[HP - Terminé] ** Les mercenaires de l'impossible **

par Nathalie986
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L'histoire d'Amaël et de ses sept mercenaires est une histoire que j'ai créée pour faire honneur au superbe challenge "Hôpital Psychiatrique" conçu par @oiseaudelune , qui a également conçu elle-même le décor dans lequel se déroule les évènements.

Merci Oiseau de Lune pour ce super défi ! Après avoir lu les les règles du challenge, j'ai craqué et je n’ai pas longtemps résisté longtemps à en faire une histoire ! 🙂

 

Les trois grandes règles de ce challenge sont :

1- Survivre dans l’hôpital Psychiatrique
2- Contrôler un seul sim par jour
3- Débloquer des pièces


Voilà donc mes huit sims prêts à s’enfermer dans l’hôpital à leurs risques et périls, et pour autant de temps qu’il le faudra, afin d’assainir l’établissement de sa malédiction. (franchement, autant de traits de terrain néfastes pour un seul endroit, c’est vraiment pas de chance ! 😆 )

Voici une petite présentation, sous spoiler et en images, de ma petite équipe de choc qui va aider Monsieur le Maire de Forgotten Hollow (alias Amaël Lebihan) à débarrasser l'hôpital psychiatrique de ses mauvais esprits. Je les ai appelés "Les mercenaires de l'impossible". 

Révélation

 

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Je vais garder cette première discussion pour le sommaire. Je vous invite donc à retrouver les aventures de mes courageux sims, juste en dessous.😊

 


 

SOMMAIRE

 

Prologue : Amaël - Appel à l'aide

Chapitre 1 : Doreen - C'est écrit sur les murs

Chapitre 2 : Doreen et Odely - Le cercle parfait

Chapitre 3 : Fantine - Manifestations inquiétantes

Chapitre 4 : Yoram - Télépathie intrusive

Chapitre 5 : Audric - Colère incendiaire

Chapitre 6 : Ancelin - Fantômes et vampires

Chapitre 7 : Ancelin - Les amants maudits

Chapitre 8 : Amaël - Traitement des déchets

Chapitre 9 : Doreen - Attaques vénusiennes

Chapitre 10: Odely - Invocation

Chapitre 11 : Audric - Le diamant bleu

Chapitre 12 : Fantine - Intervention divine

Chapitre 13 : Ancelin - Epilogue

 

 

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Point de vue d'Amaël

 

À me voir entouré ainsi devant un bâtiment dont l’architecture date de plus de quatre-vingts ans, vous auriez été en droit de penser que j’étais le guide touristique de Forgotten Hollow faisant découvrir des merveilles à ces jeunes gens, mais ce n’était pas le cas. Je les avais réunis pour une tout autre raison. 

Révélation


La réalité devant laquelle je me trouve aujourd’hui est bien plus sombre. Je fais face, en ce premier jour de printemps, à ces sept mercenaires de l’impossible qui ont promis de m’aider à résoudre un petit problème d’ordre surnaturel. 


Enfin... quand je dis petit problème, il s’agit là d’un doux euphémisme puisque je le qualifierais plutôt de grosse mouise... 

Après avoir essayé de trouver à plusieurs reprises un promoteur décidé à racheter ce vieil hôpital psychiatrique, je dus me rendre à l’évidence que la tâche allait être plus compliquée que prévue. 

Combien d’entre eux avaient pris leurs jambes à leur cou, le visage défiguré par la terreur pour ne plus revenir ? Et je ne parle même pas du dernier qui, lui, n’a jamais reparu. La police a même lâchement abandonné l’enquête le concernant au tout début de ses investigations, trop apeurée à l'idée de remettre les pieds dans ce lugubre établissement. 

C’est à ce moment-là que j’ai entamé des recherches, tout d’abord livresques, sur cet hôpital.
Les traitements qui avaient été dispensés ici aux malades n’étaient qu’horreur et torture. Comment les médecins de l’époque avaient-ils osé traiter ainsi leurs patients ?


Lorsque j’ai compris que les livres ne m’en apprendraient guère plus, j’ai poursuivi mes recherches sur Internet pour y découvrir un article vieux de vingt ans dont l’auteur affirmait que l’hôpital psychiatrique avait été construit sur le gouffre du Pandémonium, autrement dit, un portail direct vers la capitale de l’enfer. 

J’étais abasourdi par cette nouvelle mais, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, et au vu des phénomènes dont j’avais moi-même été le témoin en entrant dans l’hôpital, je crus immédiatement aux allégations controversées de l’auteur. 

Je le contactai donc et il accepta de me recevoir sans attendre.
Forgotten Hollow était à plus de huit heures de route de toute civilisation et l’homme habitait à plus de dix heures de chez moi. Je pris la route tout de suite, embrassai ma fille et lui promit de revenir dès le lendemain.

J’arrivai chez l’auteur de l’article le lendemain, après avoir roulé toute la nuit.
Il s’appelait Adrian Duplantier et vivait dans les montagnes de Mont Komorebi. Il m’attendait impatiemment sur le pas de sa porte et me pria d’entrer.


Son histoire était passionnante. Il avait étudié la généalogie de sa famille et avait découvert que son arrière-grand-père, Claude-René Duplantier, avait vécu sur le terrain actuel de l’hôpital psychiatrique de Forgotten Hollow. 

Le garçon, alors âgé de vingt-quatre ans, était un libertin au coeur tendre lorsqu’il avait croisé la route de la sulfureuse Tempérance.
Il n’avait pas résisté à son charme et avait, malgré les avis négatifs de sa famille, demandé la jeune Tempérance en mariage et s’était installé chez elle, dans son manoir.


Tous, à l’époque, savaient que ce n’était pas une femme pour Claude-René. Il était romantique, certes, mais il était aussi sensible.

- Tempérance, elle, était une femme méchante, envieuse et jalouse. Elle fit le malheur de mon arrière-grand-père. 

- Que s’est-il passé ? 

- Elle l’a surpris un jour en train de courtiser une jeune pucelle mais Guidry, comme était alors surnommé mon arrière-grand-père, ne la courtisait pas et elle n’était pas pucelle, preuve en est que je suis là.
Cette jeune femme venait de lui annoncer sa grossesse.


- Claude-René prit cette nouvelle avec bonheur et décida de quitter Tempérance et son manoir pour s’occuper principalement de mon arrière-grand-mère et de son bébé.
- J’imagine que Tempérance a mal digéré la rupture de ses fiançailles avec le beau Guidry ? 

- C’est peu de le dire. D’après les écrits de ma grand-mère, Tempérance aurait gentiment demandé à Claude-René de rester pour une dernière nuit d’amour au manoir. Personne ne sait ce qui s’est passé mais leurs deux corps ont été retrouvés calcinés. 

Quelle tristesse ! Cette histoire était décidément dramatique et je ne voyais pas où voulait me mener le vieil Adrian. 

- Tout a brûlé, poursuivit-il. Du manoir, il ne resta que des cendres. Ce fut une véritable catastrophe mais... dix ans plus tard, Forgotten Hollow construisit son hôpital psychiatrique. 

- Vous voulez dire que mon hôpital est le théâtre de phénomènes paranormaux parce que Tempérance et Claude-René y sont décédés ?

- Leurs âmes sont toujours là, mon cher monsieur, mais ce qui est le plus à craindre, c’est que la fureur de Tempérance a ouvert un passage vers le Pandémonium, et il se trouve sous l’hôpital. 

Je compris alors toute la tragédie historique de cet endroit. Nous avions à faire à des esprits vengeurs, prêts à tout. Je ne pourrai jamais vendre cet hôpital de malheur. J’en fis part à Adrian. 

- Le portail vers le Pandémonium, autrement appelé gouffre de l’enfer, s’est ouvert à cause de la fureur incontrôlable de Tempérance. Certaines créatures surnaturelles ont envahi votre hôpital et s’amusent à le hanter. Vous ne pourrez les chasser qu’en faisant appel aux meilleurs car le plus dur sera de vaincre Tempérance... Mon arrière-grand-père reposera alors en paix. 

Je levai alors la tête pour m’adresser au vieil homme, avec une lueur d’espoir dans le cœur :
- Les meilleurs ? Je veux bien mais qui sont-ils ?


- Les mercenaires de l’impossible. Ils sont sept et ils ont l’habitude de ces situations surnaturelles. Deux d’entre eux ont déjà visité votre hôpital, il y a bien longtemps. Ils connaissent les risques. Il vous faudra leur promettre une grosse somme d’argent pour les convaincre de renouveler l’expérience, mais oui, ce sont les meilleurs dans le domaine du paranormal. 

J’étais rentré épuisé à Forgotten Hollow après avoir dormi chez Adrian qui m’avait offert une hospitalité bienvenue, avant que je ne reprenne la route.
Ma fille Gwen était dans le salon.


Je lui avais demandé pourquoi elle n’était pas à l’école et elle m’avait répondu qu’elle m’attendait. Elle était très inquiète car, durant mon absence, elle avait « un peu » fouillé dans mon ordinateur et découvert le contenu de mes recherches. Je ne lui en voulais même pas.
- Papa ? Dis-moi tout, je t’en supplie. J’ai l’impression que ce que tu fais est dangereux.


Alors, je lui ai tout dit. Je crois même que je n’ai omis aucun détail.
Ma fille avait dix-sept ans, elle n’était pas dupe et elle devait savoir ce que je m’apprêtais à faire.


- Tu vas vraiment contacter ces mercenaires ? Pourquoi n’envoies-tu pas simplement un bulldozer sur l’hôpital ?
Ses grands yeux bleus trahissaient son angoisse malgré son sourire.


- Parce que le gouffre de l’enfer ne disparaîtrait pas pour autant. 

Le lendemain, je contactai les mercenaires de l’impossible. Je tombai sur une certaine Odely qui m’expliqua qui ils étaient et me demanda combien j’étais prêt à mettre dans cette expédition qui risquait de leur coûter la vie à tous. 

J’étais prêt à mettre le paquet, bien sûr, même si je soupçonnais que les risques mortels qu’elle me décrivait étaient davantage destinés à me faire augmenter le prix de leur service qu’une réalité. 

Je raccrochai après avoir convenu que l’argent resterait sur un compte bloqué jusqu’à ce que son équipe ait résolu mon problème.
Odely et ses acolytes devraient donc séjourner à l’hôpital jusqu’à ce que l’accès au Pandémonium soit détruit, et je les y accompagnerai.


Gwen arriva au jardin et entendit la fin de ma conversation.
- Tu es conscient que tu pourrais ne pas revenir vivant de cette aventure ?


- Je reviendrai. Ce ne sont que des esprits, et les gens qui m’accompagnent sont des chasseurs de fantômes. Ils ont l’habitude. En deux jours, l’affaire sera bouclée. Mais je veux les surveiller. 

- Et si ce n’était pas le cas ? Si ça prenait plus de deux jours ou si tu n’en revenais pas ?
Je détournai le regard avant de répondre car il m’était impossible de savoir qu’elles étaient les mauvaises surprises qui nous attendraient une fois à l’intérieur.
- Si je ne suis pas là dans deux jours, va chez ta mère à Newcrest et restes-y jusqu’à ce que tu aies de mes nouvelles. Mais je reviendrai, ma puce. Voilà ce que je te promets. Peu importe quand, mais je reviendrai.


Cette promesse... Je ne savais même pas si j’aurais dû la faire, mais Gwen devait espérer.
Ce que je ne lui avais pas révélé, c’est que, si le portail vers le Pandémonium s’ouvrait complètement, c’est tout l’enfer qui se déverserait sur notre monde et il commencerait par Forgotten Hollow.
Pour le moment, seule une brèche avait entamé les entrailles de la terre.


Voilà pourquoi je me retrouvai donc, quelques jours plus tard devant les sept mercenaires de l’impossible.
Je m’appelle Amaël Lebihan, j’ai quarante-cinq ans et je suis maire de Forgotten Hollow. On me dit bien élevé et soigné mais aussi maladroit.
Je vais rester, pendant toute leur mission, auprès de ces chasseurs d’esprits et m’assurer de leur réussite.


Ils sont sept, je vous l’ai déjà dit, mais ce que je n’ai pas encore dévoilé, c’est que ces personnes forment une équipe hors du commun.
Ils sont issus des quatre coins du monde sim et d’ailleurs, mais se réunissent chaque fois qu’il faut vaincre des monstres ou des fantômes.


Je suis peut-être dingue mais je viens d’engager deux vampires, deux sorciers, un extraterrestre et une sirène.
Fantine Connor est l’unique humaine de la bande. Au moins, je me sentirai moins seul.
D’après son CV, Fantine est extravertie et joueuse, mais son gros point faible est la paresse. Espérons qu’elle ne nous laisse pas tomber.


Notre petite sirène s’appelle Opaline Chenal. Elle semble ingénue au premier abord mais elle a fait ses preuves à maintes reprises.
C’est une enfant des îles dont la bienveillance a souvent aidé à apporter le succès à l’équipe.
Mais sa jalousie peut, parait-il, parfois nuire... Tous espèrent ici qu’elle sera un atout pour apprivoiser Tempérance.


Et voici Odely Montfort. C’est notre premier vampire et elle a l’air de gérer d’une main de fer, la petite organisation.
Génie, sûre d’elle mais égocentrique, personne n’est à l’abri lorsque sa puissance vampirique s’exprime. Dans le monde de la nuit, on l’appelle une grande maîtresse.


Voilà maintenant Audric Mailleux. Amateur d’art et ambitieux, il est notre sorcier expert en potions. J’espère juste qu’il saura dompter son côté délicat lorsqu’il posera le pied dans l’hôpital. 

Doreen Valley est la deuxième sorcière de l’équipe et s’est spécialisée dans les sorts en tous genres. Elle complète donc efficacement le savoir d’Audric, d’autant que ses coéquipiers la disent perfectionniste et rat de bibliothèque. Mais ils avouent aussi que sa paranoïa chronique est parfois un handicap dans la chasse aux esprits. 

Alors, celui-là, il est venu de loin. De Sixam, pour être exact. Mais il est toujours fidèle au rendez-vous pour rendre service et toucher son petit pactole. Il s’appelle Yoram Careyol et est l’extraterrestre du groupe.
Il aurait tous les défauts, ou presque, du monde sim : crasseux et glouton, il est aussi réticent à s’engager mais ce point-là ne nous concerne pas, après tout.


Le dernier des mercenaires s’appelle Ancelin Deneuville. A l’instar d’Odely, il est aussi un vampire et un grand maître. Il parait qu’ils se connaissent depuis des siècles. D’ailleurs, ce sont eux qui ont déjà visité l’hôpital il y a quelques années.
L’homme ne m’a pas l’air très sympathique et parait très froid. De ce que j’ai entendu dire, ce serait un solitaire qui aime la musique.
Je ne saurais dire pourquoi mais il ne m’inspire pas du tout confiance.


Voilà, j’ai fait le tour. Vous avez vu ma petite équipe au complet, mes mercenaires de l’impossible.
Je me trouve aujourd’hui devant eux, le sourire aux lèvres, bien qu’un peu crispé, pour leur rappeler aussi les risques que l’on va courir et leur signifier qu’ils ont encore le temps de filer ; car nous allons maintenant franchir le seuil de l’hôpital.

A suivre...😊

 

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Point de vue de Doreen

 

Ça y est, il était temps d’y aller et de se jeter dans la gueu.le du loup.
Monsieur le Maire de cette adorable ville sans charme avait pris les devants mais Odely, comme à son habitude, avait décidé d’user de sa vitesse vampirique pour entrer la première dans les lieux.
Elle n’avait jamais peur de rien, ou alors, elle le cachait très bien, mais je la soupçonnais plutôt de vouloir, une fois de plus, montrer à tout le monde, combien elle était puissante.

Révélation

Je ne sentais pas cette affaire... C’est sûr, elle allait nous rapporter un gros pécule qui nous mettrait à l’abri des soucis jusqu’à la fin de nos jours mais elle sentait mauvais, très mauvais...
Je n’avais jamais ressenti une telle terreur en me rendant sur les lieux de crimes surnaturels et, ici, bien qu’il n’y ait eu aucun homicide de commis à notre connaissance, la peur m’envahissait, incontrôlable et presqu’insurmontable... comme si elle voulait dominer mon corps et le contrôler.
En observant les autres, j’eus l’impression qu’ils n’appréhendaient pas tous cet endroit avec la même hostilité que moi.


Monsieur le maire - Amaël, puisqu’il avait insisté pour que nous l’appelions ainsi - semblait être le seul à être heureux de grimper les marches qui le conduiraient forcément à sa perte.
Je ne m’expliquai pas son air guilleret et en vint même à me demander s’il ne nous conduisait pas dans un traquenard. Comment pouvait-on être si souriant lorsqu’on se rendait dans un hôpital psychiatrique vieux de quatre-vingts ans où des tortures avaient certainement dû être prodiguées aux malades en guise de soins...
Cet homme m’intriguait...


Il n’était cependant pas le seul à ne pas cacher sa joie d’être là.
Yoram était un extraterrestre dans toute sa splendeur et, comme tous les extraterrestres de Sixam, il avait vite compris que l’on pouvait se faire des oreilles en or avec des simflouz sur notre planète.
On lui parlait simflouz et il rappliquait. Sa cupidité n’avait d’égal que sa couardise, et j’espérais que, cette fois, il allait pouvoir nous étonner, mais, en le voyant ainsi, levant les yeux vers le ciel en souriant naïvement, j’eus un doute. Monsieur était, une fois de plus, en train de communiquer avec ses semblables et il leur décrivait certainement le super magot qu’il allait recevoir sans même lever le petit doigt...
Je n’aime pas Yoram, vous l’aurez compris.


Opaline non plus, n’avait pas l’air de ressentir la terreur qu’inspirait cet endroit. Je la voyais avancer, tout sourire, vers notre futur tombeau, sans sourciller.
Mais c’était son style, à Opaline. Même lorsqu’elle avait peur ou qu’elle était en pétard, elle souriait toujours. Alors, difficile de savoir si elle a la trouille ou non. C’est une gentille fille et j’espère que cet endroit maudit ne la changera pas. Il serait dommage qu’elle perde son joli sourire.

Ancelin et Audric avançaient devant, le visage plus fermé. Ils ne disaient rien, mais bien que je ne les sentis pas apeurés, je devinais aisément qu’ils approchaient de l’hôpital avec de nombreuses questions en tête. Audric avait tout de même l’air plus inquiet qu’Ancelin. Pourtant, mon collègue jeteur de sort n’était pas homme à se laisser intimider.


Fantine non plus d’ailleurs... mais elle avait dû ressentir, tout comme moi, les effets néfastes de cet endroit et traduisit sa peur en une colère contrôlée... enfin, pour le moment. Je n’osais même pas imaginer ce qui pourrait arriver si elle se laissait envahir par cette colère.
Elle était humaine, elle n’avait aucun pouvoir, mais elle était très courageuse et nous avait ôté les épines du pied dans plusieurs situation délicates. Pourtant, cette fois, elle semblait perdre ses moyens et pester contre quelque chose que nous n’avions pas encore vu.
J’aime beaucoup Fantine mais je dois avouer que son comportement, dans l’instant, me fait presque plus peur que tout le reste car je ne l’avais jamais vue ainsi.


Et Odely... Odely a toujours le visage sérieux mais aujourd’hui, c’est autre chose... Elle a monté les marches la première, certes, mais j’aurais presque juré qu’elle hésitait une seconde, ou peut-être une microseconde, car Odely est maîtresse dans le domaine de la dissimulation de ses émotions.
Son visage sérieux était devenu grave et, si moi j’arrivais à ressentir les phénomènes inhabituels de notre monde, je savais qu’Odely excellait à ce jeu et me surpassait sans commune mesure.
Elle avait le pouvoir de lire dans tous les esprits et lorsque je dis tous, je ne parle pas seulement des humains, mais également de toutes les espèces de ce mondes, y compris les fantômes et les démons.
Et aujourd’hui, j’eus l’impression qu’Odely flanchait une microseconde et elle augmenta le sentiment d’épouvante qui m’envahissait peu à peu.


C’est ce moment-là que choisit Amaël, le sourire beaucoup plus figé que précédemment, pour nous inviter à entrer dans l’hôpital.


L’environnement était déplorable. Des montagnes de déchets gisaient sur le sol, et des fûts contenant probablement des substances toxiques trainaient dans cette pièce qui avait certainement tenu lieu de réception, en des temps anciens.
Essayant d’oublier la nausée qui me saisit subitement, je remarquais une boule de cristal déposée négligemment sur le comptoir.


Ancelin et Odely étaient en train de mesurer l’ampleur de la tâche qui nous attendait pour que l’on puisse espérer vivre dans un endroit décent et nous étions tous convenus que nous devions nous y attaquer tout de suite afin de ne nous laisser surprendre par la nuit tombée que chacun d’entre nous entrevoyait difficile. 


Audric s’était assis près du comptoir et attira notre attention sur une étrange décoration en forme de main à laquelle je n’avais pas prêté attention. 


Le sol se mit à trembler pour la seconde fois depuis notre arrivée et la main n’en bougea pas pour autant, alors que le bureau sur lequel elle était posée, avait tressauté. Le phénomène n’eut pas l’air d’entamer le stoïcisme d’Odely qui se tourna vers mon confrère :
- On a peut-être autre chose à faire, tu ne crois pas ? Comme déblayer cet endroit nauséabond ? La main pourra finir aux ordures avec le reste.
- Je ne te le conseille pas... Cette main dégage une aura occulte... Elle pourrait nous servir.
- D’accord, c’est toi le spécialiste. On garde la main.


J’interrogeai alors Amaël pour savoir si la ville possédait une entreprise d’ébouage et de déchets verts à qui nous pourrions remettre les immondices et les plantes desséchées que nous allions enlever.
Malheureusement, nous étions éloignés de toute civilisation et l’entreprise de nettoyage ne passait qu’une fois par mois. A notre grand désarroi, Amaël nous apprit qu’elle était passée la veille au soir.


Odely se tourna vers nous.
- Je crois qu’il va falloir qu’on se débrouille par nous-mêmes et, en partant de rien, si on veut résoudre le problème de Monsieur le Maire. On doit tous se séparer de nos liquidités. Alors, si vous avez des espèces ou d’autres moyens de paiement sur vous, débarrassez-vous en.
Nous restâmes un instant interdits devant cette consigne qui semblait sortir de nulle part puis Amaël s’exprima :
- Ce serait insensé. Nous avons besoin d’argent pour pouvoir nous nourrir, et sûrement pour d’autres choses encore. On ne sait pas ce qui nous attend.
- Ce n’est pas moi qui le dis, Amaël, c’est le mur derrière moi.


Nous remarquâmes alors que plusieurs pans de murs de la pièce étaient couverts de documents manuscrits qui avaient jauni avec le temps et qui semblaient écrits dans une langue ancienne.
Opaline semblait fascinée par cette découverte :
- C’est vrai ! C’est écrit dans une langue qui ressemble au latin mais il y a quelques petites différences. Odely et moi avons réussi à traduire ce passage qui disait « In aeternum pandemonium signabitur, si hic manes, virgo omnis fortunae. » Pour l’éternité, le pandémonium sera scellé si, ici vous restez, vierge de tout fortune. C’est super, non ?


Amaël et Odely nous avait séparés en quatre groupes de deux afin de faire le tour de l’immense bâtiment qui avait été un jour un hôpital, afin que nous notions ce qui pourrait être exploitable ou non.
Elle-même était partie avec Monsieur le maire pour jeter dans le lac de la ville tout l’argent que nous avions sur nous. Yoram avait failli nous faire une crise de nerfs mais il avait suffi de le rassurer en mentionnant le pactole qui nous attendait à la sortie de cette aventure, pour qu’il se calme.
Nous nous étions tous retrouvés au jardin, dont la pergola avait été débroussaillée par Ancelin et Audric, afin de faire le point. Et les nouvelles n’étaient pas réjouissantes.


Nous n’avions accès qu’à une partie du rez-de-chaussée de l’hôpital, une partie de l’étage et au jardin, ce qui se résumait à la réception et à quatre salles de bain, sans douche, ni baignoire ; des toilettes et un pauvre lavabo duquel s’écoulait une eau à peine tiède, faisaient office de sanitaires. Je ne mentionne même pas les corridors, car ils ne représentent pas vraiment une pièce...
En gros, nous n’avions pas de cuisine et pas de quoi nous laver correctement...
Les portes condamnées n’avaient même pas pu s’ouvrir sous les puissances vampiriques d’Odely et Ancelin et je crois que leur confiance en eux-mêmes en avait pris un sacré coup.
Yoram et Fantine nous assenèrent le coup de grâce en nous informant que l’électricité ne fonctionnait pas malgré un compteur un parfait état de marche. Nos ennuis ne faisaient que commencer...
Nous avions quand même le jardin... mais ce n’est pas avec des bananes, des avocats et des cerises que nous allions pouvoir nous nourrir.


C’en était trop et je laissai exploser ma colère.
- Et Opaline ? Vous y avez pensé ? Ce ne sont pas quelques bouteilles d’eau qui vont pouvoir la réhydrater !


- Opaline a été celle qui m’a suggéré d’appliquer ce qui était écrit sur le mur et sa décision a été sage. Nous avons une mission, Doreen, il ne faut pas l’oublier. Je sais que cet endroit a tendance à nous rendre irascible mais il va falloir que l’on prenne sur nous pour avancer.
- Ou la colère nous tuera tous, ajouta Ancelin d’un air grave en fermant les yeux, soucieux. Les esprits commencent déjà à nous torturer, et nous ne les avons même pas encore vus...


Il pouvait parler, lui ! Tout comme Odely, ses émotions étaient réduites et il n’avait peur de rien. Enfin, j’imagine... parce qu’à voir sa tête en cet instant, je n’en étais plus aussi sûre.
Mais il y a une chose pour laquelle il n’avait pas tort, la colère m’envahissait. Je la sentais s’insinuer en moi, sans que je ne puisse y faire grand-chose. J’essayai tout de même de baisser d’un ton pour rendre mes propos moins agressifs :
- Très bien, mais j’ai une question. Comment va-t-on faire pour manger ? Ce n’est pas si aberrant que ça, ce que je demande, si ?
- On va planter des graines, dit simplement Fantine. Il y a également un poulailler, un hôtel à insectes et plusieurs ruches dans le jardin...


Je me tournai vers elle avec mon plus beau sourire. Non, la colère ne m’aurait pas.
- Ok, mais il va falloir les acheter, les insectes... Les poules aussi. Et si on veut des œufs, il va nous falloir un coq, non ? Quant aux ruches... On ne va pas non plus se nourrir que de miel...
- Le miel et les fruits vont nous dépanner. Je comprends ton angoisse mais je suis sûre qu’on va trouver un moyen de se faire des sous. Il faut avoir confiance.


Confiance en qui ? En ces entités invisibles qui nous rendent la vie impossible alors que nous n’étions sur place que depuis une demi-journée à peine ? Je sais que j’ai un petit côté parano, mais quand même ? Personne ne trouvait ces messages sur les murs, bizarres ? Nous avions tous remis nos derniers deniers à Odely et Amaël pour qu’ils les détruisent. Qui aurait fait une chose pareille sans être sous l’emprise un spectre démoniaque ? 


Yoram avait l’air d’être à mille lieues de notre conversation. Il essayait encore de contacter ses congénères de Sixam mais il n’avait pas encore compris que nous n’étions plus reliés à aucun réseau, qu’il soit électrique, aqueux, internet ou satellitaire. Tu pouvais toujours essayer, mon coco, tu n’arriveras à rien dans ce fichu hôpital ! Je m’en réjouissais presque mais ma satisfaction était tout de même amère. Nous étions tous dans la même galère. 


La voix d’Audric me sortit de mes pensées :
- Amaël, il y a une boutique de graines dans votre bourgade ?


- Il y a une boutique, oui. Je dirais même qu’elle vaut tous les supermarchés du monde sim puisqu’on peut y trouver tout ce que l’on désire.
Il marqua une pause.
- C’est marrant quand j’y pense... car il suffit de formuler ce pour quoi on est venu et le vendeur vous l’obtient dans la seconde... je ne m’étais jamais fait la réflexion avant, et pourtant, la boutique est toute petite... C’est bizarre, non ? L’objet que vous achetez est toujours exactement tel que vous l’imaginez...


Amaël s’était levé, certainement absorbé par le fil de ses pensées.
Tout ici était étrange. Rien ne ressemblait à ce que nous avions vaincu auparavant. Et pour cause... Où étaient les fantômes et les démons ? Où étaient-ils ? Tout aurait presque pu paraître normal si nous ne ressentions pas cette terreur et cette colère au plus profond de nous. Voulaient-ils nous affaiblir avant de nous apparaître ? Et pourquoi le sol tremblait-il régulièrement ?


Je vis tout de suite que Fantine pensait la même chose que moi.
Amaël s’était approché d’Audric et de Yoram :
- Alors, oui, vous trouverez tout ce que vous désirez dans cette boutique... sauf si c’est hors réseau, je suppose.


Nous approchions des treize heures. Voilà déjà cinq heures que nous étions dans la place. Odely avait alors jugé qu’il était temps de défricher le jardin et de nous débarrasser de tous les déchets. Elle était persuadée que si nous vivions dans un cadre plus sain et plus propre, nous aurions tous un meilleur état d’esprit.
J’en doutais fortement, surtout lorsque je voyais qu’Audric, mon ami de toujours, me toisait avec un regard mordant... mais il était quand même probable qu’elle n’ait pas tort et que notre moral irait mieux.


Nous nous séparâmes donc, et j’eus beaucoup de chance car Odely m’envoya dans les environs pour explorer et identifier ce qu’il y avait à glaner. Elle espérait aussi que je puisse rapporter à manger. Non pas qu’elle s’inquiétât pour elle-même ou Ancelin (il y avait toujours les plasmafruits du jardin) mais je savais qu’elle se préoccupait toujours de nous tous, comme elle l’avait toujours fait.
Amaël et moi fûmes les derniers à partir.


En montant les marches pour accomplir les tâches qui nous avaient été assignées, nous laissâmes Odely et Ancelin, seuls au jardin. Nous nous trouvions près de Fantine à ce moment-là, et nous pûmes entendre quelques bribes de leur conversation. 


La voix d’Ancelin était peu assurée. Je ne l’avais jamais entendu s’exprimer ainsi.
- Elle est encore là... Elle va tous nous anéantir. Tu le sais, n’est-ce pas ?


Il continua en regardant Odely :
- Elle va nous faire payer pour ce que nous lui avons fait et elle nous le rendra au centuple. Comment a-t-elle fait pour ouvrir la porte des Enfers ?
- Je ne sais pas... Elle est très forte, Ancelin, mais cette fois, il ne faudra pas la rater.
Devant nos airs interrogateurs, Amaël nous éclaira, Fantine et moi, sur ce que nous venions d’entendre et nous expliqua que nos deux associés vampires étaient déjà venus ici, il y a fort longtemps pour tenter d’exorciser l’hôpital.
Nous en fûmes vraiment surprises car ils ne nous en avaient jamais rien dit. Pourtant, notre alliance contre les créatures obscures ne datait pas d’hier...


Je décidai de faire fi de ce que je venais d’entendre pour ne pas laisser la colère m’envahir puis avançai d’un pas pressé vers la réception pour quitter l’hôpital au plus vite. C’était une chance pour moi d’avoir été choisie pour trouver dans le village ce que nous n’avions pas ici.
C’est alors que j’aperçus Opaline en pleine contemplation devant le portrait d’un beau gosse. Elle avait toujours aimé les beaux garçons. C’était son point faible, mais parfois, elle abusait un peu trop de ses pouvoirs siréniques pour obtenir leurs faveurs... Enfin, celui-là n’aurait pas à subir ses charmes. Il était immortalisé sur une toile depuis bien longtemps sûrement...

 

A suivre...🙂

 

 

BONUS

Révélation

Pour le fun, voici l'état d'esprit de mes mercenaires, juste avant de rentrer dans l'hôpital. Il faut dire que Oiseau de Lune a bétonné concernant les traits de terrain.😆

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J'ai préparé un petit tableau pour suivre les progrès de mes sims, mais, comme vous pourrez le constater, pour le moment, il est vide 😉

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[ modifié ]
★★ Guide

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Point de vue de Doreen

 

A peine avais-je franchi les portes de l’hôpital que ma paranoïa et ma colère s’envolèrent et que je me sentis mieux.
La nature s’offrait à moi, magnifique et resplendissante. Je respirais le grand air de cette vallée coincée entre les montagnes et avançais, le pas léger, jusqu’à un lac dans lequel se jetait une merveilleuse cascade.

Révélation

Je lançai une ligne, sereine. J’étais bien. C’était la première fois que je me sentais ainsi depuis ce matin et j’avais l’impression de retrouver ma capacité à respirer.


J’attrapai même quelques petits poissons, oh pas énormes, mais ils pourraient faire une belle friture ce soir. Cela me revigora.


J’arpentai donc les rues de la ville, confiante, à la recherche de nourriture et de ce qui pourrait nous rapporter un peu d’argent.
Il y avait bien quelques plantations ici et là, mais aucune n’était arrivée à maturité. Ce n’était pas si grave car elles le seraient bientôt et nous pourrions en cueillir les fruits.


Heureusement, les petites roches de la bourgade me donnèrent moins de soucis et je pus en récupérer quelques trésors insoupçonnés.
Je trouvai sans difficulté la boutique dont nous avait parlé Amaël et réussit à lui revendre la petite statuette et le saphir que j’avais trouvés. Il me convainquit aussi de lui abandonner mes poissons rouges pour les empailler mais refusa clairement le parchemin que je lui tendis.


Lorsque je rejoignis l’hôpital, plus riche de quelques quatre-vingt-dix simflouz, il faisait presque nuit et je pus constater que l’équipe avait certainement bien avancer pour déblayer les ordures, car elles trônaient, en tas abjects, à gauche de l’entrée.


A droite, avaient été déposés tous les déchets verts.


La réception sentait le propre et les fissures dans les murs avaient toutes été rebouchées. La peur commençait à m’envahir à nouveau mais, au moins, elle le faisait dans un environnement beaucoup plus agréable.


Je regardai la cire de bougie qui se trouvait près de la drôle de main en me disant que j’en ferais peut-être des bougies pour nous éclairer ce soir. Cette cire ne ressemblait à aucune de celles que j’avais eue l’occasion de manipuler mais elle me paraissait malléable.


Amaël semblait fatigué et s’assit lourdement sur le fauteuil. Il avait les traits cernés et le regard éteint.
- Je ne sais pas du tout comment on va s’en sortir... Vous voyez toutes ces machettes ? Ancelin et Fantine vont les revendre à la boutique du coin. Mais ce ne sera pas suffisant... Nous n’avons presque rien dans le ventre, hormis la peur omniprésente, et nous nous sommes exténués toute la journée à rendre l’endroit propre. Nous allons nous affaiblir, chaque jour qui passera.
Je tentai de remonter tant bien que mal le moral du Maire mais celui-ci semblait au plus bas et rien de ce que j’aurais pu lui dire ne l’aurait apaisé.


Pourtant, le soir venu, tout le monde parut reprendre espoir. J’avais réussi à fabriquer des bougies avec la cire trouvée sur le comptoir de la réception et, bien que leurs mèches aient été différentes de celles que je modelais d’ordinaire, elles paraissaient offrir à tout le monde une trêve émotionnelle que je pouvais aussi ressentir. La peur s’éloignait, la colère s’atténuait et la stupeur hébétée disparaissait du visage de mes amis.


Je n’en connaissais pas la raison mais ces bougies devaient être sûrement magiques. Odely m’en remercia pour avoir apporté à l’équipe un moment de sérénité, puis elle me dit qu’Opaline et elle avait encore traduit un passage des manuscrits écrits au mur : « E mensa spiritualismi veritas veniet », ce qui voulait dire « De la table de nécromancie, viendra la vérité. ». Un autre passage stipulait que nous ne pouvions acheter de nourriture et que celle-ci devrait être le fruit de notre labeur... Je commençais à en vouloir à ces murs.
Odely m’annonça donc, qu’avec l’accord de tous, nous allions donc acheter une table de nécromancie et nous en servir. Nous avions récolté 666 simflouz entre la vente de mes objets et les six machettes. 666... le nombre de la Bête... Est-ce que personne ne réalisait que posséder une table de spiritisme grâce à ce chiffre maudit, allait nous conduire à la catastrophe ?

 
Révélation
Pour la petite histoire, les machettes à la vente m’ont rapporté 96 § chacune et les trésors de Doreen 90 §. J’avais donc 666 § en poche à ce moment-là et c’était tentant de l’ajouter à l’histoire.
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Audric s’était porté volontaire pour aller chercher la table. En tant que jeteur de sort, il était le plus qualifié pour estimer si le vendeur était honnête et ne cherchait pas à écouler de la camelote sans valeur. Il nous la ramena vers vingt-deux heures. Nous avions poussé la réception avant de la placer au centre de la pièce puis Audric avait filé, nous laissant, Odely, Amaël, Fantine et moi, devant cette table aux allures de oui-ja.
Tous les autres avaient préféré partir, trop apeurés par l’inauguration trop proche de cet objet magique.


Odely avait insisté pour que ce soit moi qui mène la séance, mais il y avait trop de parasites ambiants et, lorsque j’entends parasites, je parle de Fantine qui bavassait, imperméable à l’énergie que j’étais en train de fournir.


Le pompon arriva avec Opaline qui trouva la situation presque drôle et jugea bon de prendre à la légère des croyances magiques auxquelles elle n’adhérait pas. Odely demanda à Fantine et Opaline de se taire et je demandai à Odely d’éteindre les bougies bleutées.
Mais les bougies rassuraient tout le monde et Odely ne voulut pas les éteindre. Pour avoir déjà utilisé ce genre de table dans le passé, je savais qu’il était impératif de produire un cercle magique parfait mais je n’y parvins pas à cause de toutes ces ondes négatives autour de moi, et surtout, j’eus très peur du message que je perçus et que je fus la seule à entendre. Il y avait ici un esprit vraiment malveillant.
La séance de spiritisme fut un flop.

Odely s’était levée, en colère, puis s’était dirigée à vitesse de l’éclair vers le corridor est, près de l’escalier. Je l’avais rejointe peu de temps après et l’avais trouvée figée devant le tableau d’une vieille maison.
- Tu crois que ce manoir est celui de Tempérance ? me demanda-t-elle.
Je restai interdite. C’était la première fois que j’entendais ce nom.


Je la regardai en souriant bêtement, espérant qu’elle me donnât quelques explications :
- Qui est Tempérance ?
- Une femme qui a vécu ici alors que l’hôpital n’était pas encore construit... Elle a fait le malheur de l’homme qu’elle aimait... puis le mien...


Je ne parvins pas à en savoir davantage et m’échappai au jardin pour m’occuper du peu de plantes que nous avions.
Je sentis alors son regard posé sur moi... Ancelin.


La faim commençait certainement à entamer sa raison et je savais de quoi il était capable dans ces moments-là. Le problème est qu’il n’y avait pas beaucoup de plasma frais dans les environs... à part nous.
Heureusement que j’avais décidé de m’occuper de cet arbre à plasma en tout premier lieu. J’espère que cela suffirait à le calmer.


Il se faisait tard et tout le monde avait choisi d’aller dormir, profitant le la lueur bienveillante des bougies bleutées.
Moi, je n’y arriverais pas sans avoir d’abord donné quelque chose à mon estomac. Il me tiraillait et mon dernier repas datait de ce matin, avant d’arriver dans ce lieu de perdition.


J’avais jeté mon dévolu sur un avocat que j’avais fraîchement cueilli, mais c’était un mets dont je ne raffolais pas et j’hésitais encore à le porter à ma bouche lorsque quelques gargouillis me rappelèrent à quel point j’étais affamée. J’en avalais d’abord une bouchée qui me rebuta puis fermait les yeux avant de l'avaler tout entier.
Je voyais bien qu’Odely m’observait et j’aurais donné cher pour pouvoir lire dans ses pensées.

 

 

Point de vue de Odely


Je crus qu’elle n’allait jamais l’avaler son fichu avocat. Pourtant, c’est très bon, un avocat.
Pour tout vous dire, j’adore la nourriture humaine. Elle est très variée et pleine de saveurs et je n’arrive pas à m’en lasser. Dans une autre vie, j’ai même été critique gastronomique pour un grand magazine. Le métier insoupçonnable par excellence. J’en ai eu des métiers... Mais, à mon grand dam, cette alimentation ne suffit pas à assouvir ma soif.
- J’ai l’impression que je vais vomir, se plaignit Doreen.
- Alors éloigne-toi de la table. Utilise les toilettes.
La soif me tenaillait et je luttais contre elle lorsque je sentis une forte odeur de plasma émanant des extérieurs de l’hôpital.


Que faisait donc cette humaine à cette heure de la nuit devant l’hôpital ? 


Peu importe, finalement... la soif prenait le dessus, et cette nuque chaude et accueillante n’attendait que moi. Ne croyez pas que je la viderai de son plasma ; je ne suis pas du genre à m’attaquer à des sims sans défense qui ne m’ont jamais rien fait. Je leur prends juste la quantité nécessaire pour me sustenter et ils repartent, un peu hébété certes, mais sans même se souvenir m’avoir vue. 


Maintenant que j’avais le gosier plein, je pouvais m’atteler à des tâches utiles pour notre petite communauté improvisée et j’avais décidé de planter toutes les graines que nous avions achetées, en espérant que la terre ne soit pas stérile et que mes acolytes puissent avoir rapidement à manger.
Je sentais que leur moral avait faibli et beaucoup d’entre eux ne touchaient pas au peu de nourriture qui se trouvait sur le terrain par peur d’en être malade ou d’en mourir. Trouver des vivres devenait donc la priorité et il ne fallait pas traîner. Je les avais emmenés jusqu’ici, je devais les garder en vie.


J’étais donc tranquillement en train de jardiner lorsque je sentis une présence près de moi que je ne devinais plus que je ne la voyais. Combattre un ennemi était une chose mais, lorsqu’il est invisible, il vous complique la tâche et je peux vous dire que je n’aime pas ça du tout.


Heureusement, dans le cas présent, il ne s’agissait que d’une vulgaire araignée. J’aurais presque pu rire de moi-même si je ne savais pas que cet endroit recelait bien pire que des petites bêtes à huit pattes inoffensives. 


Je relâchai ma copine dans le jardin puis décidai d’essayer moi-même cette table de spiritisme sur laquelle Doreen avait échoué à cause de la panique. Elle n’avait rien dit mais je suis certaine qu’elle avait entendu quelque chose, et ce quelque chose l’avait effrayée.
J’avais une petite idée de l’entité qui se trouvait derrière tout ça et il fallait que j’entre en contact avec elle. Plus tôt nous aurions fini ici, et mieux nous nous porterions.
Malheureusement, le cercle déstructuré qui flottait au-dessus de ma tête n’avait rien du cercle parfait dont Doreen avait parlé.


J’allais abandonner lorsqu’Ancelin arriva, un livre à la main.
- Ce vieux bouquin est une vraie mine d’or. Je n’ai pas encore tout lu mais ce que j’ai appris devrait pouvoir t’aider. Cette table de nécromancie est unique en son genre, de par ses inscriptions. On l’appelle la table de Parcémente. Il est dit là-dedans que pour communiquer avec les morts, il faut être au moins deux autour de la table, quatre dans l’idéal. Ou alors, il faut t’aider de l’orbe de verre.
- L’orbe de verre ?
- On l’appelle aussi boule de Yocevan ou, plus vulgairement, boule de cristal. Ce doit être le truc sphérique qui se trouve sur le bureau.
Puis Ancelin s’adressa à Amaël qui semblait désespéré :
- Allez, venez, mon vieux, on va tenter le coup. Tout va s’arranger, vous verrez.


Fantine avait accepté de se joindre à nous pour faire le quatrième et nous réussîmes à former un magnifique cercle, tout ce qu’il y a de plus parfait, un vrai beau cercle qui n’attira à lui aucune entité...
Ancelin émit l’éventualité que l’approche du lever du jour pouvait peut-être empêcher l’apparition des fantômes, et nous décidâmes de renouveler l’expérience la nuit suivante.


Lorsque j’arrivais au jardin, Doreen et Fantine étaient déjà en train de s’en occuper et j’eus le plaisir de voir que, parmi les graines que j’avais semées la veille, certaines étaient sorties de terre. Il ne me resterait plus qu’à semer les autres. 


J’allai donc récolter un maximum de miel aux fins d’être vendus. Il accompagnerait les vieux tapis que j’avais déjà récupérés à la réception. J’avais dans l’idée d’acheter un frigo à la boutique du coin et, pourquoi pas un plan de travail, si le budget nous le permettait.
Ensuite, j’irai faire un peu de cueillette au village pour trouver d’autres articles à fourguer au marchand.


Mais avant cela, je m’employai à enlever gentiment cette maudite racine violette du passage avant que je ne me prenne les pieds dedans une fois de trop ou que quelqu’un finisse par se blesser. 


Mon tour du village fut un succès, et je pus ajouter à la liste des mes articles à vendre, plusieurs produits récoltés ainsi qu’une figurine mysims, un fossile et un cristal.


C’était mon jour de chance. Je pus même prendre mon petit déjeuner sur place. 


Mais la petite dame n’était pas très vaillante et je pense qu’elle dormira quelques heures avant de pouvoir repartir. Ce genre d’incident arrive parfois lorsque je perds un peu le contrôle. Mais bon, passons, il y a bien plus important à faire. 


Lorsque j’arrivai à l’hôpital, Amaël m’attendait. Il avait déposé sur la table un parchemin que Doreen avait trouvé la veille et qu’elle lui avait seulement remis cet après-midi et tenait à ce que nous l’ouvrions ensemble. 


Le document indiquait que pour vivre en harmonie avec les gentils esprits du lieu, et, sous peine de les voir se rallier aux mauvais esprits, il fallait impérativement respecter les consignes suivantes
"Un, le mardi fait la fête comme un châtelain
Deux, le jeudi se nourrit de contes merveilleux
Trois, le samedi se déguise et revêt son décor d’apparat."



Je m’étais rapprochée d’Amaël pour voir le texte de plus près. Il n’y avait pas d’erreur. L’hôpital souhaitait que nous fassions la fête. Dans cette ambiance effrayante et permanente, cela risquait d’être difficile mais pourquoi pas, après tout ? Cela remonterait le moral des troupes, et tout le monde en avait besoin.
Amaël était d’accord avec moi. Mardi, c’était demain et nous allions faire la fête. Avec quoi ? Nous l’ignorions encore mais la ferions.


Aujourd’hui était déjà un jour de fête pour mes amis car, avec l’argent obtenu grâce à notre miel et à nos cultures, en sus de mes petites trouvailles, nous avions acheté un frigo. Chacun allait pouvoir s’y préparer ce qu’il souhaitait et j’entendais que, grâce à cela, ils me reviendraient avec un mental d’acier. 


Tandis que mes acolytes s’étaient pressés vers le réfrigérateur, Ancelin et moi avions décidé de partager une partie d’échecs.
Nous étions à peine installés que nous entendîmes des gonds grincer lentement et qu’une porte s’ouvrit derrière Ancelin.


Nous nous levâmes précipitamment pour découvrir que nous avions accès à une pièce qui, jusque-là nous avait été refusée. 


Nous n’eûmes pas le temps de nous demander grâce à quoi cela avait été possible. Le sol se mit à trembler sous nos pieds et une voix d’outre-tombe se fit entendre :
- Bravo ! Vous avez réussi la première épreuve. Sachez que cette pièce vous a été gracieusement offerte en guise de bienvenue, mais elles ne seront pas toutes gratuites. J’espère que vous avez apprécié vos deux repas, Mademoiselle Montfort car, pour la prochaine, il vous faudra déployer quelques efforts supplémentaires, surtout si vous tenez à festoyer. Devenez donc un medium de niveau 3 et procurez-moi la modique somme de 400 §.
Un rire sardonique emplit la pièce et le sol redevint stable. L’entité était certainement partie.
La voix d’Ancelin me fit sursauter. J’avais presque oublié qu’il était derrière moi :
- Ce n’était pas elle.
- Non. Il semblerait qu’elle ne soit plus toute seule...
- Les autres vont être contents quand ils vont savoir qu’il y a encore du ménage à faire...
- Oui, mais regarde-moi cette statue. On va en tirer le prix fort chez Juju et on aura ces 400 §


La neige nous surprit alors que nous étions partis pêcher pour approvisionner notre frigo en poisson. Non pas que nous aurions pu le cuire, mais ils faisaient de très bons packs de plasma et nous en aurions peut-être besoin.
- Au fait, tu ne m’as pas dit qui était Juju...
- Oh, c’est le gars de la boutique "Trouves-y-tout". Rien de plus...
- Il ne faut pas l’abimer, alors. C’est un contact précieux.


Ancelin posa sa ligne et s’éloigna.
- J’ai un petit creux, je ne te propose pas de partager mon dîner, on m’a dit que tu avais eu deux repas aujourd’hui !
- En effet. Ta source est fiable. Ce furent de vrais festins.


Tandis que j’observais mon coéquipier de toujours en train de se nourrir, j’en vins à me demander pourquoi j’avais tant tenu à revenir ici... Peut-être l’espoir... Ancelin devait aussi avoir cet espoir puisqu’il a accepté la mission sans sourciller... mais maintenant que j’avais replongé dans l’ambiance de l’hôpital, j’en venais à douter. Et si la malédiction s’aggravait... Nous pensions déjà connaître le pire mais peut-être étions loin de la vérité.


Avec les gains récupérés grâce aux objets se trouvant dans la nouvelle pièce, et notamment la statue, nous achetâmes une poule et un coq.
Notre vie en autarcie commençait à s’organiser doucement, et nous envisagions d’acheter bientôt un barbecue ou une gazinière, mais, en attendant, Ancelin et moi avions prévenu les autres de laisser 400 §, quoiqu’il arrive, dans la caisse commune.
Ils étaient déjà tous au courant, car la voix qui s’était adressée à moi, avait été perçue dans le moindre recoin de l’hôpital.


Cette nuit-là, je renouvelai, aux côtés d’Audric, Amaël et Doreen, mon expérience avec la table de Parcémente, ainsi que l’avait nommée Ancelin. Nous avions éteint les bougies bleutées afin de mieux nous imprégner de l’ambiance. Je ne savais pas si cela m’amènerait à être médium de niveau 3 mais, quoiqu’il en soit, nous avions obtenu un cercle parfait et réuni autour de nous, de tous petits spectres verts.


Ces petites choses avaient l’air inoffensives, et même, amicales.


Je ne sais pas comment elles parvinrent à communiquer avec moi mais leur message me parvint, bienveillant, et elles m’annoncèrent que j’avais atteint le niveau 3 requis.
Je pense que nos amis verdoyants avaient envie de s’amuser et nous transmettaient volontairement ou non, leurs émotions. Elles passaient à travers nous, nous comblant de leur humeur joueuse et taquine.

 
Révélation
Je n’ai pas été assez rapide pour screener le niveau 3, mais Odely a continué juste après et atteint le niveau 4
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Tous ceux qui se trouvèrent dans la pièce, à ce moment-là, subirent l’effet bénéfique de leur présence mais aucune pièce ne se débloqua car nous n’avions plus les 400 §...Il nous en restait à peine 194... Quelle déception.


Amaël me rejoignit au jardin après la séance.
- C’était purement extraordinaire ce que vous avez réussi à faire. Je ressens encore les effets de ces petits fantômes, et c’est la première fois que je me sens aussi bien depuis qu’on est arrivé ici. J’imagine que l’esprit qui vous a conseillé tout à l’heure ne devait pas être malveillant.
- Il ne l’était pas. Je crois, au contraire, qu’il veut nous aider, d’une drôle de manière, certes, mais il nous prépare à ce qui va arriver. Je pense même que nous devrions tous nous mettre à apprivoiser cette table de parcémente.


- Franchement, je suis heureux de savoir qu’il y a aussi des esprits bienveillants dans le coin. Je pensais que nous n’aurions à faire qu’à Tempérance et à des êtres tout aussi mauvais qu’elle.
En entendant prononcer le nom de l’entité maléfique qui hantait les lieux, je failli avaler mes canines.


- Vous avez dit Tempérance ? Vous la connaissez ? réussis-je à formuler tant bien que mal.


Amaël sembla tout aussi surpris par ma question que je ne l’avais été par ses propos, quelques secondes avant :
- Oui, je sais qui elle est, mais vous ? Vous la connaissez aussi ?


- Disons que c’est une vieille connaissance. Je crois qu’il va falloir que nous parlions, Monsieur le Maire...
- Je le crois aussi.
Mais en disant cela, je sentis que quelque chose se produisit...

 

A suivre...🙂

 

 

Note :

Révélation

Il s'est passé un truc bizarre après la séance de spiritisme dont je ne me suis pas rendu compte tout de suite, mais apparemment, l'aura violette ne met pas du tout d'humeur joueuse 😕

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Progrès de l'équipe :

 

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★★ Guide

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Point de vue de Fantine


J’étais tranquillement en train de peindre lorsque de violentes douleurs d’estomac me submergèrent. Il s’approcha de moi :
- Je suis désolé. Nous faisons souvent cet effet-là aux humains, mais ça ne va pas durer. Je m’appelle Susumu, et vous ?
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Révélation

Mes douleurs s’estompèrent et la nausée cessa. Ce fantôme avait l’air plutôt amical.
- Moi, c’est Fantine. Vous ne ressemblez pas aux petits spectres que nous avons vus tout à l’heure...
- Ces petits spectres, comme vous les appelez, sont les âmes de personnes décédées. Elles ont trouvé leur repos, soit dans le jardin d’Eden, soit aux enfers, mais, depuis qu’une brèche s’est ouverte depuis le pandémonium jusqu’à la surface, ces âmes sont égarées. Méfiez-vous de leurs émotions.
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- Et vous ? Vous êtes quoi ?
- Je suis un esprit. Mon âme n’a encore trouvé sa place nulle part. Je me trouvais à Purgo pour essayer de déterminer où mon âme devrait aller lorsque plusieurs fissures sont apparues. Ça commence vraiment à être le bazar dans l’au-delà. J’espère que vous pourrez nous aider.
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- Je veux bien essayer mais je comprends rien à votre charabia...
Susumu m’expliqua alors le fonctionnement de l’au-delà. Toutes les personnes qui décédaient, voyaient leurs âmes quitter leurs corps pour se rendre, soit à Edenia, autrement appelé le jardin d’Eden, soit à Inferno, plus connu sous le nom des enfers, et dont le pandémonium était la capitale.
Si vous aviez fait le bien durant votre vie, vous vous rendiez à Edenia, sinon vous étiez conduits à Inferno.
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Il existait également un troisième monde appelé Purgo, ou couloir de la purification.
- La plupart des défunts se retrouvent là-bas, comme moi, car, comme vous le savez, rares sont les personnes qui ne font que le bien, ou que le mal. Notre âme n’est ni bienveillante, ni malveillante et comme elle se situe entre les deux, nous devons la purifier pour accéder au jardin d’Eden ou aux enfers. C’est à nous de choisir et nous pouvons rester très longtemps à Purgo pour faire un choix.
Il y a quelques temps, un esprit maléfique du nom de Tempérance, qu’on appelle aussi la Tempête rouge, a ouvert une brèche du Pandémonium vers chacun de ces mondes, et elle en a aussi ouvert une vers votre monde.
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- Le chaos est en train de s’installer... Ce qu’il faut savoir est que l’au-delà n’est pas un monde physique. Il est partout autour de vous et, si ses trois univers entrent en collision, toutes les forces occultes seront libérées dans le vôtre. Et au combat du bien contre le mal, le bien est rarement vainqueur.
- Rarement ne veut pas dire jamais, Susumu. Nous sommes là pour éviter ça.
- Alors, il faut vaincre Tempérance et la détruire. Et ne la ramenez surtout pas à Inferno.
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Susumu avait disparu aussi vite qu’il était apparu.
Le lendemain matin, et après une courte nuit à cause des banquettes de la réception qui commençaient sérieusement à endolorir mon pauvre dos, je filai m’occuper du jardin et de nos bêtes à plumes et à ailes. J’aurais tant aimé boire un bon café noir.
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Odely me rejoignit et je lui racontai mon entrevue de la nuit avec Susumu, le fantôme.
- La Tempête rouge ? Il a vraiment dit ça ?
- Oui, pourquoi cette question ?
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Odely venait de se servir un jus de plasma.
- Je crois qu’il va falloir qu’on se réunisse tous. Cela fait un moment qu’on n’a pas fait de point et j’ai deux, trois petites choses à vous dire.
- Super. Je pense que ça s’impose.
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Mais elle n’avait pas l’air de vouloir partir pour autant.
- Qu’est-ce qu’il y a ? lui demandai-je. Je me débrouille très bien, tu sais. C’est mon tour de m’en occuper, je le fais.
- Je le sais. J’ai un service à te demander.
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Je voyais bien où elle voulait en venir, mais je ne pouvais pas :
- Ecoute, Odely, je n’ai pas très bien dormi et je suis fatiguée. Si je te donne du sang, je vais être crevée toute la journée.
Mon amie s’empressa de me dire que je me méprenais sur ses intentions.
Opaline et elle, avaient poursuivi leur traduction des textes écrits sur les murs de la réception et elle m’informa que chacun d’entre nous devrait prendre en charge, à tour de rôle, et à une fréquence de une personne par jour, les tâches nécessaires à notre survie et à la mission. C’était encore une condition pour pouvoir réussir.
Etant donné que c’était déjà à mon tour de m’occuper du jardin, elle trouvait logique que je gère également le reste et, elle finit de me convaincre en décrétant que celui qui s’occuperait de ces tâches-là, serait exempt du déblaiement des lieux. Mon petit côté paresseux se laissa immédiatement séduire par la proposition.
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Odely avait atteint le niveau 4 en voyance mais elle n’avait pas pu débloquer de pièce car quelqu’un s’était amusé à acheter des toiles pour pouvoir peindre.
Elle savait bien sûr que j’étais la « coupable » mais, à ma décharge, personne ne m’avait prévenue qu’il ne fallait pas toucher à cet argent et je voulais égayer notre demeure.
Yoram et Ancelin avaient vendu ce matin, deux petites fontaines ainsi qu’un énorme vase dont personne ne voyait l’utilité, et nous avions largement récupéré la somme.
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En contrepartie, Odely me demanda donc de devenir medium de niveau trois, pour que nous puissions espérer l’ouverture d’une nouvelle pièce, et je ne pouvais guère refuser après ma bourde avec les peintures.
- Ok. Je finis ça et je suis à toi.
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Je n’étais pas vraiment très douée pour la nécromancie mais, à force de persévérance, je parvins à former le cercle parfait. 
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Aucune entité ne vint à nous, certainement parce que nous étions en journée, mais derrière nous, une porte se mit à grincer et l’impatience de ma copine put enfin prendre fin. 

Nous avançâmes prudemment pour découvrir une nouvelle pièce aux allures de salle de jeux. 
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Sans surprise, nous constatâmes que le grand ménage serait à faire ici aussi mais, une fois nettoyé, nous aurions un lieu bien agréable dans lequel nous détendre. A la perspective de pouvoir faire la fête comme indiqué sur le parchemin qu’Amaël avait lu, nous retrouvâmes le sourire. Oui, cet endroit était idéal. 
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Nous étions à peine sorties de la pièce que la voix d’outre-tombe se fit entendre :
- Bravo Fantine. La prochaine étape sera d’obtenir une émotion spectrale et de m’apporter 200 §. N’est-ce pas merveilleux ? Vous auriez une cuisine ! En attendant, je vous souhaite de vous amuser ce soir !
- Il a l’air plutôt sympa, non ? dis-je à Odely après le départ de la voix dans un rire tonitruant.
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- Tu veux rire ? Chaque fois que nous avons un peu d’argent, il nous le prend ! 
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Je connaissais très bien Odely, et j’aurais presque pu mettre ma main à couper que ce qui la contrariait n’était pas un problème d’argent.
Elle me laissa en plan, décidée à réunir plusieurs d’entre nous pour nettoyer notre futur salon, dans le but de festoyer, bien sûr, mais également de vendre tout ce qu’il y aurait à vendre, une fois l’endroit déblayé.
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Il commençait à pleuvoir. Le printemps n’était décidément pas clément au fin fond de cette bourgade.
Je m’aperçus que Yoram et Amaël étaient les seuls qui n’avaient pas été conviés pour le grand nettoyage du salon.
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Ils étaient en train de parler sentiments, de dire que c’était complètement absurde, et j’avoue que je n’y compris pas grand-chose.
Ils semblaient contrariés tous deux, presqu’autant qu’Odely tout à l’heure, avec un soupçon de gêne en plus.
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Les laissant à leur conversation, je décidai d’aller faire un peu de cuisine pour notre petite équipe. Nous avions l’habitude de cuisiner chacun dans notre coin mais ce n’était pas une bonne idée.
Puisque nous devions être, chaque jour, à tour de rôle, chargés de notre survie, j’estimai que préparer à manger pour tout le monde allait dans ce sens.
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Malheureusement, ma bonne volonté fut encore mise à rude épreuve à cause des esprits maudits et je ne cessai de me couper en réalisant une simple salade de légumes.
Pourtant, il me semblait bien que la voix d’outre-tombe nous avait dit avoir levé une malédiction vaudou.
Peut-être n’y était-elle pas parvenu, finalement. Mes doigts me faisaient de plus en plus mal.
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Ce n’est pas grave ! Si un esprit croyait pouvoir m’arrêter avec quelques coupures, il se trompait.
Je ferai à manger à mes compagnons d’infortune, quoi qu’il arrive. Il ne connaissait pas encore mon optimisme inébranlable.
Audric vint m’annoncer qu’ils avaient fini de débarrasser et d’assainir le salon qui serait notre lieu de fête.
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Opaline et Doreen arrivèrent peu de temps après et semblaient débattre sur l’attitude « bizarre » d’Odely.
Ainsi, je n’étais pas la seule à penser que quelque chose clochait.
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J’étais en train de leur faire part de mon ressenti lorsqu’Amaël se pointa, agacé et me pria hargneusement de m’occuper de mes gamelles !
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Je pris le parti de lui répondre avec le sourire :
- Je pense que les mots ont dépassé votre pensée, Amaël. Vous devez être sous l’effet d’une puissance occulte. Vous n’agiriez pas ainsi, sinon.
- Et puis quoi encore ? Vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas !
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Il parut prendre conscience d’une évidence qui nous torturait tous et tourna les talons d’un regard inamical.
- Vous ne savez rien de ce qui se passe. Alors ne me jugez pas. Nous verrons bien lorsque vous aurez à subir, comme moi, les affres de la tourmente.
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Opaline était restée dans son coin mais elle n’avait rien perdu de notre échange bouillonnant.
- L’hôpital veut nous dresser les uns contre les autres, Fantine. Nous ne devons pas le perdre de vue.
- Nous ne le laisserons pas faire.
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Suite à cela, j’avais pris l’initiative de rallumer toutes les bougies bleutées et de disposer l’orbe de verre sur la table de parcémente. Peut-être cela apaiserait-il les esprits ? Les nôtres, surtout... 
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Après le petit incident de la cuisine, je me rendis dans le salon pour constater avec émerveillement le travail titanesque qu’avait fourni mon équipe.
Bien sûr, je savais qu’ils avaient vendus beaucoup d’objets, mais ils avaient aussi remplacé les vieux rideaux déchirés par de nouveaux, et les lampes électriques inutiles par des bougies. La boutique « Trouves-y-tout » de Juju avait une nouvelle fois été notre providence, et notre salon avait pris les allures d’un pub particulièrement accueillant, avec un bar trônant en son milieu.
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L’endroit serait idéal pour nous amuser et nous détendre un peu. Certains de mes amis en avaient bien besoin, d’autant qu’ils avaient encore prévu de réaménager la réception. Voir un sourire sur tous ces visages déconfits serait la plus belle récompense de ma journée.
Je fis donc un aller-retour rapide jusque chez Juju pour ramener quelques bouteilles de nectar qui viendront agréablement garnir notre tout nouveau bar.
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En rentrant, je passai par le jardin et y croisai Odely et Ancelin en pleine conversation. Je voulais récupérer un des chevalets afin de l’installer dans le couloir de l’étage.
Ils ne firent aucun cas de moi lorsque je repassai devant eux, le chevalet dans les bras. Leur discussion les absorbait complètement.
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Cet endroit était l’endroit idéal pour peindre. Personne ne s’y rendait jamais et j’avais une jolie vue sur le village et ses montagnes.
Je n’avais pas un très haut niveau en peinture mais cette activité, loin d’être une passion, me permettait de me détendre et de penser à autre chose. Et ici, il va de soi que mes pensées manquaient de distraction.
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Une heure avant la fête, le trio Amaël, Odely et Yoram était en train de se chamailler à propos de peine de cœur et de tromperie.
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Audric et Opaline dormaient profondément...
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... tandis qu’Ancelin scrutait la nuque de Doreen avec grand intérêt, intérêt que celle-ci ne semblait pas apprécier à sa juste valeur. Doreen se méfie des vampires. Cela a toujours été. Je crois bien que le seul qui ait grâce à ses yeux, soit Odely. Il faut dire qu’Ancelin n’a jamais rien fait pour apaiser ses inquiétudes...
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A dix-neuf heures, nous étions tous au salon pour cette petite « fête » suggérée dans un vieux parchemin.
Nous nous étions tous changés pour nous mettre dans l’ambiance, même si notre espoir passer une soirée sans compagnie spectrale, demeurait illusoire, nous le savions bien.
J’avais débouché une des bouteilles de nectar achetées dans l’après-midi et accueillit mes amis, toute guillerette, en fredonnant. Ils avaient bien mérité un petit remontant après tout le mal qu’il s’était donnés pour rendre à cette pièce, son charme passé.
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Après quelques verres, l’atmosphère devint plus légère. Nous avons joué au baby-foot, aux cartes et au jeu du lama, nous nous sommes raconté des histoires et avons beaucoup ri.
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J’étais sur le point d’oublier où nous étions et ce que nous faisions ici lorsqu’Odely commença à nous parler de ce qui s’était passé la nuit dernière, à la suite de la séance de spiritisme.
Yoram, Amaël et elle-même avaient été frappés par un sort, et éprouvaient les uns pour les autres une d’attirance romantique dont ils ne parvenaient pas à se défaire. Ils formaient une sorte de trio amoureux dont chaque membre se trouvait en proie à la jalousie si deux des autres passaient du temps ensemble, sans lui. Odely était très inquiète et cherchait une solution à leur problème.
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Après les révélations de notre comparse, Ancelin s’était levé brusquement et était allé se servir dans le bar globe. Son visage d’ordinaire froid, était devenu glacial.
Odely s’était aussi levée, presque chagrinée :
- Ancelin... avait-elle murmuré sur ton que j’aurais juré désolé ou peiné.
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- Et si vous rompiez ? suggéra Audric. Comme si vous étiez un vieux couple ? Les trucs les plus évidents sont parfois les plus simples.
- C’est vrai. J’ai essayé mais je n’y arrive pas... C’est comme si une force m’en empêchait...
Ancelin s’était rapproché d’elle, le regard rude et renfermé :
- Peut-être que tu n’en as pas envie, lui dit-il sèchement.
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- Ce n’est peut-être pas si idiot que ça, ajouta Opaline qui ne faisait pas, comme moi, face à un Ancelin dont le visage se durcissait à mesure que les minutes s’écoulaient. Il me parait évident que vous êtes tous les trois sous l’emprise d’une force démoniaque malfaisante. Que vous n’ayez pas envie de rompre me parait logique... mais vous en êtes conscients. Et si conscience il y a, vous pourriez essayer de lutter contre.
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Ancelin alla s’assoir derrière nous dans un grognement :
- Qu’est-ce que je disais !
J’osai alors une petite question chuchotante à Odely :
- Qu’est-ce qu’il a, Ancelin ? Ce n’est pas dans ses habitudes de s’exprimer ainsi ? Il est plutôt du genre à garder ses opinions pour lui...
Odely fronça des sourcils tourmentés et, à la réflexion, je remarquai qu’elle aussi, faisait montre de réactions atypiques, lorsqu’on la connaissait bien :
- Il est contrarié. D’ailleurs, à ce propos, il faut que je vous dise quelque chose...
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Ancelin n’avait pas traîné pour se lever à nouveau et apparaître, en une fraction de seconde derrière Odely. Son regard s’était adouci mais il était si triste qu’un frisson me parcourut involontairement. Il s’adressa à elle d’une voix presque suppliante :
- Ne fais pas ça, Odely...
Amaël, dont les verres de nectar s’étaient succédé, les uns derrière les autres, ne parut pas s’apercevoir de la pesanteur de la situation :
- Si, si !! Nous on veut savoir, s’exclama-t-il lourdement.
Odely me regarda d’un air entendu :
- Ancelin n’est pas prêt. Nous y reviendrons plus tard.
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Ancelin était allé prendre un siège un peu plus loin, près de la cheminée. Amaël avait entrepris de s’activer en débarrassant les verres abandonnés, et Yoram semblait accablé, se demandant comment il allait résoudre cette malédiction de trio amoureux.
Notre petite fête avait pris l’apparence d’une lutte silencieuse entre nos deux amis vampires, une lutte dont nous étions les observateurs nigauds qui n’en saisissaient pas toutes les subtilités.
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L’ambiance était devenue tellement tendue que je finis par lever un nouveau verre pour porter un toast à notre belle soirée.
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Je réussis malgré tout à dérider Odely et Yoram avec des histoires abracadabrantes. J’étais assez fière de moi.
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Ancelin et Odely parvinrent même à communiquer. Enfin... il me semble...
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Et le reste de l’équipe repartit à se gorger de discussions souples et pétillantes, comme si ce qui venait de se produire, n’avait été qu’une parenthèse.
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C’est ce moment-là que je choisis pour m’éclipser et me rendre jusqu’à la réception.
Nous n’avions encore croisé aucun fantôme de la soirée et, pourtant, la nuit était déjà bien avancée...
N’en voir aucun m’avait attristée... C’est vrai que Doreen avait insisté pour allumer les bougies bleutées lors de la fête parce qu’elles amoindrissaient nos peurs et nous rendaient plus sereins, mais c’était une fausse bonne idée. Nous devions rencontrer les fantômes et les esprits de l’hôpital si nous voulions les vaincre ; j’en étais persuadée.
Plus vite je partirais d’ici, mieux je me sentirais.
J’éteignis alors toutes les bougies magiques. Voilà, c’était chose faite.
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Pour obtenir une atmosphère digne d’une séance de spiritisme, j’éteignis également les deux-tiers des bougies de la pièce pour me plonger dans le noir, puis j’activai la table de Parcémente avec un cercle parfait.
Plusieurs visages défilèrent au centre de l’orbe de cristal. Lors de mes séances précédentes, je n’avais jamais ressenti cela, mais j’eus l’impression d’entrer en transe et de me sentir transpercer par toutes ces âmes qui ne demandaient qu’à me transmettre leur histoire.
Je passai, alternativement, de la joie à la peine, ou de l’anxiété à la sérénité, lorsque, subitement, tout s’arrêta.
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Les lumières se rallumèrent... Je ne parle pas de celles que j’avais éteintes mais d’une autre lumière qui ne jaillissait d’aucune bougie ou d’aucune autre source dont on dirait qu’elle est rationnelle. Elle ne provenait de nulle part mais éclairait suffisamment la pièce pour m’apeurer.
Je poursuivis malgré tout, mais un rire inhospitalier vint me figer les entrailles en même temps qu’un froid glacial qui envahit rapidement tout mon corps. Une voix se fit entendre, austère et inamicale, et elle ne ressemblait en rien à celle que nous avions précédemment entendue :
- Quittez les lieux ! Ce passage est à moi et quiconque tentera de le refermer sera maudit à jamais. Je vous aurai prévenue !
Des frissons venus de nulle part me parcoururent tout entière et j’avoue que je n’en menais pas large.
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Puis la pièce s’assombrit et redevint ce qu’elle était avant.
Je ne m’en étais pas rendu compte mais j’avais arrêté ma séance de voyance...
J’étais abasourdie, comme hébétée. Jamais je n’avais ressenti une telle peur.
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Je fis craquer une allumette pour vite rallumer les bougies. Il me fallait de la lumière.
J’ignorais qui était l’esprit qui avait le pouvoir sur tous les autres mais il nous voulait du mal, et je m’en voulais de ne pas lui avoir fait savoir qu’il ne nous impressionnait pas.
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Yoram m’avait rejointe, un verre à la main, alors que j’étais encore sous le choc de cette rencontre spirituelle malfaisante. De toute évidence, la fête continuait dans le salon.
En voyant ma mine défaite, il me questionna abruptement, sa nature extraterrestre ne laissant aucune place à la subtilité. Je savais, malgré cela, que Yoram était un gentil garçon, et je lui racontai sans rien omettre, ce qui venait de m’arriver.
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Le besoin de me confier était plus fort que tout, certainement parce que je ne voulais pas que la peur m’envahisse davantage qu’elle ne le faisait déjà.
Yoram trouva les mots pour me rassurer et calmer une angoisse pourtant grandissante. J’avais déjà, à plusieurs reprises, remarqué que notre ami sixamien avait ce genre de pouvoir relaxant sur nous autres, humains, mais c’était la première fois que j’en ressentais personnellement les bienfaits, et ils tombaient à un moment opportun.
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Tout pris que nous étions par notre conversation, nous n’avions pas vu Audric passer derrière nous et se diriger discrètement vers le jardin.
Ce fut un faible cri stupéfait qui nous alerta, ou plus exactement, qui alerta Yoram dont les oreilles détectaient tous les sons. Son ouïe était comparable à celle d’un sonar et surpassait celle d’un vampire. Dans l’air, dans l’eau, ou sous terre, Yoram pouvait ressentir toutes les propagations particulières du son. Rien ne lui échappait.
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Je me précipitai alors sur le perron du jardin... Audric avait disparu et, seules, quelques petites sphères d’énergie résiduelles, flottaient dans l’air, insaisissables.
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Je tournai les talons pour rejoindre la réception et, accessoirement, m’en prendre à Yoram.
- Tu peux m’expliquer pourquoi tes amis ont enlevé Audric ?
- Ce ne sont pas mes amis. Ce ne sont même pas des Sixamiens. Si je me fie aux signaux, ce sont plutôt des Vénusiens. C’est une race de pollinisateurs.
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- Tu plaisantes, j’espère...
- Non, mais ce qui m’étonne, c’est qu’ils survolent la planète Sims. Ce n’est pas leur secteur, d’ordinaire.
- Mais que vont-ils faire d’Audric ?
- Ils vont nous le ramener, ne t’inquiète pas. Ils procèdent toujours de cette façon.
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Yoram n’avait pas l’air inquiet, aussi je décidais de ne pas l’être moi-même. Nous convînmes d’attendre quelques heures avant d’alerter les autres, jugeant inutile de céder à la panique et d’affoler tout le monde.
Il était temps pour moi de manger, de toute façon. Je sortis quelques ingrédients du frigo afin de préparer une salade lorsqu’Ancelin apparut près de moi avec son regard énigmatique. Je me demandais à quoi il pouvait bien penser derrière ses yeux de glace...
- Si tu as faim, va faire un tour dans le quartier, ou demande à quelqu’un d’autre. Moi, je suis crevée.
- Fais pas cette tête, je me contenterai de plasmafruits ce soir...
- Super ! Et ça te dit une petite séance de spiritisme après le dîner ?
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Je ne voulais pas rester sur un échec et comptais bien renouveler l’expérience, à quatre cette fois. Ancelin avait dit oui, il ne me restait plus qu’à trouver deux autres volontaires.
Je me rendis au salon avec mon bol de salade pour tenter de rallier mes amis mais, seule Odely accepta tandis que les trois autres préféraient rester s’amuser.
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Le quatrième serait donc Amaël, en espérant qu’il s’accommode de la présence d’Odely à la même table que lui. Leur histoire de trio amoureux ne simplifiait pas les choses...
C’est en partant à sa recherche que je tombai sur Audric qui franchissait le seuil de l’hôpital.
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- Que s’est-il passé ? Ils ne t’ont pas fait de mal, au moins ?
- Pas du tout. Ils étaient même plutôt sympas.
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Il m’expliqua que les très performants radars du vaisseau vénusien avaient détecté une anomalie dangereuse dans notre secteur, et que ses hôtes l’avaient « invité » à venir à bord pour déterminer de quoi il s’agissait, avant de démolir entièrement l’hôpital.
Audric leur avait expliqué de quoi il retournait et les avait dissuadé de faire une bêtise qui ne solutionnerait pas le problème. Devant l’exposé de notre ami et prenant conscience que les phénomènes qui se produisaient ici dépassaient de loin les murs de l’hôpital, ils abandonnèrent leur idée de raid aérien avec l’assurance que nous ferions tout notre possible pour chasser le danger qu’ils estimaient imminent.
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- Et bien ! J’ai l’impression qu’on l’a échappé belle...
- Tu peux le dire. J’ai pu voir le missile qu’ils prévoyaient de lancer... Un truc que j’avais jamais vu avant. Plus personne n’aurait été là pour en parler.
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Audric accepta de se joindre à nous pour la séance de spiritisme et nous essayâmes, ensemble d’invoquer les morts, puis les esprits.
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Après notre petite expérience, plusieurs choses se produisirent ; tout d’abord, Odely aperçut par la fenêtre de la cour, un petit spectre bleu. Je sortis en courant pour tenter de communiquer avec lui mais, à peine lui eussé-je offert la dernière toile que j’avais peinte, qu’il se volatilisa, laissant derrière lui, de la cire de bougie. 
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Au même moment, Opaline, qui traversait la pièce des artistes, vit apparaître, à ses pieds, une inscription lumineuse qu’elle eut juste le temps d’éviter. 
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Et Odely, qui avait quitté la réception pour se rendre aux sanitaires, eut le droit à une douche inattendue alors qu’elle était en train de brosser ses canines.
Amaël constata également que les toilettes de la deuxième salle d’eau venaient de nous lâcher. Des réparations allaient s’imposer.
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Si certains d’entre nous restaient calmes face à cette situation nouvelle, d’autres, comme Opaline, avaient eu tellement peur, qu’il était difficile de les rasséréner. 
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D’autres encore, comme Ancelin, étaient complètement à cran, ce qui semblait amuser Amaël. J’étais quand même curieuse de savoir si ce qui le mettait dans cet état était dû à l’ambiance de l’hôpital, ou bien s’il avait un petit creux car, quelque part, je me doutais bien que les plasmafruits du frigo ne suffisaient pas à apaiser sa soif... 
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Doreen aussi faisait triste mine, mais elle soigna sa nervosité en allant patauger dans la fontaine. Elle avait juste négligé d’ôter ses chaussures...
Je pense intimement que cet endroit nous fait parfois perdre la raison au point qu’il nous arrive d’en oublier les évidences.
Il me fallait absolument me détendre avant de me coucher, et peindre un peu réussirait sûrement à me faire oublier que nous n’avions plus qu’un seul toilette et un seul lavabo pour huit.
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En montant à l’étage, pour rejoindre mon chevalet, je glissai sur une substance visqueuse, sans rien autour pour pouvoir me rattraper.
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Je m’échouai lamentablement au sol, à plat dos.
J’avais si mal que je pense que j’ai dû rester plusieurs minutes, sans bouger, dans la même position.
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Je parvins tout de même à me relever tant bien que mal avec une douleur qui ne disparaitrait sûrement pas avant plusieurs jours. J’étais en pétard. Heureusement, je n’avais rien de cassé, mais je me demandais si l'entité invisible qui m'avait effrayée tout à l'heure n'était pas responsable de ma chute.
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J’allais faire demi-tour lorsque j’aperçus un petit spectre bleu, identique à celui que j’avais croisé plus tôt dans la soirée derrière la porte d’une pièce dont nous n’avions pas encore l’accès. 
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J’allumai les bougies puis tentai, vainement, d’ouvrir cette fichue porte. L’espoir fait vivre, dit-on. Elle s’ouvrira certainement un jour, mais, en attendant je ne parvenais pas à communiquer avec cette âme égarée.
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Il était grand temps que cette journée se terminât. Finalement, je peindrai demain, ou un autre jour... Je ressentais de violentes douleurs dans le bas du dos et une sensation de brûlure à l’endroit où mon corps avait touché la matière gluante mais, bizarrement, j’avais froid, très froid.
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Je redescendis au salon pour conter ma mésaventure à Ancelin et Yoram qui devaient être les seuls à être encore debout à cette heure tardive.
Yoram était encore en train de manger... Je comprends mieux maintenant pourquoi les petites salades que j’ai préparées dans la journée ont aussi vite déserté le frigo commun... Yoram, bien qu’extrêmement gentil, est malgré tout un vrai glouton. Ce n’est pas pour huit qu’il faudrait prévoir les repas, mais pour une armée.
Ancelin s’entrainait au jeu du lama car il avait perdu tout à l’heure et entendait une revanche bien méritée. Sa fierté de mâle avait pris une claque face à Doreen, Opaline et Odely.
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Ils écoutèrent attentivement les détails de ma mésaventure puis j’entrepris d’aller me coucher près de la cheminée pour me réchauffer. Je grelottais et eus un mal fou à m’allonger tant mon dos me faisait souffrir. Lorsque j’eus enfin trouvé la position qui me convenait le mieux, je ne me sentais pas encore très bien, mais j’espérais qu’une bonne nuit serait favorable à mon rétablissement.
J’entendis, au loin, les voix de Yoram et Ancelin qui s’estompaient peu à peu. Mon esprit se vida doucement des évènements de la journée, les bûches crépitaient dans la cheminée, et mon corps engourdi se relâcha doucement, me laissant glisser vers un sommeil bienfaisant.
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A suivre... 🙂
 
 
Secrets de tournage :
Révélation
Je ne m’étais pas aperçue que le trait de terrain « maison hantée résidentielle » avait disparu lorsque j’ai téléchargé l’hôpital de @oiseaudelune En relatant mon problème sur la page du challenge, @idjya m’a rapporté qu’elle avait déjà eu le problème. J’ai donc pu corriger et voilà le message qui m’est apparu au début de la soirée de mes sims :
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Voici à présent le vrai message que Fantine a reçu lors de son expérience en solitaire sur la table de parcémente, et juste avant que les lumières ne s’éteignent :
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Bilan des ventes de la journée. On a besoin d'argent, donc on vend !
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Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette troisième journée (les pièces éclairées sont celles qui ont été débloquées puis rénovées)
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Les progrès de l'équipe :
 
Message 5 sur 15 (297 visites)

Re: [HP] ** Les mercenaires de l'impossible **

[ modifié ]
★★ Guide

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Point de vue de Yoram

 

Nous avions défini les tours de mission, comme nous les avions appelés, afin de nous conformer strictement aux écrits de nos murs. C’était donc à moi de gérer notre autarcie et de veiller à entretenir plantes et animaux.

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Révélation
J’adore les insectes. Ils sont bourrés de vitamines. Il faut dire que la plupart du temps, ils me servent de nourriture, mais aujourd’hui, je découvre que c’est aussi très ludique de s’en occuper, un peu déstabilisant, mais ludique. Et rien ne m’empêche d’en croquer un ou deux, après tout... Je mets au défi quiconque dans cet hôpital de savoir me dire s’il manque un scarabée ou une abeille.
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Evidemment, il a fallu aussi que je m’attaque aux corvées les plus rébarbatives. Je me débrouille pas mal pour ce qui est du bricolage mais franchement, je préfère de loin la robotique. Ici, rien n’est automatisé ou domotisé, c’est un vrai cauchemar.
Dommage que Fantine ne sache pas tenir un marteau, elle aurait pu se charger des réparations... Enfin, c’est pas grave... Je vais réparer toute cette plomberie, il faut bien que quelqu’un le fasse...
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Après avoir remis en état nos quatre salles d’eau sans douche, ni baignoire, je fis le tour des lieux pour m’assurer que tout était normal. C’est là que je découvris, à l’étage, côté ouest, une nouvelle marque que nous n’avions pas encore vue. Elle était similaire à celle qu’Opaline nous avait signalée la veille au soir. 
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J’étais en train de l’examiner lorsqu’Ancelin arriva devant moi à vitesse vampirique. Il jeta un œil à l’étrange dessin puis releva la tête :
- Yoram... on sait, toi et moi, que tu n’es pas très porté sur les histoires de cœur, n’est-ce pas ?
- Tu veux me parler d’Amaël et Odely ? C’est vrai que ça me perturbe beaucoup de me retrouver attiré par ces deux-là du jour au lendemain, mais ne dis pas que je ne suis pas porté sur ces trucs. Je ne suis pas pour l’engagement, c’est tout. Après... pour le reste...
- Yoram !
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Bon sang, il m’avait coupé la parole. Si on ne peut plus finir ses phrases, maintenant. C’est tout de même lui qui a lancé le sujet sur les histoires de cœur.
- J’ai besoin de ton aide. J’ai essayé mon hypnose vampirique sur Amaël et Odely pour qu’ils ne ressentent plus rien l’un pour l’autre mais j’ai échoué... J’aimerais que tu essayes tes pouvoirs de persuasion sur Odely...
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Oh la la ! Je sentais qu’Ancelin me cachait quelque chose, et Odely n’apprécierait pas du tout que je touche à son cerveau :
- Toi, tu as un pouvoir de persuasion, moi j’utilise la télépathie d’intromission. Ce n’est pas la même chose et c’est très invasif, comme méthode. Je dois m’introduire dans sa tête pour modifier un ou deux neurones afin que les informations qui sont transmises au cerveau n’intègrent plus ce sentiment qu’elle a par rapport à Amaël ou moi. C’est très délicat et très risqué. On n’a pas le droit à l’erreur.
- Je comprends bien... mais tu sais le faire, non ?
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- Bien sûr, mais elle ne doit pas s’y attendre car, si elle lutte, je peux commettre des dégâts irréversibles et, qu’elle soit vampire, n’y changera rien.
- Alors fais-le pendant la réunion. Elle sera occupée à autre chose et son cerveau sera disponible pour toi.
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- Elle va me tuer quand elle va réaliser ce que j’ai fait...
- Ne t’inquiète pas. Elle sera tellement heureuse d’être débarrassée de ses sentiments chimériques qu’elle te remerciera.
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La réunion avait commencé à quinze heures. Odely nous avait tous réunis pour faire un point de notre situation, et avait allumé les bougies bleues, afin que personne ne se sente effrayé ou oppressé par l’atmosphère toujours effrayante de la demeure.
Après la vente fructueuse que nous avions réalisée la veille, il nous restait encore une somme très confortable. Notre chef préférée désirait donc savoir à quel poste nous dévouerions cet argent, sachant qu’il nous faudrait toujours garder un peu de trésorerie pour les exigences de l’entité qui nous ouvrait les portes.
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Audric suggéra de s’intéresser aux ordures qui s’accumulaient devant notre porte. Il s’était renseigné auprès de Juju, notre désormais fournisseur et revendeur attitré, et celui-ci était d’accord pour nous débarrasser de nos déchets « à prix d’ami », tarif qui ne convint à personne car le montant était beaucoup trop élevé et que nous avions d’autres priorités, comme l’hygiène corporelle ou la cuisine. 
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Révélation
J’ai tout placé avec MOO. Je crois que je vais m’amuser lorsqu’il va falloir enlever tout ça ! (et mon exploration de l’hôpital est loin d’être terminée)
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Je pouvais comprendre la déception de notre magicien, connaissant son aversion pour les mauvaises odeurs et la saleté, mais manger froid ou se laver auprès d’un lavabo, devenait vraiment insupportable, surtout pour certains d’entre nous, comme ne manqua pas de le faire remarquer Amaël.
Je ne me sentais pas trop concerné car l’hygiène et moi, ça faisait deux et qu’un lavabo me suffisait amplement pour mes quelques ablutions quotidiennes, mais je pensais surtout à Opaline, notre amie sirène. Je n’imaginais même pas ce que ses pauvres écailles devaient subir ; et pourtant, elle ne se plaignait pas. C’est ce qui me décida à proposer à mes amis l’achat d’une baignoire. Peut-être Opaline retrouverait-elle son beau sourire. Depuis qu’elle était arrivée ici, j’avais l’impression d’observer une fleur en train de se flétrir et elle m’inquiétait beaucoup.
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Elle détourna son regard de moi et j’aperçus un sourire se dessiner sur son visage... enfin ! Elle n’approuva ni ne désavoua ma requête mais sembla perdue dans ses pensées. J’aimais à espérer qu’elle se voyait déjà dans cette baignoire qui la soulagerait un peu... et que ce serait grâce à moi. 
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A l’unanimité, mon idée fut ratifiée et nous fûmes d’accord pour assortir l’achat de la baignoire à celle d’une douche ou de lits, selon le budget. Opaline m’apparut très émue et il ne m’en fallut pas plus pour être heureux. Un jour, peut-être, apprendrais-je à cacher ces auras qui révélaient, malgré moi, mes humeurs, mais, pour le moment, je n’en avais cure. 
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Je sentis, une troisième fois depuis le début de notre réunion, le regard d’Ancelin braqué sur moi. Nul doute qu’il s’impatientait et voulait en finir au plus vite avec ce qu’il m’avait demandé... mais je sentais que je devais attendre encore... Odely n’était pas prête et je ne pouvais pas forcer son cerveau à affronter ma télépathie d’intromission sans qu’elle ne soit complètement absorbée par le sujet.
Je renvoyai un léger signe négatif de la tête à Ancelin, en espérant qu’il comprenne mon message.
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La réunion se poursuivit sans que personne ne se doutât de quoi que ce soit.
La proposition de Fantine d’acheter une gazinière fut acceptée à l’unanimité car, même si une cuisine nous avait été promise par l’entité au rire sardonique, nous ne savions pas dans quel état nous la trouverions, ni à quel moment, elle nous serait accessible... Fantine avait donc insisté pour que nous puissions cuire nos aliments, idée à laquelle personne ne résista.
Je suggérai ensuite de vendre le jeu de fléchettes que nous avions gardé car, sans réseau, le jeu ne fonctionnait pas. La proposition fut également ratifiée.
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Nous fîmes ensuite le point sur les réparations des sanitaires et chacun fut heureux d’apprendre que nous avions, de nouveau, quatre toilettes et quatre lavabos utilisables pour huit.
Le confort tenait à peu de choses, mais il était indispensable dans ce bâtiment où la terre tremblait régulièrement et où les murs tout entiers semblaient vous vouloir du mal.
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On enchaîna ensuite sur l’enlèvement d’Audric par les Vénusiens qui avaient détecté ici une anomalie dangereuse, puis sur l’expérience de Fantine avec le fantôme dénommé Susumu, suivie de son aventure effrayante et des menaces qu’elle avait reçues en utilisant la table de Parcémente. 
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Fantine nous raconta combien elle avait eu peur, l’impression de froid qu’elle avait ressenti puis sa chute en arrivant à l’étage ; son dos s’en souvenait encore et elle avait toujours du mal à réchauffer son corps. Elle en voulait personnellement à l’esprit qui lui avait fait subir tout ça parce que, oui, c’était un esprit, et non une âme égarée, affirma-t-elle. 
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Susumu lui avait très bien expliqué le fonctionnement de l’au-delà et des trois secteurs qui le composaient.
Elle était persuadée que l’entité malfaisante n’était pas un esprit de Purgo, ni une âme égarée d’Inferno mais plutôt un esprit qui avait réussi à se frayer directement un passage entre Purgo et Inferno.
- Ah oui ? railla Ancelin. Et comment peux-tu savoir ça ?
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Odely coupa court à leur conversation :
- Fantine a rencontré le fantôme. Il lui en a dit suffisamment pour qu’elle ait une connaissance, même approximative, de l’endroit où toutes ces entités demeurent. Je serais d’avis d’invoquer ce Susumu. Il nous en dira peut-être un peu plus.
Personnellement, je trouvai que l’entreprise était un peu risquée, mais je n’avais pas le temps de m’appesantir sur le sujet. C’était le moment que j’attendais. Ancelin était accaparé par autre chose qu’Odely, et c’était le plus important car, connaissant les connexions que les vampires avaient entre eux, il aurait pu tout faire capoter, sans même le savoir. Il fallait donc que j’agisse au plus vite, avant qu’un sujet moins captivant pour lui, ne vienne sur le tapis.
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J’alignai alors mes mains pour accumuler l’énergie nécessaire à l’effort que je devrais fournir pour infiltrer le cerveau d’Odely, lorsque je sentis le regard d’Opaline sur moi. J’eus du mal à déceler si elle me donnait son consentement ou si elle m’incitait, de ses yeux magnifiques, à tout arrêter, mais elle savait. Elle m’avait déjà vu à l’œuvre. 
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Je me connectai alors à mon propre cerveau de manière à pouvoir atteindre celui d’Odely. L’intromission ne dura quelques longues secondes critiques durant lesquelles je devais à notre cheffe d’être extrêmement précis.
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Elle se tortilla douloureusement sur sa chaise jusqu’à ce que je mis fin au processus d’infiltration, puis me regarda sans mot dire. Il y avait un silence pesant dans la pièce et j’en vins à douter d’avoir atteint mon but. Et si j’avais commis des dégâts irréparables ?
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Je n’eus cependant pas à me faire de soucis trop longtemps puisque, lorsqu’Odely finit par s’exprimer, je sus tout de suite qu’elle était en pleine possession de ses capacités intellectuelles :
- Ne t’avise plus jamais de refaire une chose pareille, cracha-t-elle d’une voix menaçante. Tu touches encore une seule petite fois à mon cerveau, et je te tue. 
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Je n’ignorais pas que la menace était réelle, et qu’elle n’hésiterait pas à la mettre à exécution si je ne la prenais pas eu sérieux, mais j’étais réellement soulagé qu’Odely aille bien. Il fallait cependant que je m’assure de l’efficacité de l’intromission, afin de lever définitivement le doute :
- Ressens-tu encore des sentiments pour Amaël, ou moi ?
Odely fronça les sourcils en me scrutant avec insistance :
- Non, en effet... C’est donc pour ça que tu es entré dans ma tête ?
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- Crois-moi, j’en suis désolé... mais te voilà libérée de ce fardeau.
- Parfait, on va donc pouvoir reprendre la réunion.
La discussion était close. Odely ne s’attardait jamais sur un sujet qui lui déplaisait. Tout le monde le savait.
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Fantine fut conviée à nous raconter l’expérience qu’elle avait vécue, sur la table de parcémente, avec cet esprit invisible qui nous conseillait vivement de quitter les lieux, invectivant que le "passage" était à lui.
Fantine avait clairement identifié la voix comme étant celle d’une femme.
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Nous parlâmes ensuite des trois objets maléfiques découverts sur le terrain puis Odely déclara devoir nous informer d’une chose importante :
- Je sais qu’Ancelin n’approuvera pas mais il faut que vous sachiez que nous sommes déjà venus ici, lui et moi, il y a une trentaine d’années. Nous étions accompagnés alors d’Adrian Duplantier, l’homme qu’Amaël a rencontré et qui l’a conduit à nous embaucher.
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- Ce vieux bougre ne m’avait pas dit qu’il était venu avec vous, s’exclama Amaël. 
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- Je crains qu’il n’ait malheureusement pas de bons souvenirs de cet endroit. Nous avions, avec nous, une quatrième personne, un magicien de ses amis... Il y a laissé la vie, et Adrian a vu la sienne sauvée de justesse grâce à Ancelin. Nous avons tous perdu quelque chose, ce jour-là.
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Au son de sa voix, je compris qu’Odely avait très certainement souffert en ces lieux et je pouvais aisément deviner que la plaie n’était pas refermée.
Ancelin poursuivit à sa place :
- Il y avait autrefois ici, à la place de l’hôpital psychiatrique, un manoir appartenant à une jeune femme du nom de Tempérance. Celle était fiancée à un certain Claude-René, romantique incorrigible, qui rompit leurs fiançailles pour se consacrer à une jeune femme enceinte de son futur enfant. Tempérance fit mine de comprendre la situation et elle invita Claude-René dans son manoir pour une dernière nuit passionnée. Ne se doutant de rien, il accepta et, alors qu’il s’était endormi, elle mit le feu au manoir pour assouvir sa vengeance. Si Claude-René ne pouvait être à elle, Tempérance se jura que personne ne l’aurait. Ils périrent tous les deux dans l’incendie.
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- Mais quelle horreur ! se mortifia Doreen. Ce sont eux qui hantent maintenant l’hôpital ? 
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Ancelin s’était tourné vers Odely :
- Il est évident que plusieurs entités hantent à présent l’hôpital mais, à l’époque, Tempérance était seule. Nous n’avons croisé qu’elle, et nous l’avons vaincue... enfin... nous l’avons cru.
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- Vous êtes certains qu’elle est toujours là ?
- J’en suis certaine, me répondit Odely. Je ne sais pas comment c’est possible mais elle est ici.
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- Comment avez-vous fait pour la vaincre ? Le problème vient peut-être de là ?
- Ancelin et moi l’avons vaincue au combat à plusieurs reprises mais elle trouvait refuge dans divers objets et revenait chaque fois.
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- C’est Luc, l’ami magicien d’Adrian, qui apporta la solution. Il avait trouvé le moyen d’ouvrir un brèche vers les enfers et d’y envoyer Tempérance, mais Ancelin et moi ne voulions pas qu’il prenne ce risque lui-même car il était encore très jeune. Adrian avait déjà 30 ans mais Luc n’en avait que vingt...
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- Nous devions être deux pour lancer les sorts. Nous devions le faire simultanément si nous voulions que Tempérance ne s’évapore pas une fois la brèche ouverte. Luc nous a appris comment formuler les incantations, et Odely et moi les avons prononcées. Tout a presque fonctionné comme prévu. Tempérance a été happé par une sorte de tourbillon mais cela s’est fait trop lentement. Elle a entraîné le jeune Luc avec elle puis elle s’en est pris à Adrian. J’ai pu le tirer de là mais, pour Luc, c’était trop tard. 
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- Quelle tragédie... soufflai-je.
- La brèche s’est-elle refermée une fois que Tempérance est tombée aux enfers ? demanda Audric
- Oui, nous l’avons vue se fermer. Nous n’avons pas attendu la fin mais, lorsque nous sommes partis, cette sorcière essayait de remonter et elle en a été incapable, confirma Ancelin.
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- Ce que tu me racontes, me laisse à penser que le passage vers l’hôpital n’a pas été complètement verrouillé, un peu comme une fermeture éclair mal recousue... dit Audric en se lançant ensuite dans des explications singulières. En couture, si ton point d’arrêt est mal fait, la fermeture éclair ne tiendra pas dans le temps. Je pense que la brèche de Tempérance avait un point faible et qu’elle a su l’exploiter. Cela a mis trente ans mais elle est parvenue à la rouvrir. Il va falloir trouver cette faille et l’obturer définitivement. 
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Peu après la réunion nous avons reçu la visite d’une employée municipale zélée venue nous faire la morale parce que nous entassions nos déchets sur le pas de de notre porte.
Amaël s’était discrètement échappé pour ne pas qu’il soit relié à cette "infamie" sur une commune dont il est le maire, et je l’avais suivi, laissant les filles gérer la situation.
La jeune femme avait compati et nous avait accordé un délai pour évacuer nos poubelles, mais nous promit que, si elle avait à revenir, ce serait pour nous verbaliser. Il ne manquait plus que ça !
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Amaël s’était éclipsé au jardin pour s’occuper du poulailler tandis que je profitais de cette visite impromptue pour aller m’allonger un peu. La télépathie m’avait complètement vidé et je ressentais une grande fatigue cérébrale.
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J’ignore ce qu’on fait les autres à ce moment-là, mais j’avais besoin de me ressourcer. On m’a tout de même dit que Doreen s’était faite attaquée par un essaim d’abeille à l’intérieur même de l’hôpital. Les abeilles étaient apparues, s’étaient jetées sur elle, puis étaient reparties. Personne n’a su d’où elles venaient mais ce n’étaient pas les nôtres. 
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Il faisait nuit lorsque je me suis réveillée, bien décidé à en découdre avec notre table de spiritisme. 
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Malheureusement, je ne parvins pas à grand-chose ; il me sembla bien entendre une voix, presque lointaine, me dire qu’elle arrivait, mais j’attendis un peu et rien ne se produisit.
Amaël s’était approché de moi pour discuter et je saisis l’opportunité pour le convier à une discussion plus discrète au jardin.
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Je ne sais pas à quoi s’attendait notre pauvre maire mais, aussitôt assis, j’employai sur lui la même technique d’intromission dont j’avais usé sur Odely, envoyant définitivement notre petit trio amoureux dans les oubliettes. 
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Amaël, loin de m’en vouloir pour ce que je venais de lui faire endurer, me remercia de mon initiative et m’assura se sentir bien mieux. J’avoue que, pour ma part, le soulagement était grand de ne plus avoir à subir les assauts romantiques de personnes que je n’avais pas choisi d’aimer. 
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Ce soir-là, alors que nous étions tous réunis, un fantôme rose et chapeauté fit une apparition tonitruante et remarquée à la réception.
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Il nous dit s’appeler Claude-René Duplantier et nous pria de l’appeler Guidry. Il était l’esprit de ce jeune homme dont nous avaient entretenu Odely et Ancelin un peu plus tôt dans la journée. C’est également lui qui m’avait contacté pour m’annoncer son arrivée prochaine, juste avant que je ne sorte avec Amaël. 
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Il était charmant et très amical. Guidry nous confirma sa triste histoire avec Tempérance et attesta de sa malveillance sans limite. 
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Contrairement à la Tempête Rouge, lui n’était pas mort brûlé, mais il s’était éteint tranquillement dans son sommeil, asphyxié par la fumée. Il ne s’était rendu compte de rien et n’avait pas souffert, ce qui avait rendu son ex-fiancée encore plus furieuse. 
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Guidry fut très heureux d’apprendre que la mère de son enfant était restée en vie et que son enfant lui avait donné une descendance. 
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Il nous révéla qu’il était à l’origine des messages qui nous permettaient de débloquer différentes pièces dans l’hôpital et s’en excusa, mais il n’avait eu d’autre choix que ce biais pour nous aider car il quelques difficultés à matérialiser sa forme fantomatique. 
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Lorsque je lui demandai pourquoi nous devions absolument lui remettre de l’argent étant donné qu’il n’en avait pas grande utilité dans l’au-delà, il me répondit que l’idée n’était pas de lui. 
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Tempérance était responsable de l’inaccessibilité de toutes les pièces et elle avait mis des conditions pour que celles-ci soient déverrouillées. Bien sûr, elle n’avait pas prévu que Guidry nous assiste et nous révèle les actions à effectuer pour que cela se produise, et on devrait très probablement s’attendre à son prodigieux courroux lorsqu’elle daignerait se montrer. 
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Notre ami ectoplasme nous indiqua donc, dans le détail, presque toutes les prouesses que nous devrions accomplir afin d’accéder à l’hôpital dans son entier mais, il en omit volontairement certaines qu’il nous déclara juger préférable de découvrir par nous-mêmes. 
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Nous avions bien fait de ne pas nettoyer toutes les traces maléfiques que nous avions remarquées. Une deuxième avait même fait son apparition dans la salle des artistes, en fin d’après-midi, et j’avais été à deux doigts de l’écraser. Je salue donc mon hésitation et mon désir d’en parler aux autres avant d’avoir fait quoi que ce soit. 
Nous étions en pleine conversation sur nos tenues vestimentaires qui semblaient beaucoup intriguer Guidry lorsque nous entendîmes un grincement de gonds en provenance de l’étage :
- Une nouvelle pièce accessible ? demanda Odely. Mais qu’avons-nous fait pour ça ?
- Oh rien, c’est cadeau parce que j’aime bien Yoram et que je le considère comme un ami.
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J’étais franchement très flatté que notre visiteur me tint pour son ami, mais je venais de voir apparaître un petit spectre rouge derrière la porte d’entrée et je voulais l’examiner de plus près. 
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J’aurais mieux fait de m’abstenir... J’ignore ce que cette âme égarée me transmit mais je me sentis soudainement très mal à l’aise et, surtout, embarrassé. Je pourrais jurer qu'elle a deviné ma nature sixamienne et que cela ne lui a pas du tout plu. 
Pendant ce temps, à l’intérieur, Guidry et Opaline paraissaient se trouver de nombreuses affinités, et de nouveaux gonds se mirent à grincer. J’avais probablement débloqué la cuisine et nous allions être soulagés de 200 simflouz supplémentaires. Quelle guigne, je ne supportais pas qu’on penne mon argent. 
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Je me dirigeai vers notre cuisine actuelle pour préparer une salade pour tout le monde ; j’avais très faim. Quand je pense au travail qui nous attendait demain, ça me démoralisait. Il nous faudrait déblayer deux pièces et déménager les meubles de cuisine jusqu’à leurs nouveaux quartiers.
Heureusement, lorsque je regardais le sourire si frais d’Opaline, mon moral remontait. Dommage qu’il ne m’ait pas été adressé... Je me demande quand même ce qu’elle peut bien trouver à un fantôme !
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Lorsque je m’assis auprès d’Audric pour avaler ma salade de pastèque, j’étais encore envahi par cet ineffable embarras qui ne semblait pas vouloir se dissiper, et, alors que je l’observai qui s’attelait à ses exercices respiratoires supposés combattre l’anxiété, je me demandai finalement si je n’étais pas mieux loti que lui. 
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J’avais envisagé une petite séance de spiritisme, après mon repas, non pas pour appeler les esprits, non ; nous en avions déjà un sur place et le dernier spectre que j’avais croisé, m’avait achevé pour la soirée. Non, je voulais surtout m’entraîner pour être capable, moi aussi, d’inviter plusieurs personnes à ma table... mais cet embarras... il me tourmentait. 
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Je pris donc la sage décision d’aller me coucher, du moins le crus-je...
Mon sommeil fut ponctué de cauchemars. J’y voyais les vénusiens en train d’enlever Opaline. Ils chuchotaient tandis qu’elle les implorait... Elle avait froid... très froid... mais ils n’entendaient rien. Je n’arrivais pas à l’atteindre, elle était beaucoup trop loin.
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Je me réveillai en sursaut... Si j’avais été un humain, je crois que j’aurais sué toute l’eau de mon corps, mais je suis un sixamien et mes oreilles se mirent à osciller contre mes tempes. 
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Et alors que je repris mes esprits, je compris...
Je me levai d’un bond et me mit à courir aussi vite que je le pus.
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La plupart de mes amis étaient déjà là. Personne ne comprenait ce qui s’était passé. Guidry, lui-même, nous avait rejoint et ne comprenait pas non plus. 
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Je m’effondrai, sans retenue, lorsque la Faucheuse arriva pour nous la prendre. Nous étions tous là, sauf Ancelin. 
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Je me demandais où il pouvait bien être... 
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Certainement concentré sur une partie d’échec, ignorant le drame qui se déroulait sous nos yeux...
Je savais qui en était les responsables et je me fais la promesse aujourd’hui que leur crime ne restera pas impuni.
Adieu Opaline, mon amie... Repose en paix... C’est tout ce que je te souhaite.
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A suivre...🙂
 
 
Secrets de tournage : 
Révélation
Vous vous en doutez, la télépathie d’intromission n’était qu’une rupture déguisée, en bonne et due forme, évidemment ! Donc, plus de trio amoureux. L’affaire est réglée.😁
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La fatigue et la tension de Yoram n’ont pas été simulées. Il a réellement eu besoin de se reposer, surtout après son expérience avec Odely car il n’avait pas beaucoup dormi.
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Voilà les messages que Yoram a reçus. Le premier sur la table de spiritisme, le second, après l’arrivée Guidry :
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Et celui qui a tout juste précédé son arrivée :
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Apparemment, Odely se sentait d’humeur courageuse. Dommage, je ne jouais pas avec elle.
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La mort d’Opaline s’est produite alors que Yoram dormait. Je pensais clore le chapitre à ce moment-là et j’avais mis le jeu en vitesse 3 pour attendre qu’il se réveille et passer au suivant. En attendant, j’ai effectué les modifs de l’hôpital en mode construction. Lorsque je suis ressortie du mode construction, j’ai pris mes screens et repassé la vitesse 3... jusqu’à ce que je reçoive LE message. PAUSE urgente. Comment gérer le drame ? Je n’ai pas réussi...
Je ne m’attendais pas à la mort d’Opaline et j’avoue que je suis très déçue car, non seulement, je n’ai pas encore joué avec elle, mais, en plus, j’avais un petit scenario pour elle avec Guidry. Voilà, trop tard. Je n’ai pas vu ce qu’elle faisait avant le drame mais, étant donné qu’elle était en tenue de sport, probablement du yoga ou un jogging... Après avoir suivi l’épopée d’autres de vos équipes, je ne pensais pas voir un de mes sims partir au quatrième jour de l’expérience. Quel dommage. Morte de froid au printemps. Mais on est à FH, n’est-ce pas ? Voilà sa petite histoire en jeu :
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Bilan des ventes de la journée: 
 
Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette quatrième journée avec les modifications effectuées alors que Yoram dormait.
Les progrès de l'équipe : 
 
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Re: [HP] ** Les mercenaires de l'impossible **

★★ Guide

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Point de vue d'Audric

Après le choc que nous avions subi à la suite du décès d’Opaline, nous avions œuvré pour débarrasser la cuisine que Yoram avait débloquée, ainsi que la pièce du premier étage dont Guidry nous avait gentiment autorisé l’accès.
Les travaux de déblayement et de rebouchage des fissures nous empêchaient de penser au drame.
Nous avions tous énormément de peine et, j’avais remarqué que, même si Odely et Ancelin avaient des émotions presque réduites à néant, leurs visages fermés révélaient malgré tout une vague de tristesse pour celle que nous aimions tous.

Révélation

Lorsque la cuisine fut complètement nettoyée, je m’affairai pour préparer une bonne soupe de champignons à mes amis sur notre gazinière nouvellement acquise. 


Mon niveau en cuisine était tout à fait moyen mais tout de même honorable, et je connaissais par cœur cette recette que me mitonnait ma mère pour réparer parfois mon petit cœur d’enfant.
Maman m’avait toujours dit qu’une bonne soupe bien chaude était le remède miracle à tous les maux, et j’espérais qu’aujourd’hui, elle le serait.


La pièce à l’étage était un bureau dans lequel mes camarades avaient monté les trois lit que nous avions achetés la veille.
Trois lits pour sept, ce n’était pas encore le grand luxe, mais nous aurions au moins une pièce digne de ce nom pour nous reposer en attendant mieux.
Nous avions ensuite déposé l’urne d’Opaline sur la cheminée que Juju nous avais proposée au rabais, pour le réfectoire, puis nous avions tenté de faire notre deuil de cette amie que tout le monde aimait et dont personne n’avait jamais dit de mal.


Guidry nous rejoint lui aussi, empreint d’un voile de tristesse dont je ne l’aurais pas soupçonné au premier abord. Opaline avait su toucher son cœur... Je ne sais pas comment, mais elle l’avait fait. 


Odely vint, elle aussi, se joindre à nous. Il était très rare de la voir pleurer, ce qu’elle ne fit pas, il faut bien le reconnaître, mais sa tristesse était manifeste.
Je trouvais navrant qu’Ancelin n’ait pas affiché un tel attachement à Opaline sachant qu’elle l’avait, lors d’une de nos missions, arraché aux griffes d’un monstre du feu, au péril de ses écailles et de sa vie


J’en parlai à Odely quand elle apparut dans la cuisine, sans prévenir bien sûr, parce que ses ailes de chauve-souris lui permettaient ce genre de fredaines exubérantes. 


Ma soupe était prête, la soupe de Maman...
Odely se voyait obligée de me conter ses explications. Je l’avais bien cherché, après tout :
- Ancelin n’est pas inamical. Il n’est pas un mauvais garçon, non plus. Il a souffert plus que tu ne peux l’envisager, alors pardonne-lui son comportement, s’il te plait... et ne crois pas qu’il ne soit pas attristé par la mort d’Opaline.


Odely avait toujours été notre chef. Elle était juste et honnête envers nous tous, et elle ne mentait jamais, même si parfois elle nous cachait quelques vérités. Du mensonge par omission, me diriez-vous ? Non.
Odely ne se fourvoyait pas avec ce genre de bassesse. Elle disait simplement ce qu’elle avait à dire, et si elle ne souhaitait pas parler de certaines choses, elle n’en parlait pas.
Alors, si elle pensait qu’Ancelin ne méritait pas de vindicte de ma part, c’est qu’il n’en méritait pas.


Je déposai ma fameuse soupe aux champignons sur la table puis invitai mes amis à venir partager mon repas. Tous arrivèrent rapidement, grâce à la petite sonnette munie d’un haut-parleur, qui semblait retentir un peu partout dans l’hôpital.
Beaucoup d’entre nous avaient du mal à dissimuler leur peine mais ce premier repas chaud depuis fort longtemps, leur fit énormément de bien.


C’en était fini des salades de légumes ou de fruits dont nous nous nourrissions, faute de mieux.
J’en profitai alors, en ce jour de « fête » proposé par les spectres des murs, pour raconter une histoire au sujet d’Opaline.


Son urne trônait sur la cheminée entre une bougie et quelques fleurs. Elle était parmi nous, je le sentais, et je tenais à faire partager mon histoire avec elle.
Nous avions tous une histoire à partager au sujet d’Opaline.


A la fin du repas, nous fûmes tous dans l’ambiance, et chacun de nous y alla de sa petite histoire avec notre défunte amie. Je savais que nous aurions tous un mot gentil à son égard. C’était une sirène au grand cœur, et elle nous avait tous profondément touchés. 


Après notre repas, je partis faire une petite promenade digestive dans la bourgade.
J’en profitai pour remplir les seaux d’eau que j’avais emmenés avec moi, et pour pêcher un instant tout en évacuant ma tristesse.
Je ne sais pas trop pourquoi j’avais voulu faire une chose pareille car je détestais les matières visqueuses ou dégoulinantes, et les poissons en faisaient partie. J’attrapai tout de même un beau bar qui ferait sans doute un bon repas pour tout le monde.


Se vider l’esprit peut quand même parfois être bénéfique, et l’idée m’effleura soudainement qu’il serait peut-être possible de rentrer en contact avec Opaline en invoquant les défunts. Je me mis à courir jusqu’à l’hôpital pour utiliser la table de Parcémente, laissant sur place ma canne à pêche et mes seaux remplis d’eau. 


Malheureusement, mon expérience ne donna rien de concret. Odely avait certainement raison lorsqu’elle disait qu’il valait mieux utiliser la table le soir. Je pris donc la décision d’aller me reposer un peu. 


Lorsque j’arrivai à l’étage, dans notre nouvelle chambre, j’aperçus un cahier ouvert, sur le bureau. Ma curiosité l’emporta sur la fatigue et je m’installai tranquillement pour découvrir que ce journal appartenait à un ancien résident de l’hôpital psychiatrique. Il y racontait les atrocités qui avaient été commise sur les patients de l’endroit et, notamment, sur sa propre personne. Certaines de ces phrases étaient incohérentes mais on y ressentait toute la peur de ce jeune homme. Le pauvre avait dû sombrer dans la folie après tout ce qu’il avait vécu. 


Après cette lecture fort intéressante, mais incomplète, car l’intéressé avait noirci des pages entières de son cahier que je n’avais pas physiquement le temps de lire à cause de la fatigue et de mon moral au plus bas, j’allai m’allonger un peu pour récupérer. Il faut souligner qu’avec le décès d’Opaline, nous manquions tous de sommeil. Et si je pouvais m’assoupir dans l’un des trois lits de cette pièce avant les autres, mon sommeil n’en serait que meilleur.
Je me levai, revigoré, après une sieste d’une bonne heure, prêt à attaquer le jardin.
Heureusement, nous avions à notre disposition du matériel de compétition pour attaquer le désherbage. Certes, certains n’étaient pas aguerris au maniement de ces appareils et préféraient désherber à la main, mais cet outillage me convenait parfaitement.


J’étais, par contre, extrêmement dérangé par l’odeur que me renvoyait le poulailler et je ne comprenais pas où, la plupart de mes amis, trouvaient du plaisir à le nettoyer, à ramasser les œufs ou encore à nourrir et à jacasser avec des poules qui avaient le cerveau... d’une poule ! Que pouvaient-elles comprendre à leurs blabla ?
Cet endroit était d’une puanteur insoutenable pour mes fragiles narines mais, étant donné que c’était à mon tour de m’en occuper, il fallut que je prenne mon mal en patience et que je gère cette corvée comme chacun l’avait fait avant moi. Mais croyez-moi, mon désarroi était grand, aussi grand que je détestais les mauvaises odeurs et les objets visqueux.


Je passai, entre le jardin et cette besogne insupportable, une très grande partie de mon après-midi. Plus ça allait, et plus je me disais que cette mission n’était pas pour moi...
Je me servis un repas frugal vers vingt heures puis acceptai une partie de « jeu du lama » contre Fantine.
Vers vingt-et-une heure, Guidry apparut. J’avais été présent lors de sa conversation avec Yoram et Odely la veille au soir mais je n’avais pas eu l’occasion de lui parler.
Je me présentai donc à lui et il sembla ravi de faire ma connaissance, mais il me dit devoir s’absenter pour aller retrouver une amie, et me laissa en plan.


En fait d’amie, je vis qu’il croisait Yoram dans le couloir ; Yoram lui proposa même son bol de salade ! Je n’en revenais pas. Ce glouton n’était pas du genre à partager sa nourriture, d’ordinaire... Guidry déclina gentiment l’offrande en argumentant que les fantômes n’avaient pas besoin de se sustenter.
Il fallait que je prenne l’air. Je n'arrivais pas à l'expliquer mais de mauvaises ondes semblaient m'envahir à mesure que la journée passait.


Sur le perron, je me retrouvai nez à nez avec un spectre rouge qui ne m’avait pas l’air du tout aimable. Je n’étais pas très rassuré mais il me fallait rompre la glace qui semblait nous lier l’un à l’autre. Je me fis un devoir de lui parler gentiment dans l’espoir de le corrompre. Je lui tendis une de mes assiettes de soupe de champignons... 


Dans un premier temps, mon stratagème parut fonctionner et de petites particules vertes, beaucoup plus amicales que cette aura rouge flamboyante, s’échappèrent de mon spectre. J’étais assez fier de moi, mais je n’aurais pas dû baisser ma garde. La soupe de Maman n’avait pas dû plaire à mon interlocuteur. 


Le spectre disparut, me laissant seul sur le seuil de l’hôpital, et je fis demi-tour pour rejoindre la réception. Ce que je n’avais pas vu mais qu’Ancelin découvrit plus tard, c’est que ce malin avait laissé derrière lui une trace de son passage et de son mécontentement : une plante identifiée comme maléfique par notre ami et fantôme préféré, Guidry. 


En arrivant dans le hall, je n’avais pas encore allumé les bougies, que je le vis... Il était encore là et n’était pas parti bien loin. Sa colère ne semblait pas s’être dissipée non plus. Il dispersa une telle puissance sur le plancher que je sentis le sol trembler sous mes pieds. 


Je savais maintenant d’où venaient ces prétendus tremblements de terre. Ces spectres rouges paraissaient déterminés à attiser notre peur, mais je n’étais pas résolu à me laisser impressionner.
Je grattai une allumette pour éclairer la pièce et en illuminer chaque bougie, et je fis face à la chose, l’invectivant de me dire pourquoi elle s'acharnait de la sorte. Un jeteur de sorts de mon niveau n’avait rien à envier à une créature de l’autre monde et je comptais bien le lui faire savoir.


Mais il disparut aussi subitement que tout à l’heure, laissant à mes pieds une étrange statuette, et dans mon cœur, un sentiment de nostalgie et une profonde tristesse qui me ramenaient à feue ma tendre maman.
Le spectre avait su où frapper... Je ramassai la statuette afin qu’elle ne gêne plus le passage, et la glissai discrètement dans la poche de mon manteau. Personne ne l’avait vue, et j’avais perçu que son aura destructrice, bien que bienveillante envers nous, pourrait être néfaste à notre but de détruire les fantômes et entités malveillantes rôdant dans l’hôpital. Il fallait la cacher...


Après avoir enfoui la sculpture d’argile au plus profond de ma poche, je me sentis envahi par une colère incontrôlable.
C’est à ce moment-là que je fis la rencontre de Susumu, le fantôme que Fantine avait déjà rencontré deux jours auparavant. Il se présenta à moi en toute amitié mais la colère me submergeait, ingouvernable, m’asservissant et me gardant sous son contrôle.


J’ignore ce qui a pu se passer mais je déversai sur ce pauvre être de l’au-delà, toute l’exaspération et l’animosité que je ressentais pour ce lieu maléfique, violentes et agressives. Je vis le fantôme changer de couleur à mesure que mes propos s’emballaient ; il finit par me déclarer son ennemi juré et il quitta la pièce, furieux, en me conseillant de ne plus croiser sa route. J’entendis, au même moment, une porte grincée à l’étage... La deuxième en moins d'une heure. 


La peur me gagnait, irrépressible... Je ne maîtrisais plus mes émotions... et je n’avais voulu aucun mal à ce malheureux Susumu...
Lorsque je me retournai, j’eus la surprise de me retrouver face à l’appartion spectrale d’Opaline qui me toisait avec un air de reproche :
- Mais qu’est-ce que tu as fait ?
Guidry ne me laissa pas le temps de lui répondre :
- Il a fait ce qu’il faut, ne t’en fais pas. 


- Cela faisait partie des choses dont je ne pouvais pas vous parler avant, mais la colère d’Audric a conduit à la libération de deux autres pièces ; il a réussi en très peu de temps à rendre furieux un spectre et un fantôme. C’était la clé pour que Tempérance ouvre ces portes. On peut donc féliciter Audric, tu ne crois pas ? Et pour Susumu, ne t’inquiète pas. Je lui expliquerai tout et il comprendra.
Guidry parlait de ma réussite comme s’il s’agissait d’un exploit mais je sentais toujours cette colère sourdre en moi sans que je ne puisse rien y faire.
Je craignais de faire d’autres bêtises, mais Guidry, persuadé qu’il fallait se servir de mon état d’esprit comme une arme contre Tempérance, nous proposa à Opaline, Ancelin et moi, de l’invoquer sur la table. 


Fantine sortit à ce moment-là des sanitaires, avec Susumo. Elle avait apparemment réussi à calmer le fantôme... 


Le sol se mit à trembler sous nos pieds et une voix diabolique emplit soudain la pièce :
- Claude ! Je serai bientôt là mais ne t’avise plus jamais de m’appeler où bouillir un à un tes amis en Enfer... Ancelin ! Tu es là aussi ?! Mes amitiés à Odely Mouhahahahaha !
Le sol se stabilisa à nouveau et la voix partit en éclat de rire, decrescendo, à vous faire froid dans le dos. 


- C’était Tempérance, c’est ça ?
- C’était elle. Je voulais vérifier si elle pouvait passer la brèche mais il semblerait que, pour le moment, elle n’y parvienne pas. Mais ça arrivera. Je pense qu’il va vous falloir un plan sérieux pour en venir à bout... Tu as bien fait de cacher cette idole. Tempérance en a peur et, si vous la laissez sur place, elle ne viendra pas et vous ne pourrez jamais en finir avec elle.
Guidry avait raison. Il nous fallait un plan qui tienne la route, et j’avais ma petite idée. Je devais maintenant réfléchir à la façon de mettre cette idée en pratique et, ma meilleure alliée pour la faire aboutir serait sans nul doute, Doreen.


En attendant, j’avais un plan beaucoup plus urgent à mettre en œuvre. Il trottait dans ma tête comme un leitmotiv. Je devais me débarrasser de toutes les immondices qui s’accumulaient, au mépris de tous, devant notre porte.
Etant expert en potions, je ne maîtrisais pas les sorts aussi bien que Doreen, mais ma connaissance de la magie était suffisante que je puisse brûler tous ces déchets puants.
J’étais assez fier de moi. Le sort avait fonctionné, bien plus rapide que si j’avais jeté une allumette qui aurait risqué de s’éteindre, et le feu commençait à se propager pour faire son office.


Amaël et Yoram sortirent les premiers pour me hurler d’empêcher la propagation de l’incendie et de tout arrêter, bientôt suivis de Doreen et Guidry. 


Le petit spectre qui m’avait rendu en colère tout à l’heure, quitta lui aussi l’hôpital, pour s’en éloigner, plus furieux que jamais. 


En très peu de temps, tout le monde fut dehors pour assister à mon incroyable folie, et les portes de l’hôpital se fermèrent à nous, dans un claquement de plusieurs verrous successifs.
- Il ne fallait pas faire ça ! hurla Guidry.


Odely s’était saisie d’un extincteur et essaya, en vain, d’éteindre les flammes. 


Un essaim de guêpes se rua vers moi, prêt à m’attaquer mais leur courroux ne m’impressionnait pas et, d’un regard appuyé et, galvanisé par la magie, je leur intimai l’ordre de rester à distance.  

 

Elles ne pouvaient rien contre moi.


Mes amis contemplaient, impuissants, le spectacle de mes divagations, craignant que l’hôpital ne s’embrase à son tour. Quelques badauds étaient venus assister à la scène.
- Il a déchaîné les foudres de l’Enfer, dit Guidry à Odely. La brèche va s’agrandir.
- Et on ne peut même plus rentrer dans l’hôpital...
- L’hôpital se protège. Dès que l’incendie sera éteint, les portes se rouvriront.


Je n’en avais cure... Que les portes se rouvrent ou non, je ne voulais plus voir toutes ces horreurs, et j’espérais que mon feu les dévaste toutes sur son passage.
Mon esprit s'embrumait... je n'arrivais pas à lutter contre sa volonté... J'avais l'impression d'être une marionnette entre les mains d'un vulgaire illusionniste. Quel comble... L'hôpital allait sûrement brûler et la faute m'en incomberait... 

 

A suivre...🙂

 

 

Secrets de tournage :

Révélation

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Yoram est arrivé, en pyjama et avait l’air très étonné de voir Opaline. Cela ne l’a pas empêché de poursuivre ensuite son chemin pour aller manger !

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Audric et Ancelin ont tous deux augmenté leur compétence médium en appelant les esprits avec Guidry.

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Bilan des ventes de la journée :

Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette cinquième journée : 

 

Les progrès de l'équipe :

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Point de vue d'Ancelin

Il était près de 15 heures... Le feu avait brûlé toute la nuit et commençait seulement à s’étouffer.
Nous étions tous animés par un ressentiment puissant envers Audric. Guidry lui-même était aussi exaspéré qu’Odely et moi.
S’il y avait bien une chose que les vampires craignent, c’est le feu.

Révélation
Nos amis humains dégageaient une odeur nauséabonde et tombaient de fatigue
Audric fut le premier à se laisser choir, inconscient et misérablement, sur les pavés, au pied de l’escalier de l’hôpital.



Mais qu’était-il donc passé par la tête de cet humain-jeteur de sort, pour avoir imaginé une absurdité pareille ? Sa sottise me laissait complètement médusé.
Nous le vîmes se redresser après une dizaine de minutes, et faire quelques pas avant de s’arrêter près de la fontaine. Il affichait un air abattu.


Je me précipitai, à vitesse vampirique, vers le dernier foyer encore allumé pour y déverser toute la puissance de l’extincteur que j’avais saisi.
J’entendis Audric accourir vers moi, aboyant des mots décousus, pour m’empêcher de mettre fin à l’incendie.


Il fut heureusement arrêté par Odely et Amaël qui se chargèrent de l’accompagner jusqu’à son lit pour qu’il puisse se reposer.
A 15h20, l’incendie était complètement maîtrisé.


Mes amis étaient dans un état calamiteux. Ils avaient faim, sommeil, et la pestilence qui émanait d’eux n’avait rien à envier au tas de déchets qui venait de brûler des heures durant. 

Ils s’étaient réunis dans la cuisine pour satisfaire leurs estomacs endoloris puis avaient rejoint leurs couches sans plus attendre, s’endormant, pour certains, dans leur propre saleté. 

Je me dois cependant de souligner que mes compères masculins ont fait preuve de courtoisie et de bienveillance, puisqu’ils ont élégamment laissé la seule baignoire, et la seule douche de l’hôpital, à Fantine et Doreen afin qu’elles puissent se laver. 

Odely et moi avions alors mesuré l’urgence qu’il y avait à posséder des sanitaires supplémentaires, et nous avions offert à Guidry, avant qu’il ne reparte, six cents simflouz, afin qu’il nous donne accès à deux salles de bain de l’étage.
L’ectoplasme avait été ravi de nous aider puis s’en était retourné dans son « au-delà » en péril, après nous avoir salués.


Odely m’avait aidé à nettoyer les sanitaires, à boucher les fissures et à enlever les toiles d’araignées qui s’étaient installées un peu partout.
Nous n’étions que deux mais, deux vampires tels que nous pouvaient abattre le travail de trente humains en un temps record.
Lorsque nous eûmes fini, Odely m’accompagna jusqu’au centre-bourg, à la boutique « Trouves-y-tout » de Juju, afin d’y acquérir deux baignoires pour nos compagnons d’infortune.
Nous n’échangeâmes que des banalités. Son visage était aussi fermé qu’une stèle de tombeau... Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de la regarder... elle... si belle et si forte.


Lorsque nous rentrâmes à l’hôpital, nous installâmes les baignoires et les raccordâmes au réseau interne de l’établissement.
Nous n’avions pas oublié de remplir quelques seaux avec l’eau du lac. Il n’était pas envisageable d’en manquer maintenant. Nos amis en auraient été effondrés.
Odely s’éclipsa ensuite en me laissant seul dans une salle de bain flambant neuve.


Je me faufilai ensuite jusque dans la chambre des femmes pour y lire le journal que nous avions aperçu la veille. Elles dormaient encore...
Audric nous avait déjà résumé le contenu du journal se trouvant dans la chambre des hommes et, celui-ci semblait relater les mêmes évènements, et exprimer les mêmes désespoirs que ce qu’il nous avait conté.
Ces pauvres humains avaient été arrachés à leurs familles contre leur volonté, simplement parce qu’ils étaient victimes de maux psychiatriques passagers qui auraient pu être soignés autrement. Celui-là avait été déprimé parce qu’il venait de perdre sa femme et cela avait suffi pour justifier son internement.


Il avait aimé sa femme plus que tout autre chose au monde.
Au fil de ma lecture, je me rendis compte que ses propos devenaient de plus en plus incohérents à mesure qu’il racontait ses passages à l’infirmerie pour y avaler ses traitements et y subir des tourments indescriptibles. Il les nommait des « expériences ».
Parfois, il revenait dans sa chambre sans pouvoir parler, parfois, il n’avait plus aucune motricité, parfois, il ne se souvenait de rien.


L’hôpital l’avait rendu fou alors qu’il ne l’était pas en y entrant, et, tout comme dans l’histoire qu’Audric nous avait résumée, cet homme-là avait fini par voir des « choses ». Il parlait de « boules de couleurs ». Certaines souriaient tandis que d’autres crachaient du feu, malfaisantes.
Est-ce la folie qui lui avait permis de les voir ? C’est ce qu’il pensait. Les spectres ? Car je savais qu’il parlait d’eux.
Une chose est sûre, les médecins avaient prévu d’augment son traitement, de lui mettre une camisole et de l’isoler.
Le journal s’arrêta là, ou presque... Il eut une dernière pensée pour sn fils qu’il évoquait souvent, et il priait le ciel pour qu’il ne lui arrivât rien de mal, et qu’il réussît sa vie.
Le journal finissait par ces quelques mots : « Je t’aime, Naoki. Ton père, Susumu. »


Je me levai alors pour observer les photos qui étaient punaisées sur le mur de sa chambre. Il y avait de nombreuses photos de femme, la même, à différents moments. Je pouvais supposer qu’il s’agissait de Manon, la femme de Susumu, morte prématurément de la tuberculose.
Le portrait, un peu plus bas, représentait un homme brun avec une moustache élégante. Il s’agissait de Susumu avant son entrée à l’hôpital. Il avait la posture de tête d’un homme fier et heureux, un bel homme de son époque.


A ma gauche, déposé au sol mais appuyé contre le mur, se tenait le portrait d’un enfant, à peine adolescent. Je n’eus aucun mal à deviner que se trouvait devant moi, Naoki, son fils... un fils qu’il n’eut jamais le loisir de revoir.
Je contemplai la photo, usée et abîmée à force d’avoir été touchée par les doigts du père, d’un air détaché.
Même si je comprenais, et même si je trouvais cette histoire horrible, je m’étais forgé une carapace suffisamment dure pour ne pas m’appesantir sur le malheur d’autrui. Les faits... juste les faits...


Je descendis jusqu’à la réception pour me réfugier dans cette musique troublante que j’aimais tant.
L’orgue avait un effet salutaire sur moi. Dans quelle mesure ? Je ne saurais le dire, car depuis que la malédiction m’avait séparé de ma femme, je ne ressentais plus rien. Ni haine, ni colère, ni peine, ni tristesse.
Seule sa présence me rappelait que je n’étais pas complètement mort ou insensible, et la musique m’y aidait aussi, me berçant de doux souvenirs.


Elle s’était assise pour m’écouter jouer, comme elle l’avait fait tant de fois par le passé... à la différence près qu’elle avait pris un siège à distance respectable, et que mes doigts auraient pu saigner de la violence avec laquelle je heurtais les touches, si je n’avais pas été un vampire...

Je pouvais sentir son âme se repaître de cette mélodie qui fut la nôtre, et entendre ses pensées, inconsolables d’être, à la fois, si près et si loin de moi. 

Au cours de leur existence éternelle, les vampires ne pouvaient aimer qu’une seule et unique fois. Nous pouvions tomber amoureux plusieurs fois, comme n’importe quel humain, bien sûr, mais... aimer avec un grand A, nous ne le pouvions qu’une fois.
A condition que nous trouvions notre âme sœur, celui ou celle qui serait notre Unique. Et je l’avais trouvée... celle que j’aimais par-dessus tout, qui m’aimait plus que de raison, celle avec qui je pouvais communiquer par la pensée, celle qui me comprenait d’un seul regard... Et nous nous étions perdus.


Alors que nous étions heureux depuis des siècles, il avait fallu que nous acceptions, en 1989, une mission dans cet hôpital maudit.
Nous y étions venus avec Adrian Duplantier et Luc Lapierre, un de ses amis jeteur de sorts.
C’est là que nous avons croisé Tempérance pour la première fois. Notre présence sur les lieux l’avait rendue hors d’elle, et elle avait menacé Odely.


Luc avait bien tenté d’user de ses pouvoirs pour la dompter, mais sans succès. Il était trop jeune et ne maîtrisait rien face à la puissante dame en colère que nous avions tous sous-estimée. 

La fureur de Tempérance nous avait tous surpris, tous sauf Odely qui s’était ruée sur elle, comptant lui donner une bonne leçon.

Ma douce y parvint, mais ce ne fut pas sans conséquences.
Tempérance s’en prit à nous, à notre couple. La menace m’avait semblée bien réelle et je me souviens l’avoir sentie venir au plus profond de moi. Mais Odely la narguait. Elle la fixait de ses grands yeux, sans peur et sans crainte.
Sur mon insistance, elle finit par cesser ses provocations...


...mais trop tard.
Tempérance lança sur nous sa malédiction infernale, la malédiction qui nous séparerait à jamais.


Nous eûmes un temps infime pour nous serrer l’un contre l’autre une dernière fois.
Luc Lapierre tenta une dernière expérience magique pour contrer le sortilège mais il échoua une nouvelle fois, et une décharge de feu nous sépara, Odely et moi, décharge qui nous aurait probablement transformés en tas de cendres, si nous ne nous étions pas éloignés l’un de l’autre... pour toujours.


Je m’étais arrêté de jouer sans même m’en rendre compte.
- N’y pense plus, Ancelin... me dit-elle de sa voix douce.
- J’essaye... mais j’y pense chaque jour que Dieu fait.
- Je le sais bien.


Nous étions si proches sans pouvoir nous toucher...
Odely s’occupa de faire changer de direction à nos pensées en me proposant de m’occuper de la survie du groupe jusque dans la nuit du lendemain.
- Etant donné qu’Audric ne t’a pas permis de prendre les choses en main avant quinze heures, il serait plus juste que tu gardes ton tour jusqu’à demain. Toi aussi, tu as le droit à une journée entière.


- Tu as raison. Sans compter que j’ai tout de même fait ma part de travaux forcés aujourd’hui, alors que c’était le seul jour de la semaine où j’aurais dû en être exempté.
J’avais essayé de dire cela sur le ton de la plaisanterie, mais le cœur n’y était pas.


- Parfait. Je préviendrai Amaël qu'il prendra son tour après-demain. Et si on allait faire un peu de cuisine avant que les autres ne se réveillent ? 

Nous avions donc partagé la cuisine dans la bonne humeur.
Odely avait remarqué que certains ingrédients indispensables nous manquaient, mais je l’avais tout de suite rassurée. J’avais donné à Juju une liste de courses qu’il avait promis de nous faire livrer, dès le lendemain matin.
 
Lorsque nous eûmes terminé, il faisait déjà nuit. Nos amis étaient tous dans la cuisine, vêtus de leurs pyjamas. Odely avait disparu, tandis que j’étais resté quelques minutes pour discuter avec eux.
Ils avaient trouvé les deux salles de bain, donc nous avions sciemment laissé les portes ouvertes, et en étaient enchantés. Je constatai même, avec soulagement, qu’ils avaient dû s’en servir.


Avant de les quitter, les informai qu’un plat de spaghetti bolognese se trouvait dans le frigo à leur attention, puis je m’éclipsais, bien décidé à aller me servir un petit verre de plasma-mary au salon.
En arrivant, je découvris qu’une nouvelle marque maléfique était apparue sur le sol mais, surtout, que Guidry était là, et qu’il courtisait grossièrement Odely.


Je m’assis à leur table en ne quittant pas des yeux le bellâtre ectoplasmique, puis lui recommandai expressément de cesser ses avances suggestives envers elle. 

Guidry n’eut pas l’air ravi d’entendre mes ordres déguisés en demande :
- Et on peut savoir en quoi notre discussion vous concerne ? me lança-t-il sur un ton désagréable.
- Elle me concerne, voilà tout.


- Pas du tout. Mêlez-vous de vos affaires. Nous discutions en toute amitié, et votre intervention est malvenue.
Odely m’envoya un signal pour m’inciter à abandonner la partie.
Je savais qu’elle était assez grande pour se débrouiller seule, et je devinais aussi qu’elle avait certainement eu d’autres amants que moi depuis notre malédiction, mais je ne voulais pas voir. Deviner me suffisait amplement.


Je me levai sans un mot, étouffant ma colère, pour aller rejoindre Amaël, Fantine et Doreen autour de la table de Parcémente.
Mes amis avaient, semble-t-il, tous décidé de garder leurs pyjamas. Les humains étaient parfois très étranges.
Au milieu de la séance, nous entendîmes de légers craquements non loin de nous. Fantine ouvrit les yeux pour voir ce qui se passait, mais rien n’avait changé autour de nous.


Le bruit s’intensifia, comme si quelque chose se promenait dans les murs, puis la voix de Tempérance surgie de nulle part, s’adressa à nous :
« Paaartez.... L’hôpital est à moiiii ! » Son rire diabolique envahit la pièce puis le silence s’imposa à nous.
Amaël se risqua à parler, d’une voix peu assurée :
- Vous avez tous entendu, n’est-ce pas ?


- Ça suffit ! me mis-je à crier. Ne voyez-vous donc pas qu’elle cherche à nous faire peur ? Cessez de rentrer dans son jeu. Elle se nourrit de nos peurs et de nos colères. Tout l’hôpital s’en nourrit. 

- C’est malin ! me dit Doreen sur le ton du reproche. Tu as mis fin à la séance. 

- Il y en aura d’autres, ne t’en fais pas.
Mon regard glacial n’eut pas à souffrir d’autres de ses réflexions.


J’avais entraîné Fantine un peu plus loin dans le couloir pour lui demander de me donner un peu de sang. Je commençais à avoir sérieusement soif, et je ne voulais pas quitter l’hôpital à la recherche d’un repas en sachant Guidry en train de tourner autour d’Odely.
Fantine accepta tout de suite :
- Avec plaisir. Je suis en pleine forme, alors si je peux te rendre service...


C’est à ce moment-là qu’apparut Susumu, le fantôme avec qui Fantine avait lié une amitié, mais aussi l’auteur du journal que j’avais lu un peu plus tôt dans l’après-midi.
Ce fantôme avait parfaitement l’air sain d’esprit (si je puis m’exprimer ainsi), lorsqu’on sait dans quel état il a achevé sa pauvre vie.
Il nous salua tous les deux puis s’adressa à Fantine en disant qu’il ne comprenait pas pourquoi elle acceptait, de son plein gré, de se faire mordre par des vampires.


- C’est un échange de bons procédés, Susu, lui répondit Fantine.
Susu ?! Mais qu’est-ce que j’exécrais ces surnoms ou diminutifs, par trop courants dans cette époque dévergondée.
- Et je ne ne donne pas mon sang à tous les vampires. Seulement à Odely et Ancelin. Ce sont mes amis. Ils me le rendent bien, je t’assure.
- Tu dois avoir mal, pourtant ?


- Pas tant que ça. C’est même plutôt agréable, parfois. Mais tu es trop mignon de t’inquiéter pour moi.
- Tu me fais penser à la fille que j’aurais pu avoir, lui répondit Susumu. Mais je n’ai eu le temps de n’avoir qu’un fils.


Afin d’éviter les jacasseries inutiles sur le bien-fondé, ou non, de donner son sang à un vampire, j’orientai Susumu sur le journal que j’avais trouvé dans la chambre des femmes.
- Vous êtes bien l’auteur de ce journal, n’est-ce pas ?
- Vous ne vous trompez pas. Je suis bien Susumu Ikeda.
Susumu refusa de s’étendre sur ce qu’il avait écrit sur son internement. Il me convia cependant à découper la couverture de son journal pour y lire d’autres pages, plus accusatrices, celles-là :
- Nous discuterons une fois que vous les aurez lues, me dit-il.


Je me levai donc pour le remercier et lui assurer que je poursuivrais ma lecture, mais il était temps pour moi de me nourrir. Ma soif ne pouvait plus attendre. 

Je m’étais alors transformé sous ses yeux.
- Mais comment fais-tu, Fantine ? s’outra-t-il. Franchement, cet aspect-là est très repoussant.
- Ce n’est pas très gentil, ce que tu dis là, Susu ! s’esclaffa Fantine.
Si j’avais conservé une once d’émotion, je crois que j’aurais pu rire aussi, à ces paroles irréfléchies. Susumu ne savait manifestement pas de quoi les vampires étaient capables.


Je lui enviais sa candeur, mais je n’avais pas le temps de m’en intéresser.
Fantine m’avait tendu son poignet et je ne voulais pas la faire attendre.
Susumu ferma les yeux puis se leva. Nous entendîmes, au même moment, une porte grincer en provenance des étages.


- Bon, je vous laisse les amis ! Tout cela est passionnant mais je n’ai pas envie d’en voir plus. Au fait, la porte que vous venez d’entendre est celle de la deuxième chambre du premier étage, dans l’aile ouest. C’est un petit cadeau pour vous, Ancelin.
Ce fantôme était, ma foi, fort sympathique.


Je remerciai Fantine pour son don plasmatique et la félicitai pour le choix de ses amis. 

- Tu sais, me dit-elle, je n’ai pas voulu lire ce journal alors qu’il est dans notre chambre, à Doreen et à moi. J’y ai vu le nom de Susumu et je ne voulais pas vio-ler son intimité, mais il n’a pas l’air contre, n’est-ce pas ? Tu crois que je devrais le lire ? 

- Agis selon ton cœur. Je ne peux pas te dire plus.
- Merci Ancelin. Tu viens de me donner ma réponse.
- Si je peux être utile...
C’est à ce moment-là que nous entendîmes un bruit si violent qu’il nous sembla que l’hôpital, en son entier, allait s’écrouler sur nos têtes.


Fantine se dirigea vers le salon, tandis que je me hâtai vers la réception. La terre tremblait sous nos pieds. Je reconnus immédiatement la poupée maléfique qui se trouvait assise sur le sol, l’œuvre de Tempérance...
- Quand est-elle apparue ? demandai-je à Amaël.
- Depuis un petit moment déjà.
J’aperçus, au loin, Yoram qui paniquait.


Doreen ne semblait pas se trouver mieux, mais il faut reconnaître qu’elle s’épeurait facilement. 

Au moment où Guidry allait pour s’asseoir près de moi, la voix stridente de Tempérance envahit l’hôpital :
« Il y a déjà eu un mort. D’autres suivront si vous restez. ALLEZ-VOUS-EN ! »


L’instant d’après, je sentis qu’Odely était en difficulté, en prise avec un ennemi invisible qui voulait la combattre et qu’elle ne maîtrisait pas.
Comment combattre ce que l’on ne peut voir ? Et comment aurais-je pu l’aider ? Je ne savais même pas dans quelle pièce elle se trouvait.


Le sol redevint stable, les bruits cessèrent, et je me tournai vers Guidry, inamical :
- A quoi riment toutes ces galanteries envers Odely ? Vous êtes un fantôme. Elle est faite de chair et d’os.
- Pas exactement, non... Odely est aussi morte que vous et moi. En cela, nous nous ressemblons. J’aime beaucoup sa présence.


A ces mots et, malgré des émotion anéanties, la colère s’empara de nouveau de moi. Je savais combien elle pouvait être néfaste dans un endroit comme celui-ci, et j’avais mis les autres en garde afin qu’ils n’y succombent pas, mais je fus de ceux qui s’y laissèrent prendre.
Je suis le seul à pourvoir aimer la présence d’Odely. Je m’attaquai donc à Guidry.
Lui, si paisible d’ordinaire, vira du rose au rouge en quelques millisecondes, bien déterminé à ne pas me laisser prendre le dessus, et répliquant à mes violentes accusations.


Au bout d’un échange tumultueux, il finit par se lever. Nous nous jaugions mutuellement d’un regard haineux et féroce.
J’étais dans la détestation de ce fantôme et, pourtant, il me semblait l’estimer.


Je le vis franchir la porte de l’hôpital en me narguant. Il n’avait pas peur de moi et, à aucun moment, je ne l’avais vu courber l’échine devant moi.


Une petite voix en moi me soufflait de ne pas le suivre. ‘Laisse ta colère s’apaiser...’
Mais elle était bien frêle et bien fluette à côté de celle, si puissante, qui guida mes pas jusqu’à lui. Il était furieux.


Il me faisait presque rire, mais quelque chose me poussait à le provoquer. J’aurais tellement aimé avoir une épée entre les mains pour le convier en duel, comme au bon vieux temps. Nous réglions les tensions si facilement, à cette époque-là.
Mais je n’avais pas d’épée et je m’avançai vers lui :
- Tu veux combattre, espèce de mirliflore, alors allons-y !


Mon air arrogant n’avait pas plu au bellâtre, et nous avions combattu, sans répit, dans une lutte acharnée. 

L’esbroufeur avait perdu, cela va de soi. 

Tout fantôme qu’il était, il n’avait pas mesuré le danger qu’il affrontait, et je l’avais mis à genoux. Je m’en régalai. 

- Alors ? Qui est le plus fort ? Accepte de te soumettre à ma volonté, petit ectoplasme.
J’étais tellement sûr de moi, à ce moment-là ; je me sentais tellement supérieur à lui.


Je repris ma forme humaine alors que les gonds d’une nouvelle porte se mirent à grincer pour annoncer la libération d’une autre pièce.
Guidry me foudroya du regard, toujours paré de son aura colérique, et me faisant redescendre de mon piédestal. Il me tutoya, en écho aux propos que je lui avais tenus un peu plus tôt :
- Bravo Ancelin. Une nouvelle chambre vous est accessible à tous, grâce à ta jalousie. Sache que je n’ai jamais envisagé de te prendre Odely. Je connais votre histoire. Je t’ai simplement mené là où je le voulais. Cette querelle était mon but.


Je l’observai, interloqué :
- Que veux-tu dire ?


- Rien de plus, et rien de moins que ce que je viens de te dire. Je t’ai poussé à la colère pour que tu me combattes. L’hôpital m’a bien aidé. Nous sommes à présent ennemis jurés mais, un jour, nous deviendrons sûrement amis. Laissons le temps effacer cette improbable mais nécessaire fâcherie. Je dois y aller, maintenant.


Le jour s’était finalement levé. Guidry s’était bien moqué de moi, et je me félicitai de n’avoir eu aucun témoin de notre discorde.
Je rejoignis la chambre des femmes pour terminer la lecture du journal de Susumu.
Mes pensées vagabonderaient ainsi vers d’autres lieux et d’autres vies... Un triste exutoire pour oublier... et, peut-être... de nouvelles révélations.
 
A suivre...🙂
 
 
Secrets de tournage : 
Révélation
Ami et ennemi...
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J’ai bien ri en voyant cela :
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Bilan des ventes de la journée :
Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette sixième journée.
Révélation
(en bleu ciel, les pièces accessibles dès le début - En vert, les pièces débloquées dans les précédents chapitres - En jaune, les pièces débloquées au cours du chapitre)

Rez-de-chaussée
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Premier étage
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Deuxième étage
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Les objets maléfiques apparus jusqu'à maintenant :
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Les progrès de l'équipe : 
 
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★★ Guide

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Point de vue d'Ancelin

Nous nous apprêtions à entamer notre septième journée en ces lieux maudits...
Mes amis s’étaient levés d’humeur radieuse ce matin. Ils avaient dormi et mangé, ils s’étaient lavés, et étaient maintenant prêts à affronter les surprises que cette journée nous réserverait. La nature humaine était ainsi faite que ces pauvres êtres ne pouvaient faire grand-chose avant d’avoir satisfait leurs besoins primaires. Je crois que c’est une évidence qui me surprendra toujours.

Révélation

Odely, a contrario, semblait soucieuse. J’avais intercepté certaines de ses pensées en la croisant dans le couloir tout à l’heure, et avais senti qu’elle redoutait que quelque chose ne vienne ternir cette journée festive. Aujourd’hui, devait se dérouler la fête déguisée du samedi, prévue par les spectres des murs. 


Je replongeai le nez dans la lecture du Journal de Susumu. J’en avais découpé la couverture cartonnée, comme il me l’avait conseillé, et avec découvert les autres pages dont il m’avait parlé.
Ce que j’y lus me laissa à la fois pantois et révolté. Il y avait là, des noms, des dates et toutes sortes de preuves et de témoignages... Susumu avait recueilli tout cela avec beaucoup de courage, afin de se sauver et de sauver les autres malades de l’hôpital.


Je savais déjà ce que j’allais faire de ses preuves, si nous pouvions sortir d’ici. J’en connais un qui regrettera d’avoir croisé ma route.
En attendant, je trouvais plus sage de garder ces informations pour moi, afin que les autres ne se laissent pas envahir par la colère. Tout sentiment d’animosité, qui se ressentait ici, pouvait prendre de terribles proportions incontrôlables. J’en avais été pour mes frais, hier, en m’en prenant à Guidry. Il y avait longtemps, pourtant, que les émotions, bonnes ou mauvaises, n’avaient plus prises sur moi, mais ici...
Je fermai le journal et l’emportai avec moi, dans l’idée de le cacher. Peut-être faudrait-il que j’en entretienne Fantine car elle était avisée de son existence.


Je me préparai à descendre l’escalier pour rejoindre le rez-de-chaussée, lorsque j’aperçus Amaël et Fantine en train de discuter dans la salle de méditation.
Leurs échanges avaient l’air beaucoup plus qu’amicaux. Je restai les observer quelques minutes avant d’emprunter l’escalier.


J’avais caché le journal sous l’une des céramiques. L’opération avait été aisée. En grattant le plâtre, j’avais pu faire un trou suffisamment grand pour y glisser l’oeuvre de Susumu, puis j’avais recollé le carreau. Personne ne risquait de découvrir mon forfait puisque la céramique utilisée était située derrière le réservoir des toilettes du rez-de-chaussée. 


En regardant par la fenêtre, je vis arriver la livreuse envoyée par Juju.
Doreen aussi était dehors, en train de regarder le tas de déchets qui embellissait pitoyablement l’entrée de l’hôpital. J’espère qu’elle n’était pas en train de se demander si elle aurait pu mieux faire qu’Audric. Un incendie était bien suffisant.


J’allai à la rencontre de la livreuse. En ouvrant la porte, je m’aperçus qu’elle se faisait attaquer par de petits spectres rouges. La pauvre fille me tendit le sac en papier qu’elle tenait sous son bras, puis elle partit prestement, sans même attendre mon pourboire. 


C’était la première fois que nous voyions ces spectres en plein jour. Jusqu’à présent, ils ne s’étaient manifestés que la nuit. Était-ce les coups frappés à la porte qui les avaient attirés ou le fait qu’une personne étrangère à notre groupe se présente ici ? Le mystère était entier mais je pus constater que quelque chose les avait contrariés au point qu’ils se mirent à éructer des flammes que je dus esquiver rapidement.


Audric, dans le même temps, se faisait attaquer par une ou plusieurs créatures invisibles, du même ordre que celles qui s’en étaient prises à Odely, la veille.
- Audric ! l’apostrophai-je. Tu as besoin d’aide ?
- Non ! Je ne crois pas !


J’arrivai à sa hauteur au moment où il se relevait.
- J’étais sur le point de leur jeter un sort de visibilité lorsqu’elles ont disparu. Je me demande où elles sont passées. J’espère qu’elles ne sont pas restées dans l’hôpital. C’est assez flippant de se faire attaquer par des trucs invisibles.


En réalité, alors que nous discutions, les créatures s’en prenaient à Doreen, et la poursuivaient. 


- Tu sais, Ancelin, je tiens à te remercier de m’avoir proposé ton aide. Depuis ce fâcheux incendie, j’ai l’impression que tout le monde m’évite. Je crois que je ne participerai pas à la soirée déguisée, ce soir.
- Ne dis pas de sottises. Ce soir, tu seras avec nous. Tu n’es pas directement responsable de ce qui est arrivé. Ce sont ces murs qui amplifient notre colère. J’en ai moi-même fait l’expérience en menaçant et en combattant Guidry. Il est furieux contre moi, à présent.


Audric avait rigolé à l’idée que j’eus pu me faire un ennemi de Guidry, le fantôme si courtois et si bienveillant, puis il avait accepté de me suivre pour une partie de pêche. 


- Je crois que tu as raison. C’est l’hôpital qui nous fait faire des trucs bizarres. Jamais, en temps normal, je n’aurais eu l’idée de mettre le feu aux détritus, même si j’avoue que leur vue et leur odeur me retournent le cœur. J’ai eu l’impression d’être comme possédé...
- C’est aussi mon impression. Et d’ordinaire, la possession ne touche pas les vampires. C’était une sensation suffisamment curieuse pour que l’on s’en inquiète. Je vais parler aux autres. Ils comprendront mieux tes actes, de cette façon.


- Je ne sais pas... Odely leur a déjà parlé.
- S’ils savent qu’eux-mêmes peuvent être victimes du même phénomène, je reste convaincu qu’ils te pardonneront. Nous vivons en vase clos. Nous devons tous nous soutenir.


Nous restâmes un moment pêcher en silence, admirant la beauté et le silence du lieu, puis je déployai mes ailes pour aller faire un tour sur le petit îlot qui se trouvait au milieu du lac. La vue, de ce côté, était encore plus remarquable.
Je m’approchai de la tombe qui se trouvait là, au pied d’un arbre tordu au milieu, pour y lire l’épitaphe :
« Ci-gît Aurora, notre déesse bien-aimée, sœur de la Lune et du Soleil, arbitre entre le jour et la nuit, le Bien et le Mal. Repose en paix. »
Une déesse ? Je n’avais jamais cru en ces entités surnaturelles et celle-ci me donnait raison. Les dieux n’étaient-ils pas, par essence, immortels ?


Je m’envolai alors jusqu’au manoir et atterris dans le salon. Ce soir, nous fêterions... une fête, sans même que nous sachions pourquoi, mais c’était la troisième de la semaine et, d’expérience, je savais que ce genre de réjouissances remontait le moral du groupe.
Tout le monde buvait, rigolait et s’extasiait sur tout et n’importe quoi, et ces petites frivolités semblaient faire oublier à tous la raison véritable de notre présence en ces lieux pendant quelques heures, notre mission.


Je fréquentais les humains depuis de nombreux siècles pour savoir qu’ils aimaient festoyer, peu importe leurs obligations. Et certains festoyaient plus que de raison.
Je leur donnerai donc de quoi s’amuser ce soir. Un de mes petits cocktails maison qui avait fait ses preuves au fil de plusieurs lustres et dont je m’étais servi, à plusieurs reprises, de manière inavouée par le passé, pour obtenir ce que je voulais.
Aujourd’hui, mon fabuleux cocktail de jus permettrait à mes amis de se détendre. J’avais même trouvé quelques petits parasols décoratifs que j’avais prévu de rajouter à la dernière minute, afin que mon breuvage parut plus ludique.


Après ce petit intermède mixologique, je me fis un devoir d’expertiser un vase que nous avions trouvé, Odely et moi, lors de notre dernier séjour à Selvadorada.
Nous avions ramené à l’hôpital quelques-unes de nos trouvailles dénichées dans la jungle et, jusque-là, je n’avais pas eu le temps de m’en occuper vraiment. J’ignorais si ma femme avait analysé celles qui se trouvaient en sa possession, mais j’avais bien l’intention de prouver que ce vase était authentique. L’archéologie était une de mes passions depuis fort longtemps.
Après avoir prélevé quelques échantillons et décrypté les inscriptions présentes sur la terre cuite, je remballai mon matériel pour monter à l’étage et m’employer à aménager les deux chambres que nous avions débloquées la veille grâce à Susumu et Guidry.


Odely m’avait apporté son aide et j’avais gardé, pour la fin, la surprise que je lui réservais :
- Un cercueil ?! s’était-elle exclamée.
- Nous le partagerons à tour de rôle, si tu veux bien. Je l’ai acquis pour une poignée de simflouz, chez Juju. Ce n’est pas le grand luxe auquel nous sommes habitués, mais il fera l’affaire. Cette chambre est la nôtre.
- Tu es merveilleux, Ancelin. Je sais pourquoi je t’...
Elle s’était interrompue. Il y a des mots qu’on s’interdit, aujourd’hui... Nous étions d’accord là-dessus. Alors, elle reprit, comme si de rien n'était:
- Je sais pourquoi je t’estime tant.


Au même moment, alors que la nuit s’était installée, le sol se mit une nouvelle fois à trembler dans tout l’hôpital, et les murs se mirent à gémir.
Fantine, qui avait rejoint sa chambre, pour se préparer à la soirée, se fit attaquer par les créatures invisibles, comme l’avaient été précédemment Odely, Audric et Doreen.
Amaël, qui lui, avait déjà revêtu son déguisement et faisait quelques pas dans le jardin en attendant le début des festivités, vit surgir devant lui une plante maléfique semblable à celle qui ornait déjà notre perron.


Nous nous rejoignîmes au salon lorsque l’hôpital s’apaisa. Chacun fit part aux autres de ses dernières expériences surnaturelles survenues au cours de la journée et j’en profitai pour glisser ma mésaventure avec Guidry ainsi que celle d’Audric avec l’incendie. Mes amis réalisèrent que personne n’était à l’abri, et Audric fut accueilli de nouveau, à bras ouverts dans notre groupe.
La petite fête avait pu alors commencé. Odely et moi avions revêtu, sans nous concerter, les tenues que nous portions le jour de notre rencontre. J’étais alors un pirate sans cœur et elle, un princesse héritière promise à un noble roi dont je ne citerai pas le nom, car il a peu d’intérêt ici.
Amaël aurait pu être ce roi, mais son allure et son port de tête étaient bien plus distingués que ceux de celui que j’avais dû occire, à l’époque.


Fantine s’était déguisée en fée. Cela allait très bien à sa douceur et à sa gentillesse.
Quant à Audric, il arborait avec élégance un costume de marin, en hommage à ces ancêtres qui avaient sillonné toutes les mers du globe et parcouru milliers de miles, uniquement par amour de la mer.
Mes petits parasols semblaient faire leur effet et je n’en étais pas peu fier.


Doreen et Yoram ne s’étaient pas luxés pour choisir leurs costumes.
Yoram avait plongé dans son uniforme de soldat sixamien (le vrai), tandis que Doreen était paré d’un drap blanc agrémenté d’une ceinture et qu’elle avait noué ses cheveux en deux macarons de chaque côté de ses tempes. Elle avait dit être la princesse Leia de Star Wars... oui... peut-être. Mais j’étais là, à la sortie de ce film populaire et nous avons, Odely et moi, rencontré Carrie Fisher, l’actrice qui jouait ce rôle, en 1978. Doreen ne lui ressemblait pas du tout... mais peut-être que cette histoire de déguisement m’échappe. Je n’eus pas le temps de m’appesantir sur le sujet.
Le sol trembla à nouveau, faisant tintinnabuler les verres que nous avions reposés sur la table. Amaël et Fantine ne contrôlaient plus leur effroi.


Heureusement, l’effet ne dura que quelques secondes, et chacun reprit sa place.
C’est à cet instant qu’Audric remarqua le pendentif qui ornait le buste de Fantine.
- Où as-tu eu cette pierre ? lui demanda-t-il.
- C’est mon père qui me l’a donnée. C’est un souvenir précieux.
- Bon sang ! Mais tu ne sais même pas à quoi elle sert, alors ?
- Elle ne sert à rien, Audric. C’est un diamant brut qui a été taillé pour en faire un bijou. Il a une valeur sentimentale. Rien de plus.


Je n’ai jamais cru aux coïncidences et je me levai alors dans l’idée d’examiner la pierre de plus près. Audric était un jeteur de sorts reconnu dans son milieu, et je l’avais nettement vu reconnaître la pierre.
- A quoi te fait penser cette pierre ? lui demandai-je sans vouloir heurter Fantine.


Il n’eut pas le loisir de me répondre. Un vacarme épouvantable retentit dans tout l’hôpital, et chacun quitta son siège. Guidry fit son entrée, quelques secondes après, dans la pièce.
- Elle est là. Elle a trouvé le moyen de revenir. Faites très attention.
Odely avait saisi l’allusion tout autant que moi :
- Viens, Ancelin... Nous devons l’affronter.

 

Nous avions traversé le premier couloir, puis la réception, avant de nous retrouver face à ELLE. Elle était identique à la première fois que nous l’avions vue, vingt-deux ans plus tôt, toujours malfaisante et autoritaire :
- Alors, vous êtes de retour ? nous dit-elle. Vous n’avez pas encore compris que ma fureur domine les lieux et que vous êtes de petits vampires insignifiants, face à moi ? Partez de suite !


- Nous n’irons nulle part. Nous t’anéantirons, quoiqu’il nous en coûte. Ta malveillance ne nous fait pas peur.
Odely m’appuya. A deux, nous faisions front contre elle :
- C’est toi qui va-t’en aller, créature du malin. Nous ne plierons jamais devant toi.


Nos propos ne l’atteignirent malheureusement pas. Pour asseoir ses propos colérique, elle fit apparaitre une autre de ses poupées maléfiques à nos pieds. 

Je vis Odely devenir aussi furieuse qu’elle l’avait été en ce jour de 1989 où la malédiction de Tempérance nous avait frappés. Je redoutai le pire, Tempérance n’étant pas fantôme à se laisser intimider. 

- Tu oses t’adresser à moi de la sorte, petite vampire insipide ! Tu as pourtant subi, une fois déjà, le revers de ma colère. 

Par instinct de protection, je me rapprochai d’Odely. Quoiqu’il advienne, je ne permettrai pas à cette chose de lui faire du mal, puisse-t-il en aller de ma vie.
Les deux femmes se mesuraient du regard, et aucune ne baissait les yeux.
J’entrepris alors d’ouvrir le dialogue avec la folle furieuse :
- Veux-tu bien m’écouter une seconde ? Nous pourrions peut-être nous entendre.


- Ah oui ? Et en quoi ce que tu pourrais me dire pourrait-il m’intéresser ? De ce que je sais, tu n’as pas grand-chose à offrir à part le désespoir d’avoir perdu ta femme, grâce à moi. 

Il me fallut me faire violence pour ne pas succomber à la colère qui m’envahissait à nouveau. Odely m’y aida. Elle s’était calmée et m’envoyait ses pensées apaisantes, loin de la portée haineuse de Tempérance.
- « Parle-lui agréablement... ne te laisse pas subjuguer par l’aura qu’elle dégage... je suis avec toi... Je t’aime... Ne la laisse pas faire... »
Je t’aime... Elle avait prononcé les mots alors même que nous nous les étions interdits. Mais ces mots étaient ma force. Elle le savait.


Je pliai alors devant la furie de Tempérance, sachant Odely à mes côtés, imperturbable :
- Noble Dame... Tu nous as séparés, ma femme et moi, il y a de nombreuses années de cela. Nous ne sommes pas ici pour te nuire mais pour implorer ta clémence et faire en sorte de retrouver de retrouver notre amour perdu. Nous pouvons te proposer un marché qui pourrait te convenir.


- Tiens donc ! Et quel marché serait susceptible de m’intéresser au point de vous rendre cet amour auquel vous tenez tant ? Après tout, j’ai perdu le mien et je ne vois pas pourquoi vous auriez, tous deux, la jouissance de profiter du vôtre alors que je ne le puis de mon unique amour... Et la malédiction vous va si bien... 

Odely m’épaula de son plus beau sourire de faux complice alors que je m’évertuais à parlementer avec Tempérance.
- Tu sais que nous ne sommes pas revenus seuls ici. De puissants jeteurs de sorts et un extraterrestre se sont alliés à nous pour refermer la faille qui te maintient dans ce monde. Il serait si facile pour Odely et moi de mal les orienter afin qu’ils n’atteignent pas leur but. Nous saboterions leur travail pour que jamais ils ne puissent t’enfermer en Enfer.


Tempérance nous observa, l’un après l’autre, évaluant certainement la sincérité de mes propos, mais elle ne connaissait pas la faculté des vampires à déguiser leurs émotions. Nous étions de marbre.
- Très bien. Je vais lever la malédiction mais, en retour, vous devrez me rendre compte de tout ce qui se passe dans votre groupe de mercenaires de pacotille. Et jamais, vous ne devrez aller contre moi, sous peine de voir la malédiction s’abattre sur vous à nouveau. Aujourd’hui, il suffit que vous vous touchiez pour que vous périssiez. Demain, si vous me trahissez, un seul regard entre vous suffira à votre perte. Etes-vous d’accord avec ça ? Si vous l’êtes, serrez-moi la main, Ancelin.


Odely avait transpercé mes pensées pour me pousser à accepter. Nous savions tous les deux que nous n’irions pas au bout de ce marché, mais nous avions décidé de le ratifier, en ayant l’intime conviction que nous viendrions à bout de la furie. Notre espoir ne faisait qu’un, et c’est ainsi que je saisis la main de la « tempête rouge ».
Elle avait l’air tellement sûre d’elle, tellement contente, ignorante de ce que nous luis réservions...


Elle me pria de m’agenouiller auprès d’elle pour sceller ce pacte infâme, et je dus poser mes mains sur les siennes pour qu’elle puisse faire cesser la malédiction.
J’occultai alors mes pensées pour ne pas qu’Odely ressente la méfiance que j’avais envers cet ectoplasme. Nous la savions capable de tout et je ne voulais pas qu’elle y songe en cet instant.


Tempérance se redressa ensuite, violente de jalousie et de colère :
- Allez-vous-en, maintenant, et vivez votre amour. Mais n’oublie pas ta promesse, Ancelin... ou je te le ferai payer au centuple.


Tempérance avait alors disparu, plus rapide qu’une vitesse vampirique. Odely et moi, nous étions retrouvé seuls, conscients que les minutes nous étaient comptées, et nous étions montés dans la chambre au cercueil. Nous n’ignorions pas que Tempérance avait pu nous tromper, autant que nous envisagions de le faire avec elle. Odely avait la voix qui tremblait lorsqu’elle s’exprima. Elle n’osait même pas me regarder, trop épeurée par les menaces que le fantôme rouge avait énoncées à notre encontre :
- Tu crois sincèrement qu’elle a levé la malédiction, Ancelin ? Elle pourrait faire de nous ce qu’elle veut. Nous nous aimons tellement. Un seul regard et nous brûlerions en Enfer.


- Il n’y a qu’un moyen pour le savoir... lui avais-je répondu, aussi effrayé qu’elle.
Puis je m’étais approché d’elle, affichant l’air le plus confiant que je pouvais étaler, au vu des circonstances. Elle était proche de moi, ma femme, mon amour... après vingt-deux ans de séparation charnelle... Un sourire se dessinait sur ses lèvres... elle espérait, et j’avais décidé de « faire confiance » à Tempérance.
Elle comptait sur nous pour éviter sa perte. Elle ne pouvait donc pas nous avoir joué un mauvais tour.


- On va commencer doucement, dis-je à Odely. Tu te souviens de notre première rencontre ?
- Tu avais pris ma main et l’avais portée à tes lèvres.
- Aie confiance, lui murmurai-je à l’oreille.
Mes gestes furent les mêmes que cette fois-là. Je saisis sa main et embrassai ses doigts délicats. Aucune foudre... aucun feu ne nous sépara. Tempérance avait tenu sa promesse.


Odely se hasarda donc à m’embrasser le bout du nez, comme elle adorait tant le faire aux premiers jours de notre mariage, avec douceur et sensualité, avec bonheur et amour.
J’étais aux anges. Ces vingt dernières années, j’avais tant rêvé ses bai.sers et ses mains frôlant mes joues. Cette nuit, cela arrivait...


Nos lèvres s’effleurèrent, timidement d’abord puis passionnellement ; elles se retrouvèrent comme si elles ne s’étaient jamais perdues... et sa main si douce sur ma joue... 

J’avais l’impression de tournoyer, ivre de la retrouver, ivre de son amour, ivre de ses bai.sers... Je ne voulais plus m’en passer. Pourtant, nous avions choisi le contraire. 

Et je sentais encore ses mains sur mes joues... Elles réchauffaient mon cœur si froid de vampire... Elles m’apaisaient, me rassuraient... Elles me touchaient comme si elles ne m’avaient jamais abandonné... et je fermai les yeux pour espérer que cela dure... pour l’éternité. 

Pendant ce temps, Opaline faisait face à Tempérance, lui barrant l’accès au salon, où se trouvaient réunis tous nos amis. Elles étaient prêtes à combattre. 

- Cela faisait si longtemps...
- Et pourtant, je n’ai pas oublié l’odeur de tes cheveux, ni le parfum de ta peau si douce.
- Moi non plus, je n’ai pas oublié, Ancelin.


- Tu penses à ce que je pense ?
- Bien sûr que j’y pense !


Au salon, l’heure n’était plus à la fête. Guidry essayait de rassurer nos amis, mais c’était peine perdue. La peur les avait saisis, un par un.

Nous étions dans notre bulle, inconscients de ce qui se passait au rez-de-chaussée. Nos deux cœurs battaient à l’unisson. Il y avait si longtemps... 

...mais c’était presque comme si c’était hier. 

Je l’accueillis dans mes bras, l’amour de mon éternité... 

... pour l’étreindre dans un souffle et ne plus la laisser partir. 

 
Nous étions tellement en phase que notre cercueil se retourna, nous laissant choir sur le sol, apaisés, sans que nous ne nous y attendions.

Son rire cristallin se communiqua à moi, un rire qui avait déserté son visage depuis plus de vingt ans. Je m’en étourdis, riant avec elle pendant de belles et longues minutes, lové contre son corps. 

Je pris sa main pour l’aider à se relever. Elle aurait pu le faire seule mais je voulais retrouver ces gestes qui avaient fait notre quotidien, autrefois, un quotidien fait d’amour et de galanterie, et d’attentions que nous avions chaque jour, l’un envers l’autre... jusqu’à ce tout bascule.

Opaline avait rejoint les autres pour leur annoncer qu’elle avait échoué à tenir Tempérance à distance. Elle ignorait où la furie avait disparu, et elle les avertit de sa possible venue dans cette pièce. 

Mais Tempérance avait d’autres projets. Elle n’avait pas supporté de toucher du doigt le bonheur qu’elle nous avait rendu, et envisageait de terrifier plus qu’ils ne l’étaient déjà, tous les habitants de l’hôpital. 

Odely et moi étions sortis prendre l’air au jardin en passant par les corridors extérieurs, pour ne croiser personne. J’avais attrapé le bout de son nez, comme j’aimais tant le faire pour la taquiner.
- Veux-tu bien laisser mon nez tranquille ? Ce geste-là ne m’avait pas manqué, je t’assure.
- Il te manquera, lorsque je ne pourrai plus le faire.
- Je préfère de loin tes bai.sers, tu le sais, non ?


Je l’entourai alors de mes bras pour l’embrasser tendrement sur la tempe. 

- Cette nuit est sûrement la dernière que nous passons ensemble avant un moment. Une sorte de trêve. Je ne pense pas que Tempérance mette longtemps à comprendre que nous allons la trahir.
- Je crains qu’elle ne s’en aperçoive dès demain. L’évidence lui sautera au visage lorsqu’elle verra qu’on continue à aider les autres.


- Ancelin... Nous nous retrouverons bientôt. J’en ai la certitude. Nous la vaincrons.
- J’en suis persuadé, moi aussi. Nous les renverrons directement en enfer, elle et sa malédiction.


Cette nuit-là, nous remîmes nos alliances, symboles de notre mariage et de notre amour, mais aussi de l’espoir qui nous habitait, d’en finir une fois pour toute avec la furie. 

Nous étions montés nous allonger dans l’une des chambres, sachant que la nuit prochaine, nous ne pourrions plus nous toucher, ni même nous regarder.
Alors, je l’avais serrée contre moi et pris sa petite main dans la mienne.


Ce furent les cris d’Opaline qui me sortirent de ma torpeur.
- ARRÊTE ! Mais qu’est-ce que tu fabriques, pauvre folle !


D’un simple mouvement de son index, Tempérance avait envoyé Opaline au fond de la pièce. 

J’arrivai au moment où elle fit apparaître, derrière elle, son armée de spectres malfaisants. Opaline avait couru au salon pour rejoindre les autres.

- Je ne sais pas ce qu’elle mijote, mais elle a réuni son équipe. 

Par ses incantations, Tempérance venait de faire surgir de terre une sorte d’arbre à mains, non loin de la poupée maléfique dont elle nous avait fait cadeau précédemment. Je l’observais, impuissant, ne sachant comment réagir.


L’un de ses spectres m’avait repéré et me toisait en en ricanant. 

La vitesse vampirique m’épargna, de justesse, la rencontre avec ses armes de feu. 

Je rejoignis la pièce lorsque j’entendis Tempérance leur intimer l’ordre de se calmer.
Elle s’adressa ensuite à moi, ses disciples bloquant toutes les issues :
- Espèce de traître, tu croyais que vos conversations à Odely et à toi n’arriveraient pas jusqu’à mes oreilles ? Je suis omniprésente, ici. Cet hôpital est à moi. A compter de cette seconde, tu ne pourras plus la regarder ou la toucher. Et, pour pimenter mon superbe sortilège, tu devras offrir le bout d’âme qu’il te reste à l’un de mes petits compagnons. Si tu ne le fais pas, j’enverrai l’un d’eux faire griller ton unique amour.


Je savais qu’Odely dormait encore aussi paisiblement que lorsque je l’avais laissée tout l’heure, ignorant tout du choix que je m’apprêtais à faire, un choix terrible opposant la raison à l’amour que j’avais pour elle. 

Elle m’aurait certainement supplié de conserver le peu d’âme qu’il me restait, la seule chose qui me permettait de l’aimer encore. Elle aurait ajouté qu’elle saurait se défendre contre ces êtres paranormaux, comme elle l’avait toujours fait, qu’aujourd’hui n’était pas différent, et qu’il ne fallait pas que je m’inquiète pour elle. 

Mais elle aurait eu tort. Je m’inquiétais toujours pour elle, et je me refusais à être celui qui mettrait fin à ses jours. Elle finirait par être heureuse sans moi, elle m’oublierait...
J’acceptai donc le marché et vit se retirer de moi, le dernier morceau de mon âme. Le petit spectre sembla heureux du cadeau que je lui offris et j’entendis, au loin, les gonds de plusieurs portes grincer.


Un peu plus loin, Guidry annonçait aux autres que j’avais perdu mon dernier bout d’âme.
- Et qu’est-ce que cela signifie ? avait demandé Audric naïvement, tout en se doutant de la réponse.


- Cela signifie que, sans son âme, Ancelin peut être très dangereux.
- Alors, il va falloir trouver un moyen pour la lui rendre, avait déclaré Yoram.


Je ne ressentis plus rien. Aucun regret, au remord, plus d’inquiétude pour qui que ce soit. J’avais perdu mon âme mais j’étais débarrassé de toute émotion inutile. Je me sentais bien.
Tempérance avait décidé de quitter l’hôpital pour ce soir :
- A présent, tu pourras la regarder et la toucher. Tu pourras même la tuer, s’il t’en vient l’envie. Mais jamais plus, tu ne l’aimeras. Elle en aura le cœur brisé.


Je m’en moquais éperdument. Le spectre, reconnaissant, venait de déposer à mes pieds, une urne qui ressemblait à un bonbonnière. Je m’empressais de la faire disparaître afin que mes coéquipiers ne tombent pas dessus. Je ne voulais pas qu’ils sachent trop tôt, que j’avais traité avec Tempérance. 

Pour le moment, je devais uniquement me soucier de satisfaire un besoin primaire. Je n’aspirais qu’à une chose : chasser, et me nourrir de sang frais jusqu’à épuisement de son hôte.
Le jour se levait, personne ne se méfiait, et je trouverais ma proie.
 
A suivre...🙂
 
 
Secrets de tournage :
Révélation
Quand Guidry prévient tout le monde de l’arrivée de Tempérance
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Bilan des ventes de la journée :
Révélation
Il n’y a eu aucune vente durant cette journée.
Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette septième journée :
Révélation
(en bleu ciel, les pièces accessibles dès le début - En vert, les pièces débloquées dans les précédents chapitres - En jaune, les pièces débloquées au cours du chapitre)

Rez-de-chaussée
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Premier étage
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Deuxième étage
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Les objets maléfiques
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Les progrès de l’équipe :
 
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Re: [HP] ** Les mercenaires de l'impossible **

★★ Guide

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Point de vue d'Amaël

 

Après cette nuit sordide et irréelle, j’avais fait le tour, au petit jour, de l’hôpital afin d’évaluer les dégâts commis par Tempérance.
Nous avions à présent neuf objets maléfiques sur le terrain, le pire étant certainement cette étrange arborescence à trois mains, en lieu et place de branches. Les poupées faisaient peur, mais pas autant que cette chose.

Révélation

Yoram nous éclaira sur son origine. C’était un trident de Vénus, présent que les vénusiens offraient régulièrement à leurs alliés, un présent bienveillant pour ceux qui le recevaient mais, particulièrement malfaisant pour les ennemis de Vénus ou de ceux qui acceptaient leur alliance. Il faisait monter en eux une terreur irraisonnée, qui ne leur permettait plus de réfléchir rationnellement, ou de se défendre. 


Il ne faisait plus aucun doute, maintenant, pour Yoram, que les Vénusiens ne s’étaient pas aventurés dans ce secteur de l’espace, par hasard, et que les enlèvements d’Audric, puis d’Opaline, n’avaient pas été fortuits. Tempérance avait très certainement dû s’allier à cette bande d’extraterrestres malveillants. 


Malgré la frayeur ambiante qui s’intensifiait, nous réussîmes à évoquer les évènements de la nuit passée. 


Ancelin et Odely nous avaient laissés en début de soirée, lorsqu’ils avaient appris que Tempérance était dans les parages, bien déterminés à lui mettre la main dessus. 


Nous étions tous dans l’ignorance de ce qui avait pu se passer ensuite, mais nous ne les avions pas revus de la nuit. Quelque chose de terrible avait cependant dû se produire car Guidry nous avait assuré qu’Ancelin venait de perdre son âme, il l'avait senti. Et il s’y connaissait en âmes, Guidry...
Mes amis se demandaient donc quelle genre de créature avait pu devenir notre ami vampire.


Je le savais déjà et je le leur dis.
Alors que j’étais allé prendre l’air, au petit matin sur le perron, j’avais vu Ancelin revenir de la ville, maculé de plasma. Je n’osais imaginer ce qu’il était advenu de l’un de mes administrés mais, Ancelin n’était plus celui que nous avions connu.


Il s’était avancé, puis s’était arrêté au pied de l’escalier. Il m’avait regardé sans mot dire, mais je devinais un petit sourire au coin de ses lèvres. Je ne pus voir son regard, dissimulé derrière des lunettes de soleil, mais je pressentis aisément que celui-ci ne devait traduire aucune trace de remords.
Il fallait se rendre à l’évidence. Ancelin s’était perdu, en même temps que son dernier bout d’âme.


Doreen et Yoram ne trouvaient pas cela étonnant. Ils n’étaient pourtant pas souvent sur la même longueur d’onde mais, cette fois, ils s’accordaient à dire qu’Ancelin avait toujours été aux limites de l’humanité. 


Alors que Fantine prenait sa défense en arguant qu’il avait toujours été un ami fidèle, Odely apparut derrière nous :
- Je vous interdis de dire du mal d’Ancelin. Il a toujours été présent pour chacun d’entre vous, et c’est maintenant à notre tour de l’aider. Nous devons lui rendre son âme.


- C’est exactement ce que disait Yoram, hier soir, clama Audric. Il faut lui rendre son âme. Le problème est que nous ne savons pas comment. 


- Vous, les jeteurs de sort, vous devez probablement avoir un moyen magique de le faire. Je vous conseille donc de vous mettre au travail, et d’y réfléchir très vite. Ancelin est des nôtres.
Audric et Doreen s’étaient concertés rapidement.
- Nous allons y réfléchir, nous te le promettons. Mais pourrais-tu nous expliquer ce qui s’est passé cette nuit ?


- Certainement pas. Je ne veux pas que vous soyez influencés par ce qui nous est arrivés. Et maintenant, si nous avons fini, je vous rappelle qu’on a une pièce à débarrasser. N’oubliez pas pourquoi nous sommes ici. 


Son regard était si triste. Je ne me faisais pas d’illusion sur la douleur qu’elle devait ressentir. Odely était proche de nous tous, mais sûrement davantage d’Ancelin, puisqu’ils se connaissaient depuis de nombreuses années. Avoir perdu un coéquipier devait être pour elle une véritable souffrance, mais elle donnait bien le change.
Elle savait que cette journée était la mienne, et que j’aurais dû être dégagé des corvées de déblayage, mais, étant donné qu’elle avait demandé à Audric et Doreen de travailler sur un moyen de restituer son âme à Ancelin, ils n’étaient plus que trois pour cette pénible tâche. Elle me demanda donc, comme une faveur, de venir les aider ; ce que je j'acceptai volontiers.


J’avais donc suivi Odely jusqu’au premier étage, accompagné de Fantine et Yoram.
La pièce était sombre. Il y avait pourtant ici quelques luminaires qui avaient dû être puissants autrefois, mais, sans électricité, ils ne servaient à rien.


Nous fûmes surpris de voir, que pour une fois, la pièce qui s’était ouverte à nous n’en formait pas une, mais plusieurs.
Les quatre portes qui se trouvaient là étaient toutes accessibles et constituaient un ensemble. Nous nous trouvions apparemment au cœur de l’hôpital.


Yoram et Fantine découvrirent les salles de soin tandis que nous tentâmes, avec Odely d’ouvrir les deux autres portes ; les nombreux déchets qui jonchaient le sol nous en empêchèrent. Nous décidâmes donc de nous en débarrasser avant de refaire une tentative. 


Nous travaillâmes donc sans relâche pour rendre l’endroit accueillant, la sueur au front, les bras et le dos en compote, mais nous y parvînmes.
Nous avions même nettoyé les murs, certes pas aussi scrupuleusement qu’Ancelin l’aurait fait, mais nous n’avions pas à rougir de notre travail.
Nous avions une nouvelle fois déniché quelques trouvailles au milieu des détritus, petits trésors qui nous permettaient d’avoir un peu d’argent pour améliorer notre quotidien.


Odely demanda donc à Fantine et Yoram de se rendre chez Juju afin d’acheter des bougies pour nous éclairer. Je n’en compris pas la raison car, d’ordinaire, nous finissions de nettoyer avant d’aller à la boutique « Trouves-y-tout ».
Yoram en profita pour négocier l’achat d’une antenne satellite. Il jurait sur toutes les étoiles du ciel, que cela nous permettrait d’éviter les enlèvements vénusiens. Odely décida de lui faire confiance et accepta cet achat imprévu. Elle ne tenait pas à voir un autre de ses mercenaires se faire tuer par les vénusiens.


Nous nous retrouvâmes seuls, Odely et moi... Odely découvrit le réfectoire... 


... tandis que je tombai sur le bureau.
Nous nous employâmes à débarrasser les détritus. Odely alla beaucoup vite que moi, de par sa nature vampire, et elle finit par me rejoindre pour m’aider.


Après le nettoyage, nous nous assîmes l’un près de l’autre sans un mot.
Après de longues minutes d’un silence pesant, Odely prit enfin la parole :
- Amaël... J’ai envoyé Yoram et Fantine au bourg sous un faux prétexte. Je voulais t’entretenir de ce qui s’est passé la nuit dernière.


Elle me raconta tout... Le pacte avec Tempérance... leur trahison pour une nuit ensemble... 


Son mariage avec Ancelin, leur amour Unique, de vampires... Cette nuit qui avait été la leur après 22 ans de séparation... 


Je ne m’attendais pas à cela. Jamais, en les voyant, je n’aurais pensé qu’Odely et Ancelin étaient mariés.
Des larmes coulèrent le long de ses joues et sa voix s’étrangla :
- J’ai senti le moment où son âme a quitté son corps parce que le lien qui nous unissait, tous les deux, a été rompu brutalement.


J’essayai de trouver les mots pour la réconforter mais elle essuya ses larmes d’un revers de la main, et se ressaisit. Elle ne souhaitait pas qu’on la console. Elle voulait simplement que je dévoile aux autres l’histoire de cette malédiction. Pour vaincre Tempérance, personne ne devait être dans l’ignorance, mais elle ne se sentait pas la force d’en parler elle-même, et d’affronter leurs questions. Je promis donc de le faire.


Yoram et Fantine interrompirent notre conversation à leur retour du village.
Ils avaient trouvé les bougies et l’antenne satellite. Décidemment, la boutique de Juju portait bien son nom.


Il me vint alors une idée. Je proposai à mes amis de me rendre moi-même chez Juju pour y vendre les objets dont nous n’avions aucune utilité.
Puisqu’on trouvait tout chez lui, il aurait certainement une solution pour nous débarrasser de nos déchets accumulés. L’idée fut accueillie avec beaucoup d’enthousiasme.


Comme nous le pensions, Juju avait effectivement un moyen pour résoudre notre problème. Il me proposa de mettre à notre disposition, un camion avec chauffeur pour récupérer nos déchets. Deux passages seraient nécessaires, un pour les ordures, et l’autre pour les déchets verts. A nous de voir si nous acceptions les deux solutions, ou si nous n’options que pour une seule.
Etant donné le prix d’ami qu’il m’annonça, et qui collait parfaitement au budget dont nous avions débattu avec Odely, j’acceptai avec joie puis m’en allai récupérer quelques minéraux et autres végétaux à des fins de revente.


En début d’après-midi, l’homme de Juju nous avait entièrement débarrassé de nos détritus, et l’hôpital avait retrouvé un peu de sa splendeur d’antan et une partie de sa façade, au niveau du rez-de-chaussée. Tous semblaient soulagés mais Audric en avait presque sauté de joie.


Si l’on ajoute à cela, la théière et le micro-onde que nous avions trouvés dans le réfectoire de l’infirmerie, nous étions comme des enfants qui venaient de recevoir un cadeau.
Fantine ne se fit pas prier pour nous préparer un thé apaisant, extrêmement bienvenu dans cet endroit où la peur ne nous donnait plus aucun répit. Nous vivions avec, à chaque seconde qui passait.

 

Le thé eut un effet bénéfique sur nous tous. Nous nous sentions moins tendus, mais surtout, moins terrifiés par l’atmosphère lugubre qui s’éternisait dans l’hôpital. Yoram semblait cependant faire exception. Son visage restait fermé et inquiet.


Il finit par cracher le morceau :
- J’ai croisé Ancelin, tout à l’heure. Il avait encore ses lunettes de soleil et il portait, sous le bras, un cercueil de bois.
- Sous le bras ? m’étonnais-je.
Il faut dire que j’étais loin de leur univers, à eux, les mercenaires. Je connaissais l’existence des vampires ou des sirènes, des extraterrestres et sorciers, mais jamais je n’avais eu à les côtoyer jusque-là.


Doreen m’expliqua que, pour les vampires, rien n’était trop lourd. Leur force surhumaine leur permettait de supporter des charges que les humains n’auraient pu appréhender.
Fantine posa alors sa question :
- Mais que ferait-il d’un cercueil ? Il en a déjà installé un dans l’une des chambres...
- Il en avait installé un pour nous deux, répliqua Odely. Aujourd’hui, il a besoin du sien propre.


- Il était différent... souffla Yoram en fermant les yeux.
- Ne te soucie pas de cela. Nous finirons par le ramener.
- Odely a raison, Yoram, lui dit Doreen. On n’abandonne pas l’un des nôtres.
Mais la raison était plus forte que ça. L’histoire, je la connaissais... Elle était si triste. Odely m’avait jeté un regard pour que je ne dévoile rien en sa présence, mais ce n’était pas mon intention. Je parlerai à chacun en privé pour leur expliquer la situation.


Après notre petit thé de seize heures, je m’employai à réparer les dégâts que Tempérance avaient commis la veille, sur notre gazinière et nos toilettes. C'était bien la peine de nous être débarrassés de ces esprits, casseurs de plomberie... Tempérance était pire qu'eux...
Je n’étais pas un féru du bricolage, mais je me sentais quand même le devoir de m’atteler à ces tâches dont je ne connais pas grand-chose.
J’avais réussi à remettre notre gazinière en état de fonctionnement, mais ce ne fut pas sans mal, car je fus électrisé par le tournevis que je tenais pour la réparer. Je crois que je n’avais pas dû choisir le bon. Son manche ne devait pas être suffisamment isolé pour m’empêcher de recevoir les décharges électriques.
C’est complètement ahuri que je me retrouvai donc à m’occuper des toilettes défectueux mais, au moins, avec eux, je ne risquais à part quelques éclaboussures.


Mes amis, pendant ce temps, vaquaient à d’autres besognes, bien plus ludiques.
Doreen s’était installée à la réception pour faire du point de croix, tandis que Yoram s’exerçait à nous peaufiner de jolis bouquets pour rendre notre intérieur plus agréable.
Quant à Audric, je l’avais aperçu se rendant en salle de médiation, probablement pour faire du yoga et se relaxer. Je ne savais pas où était Odely, et encore moins Ancelin... Je ne l'avais pas revu depuis le petit matin.


Fantine et moi avions convenu de nous retrouver devant l’hôpital vers dix-sept heures. Elle était déjà là lorsque j’arrivai.
Je ne sais pas comment nous avions pu nous rapprocher tous les deux, malgré une différence d’âge d’une quinzaine d’années, mais nous l’avions fait. Les jeunes femmes ne m’avaient jamais attiré, mais son espièglerie et sa maturité avaient eu raison de mon cœur. Était-ce cet endroit ou les circonstances de notre rencontre, qui avaient voulu cela ?


Nous n’en savions rien, mais nous étions bien ensemble. Elle ressentait la même chose que moi car, elle non plus, n’aurait un jour envisagé de se laisser séduire par un homme d’âge mur, selon son expression. Elle avait trente ans, j’en avais quarante-cinq ; mais nous savourions chacun de ces instants précieux que nous passions l’un près de l’autre. 


Nous ne parlions pas d’amour... Comment aurait-il pu en être autrement ? Trois jours à peine s’étaient écoulés depuis notre premier baiser... Son enthousiasme, sa jeunesse... ou simplement le fait qu’elle soit aussi spontanée, avaient pourtant fait chavirer mon cœur qui ne s’était pas ému de la sorte depuis ma séparation de la mère de ma fille, Gwen. 


Fantine avait pour habitude de sauter du coq à l’âne dans n’importe laquelle de nos conversations. Elle suivait très probablement le fil de ses pensées et, aujourd’hui ne fit pas exception. Elle avait aperçu le jour se coucher et souhaitait invoquer les esprits sur la table de Parcémente. Bien sûr, elle me voulait à ses côtés.
C’en était donc fini de notre romantique tête à tête, et je me fis un plaisir d’accepter, pliant face à sa gaité et son euphorie.


C’est ainsi que nous nous retrouvâmes à appeler les morts en compagnie de Doreen et Audric qui se trouvaient à ce moment-là dans le hall de la réception. 


Nous maintenions depuis plusieurs minutes déjà, le cercle parfait, lorsque les lumières se mirent à vaciller.
Doreen et Audric se fixaient d’un regard entendu tandis que Fantine et moi nous observions pour savoir si tout allait bien.



Le cercle s’éteignit ensuite. La séance n’avait rien donné. Mais il était sûrement trop tôt, à peine dix-neuf heures.
Je partis alors à la recherche d’Odely et la trouvai, debout, dans l’une des salles de soins de l’infirmerie, devant un cercueil de bois d’où émanait des vapeurs violacées.
- Qu’y-a-t ’il ? lui demandai-je d’une voix que j’espérais être la plus douce possible.
- Il hiberne... Ancelin s’est mis en hibernation. Nous ne le reverrons pas avant un moment.


Je ne savais que dire. Mais qu’aurais-je pu dire, finalement ? De simples mots qui auraient paru insipides face à la douleur qu’elle ressentait ? Mieux valait se taire.
Elle reprit finalement :
- J’aimerais tant qu’il se réveille lorsque tout sera fini... qu’il ne se rappelle rien de cette étape de sa vie...


Sa mélancolie ne dura pas car elle souhaita que nous essayâmes de monter l’escalier qui menait au deuxième étage. Elle avait déjà tenté de le faire mais, elle avait ressenti une force qui l’en empêchait.
Je n’eus pas plus de succès. Il y avait vraisemblablement une barrière invisible qui nous interdisait d’aller plus haut. Sans doute une pièce dont l’accès nous serait accordé, une nouvelle fois, sous conditions.


Après notre tentative, Odely m’avait demandé de la laisser seule. J’étais alors descendu au jardin pour m’occuper nourrir les poules et ramasser leurs œufs, puisque je n’avais pas eu le temps de le faire ce matin. Je récoltai le miel dans les ruches d’abeilles très agressives puis je m’employai à arroser nos plantes.
J’aurais au moins fait la part du travail que l’on attendait de moi.


Vers 20h30, j’acceptai une partie de cartes avec Audric, Yoram et Doreen. Nous n’eûmes pas le temps de nous concentrer sur nos cartes que Guidry apparut dans la pièces et fit, comme à chaque fois, vaciller les bougies. 


- Coucou les amis ! nous lança-t-il. Alors, comment ça va ce soir ?
Comment ça va ? L’ectoplasme se moquait de nous, ou quoi ? Il avait beau être bienveillant, il ne paraissait pas à ce point stupide pour ne pas savoir que nous sursautions au moindre bruit, ou la moindre lumière tremblotante...
Doreen entrait d’ailleurs déjà en panique, et avait lâché son jeu de cartes avant de se lever. J’avais l’impression qu’elle était la plus terrifiée d’entre nous.


- Nous allons bien, lui répondis-je. D’ailleurs j’aurais une question à te poser.
Yoram exultait car il avait une main gagnante, mais son enthousiasme retomba vite en s’apercevant que j’avais aussi abandonné mes cartes, et qu’Audric s’apprêtait à faire de même.
- Je t’écoute, Amaël, me dit joyeusement le fantôme.


- J’allais gagner... soupira Yoram.
- Que veux-tu que je te dise, la mission est plus importante, lui sourit Audric, que l’arrivée inopée de Guidry avait certainement dû arranger.
J’exprimai à Guidry mon souhait de rendre accessibles les deux dernières pièces du premier étage, et lui demandai aimablement quels actes il nous faudrait accomplir pour qu’elles soient nôtres. Aucun acte. Juste de l’argent. Il nous fallait débourser deux-cents simflouz par pièce, et nous les avions largement.


Je me levai alors pour aller piocher dans la trésorerie, donnai notre contribution à Guidry et des gonds grincèrent. Parfois, tout me semblait si simple.
- Merci, me dit-il simplement en s’approchant de la fenêtre. Vous avancez rapidement, et j’en connais une à qui cela ne va pas plaire du tout.


Il allait nous quitter lorsqu’Odely fit son entrée dans la pièce et le ramena vers nous. Audric lui avait gentiment cédé sa place.
Elle voulait savoir pourquoi Tempérance n’était pas venue ce soir. Elle l’avait pourtant attendue de pied ferme.
Guidry n’en savait rien et répliqua qu’il n’était plus dans toutes les confidences de la furie, depuis fort longtemps.


- Et comment pourrions-nous faire pour la vaincre au plus vite ? insista Odely. Nous sommes ici depuis huit jours maintenant et nous ne parvenons à rien contre elle, et ses esprits. Je veux me débarrasser de cette plaie.
- Il y a bien une solution... mais elle risque de ne pas vous plaire.
Guidry avait hésité avant de prononcer ces mots et, je reconnais que j’étais tout aussi curieux qu’Odely, que notre mission ici se terminât. J’avais hâte de revoir ma fille, Gwen.


- Dis toujours, s’impatienta notre cheffe.
- Il vous faudrait activer la main pour rentrer en mode héroïque... en pliant le pouce et l’index... Seulement, vos terreurs deviendraient encore plus grandes que maintenant, et je ne sais pas si vous pourriez y survivre. Toi, oui. Mais pour tes amis humains, je ne présume de rien...


Je m’étais alors levé, j’avais plié le pouce et l’index, qui s’étaient aussitôt redressés dans un bruit infernal. Je ne sais pas si mon impulsion avait été la bonne, mais il était maintenant trop tard.
- Tu as fait le bon choix, me dit Guidry. Tout ira plus vite dorénavant.


Mes amis s’étaient tous levés de leur chaise, affichant une vague d’incompréhension sur leurs visages, mais Odely me remercia sincèrement.


Quelques secondes après, nous étions tous en proie à la frayeur, y compris elle... 


Une fois notre terreur amoindrie, Odely questionna Guidry sur les moyens qu’on avait de rendre son âme à un vampire. Celui-ci inspira avant de répondre à sa question :
- Techniquement, un vampire n’a pas d’âme. Je crois que tu le sais aussi bien que moi... Nous en parlerons donc une autre fois, en privé.
Guidry s’était ensuite volatilisé, laissant Odely, seule, dans ses pensées.


Notre petite bande s’était ensuite dispersée.
J’avais, pour ma part, rejoint Fantine, qui s’était assise, non loin de là, sur le canapé, bien déterminé à lui faire oublier la réaction spontanée, mais pourtant réfléchie, que j’avais eue en activant la main maléfique. Elle ne m’en voulait pas, au contraire... Elle me remercia même d’avoir eu le courage de faire ce que personne n’aurait osé faire.
Derrière nous, sans que nous nous en rendîmes compte, Audric, se fit attaquer par des chauves-souris.


Nous étions sur notre petit nuage. Odely me dit plus tard qu’elle nous avait trouvé adorables, à nous voir ainsi lovés l’un conte l’autre.


Nous ne les avions même pas vu partir, Audric et elle. J’aimais sentir Fantine contre moi... et elle aimait sentir mes bras autour d’elle.


Mais, subitement, elle s’éloigna de moi, de nouveau apeurée.
- Il y a quelque chose ici, Amaël... une présence malfaisante.
Je crus, sans conteste, ce qu’elle me racontait, Fantine n’étant pas femme à fabuler.


Nous nous levâmes tous les deux, prêts à parer les attaques mais, celles-ci était invisibles, une nouvelle fois, et atteignirent ma jolie petite amie.
Je tentai alors de la convaincre que l’attaque n’était qu’une illusion destinée à nous faire peur, bien que n’y croyant pas moi-même... car j’avais réellement peur pour elle.


Au même moment, Audric, qui avait envisagé une séance de yoga et s’était rendu en salle de méditation, ainsi que Yoram qui voulait se régaler d’un petit plat en cuisine, furent victimes des mêmes esprits invisibles que Fantine. 


Odely, qui discutait avec Guidry, à cet instant-là, m’affirma n’avoir pas été non plus dans son assiette, même si elle appréhendait, mieux que les autres, les créatures paranormales. 


J’avais essayé de calmer Fantine mais la tâche ne fut pas aisée et me prit un temps qui ne semblait pas vouloir finir. 


Heureusement, je finis par la convaincre que nous pourrions vaincre nos frayeurs en occupant nos pensée à autre chose... Et elle finit par me suivre, comblant mes attentes alors que je n’y avais pas cru vraiment. 


Elle m’offrit un merveilleux moment, de ceux que j’avais oubliés depuis très, très longtemps. 


Pendant notre douche romantique, l’orgue d’Ancelin se décolla du sol et Guidry allait et venait des enfers, jusqu’à l’hôpital. Mais nous étions bien et, rien n’eut pu gâcher notre bonheur. 


Ce petit intermède de plaisir nous avait fait le plus grand bien, et nous ne ressentions plus aucune peur. 


En traversant le hall pour nous rendre au jardin, nous remarquâmes que Guidry et Odely discutaient à bâtons rompus, mais nous n’y portâmes aucune attention. 


Audric, Yoram et Doreen étaient vraisemblablement partis se coucher mais, nous, nous voulions encore profiter de ces moments ensemble en regardant les étoiles, le cœur léger et l’esprit libéré de nos peurs irraisonnées.

 

A suivre...🙂

 

 

Secrets de tournage : 

Révélation

Audric a atteint le niveau 2 de la compétence médium lors de la séance de spiritisme.
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Lancement du mode héroïque
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Après l’acceptation du mode héroïque, de nombreux spectres sont apparus dans l’hôpital.

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Bilan des ventes de la journée :

Et voici maintenant l’hôpital à la fin de cette huitième journée :

Révélation

(en bleu ciel, les pièces accessibles dès le début - En vert, les pièces débloquées dans les précédents chapitres - En jaune, les pièces débloquées au cours du chapitre)

Rez-de-chaussée

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Premier étage
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Deuxième étage

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Les 10 objets maléfiques laissés sur le terrain

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Les progrès de l'équipe :

 

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