[VDC - Terminé] **Cendre et la Vallée Oubliée**

par Nathalie986
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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 06/07/24 - Chap18

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Chapitre 19 - Un beau mariage


 

Janvier 2042. Vladislaus Straud avait réuni les deux lieutenants de sa milice secrète, à savoir Francis Caron et Lilith Vatore, ainsi que Cendre et Timothée Renard afin de faire le point sur la situation conspiratrice dans les catacombes.

Révélation

Francis fut chargé de faire ce point.
Une coalition avait été identifiée et les principaux membres en étaient des vampires bien connus de toute la communauté : Nathan Livinghell, le maître d’œuvre, Valérie Veh, une esthéticienne spécialisée dans le maquillage des formes sombres et Vincent Pabiz, un pépiniériste connu pour ses cultures d’excellents plasmafruits, tous respectés, bien évidemment. Les autres n’étaient que des pantins à leur solde.


Francis et Lilith avaient fini par clairement définir quel était le but de ces conspirateurs.
Ils venaient tous de Riverview et leur cible d’origine était le Duc de leur contrée, Lucas Lestat. Ils étaient arrivés, déterminés à le tuer pour mettre un autre à sa place mais avaient bien vite découvert qu’il était impossible de ressortir de la Vallée et qu’une solution était en cours pour régler cette complication, grâce à la nouvelle maîtresse vampire.
Ils avaient donc décidé d’attendre que les portes s’ouvrent à nouveau et de décaler leur projet à ce jour-là. Puis le Duc de Riverview avait disparu...


Lilith ajouta aussi que leurs projets avaient également évolué depuis l’arrivé de leur premier membre. Ils prévoyaient à présent de tuer Vlad et Cendre le jour où leur mariage sera célébré pour les destituer également, eux aussi.
Nathan Livinghell clamait partout que Cendre Vlarose n’avait pas les épaules pour régner sur Forgottent Hollow et celui qui fomentait cette rébellion semblait avoir quelques idées de grandeur, comme celle d’asservir tous les mondes vampires. 


- Sait-on qui compte tous nous évincer de la sorte ?
- Malheureusement non. On a d’abord cru que c’était l’un des trois mais ce n’est pas le cas. Alors, soit leur chef se cache bien, soit c’est celui qui est supposé franchir nos portes dans deux ans. Ce qui est certain, c’est que les autres le craignent. Ils disent qu’il est très puissant.


- Il faut retrouver le Duc de Riverview. Voilà vingt-et-un ans qu’on ne l’a vu. Ce sont ses sujets qui complotent, et sa vie est menacée. Nous devons le mettre au courant. En plus, il pourrait nous en apprendre davantage sur toute cette clique.

 

- Le problème est qu’il est introuvable. J’ai fait ma petite enquête et il se trouve que personne ne l’a jamais revu, pas même une petite apparition.


Cendre évita de regarder Lilith. Cette dernière était là quand Caleb lui avait appris que Lestat hibernait. Elle savait mais elle n’avait rien dit à son coéquipier. Elle protégeait son frère autant que son amie.
Une question se posait tout de même : comment était-il possible que Francis n’ait pas retrouvé Lucas ? Il n’était pas bien loin pourtant, juste dans sa maison...


- J’ai ma petite idée quant à l’endroit où il se trouve, mais ce serait certainement prématuré d’aller le chercher maintenant. Personne ne court de réel danger dans l’immédiat, si j’ai bien compris votre compte-rendu.


Le vidame de Montsimpa intervint :
- Vous avez raison, mon ami, mais je maintiens que le Duc pourrait nous fournir de précieuses informations sur Livinghell, Veh et Pabiz.
- Monsieur Renard n’a pas tort. Cela pourrait nous aider d’en savoir plus sur eux, enchérit Francis Caron.


- Très bien. J’entends vos arguments mais j’ai fait une promesse à un ami il y a plus de vingt ans, alors laissez-moi réfléchir quelques temps avant de décider de rompre cette promesse. Je vous tiendrai au courant.


Le comte avait alors levé la réunion et dut gentiment invectiver Francis à rentrer chez lui car celui-ci avait une grande envie de poursuivre les débats alors que le comte voulait présenter de nouveaux vampires à Cendre. 


Jeb lui tendit la main.
- Enchanté Maîtresse. Nous avons tellement entendu parler de vous. C’est un honneur de vous rencontrer. Je m’appelle Jeb Harris et voici Dina Caliente et Salim Benali. 


Cendre était très émue de tous les revoir. Vladislaus l’informa qu’ils avaient été tous les trois recrutés pour faire partie de la milice straudienne et qu’ils travaillaient en ce moment à infiltrer les conspirateurs.


Cette nuit-là, Cendre s’en fut directement chez Lestat pour lui expliquer sans tarder la situation.
- Lucas... Je ne vais plus pouvoir venir te voir avant quelques temps mon amour, car si le comte vient à prendre la décision de te réveiller et qu’il me trouve ici, nous aurons bien d’autres problèmes que ce complot.
Lucas Lestat n’avait pas répondu et Cendre était partie. 


Un mois plus tard, la chapelle vit arriver en son sein plusieurs vampires en tenue de soirée, prêts à célébrer le mariage de deux des leurs. Cendre, avec l’accord de Jessie, avait invité Jeb, Salim et Dina, Jessie qui était très heureuse de les avoir auprès d’elle ce jour-là.


Le mariage se déroula à l’extérieur, ainsi que l���avaient souhaité les jeunes mariés.


Il neigeait à gros flocons mais cela ne troubla, outre mesure, personne, pas même les enfants.
La cérémonie fut vampiriquement fantastique. 


Cendre ne serait pas prête d’oublier cette belle nuit où sa servante avait épousé son ami...

 
Révélation
Lorsqu’Isaure vient perturber la cérémonie. Les enfants ne doutent de rien 😊

Lorsque les anneaux furent échangés et l’alliance des deux époux prononcée, Cendre convia tout le monde dans la salle de combat pour poursuivre les festivités.


Caleb et Jessie ouvrirent le bal, conformément à la tradition, puis Cendre s’excusa auprès de ses invités car elle devait coucher Blanche, sa petite dernière.


Sachant que ses invités s’amusaient à l’étage, elle prit le temps pour lire une histoire à la bambinette qui était toute triste de ne pas pouvoir rester avec les grands.


Blanche s’endormit alors que l’histoire n’était pas achevée et Cendre quitta la pièce à pas de velours.


Elle venait de refermer la porte lorsqu’elle le vit...
Vingt-et-une années s’étaient écoulées et il se tenait là, chez elle, devant elle, à la regarder.


Jamais elle n’avait oublié la puissance de son regard... et il lui avait tant manqué. Ils se sourirent.


- Cendre...


- Lucas... 


Il s’était alors avancé vers elle et elle avait cru que son cœur allait céder. Et alors qu’il s’approchait, ne la quittant pas des yeux, elle n’entendit plus rien que le bourdonnement de son pouls qui martelait ses tempes. 


Il n’y eut aucune parole, aucune phrase, juste cet instant inespéré où il la serra contre lui tellement fort qu’elle aurait pu en mourir.


Ils s’étreignirent ainsi de longues minutes sans parler, puis s’embrassèrent et s’enlacèrent à nouveau.


Était-ce la violence émotionnelle de leurs retrouvailles ou une faiblesse due à sa grossesse, toujours est-il que Cendre sentit ses jambes l’abandonner et qu’elle tomba à genoux.
- Tout va bien, ma douce ?
- Tout va bien, oui... C’est l’émotion... Je ne m’attendais pas à te voir. 


- Je t’ai entendue me parler de ce complot... Il fallait que je revienne. Je ne supporte pas de te savoir en danger.


- Tu n’aurais pas dû... Je sais me défendre à présent. Je ne suis plus celle que tu as laissée. Et puis c’est dangereux. Je donne une fête ce soir pour le mariage de Caleb et Jessie, et le Comte est ici avec sa milice. 


Lucas la prit à nouveau contre lui, dans une étreinte désespérée.
- Je t’aime, je t’aime tellement, ma douce. 


- Oh moi aussi, Lucas. Je t’aime tant ! 


- Demain, chez moi, à vingt heures. Promets-moi que tu viendras.
- Je te le promets.


Cendre avait alors rejoint ses invités.
Certains, à l’instar des mariés, dansaient encore, ignorant tout de la tempête romantique qui secouait le cœur de leur maîtresse de mille vagues. 


D’autres s’étaient assis pour discuter entre filles ou attendre que le temps passe, comme le Comte qui semblait s’ennuyer ferme... Cendre s’approcha de Lilith et Bella pour participer à la conversation, même si son esprit était encore bien ailleurs.
- Alors, ça y est ? Elle a fini par s’endormir la petite Blanche ?
- Oui, mais ça n’a pas été sans mal... Il a fallu que je lui lise deux histoires.


Lilith s’éclipsa ensuite pour rejoindre la piste de danse et le Comte prit congé en remerciant son hôtesse pour la merveilleuse soirée
- Vous êtes une hôtesse parfaite.
- Merci, mon cher. Je suis ravie que vous ayez passé une bonne soirée.


Cendre se retrouva alors seule avec Bella, ce qui allait lui permettre de s’entretenir avec elle en toute confidentialité. Les convives semblaient ne pas vouloir quitter la piste de danse, les mariés n’avaient d’yeux l’un que pour l’autre et les enfants avaient monté le son du phonographe à son maximum. Pas étonnant que Vlad ait voulu s’en aller !


- Bella, est-ce que tu pourrais remplacer Jessie pendant une dizaine de jours ? Je lui ai accordé des vacances pour qu’elle puisse profiter de son mari et j’aurais bien besoin de quelqu’un pour me seconder à la chapelle, quelqu’un en qui j’ai confiance, bien sûr. Et tu es la seule. 


- Vous me flattez, Maîtresse. Ce sera avec plaisir, bien évidemment. Je connais toutes les tâches de Jessie et elles sont tout à fait à ma portée. Je rentrerai chez moi à la nuit tombée, n’est-ce pas ? 


- Pas toujours. Par exemple, demain soir, j’aurai besoin de toi. Je vais devoir m’absenter toute la nuit et j’aimerais que tu sois là pour les enfants, au cas où... un cauchemar est si vite arrivé. Evidemment, cela restera entre nous. Il est hors de question que quelqu’un sache que je me suis absentée de la chapelle.


- Maîtresse... vous savez bien combien j’aime être chez moi, auprès des miens... Si je dois être absente la journée ET la nuit, quand verrais-je mes enfants ?
- Tes filles sont grandes à présent, notamment l’aînée qui doit déjà être une jeune adulte. Elle peut bien s’occuper d’une adolescente et d’une pré-ado, non ?
- Vous ne comprenez pas... J’ai besoin d’être auprès d’elles...


- Bien sûr. C’est naturel. Je te propose, dans ce cas de ne venir qu’à seize heures demain pour que tu puisses profiter de cette journée auprès de tes filles. Mais j’insiste, j’aurai besoin de toi jusqu’au lever du jour. Nous aviserons ensuite pour les jours suivants, tu le veux bien ? 


Bella avait acquiescé, comme toujours.
- Cendre... Qu’y a-t-il ? Je vous sens ébranlée depuis que vous êtes revenue de la chambre de Blanche. Vous savez que vous pouvez tout me dire. Nous avons déjà un bien lourd secret à porter, toutes les deux. Alors, je peux tout entendre.
- Je te ferai part de ce qui m’agite de la sorte, et plus vite que tu ne le penses, mais pas ici et pas maintenant.


La soirée s’achevait. Tous paraissaient infatigables mais leurs mouvements se faisaient cependant plus tranquilles, et ils finirent par s’en aller les uns après les autres sans oublier de féliciter les mariés et de remercier Cendre.


Cendre accompagna Caleb et Jessie jusqu’à la porte de la chapelle où elle enlaça sa bien-aimée servante et lui souhaita plein de bonheur.
- Profites bien, hein ? Et si tu as besoin de quinze jours, dis-le-moi !


- Vous êtes sûre que je ne vais pas vous manquer, Madame ? Dix jours, c’est long.
- C’est la première fois que je te donne des vacances. Tu ne vas pas t’en plaindre, non ? Et puis, ne t’inquiète pas, je me suis organisée. Vous avez assez attendu, Caleb et toi pour être heureux.


Caleb s’impatientait en douceur.
- Tu ne crois pas qu’on pourrait y aller, maintenant, ma chérie ?
- Je tiens à m’assurer que tout ira bien pour Madame, d’abord.
- Tout ira bien, ne t’en fais pas. Allez, filez tous les deux ! Et que je ne vous revois plus avant dix jours !


Une fois seule dans sa crypte, Cendre avait accroché au mur un portrait de Lucas qu’elle avait, un jour, dérobé chez lui. Elle resta le contempler plusieurs heures. Maintenant qu’il était de retour, elle se demandait ce qu’il adviendrait d’eux si leur secret était découvert. Cependant, si une hibernation, plusieurs grossesses et des coutumes ancestrales n’avaient pas eu raison de leur amour, Vlad ne pourrait rien contre non plus.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 06/07/24 - Chap20

★★ Guide

 

Chapitre 20 - Escapade interdite


 

Bella devait arriver vers seize heures pour s’occuper des enfants ainsi que de la chapelle.
En attendant, Cendre avait nourri les prisonniers puis avait passé une partie de la journée à enseigner aux jumeaux.

Révélation

Que ce soit pour les matières généralistes ou l’enseignement vampirique, tous les deux étaient très attentifs et intéressés. Le cours de « Coutumes vampiriques » avait tout de même leur préférence et suscitait toujours beaucoup de réactions de leur part, Isaure étant toujours la plus enthousiaste des deux.


Ce jour-là, avant l’arrivée de Bella, Cendre s’était régalée de moments privilégiés auprès de chacun de ses enfants. A commencer par Blanche.


La petite bambinette, très pot de colle de nature, adorait tous ces moments passés auprès de sa maman, surtout lorsqu’elle recevait plein de câlins de sa part.


Cendre avait également profité de ses aînés et notamment de discussions fort encourageantes avec Isaure au sujet de leurs coutumes.
- Un jour, j’espère que je serai ton héritière. Tu crois que c’est possible ?
- Vous aurez tous votre chance, ma puce, mais ton frère est bien plus dynamique que toi... 


Ce à quoi la petite fille lui avait répondu :
- Mais moi, j’observe, Mamounette. Samuel ne sait pas faire ça.
Cendre avait alors pris sa fille contre elle.
- Tu m’étonneras toujours, Isaure. Reste telle que tu es. Je te l’ai dit, chacun aura sa chance. Votre caractère et votre personnalité seront vos atouts. Et tu es une petite fille très intelligente.


Cendre avait aussi assisté à l’une des expériences scientifiques de son fils mais les odeurs provenant des différents tubes à essai avaient finalement eu raison d’elle et de son état gravidique.


Samuel avait alors cessé toute tentative de démonstration et avait lancé sa maman sur le même sujet que sa sœur.
- Tu crois que je pourrais un jour être ton héritier ?
- Bien sûr. Tous mes enfants pourront prétendre à ce titre.
- Et Isaure ? Elle pourra être ma grande maîtresse vampire ?
- Non... malheureusement, mon chéri.
- D’accord ! Alors moi, je veux pas être l’héritier parce que je me marierai avec Isaure !


Ne sachant que répondre à cela, Cendre avait pris Samuel dans ses bras. Le petit garçon avait un bon fond, tout comme sa sœur et elle se demandait comment l’avenir allait les transformer... quand ils sauraient.
Car, même si elle leur avait déjà appris qu’il n’y aurait qu’un héritier légitime, elle n’avait pas encore mentionné le fait qu’ils devraient combattre l’un contre l’autre et cela lui déchirait les entrailles d’y penser. 


Bella était arrivée à seize heures, ponctuelle, comme à son habitude.
- Tu as prévenu tes filles que tu resterais ici pour la nuit ?
- Bien sûr. Je suis prête pour vous servir, Maîtresse, ne vous en faites pas.


Bella avait alors pris les enfants en charge et leur avait concocté un repas digne d’une humaine. Samuel, Isaure et Blanche s’étaient délicieusement régalés de ses macarons aux amandes.


Cendre en avait profité pour se préparer. Il lui restait quatre heures avant son rendez-vous avec Lucas, de l’autre côté de la rue, à la maison de l’Ail, et elle voulait être irréprochable malgré son ventre énorme. Elle avait donc opté pour deux heures de sommeil vampirique.


A son réveil, elle avait pris un bon bain parfumé dans la salle de bain d’Isaure, un bain de trente minutes dans lequel elle avait humé les huiles essentielles, se relaxant en pensant à Lucas.


Elle avait ensuite revêtu ses plus beaux atours en espérant que son Unique fasse abstraction de son ventre proéminent.


Mais Lucas n’avait pas semblé remarquer quoi que ce soit en lui ouvrant la porte.
Il l’avait tout d’abord dévorée des yeux puis lui avait « parlé » sans même ouvrir la bouche.


« Tu es aussi belle que dans mon souvenir ».
- Lucas... tu n’as rien dit... Comment puis-je t’entendre ?


- Toi et moi, nous sommes Uniques. Notre avenir est lié, notre amour va au-delà de ce qui est imaginable ou écrit. C’est comme lorsque tu me parlais alors que j’hibernais... Nous n’avons pas besoin de paroles. Nos esprits disent tout... Nous nous entendons...


Il l’avait alors embrassée, dans un baiser fou, passionné et désespéré, car malgré l’amour qu’ils se vouaient, ils savaient qu’ils étaient en tort et que primait, avant tout, la liberté de la Vallée Oubliée et de sa communauté vampire.


Non, Lucas ne remarqua pas le ventre de Cendre car il ne vit qu’elle... son amour... celle pour qui il avait hiberné plus de vingt ans et qui répondait à ses baisers.


Il ne vit pas encore qu’elle lorsqu’il lui proposa de le rejoindre dans son cercueil et que, malgré son air faussement dérangé, elle accepta de tout son amour.


Et il ne vit qu’elle lorsqu’elle atterrit, grimaçante, sur le sol de la crypte, alors que leur « séance de cracotte » se fut achevée.
- Comment te sens-tu, ma douce ? Je n’aurais peut-être pas dû être si enjoué...
- Oh si ! Ne t’en fais pas... Je vais très bien. Aide-moi à me relever. Je ne suis pas très légère en ce moment.
Lucas l’avait alors aidée et ils avaient passé la nuit la plus merveilleuse de leur existence.


Ils étaient remontés dans la maison et Cendre avait remarqué que Lucas avait refait tout son salon ainsi que l’entrée de sa demeure.
- Quand as-tu fait ça ? Il n’y a plus aucun vis-à-vis et le salon est bien plus chaleureux...
- Je suis heureux que cela te plaise. Lorsque je t’ai entendue venir me parler, après cette réunion chez Vladislaus, je me suis réveillé et j’ai eu besoin de réfléchir. Alors, j’ai passé le mois à changer l’agencement et la décoration de la pièce avec ce que j’avais au grenier. Cela m’a vidé l’esprit.
- C’est très réussi. Même la porte d’entrée a été changée et elle n’a plus de vitres.


- Je voulais que tu puisses venir ici tout en préservant notre intimité. Personne ne doit savoir ce qui se passe derrière les fenêtres de la maison de l’Ail.
- Tu penses donc qu’on va pouvoir continuer à se voir ?
- Je n’imagine pas les choses autrement.


- Moi non plus mais c’est très risqué et je me demande comment on va pouvoir faire pour garder notre amour secret.


- Nous serons prudents, si prudents que personne ne soupçonnera jamais rien.
- Serons-nous assez forts pour tenir dans la durée, Lucas ? Nous parlons d’une éternité, une éternité interdite pour toi et moi...
- Tu dois croire en notre amour, ma douce. Il peut soulever des montagnes. Je te sens inquiète...


- Il y a autre chose... Je n’ai pas encore mes six descendants... Non seulement, je te tromperai avec ces humains mais, en plus, je porterai leurs bébés et tu me verras grosse de leurs semences, comme maintenant. Pourras-tu vraiment le supporter ?
- C’est donc cela qui t’inquiète ?


- Tu as peur que je t’abandonne parce que tu es en train de sauver la Vallée Oubliée ? Crois-tu que je sois si minable au point de ne pas reconnaître tes sacrifices ? Si minable au point de ne pas pouvoir me sacrifier moi aussi aux dépends de la communauté ?
- Bien sûr que non, mais je ne crois pas que ce sera si facile que cela.


- Lucas... J’ai mis presque vingt ans pour avoir trois descendants vampires. Rien ne dit que Clotaire en soit un, ni le bébé que je porte aujourd’hui. Je mettrai peut-être encore vingt ans pour en avoir trois autres, ou peut-être plus encore...
- Vingt ans, ce n’est rien... nous en viendrons à bout. Ce qui me chagrine davantage est que tu sois promise à mon ami Vladislaus.


- Nous n’en sommes pas encore là. Peut-être que nous trouverons une autre solution lorsque le moment viendra.


- Il n’y a pas d’autres solutions. C’est le seul moyen pour ouvrir les portes de la Vallée. Tu n’auras les capacités pour devenir Grande Maîtresse que lorsque tu auras épousé Vladislaus. Et ensuite seulement les portes se rouvriront. Seule l’union d’un couple de grands maîtres peut accomplir cette prouesse. Il n’y a pas d’échappatoire. Nous sommes condamnés à rester cachés pour le restant de notre existence.


- Alors, je divorcerai une fois que les portes auront été ouvertes.


- Mon amour... les vampires ne divorcent pas... Et même si cela était, cela signifierait que tu romps votre alliance... Le destin de la Vallée Oubliée est lié à son couple de grands maîtres... Les portes se refermeraient aussitôt. Je te l’ai dit, notre destinée est de nous aimer en secret.
- Soit, nous nous aimerons en secret. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je n’abandonnerai pas.


Lucas avait tenu Cendre contre lui. Ils ne disaient plus rien et écoutaient le crépitement des bûches dansant dans la cheminée, tout en savourant ce précieux instant qui n’appartenait qu’à eux et qu’on ne leur volerait pas.


- Est-ce que Vlad sait que tu n’hibernes plus ?
- Non, pas encore. Je pense aller le voir demain.
- Il pourrait tout aussi bien débarquer ici et nous trouver ensemble, alors...
- Il pourrait mais il ne le fera pas. Il m’a fait une promesse et je sais qu’il la tiendra.

 

- Que vas-tu lui dire ? Cela va lui sembler étrange que tu apparaisses juste au moment où on a besoin de toi.
- Je lui dirai que j’ai senti une menace ou un danger. Cela n’aura rien de curieux puisque nous sommes des vampires. Nous ressentons ces choses-là.


- Il sera heureux de te revoir. Je crois que tu es le seul ami qu’il considère comme tel dans cette ville.
- Je le sais bien. Et cela me chagrine d’autant plus de le trahir de la sorte.


- Mais ne parlons plus de lui. Il va bientôt faire jour et j’aimerais jouir de ces quelques minutes qui nous restent à passer ensemble avant que tu ne partes.


Ils fermèrent les yeux, laissant leurs esprits ne faire qu’un, communiquant sans mots, apaisés de sentir que leur amour torturé résisterait malgré les obstacles innombrables qui jalonneraient sa route.


Cendre était rentrée au petit matin. Elle avait retrouvé Bella dans la cuisine. Celle-ci venait de nourrir les prisonniers et elle s’apprêtait à prendre le petit déjeuner avec les enfants.
- Venez vous joindre à nous. J’ai préparé un petit quelque chose pour vous aussi.


Remplie de bonnes intentions, Bella avait cuisiné une salade de plasmafruits pour sa maîtresse. Malheureusement, dès la première bouchée, Cendre ressentit un violent haut-le-cœur.
- Bella ne devait pas savoir que tu ne mangeais pas d’aliments humains, Maman...
- Je suis navrée, Maîtresse... Je pensais que vous auriez pu manger étant donné que l’ingrédient principal est le plasmafruit.


- C’est moi qui suis navrée, Bella. Tu t’es donné du mal et j’apprécie sincèrement ton geste. Moi aussi, je pensais pouvoir manger cette salade mais ça reste tout de même de la nourriture humaine, j’en ai bien peur.


Après le départ de Bella, Cendre s’employa à passer du temps avec Blanche. La petite fille réclamait beaucoup d’attention et sa maman lui avait manquée la veille au soir.
- Z’ai pô aimé que t’étais pas avec nous hier soir, Môman... En plus, Zessie, elle était pô là aussi.
- Jessie va revenir dans neuf dodos. Ce n’est pas très long, tu verras. Et moi, je ne pars jamais bien longtemps, tu le sais bien. Et Bella ? Tu ne l’aimes pas, Bella ?


- Si. Elle est crô zentille ! Mais ze préfère Zessie !
- Elle sera bientôt là. Tu sais ce qu’on va faire ? Je vais te faire un calendrier avec neuf dessins. Chaque fois que tu iras dormir, tu pourras en gribouiller un. Et quand tu auras gribouillé le dernier, cela voudra dire que Jessie sera là à ton réveil, le lendemain. Ça te va ?


- C’est crô zuper ! Merci Môman ! Ce soir, tu restes avec nous, hein ? 


Cendre tint sa promesse, passa la soirée avec ses enfants, les coucha puis sortit en quête d’un nouvel humain pour remplir une des cellules vides de son garde-manger.
C’est là qu’elle la vit. Elle ressemblait à un bonbon géant et s’était approchée d’un pas assuré vers la maison de l’Ail.


En un battement d’ailes, Cendre fut près d’elle, juste avant qu’elle ne frappe chez Lucas qui devait probablement être chez le Comte à l’heure qu’il est.
- Puis-je vous demander ce que vous faites ici ?


L’humaine s’était retournée.
- Je viens voir le Duc Lestat de Riverview. Et vous ? Que faites-vous ici ?
Elle ne manquait pas d’aplomb, la guimauve ! Et elle connaissait Lucas ?... Cendre se demandait comment cela pouvait être possible alors que Lucas s’était retrouvé enfermé dans la Vallée Oubliée il y a cent-quatre-vingt-dix-huit ans et que cette fille débarquait à peine !


- Vous ne m’avez pas répondu ! s’impatienta la guimauve.
L’insolence de l’humaine commençait à déplaire fortement à Cendre qui se para de de sa forme sombre et se jeta sur elle.
- C’est moi qui pose les questions, pas toi ! C’est compris ?
La jeune femme ne sembla pas impressionnée par le visage vampirique de Cendre. Elle soutint même son regard.


C’est alors que Lucas, qu’elle avait cru chez le Comte, sortit, alerté par le bruit.
- On peut savoir ce qui se passe ici ?
- Je suis en train de donner une leçon à cette insolente écervelée ! Il semblerait qu’elle te connaisse. Elle te cherchait.
- Tiens donc ! Et qui est-ce ?

 

A suivre 🙂

 

 

Crédit :

Révélation
La simette que vous venez de voir apparaître dans ce chapitre est une simette de @nicole46 qui m'a gentiment autorisée à l'intégrer à l'histoire. Merci à toi Nicole ! 😘 Etant donné que je n'ai pas trouvé le lien galerie, je mets une capture pour que vous puissiez la trouver facilement dans la galerie en jeu.

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 06/07/24 - Chap21

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Chapitre 21 - Des nouvelles de Riverview

 


 

Cendre était furieuse :
- Le Duc ne te connait pas ! Alors qui es-tu ? Et que viens-tu faire ici ?
- Cendre... lâche-la, s’il te plait, tu lui fais peur. Laisse-la nous dire qui elle est. Nous statuerons ensuite sur son sort.

Révélation

A la demande insistante de Lestat, Cendre relâcha à contre cœur la jeune humaine.
- Je m’appelle Louise. Je suis votre servante, Maître.
- Ma... servante ? 


- Je suis la petite-fille de Radegonde Chevalier et la fille de Gertrude Chevalier, ma mère qui n’a malheureusement pas eu l’honneur de vous connaître.
- Rentrons. Nous allons tirer tout cela au clair à l’intérieur. 


Cendre avait ouvert la marche mais à peine étaient-ils entrés chez Lestat que celui-ci immobilisa la jeune femme et se saisit de son poignet gauche.
- Donne-moi ton bras gauche !
« Il veut se faire un festin, on dirait », pensa Cendre.


Mais au lieu de cela, il remonta sa manche, découvrant tout son avant-bras, puis la libéra de son emprise.
Cendre observa la scène, perplexe, puis Lestat s’approcha d’elle.


- Elle est bien ce qu’elle prétend être.
- Intéressant. Je suis curieuse d’en savoir plus. Au fait, tu ne devais pas aller voir le Comte, ce soir ?
- Si, mais étant donné les circonstances, j’irai plus tard. 


Louise avait ôté son bonnet et Cendre, quitté sa forme sombre.
Ils s’étaient installés tous les trois près de la cheminée et le Duc avait commencé à expliquer à Cendre les liens qui l’unissait à la famille de Louise Chevalier.


Les femmes de sa famille vouaient leur existence entière à servir le Duc de Riverview.
Lestat avait, il y a plus de six-cents ans, lors d’une visite dans le duché de Savoie, sauvé celle qui devint sa première servante, Gwendoline Chevalier, pourchassée lors de la grande chasse aux sorcières de 1430 et condamnée à être brûlée vive. 


Reconnaissante envers son bienfaiteur, la sorcière avait non seulement accepté de le servir mais elle lui jura aussi une loyauté éternelle à travers sa future descendance.
Ce ne fut pas promesse en l’air puisque, lorsqu’elle mit au monde sa seule et unique fille, elle jeta sur elle une malédiction bien complexe qui inscrivait dans ses gênes une loyauté sans faille et définitive au Duc Lestat.


Louise écouta une histoire qu’elle connaissait par cœur et Cendre s’étonna en silence de l’existence des sorcières dont elle n’avait jamais entendu parler, hormis dans les livres d’histoire. Mais les vampires existaient bien, alors pourquoi pas les sorcières...


La malédiction de Gwendoline ne s’était pas arrêtée là puisque chaque descendante ne pourrait mettre au monde qu’un seul enfant, une fille destinée à servir le Duc et qui porterait une tâche de naissance sur l’avant-bras gauche, empreinte visible de ce qu’elle avait étampé dans leurs gênes.


La première servante n’avait rien omis qui eut pu nuire à la reconnaissance éternelle qu’elle avait envers son maître puisque, même si chacune des servantes à venir naitrait elle aussi sorcière, le philtre qu’elle avait utilisé était si puissant qu’aucune d’elle ne pourrait jamais le briser.


- Est-ce que tu es sûr de ça, Lucas ? Un tatouage, c’est facilement imitable, tu sais...
Louise, qui avait jusque-là laissé s’exprimer son Maître, s’enhardit à parler après la remarque de la blonde vampire :
- Pas celui de l’ancêtre Gwendoline. Il n’est pas fait d’encre... Il se nourrit de notre âme fidèle envers vous, Maître.


- Louise a raison, et notre œil aguerri de vampire peut tout de suite faire la différence entre la tâche de naissance génétique et une pâle copie de tatoueur humain. Regarde-le de plus près et tu comprendras. Ce tatouage est aussi inscrit sous forme d’équation.


Cendre avait regardé la tâche de naissance sur l’avant-bras de Louise.
- Très bien, je suis d’accord avec toi ! L’humaine-sorcière ne ment pas. Mais qu’allons-nous faire si tu as maintenant une servante à domicile ? 


- J’ai toute confiance en Louise, comme j’imagine que tu as toute confiance en Jessie. Sa présence ne changera rien pour nous deux, tu as ma parole.
- Notre secret sera gardé à trois... Plus il y a de personnes autour d’un secret, plus celui-ci risque d’être dévoilé...
- C’est ce que tu as dit à Bella quand tu m’as révélé votre secret ? 


- C’est un coup bas, ça, Lucas...
- Le même genre de coup que tu es en train de m’assener. A ce petit jeu-là, je peux être aussi fort que toi.


Ils se toisèrent l’un l’autre sans mot dire pendant de longues minutes, amoureux certes, mais au bord du désaccord.


Louise fit comme si elle ne voyait rien et observa la peinture au-dessus de la cheminée :
« Ces roses... elles sont superbes... mais oui, je suis sûre que Vampirella est son Unique, je le sens... Il y a une telle tension romantique entre eux deux... »


Cendre et Lucas se tournèrent vers elle en même temps et déclamèrent de concert :
- Vampirella ?!
Mais, au lieu de se faire toute petite, Louise se mit à rire :
- Oh, je suis désolée, Maître ! J’avais oublié que vous pouviez lire dans les pensées humaines ! Pourtant, Mère me l’a enseigné.
- Ne t’en fais pas. Je suis sûr que tu vas vite apprendre.


Lucas et Cendre s’amusèrent beaucoup, par télépathie interposée de la réaction de Louise et, au fond d’elle, Cendre appréciait déjà beaucoup cette femme tant sa candeur et sa spontanéité lui rappelaient Jessie.


- Lucas, garde ta servante. Elle te sera dévouée, tout comme la mienne, et je sens que je vais beaucoup l’aimer ta Louise.
Lucas regarda alors la descendante de sa première servante.
- Tu penses que tu pourras garder les secrets de cette demeure, Louise ?
- Bien sûr, Maître ! Vos secrets seront les miens.


Le ton de la voix de Lucas Lestat se durcit mais son regard resta bienveillant envers sa servante :
- Si tu veux rester à mon service, il ne faudra jamais mentionner les fréquentes visites de Madame Valrose en ma demeure... C’est une règle essentielle qui ne souffrira pas d’exception. A moins de courir à ta perte. Est-ce bien clair ? 


- Maître, si vous choisissez de me faire confiance, vous ne le regretterez pas. Je vous ai observés, votre Unique et vous, et jamais je ne m’autoriserais à trahir le lien qui vous unit, comme jamais je ne trahirais ce qui se passe chez vous.


- Très bien, Louise, je te garde à mon service avec l’accord de Madame Valrose, mais ne me trahis jamais, c’est un conseil.


Le lendemain, Lucas Lestat avait longuement discuté avec sa servante de la situation politique à Riverview.
La jeune femme avait pris la décision de tout quitter pour venir à Forgotten Hollow, contre l’avis de sa mère, afin de prévenir le Duc qu’un coup d’état se préparait depuis plusieurs dizaines d’années mais que les choses étaient en train de s’accélérer.
- Je sais bien que vous aviez laissé la consigne à ma grand-mère de ne pas vous rejoindre ici mais cela fait presque deux siècles que vous n’êtes pas revenu dans votre duché et j’ai pensé que c’était important... En plus, ils voulaient m’arrêter.
- Tu as très bien fait. 

 

La nuit-même, Lestat se rendit chez le Comte pour lui faire part de l’arrivée de sa servante et de ce qui se passait au Duché de Riverview.
Le Comte, ravi de retrouver son ami et, déduisant naturellement que celui-ci avait été sorti de son hibernation par ladite servante, lui exposa à son tour le complot qui couvait dans les catacombes. 

 

Tous deux prirent donc la décision de réunir la milice, ainsi que Cendre Valrose et Timothée Renard, afin de regrouper les informations que chacun détenait sur le sujet.
Lestat demanda expressément la présence de Caleb Vatore, ce que Vladislaus accepta, uniquement pour faire plaisir à son ami.


Lestat rapporta donc à l’assemblée présente ce qui lui avait été relaté par Louise.
Le bras droit du Duc, Blaise Williams, constatant son absence prolongée, s’était mis en tête de remplacer Lestat à Riverview. Il avait été débouté par le grand conseil vampire parmi lequel Lestat avait encore de nombreux partisans malgré son exil forcé. 


Sans l’accord du Grand Conseil, le Duc de Riverview restait donc Lucas Lestat et, le pouvoir par intérim avait été octroyé à ses vassaux afin qu’ils gouvernent le duché dans le respect des pratiques politiques du duc en place.
Williams n’avait donc aucune chance d’arriver à ses fins à moins qu’il ne soit fait preuve que l’actuel duc de Riverview ait tré-passé.

 

- Voilà pourquoi il tient tant à vous tuer ! S’il y arrivait, aurait-il la garantie d’avoir le duché ?
- Aucune. 

 

- Blaise Williams n’a aucun titre de noblesse, et il n’est même pas Maître Vampire pour y prétendre. S’il prend le duché, ce sera nécessairement par la force.
- Le croyez-vous capable de réussir ? 


- Pas tant que je suis en vie. J’ai encore derrière moi la majorité de la communauté vampire de Riverview ; ma servante me l’a confirmé. Par contre, si je venais à mourir, une grande partie pourrait se rallier à Williams, j’en ai bien peur.
- Ce sont des vampires, et nous connaissons bien notre race. Elle se rallie toujours du côté du plus fort, ou, en tous cas, de celui qui a le plus de chance de gagner.
Vladislaus venait d’énoncer une vérité que tout le monde connaissait. 


- J’ai une petite question, Monsieur le Duc. Connaissez-vous Valérie Veh, Vincent Pabiz et Nathan Livinghell ? demanda Lilith.
- Oui. Ce sont des petits bourgeois de Riverview. Ils sont ici, d’après ce que m’a dit le Comte. 


- Etant donné ce que vous venez de nous apprendre, j’ai de bonnes raisons de penser qu’ils sont aux ordres de votre Blaise Williams.
- C’est très possible. Williams les côtoyait souvent. Ça ne m’étonnerait pas, à vrai dire. 


Caleb prit la parole à son tour.
- Ils complotent également contre le Comte et la future Grande Maîtresse, et prévoient de les tuer le jour de leur mariage.
Lestat déglutit avant de répondre :
- Le Comte m’en a informé, Monsieur Vatore, mais ces trois-là ne feront rien si Williams n’avalise pas leur plan. Et nous ne savons pas encore s’il a aussi pour objectif de prendre le Comté de Forgotten Hollow. 


Francis Caron assura à tout le monde que les trois individus et leurs complices seraient toujours surveillés de très près par la milice straudienne jusqu’à l’arrivée de leur prochain comparse.
- Et j’ai dans l’idée que ce comparse sera votre Williams, Monsieur le Duc. 


Vladislaus leva ensuite la séance. 


Puis il se rendit sur le pas de sa porte pour saluer ses convives et il surprit, bien malgré lui, le regard de son ami Lestat sur Cendre Valrose, bien que celle-ci sembla ne pas s’en apercevoir.


Mais ce qu’ignorait le comte, c’est que le duc, au même moment, communiquait avec elle par la pensée :
« On se retrouve dans la forêt, derrière chez moi ? Dans une heure ? »
« Avec plaisir »
 


- J’avais envie de me retrouver un peu seul avec toi.
- Tu as bien fait. Il faut profiter du calme avant que ça ne s’envenime. Cette histoire de double complot ne me dit rien qui vaille.


- Moi non plus. Mais à nous deux, nous les vaincrons.
- J’en suis certaine. Mais j’espère que si affrontement il y a, j’aurai accouché. Je mettrai ensuite le reste de ma descendance en attente jusqu’à ce que cette histoire soit réglée. Je ne tiens pas à me sentir vulnérable en plein combat. 


Il la serra contre lui...
- Je pense que tu fais bien. Tu auras ainsi la pleine capacité de ta puissance.
- Merci. C’est important pour moi que tu comprennes et que tu ne crois pas que j’abandonne ma mission de sauver la vallée.


- J’ai toute confiance. Je sais que tu iras jusqu’au bout. Tu es une vampire depuis plus de vingt ans maintenant, et la meilleure de toutes.
- Lucas, tu es vraiment le seul à savoir m’encourager de la sorte. Sais-tu à quel point je t’aime ?
- Tu m’aimes d’une force identique à celle que j’ai pour toi, alors oui, je le sais.


Les deux amants se promenèrent un peu dans la forêt puis, alors que le jour allait bientôt se montrer, Lucas décida de ramener Cendre jusqu’à la place, les autres vampires étant déjà probablement au chaud chez eux, à l’heure qu’il est.
- Ce n’est pas un peu risqué ? On pourrait nous surprendre...
- Tu sais, parfois, j’aimerais que ce soit le cas... Peut-être aurions-nous la chance de vivre heureux, toi et moi...
- Là, tu es en train de rêver, mon amour. 


Devant la morosité soudaine de Lucas, Cendre orienta la conversation vers un autre sujet :
- Au fait, Louise... Elle disait que Radegonde était sa grand-mère, mais tu es parti il y a presque deux siècles... Comment est-ce possible ? Elle est humaine, non ?
- Je pensais bien que ce petit détail ne pouvait pas t’avoir échappé.


- Louise est une sorcière, et les sorcières ont une durée de vie plus longue que celle des humains. Elles vivent de cent à cent-cinquante ans. Voilà, tu sais tout !
- Merci pour cet éclaircissement, Lucas. Il va falloir que je rentre maintenant.


Mais Lucas s’était à nouveau laissé envahir par la mélancolie.
- Tu sais, je t’ai dit l’autre soir que nous serions obligés de vivre cachés pour l’éternité...
- Et ce n’est plus vrai ?
- Si, mais j’ai envie d’être aussi optimiste que toi.


- Lorsque les portes s’ouvriront à nouveau, je retournerai à Riverview. Et ce jour-là, Cendre Valrose, tu partiras avec moi.
- Je ne le pourrai pas, tu le sais bien. C’est toi-même qui me l’a dit. 


- Je sais ce que j’ai dit mais je ne m’imagine pas te perdre.
Son étreinte lui écrasait presque les omoplates. Elle ressentit le désespoir de Lucas à travers elle, désespoir qu’elle partageait, mais elle dut s’en arracher car le jour allait être bientôt là. 


Elle s’éloigna, le cœur alourdi par le même chagrin que celui qui touchait son Unique et elle sentit, malgré le froid ambiant, la puissance du regard et des pensées de l’être aimé, qui la réchauffèrent jusque dans l’âme.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap22

★★ Guide

 

Chapitre 22 - Malveillances


 

Malgré le complot sous-jacent qui menaçait le comté de Forgotten Hollow et le duché de Riverview, la vie s’écoulait doucement dans la Vallée Oubliée.
Cendre et Lucas se voyaient fréquemment et Louise, très discrète, profitait de ces moments pour s’éclipser et nettoyer la crypte.

Révélation

Jessie avait repris du service auprès de Cendre après ses dix jours de congé, suite à son mariage et elle se régalait toujours autant d’enseigner aux enfants de sa maîtresse, même s’ils se chamaillaient parfois à propos des coutumes vampiriques.
Elle se faisait également joie de reprendre la cuisine pour les prisonniers, même si parfois elle avait davantage envie de se nourrir d’eux, surtout lorsqu’ils étaient de la trempe de cette Kayla Flemming qui lui rappelait beaucoup Dirk Dreamer...
Mais Jessie se faisait toujours un honneur de ne jamais toucher au garde-manger de Madame Valrose sans y avoir été invitée, son mari, Caleb, se chargeant lui-même de ramener un repas chaud à la maison.


La milice surveillait de près les agissements de Livinghell et de sa bande mais n’avait rien noté de remarquable durant les quelques mois qui s’étaient écoulés, rien qu’ils ne savaient déjà, en tous cas, et leurs réunions avec le Comte, auxquelles étaient chaque fois conviées le Duc, ne duraient jamais bien longtemps.


Ils avaient également assigné chacun des leurs pour être de faction devant les portes de la Vallée mais aucune nouvelle apparition de vampire n’avait été signalée depuis l’arrivée du dernier, il y a presque quatre ans. 


Lorsqu’elle connut un peu mieux Louise, Cendre s’entendit avec Lucas pour que sa servante soit au service de la chapelle les nuits où Cendre venait visiter son amant.
Ainsi, les enfants n’étaient jamais seuls, Jessie profitait de Caleb, Bella n’était plus sollicitée, et les deux amants jouissaient de leur tranquillité chez le duc.


C’est un soir comme celui-là que Cendre ressentit les premières contractions annonçant son accouchement imminent.
- Je ne peux pas accoucher chez toi, Lucas ! Si cela se savait, nous serions démasqués.
- Ça n’a pas l’air de se commander, ce genre de choses... Que comptes-tu faire ?


Cendre avait alors traversé la place séparant le domicile de Lucas de la chapelle, et avait réussi à atteindre, tant bien que mal la cellule d’Alexandre Gageure, pour mettre fin au travail de l’enfantement qui lui causait tant de douleurs.


Le père n’avait pas l’air enchanté », mais, grand bien lui fasse, il ne pourrait faire autrement que s’occuper de sa fille... 


Oups... correction... de ses enfants, car Cendre avait mis au monde, pour la deuxième fois, des jumeaux, une fille et un garçon qu’elle prénomma Aliénor et Alaric.


À mesure que le temps passait, Jessie s’alarma de la santé des nourrissons. Elle retrouvait souvent, dans la cellule d’Alexandre Gageure, des biberons non entamés et des paquets de couches inutilisés.


Elle avait alors plusieurs fois nourri elle-même les jumeaux et les avais changés, constatant de gerçures profondes sur leurs popotins fragiles...


Elle avait alors signalé à sa maîtresse le manque d’implication de son prisonnier dans le soin apporté aux bébés, et le sang de Cendre n’avait fait qu’un tour.


Suite à cette conversation, elle s’était rendue, sans attendre, dans la cellule d’Alexandre :
- Jessie m’a dit que tu ne t’occupais pas des bébés...
- Et je n’ai pas l’intention de la faire. J’aspire à autre chose. Je n’ai jamais voulu de ces mioches ! Que Jessie s’en occupe si ça lui chante !


- Je te laisse une semaine pour changer de comportement. Si tu ne t’occupes pas de mes petits, tu le regretteras...
- Et tu feras quoi ? Je ne vois pas ce qui pourrait être pire que d’être enfermé ici. Même la mort serait plus douce. Je ne changerai pas d’avis.


Une semaine plus tard... Jessie avait dû s’employer, relayée par Louise, à veiller sur les jumeaux, à les nourrir et à soigner leurs érythèmes, pour remettre les petits d’aplomb.
A la fin de l’ultimatum, Cendre avait envoyé Alexandre Gageure dans une cellule du garde-manger, loin de ses enfants, puis s’en était nourrie. 


- Mais qu’est-ce que tu as fait ? lui avait-il demandé alors que les effets de l’hypnose se dissipaient.


- Je tiens la promesse que je t’ai faite la semaine dernière. Tu vois, Alex, on ne touche pas à mes petits... Et c’est la grosse erreur que tu as faite... Tu te demandais ce qui pourrait être pire que ta vie dans ma cellule de géniteur ? Et bien, tu vas vite le savoir !


Cendre avait ensuite fait installer les bébés dans sa chambre. Etant donné qu’elle avait décidé de mettre en veille sa descendance, celle-ci ne lui serait plus utile avant longtemps et ses petits y seraient bien lorsque Jessie ou Louise viendrait pour les choyer.
Alaric et Aliénor seraient les premiers à jouir d’un confort optimum durant leur tendre enfance, surtout que leur maman avait grand espoir que ses petits soient des vampires, sa première grossesse gémellaire l’ayant comblée sur ce point.


Les trois ans de Clotaire étaient arrivés très vite. Il s’avéra être un petit vampire et Cendre dut se séparer de son père Cameron. Elle vida son esprit de vie puis le transforma pour le remercier de ce cadeau, comme elle l’avait fait avec les géniteurs de Samuel, Isaure et Blanche. Elle appela ensuite Francis Caron pour qu’il prenne en charge le novice.

Cendre avait alors présenté Clotaire au reste de sa fratrie. Blanche était enfin ravie d’avoir un petit frère avec qui jouer, et les deux grands l’avaient accueilli à grand renfort de câlins en se disant qu’ils seraient un peu plus tranquilles à présent puisque leur petite sœur ne les solliciterait plus autant.


Les jumeaux grandissaient et posaient de plus en plus de questions sur leur héritage vampirique. Ce soir-là, avant qu’ils n’aillent se coucher, ils avaient voulu savoir ce que devenaient les bambins qui n’étaient pas des vampires.


- Je vous trouve encore bien jeunes pour vous raconter cela, avait répondu Cendre, mais lorsque vous serez en âge, vous saurez tout.
- Mamounette, avait rétorqué Isaure, on se doute bien que les bébés ne disparaissent pas comme ça. Tu les mets dans le cimetière fleuri au fond du jardin, n’est-ce pas ? On a vu des prénoms sur les tombes.


- Mais qui t’a donné autant de jugeotte ? Ces bébés ne peuvent pas être vos frères et sœurs. Ils sont humains et les humains ne peuvent pas rester parmi nous, sauf les servants, bien sûr.


- T’inquiète, Maman, on le sait bien. D’ailleurs, on n’en aurait pas voulu. Ils n’ont pas leur place ici.
La réponse de Samuel avait profondément blessé Cendre qui se retint de le gifler. Comment un enfant de cet âge avait pu prononcer une telle phrase ? Avait-elle mis au monde un enfant sans cœur ?


- Il n’est pas sans cœur, lui avait dit Lestat, la nuit même. C’est un vampire et il raisonne comme tel. C’est tout à fait normal.


- Il souriait... Il souriait en me disant que ses frères et sœurs humains n’avaient pas leur place parmi nous... Je l’ai senti se réjouir, Lucas... Et ce n’est qu’un enfant.
- Les vampires sont tous différents, tout comme les humains. Je suis resté longtemps Lestat le sanguinaire parce que je méprisais les humains, et puis, ma fille est née...


- Tu ne m’as jamais parlé de cette période de ta vie...
- Parce que tu étais humaine lorsque je t’ai connue. Je détestais les humains à un point tel que je ne me contentais pas de boire leur plasma.


Lucas continua. Elle décela dans son regard à la fois de la tristesse, mais aussi, peut-être, des regrets. C’était difficile à discerner.
- J’aimais les voir souffrir, Cendre, les voir me supplier et m’implorer, leur laissant croire que j’accéderais à leurs demandes mais leur assenant le coup de grâce en les regardant droit dans les yeux... j’adorais ça.


Elle frissonna...
- Et tu n’aimes plus ?
- J’ai changé. Ma fille... Elle s’appelait Geneviève... Je crois que je ne te l’ai jamais dit... Elle était si petite quand elle est née... Sa mère est morte en couches, une humaine.


- Comment as-tu connu sa mère ? ça non plus tu ne me l’as pas dit.
- Cela faisait des années que j’étais coincé ici à Forgotten Hollow. Sa mère a garni mon garde-manger mais elle servait aussi à assouvir mes désirs les plus sombres. Lorsqu’elle est tombée enceinte, j’ai pris soin d’elle, mais c’était trop tard. Tout ce que je lui avais fait subir avant avait eu raison de sa fragile santé, et elle mourut entre mes bras, suppliant que j’épargne le bébé.


- Tu l’as fait, puisque Geneviève est morte à quatre-vingt-dix ans.
- Oui, elle a bien vécu. Elle m’a ouvert les yeux à sa naissance. Ce petit être était de moi. Je ne pouvais pas l’abandonner ainsi après les atrocités que sa mère avait endurées de ma main... J’ai décidé de la protéger pour que personne ne lui fasse ce que j’ai fait à sa mère...


Un long silence s’ensuivit.
- Ton histoire est tellement triste...
- Ainsi va la vie... J’ai changé, je me suis radouci, et puis je t’ai connue... douce et empathique malgré un côté malveillant difficile à cacher.


- Lorsque j’ai croisé ton regard cette nuit-là, chez Vladislaus, je t’ai sentie intrépide et inébranlable. Cendre... tu protèges tes enfants, continue à le faire. Tu as pris toutes les bonnes décisions. Ta malveillance se révèle chaque fois que l’on atteint ta famille ou que l’on t’atteint, et c’est ainsi que je t’aime.


- Quant à Samuel, ne lui en veux pas. Il n’a pas eu la chance de naître humain comme toi et d’avoir été transformé ensuite. Il est né vampire. Un jour, il comprendra, j’en suis sûr.
Les paroles de Lucas avaient apaisé Cendre pour un instant mais elle se promit tout de même de garder un œil sur son fils aîné.


Un soir, Cendre avait surpris les jumeaux en train de « jouer » au combat dans le jardin.
Il y a quelques semaines, elle s’en serait amusée... 


...mais lorsqu’elle observa de plus près ses deux aînés, il lui sembla bien que Samuel était en train d’entraîner sa sœur et que celle-ci ne savait pas trop comment s’y prendre.
Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, il devenait évident, à ses yeux de mère qu’Isaure se laissait influencer par son frère.


Heureusement, ces démonstrations de force ne duraient jamais bien longtemps et ce fut aussi le cas cette nuit-là. Samuel enlaça sa sœur de tout son cœur puis ils jouèrent un moment sur la balançoire.


Ces jeux d’enfants complètements innocents auraient-ils place dans leurs vies éternellement ?
Cendre sentait que son fils voulait entraîner Isaure sur un sentier où elle ne désirait pas aller mais Isaure avait, depuis toute petite, toujours voulu faire plaisir à son frère.


Cette nuit-là, Cendre constata aussi que les jumeaux sortaient de plus en plus souvent la nuit et qu’ils dormaient plus volontiers en journée. Leurs natures de vampires se révélaient peu à peu et sa fierté de maman s’en trouvait revigorée malgré les inquiétudes qu’elle pouvait avoir.


Heureusement, les bambins ne lui donnaient pas autant de mal pour le moment et Cendre aimait se ressourcer auprès d’eux.


Blanche et Clotaire étaient pour elle une véritable source de joie innocente qui lui permettait d’oublier les écarts de ses aînés, et Cendre s’amusait chaque fois de passer du bon temps avec eux avant qu’ils ne grandissent trop vite.


Deux mois plus tard, le Comte Vladislaus Straud rassembla autour de lui les personnes en qui il avait le plus confiance, pour une réunion informelle, mais très urgente. Il avait, pour l’occasion, réaménagé le salon afin de tous les accueillir.


Cette nuit-là, on retrouva bien sûr les proches du Comte : Cendre Valrose, Lucas Lestat et Francis Caron...


... mais aussi Lilith Vatore et Timothée Renard.


Vladislaus avait aussi accepté pour la première fois à ses côtés, et de son propre chef, Caleb Vatore dont il ne doutait plus de la loyauté à son égard.
Avaient été conviées également les dernières recrues de la milice straudienne telles que Salim Benali...


... Dina Caliente et Jeb Harris, Jeb étant le plus fiable des trois, et toujours prêt à vouloir aider le Comte dans quelque situation que ce soit.
Le dernier arrivé, Cameron Fletcher, n’avait pas été invité car beaucoup trop instable encore, pour le moment... 


Vladislaus Straud leur avait fait à tous un exposé sanglant de ce qui se passait dans les catacombes depuis deux jours.
De nombreux vampires ayant voué un attachement sans faille au Comte et à la Maîtresse vampire avaient été retrouvés morts, brûlés, à la surface des catacombes. Ces vampires de la forêt, vivant à l’ombre des arbres et sous terre avaient succombé de la façon la plus violente qui soit.


Et ce n’était pas tout. Francis Caron poursuivit en déplorant le décès d’une dizaine de vampires, achevés à coups de pieu en pleine poitrine ou retrouvés la nuque brisée parce qu’ils refusaient de se soumettre à une nouvelle autorité.
- Les gens ont peur. Ils ont des enfants. Nous avons déjà caché certains d’entre eux dans les catacombes de la milice. Et d’autres nous demandent encore de les aider. Les catacombes résidentielle et commerciale sont devenues une zone de non droit.


- Comment cela est-il possible, demanda Lucas en se tournant vers le Comte et Cendre. N’aurions-nous pas pu prévoir un tel désastre ?


Cendre le regarda.
- Savez-vous ce que je pense, Monsieur le Duc ? Je crois que votre ami Blaise Williams a réussi à pénétrer dans la vallée. Toutes ces morts ne sont pas anodines et les trois vauriens que nous surveillons ne semblent pas suffisamment audacieux pour accomplir de genre de méfaits provocateurs, en tous cas, pas de leur propre chef.


- Je rejoins votre avis, Madame Valrose. Je suis convaincu que Blaise Williams est arrivé à Forgotten Hollow et il le fait savoir.


Deux nuits plus tard, le temps d’élaborer une stratégie avec Francis Caron, Cendre Valrose et le Comte Vladislaus Straud avaient retrouvé leurs partisans dans la forêt, près de l’une des entrées des catacombes, avec pour objectif de reprendre les lieux de gré ou de force.
Ils savaient tous que certains d’entre eux pourraient y laisser leur éternité mais étaient bien déterminés à empêcher Blaise Williams et ses acolytes de semer la terreur dans la Vallée Oubliée.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap23

★★ Guide

 

Chapitre 23 - Catacombes


 

Tous se donnèrent des mots d’encouragement. Ils étaient galvanisés par la perspective des combats qui auraient bientôt lieu et se souhaitèrent naturellement bonne chance.
Il avait été établi que quatre groupes seraient formés, chacun ayant à sa tête un noble ou la Maîtresse Vampire.

Révélation

Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’une nuit avant, Blaise Williams avait investi les catacombes avec son premier lieutenant, Nathan Livinghell...


... à qui il reprochait de ne pas avoir suffisamment pris d’initiatives. Il était également suivi de Vincent Pabiz, Valérie Veh et de vingt-trois autres vampires.
- J’espère que tu es fier de toi ! Tu aurais pu tuer le Comte depuis longtemps !
- Mais les portes de la vallée seraient restées bloquées...
- Tu n’as vraiment rien compris, alors ! Ce n’est pas le comte, l’important. C’est la fille.


Le groupe de Cendre fut le premier à descendre dans les catacombes. Nos treize vampires ignoraient à ce moment-là que la partie allait se jouer à un contre plus de deux.
La future grande Maîtresse ne voulait décevoir personne et avait insisté pour investir la première les catacombes. Elle était accompagnée de Lilith et Francis.


- L’endroit est complètement désert. Difficile d’imaginer que cette place grouille de marchands ambulants, en temps normal.
- Tu as raison, Cendre, c’est bien triste. La plupart d’entre eux ainsi que leurs acheteurs se sont réfugiés dans les catacombes de la milice. Ce n’est pas aussi grand et c’est moins confortable mais, au moins, ils sont en sécurité contre ses « sans-honneur » qui vous poignardent dans le dos.
- Ce n’est pas si désert que ça ici, lança Lilith.


Une nuée de chauve-souris sortit de la petite grotte. Elles n’avaient pas l’air agressives mais nos trois vampires se demandèrent si elles étaient de leur côté et, surtout, qui se cachaient derrière elles.

 

Lilith reprit :  J’espère que tu as embrassé tes enfants avant de partir.

- Je l’ai fait, mais ce n’est vraiment pas le moment d’y penser.

Elle songea cependant qu’elle n’avait pas eu le loisir d’embrasser Lucas. Depuis cette réunion chez le Comte deux nuits plus tôt, ils n’avaient pas eu l’occasion de se retrouver seuls, les évènements s’étant considérablement accélérés.

Elle chassa Lucas de son esprit puis stimula son équipe :

- Il est grand temps d’y aller. Il n’y a plus aucune place pour l’apitoiement maintenant.

 

Le Comte, vêtu de sa plus belle tenue de combat avait rejoint les catacombes vingt minutes après Cendre, accompagné de Jessie et Jeb Harris.
- C’est très excitant ! s’était enthousiasmée Jessie
- Il n’y a rien d’excitant à cela, Madame Vatore. Il va y avoir des morts... 


- Nous protégeons notre peuple, c’est pour cela que nous sommes ici, pour ces vampires qui m’ont toujours été fidèles et qui attendent que nous les sauvions. Il ne faut pas les décevoir. La cause est très sérieuse et je vois que nous sommes attendus.


Le Duc de Riverview était descendu avec son groupe dans le temps imparti des vingt minutes qui avait été imposé à chacun. Bella et Salim étaient à ses côtés mais il avait également pris avec lui Cameron Fletcher, le jeune vampire néophyte qui avait désobéi au Comte en se joignant à eux alors qu’il avait été instamment prié de rester au manoir.
Bella fut la première à parler :
- C’est bizarre... Pourquoi est-ce si sombre ? La place est davantage éclairée habituellement...


Le Duc la rassura :
- Ne t’en fait pas, nous allons avoir de la lumière. Si Blaise Williams est ici, il ne pourra en être autrement.
- Ah oui ?
- Il supporte très bien le soleil mais il ne voit pratiquement rien dans la pénombre. Il devra donc remettre l’éclairage des rues en place.


- Un comble pour un vampire... Mais tant mieux. Moi, j’y vois très bien mais c’est quand même plus sympathique avec de la lumière.
- Franchement, je trouve cet endroit incroyable ! s’enchanta Cameron.
- Assez palabré ! On y va ! Je veux le sang de ces vampires sans foi et je compte sur vous ! Mais laissez-moi Blaise Williams.


Le dernier groupe à descendre fut celui du Vidame de Montsimpa. Caleb et Dina étaient auprès de lui lorsque l’éclairage des rues fut soudainement remis en route.
Eux aussi trouvèrent que la place manquait de marchands et qu’elle semblait bien vide.


- On y va les enfants ! Qu’est-ce que vous en dites ?
Le Vidame s’adressait davantage à Caleb qu’à Dina.
- Allons-y. Nous ne leur ferons pas de quartier.
- J’y compte bien, Monsieur Vatore. 


Quelques heures avant son départ pour les catacombes, Cendre avait laissé la chapelle entre les bonnes mains de Louise qui avait commencé par s’occuper des bébés tandis que Cendre allait dire au revoir à ses enfants.


Elle retrouva les deux bambins en train de jouer dans la chambre de Blanche et les informa que Maman allait devoir s’absenter quelques nuits.


Cendre avait le cœur lourd car elle ignorait combien de temps durerait l’affrontement, ni même si elle en reviendrait.


Elle avait ensuite rejoint les grands au salon afin de leur expliquer quelques jours afin de régler une situation délicate dans les catacombes.


Elle les avait ensuite serrés contre elle, l’un après l’autre.


Elle espérait, au fond d’elle, qu’elle pourrait les revoir...
Cette perspective de pouvoir perdre son éternité lui rappelait son humanité perdue et combien la vie pouvait être fragile. Elle comptait pourtant sur sa vie éternelle pour ne pas perdre ses enfants.


Samuel et Isaure avaient ensuite accompagné leur mère jusqu’aux portes de la chapelle et l’avait regardée partir.


Lorsque les portes se furent refermées, Isaure avait eu les larmes aux yeux, et Samuel s’en était affligé.
- Ne pleure pas... Je sais qu’elle reviendra. 


- Tu n’as donc pas compris ? Elle risque de mourir. Nous avons, toi et moi, épié ses conversations. Nous connaissons l’enjeu. Je n’ai pas envie de perdre Mère.
Samuel souriait.
- C’est toi qui n’as pas compris. Elle est la plus forte. Nous ne la perdrons pas. Fais-moi confiance.


- J’ai peur... On ne sait pas ce qui va se passer là-bas.


- Ce qui va se passer ? Des vampires à la solde du traître vont se faire décimer par notre mère. Voilà ce qui va se passer.


- Je te trouve trop optimiste alors que nous ne savons rien de la force de l’adversaire. En quoi cela mérite-t-il un sourire ?
- Il n’en mérite pas. J’espérais te réconforter, c’est tout.


Isaure avait alors enlacé Samuel. Elle tremblait beaucoup pour sa maman mais son frère trouvaient toujours les mots qui l’apaisaient.


Cendre, Francis et Lilith s’étaient enfoncés dans les catacombes. Les ruelles semblaient désertes, les portes étaient closes et certains volets étaient fermés mais ils sentaient pourtant qu’on les observait.


- Nous devrions nous séparer, nous aurions plus de chance de leur mettre la main dessus.
- Tu as raison, mais ne nous éloignons pas trop, on ne sait jamais. 


Peu de temps après leur séparation, Cendre entendit des pas derrière elle.


Elle se retourna brusquement et attrapa Valérie Veh à la gorge alors qu’elle s’apprêtait à lui sauter dessus.


La jeune femme fut déséquilibrée et Cendre en profita pour la pousser au sol.


Le combat dura quelques minutes et Cendre finit par avoir raison de son adversaire sans trop de difficulté.


Tout occupée qu’elle était à lutter avec Valérie Veh, elle n’avait pas remarqué que quelqu’un les observait depuis la fenêtre d’une des maisons de la ruelle, quelqu’un qui notait avec attention toutes les techniques de défense et d’attaque de la future grande Maîtresse vampire.


Cendre se releva. Elle avait encore cette désagréable sensation d’être épiée. Elle tourna la tête vers la maison voisine.


C’est là qu’elle croisa son regard. Elle le reconnut tout de suite d’après la description que lui en avait fait Lucas. Il s’agissait de Blaise Williams, elle en était sûre.


Elle le vit disparaître derrière une porte. Il ne s’échapperait pas ainsi. Elle se mit à courir, bien décidée à faire le tour du pâté de maison et à rattraper le responsable des nombreux carnages qui eurent lieu ici.


Les catacombes étaient devenues un vrai champ de bataille.
Des combats avaient lieu à tous les coin de rues. 


Ils étaient acharnés et sans pitié. Les amis de Cendre avaient parfois le dessus...


... mais ils se retrouvaient parfois aussi en sérieuses difficultés, surtout pour les plus jeunes vampires.


Beaucoup de nuques furent brisées lors de ces affrontements et quelques cœurs furent transpercés. Chacun se battait ou se défendait comme il pouvait.
Seul Vladislaus Straud, bien que paré de son épée, ne s’en servit pas.
Il croisa le Duc de Savoie devant la galerie d’art de Francis Caron. Les deux hommes se toisèrent un moment, aussi distingués l’un que l’autre mais sans s’affronter.


Ils échangèrent quelques politesse, comme s’ils s’étaient retrouvés dans un salon mondain, puis se souhaitèrent bonne chance. 


Non, Vladislaus Straud n’avait pas besoin d’épée. Il n’avait même pas besoin de toucher son ennemi pour en venir à bout. Ses pouvoirs étaient suffisamment puissants pour lui éviter cela.


Le comte de Savoie en fit les frais cette nuit-là (ou peut-être était-ce déjà le matin ?). Vlad lui brisa la nuque, uniquement par la pensée et quelques gestes appropriés que les sorciers lui envieraient sûrement, gestes au demeurant emplis de distinction et dont il usa sur les ennemis qui eurent le malheur de croiser son chemin dans les catacombes.


Caleb, lui, brisa la nuque d’une vampire majeure qui eut le temps de lui parler avant de mourir :
- Protégez votre paix. Nous ne sommes plus en paix depuis bien longtemps à Riverview... Je ne voulais pas me battre... la Maîtresse vampire... elle est grande... Dites à mon mari... 


Caleb resta un instant debout devant le corps sans vie de sa victime. Elle avait combattu jusqu’à la mort, digne et fière. Elle avait un mari quelque part... Il ne savait pas qui il était mais cet homme devait s’inquiéter pour elle, tout comme lui s’inquiétait pour Jessie. Où était-elle ? Il ne l’avait pas revue depuis le début des hostilités.


Jessie s’en sortait plutôt bien pour une novice et elle eut le dessus sur son assaillant après une lutte interminable au cours de laquelle elle mit en pratique toutes les techniques de combat que Francis et Caleb lui avaient apprises.


Salim, lui aussi, vint à bout de la sulfureuse vampire qui l’avait attaqué, mais bien à contre-cœur. 

 

Il avait le sentiment, au plus profond de lui, qu’il ne devait pas combattre une femme... un sentiment lointain qui l’avait énormément ralenti avant de se décider à faire craquer le cou de la belle blonde. Mais c’était lui ou elle et il en tremblait encore.


Bella ne s’était pas posé toutes ces questions existentielles lorsqu’elle avait sauté sur la comparse de Williams qui s’était retrouvée face à elle.


Elle mit sa rivale à plat ventre et s’empressa de lui dire adieu.


Bella ne s’en laissait pas conter, et elle n’avait aucun sentiment pour ceux et celles qui envisageaient de menacer la vie paisible qu’elle menait auprès de ses enfants. Elle fit donc abstraction de toute sensiblerie.


Lucas, lui, découvrit le corps inerte de Cendre près de l’auberge du vieux Luigi.


Il l’avait alors soulevée, sa petite nuque fragile tombant tristement contre son épaule...
Lestat le sanguinaire était en train de se réveiller... Il sentait monter en lui la haine qui le portait autrefois. Celui qui avait fait cela allait savoir de quoi il était capable.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap24

★★ Guide

 

Chapitre 24 - Un bien triste bilan


 

Les combats au sein des catacombes avaient malheureusement fait plusieurs victimes.
Lucas Lestat avait perdu Cameron Fletcher, le jeune novice qui aurait dû rester au manoir ainsi que le Comte le lui avait ordonné. Il avait péri par la main d’un ennemi qu’il avait pris, de dos, pour Caleb.

 

Révélation

 

Lucas, lui, était trop occupé à guerroyer avec Vincent Pabiz, l’un des sbires de Williams, pour se rendre compte de quoi que ce soit.


Le petit bourgeois s’était jeté sur lui alors qu’il ne s’y attendait pas mais le Duc avait vite repris le dessus et lui avait démontré qui était le plus fort des deux, tout d’abord en parant ses coups les uns après les autres, les mains dans les poches...


... puis en lui assenant un coup qui allait le mettre à terre. Oui, le Duc s’amusait beaucoup de la détresse de son ennemi qui était l’un de ceux qui avait contribué à amener le chaos à Forgotten Hollow.


Mais Lestat dut abréger rapidement le calvaire de Pabiz car il entendit, loin dans son esprit, une voix qui appelait au secours, sa voix à elle... « Aide-moi... »
Son sang ne fit qu’un tour. Elle était en danger. Il en finit avec son ennemi puis s’en alla.


Pendant que Lucas courait vers Cendre, Nathan Livinghell causa la mort de Dina Caliente alors qu’elle avait cru échapper à son emprise.


Il l’avait ensuite déposée là, sur un banc, telle une poupée désarticulée.


Puis il avait croisé le Vidame de Montsimpa. 


Il avait un moment cru qu’il pourrait l’achever...


... mais le Vidame avait eu recours à une parade qui l’avait complètement déstabilisé.


Allongé sur le sol, il ne voyait pas comment s’en sortir car le vidame parait chacun de ses coups et l’empêchait de se relever.


Au moment où il lui enserra la jambe, il eut la fabuleuse idée de mentionner le décès de Dina.
- Allez donc voir ce que j’ai fait à votre poupée blonde, deux rues plus loin ! 


Timothée Renard avait alors abandonné sa proie afin de voler au secours de la victime de Livinghell et, au même moment, Jeb Harris se trouvait aux prises d’un vampire vêtu de rouge avec les yeux tout aussi rouges que son manteau. 


La milice straudienne perdit encore un des siens... Jeb succomba d’un écrasement des cervicales. Son ennemi ne l’avait pas épargné.


Cendre l’avait découvert alors qu’elle essayait de retrouver Blaise Williams et elle en fut profondément affectée. Jeb avait été son premier descendant vampire.


Elle se rua alors sur le coupable, lui fit regretter son acte puis courut, le cœur ravagé, à la recherche de Williams.


Le Vidame avait laissé Livinghell pour accourir auprès de Dina mais le Comte l’avait devancé.
- Elle est ... ?
- Oui. 


- Elle était douée mais elle avait encore beaucoup de choses à apprendre... J’aimerais savoir qui a fait ça.
- Livinghell.
- Je vais m’occuper personnellement de lui. 


Vladislaus avait retrouvé le maître d’œuvre alors qu’il s’en prenait lâchement à Jessie.
- Lâchez-là, ordonna-t-il. 


- Il y a un problème, Monsieur le Comte ?
- Je crois bien que vous êtes le problème dans son entier, petit minable.


- Et bien quoi ? On n’a plus le droit de s’amuser dans la Vallée Oubliée ?
Nathan Livinghell se rapprochait dangereusement du Comte qui ne bougeait plus. 

 

Tout se passa très vite. Oubliant ses bonnes manières tant il était en colère à cause de la mort de Dina et de la façon dont Jessie avait été traitée, Vladislaus écarta Jessie tout en se ruant sur le maître d’œuvre. 


Le cœur de Nathan fut transpercé d’un geste assuré devant les yeux de celle qui aurait pu être sa victime.


- Merci Monsieur le Comte, je crois que vous êtes arrivés à temps.
- Tout le plaisir est pour moi, Madame Vatore.


- Ce petit maçon de pacotille en a maintenant fini de se battre à la déloyale. J’espère qu’il sombrera dans les ténèbres.


Cendre, quant à elle, finit par tomber sur Blaise Williams, non loin de l’auberge du vieux Luigi, ce vampire, italien du temps de son humanité et qui cuisinait des pack de plasma « faits maison » emprunts de belles saveurs humaines.
Cendre tomba donc sur lui, ou plutôt était-ce Williams qui tomba sur elle.


Elle s’était retrouvée au sol, sur les pavés froids, sans même comprendre ce qui avait pu se passer, et la brute appuyait sans pitié sur sa nuque.


Elle allait mourir ici, elle en était certaine, seule et sans ses enfants, sans Lucas...
Dans un dernier effort, elle l’appela à l’aide, du plus profond de ses pensées: « Aide-moi... » 


Puis elle ne ressentit plus rien que le noir absolu et se laissa sombrer.
Lucas avait rapidement mis fin aux nuits sombres de Vincent Pabiz lorsqu’il avait entendu l’appel au secours de Cendre et sa petite voix faible.
Il arriva derrière Williams, déterminé à l’achever.
- Ne la touche plus et relève-toi, espèce de gredin. Tu n’as donc plus aucune fierté ? 


Williams lui fit face.
- Tu deviens faible, Lestat. Cette histoire ne te concerne pas. Nous sommes tous deux de Riverview et tu devrais combattre à nos côtés.
- Qui en a donné l’ordre ? Riverview est une contrée paisible et son seul souverain, c’est moi ! Je ne suis pas encore mort, comme tu peux le constater. 


Lestat le saisit à la gorge :
- Quand je pense à tout ce que je t’ai appris et à la confiance que j’ai placée en toi ! Tu es un renégat !
- Alors vas-y ! Tue-moi !


Lucas le relâcha.
- Non, je ne te tuerai pas. C’est elle qui le fera. Je la connais. Elle ne restera pas sur cet échec, sois assuré que tu périras de sa main.
- Elle est déjà morte, Lestat.


- Bien sûr que non, elle n’est pas morte ! Parce que si c’était le cas, je te jure que je gèrerai personnellement ton cas et que tu n’en t’en relèveras pas. Tu connais très bien mes méthodes, Blaise. Tu sais que je ne plaisante pas.


Lucas avait alors laissé partir Williams puis il s’était approché de Cendre.
Elle avait la nuque écrasée, il le sentit entre ses doigts... mais peut-être pas complètement.


Il l’avait alors soulevée, sa pauvre tête cassée effleurant son épaule et il avait essayé d’entrer en contact avec elle
« Ma douce, réponds-moi, s’il-te-plaît » 


« Je ne supporterai pas de te perdre, alors reviens-moi. Reviens-moi, je t’en prie. »
Mais l’esprit de Cendre n’entendait plus et il n’obtint aucune réponse. 


Ce silence entre lui et son Unique le déstabilisait profondément et l’auberge de Luigi, désespérément vide, faisait écho à son propre désarroi.
Il s’approcha, le pas tremblant, du banc qui se trouvait là. 


« Tu ne peux pas mourir, pas maintenant. Nous devons nous battre ensemble contre cette vie qui refuse de nous unir... Cendre... Je t’en prie... entends-moi... » 


Il l’avait alors déposée le plus délicatement possible sur ce banc en bois, continuant à lui parler.
« Je sais que tu m’entends... Il ne peut en être autrement... et je continuerai à te parler jusqu’à ce que tu me répondes. » 


En la regardant ainsi, il avait presque l’impression qu’elle dormait paisiblement. 


Tout à sa détresse, Lucas n’avait pas vu que le Comte Vladislaus Straud et le Vidame de Montsimpa l’observaient depuis un moment lorsqu’il s’allongea, accablé par la douleur qui lui faisait entrevoir le décès de Cendre. A cet instant, rien ne comptait plus que Cendre...
Le Comte murmura alors à Timothée :
- Vous n’avez rien vu, n’est-ce pas, mon cher ?
- De quoi parlez-vous donc, mon ami ? répondit le Vidame d’un air entendu. 


Le Comte s’était alors dirigé vers le Duc de Riverview et lui avait tendu la main.
- Relevez-vous, mon ami. Ce n’est pas une tenue pour un noble de votre rang. Dites-moi plutôt ce qui est arrivé à ma future grande Maîtresse.


Lucas se redressa tant bien que mal en réalisant que le Comte et le Vidame avaient assisté à son infortune, puis il leur expliqua que Cendre avait croisé le chemin de Blaise Williams ainsi que les circonstances de sa blessure, ce à quoi le Comte répondit :
- Vous avez bien fait de voler à son secours. Sans vous, qui sait ce qu’il serait advenu de Forgotten Hollow. Et si ce Blaise Williams s’est échappé, ne vous en faites pas. Sauver la future Grande Maîtresse est notre priorité à tous. Vous avez fait ce que vous deviez faire et je vous en suis reconnaissant. Quant à ce monsieur Williams, nous le rattraperons, il va sans dire.
Sous couvert de son discours, le Comte rappelait au Duc les obligations de Cendre Valrose, et cela ne lui échappa pas.


Le Comte s’interrompit lorsqu’il vit arriver Francis Caron, accompagné de Lilith et Caleb Vatore, ainsi que de Bella Swan.
- Nous reprendrons cette conversation plus tard. J’imagine que tout le monde est d’accord. 


Le Duc et le Vidame acquiescèrent. Ils convinrent, d’un accord commun, que Cendre avait été retrouvée par Lestat, gisante, alors que Blaise Williams s’enfuyait. Le Duc n’avait alors eu d’autre choix que laisser Blaise partir pour sauver Madame Valrose. Grâce à lui, la nuque de la future grande maîtresse n’était pas complètement brisée. Cela suffirait à rassurer tout le monde et l’honneur de Lestat serait sauf.


Francis et Caleb s’approchaient, complètement remontés par ces combats dont ils se racontaient les moindres détails. 


Bon nombre de vampires avaient rejoint la grotte sentant qu’il ne valait mieux pas s’éterniser dans les parages alors que des nobles étaient sur place. Certains étaient venus en curieux alors que d’autres retournèrent leur veste, sentant la victoire échapper à Blaise Williams.


Le Comte avait expliqué à ses alliés ce qui était arrivé à Cendre Valrose. Lilith, comme la majorité d’entre eux, ne s’en inquiétait pas.
- C’est une chance que ce Blaise Williams soit médiocre. Moi, lorsque je brise une nuque, je la brise jusqu’au bout, fanfaronna-t-elle.
Bella, elle, semblait outrée :
- Elle aurait tout de même pu y rester, non ! Si le Duc n’avait pas été là, c’en aurait été fini ! Comme pour Jeb, Cameron et Dina ! Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser ! 


- Monsieur Vatore, calmez votre amie. Il serait grand temps qu’elle apprenne à rester à sa place.
Le Comte était hors de lui et Lestat avait « déconnecté » de la réalité pour essayer d’atteindre les pensées de Cendre car, malgré tout ce qui se disait, il avait peur pour elle. 


- Allez, ça suffit maintenant. Tu ne voudrais pas te mettre le comte à dos, quand même ?
- Ce que je dis, c’est que tout le monde semble prendre un peu trop les choses à la légère, dans cette communauté.


Vladislaus s’interrogea alors auprès de Francis des absences de Jessie et Salim.
- Ils vont bien. Je les ai envoyés en éclaireurs pour nous assurer qu’il n’y avait plus d’ennemis dans les catacombes.
Caleb ne pipa mot mais Lucas comprenait à quel point il devait être inquiet pour sa femme.


Malheureusement pour lui, les vampires choisis pour être des éclaireurs n’étaient jamais les plus aguerris et Caleb savait que Francis n’aurait jamais été approuvé s’il avait envoyé au « casse-pi-pe » une des forces vives de sa communauté.
- Vous avez très bien fait, Monsieur Caron. J’espère que Madame Vatore et Monsieur Benali nous rapporterons de bonnes nouvelles et que nous avons définitivement repris les catacombes.
Tous l’espéraient.


Francis se tourna vers Caleb.
- Ne t’en fais pas. J’ai vu ta femme combattre. Elle s’en sortira.
- J’y crois de toutes mes forces, mais Jessie est novice. Le Comte l’a sauvée tout à l’heure mais si elle tombe sur Blaise Williams, elle ne fera pas le poids. Et Salim non plus...
- Williams n’est sûrement plus dans les catacombes à l’heure qu’il est. Rassure-toi.


Salim et Jessie arrivèrent à ce moment-là.
- Les catacombes sont de nouveau à nous ! Ils ont tous filé, Monsieur le Comte ! 


Les deux néophytes s’empressèrent de raconter leur exploration à tout le monde. Ils étaient très enthousiastes sur la mission importante qu’on leur avait confiée et se faisaient une joie d’y ajouter de nombreux petits détails. Le Comte les interrompit :
- Aucune trace de Blaise Williams ? 


- Non, Monsieur le Comte. Nous avons, Jessie et moi, tout fouillé de fond en comble, jusqu’à la plus petite maison. Il n’y a plus personne ici, à part nous.
- Très bien. Dans ce cas, nous allons poster des sentinelles à chaque entrée et Monsieur Caron se chargera de les contacter toutes les demi-heures. Je veux être sûr que ce vaurien ne remettra plus les pieds ici. En attendant, je me chargerai moi-même de trouver et de m’occuper de ce Blaise Williams.


Cendre recouvrait peu à peu ses esprits lorsqu’elle entendit les propos du Comte. Elle avait horriblement mal à la tête mais il lui semblait entendre la voix inquiète de Lucas qui essayait de communiquer avec elle. Il fallait absolument qu’elle se reprenne.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap25

★★ Guide

 

Chapitre 25 - Retour à la chapelle


 

Elle resta un moment assise sur ce banc, jusqu’à ce qu’elle se sente mieux et puisse en avertir Lucas.
- Je vais bien, mon amour. Je vais venir vers vous, alors ne te mets pas en défaut auprès du Comte et reste aussi froid que les autres.
- Je t’ai entendue, ma douce. Je suis heureux que tu ailles mieux.

Révélation

Cendre s’était approchée doucement du petit groupe.
- Monsieur le Comte, si je puis me permettre, je vous ai entendu dire que vous comptiez vous occuper de Blaise Williams. Sans vous offenser, vous conviendrez que cette faveur me revient. Le bougre m’a prise en traître avec ses manières béotiennes. Je demande donc vengeance afin de lui montrer ce qu’est un vrai combat.
Jessie était si heureuse de voir sa maîtresse en bonne santé qu’elle encouragea Bella à cesser de se lamenter.


Le Comte regarda sa promise.
- Je suis fort aise de vous voir debout et pleine de répartie, Madame Valrose, mais sachez tout d’abord que vous devriez remercier Monsieur le Duc ici présent de vous avoir tirée des griffes de ce Blaise Williams.
- Merci à vous, Monsieur le Duc. J’ignorais ce détail.
- Je vous en prie. Ce bourgeois trivial n’aurait certes pas été à la hauteur s’il avait combattu loyalement.


Cendre ignora la remarque de Lestat, tout d’abord parce qu’elle ne voulait pas lui prêter publiquement trop d’attention et, ensuite, parce qu’elle avait retenu dans ses propos un encouragement évident.
- Monsieur le Comte, je vais vous paraître insistante mais vous n’avez pas répondu à ma sollicitation. Or, je m’obstine à revendiquer la tête de Blaise Williams.


- Très bien, ma chère, je vous la cède. Trouvez cet importun et débarrassez-nous de lui.
- Comptez sur moi. Il ne doit pas être bien loin puisqu’il ne peut pas quitter la vallée. J’en fais mon affaire, une affaire personnelle.


Francis avait alors indiqué à Cendre son plan de protection pour toutes les demeures de chacun des leurs. Personne ne pourrait s’en approcher, et surtout pas Williams.
Bella se permit d’émettre un doute.


Cendre pensait la même chose qu’elle, que personne ne pourrait arrêter Williams, et surtout pas quelques malheureuses sentinelles, s’il avait décidé de pénétrer chez eux. Elle pensait à ses enfants... Ils seraient une proie si facile.
- Que fais-tu encore ici à discuter, Francis ? Va-t’en donner des ordres pour protéger nos foyers, veux-tu ?
- J’y vais de ce pas.


- Vous avez entendu Madame Valrose, Monsieur Caron ? C’est une affaire qui presse. Ne nous faites pas languir.
Francis était parti rameuter les quelques sentinelles encore en vie de la milice straudienne et le Comte avait demandé à tout le monde de rentrer chez soi en restant vigilants.
- Nous n’avons plus rien à faire ici.


Cendre avait regardé tout le monde partir mais elle était restée dans les catacombes. Elle devait dire au revoir à Jeb.


- Pardonne-moi, Jeb, je n’ai pas su te protéger... Tu n’aurais pas dû finir ainsi... pas toi...


- Nous avons eu tant de pertes. Je te promets qu’il n’y en aura plus. Et je te fais une autre promesse, celle de prendre soin de jumeaux. Va en paix, mon ami. 


Les combats dans les catacombes avaient duré trois nuits et deux jours. Cendre avait rejoint la chapelle au petit matin, pressée de revoir ses enfants. 


Elle était heureuse de rentrer chez elle pour enfin serrer dans ses bras ces petits êtres qui devaient se demander où était passée leur maman, les embrasser avant de se mettre à la recherche de Williams.


Elle pensait d’abord aller faire un tour dans son garde-manger pour se retaper un peu. Elle avait encore soif, bien qu’elle se soit octroyée une bonne rasade de jus de plasma à l’auberge du vieux Luigi et elle ne souhaitait pas renouveler avec Louise, lorsqu’elle la verrait, la même expérience qu’avec Dina. Lucas n’apprécierait certainement pas qu’elle transformât sa bien-aimée servante en vampire, même malgré elle. 


En arrivant dans son garde-manger, Cendre se rendit vite compte que quelqu’un s’était servi avant elle et ce ne pouvait être ni Louise, ni les enfants. Ce quelqu’un avait vidé de leur plasma, numéro vingt-et-un et numéro vingt-trois. Un frisson lui parcourut l’échine. Où étaient les enfants ?


Lorsqu’elle entra dans la cellule de numéro vingt-deux, elle vit que celui-ci était à terre et qu’il essayait péniblement de se relever. Elle s’agenouilla près de lui :
- Que s’est-il passé, Alex ?


Elle l’aida à se remettre debout puis le conduisit jusqu’à la deuxième cellule de géniteurs. Alexandre avait besoin d’une perfusion de toute urgence. Elle ne pouvait pas laisser sa dernière nourriture lui filer ainsi entre les canines.
- Un vampire... un grand blond...
Il ne put en dire plus mais Cendre sentit à nouveau ce frisson l’envahir.


Elle l’allongea sur le lit et le perfusa. Il n’avait presque plus de force mais il réussit quand même à lui dire :
- Vers ta chambre... Il allait de ce côté...
Les bébés ! pensa-t-elle immédiatement. Et elle abandonna Alexandre sur son lit.


La porte de la chambre était verrouillée. Cendre prit son jeu de clés et entra en trombe. Louise la regarda, soulagée de la voir entrer mais son visage était inquiet.
- Blaise Williams est ici.
- Je m’en suis aperçue. Comment vont les bébés ?
- Ils vont bien, ne vous en faites pas.
- Et les plus grands ?


Louise lui expliqua qu’elle avait jeté un sort d’invisibilité sur l’escalier qui menait au deuxième sous-sol dans le quartier des enfants, et sur cette chambre. Les seules pièces visibles de l’œil de Williams sont donc la chapelle, la salle de combat, le garde-manger, le vestibule et la chambre de Jessie. Pour lui, il n’y a personne dans la crypte.


- Les enfants ne se sont rendu compte de rien. Samuel et Isaure sont dans la salle de classe en train de travailler sur un projet scolaire que leur avait préparé Jessie, tandis que Blanche et Clotaire étaient dans leur chambre au moment où je les y ai laissés pour aller voir les bébés. Mais j’ignore s’ils s’y trouvent encore... 


- Tu as très bien réagi, Louise. Tu as fait ce qu’il fallait faire. Tu n’aurais pas pu mieux agir et rester avec les bébés était une sage décision.
- Depuis qu’il est là, j’ai veillé à ce qu’ils ne pleurent pas, Madame, mais j’ai eu si peur.


Cendre la prit dans ses bras pour la remercier et essayer de la réconforter. Louise laissa échapper une larme. Elle espérait que les petits bambins de Madame se portaient bien.


- Continue à veiller sur les bébés, avait demandé Madame Valrose.
Louise l’avait regardé emprunter la porte dérobée cachée derrière la bibliothèque.
- Je suis là, maintenant. Je vais voir comment vont les enfants et ensuite, je règlerai son compte à Williams, une bonne fois pour toutes.
- Soyez prudente. 


Lorsqu’elle était arrivée dans la salle de classe, Samuel et Isaure étaient tellement concentrés qu’ils ne l’entendirent même pas s’approcher.
- Et bien ! Je sens que Jessie va être fière de vous ! 


Les enfants étaient très heureux de revoir leur mère.
- Tu vois, Isaure, je savais que Maman allait revenir en vie, je te l’avais dit ! Elle est la plus forte.
- Je le savais, figure-toi ! lui répondit la petite fille avec un regard gêné.
- Et qu’attendez-vous pour venir embrasser votre mère ? 


Les jumeaux se précipitèrent sur Cendre qui s’abreuva de tous leurs câlins pour se redonner des forces. Ils étaient tellement soulagés de la revoir. 


Elle leur expliqua ensuite qu’un ennemi s’était introduit dans la crypte et que les pouvoirs magiques de Louise avaient permis d’occulter sa vision du deuxième sous-sol.
Elle demanda à ses aînés de l’attendre dans la salle de classe jusqu’à ce qu’elle se soit assurée que Blanche et Clotaire étaient en sécurité.


Si elle revenait, ils auraient pour mission de rester auprès des bambins et de s’assurer qu’ils restent sagement en bas.
Si elle ne revenait pas, eux-mêmes ne devraient pas bouger de la salle de classe.
- Tu vas revenir, Maman. 


Cendre avait alors rejoint les bambins qui jouaient sagement dans la chambre de Clotaire. 


Ils avaient sauté sur Cendre pour lui faire plein de bisous. Cendre leur avait alors parlé d’un nouveau jeu, un jeu dont le gagnant serait celui qui aurait fait le moins de bruit pendant son absence.
Samuel et Isaure allaient descendre les rejoindre et il y aurait deux équipes : les bambins contre les jumeaux. Clotaire et Blanche étaient enchantés et se jurèrent qu’ils gagneraient contre les grands :
- On parlera pas du tout, comme ça on gagnera ! 


Cendre avait prévenu ses aînés qu’ils pouvaient rejoindre les bambins dans la chambre de Clotaire, puis elle avait rassuré Louise en lui affirmant que tous les enfants allaient bien.
Elle avait ensuite rejoint le vestibule. Le seul endroit de la maison qu’elle n’avait pas encore exploré était la salle de combat. L’heure était venue de mettre fin aux agissements de Blaise Williams. 


Il se dressait devant elle, fier et arrogant, comme s’il était le maître des lieux.
- J’ai failli vous attendre, Madame Valrose.
- Vous allez regretter la hardiesse que vous avez eue de pénétrer chez moi.


- Venez donc plutôt boire un verre, nous allons discuter.
- Je préfère d’abord vous tuer. 


Cendre l’entraîna vers le cercle de combat. Elle sentit ses forces se décupler dès le début de leur affrontement et elle eut très vite le dessus sur son adversaire. 


Le combat dura un petit quart d’heure et se termina par la défaite de Blaise Williams qui s’écroula sur la pierre, mortellement atteint. 


Dans un dernier souffle, Blaise Williams leva les yeux vers elle en ânonnant :
- Straud... il n’est pas important...
Puis, bien qu’elle ne comprit pas le sens de ses paroles, Cendre le regarda s’éteindre, heureuse d’en avoir fini avec l’individu qui avait semé la terreur dans la Vallée et tué une partie de ses semblables.
La menace qui pesait sur Lucas, le Comte et elle-même était désormais levée. 


Lorsqu’elle entra dans la chambre de Clotaire, elle put constater à quel point les jumeaux s’occupaient bien des petits et elle se rassura de savoir qu’ils n’avaient rien eu à craindre. 


- Alors, c’est fini, Mamounette ?
- Oui, ma chérie. C’est fini.
- Normal ! Maman, c’est la plus forte. J’te l’dis toujours, Isaure.


Cendre avait une nouvelle fois remercié Louise d’avoir su protéger et sauver les enfants.
- Tu as été formidable. Je ne sais pas ce qu’ils seraient devenus sans toi.


- Oh, vous savez, je n’ai fait que mon travail.
- Tu as fait bien plus que ton travail, et tu le sais. Ce tour de magie, c’était un coup de génie. 


- La magie fait partie de moi, tout comme vos pouvoirs de vampire font partie de vous. Je n’ai rien fait de si extraordinaire et je ne connais que des petits sorts... J’ai encore beaucoup à apprendre, Madame. 


- Ne te dévalorise pas ainsi. Ce que tu connais déjà est impressionnant. Et cesse de m’appeler Madame, tu veux bien ? Tu es la servante de Lucas, pas la mienne, et ça me ferait plaisir. 


- Je suis très touchée, Madame, mais permettez-moi de demander son avis au Duc. Je ne voudrais pas le fâcher. 


Sachant que le comte craignait le soleil, Lucas Lestat prit le risque de venir voir Cendre le lendemain, au lever du jour.
- Comment vas-tu ?
- Pas très bien. Nous avons subi d’énormes pertes. 


- Vlad m’a dit que tu en avais terminé avec Williams.
- Oui, je suis allée le voir hier soir pour le prévenir.
- Je savais que tu aurais sa peau. Tes pouvoirs grandissent.
- Ça a été plus facile que je ne le pensais. Il faisait moins le malin lorsqu’il a dû me combattre à la loyale. Et comment va Vlad ? Hier, je ne l’ai pas trouvé très en forme. 


- Il ne m’a pas l’air d’aller fort. Il pleure tous les soldats de la milice qui sont morts et tous ceux de notre communauté qui ont sauvagement péri, mais je soupçonne que son indisposition vient d’autre chose...
- Et de quoi cela pourrait-il venir ? Tu as une idée ?
- Malheureusement, oui. Il faut que je te dise quelque chose.
- Je ne sais pas pourquoi mais tu me fais peur, tout à coup. 


- Nous n’avons pas eu l’occasion d’en parler, mais lorsque je t’ai trouvée inanimée sur les pavés, la nuque presqu’entièrement brisée, je t’ai prise dans mes bras. J’étais fou de douleur et de chagrin car ton esprit ne me répondait plus. Je t’ai allongée sur ce banc, je t’ai embrassée puis je me suis allongée près de toi, sur le sol, complètement anéanti. J’avais tellement peur de te perdre que je n’ai pas vu Vladislaus avant qu’il ne me tende la main pour m’aider à me relever.
- Vlad était là ? Depuis combien de temps ? 


- Depuis suffisamment longtemps, j’en ai bien peur. Et le Vidame était avec lui.
- Lucas... je ne sais vraiment pas comment on va se sortir de cette histoire. Mais ce qui me rend triste en cet instant, est d’avoir déçu Vladislaus, et en présence d’un témoin, ce qui est extrêmement fâcheux. Je comprends mieux son état. Le pauvre est complètement déshonoré et c’est de ma faute... 

 

- Ce n’est pas de ta faute. Il ne peut s’en prendre qu’à moi pour le moment et, bizarrement, il n’a même pas abordé le sujet lorsque je suis allé le voir. Toi, tu étais inconsciente, donc, tu n’es coupable de rien à ses yeux.
- C’est un cauchemar. Je vais forcément me réveiller... Je ne lui veux pas de mal mais je n’imagine pas ma vie sans toi, Lucas. 


- Je subirai seul son courroux. Il est hors de question que tu sois impliquée à cause de ma maladresse. Tu dois sauver la Vallée Oubliée, j’y tiens. Ton destin était là bien avant de me connaître. 


- Je ne suis pas du tout d’accord, Lucas... Justement, je pense que mon destin était de te rencontrer. Je le sens au plus profond de mes entrailles. Te sacrifier ne servirait à rien. 


- J’ai pris ma décision, ma douce. Elle est irréversible et n’engage que moi. En te quittant, j’irai voir Vlad et lui avouerai un amour impossible pour toi, un amour dont tu ne sais rien. Alors, je t’en conjure, ne te compromets pas. 


- Si tu fais ça, tu n’en sortiras pas vivant...
- Je reviendrai. Je te le promets. Peut-être pas tout de suite mais je reviendrai. Fais-moi confiance. Veux-tu te promener une dernière fois avec moi, cette nuit ? Une dernière avant que l’on ne se retrouve ? 


Ils touchèrent du doigt, cette nuit-là, ce que pourrait être le vrai bonheur. 


Seuls, dans la plaine enneigée, ils rêvèrent d’un avenir fait pour eux, un avenir fait de leur amour, un amour qui ne serait pas contrarié par une vallée fermée et des traditions impitoyables. 


Elle s’était blottie contre lui pour une dernière étreinte avant longtemps, peut-être la dernière tout simplement mais elle avait décidé qu’elle n’irait pas contre sa décision. 

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap26

★★ Guide

 

Chapitre 26 - Cinq années...


 

2048 - Cendre se rappelait...
Cinq ans plus tôt, après les violents combats qui eurent lieu dans les catacombes, elle avait décidé de venir en aide à Vlad et de lui procurer de nouveaux soldats pour sa milice, soldats que Francis saurait former comme il le fait si bien. Vlad avait été tellement touché par la mort de tous ces jeunes vampires à son service qu’il avait du mal à s’en remettre.
A cette époque-là, la vallée était encore perpétuellement enneigée, telle qu’elle l’avait connue vingt-cinq ans plus tôt, alors qu’elle avait été abandonnée à son sort par les sbires d’Oba-san.

Révélation

C’est une nuit comme celle-là, en pleine tempête de neige, que Nina Rocca avait tambouriné à la porte de la chapelle, une première proie de choix, sans même avoir à chasser...

Cendre lui avait ouvert la porte en toute « amitié » et la jeune femme sembla surprise. 

 

Révélation

Nina Rocca ? Oui, vous avez bien entendu ! Apparemment Nina Caliente s’est mariée à Paolo Rocca. Et oui, LE Paolo Rocca. Merci MCCC. Elle est donc bien la sœur de la regrettée Dina.

- Je m’attendais à voir un prêtre...
- Je suis sa servante.
- Vous êtes la bonne du curé ? Vous paraissez bien jeune... J’ai besoin d’un toit pour la nuit. Croyez-vous que votre prêtre acceptera de m’héberger ?
- Bien sûr, voyons. Le père Lucas se soucie de chacun de ses paroissiens. 


 

La dénommée Nina Rocca était donc entrée en terrain conquis dans la chapelle.
- Et savez-vous si votre père Lucas a une chambre disponible ? Je n’aimerais pas dormir sur l’un de ces bancs ? 


Son comportement avait tellement agacé Cendre qu’elle s’était transformée, bien décidée à faire de cette rousse un futur soldat de la milice straudienne. 

 

La femme avait pali devant le visage défiguré de Cendre.
- Qui êtes-vous ?
- Ton pire cauchemar, il me semble...
Cendre n’avait plus de pitié. Après les combats des catacombes et le départ de Lucas, elle s’était juré d’asservir tous les humains qui franchiraient les portes de la Vallée Oubliée, que ce soit en les transformant ou en les utilisant comme nourriture ou géniteur. Mais elle n’était pas égoïste, Cendre, car elle fournissait aussi le garde-manger des catacombes qui s’était retrouvé bien vide après les combats.
Quoiqu’il arrive, les vampires de Forgotten Hollow devraient survivre et elle y mettait du cœur à l’ouvrage. 


Elle avait donc saisi la gorge de sa rousse victime dans l’intention d’en faire un vampire, un des siens, qui serait à la solde de Vlad, mais, surtout à la sienne. 


Avec l’aide de ses pouvoirs surnaturels, Louise s’assura que la future vampire ne serait loyale qu’à Cendre.
Peu importe les ordres qui lui seraient donnés, Nina Rocca ne servirait que Cendre, en tout dernier lieu. 


Et bien sûr, Louise avait réussi, tout comme Cendre...
Elle envoya directement la jeune femme à Francis Caron car elle avait autre chose à faire que gérer le mal-être des vampires en phase de transition. 


Cinq ans déjà que Cendre avait toujours quelque chose à faire pour oublier que Lucas lui avait été enlevé.
Il était parti cette nuit-là pour se rendre chez Vladislaus, bien décidé à lui avouer qu’il était amoureux de Cendre, tout en mettant cette dernière hors de cause.
Le comte avait été témoin de sa détresse lorsqu’elle avait été blessée dans les catacombes et il savait qu’ils ne pourraient plus le berner longtemps...
Lucas Lestat avait voulu jouer la carte de la franchise mais il n’était jamais revenu de chez son ami le comte. 

 

La douleur était intenable parfois... Cinq ans qu’elle la prenait aux tripes et qu’elle ne disparaissait jamais complètement, telle une brûlure qui la consumait lentement.
Mais elle se devait de rester digne pour ses enfants et pour toute la communauté. Alors, elle ne pleurait pas, une grande Maîtresse ne pleurait jamais et elle ne ferait pas exception. 


Elle préférait se rappeler la façon dont elle avait sombré dans la tourmente et les meilleurs moyens qu’elle avait eus d’y échapper.


Quelques mois avant de faire sa première victime désignée pour la milice du comte, elle avait entrepris de trouver un nouveau géniteur.
Elle espérait que les jumeaux Aliénor et Alaric seraient tous deux des vampires, mais pour le cas où ils ne le soient pas, il lui fallait une parade et elle ne désirait plus perdre de temps. Et si, un septième vampire venait à naître, tant pis ! Il ne ferait pas partie de sa descendance officielle, mais au moins pourrait-elle le garder près d’elle. 


Cendre était donc sortie de la chapelle ce matin-là pour trouver un géniteur. La neige ne cessait de tomber, comme c’était souvent le cas à cette époque-là dans la Vallée et elle avait croisé Don Lothario.
Il y avait toujours un humain pour croiser sa route mais celui-là lui avait définitivement plu. 


Brun, d’âge mûr, athlétique et apparemment aussi sûr de lui que romantique, il lui avait tapé dans l’œil et elle ne doutait pas qu’il serait un parfait géniteur.
Et il ne lui demanda pas son chemin... Seulement si elle allait bien... 


Elle lui avait attribué sa première cellule de géniteur et, après la première nuit qu’ils passèrent ensemble, elle en vint à améliorer ses conditions de logement.
Car il sut la séduire dès leur première nuit, avec ses manières de gentleman, des manières qui lui rappelaient un peu celles de Lucas.
Alors Don devint l’amant attitré de Cendre, celui qu’elle n’hypnotisa jamais car il était toujours consentant. 


Don comprit très vite qu’il était prisonnier de cette femme vampire qui avait fait de lui son esclave. Il décida d’en prendre son parti et il obtint très vite ce qu’il désirait : un tapis de course, dans un premier temps, puis un échiquier.
Le corps et l’esprit devaient travailler de concert pour ne pas devenir fou, et elle le lui avait accordé, en plus de la moquette et des murs de bois.


Et puis, il y avait tous ces moments où elle l’invitait dans ses appartements pour boire un verre. Sa conversation était riche et passionnante, et se terminait toujours par la bagatelle.
Ce qui le gênait le plus est qu’elle paraissait toujours triste... Quoi qu’il dise et quoi qu’elle réponde, son regard semblait éternellement triste.


Cendre, elle, se régalait aussi de la présence de Don. L’homme était intelligent et gardait une forme physique admirable, ce qui la séduisait au plus haut point, mais surtout, il lui changeait les idées et l’empêchait de penser à Lucas. 


Sa première nuit avec lui avait été productive et elle espérait garder auprès d’elle, cet homme qui, quelque part, lui rappelait celui qu’elle avait perdu.
Don n’avait pas mal pris la nouvelle de sa grossesse car Don était intelligent et il savait qu’il ne serait pas son intérêt de se mettre à dos la belle vampire. 


Lorsqu’elle voulait donner libre cours à sa tristesse, Cendre se réfugiait dans sa crypte qui était devenu territoire interdit pour les enfants ainsi que pour Jessie et Louise.
C’était son refuge, le seul endroit où elle s’autorisait à penser à Lucas. Elle l’avait cherché partout durant ces cinq années, essayant de la joindre par la pensée mais elle ne l’avait trouvé nulle part et il ne répondait pas. 


Cendre allait souvent à la maison de l’Ail pour rendre visite à Louise qui était la seule à comprendre et à partager sa peine.
Après la disparition de Lucas, elle l’avait officiellement prise sous sa protection en annonçant à la communauté vampire qu’elle était sa servante.
Or, ce n’était pas tout à fait le cas. Louise dépannait souvent Cendre lorsque Jessie n’était pas là mais Jessie gardait son statut de servante et Louise, elle, faisait ce qu’elle voulait. 


Cendre n’oubliait pas combien elle lui était redevable d’avoir sauvé ses enfants et, avec le temps, elles devinrent amies. Elle aimait beaucoup la jeune femme. 


Durant ces cinq années, Cendre avait trouvé son dernier géniteur (du moins l’espérait-elle), elle avait transformé quelques humains en vampire et avait regarni son garde-manger pour remplacer Kayla Flemming et Mark Eggleston. 


C’est ainsi qu’un jeune homme du nom de Duane Talla arriva, dans un premier temps dans les cellules de Cendre, suivi, deux mois plus tard par un certain Lieutenant Agnon qui ne voulut jamais donner son prénom.
- Ce n’est pas important, lui avait dit la maîtresse des lieux, ici, tu seras numéro vingt-six. 


Ces années virent aussi se produire plusieurs évènements concernant les enfants, certains plus heureux que d’autres.
En août 2044, Geoffroy Valrose vit le jour dans la cellule de son père. 


Le bébé était tout mignon mais rien ne disait encore s’il serait ou non un vampire. 


En mars 2045, Blanche fêta ses sept ans, entourée de sa mère, de ses frères, de sa sœur et de Jessie. 


La bambinette avait bien grandi et était heureuse de pouvoir enfin rejoindre le clan des « grands ». 

En juin de la même année, Aliénor et Alaric fêtèrent leur trois ans.
Alors qu’Alaric allait rejoindre le clan Valrose, Cendre prit la petite Aliénor par la main afin de la conduire vers une dernière promenade.
Le petit bambin avait babillé quelque chose pour savoir où allait sa sœur, et Jessie l’avait rassuré tant bien que mal. 

 

Ce même soir, Cendre mit un terme à la vie de numéro vingt-deux, alias Alexandre Gageure, celui qui l’avait trahie autrefois, ne s’était pas occupé de leurs enfants alors qu’ils n’étaient que des bébés, et l’avait maintenant obligée à séparer leurs jumeaux. 


Lorsqu’elle l’avait relâché et qu’il s’était lamentablement écroulé sur le sol de sa cellule, elle sut qu’elle était vengée pour tout le mal qu’il lui avait fait. Celui-là ne méritait pas de seconde chance et elle s’enorgueillissait d’avoir fait des dernières années de sa vie un véritable enfer. 


Elle avait alors regardé la Faucheuse prendre son âme, avec délectation.
- Oui, vous pouvez y aller, avait-elle dit. 


Jessie elle-même n’avait pas pleuré sur le sort du pauvre malheureux et Cendre en était ravie.
- Tu t’améliores, on dirait
- Non, je ne l’aimais pas, celui-là. Il aurait été capable de laisser mourir vos enfants ! 


Elle avait ensuite présenté Alaric à sa fratrie, qui l’accueillit comme un petit roi ; mais Clotaire était, sans nul doute, le plus heureux des quatre. Il venait de perdre avec Blanche, sa compagne de jeu et le nouveau petit frère arrivait vraiment au bon moment. 


Cendre s’était alors chargée d’enterrer numéro vingt-deux dans le cimetière puis elle avait rejoint le « Jardin des Enfants », comme elle l’appelait, pour y déposer une nouvelle tombe.
Elle s’occupait elle-même de ce petit jardin et aucun fossoyeur n’y avait jamais mis les pieds. Le Jardin des Enfants était aussi son propre jardin secret.
Tout ce qu’elle espérait à présent est que le petit Geoffroy soit un vampire pour que le clan Valrose soit au complet car elle souhaitait en terminer avec ses grossesses à répétition et la disparition de ses enfants humains. 


La veille de leurs anniversaires, Samuel et Isaure s’étaient retrouvés à l’arrière de la chapelle pour discuter tranquillement loin des oreilles indiscrètes des plus petits.
- Tu sais, Isaure, demain, nous aurons toutes nos aptitudes de vampire. Ça ne te fait pas un peu peur ?
- Non, au contraire, je trouve ça plutôt chouette. 


- Oui, ça veut dire que tôt ou tard, on devra se combattre. Je n’ai pas envie qu’on en arrive là.
- Nous n’aurons pas le choix. La tradition est ainsi faite et on ne peut pas aller contre. Mais ce n’est pas pour demain, t’en fais pas. 


- Je ne veux pas te faire du mal, et encore moins que tu deviennes humaine. Ce serait une catastrophe.
- Moi, je ne veux faire de mal à aucun de nos frères et sœurs, mais c’est notre destin... 


- Mais tu ne m’aimes pas un peu plus que les autres ?
- Je suis comme Maman. J’ai assez de place dans mon cœur pour vous aimer tous. Tous les deux, nous avons un lien particulier parce que nous sommes jumeaux, mais je les aime tous très fort même si toi, je t’aime un petit peu plus, c’est vrai. 


- Ça me fait de la peine quand même, ce que tu dis... Moi, je n’aime que toi, même si les autres sont tous très mignons.
- Des fois, je ne comprends pas pourquoi tu es comme ça. Tu pourrais aimer les autres aussi, ça ne nous empêche pas de nous aimer. 


- Je ne les aime pas car ils sont là à cause de cette maudite tradition de la descendance. On aurait été beaucoup mieux tous les deux, seuls avec Maman.
- Tu oublies une chose, Samuel, c’est que sans cette tradition, nous ne serions pas là non plus. 


C’est dans cette ambiance un peu électrique entre eux que Samuel et Isaure fêtèrent leurs anniversaires.
Samuel en voulait à Isaure de ne pas l’aimer d’un amour exclusif et Isaure en voulait à Samuel des propos qu’il avait tenus sur leur fratrie. 


Samuel fut le premier à souffler ses bougies, l’ordre d’aînesse devant être impérativement respecté. Isaure en fut tout émue et une larme coula le long de ses joues.
Cendre se rappela s’être demandé, à ce moment-là, ce qui se passait entre les jumeaux. 


Samuel avait grandi et remercié sa mère qui l’avait félicité mais il n’avait pas jeté un regard à Isaure alors qu’elle avait été la première à lui dire combien il était beau. 


Pourtant, alors qu’elle hésitait à souffler à son tour les bougies, il avait été le premier à entonner l’air de « Bon anniversaire » et tout le monde l’avait suivi. Encouragée de la sorte, la petite fille avait éteint toutes ses bougies en une seule fois. 


Mais lorsqu’elle se tourna vers lui, Samuel fit mine de ne pas la voir.
- Tu ne me félicites pas ? lui avait-elle demandé. Je l’ai pourtant fait pour toi...
Sa voix s’était étranglée et Cendre devina qu’Isaure souffrait beaucoup de l’indifférence de son frère. 


- Bien sûr que je te félicite. Tu es superbe, comme d’habitude, et encore plus maintenant.
- Alors pourquoi ne me regardes-tu pas ? 


Il l’avait alors regardée, droit dans les yeux.
- Voilà, je te regarde maintenant. Alors, que dis-tu de cela ?
- Que je t’aime, grand frère et je n’aime pas que nous soyons fâchés.
Cendre était soulagée même si elle sentait une certaine tension entre ses aînés. 


Mais Samuel prit Isaure dans ses bras sous l’œil attendri de leur mère.
- Moi aussi, je t’aime. Et il ne faut plus qu’on se fâche comme ça.
C’était en décembre 2046... 

 

En août 2047, Clotaire fêta ses sept ans et, quelques jours après, ce devait être les trois ans de Geoffroy, le petit bout que Cendre avait eu avec Don Lothario. 


Clotaire avait serré dans ses bras son petit frère Alaric. Ils avaient toujours été très proches l’un de l’autre depuis l’arrivée de ce dernier et ne s’étaient jamais quittés depuis.
- Tu vas vite me rejoindre, ne t’inquiète pas. Et je serai toujours avec toi. L’âge m’importe peu. Je vais t’apprendre plein de choses ! 

Blanche les aimait tellement tous et elle était heureuse pour Clotaire qui venait de fêter ses sept ans mais, du haut de ses neuf ans et demi, elle sentait bien que ses frères et sœurs ne la considérait pas comme la plus importante à leurs yeux.
Samuel avait Isaure et Clotaire avait Alaric... Elle se situait au milieu... La petite sœur... ou la grande sœur... celle dont personne ne voulait.
Heureusement que Maman était là. 


Cendre sentait bien que sa petite fille n’en finirait pas d’être pot de colle. Elle ressentait sa tristesse mais ne pouvait malheureusement pas faire plus que lui donner son propre amour.
A part en parler avec Isaure. Isaure comprenait toujours. Elle était suffisamment empathique pour cela.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap27

★★ Guide

 

Chapitre 27 - Paroles d'enfants


 

Quelques temps après l’anniversaire des jumeaux, Cendre s’aperçut que ceux-ci n’étaient pas en grande forme. Ils avaient mal à l’estomac et leur faim n’était plus assouvie par la nourriture humaine.
- Il faut vous nourrir sur les humains. Vous n’avez pas faim, vous avez soif de plasma. Allez-vous servir dans mon garde-manger mais ne touchez sous aucun prétexte à l’humain qui garde le bébé.
- Maman, tu es sûre ? avait demandé Isaure.

Révélation

 

 POINT DE VUE DE SAMUEL


Je sentais bien qu’Isaure hésitait. Elle ne voulait jamais de mal à personne. Pour cela aurait-il été différent avec des humains ? Je décidai donc de parler pour nous deux.
- Isaure et moi te remercions, Mère. Nous allons de ce pas vers le garde-manger.
- Je vous accompagne.
Je reconnaissais bien là notre mère. Jamais elle ne nous aurait laissés seuls dans son précieux garde-manger la première fois que nous y mettions les pieds, mais la pensée de me nourrir d’humains me réjouissait tout de même. Je sentis le regard désapprobateur d’Isaure mais elle ferait de même, je le savais. 


Nous approchâmes tous les trois des cellules. Cet endroit transpirait le plasma. L’odeur y était envoûtante et enivrante à la fois. Il me tardait de planter mes canines dans la nuque de ces frêles humains ; j’en rêvais depuis tout petit.
Je savais que ce n’était pas le rêve de ma sœur et, rien qu’à l’observer, j’aurais parié qu’elle aurait préféré être ailleurs, mais elle avait soif, tout comme moi. 


Lorsque nous entrâmes dans la cellule de numéro vingt-six, celui était occupé à des « choses humaines » et Mère nous demanda d’attendre qu’il ait terminé 


L’odeur de plasma nous emplissait les narines... Isaure et moi nous parâmes sans contrôle de notre forme sombre alors que Mère maîtrisait très bien la situation.
Je regardai la petite pièce dans laquelle vivait l’homme. Les vampires étaient décidément plus forts que les humains. Jamais nous ne nous laisserions enfermer de la sorte. Je ressentis un sentiment de fierté. 


L’humain semblait avoir fini ses ablutions et il s’avança vers nous sans crainte. Il me paraissait être quelqu’un de fier, lui aussi. D’ailleurs, c’est moi qu’il fixait de son regard déterminé qui semblait dire « tu ne m’anéantiras point ».


Isaure s’était détournée du prisonnier tandis que celui-ci défiait Mère de son regard.
- Je te le laisse, Samuel. Je sais que tu t’en débrouilleras. Mais ne me le tues pas, n’est-ce pas ?
- Je t’en donne ma parole, Mère. Il sera comme neuf quand j’en aurai fini avec lui. 


Mère avait ensuite quitté la cellule, accompagnée de ma sœur. J’avais fait face à l’humain. Il devait comprendre que ma naissance faisait de moi un être plus puissant que lui. 


Je bus cette nuit-là, ma première lampée de plasma et je peux vous dire qu’elle restera longtemps gravée dans ma mémoire. Ce fut un pur délice, bien meilleur que toutes ces nourritures humaines, si vous voulez mon avis.


Ce repas dans le garde-manger de Mère fut une véritable révélation pour moi. Je sentis mes forces se décupler et envahir tout mon être. Un vrai bonheur.
Je me demandais si Isaure vivait la même chose que moi. 

 


POINT DE VUE D'ISAURE

Lorsque Maman nous conduisit dans son garde-manger, l’odeur de plasma qui flottait dans l’air m’enveloppa tout entière. J’avais faim, très faim... ou plutôt soif. C’était quelque chose que je n’avais jamais ressenti avant.


Sous le joug indompté de mes instincts primaires, je me transformai en vampire sans même en avoir eu conscience. Je savais que Samuel avait fait de même.
L’humain était près de nous mais je préférais détourner le regard car je ne voulais pas qu’il s’aperçoive de mon malaise. Cet humain avait l’air très sûr de lui.
Maman donna son accord à mon frère pour qu’il usât de lui puis elle m’emmena vers une autre cellule. 


La cellule de numéro vingt-cinq. Je m’en souviendrai toujours, je crois. C’était un beau jeune homme de mon âge, enfin, j’imagine, car avec nos âges vampiriques, c’était compliqué de le savoir.
L’humain était en train de chercher désespérément du réseau sur son téléphone. J’aurais voulu lui expliquer pourquoi il n’en trouverait pas ici mais je sais que Maman n’aurait pas approuvé. 


Elle s’était retirée dans un coin de la pièce. J’entendais le pouls de l’humain battre à cent à l’heure, je voyais sa poitrine se soulever et tout cela cognait contre mes tempes.
Ma soif augmentait et je sentis le regard fier de Maman sur moi bien qu’elle n’intervint pas. J’hypnotisai aussitôt numéro vingt-cinq.


J’avais planté mes canines dans son cou dont la saveur était suave et si agréable puis j’avais lancé un sourire à Maman. Quel soulagement, elle était encore là et son regard semblait m’encourager.


Lorsque j’en eus fini avec l’humain, j’étais rassasiée. Mon âme de vampire me soufflait que je n’avais pas eu d’autre solution mais mon cœur empathique la contrariait.
J’avais fait souffrir cet humain et sa douleur venait me transpercer comme un coup de dague.


Je courus me réfugier dans ma chambre, tourmentée. Maman ne me suivit pas et je la remerciais encore. A ce moment-là, j’avais juste besoin d’être seule.
Cet humain n’avait pas mérité ça... mais j’avais tellement soif ! Qu’aurais-je pu faire d’autre ? 


Et comment Samuel s’en sort-il ? Sûrement mieux que moi. Le connaissant, il doit être enchanté... même si ça ne me plait pas du tout.


Je me souviens de l’enfance que nous avons partagée tous les deux, pas si lointaine que ça. Mon frère a toujours eu une vue bien précise de ce que serait notre vie de vampire, une fois l’adolescence arrivée.
Il essayait toujours de me rallier à ses idées, extrêmes parfois, alors que je n’avais pas envie de le croire lorsqu’il me racontait que les humains étaient mauvais et qu’il fallait les détruire à tout prix. 


Mais comment lui dire que je n’adhérais pas à toutes ses folles idées ? Je n’ai jamais osé. J’ai préféré le laisser croire, depuis toute petite, que j’allais dans son sens car je sentais bien que Samuel deviendrait vulnérable si je ne le suivais pas. 


Je l’avais même laissé m’entraîner au combat, aux combats humains bien sûr car nous n’avions pas encore d’aptitudes vampiriques et, surtout, parce qu’il aurait été interdit de s’en servir pour s’entraîner.


Je n’aimais pas me battre. Ce que je voulais, c’était faire plaisir à Samuel. Il était tellement persuadé qu’il nous fallait un peu d’entraînement si nous voulions devenir l’un ou l’autre l’héritier de notre mère, que je ne le contredisais pas. 


Et puis, Blanche est arrivée. Toute mignonne et toute choupinette. Sa compagnie me changeait de celle de mon frère et j’adorais jouer avec elle mais, dès que je passais un peu de temps avec elle, Samuel arrivait invariablement pour me demander de l’accompagner quelque part.
- Allez, viens ! Tu es trop grande pour ces jeux de bébés !
Alors, je laissais ma petite sœur chérie et je m’en allais avec lui.


Deux ans et demi plus tard, Clotaire avait, à son tour, rejoint la fratrie au grand soulagement de Samuel car notre petite sœur passait le plus clair de son temps avec lui et me sollicitait nettement moins. 



POINT DE VUE DE SAMUEL

Après l’arrivée de Clotaire, Isaure et moi avons recommencé à nous voir comme avant et nous avions pu reprendre nos conversations de grands sans que Blanche ne vienne se mettre entre nous deux.
Elle était bien gentille, la petite Blanche, mais elle avait un peu trop tendance à me voler mon temps avec Isaure. Et ça, ça m’ennuyait beaucoup.


Nous étions tellement bien ensemble, ma jumelle et moi. Nous n’avions franchement besoin de personne d’autre.
J’adorais tous ces moments privilégiés que nous partagions comme lorsqu’elle voulait me faire des câlins, si fort que je manquais de tomber de ma chaise ! Oh que non, nous n’avions besoin de personne. 


Je pensais en avoir fini avec la concurrence mais Alaric est arrivé et a accaparé Clotaire qui n’était plus aussi disponible pour Blanche car il préférait les jeux de garçon. Mais surtout, Blanche avait grandi et elle essayait à nouveau de me voler Isaure. 


Souvent, elles s’enfermaient dans la chambre de ma jumelle ou dans la sienne et je les entendais rire sans moi. Isaure m’interdisait de me joindre à elles sous prétexte qu’elles avaient besoin de se retrouver entre filles. Je détestais tous ces trucs de filles ! 


Mais ce que je détestais par-dessus tout, c’étaient leurs démonstrations de câlins. Je ne supportais pas que Isaure puisse faire des câlins à quelqu’un d’autre que moi... Je sais, ce n’est pas très rationnel mais c’était plus fort que moi. Je n’y pouvais rien. 


Et pourtant, elle en faisait des câlins, Isaure, et à tout le monde !
Alors j’avais décidé de faire comme elle et j’ai fait des câlins à tout le monde, et même à Blanche. Il fallait que j’essaye d’être gentil car je savais que mon comportement énervait ma sœur jumelle. Je m’étais même mis à m’occuper de temps en temps des petits... 


 

POINT DE VUE DE BLANCHE

Je me souviens que lorsque j’étais petite, Isaure faisait tout ce qu’elle pouvait pour passer du temps avec moi.
Un matin, elle m’avait dit qu’on irait se promener toutes les deux et j’étais toute contente. Je l’aimais bien, Isaure.
- Tu veux bien me porter ?
- Si tu veux.
Elle était toujours d’accord pour tout. 


Mais, ce jour-là, mon grand frère Samuel était encore apparu et je sus qu’il n’y aurait plus de promenade parce qu’il avait demandé à Isaure de venir s’entraîner avec lui. Et elle lui disait toujours oui, Isaure. Alors, je me mis à pleurer. Je ne sais pas si ce sont mes larmes qui ont incité ma grande sœur à prendre une décision mais, cette fois-là, elle ne céda pas à notre frère :
- Je reste avec Blanche pour le moment, Samuel. Va t’entraîner tout seul. 


Et elle avait marché vers la porte de la chapelle, me tenant fermement dans ses bras.
- Allez, on y va, Blanche, et arrête de pleurer s’il te plait. Je t’ai promis une promenade. Tu auras ta promenade.
- Tu veux bien me porter dans ton dos, dis ?
- Tout ce que tu veux. 


Isaure m’avait prise dans son dos et j’adorais quand elle faisait ça ! Elle était trop bien, ma grande sœur !
Samuel, lui, avait gardé contenance et nous avait souhaité une bonne promenade.
- Amusez-vous bien alors !
- Merci Samuel. A tout à l’heure. 


Et puis, un nouveau frère était arrivé, un plus petit que moi mais je l’aimais bien parce qu’il aimait jouer aux mêmes jeux que moi. Alors, on jouait souvent dans ma chambre tous les deux. 


Par contre, il n’était pas aussi doué que ma sœur pour me porter. Il n’arrivait jamais à se mettre debout quand j’allais sur ses épaules et, en plus, il se plaignait que je lui faisais mal au cou. Mais qu’est-ce qu’on rigolait bien tous les deux ! 


Quand Alaric est arrivé, j’avais déjà grandi et je jouais beaucoup moins souvent avec Clotaire. Mes deux petits frères s’entendaient très bien et, de mon côté, je partageais de chouettes moments avec Isaure, entre filles, comme elle disait toujours à Samuel lorsqu’elle voulait que nous restâmes seules. 


Nous nous amusions vraiment beaucoup toutes les deux. Une fois, sur les conseils d’Isaure, nous avions même déménagé toutes seules les meubles de ma chambre pour lui donner une autre allure. Qu’est-ce qu’on avait ri !
Mais Samuel pouvait être très envahissant alors que c’est lui qui passait le plus de temps avec ma grande sœur.
J’avais un peu de peine parfois lorsque je le voyais patienter derrière la porte de ma chambre mais je pense que tout aurait été beaucoup plus simple (et je le pense encore aujourd’hui) s’il avait bien voulu qu’on joue tous les trois ensemble. 


Mais il était comme ça, Samuel et je l’aimais malgré tout. Je voyais qu’il faisait des efforts, alors je l’aimais encore plus quand il me faisait des câlins, comme il m’en dispensait quelques fois. Je respirais alors la bonne odeur de mon grand frère et je me sentais heureuse. 


Mais la plupart du temps, je restais seule dans ma chambre à m’occuper comme je pouvais. Samuel monopolisait Isaure et Clotaire jouait avec Alaric. C’est ainsi que je fis plus ample connaissance avec ma table à dessins. 



RETOUR DE LA VOIX OFF

2048 - Cendre se rappelait ces quelques jours d’août 2047. Clotaire venait de fêter ses sept ans et les jumeaux avait pris leur premier repas de vampires dans son garde-manger...
Quelques jours après, Geoffroy fêtait ses trois ans. Les jumeaux, à présent dans la confidence de cet aspect de la tradition, avaient été conviés par leur mère à assister à cet anniversaire critique pour la descendance de la future Grande Maîtresse. Cendre espérait beaucoup du fils de Don. Isaure appréhendait de voir son frère devenir humain avec toutes les conséquences qui en découleraient. Samuel était honoré d’être là et de participer à ce grand évènement, peu importe l’issue. Quant à Don, il avait les yeux rivés sur le fils aîné de son amante dont il se méfiait beaucoup car il ne le sentait pas trop bienveillant. 


Pourtant, lorsque le verdict était tombé, tous avaient été décomposés.
- Mais, pourquoi ? avait presque crié Isaure.
- C’est la tragique loi de la descendance, avait répondu Cendre, C’est ainsi. On ne peut pas aller contre.
Samuel, lui, s’était persuadé que tout serait facile. Il ferma les yeux un moment. En réalité il n’avait pas cru une seconde que le bébé pourrait être un humain. Quelle cruauté, s’était-il pris à penser. 


Mais il chassa vite cette idée de sa pensée. C’était lui, l’homme de la maison, et il devait faire face à ses responsabilités.
Il s’était approché de sa mère, suivi de près par Isaure.
- Mère, je peux m’occuper de Geoffroy si tu veux... Je m’en sens tout à fait capable. 


Cendre savait que son aîné était tout à fait sérieux. Elle le sentait aussi redoutable mais pas au point qu’il le pensait.
Isaure implora sa mère :
- Maman, ne pourrait-on pas le laisser vivre ? Pour une fois... Personne n’en saura rien...
- Isaure... Tu connais aussi bien que nous les lois de la Tradition. Tu ne voudrais pas faire offense à Mère, n’est-ce pas ? maugréa Samuel
Cendre avait coupé court à la discussion entre les jumeaux :
- Je suis désolée, Isaure. Nous n’avons pas le choix. Mais je m’occuperai moi-même de Geoffroy. J’ai l’habitude.
- Comme tu voudras, Mère, avait rétorqué Samuel. 


Quelle tristesse ! Cendre n’avait pas imaginé à quel point cet anniversaire aurait été dur, avec la présence de ses aînés...
Elle emmena Geoffroy avec elle en espérant qu’ils s’en remettent vite... mais elle ne pouvait pas leur dire... 


Isaure approcha sa main de celle de son frère :
- Cette T

radition est vraiment injuste...
- Elle est insoutenable, veux-tu dire... mais elle est nécessaire, lui répondit-il d’une voix peu assurée et presque tremblante. Je ne m’attendais pas à cela... Je croyais que je ne ressentirais rien. Il est si petit... 

 

Isaure l’avait alors tenu contre elle pour le tranquilliser comme il l’avait fait pour elle tant de fois par le passé.
- Nous nous y attendions, Samuel. Mais malgré les cours de Jessie et ceux de Maman, nous n’y étions pas préparés. La réalité est trop brutale. Nous ferons face ensemble, je te le promets.
- Je sais, Isaure, je le sais... 

Cette nuit-là, Cendre avait ramené Don jusqu’à sa chambre.
- Tu veux me transformer, n’est-ce pas... avait-il dit d’une voix éteinte.
- J’aurais bien voulu mais je ne peux pas. Tu comptes pour moi et je veux que tu me fasses un petit vampire.
- Le pourrais-je seulement ? 


Son amant avait besoin d’être rassuré. Elle s’approcha de lui.
- Tu le pourras, j’en suis certaine.
- Alors qu’attendons-nous pour nous amuser ? 


Il n’en fallait pas beaucoup plus à Don pour se glisser entre les draps de soie de sa charmante maîtresse, et c’est cela qu’elle appréciait chez lui.


Cette fois-là, Cendre sut très rapidement qu’elle était encore enceinte... 


Devant le portrait de Lucas, elle se rappelait combien elle l’avait aimé et combien elle l’aimait encore. Elle savait qu’elle ne le reverrait plus mais elle puisait en lui la force de continuer.
- J’espère que c’est le dernier, Lucas... Je n’en peux plus d’être enceinte... Mon accouchement aura lieu dans quelques jours et j’ai besoin que ce soit le dernier... 


Cendre ressentit les première contractions en pleine journée, alors qu’elle dormait profondément dans son cercueil.
Louise, qui était ce jour-là présente pour remplacer Jessie, l’accompagna promptement près du berceau où elles trouvèrent Don qui paraissait vraiment heureux.
Cendre s’était demandé ce qu’il lui arrivait car il n’avait pas eu de comportement similaire pour la naissance de Geoffroy. 


- Il a peur de ce qui peut arriver au petit. Il donne le change, avait dit Louise.
- C’est certainement ça. Le pauvre a dû être choqué lorsque j’ai emmené Geoffroy, il y a neuf mois de cela. Je ne pensais pas que cela l’avait autant chagriné. 


Louise avait aidé Cendre à mettre au monde son bébé, un bébé qui semblait lui donner beaucoup de fil à retordre. 


Grâce à elle, le bébé vint au monde sereinement, une petite fille. Était-ce la magie omniprésente de Louise ?... mais Cendre ne ressentit plus aucune inquiétude quant à l’avenir de cette petite fille nouvellement née. 


Elle savait qu’elle serait la dernière... Elle la prénomma Mélusine.
Louise espérait de son côté, qu’avec son geste, beaucoup de souffrances seraient évitées... et, surtout, que ses talents de sorcière avaient réellement gagné en pouvoirs... Cela, seul l’avenir pourrait le dire.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 07/07/24 - Chap28

★★ Guide

 

Chapitre 28 - Espoirs


 

Mai 2048, quelques jours après la naissance de Mélusine...
Quelque chose d’inattendu s’était produit à Forgotten Hollow, quelque chose que toute la communauté fut heureuse de saluer et qui ne s’était pas produit depuis plus de vingt-sept ans. Ce fut Isaure qui en informa sa mère alors qu’elle lisait tranquillement dans sa partie de la crypte.

Révélation

Ce jour-là, Cendre s’était isolée afin de lire le compendium ultime des vampires, le seul ouvrage qu’elle n’avait pas encore lu parmi tous ceux que lui avait laissés Lucas. 


Le recueil était rempli d’informations infiniment plus précieuses que ce qu’elle avait lu jusqu’ici.
Elle apprit ainsi que le vampirisme était une malédiction qui datait de plus de mille cinq cents ans.


Le premier vampire, un certain Dracula, dénommé aussi le vampire ultime était autrefois humain mais il avait croisé un jour le chemin d’une sorcière qui avait jeté sur lui une malédiction.
« Deux choses peuvent te guérir », lui avait-elle dit « le remède ultime contre le vampirisme ou une sorcière qui pourra inverser le sort. Mais Dracula ne trouva jamais, ni l’un, ni l’autre et avait fini par abandonner tant il aimait sa nouvelle vie.
Une malédiction... avait-elle pensé, tout cela vient d’une simple malédiction... 


Elle en était là de ses pensées lorsqu’Isaure vint tambouriner à la porte puis l’ouvrit.
- Il me semblait avoir dit que l’accès à ma crypte était interdit !
- Maman... je suis désolée mais c’est important. Il faut que tu viennes voir quelque chose. 


Elles étaient montées jusqu’à la chapelle où elles avaient retrouvé Samuel, puis ils avaient regardé par la fenêtre. La neige avait complètement disparu... Quelques flocons tombaient au sol mais ils ne faisaient que passer... Cendre n’avait jamais revu ce phénomène depuis son arrivée dans la Vallée Oubliée, il y a presque vingt-huit ans. 


Il n’y avait jamais eu de saisons, seulement l’hiver, un hiver qu’elle avait cru éternel.
Les enfants jouaient dans le jardin et semblaient beaucoup s’y amuser. Eux aussi profitaient de cette météo inattendue. 


Les jumeaux qui n’avaient toujours connu que la neige depuis leurs venues au monde, avaient une foule de questions à poser à leur mère.
- C’est à cela que ressemblait la Vallée autrefois, Mère ?
- Je ne sais pas, Samuel. Je ne l’ai vue ainsi que le jour de mon arrivée. Il s’est mis à neiger lorsque je suis sortie de chez le Comte et, depuis l’hiver s’est définitivement installé. Mais ailleurs, oui, dans les autres villes du monde, c’était à cela que cela ressemblait. 


- Nous avions des saisons... Après l’hiver, nous avions le printemps, puis l’été, et enfin l’automne. Et le cycle recommençait.
- J’ai vu ce genre de paysages dans les livres. Je croyais que je ne les verrais jamais...
- Ce dont tu parles, c’est lorsque tu étais humaine, n’est-ce pas ? J’avais presque oublié. 


- Oui, j’ai vécu cela lorsque j’étais humaine, Samuel, et c’était une très belle expérience. Si j’avais pu savoir que j’allais être privée de toutes ces saisons, j’en aurais certainement profité davantage. 


- Je me demande à quoi elles pourraient bien nous servir, ces saisons. Nous sommes des vampires et nous craignons tous les trois la lumière du soleil. D’après ce que j’ai lu, l’été peut être très chaud. Nous flamberions à coup sûr. 


Les saisons ont toutes leur charme et nous pourrions en profiter la nuit. Tu parlais de l’été... Je peux t’assurer qu’il n’y a rien de plus agréable que la chaleur d’une douce nuit d’été.
- J’aimerais tellement connaître ça, avait espéré Isaure. 


A la nuit tombée, Cendre était sortie respirer l’air frais d’une nouvelle saison qui s’annonçait.
Le froid glacial avait laissé la place à une fraicheur revigorante qui remplit Cendre de bonheur.
- Ça faisait longtemps, n’est-ce pas ? 


Cendre se tourna vers la voix familière.
- Je n’espérais plus revoir le sol de la Vallée un jour... Je crois que vous avez réussi, Madame Valrose. 


- Mais de quoi parlez-vous ?
Cendre avait de plus en plus de mal avec les énigmes du Comte, qu’elle n’estimait plus autant qu’avant. 


- De la neige, des saisons, de la descendance de vos petits vampires... J’ai mis ma confiance en vous il y a presque vingt-huit ans et vous ne m’avez pas déçu.
- Pourriez-vous être plus clair, Vladislaus ? Je ne comprends rien à ce que vous me racontez. 


Ils étaient allés s’asseoir dans le jardin.
- La vallée n’a pas toujours été enneigée. Elle l’est devenue brutalement à votre arrivée. Autrefois, elle était même très belle et très agréable à vivre. Nous cultivions nos plasmafruits et nos jardins étaient fleuris, et nous devions même ratisser nos feuilles en automne.
- Je ne le savais pas. Personne ne m’a jamais rien dit. 


- Toujours est-il qu’aujourd’hui, le printemps tente à se réinstaller dans notre vallée, et c’est grâce à vous.
- En quoi ce phénomène serait-il de mon fait ? 


- La neige s’est éternisée le jour de votre arrivée et elle a commencé à fondre le jour de la naissance de votre petite dernière. La boucle est bouclée. Les éléments retrouvent leurs places,
car votre bébé est un vampire. Je n’ai pas besoin d’attendre ses trois ans pour le savoir. Les éléments nous en donnent déjà la confirmation.
- En êtes-vous sûr ? 

 

- Nous n’avions pas eu un temps pareil depuis votre arrivée ici ! C’est un signe. Vous êtes liée à tout cela. Votre dernière fille est un vampire.
Il n’y a plus qu’à attendre que tous vos enfants aient atteint l’âge de la majorité puis nous organiserons la cérémonie de la Tradition. Ensuite, votre héritier sera élu, et nous pourrons nous marier. Juste avant, ou le jour même de votre décorum des Grands Maîtres.

 

Cendre écoutait Vladislaus parler avec enthousiasme de tout ce qui allait être leur futur commun. L’échéance approchait... mais elle, elle pensait à Lucas... Heureusement, il n’était plus là pour entendre ça. 


Mais elle voulait savoir... savoir comment il avait fini, et si le Comte était ou non responsable de sa disparition, car, même si elle avait ses propres convictions sur le sujet, elle pouvait toujours se tromper.
- Monsieur le Comte..., commença-t-elle
- Monsieur le Comte ? L’heure est donc bien grave si vous m’appelez ainsi...
- Savez-vous ce qu’il est advenu du Duc de Riverview ?
- Oui. 


La réponse fut immédiate et glaçante.
Cendre prit sa tête entre les mains.
« Respire..., respire un bon coup... et surtout, ne lui saute pas dessus ».
« Il faut se maîtriser... » 


Lorsqu’elle se fut ressaisie, elle se redressa. Le Comte Vladislaus Straud, quatrième du nom, ne la regardait plus. Le silence s’installa entre eux un long moment avant qu’il ne s’en aille et ne la laisse seule. 


Elle avait toujours soupçonné qu’il était l’auteur de la disparition de Lucas, et cette nuit, elle en avait la certitude.
Sa pire crainte s’était réalisée. Elle ne pourrait pas venger Lucas car elle ne pouvait pas tuer Vladislaus. Ils étaient liés l’un à l’autre pour rouvrir les portes de la Vallée.
« Je dois être maudite... » 


Isaure choisit ce moment-là pour arriver dans le jardin.
- C’est une bien belle nuit, n’est-ce pas, Maman ?
- Oh oui, avait répondu sans grand enthousiasme. 


En s’approchant, elle constata que sa mère avait laissé surgir sa forme sombre.
- Maman ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Tout va bien, ne t’en fais pas. Je suis un peu nostalgique, c’est tout. 


Isaure n���était cependant pas dupe. Elle savait bien que quelque chose de plus sérieux tracassait sa mère. Jamais elle ne revêtait sa forme sombre, à moins d’être très fortement contrariée ou même énervée.
- Ça n’aurait pas à voir avec la photo du Duc de Riverview que j’ai aperçue dans ta crypte ?
Le sang de Cendre ne fit qu’un tour mais elle garda son calme :
- Tu as déjà enfreint les règles en pénétrant dans ma crypte, jeune fille, mais là, tu dépasses les bornes. Laisse-moi seule. 


Cela n’avait pas été plus loin. Isaure s’était excusée auprès de sa mère puis s’en était allée, le cœur bien lourd de ne pouvoir soulager sa maman.


Après le départ de sa fille, Cendre s’était rendue dans la forêt, derrière la maison de l’Ail, là où Lucas et elle-même s’étaient promenés tous les deux un grand nombre de fois, à l’abri des regards. 


Elle rêva ce jour-là, endormie dans son cercueil, de l’une de ces journées où elle s’apprêtait à se coucher avec Lucas, tous les deux côte à côte, ensemble...
- Tu devrais penser à aménager une crypte pour tes enfants... Ils grandissent et bientôt, ils auront besoin d’un cercueil. 


A cette époque-là, Samuel et Isaure n’étaient que des enfants, Blanche et Clotaire, des bambins, et elle ignorait que, seul, Alaric serait un vampire sur sa seconde portée de jumeaux.
Les combats dans les catacombes n’avaient pas encore eu lieu et l’idée lui avait semblé tellement farfelue...
- Un cercueil ? C’est peut-être un peu tôt, tu ne trouves pas ? 


Pourtant, aujourd’hui, l’idée ne paraissait pas si absurde que cela. En se réveillant, Cendre avait conduit ses enfants jusqu’à une grande pièce déserte de la crypte. Cette pièce avait été construite, en son temps, par Nathan Livinghell, et les murs commençaient à se fissurer. Le carrelage non plus, n’était pas de toute première jeunesse.
Cendre leur expliqua son projet puis leur demanda ce qu’ils en pensaient.
- C’est crô moche ! s’exclama Alaric.
- Ne t’en fais pas, lui répondit Clotaire, Ce sera très beau quand Maman l’aura arrangée. 


Samuel et Isaure se projetaient complètement dans l’ambiance de cette pièce vide, s’imaginant déjà dormir dans leurs propres cercueils. Ils en rêvaient depuis le début de leur adolescence.
- L’endroit s’y prête à merveille, Mère, lança Samuel. On pourra garder ces murs-là ?
- J’aurais mon cercueil aussi ? demanda Blanche. 


Cendre était enchantée car, grands et petits, ses enfants avaient adhéré à son projet. 


Il ne lui restait plus qu’à faire un tour dans les catacombes et à trouver le meilleur maître d’œuvre disponible pour remplacer Livinghell. Il ne s’agissait pas de décevoir ses enfants. 

Cendre n’avait pas trouvé de maître d’œuvre mais avait embauché une décoratrice d’intérieur que tous les vampires de la communauté s’arrachaient. Aurore Dubois était flattée d’avoir été choisie par Cendre, la Maîtresse vampire qui deviendrait assurément leur Grande Maîtresse, et lui promit une belle crypte pour ses enfants.
Elles firent le point sur ce que Cendre désirait avant tout puis elle reconduisit la décoratrice jusqu’à la porte avant de se rendre à la maison de l’Ail. 


Louise l’avait accueillie en pyjama, ce qui était chose fréquente lorsqu’elle venait la saluer tard dans la soirée.
- Tu ne dormais pas, j’espère ?
- Oh non, j’essayais de faire fonctionner l’ordinateur de mon Maître à grands tours de magie... mais mes pouvoirs ne sont pas assez puissants. 


- Pourtant, tu es magnifiquement puissante lorsque tu agis sur mes descendants vampires pour leur ordonner de n’obéir qu’à moi. J’ai testé et cela fonctionne à merveille.
- Il ne s’agit pas du même type de pouvoir. 


- Pour moi, tu es extraordinaire. J’ai une question à te poser. Serais-tu capable de lever une malédiction ? 


Louise regarda Cendre nerveusement.
- Tout dépend... De quelle malédiction s’agit-il ?
- Le vampirisme. 


Elle sembla ensuite soulagée, et même exaltée.
- Oh mais vous m’intriguez, là ! Le vampirisme serait une malédiction ?
Cendre révéla alors à Louise ce qu’elle avait appris en lisant le compendium ultime des vampires et, en n’omettant aucun détail. 


- Alors ? Qu’en penses-tu, lui avait-elle ensuite demandé.
- La sorcière qui a jeté une telle malédiction devait être extrêmement puissante. Pour tout vous dire, cette malédiction, si c’en est une, est même déjà bien avancée dans le temps.
Cendre... On ne pourra jamais supprimer tous les vampires existants. Il y en a beaucoup trop. Cette sorcière devait le savoir...
Le vampires sont une race à part entière, de nos jours. 


- Je n’envisage pas d’éradiquer toute une race, Louise. Je veux juste savoir comment faire pour ne plus être un vampire.
J’ai déjà une piste avec une potion contre le vampirisme mais je veux connaître toutes les possibilités qui s’offrent concrètement à moi. 


Louise s’attrista subitement.
- Vous voulez redevenir humaine ? Mais pourquoi ? Si le Duc revenait, il ne comprendrait pas...
- Le Duc ne reviendra pas, Louise. Il est mort. 


Cendre remarqua que la servante de son Unique n’avait pas cillé un instant à l’évocation de la mort de son Maître. Au contraire, elle paraissait vouloir orienter la conversation dans son sens à elle :
- Mais... et s’il revenait quand même ? Après tout, nous ne sommes pas assurées qu’il soit mort. Vous ne pourriez plus être son Unique si vous êtes humaine. Il ne vous entendrait plus... Il courrait à son désespoir... et vous aussi.
- Je comprends ta sollicitude mais je ne suis pas venue ce soir pour te parler du Duc Lestat. Je veux savoir si tu peux rompre cette malédiction. 


- En théorie, oui. Je pourrais lever cette malédiction sur un vampire à la fois, bien entendu. Mais en pratique... je n’ai pas du tout le niveau. 


- Tu n’as pas le niveau ou tu ne veux pas le faire ? J’ignore pourquoi mais j’ai la fâcheuse impression que tu me caches quelque chose. 


Louise avait blêmi puis balbutié :
- Je tiens à vous, et à mon Maître, c’est tout... Je ne voudrais pas que vous soyez malheureux.
Cendre avait retenu le temps : la jeune femme s’était exprimé au présent, même en parlant de Lucas. Et puis, elle avait entendu son cœur battre, battre beaucoup plus que de raison... 


Cendre sentit la rage monter, une rage indéfinissable qui la submergea. Elle la fixa de son regard :
- Tu es en train de me mentir, Louise, et je n’aime pas ça du tout. Il vaudrait mieux que je sache rapidement de quoi il s’agit. 


Elle s’était levée. Elle avait senti que la jeune sorcière aurait bien voulu lui révéler ce qu’elle lui cachait mais elle était certainement beaucoup trop troublée pour le faire. Elle décida qu’elle repasserait la voir dans quelques jours. 


Quelque chose clochait mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Est-ce que Louise avait peur ? Mais de quoi, dans ce cas ?
Cendre avait un très mauvais pressentiment. 

 

A suivre 🙂

 

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