Dishonored : La mort de l'Outsider - Critique

Hello from the outside.

Traduit de l'anglais par IGN France.

De part la nature déjà exceptionnelle de Dishonored 2, Dishonored : La Mort de l'Outsider partait déjà sur des excellentes bases. J'ai ainsi été particulièrement heureux de pouvoir retourner dans la cité de Karnaca et d'essayer de prendre en main les capacités supernaturelles d'une assassin, même si ce que j'ai pu y faire n'était pas aussi convaincant.

La Mort de l'Outsider nous place dans la peau de la charmante mais étrange Billie Lurk, qui vient en aide à son mentor vieillard et mourant Daud afin qu'il puisse avoir sa revanche sur le responsable de tous les événements depuis le début de la série Dishonored : l'Outsider. L'histoire s'étend sur un arc scénaristique court, qui démarre avec le meurtre de Jessamine Kaldwin dans le premier Dishonored, mais sous un angle inhabituellement succinct.

Outre quelques brèves séquences entre les missions, il n'y a pas grand chose à faire à part retrouver un objet mystique qui va vous permettre de tuer l'Outsider. C'est plutôt expéditif, mais cela n'empêche pas cet arc de proposer une fin à une histoire vieille de cinq ans. Avec la mort imminente de Daud, Billie s'engage à réaliser le travail à sa place grâce à son bras augmenté et un œil rouge, semblable à un Terminator, ainsi qu'avec l'aide de plusieurs pouvoirs très cool.

Courrez après votre destin

Votre principale capacité se nomme Transfert, qui offre de très bonnes nouvelles opportunités pour devenir un maître ninja et un meurtrier. Plutôt que de vous téléporter à un endroit d'un clignement de paupière comme Corvo, vous pouvez déployer un clone de vous-même avec qui vous pouvez switcher de position, et ainsi revenir rapidement à un emplacement précédent, à condition de ne pas être trop éloigné et de ne pas avoir été repéré. Cela vous laisse le choix de l'utiliser comme le Clignement, mais vous pouvez aussi en tirer quelques trucs cool, comme lorsque vous souhaitez voler quelqu'un, avant de vous téléporter dans votre clone avant que votre victime ne se retourne.

Transfert est complété par Prescience, qui est un brillant remplaçant à la Vision Obscure. Outre le fait de pouvoir voir à travers les murs en temps réel, Prescience freeze le temps et vous laisse vous balader à travers la carte afin de marquer les cibles et faire du repérage atour de vous, mais draine en contrepartie votre énergie obscure. Vous pouvez aussi utiliser votre clone avec Transfert une fois que Prescience se termine, ce qui augmente son temps d'utilisation - même si c'est un peu lourd de le faire à chaque fois, uniquement pour aller plus loin que la limite de base.

Le réel intérêt de Prescience, c'est que je ne suis plus obligé de regarder ce que font mes ennemis. Je peux utiliser Prescience, regarder ce qui se passe autour de moi, marquer les ennemis, et ensuite traverser la zone que j'ai repérée au préalable. C'est vraiment libérateur, c'est une sensation étrange car cela me fait me rendre compte de son importance, alors que je pensais qu'elle ne m'était pas aussi utile.

La troisième et dernière capacité se nomme Semblance, qui vous permet d'assommer vos ennemis et de prendre leur apparence, un peu comme dans un Hitman - ce qui gâche évidemment votre énergie à chaque fois que vous bougez. C'est une capacit�� intéressante, avec quelques superbes effets visuels qui l'accompagne (incluant un effet magique où vous prenez le visage de votre victime comme le scan facial de l'iPhone X), mais pas pour autant utile tout le temps. Si ce ne sont les fois où je volais le visage d'un garde, j'ai trouvé d'autres moyens de m'en sortir sans dépenser de l'énergie, essentiellement grâce à Transfert. Cela ne ressemble donc pas à mon style de jeu, mais la fonction a le mérite d'être présente.

Tuer ou ne pas tuer n'est pas plus qu'une préférence personnelle.

En dépit de ces capacités réjouissantes, on regrettera qu'elles ne sont que peu utiles jusqu'à la fin des 8 heures de la campagne, notamment à cause du fait qu'on les reçoit très rapidement dans l'aventure - juste après la première mission. Par ailleurs, si ce ne sont ces attaques, il n'y a pas d'autres capacités inédites, ou d'items à débloquer, et on ne peut pas non plus améliorer ou les altérer sauf avec quelques charmes d'os qui ne font finalement que peu de différence sur le terrain. Avec seulement cinq missions principales, le jeu ne laisse pas beaucoup de temps pour progresser en profondeur, rendant l'absence de modification de mes capacités peu dérangeante.

Des tueries folles et incroyables

Heureusement, La Mort de l'Outsider propose quelques changements qui offrent plus de liberté dans les capacités que vous pouvez utiliser. Votre énergie du Grand Vide se régénère automatiquement, qu'importe la façon dont vous utilisez vos pouvoirs, même si vous pouvez toujours accélérer le processus avec des élixirs. Cela veut dire que vous pouvez rapidement revenir dans la bataille en utilisant Transfert, ce qui change radicalement de la façon dont on appréhendait Dishonored 2.

Autre changement majeur : le système de Chaos, qui me laisse néanmoins perplexe. Être un tueur ou assommer ses ennemis n'est plus obligatoire et relève de votre préférence personnelle puisqu'il n'y a plus d'effet ultime sur le monde ou l'histoire en cours. Cela fait sens compte tenu de la courte campagne qui vous attend, et c'est aussi rafraîchissant d'avoir aussi plus de liberté en cas d'erreur et de ne pas relancer sa sauvegarde immédiatement. Mais cela mine aussi complètement votre envie d'une approche non-létale, et faire ce choix est davantage un défi que vous vous imposez plutôt que via des niveaux designés pour.

L'absence du système de Chaos permet surtout à de nouvelles et intéressantes missions secondaires d’apparaître. Il s'agit de contrats qui demandent par exemple de tuer tous les gardes (plus de 50) de la mission en cours pour gagner une récompense. Cet objectif en suit un autre qui me demande de rester complètement à couvert. Contrairement aux précédents Dishonored, il est tout à fait possible de terminer tous ces objectifs sans avoir à relancer une partie, La Mort de l'Outsider vous encourage donc à varier les styles de jeu. Je ne suis pas sûr de vouloir jouer à un vrai jeu Dishonored sans toutes les conséquences d'un meurtre, mais dans ce contexte, ce fut vraiment très sympa.

Aucun des niveaux n'arrive à faire mieux que ceux de Dishonored 2.

D'un autre côté, la violence n'affecte pas l'histoire, d'autant plus que la fin de l'Outsider est l'unique objectif de Billie, ce qui m'a un peu déçu, d'autant plus que l'on nous fait tuer des cibles décrites comme importantes, mais qui ne le sont pas au final. En fait, il n'y a aucune « cible » semblable à celles que l'on pouvait avoir dans un Dishonored précédent. Il y a bien des personnages qui ont un nom et qu'il faut voler, comme le chanteur raté Shan Yun, ou extorquer, comme la directrice Dolores Michaels, mais les laisser en vie ou les tuer n'a aucune importance.

Les niveaux dans lesquels résident ces personnages sont bien plus intéressants. Ils sont superbement détaillés, avec soin et créativité dans chacun de leurs recoins. Les gardes et les civils discutent entre eux, et ils sont audibles, ils partagent leurs aventures, et nous font nous ressentir comme un habitant de cet univers. J'ai particulièrement apprécié la mission dans le Conservatoire, qui prend place dans ce que l'on peut décrire comme un vaste musée contrôlé par les Superviseurs, mais avec des vitrines pleines d'animaux et d'étrangetés. Aucun des niveaux n'arrive cependant à la cheville du Manoir Mécanique dans Dishonored 2, mais ils restent passionnants à explorer et à conquérir.

La banque de Dolores aurait pu relever le défi puisqu'il s'agit d'un lieu riche en possibilités et somptueux, disposant de voûtes exceptionnelles. Mais l'objectif optionnel qui m'a demandé de tuer chaque garde et employé avant d'entrer l'a rendu aussi sûre que la planque de mon personnage. Lorsque je suis entré, j'ai regretté la décision que La Mort de l'Outsider m'a encouragé à prendre, et je n'étais pas fier de moi.

Cela dit, une fois cette courte aventure terminée, un mode Original Game+ nous permet de bénéficier d'une Billie disposant des capacités de Dishonored 2, en plus d'un mode de difficulté personnalisables avec une vingtaine d'options comme le bruit des pas, des ennemis plus forts, chacune de ces missions est un vrai défi, encourageant l'expérimentation au sein de nouveaux chemins. La difficulté fait un bond en avant, tout comme les décisions que vous prenez.

D'une manière générale, La Mort de l'Outsider se ressent davantage comme une extension de Dishonored 2 qui a été vendue sous la forme d'un jeu stand-alone. Le titre ne met pas le bazar dans ce que ses prédécesseurs ont bâti, et le tout tourne significativement bien sur PC au moment du lancement (j'ai une GTX 1070, mais le jeu fonctionne très bien avec une GTX 970), et l'expérience finale permet de profiter d'une version plus flatteuse d'un jeu incroyable.

Verdict

Ce fut un grand plaisir de continuer à jouer à Dishonored, même si La Mort de l'Outsider ne met pas la barre aussi haute que Dishonored 2 en matière d'histoire et de design des missions. Mais cela dit, c'est un jeu plus court et plus malin, avec des capacités amusantes et des changements intéressants dans le système d'énergie, tout en proposant une liberté dans les conséquences liées au chaos qui encouragent les expérimentations. Dans tous les cas, c'est une fin qui vaut le coup pour une histoire qui a démarré cinq ans plus tôt.

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Dishonored : La mort de l'Outsider

Arkane Studios | 15 septembre 2017
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Test Dishonored : La Mort de l'Outsider

8.4
Très bon
Une fin proprette pour une histoire fantastique qui secoue un univers que Dishonored avait à peine divulgué.
Dishonored : La mort de l'Outsider