épître
épître
n.f. [ lat. epistola, lettre ]épître
(epitʀ)nom féminin
ÉPÎTRE
(é-pi-tr') s. f.SYNONYME
- ÉPÎTRE, LETTRE. Missive qu'on envoie à quelqu'un : lettre est le terme général ; épître, au contraire, est plus particulièrement appliqué aux lettres des anciens auteurs (les épîtres de Cicéron) ou aux lettres en vers qu'on adresse à quelqu'un. Au cas de missives modernes et non en vers, épître ne se dit qu'ironiquement.
HISTORIQUE
- XIIe s. Voldrai vus les epistles e dire e reconter, Qu'al rei et as evesques enveiad li bon ber [homme, voy. BARON] [, Th. le mart. 71]
- XIIIe s. Après, li viesti on le [la] tunique qui doit iestre vers [verte], en la quele on list l'epistole qui senefie soufrance [, Chr. de Rains, p. 104]Une merveilleuse parole Que moult de gens tindrent à fole, Qui est escrite en ses epistres [d'Héloïse] [, la Rose, 8851]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. epistola, le terme grec signifie lettre et provient de deux mots se traduisant par : vers et envoyer, disposer (voy. STOLE). Palsgrave, p. 23, remarque qu'on écrit epistre et qu'on prononce epitre.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ÉPÎTRE.
- Épître farcie, s'est dit autrefois des couplets satiriques qui se chantaient dans les fêtes de l'âne, des Fous, etc. C'était une imitation burlesque des épîtres qui se disent à la messe.
épître
On l'emploie quelquefois, dans le langage familier, avec une nuance d'ironie, en parlant d'une Lettre ordinaire, J'ai reçu de lui une longue épître à ce sujet.
Il se dit aussi, par extension, de Lettres en vers adressées à quelqu'un. Les Épîtres d'Horace, de Boileau, de Pope. Épître dédicatoire.
Il signifie encore, en termes de Liturgie, Leçon tirée de l'Écriture sainte, et plus ordinairement des Épîtres de saint Paul, ou des Épîtres canoniques, qui se dit un peu avant l'Évangile et que le sous-diacre chante dans les messes hautes. Chanter l'épître. La messe en est à l'épître.
Le côté de l'épître, Le côté droit de l'autel, en entrant dans le choeur. Dans telle cérémonie, les officiants étaient du côté de l'épître. Dans les cathédrales, le trône épiscopal est placé du côté de l'épître.
épître
ÉPîTRE, s. f. [1re é fer. 2e lon. 3e e muet.] Lettre missive. — L'Acad. avertit qu'il ne se dit guère que des Lettres des Anciens. "Les Epitres de Ciceron, de St. Jérome, de St. Paul. "Les Épitres canoniques. — Aujourd'hui on ne le dit presque plus que des dernières. L'on dit les épitres de St. Pierre, de St. Paul, de St. Jean; mais on dit, les lettres de Cicéron, de Pline, de St. Jérôme, de St. Augustin, etc. = Épitre, ne se dit plus que de celles qui sont en vers, les épitres d'Horace, de Boileau, de Rousseau, etc. On ne le dit sérieûsement en prôse qu' avec dédicatoire. Autrement on ne s'en sert qu'en plaisantant ou en se moquant.
On dit, proverbialement, familier comme les Epitres de Ciceron, parce qu'on done, mal-à-propôs pourtant, à quelques unes des lettres de Cicéron, le titre d'Épitres Familières. Leur vrai titre est, Epistoloe ad Familiares, lettres écrites aux Parens, ou aux Amis. — C'est ainsi qu'on a apelé Lettres Provinciales, les Lettres écrites à un Provincial, ou plutôt à un homme de Province.