manquer à vous ou à moi, d'être familier ou rampant, Lettre au maréchal de Luxembourg, 30 avril 1759.
  • 4. On trouve aussi dans des textes anciens : doute que, pour : de peur que.
    Mais doute qu'autres le voulussent faire imprimer.... [, Privilége en 1636, dans BAYLE, article Neufgermain, note A]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

doute

DOUTE. n. m. Incertitude sur l'existence ou la vérité d'une chose, sur la vérité ou la fausseté d'une idée. Être en doute. Laisser en doute. Il n'y a point de doute. Cela est hors de doute. Doute bien ou mal fondé. Il lui reste encore quelque doute. N'avoir aucun doute. Lever un doute. Éclaircir un doute. Proposer ses doutes. Laisser un doute. Tirer, ôter, délivrer quelqu'un d'un doute. Nul doute, point de doute que cela ne soit. Ce cas de conscience me laisse encore quelque doute.

Maladie du doute, Maladie mentale caractérisée par la difficulté, parfois invincible, d'asseoir son esprit dans une certitude.

Mettre une chose en doute, la révoquer en doute, En contester la certitude.

Ne faire aucun doute d'une chose, L'admettre comme certaine.

Hors de doute, Certain, hors de toute contestation. Cela est hors de doute.

Prov., Dans le doute, abstiens-toi, Quand on doute si une action est bonne ou mauvaise, utile ou nuisible, il ne faut pas agir.

Le doute philosophique ou méthodique, ou, absolument, Le doute, Méthode par laquelle l'esprit, suspendant son jugement, ne reçoit pour vrai que ce qu'il connaît évidemment être tel. Le doute de Descartes. On dit proverbialement Le doute est le commencement de la sagesse.

Il se dit aussi spécialement de l'État d'esprit de celui qui doute des vérités de la religion. Vivre dans le doute.

SANS DOUTE, loc. adv. Assurément, certes. Viendrez-vous demain? Sans doute. C'est là sans doute une très belle action. On dit plus souvent Sans aucun doute, sans nul doute.

Il signifie aussi Selon toutes les apparences, probablement. Il arrivera sans doute aujourd'hui.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

doute


DOUTE, s. m. DOUTER, v. n. [2e e muet au 1er, é fer. au 2d.] On a fait aûtrefois doute féminin. * Malherbe dit:
   Nos doutes seront éclaircies, etc.
   C'est la doute que j'ai eue ce dernier effort, etc.
Coeffeteau en use de même, et Gombaud, dans son Amarante et dans les Danaïdes. Ces Auteurs, dit Ménage, avoient voulu imiter les Espagnols, qui disent, la duda. — Balzac, dans son Socrate Chrétien, se moque d'un vieux Pédagogue~ de Cour, que l'an climatérique surprit, délibérant si doute et erreur étaient masc. ou fém. — Depuis long-temps, doute est du 1er, et erreur du der genre.
   DOUTE, est 1°. Incertitude. Être en doute, laisser en doute. Il n'y a point de doute: il lui reste encôre quelque doute. "Cela est hors de doute. Doute bien ou mal fondé. Former, lever, résoudre un doute. = 2°. Crainte. "Le doute où je suis qu'il ne lui arrive du mal, etc. = 3°. Scrupule. "La décision de ce câs de conscience me laisse encore quelque doute. Voy. INCERTITUDE.
   Rem. Ce mot entre dans plusieurs expressions. — Révoquer en doute. * Bossuet dit, de l'Épître de St. Jacques, que l'Église ne l'a jamais révoquée en doute. L'ellipse est un peu forte. Il veut dire que l'Église n'a jamais révoqué en doute l'authenticité de cette Épitre. C'est ce qu'il falait exprimer; car on ne dit pas, révoquer en doute un livre, une Épitre, etc. — Mettre en doute régit, comme douter, la conjonct. que et le subjonctif; et quand le sens est négatif, la particule ne devant le verbe régi. "Il n'est persone qui puisse mettre en doute que ces réformes ne fussent les premières ressources qu'il falloit chercher. Necker. — On dit, former un doute sur. * Un célèbre Avocat dit, en ce sens, faire un doute, qui n'est pas aussi sûr. "Les.... ne faisoient pas le moindre doute sur la justice de leurs droits, et sur l'évidence de leurs moyens. Me. Cochu. Ferrière dit aussi: "On ne fait aucun doute que le Souverain n'ait droit de restreindre la liberté et l'usage de la chasse. Dict. de Droit. C'est une locution usitée au Bârreau. — Hors de doute. "C'est une chose hors de doute. Jeter des doutes dans l'esprit. "Le Gouverneur étoit obsédé d' Epicuriens, qui lui avoient jeté des doutes dans l'esprit. Fonten. — Répandre des doutes sur les vérités les plus claires.
   Il n'y a pas de doute que; je ne doute pas que, il n'est pas douteux que vous ne deviez le faire. Ces expressions ayant toutes le même sens, ont toutes aussi le même régime, le subjonctif et la particule ne.
   SANS DOUTE, adv. Il peut être placé, ou devant, ou après le verbe; et dans les temps composés, entre l'auxiliaire et le participe. Sans doute, il le fera; il le fera, sans doute. "Le but de cet arrangement a sans doute été de prolonger le jour. Pluche, parlant des crépuscules. — Il peut même se placer à la tête de la phrâse. "Sans doute, une haûte naissance est une prérogative illustre... mais ce n'est qu'un titre; ce n'est pas une vertu. Massillon. Il en est qui ajoutent à sans doute, la conjonction que, quand il est placé à la tête de la phrâse. Sans doute que vous l'avez fait par mégarde. Je n'oserais ni condamner, ni aprouver cette manière de parler. Voyez HEUREûSEMENT, qui est dans le même câs. — L'Acad. dit que sans doute se joint quelquefois avec que, et cite un exemple.
   DOUTER, être dans l'incertitude. "Douter de tout; ne douter de rien. Je doute qu'il viène; je doute s'il viendra. — Se douter, conjecturer, soupçoner. "Il ne se doutoit de rien. "Il se doutoit bien qu'on en viendroit là. "Je ne m' en doutois pas. — On dit, d'un homme hardi à décider, ou à entreprendre, qu'il ne doute de rien. Cette locution est du style familier.
   DOUTER, ne se dit point des persones en régime. * "Il n'y a que S. Thomas, dont Luther ait voulu douter. Boss. "Ne doutez non plus d'elles que de moi. Voiture.
   Il doute de sa fille et de ses sentimens.
       Voltaire.. Zaïre.
"Je ne puis douter d'Almanzor. Th. d'Éduc. "Comment, repris-je, en faisant un pas en arrière, vous doutez de moi, Mademoiselle? Mariv. Ce dernier exemple est plus suportable: c' est un paysan qui parle.
   Rem. Le que après douter, régit le subjonctif. "Je doute qu'il veuille le faire. S'il est employé avec la négative, ou dans le sens interrogatif, on met devant le verbe régi, ne. "Je ne doute pas qu' il ne le fasse. Doutez-vous qu'il n'obéisse?Crébillon a manqué à cette règle. Il fait dire à Pharasmane, dans Rhadamiste:
   Doutez-vous, quels que soient vos services passés,
   Qu'un retour criminel les ait tous effacés?
Il faut, ne les ait tous éfacés. M. Necker retranche aussi la négative; et de plus, il met le futur de l'indicatif à la place du présent du subjonctif. "Je ne doute point qu'en suivant cette marche sage... cette grande affaire cessera pour toujours d'être un objet de débats. Il faut que cette affaire ne cesse, etc. Le même Auteur a mis le subjonctif et la négative avec mettre en doute. Cela n'est pas conséquent. — L'Acad. ne met point d'exemple de phrâse négative, ou interrogative.
   Quelques Écrivains substituent à la conjonct. que et au subjonctif, la prép. de et l'infinitif. "Ils ne doutoient pas de se voir assiégés. Vert. "Ce Prince ne doutoit pas d'être admis dans la ville d'Orléans. Ce régime n'est pas assez autorisé. * Ne pas douter, pour, ne pas craindre, est surané. "St. Chrysostôme n'a pas douté d'appeller St. Jean la colonne de toutes les Églises. La Rue.
   2°. Si douter est suivi de la conjonction si, il régit le futur de l'indicatif. "Je doute s'il viendra. Avec les aûtres temps, on emploie que, plutôt que si: "Je doute qu'il soit venu. Avec la négative, on ne se sert pas non plus de si, mais de que. On ne dit point: je ne doute pas s'il viendra, mais, je ne doute pas qu' il ne viène. Dites-en de même du sens interrogatif.
   3°. * D'Ablancourt a fait douter actif, lui donant le sens d'ignorer, de ne savoir pas. "Je doute ce qu'on veut reprendre. * Molière l'a employé dans le sens de soupçoner.
   Sous couleur de changer de l'or, que l'on doutoit.
C. à. d., qu'on soupçonait d'être faux, ou de n'être pas de poids.
   3°. * Corneille dit, être à douter, pour être douteux:
   Outre que le succès est encore à douter.
Si cette locution a été aûtrefois en usage, elle n'y est plus aujourd'hui.
   5°. DOUTER, ne s'emploie point au passif, puisqu'il est neutre, ni impersonellement. "Il ne peut plus être douté de, etc. Journ. de Gen. Dites, on ne peut plus douter: l'aûtre locution est un vrai barbarisme.
   6°. SE DOUTER, ne régit point les persones, mais les chôses. On ne dit point, je me doute de lui, d'elle. On dit, je me doute de son dessein, de ce qu'elle veut faire. — Il régit que et le subjonctif, ou l'indicatif, suivant que la phrâse est négative ou interrogative, ou bien, qu'elle est afirmative. "Je ne me doutois pas qu'il vînt: Pouvois-je me douter qu'il dût venir si-tôt Je me doutois bien qu'il viendroit m'ataquer. Mais dans le sens négatif ou interrogatif, on ne met pas la particule ne, comme avec douter actif. Vaugelas, dans une phrâse afirmative, met le subjonctif et la particule ne; double irrégularité. "Je me doute que cette mauvaise façon de parler ne soit particulière à une certaine Province de France. On dit, je ne doute pas qu'elle ne soit, et je me doute qu'elle est. C'est comme le verbe craindre, dont les régimes varient, suivant que le sens est négatif, ou positif.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

doute

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

doute

Zweifel, Bedenken, Verdachtdoubt, question, dubiety, misgivingtwijfel, twijfeling, onzekerheidאובדן דרך (ז), אי-ודאות (נ), דמאי (ז), לבטים (ז״ר), ספק (ז), ספקנות (נ), פקפוק (ז), פקפקנות (נ), אִי-וַדָּאוּת, סָפֵק, סַפְקָנוּת, פִּקְפּוּקpochybnost, pochybatvivldubodudaefidubiumdúvida, incertezadubbioشَكّαμφιβολίαepäilysumnja疑い의심tvilwątpliwośćсомнениеtvivelความสงสัยkuşkusự nghi ngờ怀疑съмнение疑問 (dut)
nom masculin
1. fait de ne pas être sûr avoir un doute sur qqch
2. probablement Tu la verras sans doute.
de façon certaine Il est sans aucun doute très compétent.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

doute

[dut] nmdoubt
sans doute (= probablement) → no doubt, probably
Il est sans doute reparti → He's no doubt left again., He's probably left again.
sans nul doute, sans aucun doute → without doubt, without a doubt
hors de doute → beyond doubt
nul doute que → there's no doubt that
mettre en doute → to call into question
mettre en doute que → to question whether
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005