Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap50

par Nathalie986
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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 09/07/24 - Chap49

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Chapitre 49 - Ultimes combats


 

Révélation

Peu avant leur affrontement, Isaure avait rejoint Gabin pour lui exprimer son désarroi de devoir combattre contre lui.
- Tout va bien, ne t’inquiète pas. Peu importe l’issue, je suis serein 


- Je ne sais pas comment tu fais. L’un de nous va mourir tout à l’heure. Le perdant devra avaler cette potion, tu es au courant ?
- Oui, Mère m’a tout dit. 


- Et cela ne te fait rien ? J’ai tué Samuel. Même si je ne l’ai pas fait directement, je l’ai envoyé boire le breuvage qui l’a envoyé à la mort. Mourir est une chose mais tuer ton frère... je ne l’oublierai jamais... 


- Essaye d’être sereine cette fois. La vie réserve parfois de belles surprises. Fais-moi confiance. Tu ne me feras aucun mal et je ne t’en ferai pas.
- Tu devras te battre.
- Je le ferai. 

 

En se dirigeant vers la salle de combat, Isaure repensa aux paroles de réconfort qu’Alaric lui avait soufflées dans l’oreille après la mort de Samuel. Elle y avait cru un moment puis avait cessé d’espérer. Pourtant, aujourd’hui, la voix calme et le sourire de Gabin lui redonnaient espoir. Se pourrait-il que... ? 


Il y avait de moins en moins de monde pour assister au combat des héritiers et, en tant que fiancé officiel d’Isaure, Ulysse avait été autorisé à assister au duel. 


Gabin avait pris sa jeune sœur dans les bras :
- Tout ira bien. Dans deux semaines, tout au plus, tu n’y penseras plus.


Puis les deux adversaires se parèrent de leurs formes sombres. 


Le combat avait été difficile. Isaure avait gagné en puissance depuis son dernier duel et Gabin, bien qu’ayant perdu ses pouvoirs, avait tout de même une grande expérience des combats. 


Les deux adversaires ne se firent aucun cadeau, prenant l’un après l’autre le dessus. 




On eut souvent du mal à déterminer qui d’Isaure ou de Gabin allait pouvoir réellement vaincre l’autre car aucun combat n’avait encore duré si longtemps. 


Finalement, profitant d’un moment d’inattention de son frère, Isaure lui assena le coup fatal et l’envoya au sol. 



- Je suis navrée, Gabin...
- Ne le sois pas. Pense à ce que je t’ai dit. 


- Le problème est que je ne sais pas trop à quoi je dois penser. Tu ne m’as donné aucun élément concret... Que du mystérieux et de l’énigmatique... 


- Tu comprendras très bientôt. Au revoir, douce Isaure. Je suis heureux que tu sois ma sœur. 


Isaure avait alors rejoint sa place sous le regard d’Ulysse, encore éprouvé de ce combat qui avait duré des heures et dans lequel il avait cru, à plusieurs reprises, qu’il allait perdre sa fiancée. Il aurait voulu la prendre dans ses bras mais le protocole ne l’y autorisait pas. Sa pensée lui envoya alors tout son amour, amour qu’elle lui rendit. 


Gabin s’était approché de la console et avait saisi le verre. 


A l’instar de ses frères et sœurs, il avala la potion d’une traite. 


Elle fit effet immédiatement, sans surprise. 


Cendre prit son fils dans les bras, comme elle le faisait à chaque fois et eut le temps de lui murmurer à l’oreille quelque chose que personne n’entendit avant qu’il ne s’effondre. 


- Il me manque, tu sais...
- Je le sais bien. Je crois qu’il ne se passe pas une nuit sans que tu ne me parles de lui. 


- Je regrette que tu ne l’aies pas connu. Je suis certaine que vous vous seriez bien entendus.
- Tu crois ? Tu m’as pourtant dit qu’il était très exclusif, te concernant.


- Il t’aurait aimé, j’en suis convaincue, parce qu’il aurait vu à quel point je t’aime, et combien tu prends soin de moi.

 

- Je me fais du soucis pour toi. Chaque fois que tu perds l’un des tiens, tu sembles te remettre un peu plus vite que la fois précédente. Tu ne devrais pas tout garder pour toi. Je sais que tu es triste. 


- Je viens de tuer un autre de mes frères... Ma douleur est sans nom... mais si je craque maintenant, je ne pourrai jamais me battre contre Mélusine. 


Isaure laissa malgré tout échapper une larme discrète et Ulysse l’embrassa sur le front sans un mot. 


Elle se dégagea et l’embrassa à son tour :
- Cessons de nous apitoyer et allons-nous coucher. Nous nous étions promis de vivre ces semaines pleinement heureux, rappelle-toi. Je pleurerai lorsque les portes de la Vallée seront ouvertes.


Mélusine et Ladislas se promenaient dans les catacombes lorsque ce dernier remarqua que de nombreux regards se posaient sur eux.
- Tu crois qu’ils sont choqués de voir un vampire avec un humain ? 


- Non, c’est autre chose. Cette loi ridicule a été abrogée depuis longtemps. 


- Il va falloir que je te parle. Je voulais le garder pour moi mais, plus j’y réfléchis et plus je pense que ce ne serait pas une bonne chose.
- Ton mystérieux secret ?
- Oui. 


Mélusine avoua alors à Ladislas qu’elle était la fille de la Grande Maîtresse et qu’elle participait donc au combats des héritiers. 


- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé avant ?
- Je ne voulais pas que tu saches que je risquais ma vie chaque fois que je te laissais... 


- Tu réalises que tu aurais pu ne pas revenir et que je n’aurais même pas su que tu étais morte...
- Je sais... Ça me paraissait une bonne idée sur le coup. 


- Et puis, j’avais un peu peur que tu ne veuilles plus de moi en sachant qui était ma mère.
- C’est une idée ridicule. Pourquoi aurais-je fait cela ?


- Mélusine, je t’aime. Je n’ai pas peur de ta mère et si je dois être puni pour t’aimer, j’en assumerai les conséquences.
- Là, c’est toi qui divagues. Ma mère est juste. Elle ne fera jamais une telle chose.


- J’aimerais beaucoup que tu me parles de ta famille.
- Il n’y a rien à dire, tu sais... Ils sont presque tous morts. Et, à la fin de la semaine, ce sera mon tour... ou celui d’Isaure.


- Jamais je n’aurais imaginé que tu aies eu une vie si triste, tu es tellement pétillante.
- Si je reste en vie, je serai seule. Il y aura mes parents... mais je serai seule.


- Je n’ai jamais voulu m’attacher à eux mais ils me manquent tous... 


Ladislas avait porté Mélusine contre lui :
- Je ne veux pas te perdre. Je serai à tes côtés et je t’aiderai, car je compte bien te voir gagner.
- Si tu savais comme je t’aime, mon amour !


Isaure et Mélusine prirent place dans la salle de combat. Elles se toisèrent un moment, dignes et fières à la fois. 


Aucune des deux ne semblaient vouloir amorcer cet ultime combat. 


Après de longues minutes où chacun retint son souffle, se demandant si les deux jeunes femmes allaient s’affronter, Mélusine lança l’attaque.


L’aînée et la plus jeune fille de la Grande Maîtresse étaient de force égale et déterminées aussi bien l’une que l’autre. 


Il fut impossible, une fois de plus, de deviner laquelle des deux pourrait emporter le combat.
Ulysse tremblait encore pour sa belle.


L’épais brouillard noir empêchait quiconque de voir ce qui se passait à l’intérieur. 


Mélusine en ressortit la première. 


Elle paraissait résolue à gagner. Ulysse se tourna vers son père, inquiet. 


Puis Isaure immobilisa sa jeune sœur. 


Elle ne la lâchait plus et serrait de plus en plus fort. 


Tout le monde pouvait voir que Mélusine avait du mal à se sortir de cette situation qui semblait inextricable. 


L’assemblée l’entendit parler à Isaure.
- Je n’abandonnerai pas... 


- Moi non plus. 


Mais Isaure, malgré tout, se sentit en train de faiblir. 


La situation s’inversa subitement. 


Mélusine mit à son tour sa sœur aînée en difficulté. 


Le brouillard s’épaissit à nouveau... les spectateurs haletaient. 


Non... il semblait qu’Isaure ait toujours le dessus. 

 

Si le combat qui avait opposé Isaure à Gabin avait été long, celui-ci, riche en rebondissements, le surpassait de loin. 


Le jour s’était levé et personne ne savait encore qui serait l’héritière.
Ulysse espérait... 


... puis tremblait. 


Mélusine fut celle qui sortit victorieuse de ce dernier combat des héritiers. 


Isaure se laissa tomber jusque terre. Elle toucha le sol, épuisée, entendant la douleur d’Ulysse résonner dans ses pensées. 


La voix de sa sœur la ramena à la réalité :
- Ça va, Isaure ?
- Oui... oui, ça va. 


- Ce combat était super ! Tu as combattu comme une diablesse. J’ai cru que tu allais gagner... mais je suis tellement désolée pour toi, vraiment ... 


- Il ne faut pas. Je m’en vais en paix. Tout cela devenait trop pénible... Félicitations, tu es maintenant héritière. 


- Oui et je vais pouvoir participer aux projets de la Vallée !
- Entendons-nous bien, j’espère que tu soutiendras Maman, n’est-ce pas ?


- J’ai démontré ma loyauté et je ne faillirai pas. J’aimerais que tu me fasses confiance... s’il te plait... 


- Bien sûr que je te fais confiance. 


Mélusine avait rejoint sa place et Isaure s’était approchée de sa mère pour lui demander la permission de s’entretenir avec Ulysse avant de partir.
- Tu as une minute.


Ils ne se parlèrent pas. Leurs échanges se firent en toute intimité, mais le regard triste d’Ulysse en dit long lorsqu’il vit s’avancer vers lui, pour la dernière fois, celle qu’il aimait plus que toute chose en ce monde. 

 

Il la serra si fort qu’elle crut qu’elle allait suffoquer.
Mélusine se dit, à ce moment-là, qu’elle aurait pu être à la place de sa sœur et devoir dire adieu à Ladislas. Elle comprenait tellement leur chagrin que son cœur se serra.


- Je ne sais pas comment je vais faire sans toi... Je mourrai sûrement... 


Isaure savait qu’il ne plaisantait pas.
- Si tu savais comme je suis désolée...


Elle attrapa la potion. Elle pouvait encore entendre les pensées inconsolables d’Ulysse. 


Elle aurait tant voulu tout arrêter, pour lui, mais ce n’était pas envisageable et elle but le breuvage en ressentant la peine de son fiancé augmenter à chaque goulée qu’elle avalait. 


La transformation commença, impitoyable. Au milieu de ses souffrances, elle envoya tout son amour à son Unique. 


- Je t’emmène avec moi, je t’aime, je t’en prie, vis pour moi, ne meurs pas, sois heureux, lui transmettait-elle. 

 

Autant de pensées désordonnées qu’Ulysse finit par ne plus entendre et, bien qu’il ne regardât pas le calvaire de son aimée, il sut ce que signifiait ce silence. Isaure était devenu humaine. 


Isaure regarda sa petite sœur du coin de l’œil :
- Heureusement que tu n’as pas eu à vivre ça, tu n’aurais pas supporté !
Mélusine aurait voulu lui répondre sur le même ton humoristique mais le cœur n’y était pas. Elle réussit à esquisser un petit sourire mais son visage resta fermé. 


Sa sœur aînée s’approcha alors de leur mère :
- J’imagine que c’est l’heure des adieux, Maman ?
- Oui, ma chérie. 


Mais, à l’instant où Cendre allait prendre Isaure dans ses bras, celle-ci fut prise de vertiges :
- Je ne me sens pas bien du tout...


C’était la première fois que la potion agissait aussi rapidement.
Ulysse quitta son siège en voyant ce qui se passait...


... car même si les convenances et le protocole le lui interdisaient, il voulait être auprès d’Isaure. 


Il alla plus loin dans le manquement aux règles puisqu’il demanda à Lucas de porter lui-même Isaure jusqu’à sa dernière demeure lorsqu’il la vit rendre son dernier souffle.
Cendre et le duc se consultèrent quelques secondes silencieusement puis Lucas accepta la requête du fiancé éploré.


Ulysse s’agenouilla près d’Isaure, la souleva et la prit dans ses bras.
- Je ne pourrai pas lui survivre, dit-il à Lestat.


- Tu y arriveras, mon garçon. Suis-moi. Nous allons parler. 

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap50

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Chapitre 50 - Une vallée moins oubliée


 

Clotaire se réveilla, complètement désorienté, et se demandant où il était.

Révélation

Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser que sa mère l’avait fait enfermer dans les geôles de la milice. 


Ses souvenirs revinrent très vite ; il avait voulu pousser Lucas hors de son chemin mais celui-ci tenait en sa main le remède au vampirisme. Quelle ironie du sort ! Lui qui voulait justement éviter le combat pour ne pas avoir à vivre ça et pour aller sauver Caroline, voilà qu’il était devenu humain ! 


Mais pourquoi n’était-il pas mort ? La potion était supposée vous humaniser puis vous transformer... à moins qu’il ne faille la boire... ou que...
La voix de Caroline le tira de ses pensées :
- Pauvre petit prince déchu !


- Caroline ! Tu es là ! Comment te sens-tu ?
- Je me sens très bien. C’est à toi qu’il faudrait demander cela !


- Ça va. Et le bébé ? Il va bien ?
- Le bé-bé ? Il n’y a pas de bébé, Clotaire ! Et heureusement ! Tu pues l’humain à plein nez ! J’ai dit ça uniquement pour sauver ma peau.


Clotaire tombait des nues.
- Comment peux-tu dire une chose pareille ? Nous avions des projets.
- Des projets ? ricana-t-elle. Je crois qu’ils sont un peu tombés à l’eau.


Elle le regarda en souriant.
- Je ne t’ai jamais aimé, je me suis servie de toi, tu ne l’avais pas compris ?
Clotaire faisait face à une réalité qu’il n’avait pas prévue et que tout son être refusait d’accepter :
- J’ignore la raison pour laquelle tu me sors tous tes boniments mais je ne te crois pas.


- Libre à toi...
- Je t’aime, toi aussi tu m’aimes ! C’est la prison qui te fait dire des sottises !


- Pauvre petit humain naïf, soupira Caroline. Tu ne représentes plus aucun intérêt pour moi. Si je le pouvais, je te tuerai de mes propres mains. 


Clotaire s’était assis, dos à la cellule de Caroline... Comme il avait été bête ! Il s’était laissé manipuler de la pire des façons et, pour elle, il avait trahi sa mère et toute sa fratrie. Quel déshonneur ! 


Le lendemain, alors que Caroline revenait de la salle d’interrogatoire, un garde était venu chercher Clotaire pour l’y emmener à son tour. Son ex-amie avait l’air furieuse. 


Mais le vampire déchu avait été loin d’imaginer que cette colère était dirigée contre lui, et il ne s’en aperçut que lorsqu’il fit faux bond au garde pour se ruer sur lui. 


Les deux geôliers ne réagirent malheureusement pas suffisamment vite et Clotaire sentit ses forces l’abandonner tandis qu’ils essayaient de maîtriser Caroline. 


- Pourquoi ? demanda-t-il à sa bien aimée
- Parce que je te hais.


Ce furent les dernières paroles que Clotaire entendit avant de s’endormir pour l’éternité.
- Je suis mal... dit le garde aux cheveux longs à son collègue.
- Pas plus que moi. Nous n’avons pas été très réactifs.
- La Grande Maîtresse m’avait laissé une chance de me rattraper après que j’aie laissé son fils s’échapper de sa chambre. Je crois que je n’en aurai pas de troisième.
- C’est ça, crève ! éructa Caroline aux prises avec son gardien.


Clotaire fut inhumé dans le cimetière des catacombes. Cendre avait refusé de lui rendre un dernier hommage car elle ne pardonnait pas sa trahison, mais elle ne pardonnait pas non plus le meurtre de son fils. 

 

Caroline avait été conduite au bûcher pour donner l’exemple.
Francis et Lilith avaient dressé le bûcher sur l’ancien manoir du Comte Straud et les badauds avaient été autorisés à regarder le spectacle depuis les grilles. 


Caroline avait bien essayé d’implorer la clémence de la Grande Maîtresse mais ce fut peine perdue. Son sort était déjà scellé.


La faucheuse n’avait pas tardé à se montrer.
- Mes condoléances pour votre fils, Cendre Valrose, ça a été un plaisir de l’emmener.
- Fais ton boulot, Faucheuse. Je n’ai pas le temps de t’écouter. 


Elle ne se fit pas prier. 


L’âme de Caroline quitta son corps, emportée par la Faucheuse et laissa sa place à sa pauvre tombe.
- Lilith, peux-tu faire le nécessaire pour rapatrier sa tombe à la chapelle. Je la veux auprès de celle de mes ennemis.
- Bien sûr, je m’en occupe. 


Le jour suivant vit enfin voir le moment où la Grande Maîtresse allait épouser le Duc Lestat de Riverview. Toute la communauté de la Vallée Oubliée, vampires et humains, étaient réunie pour l’occasion. 


La chapelle était bondée et quelques privilégiés seulement, amie de la famille, avaient eu l’honneur de pouvoir y entrer et d’assister à l’évènement attendu depuis plusieurs siècles.
Les autres attendaient dehors sur la place. 


La cérémonie commença, très solennelle. 


Le Duc Lestat et Cendre Valrose prononcèrent leurs vœux. 


La foule frémissait d’impatience, songeant à tout ce que ce massage allait leur apporter. 


Les Grands Maîtres échangèrent ensuite leurs anneaux... 


... puis s’embrassèrent. 



Les confettis se mirent à pleuvoir et, simultanément, un bruit retentit et le sol se mit à trembler.
- Tu as senti ça, Lucas ? 


- Oui, mon amour ! Je crois que tu as réussi.
- NOUS avons réussi. 


Des cris de joie et de liesse en provenance de l’extérieur résonnaient jusque dans la chapelle.
- Je pense qu’on devrait libérer nos invités...
- Tu as raison, ils sont tous impatients d’aller voir ce qui se passe. 


Les invités ne se le firent pas dire deux fois. Ceux qui étaient debout près de la porte, sortirent les premiers. Seul, un jeune homme aux cheveux longs semblait ne pas vouloir bouger. 


Bientôt, tout le monde se leva. Cendre remarqua que Mélusine s’était rapprochée de l’inconnu. Leurs regards se croisèrent.
- Tu l’as déjà vu ? demanda Cendre à Lucas.
- Non, mais c’est un humain. J’imagine que c’est Mélusine qui lui a permis d’entrer dans la chapelle. 


La chapelle avait fini par se vider et, à l’extérieur, les hurlements populaires avaient cessé.
- Il n’y a plus aucune bruit... Que crois-tu qu’ils font ?
- Ils sont sortis de la Vallée ! Depuis le temps qu’ils attendaient ça !


- Allons dehors. Je veux savoir ce qui s’est passé. 


Cendre et Lucas avaient rejoint le petit groupe qui s’était réuni sur la place. Le spectacle était éblouissant. 


La Vallée tout entière était enveloppée par une aurore boréale, un phénomène austral qui n’aurait jamais dû se produire à Forgotten Hollow.


- C’est un vrai miracle, s’enthousiasma Lilith. Caleb est allé vérifier et on peut réellement sortir de la Vallée. Olivia nous a dit que cette étrange lumière dans le ciel était apparue à l’instant où le sol a tremblé.
- Et où les confettis sont tombées sur vous, précisa Caleb.


- Je suis d’accord, c’est un vrai miracle énonça Francis. La prophétie s’est réalisée.
- J’imagine que les autres ont quitté la Vallée, demanda Cendre.
- Oui, ils sont tous partis pour une virée dans les villes voisines, confirma Ulysse. Nous devons être les seules âmes à Forgotten Hollow à l’heure qu’il est.


- D’ailleurs, je crois que je vais aussi aller faire un petit tour de l’autre côté des portes, dit Lilith.
- J’ai bien peur que tu ne puisses pas, lui opposa Cendre. Je réunis un Conseil extraordinaire cette nuit et je compte sur ta présence.
- Quoi ? Maintenant ?
- Oui, Lilith. 


Cendre se tourna ensuite vers ses autres invités :
- Francis, Timothée, Ulysse... Je crains que votre présence ne soit également requise.
- Et moi ? Je peux y aller ? demanda Caleb.
- Oui, tu peux, je n’aurai pas besoin de toi. Mais, par contre, je t’emprunte ta femme.


- Tu me surprends, s’interrogea Francis. La question doit être importante pour que tu choisisses de convoquer un Conseil la nuit de ton mariage et de l’ouverture des portes.
- Elle est très importante. Je vous laisse encore admirer un peu le ciel. Retrouvez-moi en salle de Conseil dans vingt minutes.


Cendre s’éloigna. Elle avait accordé un peu de temps à ses amis car elle voulait découvrir qui était l’humain qui accaparait Mélusine depuis la fin de la cérémonie. 


- Tu ne me présentes pas ton ami ? demanda-t-elle en interrompant leur conversation.
- Bien sûr, Mère. Je vous présente Ladislas Baillol. Il est humain.
- J’ai cru le remarquer, oui.


Elle s’adressa ensuite au jeune homme :
- Bonsoir, Monsieur Baillol. Puis-je savoir qui vous êtes pour ma fille ?
Ladislas, qui ne s’attendait pas à une question aussi directe, se laissa impressionner par la Grande Maîtresse.
- Et si nous nous éloignions un peu ? proposa Mélusine.


Après quelques pas, Mélusine s’arrêta :
- C’est mon petit ami, Mère.
- Ton petit ami ?
Elle se tourna vers l’humain :
- Et quelles sont vos intentions ? Manipuler Mélusine et prendre le pouvoir à ma place ?


Cette fois-ci, Ladislas ne se laissa pas ébranler.
- Certainement pas, Maîtresse. Je suis votre plus grand admirateur et je salue tous les projets que vous mettez en œuvre pour les humains.


- Ladislas est aussi un ferveur défenseur de l’alliance vampiro-humaine. Grâce à lui, tous les humains de la Vallée donnent volontiers leur sang, et tous souhaitent rester à Forgotten Hollow, ajouta Mélusine.
- Est-ce bien vrai, Monsieur Baillol ?


- Oui. Avant de connaître Mélusine, je donnais déjà mon sang, mais je ne pensais pas qu’une alliance était possible car vampires et humains sont très différents.
- Et vous avez changé d’avis ?


- Grâce à Mélusine. Si un vampire et un humain peuvent s’aimer, je suis convaincu qu’il peut en être de même pour l’amitié. La Vallée Oubliée est la preuve que nous pouvons tous vivre en harmonie.
- Je suis très heureuse de vous l’entendre dire. Nous en reparlerons, soyez en sûr. En attendant, je vais vous demander de bien vouloir nous laisser. Mélusine et moi-même devons nous rendre à un Conseil extraordinaire.


- Bien sûr. Au revoir, Maîtresse. Au revoir, Mélusine. A très vite, j’espère.
- A tout à l’heure, Ladislas.


Ladislas s’éloigna ensuite :
- Un Conseil extraordinaire, Mère ? Mais de quoi s’agit-il ?
- Tu le découvriras en même temps que les autres, Mélusine.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap51

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Chapitre 51 - Révélations


 

Cendre ne comptait pas prendre de pincettes pour annoncer au conseil ce qu’elle avait à dire, et elle n’en prit pas.
La surprise fut de taille pour la moitié des personnes présentes qui ignoraient tout de cette affaire mais également pour les personnes impliquées ou simplement dans la confidence de ce lourd secret enfin dévoilé après des années de silence.

Révélation

- Mais comment est-ce possible ? s’écria Francis. Tu n’as pas pu cacher une telle chose à la communauté en agissant seule...


- Je n’étais pas seule. Bella a été la première à m’aider.
- Bella ?!
Francis faillit s’étouffer.


Tout le monde savait qu’il entretenait avec Bella une relation romantique, même s’ils restaient très discrets.
Il se tourna vers elle. Le ton emprunt de reproches sur lequel il s’adressa à elle ne laissa aucun doute planer sur son mécontentement :
- Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?


Devant l’embarras de Bella, Cendre répondit à Francis :
- Elle était tenue au secret. Personne ne devait savoir. Nous risquions toutes les deux notre vie. Aujourd’hui, le Comte est mort et les portes de la Vallée se sont ouvertes malgré tout... Plus personne ne risque rien et je me dois de rétablir la vérité.
- Comment tout cela a-t-il commencé ?


- J’ai rencontré Bella dans les catacombes alors que j’étais enceinte d’Amandine, mon premier enfant. J’ai appris, à force de la connaître, qu’elle était en mal d’enfant. Elle n’avait jamais trouvé son grand amour et des enfants manquaient à sa vie.


- Si nous nous étions aimés avant, Francis, je n’aurais jamais pu aider notre Grande Maîtresse, alors je t’avoue que je ne regrette rien. Ce secret a été lourd à porter mais il a sauvé des vies.
La voix de Bella se cassa sous l’émotion et Cendre continua.


- Nous eûmes, Bella et moi une conversation qui m’incita à chercher une autre solution pour mes enfants humains. Elle était tellement horrifiée que je puisse les tuer alors qu’elle-même aurait voulu avoir un enfant. 


- Cette solution s’imposa alors doucement à moi et devint une évidence lorsque je serrai pour la première fois ma petite fille dans les bras. Je savais que jamais je ne pourrais lui faire de mal. 


- Je fus séparée d’Amandine car la Tradition exigeait que je ne m’occupe pas d’un enfant avant qu’il n’ait atteint l’âge de trois ans et, à la seule condition qu’il soit humain.
A l’approche de l’anniversaire d’Amandine, je me décidai donc à exposer mon plan à Bella qui accepta tout de suite, malgré les risques que je lui faisais courir.


- Bella recueillerait donc, dans le plus grand secret, les enfants humains que je mettrais au monde et les élèverait comme si elle était leur mère. Ce fut la décision la plus douloureuse que j’eus à prendre, mais mes enfants seraient saufs, à commencer par Amandine. 


- Le départ de mes enfants chez Bella était chaque fois un moment de grande souffrance car je ne savais pas quand je les reverrais ni même si je les reverrais un jour. J’allai souvent m’en épancher sur le cercueil du Duc de Riverview qui était, à cette époque-là, en hibernation.

 

- Le Duc savait donc, lui aussi, ce qui se tramait, puisque vous êtes des Uniques. Tes pensées n’ont pas pu lui échapper. 


- Elles ne m’ont pas échappées. Je savais même mieux que quiconque toute la douleur qui découlait de chacune de ces séparations.


- Qu’est-ce que je suis heureuse de savoir que les enfants sont vivants ! C’est un tel bonheur ! 


- Moi, je me pose une question ; comment avez-vous fait pour garder ces enfants au secret ? La Vallée n’est pas grande et nous ne pouvions pas en sortir. Or, nous ne les avons jamais croisés. 


- Ils étaient avec Bella. Elle s’en est occupée seule pendant près de dix-huit années. Ils ont malheureusement vécu à l’intérieur jusqu’à l’arrivée de Louise, en 2042. Louise était fidèle au Duc et donc, à moi-même. Nous l’avons mise dans le secret et lui avons confié la mission de mettre les enfants à l’abri.
Mais elle vous expliquera mieux que moi comment elle a procédé.


- Bella n’habitait plus son manoir depuis qu’elle avait recueilli Amandine en 2026. Pour la protéger, elle s’est retirée dans une partie inhabitée des catacombes, accessible par une entrée dans la forêt connue d’elle seule, puis de moi-même par la suite. 

 

- Les enfants ont vécu là jusqu’à ce que Louise arrive et nous propose une solution. Nous avions, bien sûr, tout le confort nécessaire grâce à notre Grande Maîtresse et à Monsieur le Duc, mais j’appréhendais, chaque fois que je m’absentais, qu’il ne leur arrive quelque chose ou qu’elles ne sortent de notre cachette. Cela ne s’est jamais produit.
Lorsque Louise a érigé son premier dôme, Amandine avait déjà vingt ans, Hortense en avait dix-sept et Violet allait sur ses treize ans. Ce fut une bénédiction car les filles ont enfin pu sortir et voir la lumière du jour sans risque d’être surprises par qui que ce soit, d’autant que nous étions en plein conflit contre Blaise Williams.


- Un dôme ? Que veux-tu dire par là ? 


- Il s’agit d’un dôme de protection magique. Il est invisible et rend également invisible tout ce qui se trouve à l’intérieur. Il a été conçu pour que toute nature humaine en son sein y soit indétectable, y compris pour les vampires passant à proximité. J’ai érigé ce premier dôme en quatorze mois sur l’entrée des catacombes où Bella s’était réfugiée avec les enfants, ainsi que sur une partie de la forêt alentour.


- Quelle belle idée, s’enthousiasma Lilith. Les enfants, même si elles étaient déjà grandes, ont donc pu profiter du grand air de la Vallée.
- Ce que vous avez fait toutes les deux est merveilleux, ajouta Francis qui s’était calmé. Vous avez protégé ces enfants. C’est un très beau geste. Mais tu parlais d’un premier dôme... Il y en a donc un deuxième ?


- Oui. Une fois que j’ai compris comment le mettre en place, c’est devenu plus facile. Il me fallut très peu de temps pour installer le deuxième à l’arrière du manoir de Bella mais, malheureusement, j’ai dû attendre que la guerre contre Blaise Williams soit terminée pour pouvoir œuvrer. Je ne pouvais pas risquer que Bella ou les filles soient découvertes à cause de moi. 


- Les enfants sont-ils au courant des circonstances de leur naissance ? 


- Ils ont été mis au courant dès qu’ils ont été en âge de comprendre. Ils savent qui est leur mère, ils connaissent la tradition et savent pourquoi notre Grande Maîtresse me les a confiés. Je ne leur ai jamais rien caché et cela me semblait nécessaire afin qu’ils mesurent le danger réel qu’ils encourraient s’ils venaient à quitter notre refuge. 


- Tous les enfants humains de Cendre vivent donc à présent au manoir avec vous ?
- Oui, ils sont tous là.


- Et qu’en est-il des autres ? De ceux qui ont été vampires avant de perdre les combats des héritiers ? demanda Francis à Cendre.


- Ils sont chez Bella également et ils vont bien. Comme je l’ai dit en début de séance, un somnifère puissant a été ajouté au remède contre le vampirisme. La potion ne les a pas tués. 


- Je suis admiratif qu’une telle machination n’ait jamais été mise à jour en tant d’années. Je dois dire que tu sais t’entourer de personnes de confiance. J’ai hâte de revoir tous tes gamins. 


- Si je puis me permettre, dit Ulysse en s’adressant à Cendre, j’ai aperçu Samuel derrière une vitre en allant emmener Isaure chez Madame Swan. Il souriait et avait l’air heureux. 


- Merci Ulysse. Il me tarde de revoir mes enfants, et de connaître ceux que je n’ai pas pu voir grandir. 


- Tu étais dans la confidence, toi aussi ? s’étonna Francis. 


- Oui, Père. Je l’ai été il y a quatre jours lorsque le Duc a eu la bonté de m’informer de la situation. 


- J’étais tellement désespéré qu’il a jugé opportun de me révéler qu’Isaure était juste endormie. 


- Tu peux remercier la Grande Maîtresse, mon garçon. Sans son accord, je ne t’aurais rien dévoilé de son secret. 


Cendre lui sourit :
- Ne me remercie pas. Nous étions à quelques jours de l’ouverture des portes et je ne voyais aucune raison de m’opposer à ta requête de vouloir emmener Isaure vers sa dernière demeure. Je savais qu’en acceptant, Lucas aurait été obligé de te révéler l’endroit où il accompagnait mes pauvres enfants.
- Les combats étaient donc truqués ?
Mélusine, qui ne s’était pas exprimée jusque-là, jeta un froid sur le Conseil.


- Non, les combats n’étaient pas truqués. S’ils l’avaient été, les portes ne se seraient pas ouvertes. Aucun de tes frères et sœurs ne savaient ce qui allait se passer. Ils devaient absolument être persuadés que l’issue leur serait fatale et qu’ils allaient mourir. Seule cette issue a été modifiée. Je suis une mère. Je ne tue pas mes enfants.
- J’en suis heureuse. J’ai hâte de tous les revoir. Il y a tant de chose que je ne leur ai pas dites.


- Franchement, tu as bien caché ton jeu. J’espère que je serai aussi habile que toi à ce petit exercice. Alors comme ça, j’ai des frères et sœurs que je ne connais pas ? 


- Plus exactement quatre sœurs et un frère. 


- Le moins qu’on puisse dire est que la gente féminine a le pouvoir dans le Clan Valrose ! dit Mélusine en jetant un regard de connivence à sa mère.
- Attention, mesdames ! N’oubliez pas que je compte pour dix ! corrigea Lucas sur le ton de la plaisanterie.


Cendre leva la séance en fin de matinée. Il était prévu que Bella aille prévenir ses enfants, ceux qui avaient vécu dans la crypte, qu’ils pouvaient dès à présent venir voir leur mère. 


Louise, elle, s’en allait mettre au point quelque sort de son cru, afin de permettre à la Grande Maîtresse et à Mademoiselle Mélusine de pouvoir sortir en plein jour. 


Quant à Cendre, elle avait convié Jessie dans son boudoir pour une conversation privée.
- Asseyons-nous. J’ai un aveu à te faire, et je crains que tu ne m’en veuilles à jamais lorsque tu sauras de quoi il retourne.


- Il en faudrait beaucoup pour que je vous en veuille, Maîtresse. Ce n’est pas près d’arriver.
- Assieds-toi, veux-tu ?


Cendre avait alors commencé à raconter à Jessie sa véritable histoire, celle qu’elle lui cachait depuis quarante-quatre ans. 


- Je t’ai rencontrée en février 2022. Tu t’étais perdue dans la Vallée, comme bon nombre d’humains et moi, je cherchais, cette nuit-là, de la nourriture pour mon garde-manger. A l’époque, tu t’appelais Jesminder Beedha, tu étais mariée et tu avais un petit garçon de cinq ans qui s’appelait Charlie. 

 

- Mais qu’est-ce que vous dites ? Vous vous trompez...
- Laisse-moi finir, s’il-te-plait.


- Je t’ai très vite embauchée comme servante. Tu étais une prisonnière spéciale pour moi. J’avais besoin d’aide dans la crypte, mais ce sont tes talents de mixologue qui m’intéressaient surtout. C’est pour cette raison que je ne me suis jamais abreuvée à ton cou. Tu étais très intelligente, et tu as compris rapidement que ton intérêt était de ne pas me contrarier. 

 

- Le problème a été que tu sympathisais avec tous mes prisonniers, et que tu avais beaucoup de mal à accepter qu’ils puissent mourir. C’était chaque fois un véritable drame. 


- A tel point que, ne supportant plus ce que tu estimais être de l’injustice, tu as voulu faire évader les trois prisonniers qui étaient alors dans mon garde-manger. 


- Ce fut peine perdue, tu t’en doutes, car les portes étant fermées, vous ne pouviez aller bien loin. Les trois prisonniers furent donc repris et tués et tu fus consignée dans tes quartiers... Mais tu étais de plus en plus malheureuse. Les humains du garde-manger mouraient les uns après les autres et ton fils te manquait terriblement, de même qu’Arun, ton mari. 


- Je t’ai donc vidée de ton esprit de vie dans le but d’alléger ta peine, ceci avec ton accord, bien sûr. Tu avais accepté car tu m’avais dit ne plus rien avoir à perdre. 


- Une fois ta mémoire effacée, je t’ai inventé une nouvelle existence... La suite, tu la connais... 


- Vous m’aviez dit que je défendais la cause des vampires, et que des humains avaient voulu me tuer à cause de ça. Je m’en souviens très bien. Je l’ai toujours cru. 


- Je te propose aujourd’hui de te rendre ton esprit de vie. Tous tes souvenirs reviendront alors. C’est à toi de voir. 


- J’ai à présent Caleb et Giuseppe. Je suis heureuse avec eux. Ils sont ma famille. Comment faire un choix ? 


- Tu n’es pas obligée de te décider tout de suite. Seulement maintenant, tu sais que je peux te rendre ce que tu as perdu, alors ce sera quand tu voudras. Rien ne presse désormais. 


- Merci de m’avoir dit la vérité, Maîtresse. Je ne vous en veux pas, j’étais consentante. Je vais réfléchir à votre proposition.
- Fais-moi signe si tu décides de récupérer tes souvenirs. Même au milieu de la journée, tu seras la bienvenue.


Après le départ de Jessie, Cendre alla chercher Mélusine. Il était temps pour elles de retrouver le reste de la famille.
Ils étaient là, tous les quatre, en train de discuter tranquillement dans le salon comme s’ils n’étaient jamais partis...

 

A suivre 🙂 

 

 

Bonus

 

Révélation

Petit bonus en images puisque vous savez maintenant que tous les enfants de Cendre sont en vie.

Voici donc ses enfants humains :
Amandine :

Amandine 2.jpg

Amandine 3.jpg

 

Hortense:

Hortense 2.jpg

Hortense 3.jpg

 

Violette :

Violette 2.jpg

Violette 3.jpg

 

Aliénor:

Aliénor 2-1.jpg

Aliénor 3-1.jpg

(pour ceux et celles qui ont lu « la bâtisse de Capucine », vous reconnaîtrez sûrement en Aliénor l’héroïne de cette histoire.😉  Désolée si je ne vous l’avais pas dit avant mais je ne voulais spoiler mon propre VDC, donc mille excuses pour vous avoir « menés en bateau » 🙏🙄) C’est vrai qu’elle ressemble à Cendre, donc vous aviez tous raison ! 😊

 

Geoffroy :

Geoffroy 2.jpg

Geoffroy 3.jpg

 

 

Voici à présent toute la fratrie :

A l’âge bambin :

01 Les enfants de Cendre bambins 1.jpg

 

A l'âge enfant :

02 Les enfants de Cendre enfants 1.jpg

 

A l'âge ado :

03 Les enfants de Cendre ados 1.jpg

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap52

★★ Guide

 

Chapitre 52 - Un humain nommé Samuel


 

Les retrouvailles de Cendre avec ses enfants avaient été émouvantes. Bien sûr, la Grande Maîtresse avait été heureuse de retrouver Isaure, Alaric et Gabin, mais ceux-ci avaient quitté la crypte il y a peu, et l’émotion n’avait pas été aussi forte que lorsqu’elle avait serré dans ses bras Blanche, puis Samuel.

Révélation

Samuel avait enlacé sa mère si fort qu’elle pouvait entendre son cœur d’humain battre la chamade contre sa poitrine. 


Voilà quatorze ans qu’il avait perdu le combat contre Isaure, quatorze années que sa mère lui avait soufflé à l’oreille qu’ils allaient se revoir et qu’il attendait cet instant de la tenir contre lui. Sa fabuleuse mère... 


Leur étreinte dura de longues minutes avant qu’ils ne la relâchent pour aller s’attabler auprès du reste de la fratrie. 


Ces derniers, qui avaient déjà appris la trahison de Clotaire par Gabin, savaient à présent par Mélusine et Lucas que leur frère déloyal n’était plus.
Alaric était bouleversé et ne comprenait pas, et Blanche retint quelques larmes. Cendre savait que son cœur souffrait de cette perte car elle avait été très proche de son frère.
Isaure ferma les yeux, attristée, en regrettant que Clotaire ait eu cette fin si violente, et Samuel s’assit en déclarant qu’il était mort comme il avait vécu, en traître.


Cendre regarda avec soulagement ses enfants en se disant que les années avaient peut-être passé mais qu’ils étaient toujours les mêmes.


Elle remarqua également que ces années de séparation n’avaient en rien entaché la complicité qui existait entre Samuel et Isaure, ce lien qui semblait indestructible malgré la différence d’âge qui aurait pu à présent les opposer. 


Une fois le sujet Clotaire clos, Cendre avait demandé à ses enfants de lui raconter leur arrivée chez Bella. Alaric était ravi et aurait bien voulu s’exprimer le premier, mais Cendre souhaitait connaître leur histoire dans leur ordre de départ de la crypte. 

 

Samuel fut donc celui qui se lança pour expliquer à sa mère, à son beau-père et à sa petite sœur Mélusine, son arrivée chez Bella.

 


Point de vue de Samuel

Lorsque je me suis réveillé, je ne savais pas du tout où j’étais... Il m’a fallu quelques minutes pour rassembler mes esprits, réaliser que j’avais perdu le combat contre Isaure, et que je n’étais pas mort. C’est là aussi que je me suis souvenu que tu m’avais murmuré à l’oreille qu’on se reverrait, Mère.


Lorsque j’ai avalé cette potion, je me souviens avoir voulu te rassurer en te disant que tout allait bien. Je te voyais si inquiète... 


Mais tout n’allait pas bien. J’ai perdu ce jour-là ce que j’étais : un vampire. Et, en me réveillant chez Bella, je sus que je ne serais plus jamais le même. J’étais simplement un humain, estropié de sa vraie nature, ainsi que de son autre moitié. La perte d’Isaure m’était intolérable, si insupportable que parfois j’avais l’impression de l’entendre me parler, ou pleurer...
L’intensité de l’émotion dans la voix de Samuel était si forte que personne n’osa prendre la parole lorsqu’il marqua une pause. Tous sentirent que cette souffrance était encore bien présente en lui.


Puis il reprit avec plus d’assurance :
- Il y avait un petit garçon près de moi. Il était assis là, et il me regardait. 


- C’est vrai que t’es un vampire ? m’a-t-il demandé.
Je le trouvais presque excité de savoir cela.
- Je ne le suis plus, petit. Tu peux me dire où je suis ? Quel est cet endroit ?


Il est parti en courant puis Bella est arrivée pour m’expliquer la situation.
C’est marrant, chez elle, elle a vraiment un tout autre style que celui que je lui connaissais.


Elle me raconta tout ; du plan que vous aviez mis en place pour sauver tes bébés humains jusqu’au dôme magique qui protégeait son manoir.
J’appris aussi que j’avais quatre autres sœurs, et que le petit garçon que je venais de voir était notre frère, et qu’il s’appelait Geoffroy.


Geoffroy... Nous étions là, Isaure et moi lorsque tu l'as emmené, Mère... Nous avions été si bouleversés en imaginant que tu allais le tuer... J'étais heureux de le savoir en vie. 


Je fis la connaissance de ma nouvelle fratrie le soir même lors du repas. Cela me rappela mon enfance.
J’avais faim, bien sûr, mais j’aurais tant aimé avoir un plasmafruit sous la main à ce moment-là. Le poulet rôti de Bella ne me disait rien du tout malgré sa bonne odeur.


Mes sœurs étaient enchantées de faire ma connaissance et elles me posèrent de nombreuses questions sur la vie dans la crypte ; pas autant cependant que Geoffroy qui avait tenu à s’installer près de moi et semblait boire mes paroles. 


Il y avait Amandine, l’aînée de la fratrie qui avait alors vingt-neuf ans. Elle est notre aînée à tous, sauf à Gabin évidemment, puisque lui est né bien avant nous tous.
J’ai redécouvert avec elle les joies de taper dans le ballon. Amandine fait ça tous les jours, ou alors elle va courir, elle adore ça.


Hortense avait vingt-six ans lorsque je l’ai connue. Elle est quelqu’un de très sociable et d’une gentillesse à toute épreuve. Elle fait le lien avec toute la fratrie humaine et ne se met jamais en colère. Elle a de magnifiques cheveux roux qui m’ont rappelé à l’époque ceux d’Armelle.


Violette avait tout juste vingt-deux ans à mon arrivée chez Bella. Elle est fraîche et pétillante, adore cuisiner et peindre. Je lui ai dit qu’elle devait tenir ça de toi. Ces peintures sont magnifiques. Il faudra que tu les voies. Elle a d’ailleurs fait un très joli portrait de toi ! 


Puis vient Aliénor, la jumelle d’Alaric. Tout comme lui avant que je ne combatte, elle venait d’entrer dans l’adolescence.
Mère, elle te ressemble beaucoup. Chaque fois que je la regarde, j’ai l’impression de te voir. Elle n’a pas tes tâches de rousseur et sa peau est plus foncée que la tienne, mais c’est ton portrait tout craché.
Aliénor est comme Isaure, elle adore jardiner. D’ailleurs, lorsqu’Isaure est arrivée, elles ont fait la paire, toutes les deux !


Et enfin, il y a Geoffroy, un petit mec de huit ans qui n’aspirait qu’à une chose, devenir vampire. Et je peux te dire qu’à vingt-deux ans aujourd’hui, il en rêve toujours. 


J’en ai passé du temps à lui parler de notre vie ici !
Bien sûr, il en savait déjà beaucoup puisque Bella lui a enseigné, ainsi qu’à nos sœurs, l’histoire de la Vallée et celle de notre famille, mais rien ne valait pour lui les récits de son grand frère. Et moi, cela me faisait le plus grand bien d’en parler.


A mesure que je vieillissais, je me suis rendu compte que j’oubliais certains détails de ma vie dans la chapelle, et j’ai alors réalisé à quel point la mémoire humaine pouvait être fragile.
Alors, je discutais chaque jour avec Geoffroy pour ne pas perdre mes souvenirs, et je le fais encore aujourd’hui.


Aliénor aussi m’a aidé à entretenir ma mémoire parfois défaillante, mais nous parlions surtout de toi, Alaric. Elle m’avait posé de nombreuses questions à ton sujet dès le début et avait voulu tout savoir de toi depuis tes années bambin. Je ne t’ai pas épargné, comme tu l’avais deviné lorsque tu nous a rejoints. 


Aliénor m’a plus tard avoué qu’elle arrivait parfois à entendre Alaric, et qu’il savait lorsqu’il était heureux ou malheureux. 

 

C’est là que j’ai compris que notre frère n’était pas si fou que ça, et qu’il devait être simplement connecté par un mystérieux lien gémellaire, à Aliénor. Il a toujours senti que sa jumelle était en vie. 


D’ailleurs, avec le recul, j’ai pensé que j’avais moi-même ce lien avec Isaure, mais peut-être plus faible, car lorsqu’elle a combattu Mélusine, j’étais persuadé qu’elle avait gagné le combat puisque je la « sentais » toujours en vie. La vérité est qu’elle avait perdu mais qu’elle n’était pas morte. 


Même si Isaure me manquait, j’ai tout de même été heureux chez Bella. Elle est toujours aux petits soins pour nous, et j’aimais beaucoup ces moments où j’en apprenais plus sur mes sœurs, lorsque nous nous retrouvions au jardin, au soleil couchant. 

 

J’avais pourtant parfois les idées noires et, ces jours-là, je m’enfermais dans ma chambre et ne voulait voir personne. 


Je préférais m’apitoyer sur mon sort et me lamenter, seul dans mon coin, sur ma condition humaine. Je n’acceptais pas du tout le fait de ne plus pouvoir circuler librement dans la Vallée, cette vallée que j’aimais tant, et de me sentir paria aux yeux d’une communauté qui avait été la mienne.

 

Non, je n’acceptais pas de me retrouver coincé dans un corps affaibli qui ne me répondait plus, un corps sans pouvoir et inutile. Je refusais cette fatalité de tout mon être, tout comme je refusais d’avoir perdu Isaure. Cette agonie me rongeait de l’intérieur. 


Le déni de mon humanité avait été bien loin puisque j’avais, au lendemain de mon arrivée chez Bella, voulu me nourrir de plasma. J’avais faim et j’avais découvert qu’il y avait deux arbres à plasma dans le jardin. Très bien, je pourrais garder un peu en moi le vampire que j’avais été. 


Je ne pouvais plus m’abreuver de plasma humain, certes, mais qu’à cela ne tienne, le plasma végétal ferait l’affaire ! Isaure, tu aurais certainement ri en me voyant faire ! Quand je repense à toutes ces discussions qu'on avait eues sur le sujet ! 


Pourtant, le plasmafruit ne fit pas l’affaire... Non seulement le il me retourna l’estomac mais, en plus, je lui trouvai un goût abominable. J’étais complètement démoralisé et en venais à me dire qu’il aurait mieux valu que je meure. Je n’avais définitivement plus rien d’un vampire.


Je me suis donc résigné à manger, ce jour-là la, nourriture préparée par Hortense. Bella resta près de moi pour s’assurer que je finirais mon assiette, ce qui me fit repenser à Jessie. Elle faisait exactement la même chose lorsque j’étais petit. 


Finalement, j’ai découvert avec plaisir que le plat était très bon et en ai félicité la cuisinière, mais j’ai compris aussi que j’avais des besoins. Si je voulais survivre en tant qu’humain, il me faudrait manger, et ce constat m’attrista. 


Durant les six années qui précédèrent l’arrivée de Blanche, j’appris à connaître mon frère et mes sœurs.
L’ambiance chez Bella était toujours à la convivialité et au partage, même s’il y avait parfois quelques petites chamailleries, sans grandes conséquences d’ailleurs.


Le foyer était bien organisé et chacun devait accomplir, chaque jour, sa part de corvées ménagères. Ici, il n’y avait pas de servante.
Alors, Violette, qui est un véritable cordon bleu, m’enseigna les rudiments de la cuisine, et je peux vous dire que grâce à elle, je maîtrise maintenant parfaitement la gastronomie humaine.


On m’a également initié à d’autres petites tâches humaines, mais rien de très important. Je ne m’étendrai donc pas sur le sujet.


En août 2058, au lendemain de l’anniversaire de Clotaire, je suis sorti au petit matin pour attendre le perdant du combat. 


Lucas est arrivé vers six heures avec Blanche. Bella les attendait sur le pas de la porte, et j’imaginais qu’elle avait dû faire la même chose avec moi puisqu’elle l’a fait avec vous tous. 

 

Lucas a réapparu quelques minutes après, l’air complètement abattu. Je me suis raclé la gorge pour lui signaler ma présence. 


A ma grande surprise, il est venu vers moi et m’a enlacé.
- Samuel ! Comment ça va, mon grand ?


Nous avons pu discuter quelques instants seulement, car Lucas devait rejoindre la crypte au plus vite. Chacune de ses incursions sous le dôme pouvait être découverte, et il lui fallait être très prudent, ceci même si, de l’extérieur, on le voyait disparaître derrière une forêt de sapins.


Le voir m’avait fait le plus grand bien. J’avais appris qu’Isaure avait eu beaucoup de mal à se remettre de mon départ, mais qu’elle était à présent heureuse auprès d’Ulysse Caron. Cette nouvelle m’avait rempli de joie, d’autant que Lucas avait décrit Ulysse comme un homme droit et respectable. 


Samuel avait arrêté son récit et regardé sa sœur :
- J’espère d’ailleurs que tu vas très vite me le présenter. Je suis curieux de connaître celui qui a volé ton cœur !
- Ne t’en fais pas, c’est prévu.


Cendre s’était rapprochée de Blanche :
- Raconte-nous un peu comment s’est passée ton arrivée chez Bella.
- Oh très bien ! J’étais un peu désorientée au début, tout comme Samuel, mais je me suis vite adaptée à ma vie humaine.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap53

★★ Guide

 

Chapitre 53 - Jumeaux


 

- Tu t’es mieux adaptée à cette nouvelle situation que Samuel, on dirait...
- Oui, Samuel déprimait souvent mais moi, j’ai découvert une nouvelle façon de vivre.

Révélation

Point de vue de Blanche


Lorsque je me suis réveillée, j’ai été étonnée de voir Bella et, encore plus, de réaliser que j’étais en vie.


Bella m’a tout expliqué et m’a invitée à la rejoindre en bas pour me présenter mon frère et mes sœurs qui se languissaient de me connaître.
- Il y a des vêtements dans la commode et une salle de bain juste à côté. Fais comme chez toi, tu vas rester ici un moment.


En arrivant dans le couloir, la première chose que je vis, fut l’orgue. J’étais vraiment très heureuse de savoir que j’allais pouvoir jouer ici aussi.
- Il y en a un autre au salon.


La voix de Samuel m’avait fait sursautée et j’étais tellement heureuse de le voir que je lui sautais au cou.
- Quel bonheur de te voir ! Alors comme ça, tu étais en vie depuis tout ce temps ?


Lorsque nous sommes arrivés au salon, Bella nous attendait, entourée de ce frère et de ces sœurs que je ne connaissais pas encore, tous ces enfants humains qu’elle et toi aviez sauvés. J’étais très émue. 


- Blanche, je te présente tout le monde. Tout le monde, voici Blanche. 


Ils m’ont accueillie comme une reine. Tous s’étaient levés pour me saluer? et j’étais submergée par tout l’amour que je lisais dans leurs yeux.


J’avais ici aussi une grande famille et j’étais comblée de savoir qu’un jour, nous serions tous réunis, les enfants de la crypte et ceux du manoir de Bella. 


Comme je te le disais tout à l’heure, je me suis très vite adaptée à ma nouvelle vie même si vous me manquiez tous.
Tout d’abord, je découvris la joie de profiter de la lumière du jour et des rayons du soleil.


Samuel aussi aimait beaucoup le soleil mais il préférait la nuit de loin et s’attristait souvent sur sa condition d’humain. Je voyais bien qu’il en souffrait mais, lorsqu’il était ainsi, je ne pouvais rien pour lui. 


J’adore la nourriture humaine. J’avoue avoir hésité à manger le premier plat qu’on m’a servi, mais je me suis régalée. Tout le monde m’a encouragée, y compris Samuel, et je n’ai pas regretté. 

 

En fait, la vie d’un humain est bien moins violente que celle d’un vampire, et je reconnais que je préfère nettement me nourrir d’aliments variés que boire toujours du plasma. 


Chez Bella, j’ai appris beaucoup de choses dont je ne m’étais jamais souciée auparavant comme le ménage ou la lessive, ou encore la vaisselle. Ce n’est pas si facile que l’on croit d’entretenir une maison. Les humains sont vraiment très courageux. 


Ce qui m’a le plus dérangé au début fut de me brosser les dents. J’avais tellement l’habitude d’avoir de longues canines que j’allais trop vite avec ma brosse à dents et, qu’une fois sur deux, je me brossais la lèvre inférieure. Enfin, ce n’est qu’un petit détail... 


...car j’ai adoré les huit années que j’ai passées chez Bella, cette vie tranquille et insouciante faite de petites choses toutes simples.


Au mois de mai dernier, presque huit ans après mon arrivée, nous nous sommes tous réunis au salon pour attendre le perdant du combat.
Les spéculations allaient bon train et nous savions qu’Alaric et Mélusine s’étaient combattus durant la nuit.


Samuel croyait dur comme fer que Mélusine allait gagner :
- Si elle est adulte comme elle était enfant, je suis certain qu’elle gagnera.


De mon côté, j’espérais voir arriver Alaric, non pas que je souhaitais sa défaite mais je ne me suis jamais entendue avec Mélusine,

et j’avais beaucoup de mal à la supporter lorsque j’ai quitté la crypte. Alors, je préférais voir Alaric. 


- Je suis désolée, Mélusine, mais, à l’époque, tu étais une véritable petite peste.
- Je peux encore l’être, si ça te manque tant !
- Oh non merci !


Hortense nous dit que, peu importe qui arriverait, il s’agirait d’un frère ou d’une sœur et nous l’accueillerions avec joie, que les anciennes querelles n’avaient plus cours ici, et elle avait raison. Hortense est toujours pleine de sagesse et de gentillesse. 


Aliénor, elle, ne disait rien mais elle n’avait pas besoin de s’exprimer. Son regard était plein d’espoir et nous savions qu’elle attendait son jumeau. 


Elle ne tenait pas en place et faisait les cent pas entre le canapé et la fenêtre pour guetter Lucas. Puis on finit par savoir. Le trouble et l’émotion dans sa voix ne nous laissèrent aucun doute. 


- C’est un garçon ! Il est blond, comme moi... Alaric est là... 


Elle nous laissa en plan et partit à la rencontre de Lucas et d’Alaric. 


- Elle était près de toi lorsque tu t’es réveillé, n’est-ce pas ?
- Oui, je ne la voyais pas mais je sentais sa présence. 

 


Point de vue d’Alaric


C’était beaucoup plus fort que toutes les fois où il m’avait semblé l’entendre.
Je me suis alors redressé sur les oreillers et là, je l’ai vue.
Nous nous regardions sans rien dire en souriant bêtement. J’étais fou de joie. Pour la première fois de ma vie, je me suis senti entier.


Nous nous découvrions, elle et moi, après toutes ces années. Je savais, en la voyant, que je ne pourrais plus la quitter. Jamais.
Après de longues minutes d’un merveilleux silence, j’entendis la voix douce d’Aliénor :
- J’ai tant espéré que ce soit toi...


Puis elle m’a pris dans ses bras... une étreinte si douce que mon corps tout entier s’enveloppa d’une immense quiétude... Nous étions enfin réunis. 


A ce moment-là, je ne me suis pas interrogé une seconde sur l’endroit où j’étais et je n’ai même pas pensé au fait que je n’étais pas mort. J’étais au Paradis, c’est sûr et je la tenais contre moi. C’était cela le bonheur. 


Aliénor me raconta ensuite le rôle de Bella dans le plan que tu avais imaginé et mis en œuvre, et j’eus la joie de savoir que notre fratrie était plus riche de cinq membres. 


La surprise a été encore plus grande lorsque j’appris que Samuel et Blanche se trouvaient ici. Bien sûr, tu m’avais dit, lorsque j’étais enfant, que je reverrai Aliénor... Tu m’en avais fait la promesse... mais le temps a passé et je n’y croyais plus. 


Aujourd’hui, j’entends encore les paroles que tu as murmurées à mon oreille. Tu as dit exactement « Je t’ai fait une promesse, tu te souviens ? Tu la retrouveras... tout à l’heure. »
C’était juste avant que je ne perde conscience, après avoir avalé la potion. Je n’ai pas eu le temps de comprendre mais c’est devenu une évidence lorsque j’ai vu Aliénor.


Aujourd’hui, je veux te remercier, Maman. Merci d’avoir sauvé notre frère et nos sœurs humains, merci de m’avoir permis de retrouver ma jumelle, et merci de nous avoir tous permis de rester en vie. Je pense que je peux parler en notre nom à tous. 

 

Tous les enfants de Cendre présents acquiescèrent d’un signe de tête, trop émus pour répondre verbalement.
Cendre ne trouva pas non plus les mots devant tant de reconnaissance de la part de son plus jeune fils, et des larmes coulèrent silencieusement sur ses joues...


Elle les avait tous sauvés, bien sûr, mais n’était-ce pas là son rôle de mère ? Tous ces remerciements n’étaient pas nécessaires. Elle les avait protégés, sans rien attendre en retour, juste par amour, l’amour d’une mère. 


Mélusine rompit le silence.
- Alors ? J’imagine que tu as fini par rencontrer le reste de notre fratrie ?


Pas immédiatement. J’ai d’abord raconté à Aliénor ma vie dans la crypte. Mais elle en savait déjà beaucoup puisque Samuel et Blanche étaient déjà passés par là. Elle était très enthousiaste, cependant, de connaître mon propre vécu. 


Au bout d’un moment, elle m’a dit qu’il faudrait qu’on se décide à rejoindre les autres au salon, mais je n’arrivais pas à m’y résoudre. Nous étions si bien ensemble :
- On vient à peine de se trouver... Ils vont comprendre, tu ne crois pas ?


- En réalité, on a très vite compris et on a abandonné l’idée de vous attendre, n’est-ce pas Blanche ? s’amusa Samuel.
- Oh oui !


Lorsqu’Aliénor et moi sommes finalement descendus, il n’y avait plus personne au salon et il faisait déjà nuit.
- Chacun doit vaquer à ses occupations, m’a-t-elle dit. Nous les retrouverons au dîner.
Nous sommes donc allés au jardin.


Je découvris que, tout comme moi, Aliénor m’avait parfois entendu ou ressenti lorsque nous étions séparés et, tout comme moi, c’était toujours plus intense le jour de nos anniversaires. 


- J’ai toujours su que je n’étais pas seule. Depuis toute petite, je t’ai attendu...
- Moi aussi... Je n’ai jamais douté un seul instant que tu étais en vie.


Nous dûmes finalement nous résigner à aller dîner avec les autres. Je découvrais la faim et ce n’était pas très agréable.
Bella me souhaita la bienvenue...


...tandis qu’Aliénor allait s’asseoir et que Samuel et Blanche se levaient pour m’accueillir. 


Je te laisse imaginer notre joie de nous revoir. 


Une bonne odeur flottait dans la salle à manger.
J’ai fait la connaissance de Geoffroy et de mes sœurs dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Le repas préparé par Aliénor en mon honneur était délicieux en plus d’être un remède efficace contre mes maux d’estomac.


Ils m’ont plu tout de suite, chacun à leur manière, et j’étais très heureux de les connaître. 


Au fil des jours, je les ai informés des décisions que tu avais prises pour la Vallée et de ce qui avait été décidé pour les humains.
Bella leur avait déjà fait un portrait politique de la Vallée actuelle mais tous avaient été ravis de m’en entendre parler, Aliénor y compris.


Samuel, lui, s’inquiétait pour toi, Isaure.
- Comment va-t-elle ?
- Elle va bien mais elle a peur de perdre au combat et de devoir laisser Ulysse tout seul.


Je n’ai pas pu mentir à Samuel :
- Elle souffre énormément de ta perte. Elle te croit mort, comme nous tous et elle supporte de moins en moins.


- Elle gagnera contre Clotaire, c’est évident. Il ne fait pas le poids contre elle. 


Le jour du combat devant opposer Isaure à Clotaire, nous attendîmes vainement la venue du perdant et l’inquiétude grandit lorsque Bella vint nous rejoindre pour nous dire que Lucas aurait dû être là depuis longtemps déjà. 


- Il s’est passé quelque chose. Lucas n’est jamais en *.
J’ai senti que Samuel était extrêmement anxieux, même s’il essayait de nous le cacher, mais nous savions tous qu’il avait raison, et nos craintes firent rapidement écho à son angoisse.

 

A suivre 🙂

 

 

 

Pour ceux qui connaissent les règles du challenge, voici quelques bonus en images sur les objectifs atteints 😉

 

Les 32 prisonniers de Cendre :

 


Les sims transformés par Cendre (15/15) :


Les tombes (34/30) :


La valeur de la chapelle (327 890 § / 300 000 §) :


Petit bonus supplémentaire pour ceux que ça intéresse : la chronologie de l’histoire pour vous situer un peu dans le temps :

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 10/07/24 - Chap54

★★ Guide

 

Chapitre 54 - Quand Isaure retrouve Samuel


 

Samuel, Blanche et moi étions très inquiets et ne rien savoir nous faisait imaginer le pire. Voilà vingt-neuf heures que Clotaire ou Isaure auraient dû arriver au manoir de Bella... et toujours rien !

Révélation

Lorsque nous vîmes Lucas arriver avec Gabin dans l’après-midi du deuxième jour, nous eûmes la confirmation que quelque chose avait dû mal se passer. 


Nous avions donc décidé de rester près de Gabin afin de l’accueillir et de nous enquérir au plus vite de la situation dans la chapelle.


- Gabin n’étant pas avec nous puisqu’il est allé voir Louise, je laisse l’un de vous trois raconter son arrivée. 


Samuel reprit la parole :
- Lorsqu’il s’est réveillé, nous avons été étonnés de constater que Gabin était heureux de nous voir mais il ne semblait pas vraiment surpris.

 


Point de vue de Samuel sur Gabin


Après les embrassades d’usage qui s’éternisèrent avec Alaric puisqu’ils sont assez proches tous les deux, Gabin a commencé à nous relater l’incident qui a eu lieu dans la crypte.


Nous étions atterrés d’apprendre que Clotaire avait trahi notre mère et qu’il avait été emprisonné après avoir essayé de s’échapper.


Blanche était la plus choquée de nous trois. Nous savions combien elle aimait Clotaire. 


Quant à moi, je trouvais qu’il avait eu ce qu’il méritait. La trahison a un prix. Apparemment, la punition a été plus loin puisque Gabin nous informa que Clotaire s’est retrouvé humain en bousculant Lucas qui venait apporter la potion dans la crypte.
C’est ainsi que nous sûmes que tu lui avais proposé de remplacer Clotaire. Et évidemment, Isaure a gagné. J’en étais tout content.


Quand nous avons demandé à Gabin pourquoi il avait accepté de combattre pour une tradition dont on savait tous qu’il la trouvait barbare, sa réponse a été franche et honnête. 


- Mère m’a expliqué son plan. Je savais donc qu’Isaure ne risquait rien au cas où elle perdrait ; et je savais également que j’allais tous vous retrouver, de même que j’allais rencontrer mes autres frères et sœurs. 


- Et, cerise sur le gâteau, si je perdais, je redevenais humain, ce à quoi j’aspire depuis que j’ai été transformé. Pour moi, il n’y avait que du bon dans ce combat, et je considère à présent Mère d’un œil nouveau. 


Je ne connaissais pas beaucoup Gabin car j’avais quitté la crypte très peu de temps après que nous ayons fait sa connaissance, mais il m’a beaucoup plu. Il savait ce qu’il voulait et prenait les bonnes décisions pour lui-même et pour les autres. 


Alaric m’avait raconté combien sa vie avait été dure, et je voyais qu’il était heureux pour notre frère devenu humain. 


Gabin s’est tout de suite senti à l’aise en tant que tel et il était heureux d’avoir une seconde chance de pouvoir mener une vie « normale ». Il a immédiatement adopté le reste de notre fratrie, et cela était réciproque. 


Il avait été transformé à l’âge de vingt-et-un ans uniquement pour échapper à ses conditions de détention chez le Comte Straud, mais, être vampire n’était pas dans sa nature, contrairement à nous. 


Il prenait donc énormément de plaisir à retrouver des gestes qu’il n’avait pas oubliés malgré les trente-six années qu’il avait passées dans la vallée. 


Nos sœurs organisaient souvent des soirées pyjama dans la crypte de Bella. Ces soirs-là, chacun faisait ce qui lui plaisait et l’ambiance était très décontractée. C’est ainsi que j’ai découvert les talents en mixologie de Gabin. 


- Vous vous rendez compte que si je n’avais pas été transformé, j’aurais à présent 53 ans ! C’est une chance inouïe de pouvoir recommencer ma vie humaine à 21 ans, l’âge où j’en ai été privé. C’est comme si toutes ces années à Forgotten Hollow n’avaient été qu’une parenthèse.


- Une parenthèse bien douloureuse quand même, lui avait dit Amandine. 


- C’est vrai mais, à présent, je souhaite oublier tout cela. 


Son optimisme semble à toute épreuve et j'avoue que je lui envie cette faculté qu’il a de pouvoir rebondir face à une telle situation. Moi, je ne peux pas. 


La nuit du dernier combat, celui qui devait opposer Isaure à Mélusine, je n’ai pas beaucoup dormi.
Je pouvais sentir lorsqu’Isaure était en difficulté et lorsqu’elle reprenait le dessus sur notre jeune sœur. Parfois, je ne sentais rien... mais le combat avait l’air interminable.


Puis tout sembla s’arrêter soudainement. Je me suis assis sur le bord du lit et ai regardé la pendule. Il était une heure moins cinq... J’ai su que c’était fini pour Isaure et que je la verrai arriver dans les bras de Lucas, dès l’aube. 


J’étais si nerveux que je me suis habillé pour aller faire un tour au jardin.
Dans quelques heures, j’allais la revoir et j’étais tellement survolté que je ne tenais plus en place.


- Et j’imagine que tu l’as accueillie dès son arrivée, et que tu étais là à son réveil ? 


- Oui et non. J’ai malheureusement oublié que la fatigue était un gros inconvénient chez les humains... 


J’étais bien là lorsque Lucas nous l’a amenée, accompagné d’Ulysse Caron... J’étais fou de joie et complètement euphorique de la revoir enfin !


C’est moi-même qui l’ai portée jusqu’à la chambre que Bella lui avait attribuée et je me suis assis près d’elle. 


Mais le sommeil me tombait dessus comme une chappe de plomb et je n’ai pas résisté à l’envie de m’allonger. J’ai pensé que ce serait pour quelques minutes mais cela a duré bien plus longtemps... 


- Tu n’as donc pas vu ton frère à ton réveil ?
- Oh si ! Mais il dormait comme un loir, s’amusa Isaure.



Point de vue d’Isaure


Je me suis approchée de lui, j’ai même essayé de le réveiller mais il dormait si profondément que je ne suis parvenue à rien.


Alors, j’ai caressé sa joue doucement. Il semblait si paisible.
J’avais du mal à prendre conscience qu’il était vivant et que j’étais accroupie auprès de lui, à le toucher. J’avais l’impression d’être dans un rêve.


Jamais je n’aurais espéré un jour pouvoir vivre cet instant.
J’ai posé ma joue contre son bras. Je pouvais sentir la chaleur de son corps... Je suis restée ainsi contre lui de longues minutes avant qu’on ne frappe à la porte.
L’instant était magique mais je ne pouvais pas le prolonger. Je répondis d’entrer et la porte s’ouvrit sur Alaric.


- Isaure ? Tu es réveillée !
- Alaric ?! Toi aussi, tu es vivant !
J’allais de surprise en surprise.


Je me suis levée à la vitesse de l’éclair, abandonnant Samuel à contre-cœur. 


Je pris Alaric dans mes bras. J’avais une foule de questions :
- Et Blanche ? Et Gabin ?


- Ils sont ici eux aussi ! Je suis tellement heureux de te voir ! Nous vous attendons depuis un moment mais, apparemment, Samuel est parti pour faire sa nuit. 


- Il n’a pas dormi de la nuit. Il nous a dit qu’il avait tourné en rond à attendre l’heure de ton arrivée, mais son corps l’a rappelé à l’ordre, on dirait. Nous ne sommes plus des vampires. 


Alaric me fit un topo détaillé de la situation. J’étais pantoise face à de telles révélations... savoir que tu avais sauvé tous tes enfants, Maman... et que j’allais revoir Geoffroy... 


Il était si mignon et si petit lorsque nous avons cru, Samuel et moi que tu le destinais à une mort certaine. Cela nous avait bouleversés.


Alors, le revoir si grand, en vie et en bonne santé m’a émue comme je n’aurais jamais pensé l’être. 


Le reste de la fratrie m’a accueillie à bras ouverts comme cela a été le cas pour tous avant moi. Gabin s’était mis en retrait pour me laisser faire connaissance de tout le monde, mais je l’avais vu qui me regardait. Il semblait très heureux. 

 

Je le pris dans mes bras comme je l’avais fait pour Alaric et Blanche. Comme c’était bon de tous se revoir. Je n’en reviens pas que c’était il y a trois jours à peine... 


Dans l’après-midi, j’ai discuté au jardin avec une partie de la fratrie. J’étais passée voir Samuel mais il dormait toujours. 


Dans le jardin de Bella, il y avait un magnifique arbre à plasma que je me suis mise à admirer en pensant que, plus jamais, je ne pourrai boire ses délicieux fruits, et j’ai réalisé que je regrettais déjà ma vie de vampire. 


Je n’ai pas eu le temps de m’appesantir sur ma nouvelle condition humaine car Blanche est arrivée pour m’avertir que Samuel avait refait surface.


Je m’apprêtais à le rejoindre lorsque je le vis arriver en courant vers moi. 


Il m’arriva dessus... Son élan était si enjoué qu’il a manqué de me faire tomber à la renverse.
- Isaure... tu es là... C’est bien toi... 


Je me blottis contre lui, mon frère, mon jumeau, celui que j’avais cru avoir tué il y a si longtemps. Il était là et me serrait contre lui avec tout cet amour qui m’avait manqué... et son corps me berça.
- Samuel...


- C’est fini... On est ensemble maintenant... Ne pleure plus, m’a-t-il dit.
Mais je pouvais sentir ses propres larmes mouiller ma chevelure...


- Samuel... je t’ai cru mort...
- Je sais...


Nous avons passé le reste de l’après-midi ensemble. Samuel avait quelques corvées à accomplir mais je ne voulais pas le lâcher. Nous étions si bien. 


Je lui ai raconté que j’avais trouvé en Ulysse l’homme de ma vie, mon Unique, et lui ai énoncé à quel point il me rendait heureuse.
- Un Unique ? Il ne va pas me détrôner dans ton cœur, j’espère ?
- Il ne prendra pas ta place, ne sois pas jaloux comme ça.


- Mais je n’étais pas jaloux du tout !
- Bien sûr que si !
- Pour tout te dire, je suis même très heureux !


- Tu es très heureux mais tu es jaloux !
- Peut-être un petit peu... mais j’arriverai à vivre avec !
- Ah tout de même ! Tu le reconnais !


- J’espère que les portes de la Vallée vont réellement se rouvrir, sinon nous serons coincés à jamais ici et je ne reverrai plus Ulysse. Il était si désespéré lorsque j’ai perdu. Il croyait que j’allais mourir. J’aimerais qu’il sache que je vais bien. 


- Il le sait.
- Il le sait ?
- C’est lui qui t’a amenée ici. Mère et Lucas l’ont mis dans la confidence.


- Quand est-ce que Mère et Lucas doivent s’épouser ?
- Après-demain, dans la nuit.
- Nous saurons très vite si les portes vont se rouvrir ou non, dans ce cas.


- La seule chose qui pourrait empêcher leur ouverture est que Maman ait voulu nous garder tous en vie.
- Mère sait ce qu’elle fait. Les portes vont s’ouvrir.


Cette nuit, Bella nous a laissés pour assister à votre mariage et, deux heures plus tard, nous eûmes la certitude que les portes de la Vallée s’étaient ouvertes.
Une merveilleuse aurore boréale emplissait le ciel d’une lumière étonnante. Nous étions tous sans voix devant ce phénomène inattendu.


Bella rentra quelques temps plus tard pour nous annoncer que tu nous attendais, Samuel, Blanche, Alaric, Gabin et moi, à la chapelle, Maman.


Comme tu le sais, Gabin s’est excusé.
Lorsque Louise est venue libérer le manoir de son dôme magique, il n’a pas pu résister à l’envie de la raccompagner, et nous, nous sommes arrivés.


- Et nous voilà tous autour de toi !
Cendre reprit la parole :
- J’ai eu grand plaisir à connaître vos histoires à tous et je tiens à vous dire que je suis fière de vous tous et de la façon dont vous avez accueilli votre nature humaine. Je devine que cela n’a pas été facile pour tout le monde.


Elle prit une inspiration avant de continuer :
- Mais si aujourd’hui, vous connaissez vos frères et sœurs, ni Mélusine, ni moi ne les connaissons et il est grand temps de remédier à cela...

 

A suivre 🙂

 

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 11/07/24 - Chap55

★★ Guide

 

Chapitre 55 - Propositions


 

Cendre et Mélusine se changèrent puis s’envolèrent jusqu’au manoir de Bella. Cette dernière s’était éclipsée pour laisser la Grande Maîtresse rencontrer ses enfants.

Révélation

Il n’y eut pas d’effusion de sentiments car il fallait d’abord apprendre à se découvrir. Cendre et Mélusine passèrent le reste de la nuit à discuter avec les enfants humains. 


Mélusine s’était tout de suite trouvée des affinités avec Geoffroy, et avait été ravie que son seul frère issu du même père caressât le désir de devenir vampire.
- Je peux t’arranger ça, si tu veux.


En entendant cela, Cendre avait proposé à ceux de ses enfants qui le souhaiteraient et, à condition que leur décision soit mûrement réfléchie, de les transformer en vampire.
Aucune de ses filles n’avait été tentée par la proposition mais Geoffroy accepta immédiatement. Bella confirma plus tard à Cendre que Geoffroy en rêvait depuis tout petit.


La soirée se termina dans la bonne humeur et tous promirent de ne pas passer trop de temps sans se voir. Les cinq enfants humains de Cendre venaient de trouver leur mère, des liens aussi minimes soient-ils commençaient à se créer et il n’était pas question pour eux qu’ils se perdent.


Peu avant le lever du jour et, alors qu’elle venait d’annoncer qu’elle devait s’en aller, tous ses enfants embrassèrent Cendre. 


Et si l’émotion avait été absente lors de son arrivée, son départ fut chargé d’amour filial et d’affection profonde. 


Mélusine aussi se laissa prendre au jeu des embrassades. 


Ce même soir, Gabin avait préféré laisser sa fratrie pour rentrer avec Louise. 


Même s’il n’avait laissé sa tendre moitié que depuis une dizaine de jours, elle lui avait énormément manqué. 


Mais Louise avait du travail car elle avait promis à Cendre de fabriquer quelques potions de son cru pour lui permettre de réaliser ses projets.


- Je suis impressionné. Je ne savais pas que tu étais capable de faire ça. Je ne t’avais jamais vue à l’œuvre. 


- C’est une question de pratique. Je suis capable de beaucoup de choses. Dire que lorsque je suis venue retrouver mon Maître, je ne savais presque rien faire...
- Tu prépares quoi, au juste ?


- Oh... quelques potions qui vont faciliter la vie à beaucoup de personnes... et peut-être même à toi !
- Tu m’intrigues... mais je ne sais pas si je dois m’en réjouir.


- Je ne suis pas très tenté par ta mixture. La dernière fois que j’ai avalé une de tes potions, elle avait un goût abominable. 


- Les potions ont toujours un goût affreux, mais si tu es si délicat que cela, je pourrai y rajouter un sirop de fruits quelconque, ironisa gentiment Louise. 


- Ne te moque pas ainsi. Je n’ai pas besoin de sirop. Dis-moi plutôt quel genre de potion tu veux me faire avaler. Tu sais que je suis humain, maintenant.
- Oh mais oui ! Ne te soucie pas pour ça. Je te dirai bientôt de quoi il s’agit.


- Et voilà ! J’ai terminé. Il n’y a plus qu’à mettre tout ça en flacons. Tu m’aides ? 


- Après avoir rempli les fioles de potion, Louise s’assit près de Gabin. Ma question va te paraître très directe mais... à quel point m’aimes-tu ? Es-tu prêt à passer ta vie auprès de moi ? 


- Bien sûr, quelle question ! Tu sais bien que je t’aime, mon amour.
- Gabin... si je te demande ça, c’est parce qu’il faut que tu sois conscient que, même si tu as vingt-et-un ans aujourd’hui, tu mourras de vieillesse avant moi. Les sorcières vivent bien plus longtemps que les humains. Notre vie commune risque aussi d’être très longue.


- Ma chérie... qu’est-ce que tu essayes de me dire ? Je t’aime. Je suis prêt à t’aimer toute ma vie.
- J’aimerais savoir si, le moment venu, tu serais prêt à avaler une potion de jeunesse pour que l’on puisse vieillir ensemble.


Gabin n’avait pas répondu, et il avait aidé Louise à remonter toutes les potions à l’étage.
- Et bien voilà, tout est là.
- C’est un de ces breuvages que tu aimerais que je prenne ?
- Non, ceux-ci ne sont pas pour toi.


- Me voilà rassuré. À quoi vont-ils servir ?
- Dans les flacons, se trouve la potion d’âge éternel. Elle permet à un humain de cesser de vieillir et de rester éternellement à l’âge qu’il a. Cela peut être utile pour le compagnons humain d’un vampire, par exemple. Son action est irréversible. Je n’ai pas encore trouvé de solution pour en inverser les effets.
- Et dans les verres à cocktail ?


- Ces verres sont destinés aux vampires qui souhaitent sortir en plein jour. La potion leur permettra de résister définitivement aux rayons du soleil.
- Impressionnant... La magie fait des miracles... Et cette décoction vert fluo ? Qu’est-ce que c’est ?


- Cette potion-là est particulière. Elle est pour la Grande Maîtresse.
- Pour ma mère ? Et quels sont ses effets ?


- Cet élixir permet à un vampire qui le boit de pouvoir transformer en vampire un humain qui a déjà été vampire. Sans lui, un vampire devenu humain ne peut pas redevenir vampire.
- Incroyable... Mère veut nous retransformer...
- Non. Elle veut vous le proposer.


Cendre et Lucas avaient réuni quelques jours plus tard ceux des enfants de Cendre qui avaient été autrefois vampires.
Mélusine était également présente, accompagnée de Ladislas, son tendre ami, qui était surtout un allié de poids pour Cendre qui avait de grands projets d’alliance avec les humains.
Ulysse, le fiancé d’Isaure, faisait lui aussi partie des invités à cette réunion informelle. 


Cendre avait alors proposé à tous les humains présents de les transformer afin qu’ils redeviennent ce qu’ils étaient à la naissance : des vampires.


Ulysse s’était étonné :
- Comment est-ce possible ? Un vampire qui boit le remède ne peut théoriquement plus retrouver sa nature une fois devenu humain.


- Théoriquement est le mot juste, mon cher ami, avait répondu Lestat. C’est pourquoi nous comptons sur votre discrétion à tous pour ne rien dévoiler de ce qui se dit ici.
- Alors, c’est possible... avait murmuré Samuel, le regard plein d’espoir.


La proposition avait également été faite à Ladislas Baillol, dans l’hypothèse où ce dernier aurait envisagé de changer de vie, mais il avait timidement décliné l’offre avant que Mélusine ne prenne la parole :
- Ladislas n’a jamais désiré être un vampire. Il a déjà refusé que je le transforme.


- Parfait, avait dit Cendre. Nous ne sommes pas là pour obliger quiconque.
- Merci Maîtresse. J’avoue que je n’aurais pas été très à l’aise avec ça. Je suis fier d’être humain et je compte le rester.


Samuel regarda sa mère :
- Moi, ce que je trouve très intéressant, c’est cette opportunité qui s’offre à nous. Peut-on savoir comment ce cas de figure impossible depuis des siècles peut se trouver réalisable aujourd’hui ? Dans la mesure, bien sûr, où tu ne trahis aucun secret, Mère...


- J’ai confiance en toutes les personnes qui sont ici, Samuel. Vous transformer devient possible grâce au talent de Louise. Elle a concocté une potion qui, lorsque je l’aurais bue, me permettra de vous rendre votre vraie nature. J’imagine que tu vas accepter. 


- Tu me connais, Mère. Il me tarde de redevenir celui que j’étais. 


- Et bien, ce sera sans moi ! avait clamé Blanche d’un air décidé. Si Samuel a envie de remettre ça, ce n’est pas mon cas. La vie humaine me convient très bien. 


- C’est une proposition, Blanche, pas une obligation. Il n’est peut-être pas nécessaire de s’exprimer de façon aussi virulente. Remettre ça ? Mais tu es née ainsi, ma fille, alors ne m’offense pas, s’il-te-plait. 


- Désolée, Maman. Mais j’avais trop peur que tu ne veuilles me convaincre, alors que je n’en ai aucune envie. 


- Mère ne ferait pas une chose pareille, dit Gabin. N’est-ce pas, Mère ?
- Ce n’est pas mon intention, je l’ai déjà dit. Vous êtes tous libres de faire vos choix, tout comme vous serez libres de changer d’avis dans quelques jours, quelques semaines ou quelques années. Et toi, Gabin ? As-tu déjà fait ton choix ?


- Oui. Je reste humain. Je suis trop heureux de l’être à nouveau et d’avoir cette chance de recommencer ma vie. Je ne changerai ça pour rien au monde. J’espère que je ne vous déçois pas. 


- Pas du tout. Je dois admettre que je m’attendais un peu à cette réponse. Tu es né humain, et il me paraît naturel que tu aies envie de le rester. Tu ne me déçois pas. Aucun de vous ne me décevra, peu importe son choix. 


- Et toi, Isaure ? lança subitement Samuel. Tu n’as encore rien dit... 


Isaure regarda Ulysse :
- Je veux passer mon éternité auprès de cet homme-là et auprès de toi, Samuel...


- Ma vie est celle d’un vampire et je ne l’imagine pas autrement. Alors oui, je veux être transformée. Plutôt deux fois qu’une.


Cendre était ravie de la décision d’Isaure.
Les conversations allaient bon train mais personne n’avait encore entendu l’avis d’Alaric lorsque sa mère lui demanda ce qu’il comptait faire.


- Je n’en sais rien du tout ! Voilà le problème ! Je ne sais pas que faire. 


- J’aime être un vampire et, même si la vie humaine est très plaisante, je ne me vois pas passer le reste de mon existence humain. Ce n’est pas moi... 


- Alors pourquoi cette indécision si tu sais que tu ne serais pas pleinement heureux en restant humain ? 


- C’est Aliénor, n’est-ce pas ?
- Oui... Elle ne veut pas devenir vampire et je la comprends... et je ne n’envisage pas non plus de la perdre...


- Si elle reste humaine, et que je redeviens vampire, elle vieillira et je la verrai mourir. L’idée est insupportable. 


- Louise a plusieurs solutions pour les humains qui souhaitent vivre aux côtés d’un vampire : une potion de jeunesse et une potion d’âge éternel. La première permet de rajeunir puis de poursuivre le cours de sa vie en vieillissant naturellement. La seconde arrête définitivement votre vieillissement à l’âge où vous la buvez. Vous pourrez toujours mourir, mais pas de vieillesse. Voilà, vous avez, tous, toutes les données en main.


- Ben voilà ! Ça pourrait être une bonne solution pour Aliénor et toi !
- Il va falloir que je lui en parle. Je prendrai ma décision ensuite. Nous n’avions jamais envisagé que je pourrais redevenir vampire, Maman.


- Prends ton temps, Alaric. Si tu n’es pas transformé en même temps que les autres, ce n’est pas très grave. Prends tout le temps que tu voudras. 


- Pour les autres, les transformations auront lieu à la fin du mois, ici-même à vingt-trois heures. 


- Préparez-vous à souffrir un peu. C’est une chose de naître vampire, c’en est une autre de se faire transformer. 


- Ça ne pourra pas être pire qu’une transformation en humain... et, du moment que je retrouve mes canines, je suis prêt à tout.


Jessie n’avait jamais dit à son mari que la Grande Maîtresse lui avait avoué avoir ôté son esprit de vie des années auparavant mais, lorsqu’elle le fit, ce fut pour constater qu’il savait déjà tout.
- Comment ça, tu es au courant ?
- Et bien... tout le monde le savait, à l’époque...
- Ce n’est pas une réponse, ça, Caleb.


- Tu m’as épousée en sachant que j’avais déjà une famille ? En sachant que je ne pouvais pas me la rappeler ? Je n’arrive pas à le croire ! 


- Je t’ai épousée bien des années après cela. Je t’aimais. Je t’aime encore de tout mon être. Tu es mon Unique, Jessie. Que comptes-tu faire ?


Jessie n’avait pas répondu. Elle était très en colère après Caleb et elle entendait bien le lui faire savoir. 


Oh oui, elle était en colère. Comment son mari, l’être en qui elle avait le plus confiance, avait-il osé lui cacher une information de cette importance ? 


Caleb la laissa déverser sa rage puis, lorsqu’elle se fut calmée, il osa un :
- Je suis désolé. Je ne pouvais pas trahir Cendre et j’ignorais qu’elle t’aurait tout dévoilé. Ce n’est pas une excuse, mais je suis tout de même désolé.


- Que penses-tu faire, maintenant ? Vas-tu vouloir récupérer ton esprit de vie, ta mémoire ?
- Je ne sais pas du tout ! Je ne me souviens pas d’eux ! Je ne sais même pas où ils sont, ni à quoi ils ressemblent.


- Je peux faire des recherches et mener ma petite enquête. Ça te laissera le temps de prendre une décision. Qu’est-ce que tu en dis ?
- Je ne sais pas, Caleb... Je t’avoue que je suis un peu perdue... J’ai deux familles, tu te rends compte ? Deux maris et deux fils... qui choisir ?


- Je serai toujours auprès de toi, Jessie. Quoiqu’il arrive et quoique tu fasses. Je pense qu’il est important que tu le saches.
- Tu veux réellement mener une enquête ? Tu les retrouverais pour moi ?


- Bien sûr. Tout ceci est un lourd fardeau pour toi. Il faut que tu règles cette question.
- Très bien. Alors commence par interroger notre Maîtresse. Je lui ai forcément dit quelque chose avant de perdre la mémoire. Elle sait peut-être où j’habitais, ou mon nom de famille.


- Je le ferai.
- Tu sais... j’aimerais au moins les voir. Ensuite, j’aviserai.


- Je vais les retrouver. Je te le promets. 


- Une potion de jeunesse ? Ça parait incroyable. Et elle nous permettrait de rester éternellement ensemble ? 


- Oui. Et c’est ce que l’on souhaite, non ?
- On souhaite rester ensemble, Alaric, mais l’éternité n’était pas prévue au programme.


- Je le sais bien mais je n’avais pas prévu, non plus, de redevenir vampire, et je ne veux pas te perdre prématurément dans cinquante ans.


- Cinquante ans ? Mais je compte bien vivre encore soixante-dix ans, et même plus ! Il faut que j’y réfléchisse. Je ne peux pas me décider maintenant. Je suis humaine et une humaine n’a pas la vie éternelle. Cette idée ne me plait pas trop. 


- Dans ce cas, je resterai humain et je vieillirai près de toi. 


- Je ne veux pas que tu fasses une chose pareille. Tu irais contre ta nature de vampire si tu n’acceptais pas cette transformation et je ne vaux pas être responsable de ton malheur. 


- Alors ? Qu’est-ce que tu as décidé ? Tu vas prendre une de ces potions ou non ? 


- Sans hésiter. Tu comptes pour moi plus que tu ne peux l’imaginer. Je boirai la potion d’âge éternel mais il y a une condition à cela.


- Tu poses tes conditions, maintenant ? Je peux savoir ce qu’il t’arrive ? 


- Mélusine, si je dois vivre d’une jeunesse éternelle, je veux que ce soit une longue et belle éternité avec toi. 


- Veux-tu être ma vampirette rien qu’à moi, et m’épouser ?
Mélusine était sous le choc, loin d’imaginer que son amour avait de tels projets pour eux.


Elle regarda Ladislas sérieusement :
- Et si je disais non ? Tu me forces un peu la main, non ?


Le jeune homme leva les yeux au ciel :
- Pourquoi compliques-tu toujours les choses, même dans un moment pareil ?...


- La plupart des gens se contenteraient d’un oui ou d’un non... mais, pour répondre à ta question, si tu dis non, je ne boirai pas la potion.


- Oh mais bien sûr que je veux t’épouser ! Je t’aime ! fit-elle en le prenant dans ses bras. 


- Moi aussi, je t’aime, mais si tu m’avais dit non, je t’aurais quittée. 


- Mais je ne t’aurais pas laissé faire, mon amour. 


- J’y compte bien. Tu es tout pour moi. 


- Tu habitais près du marché des épices, à San Myshuno, dans un petit deux pièces. Ton mari s’appelle Arun Bheeda et ton fils Charlie. Arun est resté à San Myshuno. Il vit aujourd’hui dans le quartier chic avec Charlie, les appartements Alto, au douzième étage. 


- Alors tu as réussi... tu les as retrouvés... Comment sont-ils ?
- Vieux.


- Arun ne doit pas être loin des soixante-dix ans et ton fils près des cinquante. Il est marié et a deux filles qui s’appellent Hannah et Line.
- Je suis grand-mère ?


- C’est ce qu’on dit dans un cas comme celui-ci, oui.
- Et Arun ? Tu crois qu’il a été heureux ?
- Il semblerait. Il s’est remarié sept ans après ta disparition et n’a jamais divorcé. Sa femme est morte l’année dernière.


- Pauvre homme... Il faut que je les vois. Peut-être que les souvenirs me reviendront.
- J’en doute et je trouve que c’est une très mauvaise idée. Ces gens sont heureux et tu vas faire l’effet d’un tsunami dans leurs vies.
- Quel âge ont mes petites filles ?


- Hannah a vingt-cinq ans et Line en a quatorze 


- Hannah est née l’année de notre mariage... l’année où notre Maîtresse a fait de moi un vampire... 


- Je n’irai pas à la chasse avec vous cette nuit. Je pars à San Myshuno. J’ai besoin de les voir. 


- C’est complètement délirant. Je suis sûr que tu fais une grosse erreur.
- Caleb, s’il-te-plaît, respecte mon choix et préviens Giuseppe.


- Ne pars pas le ventre vide, au moins !
- Ne t’inquiète pas..

 

A suivre 🙂

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 11/07/24 - Chap56

★★ Guide

 

Chapitre 56 - Décisions


 

- Je vais prendre cette potion, celle qui permet de rajeunir mais n’empêche pas de vieillir, la potion de jeunesse. Je la prendrai toutes les fois qu’il le faut jusqu’à ce que nous mourrions ensemble.

Révélation

- Ce que tu dis est très beau, Gabin, mais avant que je te la donne, je dois d’abord te dire quelque chose. 


- Non ! Moi d’abord ! Je veux que tu fasses tes valises. On va quitter cette vallée maudite. Je vais t’emmener loin d’ici. 


- Ce n’est pas possible, Gabin. C’est justement ce dont je voulais te parler. Je suis une servante et je vais là où va mon Maître.


- Bon sang, Louise ! Nous sommes au vingt-et-unième siècle ! C’est exactement pour ce genre de choses que je veux quitter cette ville. Fais tes bagages et dis au revoir au Duc Lestat. 


- Je ne peux pas et lui n’y peut rien non plus. Cette marque sur mon bras n’est pas un tatouage ordinaire. Elle cache un sortilège que mon ancêtre Gwendoline a inscrit dans mes gênes. Je suis liée à mon Maître. Si je quitte mon service, j’en mourrai et, de toute façon, je ne le veux pas. C’est ainsi. 


- Je n’ai pas envie de vivre dans cette vallée. Je vois notre vie ailleurs, Louise, pour nous et pour nos enfants.
- Oh Gabin...


- Tu sais combien je t’aime, n’est-ce pas ? mais ce sort... il touche aussi toute ma descendance. Je ne pourrai avoir qu’un seul enfant... une fille... et elle servira aussi le Duc Lestat. 


Gabin posa la question mais il savait au fond de lui que Louise était très sérieuse :
- C’est une plaisanterie ? Notre seule et unique enfant devra servir un vampire pour le restant de ses jours ? Tu ne peux pas inverser le sort ?
- Non... Il est très complexe... Je ne sais pas comment faire... je suis désolée.


- Dans ce cas, on s’est tout dit. Je ne veux pas d’une telle vie. Ni pour ma femme, ni pour mon enfant. Je m’en irai seul. 


Louise ravala quelques larmes :
- Je comprends..., se força-t-elle à dire en ne pleurant pas.


Elle le regarda s’en aller, le cœur lourd.
Elle n’avait jamais compris pourquoi ses ancêtres, y compris sa mère, avaient toujours choisi un inconnu pour être le père de leur enfant.


Maintenant, elle savait... 


Jessie était arrivée à San Myshuno après un vol rapide et agité. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre mais elle voulait savoir. 


Elle prit l’ascenseur et se retrouva sur le palier du douzième étage.
Après avoir jeté un rapide coup d’œil aux noms sur les boîtes aux lettres, elle frappa à la porte d’Arun Bheeda.


Un vieil homme aux cheveux gris vint lui ouvrir, et laissa éclater sa surprise dans un murmure étouffé :
- Jesminder ?!...


- Vous me reconnaissez ? l’avait-elle interrogé. Vous savez qui je suis ?
- Vous ressemblez à une personne que j’ai très bien connue, et dont je n’ai plus de nouvelles depuis bien longtemps.


- Si vous n’étiez pas aussi jeune, j’aurais presque pu croire que vous étiez elle. 


- Vous êtes Arun Bheeda, n’est-ce pas ? Et vous avez un petit garçon qui s’appelle Charlie ? Je crois que je suis votre femme...


Le vieil homme resta un instant abasourdi par les propos de Jessie. Il la dévisagea longuement, en silence, avant de pouvoir reprendre la parole :
- Jesminder... C’est impossible que ce soit toi...


- Tu... enfin... ma femme a disparu depuis quarante quatre ans. Elle aurait mon âge, à présent. 


- Puis-je entrer, s’il-vous-plaît ? Je dois vraiment vous parler. 


Jessie ne cacha rien à Arun Bheeda. Elle lui annonça avoir été retenue dans la Vallée Oubliée dont les frontières étaient fermées jusqu’à maintenant.
Elle lui apprit aussi qu’elle avait demandé sa transformation quelques vingt-cinq ans plus tôt afin de pouvoir épouser un vampire avec qui elle avait eu un petit garçon prénommé Giuseppe.


Arun fixait encore sur elle un regard triste, lorsqu’elle lui confia son amnésie totale sans en dévoiler la raison :
- Alors tu ne te souviens de rien ? Ni de moi ? Ni de notre fils ?


- Non, je regrette. J’ai retrouvé vos noms sur un document, mais je n’ai aucun souvenir. Je pensais qu’en vous voyant, la mémoire me reviendrait mais ce n’est pas le cas. 


- C’est triste... Nous étions heureux. Certes, nous n’étions pas bien riches mais nous nous aimions et nous avions Charlie. Il n’avait que trois ans lorsque tu as disparu. Il comptait tellement pour toi. 


- Je suis tellement désolée, Arun... Je ne voulais faire de mal à personne, j’en suis sûre. 


- J’ai été malheureux pendant un temps, c’est vrai, mais c’est du passé. Je me suis remarié avec une femme formidable, et j’ai deux petites filles adorables. 


Pour étayer ses propos, Arun lui montra quelques photos de sa famille, une famille heureuse à n’en pas douter.
- Je pense que je vais vous laisser. Merci de m’avoir reçue.
- J’essayerai d’expliquer tout cela à Charlie, mais je ne sais pas s’il pourra comprendre. Il t’en veut beaucoup. La seule mère qu’il ait jamais connue était Eva.
- C’est naturel... Je comprends.


- Je ne m’attendais pas à ça...
- Et tu t’attendais à quoi ? Cela fait quatorze ans que je te croyais mort ? 


- Je ne sais pas. Tu aurais pu ne pas être mariée...
- Je le suis et je suis très heureuse ainsi.


- En plus, tu es humain, à présent. Dans l’éventualité où j’aurais encore été célibataire, je ne suis pas sûre que j’aurais souhaité reprendre l’aventure avec toi. 


- On m’avait dit que les mentalités avaient évolué, mais j’ai l’impression que certaines coutumes ont la vie dure. 


- Elles ont évolué. On ne tue plus les humains, on les chasse avec leur accord, et certains d’entre eux donnent volontairement leur sang. Mais, si on croise de plus en plus de couples mixtes, je ne suis pas pour autant pour le mélange des espèces. 


- Ne te fatigue pas, Armelle. Je ne suis pas venue te demander la charité. Je voulais juste savoir si je pouvais passer à autre chose. Je suis fixé et je te remercie. Toi et moi, ça n’a été que l’histoire d’une soirée, après tout. 


- Oh... C’est tout ce que ça a été pour toi ?
- Oui. Je crois qu’on s’est tout dit. Au revoir, Armelle.


- C’est vraiment très étrange de voir son reflet dans un miroir... Je ne m’y habitue pas vraiment.
- Tu peux ainsi te rendre compte à quel point tu es jolie, même humaine.


- Merci mon amour, merci d’être toujours là pour moi. 


- Tu sais ce qui me fait plaisir ?
- Non...
- Maintenant que les portes de la Vallée sont ouvertes et que ces monstrueux combats sont terminés, nous allons pouvoir nous marier.


- Ne pourrions-nous pas attendre encore un peu ? J’aimerais être vampire le jour de mon mariage. 


- Enfin... si cela ne t’ennuie pas.
- Il y a quatorze ans que nous attendons. Crois-tu vraiment qu’un mois de plus ou de moins ferait la différence pour moi ?


- Isaure... j’ai cru te perdre. Tout ce qui m’importe est que tu sois en vie à mes côtés. Nous attendrons pour nous marier. Il n’y a aucune urgence. 


- Merci. Ça compte énormément pour moi. Ma nature véritable n’est pas humaine et j’aurais eu l’impression que notre mariage commençait sur de mauvaises bases.
- Je t’avouerai que je préfère aussi épouser une vampire.


- Il me tarde de connaître Riverview. Depuis le temps que tu m’en parles !
- Tu accepterais d’y venir avec moi après la transformation des enfants ?


- Bien sûr. J’ai quelques affaires à mettre en ordre et ensuite, je te suivrai au bout du monde si tu le désires.
- Je ne t’en demande pas tant. Riverview n’est qu’à trois heures de vol de la Vallée Oubliée.
- Parfait, je vais lustrer mes ailes.


- Si tu savais à quel point je suis heureux. On en a fait du chemin depuis ce jour où je t’avais promis de t’y emmener. 


- C’est vrai. Et je te réserve une surprise pour cette occasion puisque je pourrai profiter du soleil, tout comme toi.
- Je savais déjà ce que tu mijotais ! Je l’ai lu dans tes pensées il y a plusieurs jours déjà.
- Tricheur, va !


La conversation des deux Grands Maîtres fut interrompue par l’arrivée de Mélusine et de Ladislas qui avait revêtu sa plus belle tenue.


- Tu as vu ça ? Mélusine porte sa robe d’apparat. Tu penses à ce que je pense ?
- Oh oui.
- Le temps passe tellement vite, mon chéri, malgré notre vie éternelle.


Ladislas prit la parole d’une voix timide, alors que Mélusine restait en retrait derrière lui.
- Maître, Maîtresse, je me présente à vous aujourd’hui car j’ai une requête de la plus haute importance.
- Nous vous écoutons, Monsieur Baillol. Approchez, voulez-vous.


- Maîtresse, je vous demande de me faire l’honneur de m’accorder la main de votre fille, Mélusine Valrose. 


- Eh bien ! Si je m’attendais !
- Je vous promets de prendre soin de votre fille et de la chérir de tout mon être. Acceptez-vous mon humble demande ?
- Oui... oui, je l’accepte. Et tu as effectivement intérêt de prendre soin d’elle, même si je ne me fais aucun souci pour Mélusine.


Ladislas alla ensuite renouveler sa demande auprès du Duc Lestat ainsi que le lui avait conseillé Mélusine. Elle se marierait à la seule condition que ses deux parents soient d’accord et Lucas accepta de bon cœur. 


- Merci Maître, dit-il en soupirant intérieurement de soulagement.
- Je crois qu’il est de bon ton de vous souhaiter la bienvenue dans le clan Valrose, dans ce cas, s’exclama Cendre.


Lucas se chargea lui aussi de mettre en garde le jeune homme, et laissa Mélusine faire déborder sa joie dans les bras de sa mère.
Quant à Ladislas, il se dit qu’il venait de passer l’épreuve la plus dure, et qu’il ne s’en était pas trop mal tiré.


Il fut cependant convenu qu’étant donné qu’Isaure attendait depuis quatorze ans de se marier, son mariage serait célébré avant celui de Mélusine.


- Alors ? Cette visite ? 


- Je laisse tomber. Je ne veux pas retrouver mes souvenirs, tu es content ?
- Ne dis pas cela... même si tu es contrariée. Que s’est-il passé ?


- Ils sont heureux, voilà ce qui s’est passé. Ils sont heureux sans moi et moi, je suis heureuse avec toi et notre fils. Tu avais raison. Je me suis fait l’effet d’être une tornade dans leur vie tranquille, et je préfère disparaître et les laisser vivre en paix. 


- Tu es sûre de ne pas le regretter plus tard ?
- J’en suis certaine. Je suis déjà malheureuse ainsi, alors imagine si mes souvenirs remontaient à la surface...


- Et puis je t’aime. Tu es le seul que j’ai jamais aimé. Je ne veux pas que les choses changent. 


- Moi non plus. Je reconnais que je n’ai pas non plus envie de les voir changer. On n’en parle plus ?
- On n’en parle plus.

 

Toute la fratrie Valrose ou presque, puisque Gabin manquait à l’appel, était réunie autour de Cendre et Lucas dans la salle de combat. 


A la droite de Cendre se trouvaient ceux de ses enfants qui attendaient une transformation. Ils étaient vêtus de leurs tenues de combat, celles-là même qui avaient vu leur chute et allaient les voir réintégrer la communauté vampire. 

 

A la gauche de Lucas Lestat, étaient assis les humains qui souhaitaient s’abreuver d’une potion de jeunesse. Aliénor et Ladislas étaient les seuls volontaires. 


Face à eux, les cinq autres filles de Cendre, ainsi que Francis et Ulysse Caron, étaient là pour assister à une cérémonie qui allait, sans nul doute, sortir de l’ordinaire. 


Louise avait d’abord déposé un verre sur la table, rempli d’une décoction verte, puis elle avait prononcé d’énigmatiques incantations et un cercle magique était apparu sur la table, aussi vert que la potion. 


Elle avait procédé de même au centre du cercle de combat, initiant ainsi les préparatifs de la transformation. 


Cendre avait ensuite dû se rendre au centre du cercle, consciente de devoir respecter toutes les étapes du processus si elle tenait à transformer ses enfants. 


Louise s’était alors approchée et avait repris ses incantations, armée de sa baguette magique. 


Cendre fut submergée par une aura étincelante qui la toucha droit au cœur. 


Un nouveau cercle lumineux enveloppa la Grande Maîtresse qui ne bougeait pas et espérait secrètement que Louise savait ce qu’elle faisait.


Puis, tout s’arrêta.
- Tu m’avais caché que ce serait aussi éprouvant, Louise.
- Il faut boire la potion à présent, Maîtresse. Le temps est compté.


- Bien sûr, j’y vais tout de suite. 


- Tu me garantis que ça va fonctionner, Louise ?
- Je vous le garantis.


Cendre se saisit du verre et avala l’élixir d’une seule traite. 


Louise se tourna vers elle pour lui donner les dernières consignes :
- N’oubliez pas de rester au centre du cercle. Vous avez deux heures pour tous les transformer. Ensuite la magie n’opèrera plus et le rituel sera entièrement à refaire.
- Ce sera largement suffisant, ne t’inquiète pas.


- Je vais chercher les potions de jeunesse et celles dont nous avons parlé. Je vous rejoins dans deux heures.
- Parfait, Louise. Merci.


Cendre avait commencé par la transformation de Samuel et elle constata avec plaisir qu’Isaure et Alaric semblaient attendre leur tour avec impatience. 


Samuel était son fils aîné. Elle considérait donc naturel de lui redonner la vie avant sa sœur et ses frères. 


- Merci, Mère. C’est le plus beau jour de ma vie. 


- Le mien aussi, lui souffla Cendre, émue. Je suis en train de vous mettre au monde une seconde fois. 


Samuel s’abreuva ensuite au poignet de sa mère. Il était temps pour lui de reprendre sa place parmi les siens... 


... et le processus de transformation commença... 


Cendre fit de même avec Isaure, puis Alaric. 


Vint alors le tour de Geoffroy :
- Tu es sûr de ce que tu veux, mon garçon ? lui avait-elle demandé.
Geoffroy avait répondu par l’affirmative. Il n’avait aucun doute. Cendre avait donc commencé par l’hypnotiser.



- Je crois que toute ma vie, j’ai souhaité être un vampire.
- Ton souhait sera réalisé d’ici trois jours.
- Je dois boire votre sang ?
- Oui.



- C’était...
- Je sais. Le plasma fait toujours cet effet-là aux humains.


Et le processus de transformation s’enclencha aussi pour Geoffroy. 


- Je suis aussi heureux que Samuel, Mère. Je peux vous appeler Mère ?
- Bien sûr, répondit Cendre dont le cœur de Maman s’émut à la demande de son plus jeune fils.


Tandis que Cendre s’employait à donner un nouveau souffle à ses enfants, Louise s’était dirigée vers la cuisine pour ramener les potions de jeunesse dans la salle de combat. Gabin arriva à ce moment-là dans le vestibule :
- Louise, l’appela-t-il. 


La jeune femme se figea, et son cœur se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine. Gabin n’avait donc pas quitté la Vallée Oubliée...


- Je n’ai pas pu partir sans toi. Je t’aime trop pour poursuivre ma route sans que tu sois à mes côtés. 


- Et mon statut de servante ? Et mon futur enfant, si nous en avons un ? Mon destin est scellé. Nous ne pouvons rien contre. 


Gabin l’avait serrée dans ses bras :
- J’ai réalisé que je me fichais bien de tout ça.


- Si nous ne pouvons pas être ensemble, autant que je redevienne vampire.
- Ne dis pas de sottises.


- Tu vas boire la potion de jeunesse ?
- Oui. Je veux vieillir avec toi.


- Alors cours rejoindre les autres. Notre Maîtresse devrait avoir terminé à l’heure qu’il est. Je vais chercher les potions. 


Cendre venait d’achever le rituel de transformation de Geoffroy lorsque Gabin entra dans la salle de combat.
- Je vous prie de m’excuser, Mère. J’ai eu un petit contretemps.
- Assieds-toi donc.


Louise déposa sur la table trois sortes de potions. Les deux premières se ressemblaient quant à leurs effets avec quelques différences non négligeables cependant puisque la première empêchait instantanément et éternellement le vieillissement alors que la seconde rajeunissait un humain tout en lui permettant de poursuivre son vieillissement.
La troisième potion était destinée aux vampires et leur assurait une protection définitive contre les rayons du soleil.


Lorsqu’elle était arrivée dans la salle, le cercle avait disparu sur le sol et Louise avait ensorcelé un par un les verres contenant les philtres de résistance à la lumière du jour, afin de leur ajouter une propriété supplémentaire. 


Cendre fut la première à s’approcher de la table dans l’intention de boire le breuvage additionné de cette « pincée de je ne sais quoi » qui permettrait aux vampires se fondre dans la masse des humains en étant insensible à l’ail et en mangeant leur nourriture sans être malade.


Cendre, Mélusine et Ulysse burent l’élixir préparé par Louise, qui se révéla être moins délectable que ce qu’il présentait, puis retournèrent s’asseoir pour faire place aux humains. 




Gabin avala la potion de jeunesse sous l’œil attendri et bienveillant de Louise qui mesurait à quel point son sacrifice était grand.


Aliénor choisit, elle aussi, la potion de jeunesse. 


Ladislas, quant à lui, opta pour une solution définitive en se saisissant du flacon contenant la potion d’âge éternel.
Mélusine le regarda avec émotion, admirant le courage de cet homme qu’elle aimait tant et qui, pour elle, renonçait à vieillir un jour.

 

A suivre 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 11/07/24 - Chap57

★★ Guide

 

Chapitre 57 - Epilogue


 

Révélation

Cendre s’était assurée que la transformation de ses enfants s’était correctement déroulée avant de partir à Riverview.

Elle était arrivée avec Lucas et Louise sur le domaine Lestat au coucher du soleil pour découvrir la magnifique demeure du Duc de Riverview, appelée depuis la nuit des temps, le château du Sanguinaire. 

 

Le domaine Lestat s’étendait à perte de vue sur des paysages de collines et de vallons verdoyants dont les arbres avaient revêtu leurs parures d’automne. Le spectacle qui s’offrait à Cendre la laissa sans voix et son bien aimé lui promit de lui faire visiter ses terres dès le lendemain. 

Révélation
Le domaine Lestat se trouve dans la galerie sous le nom de « Château Pierre-de-Lune » et c’est une création de LexHam90

- Tu ne m’avais pas dit que c’était si grand. Cet endroit est magnifique.
- Et tu n’as encore rien vu.


Gertrude, la mère de Louise, les attendait sur le perron, le sourire aux lèvres. Le couple de grands Maîtres resta un peu en retrait pour permettre à la mère et la fille de se retrouver. 


Gertrude était une vieille dame au sourire sincère et bienveillant. Ses petits yeux pétillants étaient empreints de gentillesse et on pouvait y lire son bonheur de retrouver son Maître parti depuis bien longtemps déjà. 


Elle souhaita la bienvenue à Cendre en la demeure de son Maître et lui assura qu’elle serait à son service comme elle l’était à celui du Duc.
- N’hésitez surtout pas à me sonner si vous avez besoin de quoi que ce soit. Il y a des sonnettes partout dans ce château.
- Merci Gertrude. Je n’y manquerai pas.


La vieille femme s’était ensuite excusée et avait emmené Louise avec elle pour vaquer en cuisine dans le but de préparer à Lucas sa pâtisserie préférée. 


Le maître des lieux en avait profité pour faire visiter les extérieurs à Cendre.
- Nous allons réellement manger une tarte ?
- C’est la spécialité à Riverview. Les tartes à la confiture.
- C’est de la nourriture humaine...


- C’est l’occasion ou jamais d’en manger. Depuis que tu as bu cette potion, tu n’y as pas encore touché alors que tu peux maintenant l’apprécier. Si je me souviens bien, tu adorais ça avant d’être un vampire.
- C’est vrai... mais j’aimais aussi manger de l’ail.
- Tu verras, les tartes de Gertrude sont délicieuses. Elle a son petit secret.


Gertrude leur avait servi à chacun une part de tarte aux plasmafruits, la pâtisserie préférée de son Maître. Lucas la remercia et lui demanda de d’ôter de la table le magnifique vase qui obligeait Cendre à pencher la tête pour espérer apercevoir son mari. 


- Nous sommes un peu éloignés l’un de l’autre, tu ne trouves pas ?
- C’est le protocole qui veut ça. Tu ne goûtes pas ta tarte ?
- Si, mais je la goûterai assise près de toi.


Cendre apprécia la première bouchée de tarte. Elle avait oublié combien la nourriture humaine pouvait être bonne et, même si à présent elle ne pourrait la nourrir, Cendre savait qu’elle y reviendrait de temps en temps, uniquement pour le plaisir de savourer des mets au goût subtil.


Un mois plus tard, la communauté de Riverview eut le plaisir d’assister à un double mariage. 


Leur Duc préféré renouvelait ses vœux avec la souveraine de la Vallée Oubliée qui elle-même mariait sa fille avec son Unique. C’était un grand jour à Riverview et tout le monde s’était déplacé. 


Lucas et Cendre s’étaient laissé convaincre par Gertrude, pour une raison diplomatique, de renouveler leurs vœux au château.
Le peuple de Lucas attendait de sa part un évènement marquant pour signer son retour sur ses terres et il n’aurait pas espéré plus belle idée pour les satisfaire que leur présenter officiellement celle qui règnerait dorénavant à ses côtés.


Cendre avait adhéré immédiatement à ce projet qui leur permettait d’ajouter à leur union une dimension romantique que le mariage hâtif dans la chapelle n’avait pu leur offrir. 

 

Ici, aucune porte ne devrait se rouvrir pour écourter la cérémonie et disperser leurs invités, et aucun membre de sa famille ne manquerait à l’appel. 


Isaure avait fermement insisté afin que sa mère s’unisse à nouveau à Lucas le jour où elle-même s’unirait à Ulysse, l’amour de son éternité.


Elle avait su, grâce à une aurore boréale apparue dans le ciel, que sa mère était mariée au Duc de Riverview et, aujourd’hui, elle ne serait non seulement pas privée de la joie de les voir s’épouser, mais, en plus, elle partagerait leur bonheur. 


Le plus beau jour de sa vie serait au-delà de ses espérances puisque toute sa famille serait auprès d’elle. 


C’est ainsi que tous les enfants de Cendre, aux côtés de la communauté de Riverview, virent s’unir leur mère et leur sœur avec leurs Uniques respectifs. 


 

Ce jour-là marquait un tournant pour le Clan Valrose en son entier, car tous pouvaient désormais apprécier la lumière du jour. 


Après la cérémonie, les festivités avaient continué auprès du gâteau... 


...avant de se dérouler près du bar pour un vin d’honneur champêtre. 


Humains et vampires se mêlèrent les uns aux autres en toute amitié. 


Les conversations se voulaient légères et heureuses. 


Certains faisaient connaissance. 


D’autres partageaient leur bonheur de pouvoir circuler librement à ciel ouvert... 


D’autres encore tombaient sous le charme de la nouveauté... 


...ou s’employaient à redécouvrir les chamailleries fraternelles. 


Ce qui est certain, c’est que la journée éloigna la plupart des convives de la lourdeur ambiante qui avait été leur lot durant plusieurs décennies. 


Le vin d’honneur s’éternisa jusqu’au soir dans un climat détendu et presque désinvolte. 


Les invités prirent place autour de la table à la nuit tombée, non loin des somptueux buffets qui avaient été dressés pour l’occasion.


Une vieille mélodie jouée à l’orgue passait sur les ondes en l’honneur des mariés et, si certains vampires ne touchèrent pas à leur assiette, personne ne sembla le remarquer et les conversations se poursuivaient allègrement. 


Cendre et Lucas se réjouissaient d’accueillir Ulysse dans leur famille... 


...tandis que le père de ce dernier n’en était pas moins heureux de souhaiter la bienvenue à Isaure dans la sienne. 


Des personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, se découvraient de nombreux points communs. 


De nouvelles amitiés semblaient se créer... 


...dont certaines auraient été peu probables à une époque. 



Vampires et humains n’avaient jamais semblé aussi proches. 

 

Des liens particuliers semblaient se tisser sans que personne n’en ait réellement conscience. 


Dans l’air, et sur la piste de danse, flottait un parfum de romantisme. 


Cendre et Lucas pouvaient enfin s’aimer sans qu’un obstacle ne vienne ternir leur amour si grand. 


Isaure posa sa tête sur l’épaule de son mari, apaisée après tant d’années à souffrir des pertes subies au combat. 


Mélusine et Ladislas s’aimaient avec force et songeaient à leur union prochaine, celle qui les scellerait à jamais. 


Louise était simplement heureuse d’être auprès de cet homme qu’elle avait cru perdre un moment, et qui avait choisi de sacrifier ses principes pour l’aimer. 


Timothée était en train de se dire qu’il renouvèlerait bien, lui aussi, ses vœux avec Lilith. Après tout, l’éternité était longue et il ne voulait pas oublier pourquoi il s’était marié. 


Caleb embrassait sa femme du regard, cette femme si courageuse qui était tout pour lui et qui avait renoncé à sa mémoire pour n’aimer que lui.


Samuel regardait avec tendresse la jeune femme qui avait accepté une danse mais gardait une distance respectueuse entre leurs deux corps.


Il se mit à espérer qu’elle lui accorderait aussi toutes les prochaines. 


Certains discutaient encore près de la piste. 


Les trois filles aînées de Cendre avaient préféré s’isoler pour se confier un peu. Jamais elles n’auraient imaginé un jour sortir du manoir de Bella, retrouver leur famille et rencontrer autant de monde.
Elles mesuraient combien leurs vies avaient été jusque-là étriquées, comparées à l’immensité du monde.


Geoffroy, lui, avait d’autres pensées que celles de ses sœurs. Il était tombé sous le charme de la jeune humaine qui ne l’avait pas quitté de la journée, et il entendait bien poursuivre ses échanges avec elle jusqu’à la fin des festivités..


Elles durèrent jusqu’au lever du jour où chacun se sépara avec la promesse de se revoir très vite. 


Mélusine épousa Ladislas quelques mois plus tard. 


Elle avait choisi de se marier dans le jardin de la Chapelle, entourée de sa famille uniquement. 



Les festivités n’en furent pas moins réjouissantes que celles du mariage de sa sœur, mais elles lui correspondaient mieux et convenaient à son mari. 


Lucas et Cendre regardaient avec émotion leur petite dernière épouser le jeune humain qui œuvrait pour la paix et une alliance avec les vampires. 


- Les enfants ont bien mûri. Les voilà à présent mariés, pour certains, ou avec une idée précise de ce qu’ils veulent faire de leur vie. Je suis fière d’eux. 


Une ombre passa cependant sur le visage de Cendre, et Lucas sentit tout de suite qu’elle pensait à Clotaire. 


- Il a fait une erreur. Tu devrais lui pardonner, lui dit-il.
- Je l’ai fait. J’ai donné des ordres pour qu’on rapatrie son corps dans le cimetière de la chapelle. Il sera auprès de moi, comme tous mes enfants.

La suite juste en dessous 🙂

 

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Re: [VDC] **Cendre et la Vallée Oubliée** màj 11/07/24 - Chap57

[ modifié ]
★★ Guide

Epilogue 2ème partie 


 

25 ans après ...

 

Révélation

Lucas Lestat et Cendre Valrose partagent à présent leur temps entre la Vallée Oubliée et le Duché de Riverview, six mois de l’année à un endroit, six mois dans l’autre afin de régner au plus juste sur leurs deux fiefs.

 

Durant leurs longs mois d’absence à Forgotten Hollow, Mélusine prend en charge la régence, secondée par son mari, Ladislas Valrose, qui a accepté de changer de nom pour rejoindre le clan familial. 


Avec leur aide et celle d’Isaure, Cendre a pu installer durablement la paix dans la Vallée et dans le monde sim tout entier. 


Mélusine et Ladislas ont été chargés de parcourir le monde afin de démontrer à chacun qu’une alliance était possible et que les deux espèces pouvaient vivre en harmonie. Qui mieux que ce jeune couple mixte débordant d’enthousiasme aurait pu convaincre les plus récalcitrants.


Dès lors, Isaure et Cendre reçurent les représentants humains de chaque pays, et de nombreux accords ont été signés, déclarant l’égalité entre les humains et les vampires. 


Du côté de la Vallée Oubliée, l’abolition de la loi sur la Tradition des bébés vampires fut accueillie avec liesse dans la communauté vampire, et Cendre fut acclamée par tout son peuple.
Une grande fête eut lieu sur la place pour acclamer cet évènement qui n’obligerait plus aucune mère à faire combattre ses enfants et à les voir mourir.


Bella Swan épousa Francis Caron et son rêve de devenir maman finit par se réaliser. 

Caleb et Jessie n’eurent pas d’autre enfant que Giuseppe.
Après la mort de son père, Charlie, le fils issu de son premier mariage avec Arun Bheeda, reprit contact avec Jessie et, même si celle-ci n’a jamais retrouvé la mémoire, elle le voit à présent régulièrement, de même que ses petites filles. De vrais liens se sont tissés entre les deux familles.

Lilith et Timothée donnèrent un petit frère à leur fille aînée Chiara.
Le petit Luigi de révéla être un véritable organiste et un virtuose qui ravissait chaque fois sa famille lorsque ses doigts effleuraient le clavier.

Chiara, qui avait rencontré Maurice Caron lors du mariage d’Isaure, l’épousa quelques années plus tard. Elle n’habite plus le manoir de ses parents mais vient fréquemment leur rendre visite.
Maurice et elle coulent des jours heureux avec leurs deux enfants qui font le bonheur de leur mamie Lilith.

Amandine et Violette consacrèrent leur vie à s’occuper des enfants malheureux et opprimés. Elles créèrent ensemble, avec l’aide financière de Cendre, un lieu d’accueil et d’amour pour toutes ses petites âmes perdues, qu’elles soient humaines ou vampires, et pas moins de cinquante enfants les remercient encore. 

 

Hortense ne s’est jamais mariée non plus. Elle resta vivre au Château du Sanguinaire, aux côtés de Gertrude, avec qui elle avait lié une belle amitié.
Gertrude lui enseigna la magie et, bien qu’Hortense n’appartint à aucune lignée prestigieuse, ses talents sont aujourd’hui considérés par la communauté des sorciers.


Gabin épousa Louise et leur petite fille vint au monde il y a seize ans.
Alors que la sorcière suivait son Maître dans la Vallée Oubliée six mois de l’année, Gabin restait dans la petite maison qu’ils avaient achetée au centre de Riverview.
A présent que leur fille Mélinda était grande, il s’octroyait même le plaisir de partir pour explorer le monde, la laissant aux bons soins de Gertrude.
Gabin ne retourna jamais dans la Vallée Oubliée et son amour pour sa femme ne faiblit à aucun moment.

Blanche retrouva, il y a peu, son amour de jeunesse, Virginie. Folle amoureuse de la fille de la Grande Maîtresse, elle accepta non seulement que Blanche reste humaine mais également qu’elle ne veuille pas prendre de potion de jeunesse.
Elle concéda aussi à aller vivre au soleil, sur l’archipel de Sulani.
Les deux femmes adoptèrent deux enfants que Violette et Hortense avaient recueillis : une petite fille vampire et un petit bambin humain qui vinrent agrandir le Clan Valrose. 

Aliénor et Alaric étaient tous les deux mariés et habitaient à Willow Creek dans des maisons voisines simplement séparées par une clôture mitoyenne. 

Révélation
La maison est une construction de Tooearlytosim que vous trouverez sur la galerie sous le nom de "Twin houses"

Alaric épousa une vampire prénommée Sophie qui donna deux enfants et était actuellement enceinte de jumeaux. 

Aliénor s’unit dans la chapelle de Cendre à Giuseppe Vatore, le fils de Caleb et Jessie. Elle enfanta d’un petit vampire qui reste, à ce jour, leur seul enfant. 

Geoffroy avait rencontré Jane Ward, la fille d’une actrice autrefois célèbre, lors du mariage de sa sœur. Ils avaient passé la journée puis la nuit à discuter puis s’étaient perdus de vue jusqu’à il y a quatre ans.
Geoffroy épousa alors cette jeune femme dont il était éperdument amoureux et qui accepta de prendre la potion de jeunesse de Louise. Ils viennent d’avoir leur premier enfant, une petite fille prénommée Judith, en mémoire de la maman de Jane.
Ils reçoivent souvent Mélusine avec qui Geoffroy a tissé de forts liens fraternels. Il ne quitta jamais la Vallée Oubliée afin de rester auprès de celle qui l’avait entraîné au combat pendant des années.


Mélusine et Ladislas avaient investi le Manoir Straud avec l’accord de Cendre. Ils étaient ainsi tout près de la chapelle lorsque le couple de Grands Maîtres s’exilait à Riverview et que Mélusine devait prendre la régence. 


Elle n’était partante pour avoir des enfants mais, devant l’insistance de son mari, elle céda malgré tout. Le sort se joua d’elle car il lui donna des jumeaux mais, au grand soulagement de leur mère, ceux-ci naquirent vampires. Mélusine se révéla être une très bonne maman.

Isaure et Ulysse s’installèrent à Riverview, tout comme Samuel et sa femme. 

Révélation
La maison d’Isaure est une construction de NSproduction99 pour la coquille et de helenebo824 pour la rénovation. Vous la trouverez dans la galerie sous le nom de « la renardière »

Les jumeaux assuraient tous les deux la régence du Duché lorsque Lucas et Cendre repartaient pour la Vallée Oubliée et ils avaient jugé nécessaire de résider sur place afin d’être plus proche du peuple de Riverview et de mieux le connaître. 


Isaure et Ulysse eurent quatre enfants, trois filles et un garçon. Ils envisagent toujours d’agrandir la famille. 

Samuel épousa la jeune vampire de Riverview qu’il avait invitée à danser au mariage de sa jumelle. Ils eurent ensemble deux enfants quelques années plus tard. 

Cendre et Lucas étaient très heureux de leur grande famille qui s’agrandissait au fil du temps et à laquelle venaient s’ajouter leurs triplés : Robin, Constant et Solange. 

Qui aurait pu prévoir, lorsqu’ils se sont connus il y a soixante-et-onze ans de cela, et après toutes les épreuves qu’ils avaient traversées, qu’ils finiraient heureux et ensemble, entourés d’une si belle famille ? 


Certainement pas Cendre, qui était arrivée dans la Vallée, blessée et complètement démunie... mais Lucas avait croisé sa route et avait tout rendu possible. 


Elle se souvenait de chacun de leurs échanges... 


... de leur premier baiser... 


...de ces instants précieux qu’ils avaient partagés... 


...jusqu’à cette dernière nuit qu’ils avaient passée ensemble avant qu’elle ne devienne vampire, promise au Comte Vladislaus Straud.


Lucas avait alors pris la décision d’hiberner en lui faisant la promesse de la retrouver. 


Il avait pris soin d’elle jusqu’à se trahir... 


Et elle avait pris soin de lui... 


Toutes ces années affreuses étaient maintenant derrière eux mais leur amour avait résisté à ces soixante-et-onze années, et il la regardait toujours de ce regard qui l’avait tant bouleversée lorsqu’il avait croisé le sien dans le salon du Manoir Straud...

 

 

                   ***FIN***

 

 

 

Petit bonus : l'arbre généalogique de Cendre : 

 

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