étranger
1. étranger, ère
adj. et n.2. étranger
n.m.ÉTRANGER2
(é-tran-jé. Le g prend un e devant a ou o : nous étrangeons, j'étrangeais) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Pens i [penses-y] de bon cuer orendroit Conment nos puissons estrangier [éloigner] Renart, qui bien quide mengier Nos gelines et noz chapons [, Ren. 16475]Car bien est drois que s'en estrange, Et die : trop m'avés meffait, Vengier m'estuet de ce meffait [, la Rose, 14416]Contes, dus, roys et princes sunt si en leur dangier [sous l'empire des Franciscains], Que qui de leurs hostiex les vouldroit estrangier, Je cuit qu'il le vouldroient par raison chalengier, Et prover par usaige qu'en ne les puet [peut] changier [J. DE MEUNG, Test. 838]
- XVIe s. .... Pour tel mal estranger [chasser], Besoin luy est d'eslongner la personne, à qui son cœur enamouré se donne [MAROT, 1, 162]J'apperçois bien qu'amour est de nature estrange, .... Il se veut approcher quand de luy on s'estrange [ID., VI, 262]Du temps qu'il estoit encores payen et estrangé de la foy [CALVIN, Instit. 32]Le peuple des Païs Bas est d'une nature franche ; par douceur et humanité non feinte on remue les affections de son cœur ; mais par coups et injures on l'estrange et on l'anime [LANOUE, 397]Si la dame est legere, il faut estre leger ; Si elle fait l'estrange, il faut s'en estranger [AM. JAMYN, Poésies, p. 207, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Du latin extraneare, d'extraneus (voy. ÉTRANGE), prov. estranhar ; catal. estranyar ; esp. extrañar ; port. estranhar ; ital. stranare, straniare.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 2. ÉTRANGER. Ajoutez : - REM. J'ai regretté que ce verbe, sauf pour l'usage technique dans la chasse, ait vieilli ; je constate que, même de notre temps, il n'est pas tout à fait hors d'emploi : vous connaissez le mot des couturiers : Madame, cette robe vous étrange. - Dès qu'un vêtement m'étrange, il n'est pas fait pour moi, Mme DE GASPARIN, Voyages, t. IV, à Florence, 2e édit. Paris, 1866. Ce mot signifie ici donner un caractère étranger. Il faut encourager les efforts contre la désuétude des mots dignes d'être conservés. Comment, en effet, remplacerait-on étranger dans cette phrase de Malherbe : Une petite somme étrange celui qui l'emprunte ; une grande le rend ennemi, Lexique, éd. Lalanne.
étranger
Ministre des Affaires étrangères, Ministre qui entretient les relations de l'État avec les gouvernements étrangers. On dit dans un sens analogue Le ministère, le département des Affaires étrangères.
Fig., Être étranger dans son pays, Ne point en connaître les usages, ou Ignorer ce qui s'y passe, n'y prendre aucun intérêt, ou bien encore, dans un autre sens, Être exclu, être tenu à l'écart de toute influence ou de la vie générale. N'être étranger nulle part, Avoir ce qu'il faut pour ne se trouver embarrassé nulle part, ou pour être bien vu, bien accueilli partout. Cet homme sait presque toutes les langues de l'Europe, il n'est étranger nulle part. Avec une telle célébrité, on n'est étranger nulle part.
Dans cette acception, il s'emploie souvent comme nom et se dit d'une Personne qui n'est pas du pays où elle se trouve. C'est un étranger. Il a épousé une étrangère. Accueillir les étrangers. Les étrangers sont bien reçus en France.
Il s'emploie aussi comme nom masculin pour désigner les Pays étrangers. Faire passer des marchandises à l'étranger. Les ouvrages français qui s'impriment à l'étranger. S'établir à l'étranger, S'expatrier. Vivre à l'étranger. Venir de l'étranger.
Il désigne aussi Celui, celle qui n'est pas d'une famille, d'une société, etc. Il a donné son bien à un étranger pour l'ôter à ses parents. Il est brouillé avec toute sa famille et ne voit que des étrangers. Nous voulons rester entre nous, ne laissez entrer aucun étranger.
ÉTRANGER signifie par extension Qui ne se mêle point d'une chose, d'une affaire, qui n'y a point de part. Je suis tout à fait étranger à cela, à cette affaire, à cette intrigue. Il resta toujours étranger à ce qui se passait, aux mesures qui furent prises. Je me gardai bien de prendre part à cette orageuse discussion et, quoique présent, j'y restai tout à fait étranger.
Être étranger à une science, à un art, etc., N'en avoir aucune notion, aucune connaissance. Les personnes les plus étrangères à la peinture sentent les beautés de ce tableau. Cet homme est absolument étranger à la musique, à la science, etc.
Être étranger à toute humanité, N'avoir aucun sentiment d'humanité.
Être étranger à une compagnie, à une famille, etc., N'en pas faire partie. Les personnes étrangères à l'association, à la famille.
Devenir étranger à une personne, Cesser d'avoir des rapports avec elle. Nous sommes devenus absolument étrangers l'un à l'autre.
Il se dit également d'une Chose, d'une science, d'un art, que l'on ne connaît pas ou auxquels on est indifférent. Ces considérations me sont tout à fait étrangères. La musique, la chimie lui est entièrement étrangère.
Ses traits ne me sont pas étrangers, Je crois avoir déjà vu cette personne.
Il se dit encore de Ce qui n'a aucun rapport ou aucune conformité avec la chose dont il s'agit. Un fait étranger à la cause. Une dissertation étrangère au sujet.
ÉTRANGER se dit aussi de Ce qui n'est pas naturel ou propre à une personne, à une chose. Une femme qui emprunte des charmes étrangers. Il se targue d'un mérite qui lui est étranger.
Il se dit pareillement des Choses qui ne sont pas de même nature que le corps auquel elles sont unies, alliées. De l'argent combiné avec des substances, des matières étrangères.
En termes de Chirurgie et de Médecine, Corps étranger, Toute chose qui se trouve accidentellement dans le corps de l'homme ou de l'animal, comme des morceaux de bois, de plomb, de linge, de drap, etc. Pour guérir cette blessure, il faut en retirer ce corps étranger. Cette plaie ne se fermera pas tant qu'il y restera un corps étranger.
étranger
ÉTRANGER, ÈRE, adj. et subst. ÉTRANGER, v. act. [étrangé, gère, gé: 1re é fer. 2e lon. 3e è moy. et long au 2d] Étranger, adjectif, 1°. qui est d'une aûtre nation. "Climats, pays étrangers: coutumes, lois, plantes étrangères. Ministres étrangers, etc. — Subst. un étranger, une étrangère. Les étrangers. = 2°. Qui n'est pas de la famille, de la compagnie, de la communauté. "Laisser son bien aux étrangers au préjudice des parens. "Communiquer les afaires secrètes d'une compagnie aux étrangers. = 3°. En parlant des chôses, qui n'a point de raport au sujet, à l'afaire, dont il s'agit. "Ce fait, ce raisonement est étranger à la caûse. "Ces intérêts lui sont étrangers. "Qui sait s'il avoit été entièrement étranger aux intrigues, qui avaient causé la disgrâce de la Reine et du Prélat. Moreau. — Il régit la prép. à. St. Évremont et Bossuet emploient la prép. de. "Un goût d'Afrique, étranger des aûtres nations. St. Ev. "Tenez-le comme étranger du christianisme. Boss. — Dans cette dernière phrâse il est apliqué aux personnes. Neufville dans la Vie de Leibnitz, le leur aplique aussi avec la prép. en, et dans le sens d'ignorant. "Il étoit sujet à la goutte, qu'il traitoit à sa manière, ou selon les conseils de quelques amis étrangers en Médecine. — Je n'ôserais condamner ce régime. Puisqu'on dit que quelqu' un est étranger dans son pays, pour dire qu'il n'en sait pas les coutumes, et ce qui s'y passe, on peut dire aussi qu'il est étranger en Médecine, quand il en ignôre les Principes.
REM. Étranger, n'est guère bien placé, même en vers, sur-tout au masculin, devant le nom qu'il modifie.
Des Tours, des Boulevards et des Forts menaçans,
D'un art fier et terrible étrangers monumens.
Thomas.
L'inversion est dûre.
ÉTRANGER, v. act. En parlant de certains animaux, éloigner d'un lieu; désacoutumer d'y venir. "Les rats et les moineaux ont~ étrangé les pigeons du colombier. "Le gibier s'est étrangé de cette plaine. — On le dit familièrement des personnes. "Etranger les importuns, la mauvaise compagnie. "Cet homme s'est étrangé de cette maison.
étranger
étranger
étranger
(etʀɑ̃ʒe)étrangère
(etʀɑ̃ʒɛʀ)adjectif
étranger
masculinétrangère
fémininnom
étranger
Ausländer, ausländisch, fremd, Ausland, Fremderalien, foreign, foreigner, stranger, outsider, strange, abroad, extraneous, indifferent, outside, foreign countrybuitenlands, buitenlander, vreemd, onwennig, buitenlander/-landse, niet behorend (tot), niets te maken hebbend (met), onbekend (met), vreemd (aan), vreemdeling/-ge, vreemdelingגלותי (ת), גר (ז), זָר (ז), זר (ת), חיצון/חיצוני (ת), לועז (ז), לועזי (ת), נוכרי (ז), נוכרי (ת), נתין זר (ז), עובר אורח (ז), גֵּר, לוֹעֲזִי, נָכְרִיanderlander, anderstalig, vreemdaliè, estranger, estrany, forasterfremmed, udlændingαλλοδαπός, ξένοςeksterlanda, eksterlandano, fremdaextranjero, extraño, forasterovieras, ulkomaalainenasingútlendingurforestiere, straniero, alieno, estero, estraneo外国人, 外国のadvena, allophylus, barbarus, hospitusfremmed, utlendingestrangeiro, alienígena, estranhostrăinutlänning, främmande, främling, utländsk-a kigeni外国人, 外侨, 外国的иностранец, иммигрант, иностранныйأَجْنَبيّ, أَجْنَبِيّcizí, cizinecimigrant, stran, stranac외국의, 외국인cudzoziemiec, zagranicznyเกี่ยวกับต่างประเทศ, คนต่างด้าว, ชาวต่างชาติyabancıngười nước ngoài, nước ngoàinom masculin