sommeil

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sommeil

n.m. [ du lat. somnus ]
1. État naturel et périodique de l'organisme pendant lequel la vie consciente est suspendue ; état d'une personne qui dort : L'enfant est plongé dans un profond sommeil.
2. Envie, besoin de dormir : J'ai sommeil. Nous tombons de sommeil.
3. État momentané d'inertie, d'inactivité : Faute de moyens, nous avons dû mettre ce projet en sommeil l'interrompre ; en suspens
Le sommeil éternel,
Litt. la mort.
Maladie du sommeil,
maladie contagieuse transmise par la mouche tsé-tsé.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

SOMMEIL

(so-mèll, ll mouillées) s. m.
Entier assoupissement des sens, ou, dans le langage physiologique, cessation momentanée de l'activité propre aux systèmes doués des propriétés de la vie animale.
Je dérobe au sommeil, image de la mort, Ce que je puis du temps qu'elle laisse à mon sort [ROTR., Vencesl. IV, 4]
Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du soleil [LA FONT., Fabl. VIII, 9]
Personne n'a d'assurance, hors la foi, s'il veille ou s'il dort, vu que durant le sommeil on croit veiller aussi fermement que nous faisons.... de sorte que, la moitié de la vie se passant en sommeil.... qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ? [PASC., Pens. VIII, 1, édit. HAVET.]
Si j'avais envie de faire un doux sommeil, je n'aurais qu'à prendre des cartes ; rien ne m'endort plus sûrement [SÉV., 11 juin 1676]
Il y a en nous une partie languissante qui est toujours prête à s'endormir.... l'esprit veille et dispute contre le sommeil [BOSSUET, Panég. St Benoît, 3]
Le coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appesantit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque point ses actions [BOSSUET, la Vallière]
Il ne connaissait plus le sommeil, et la froide main de la mort pouvait seule lui clore les yeux [ID., le Tellier.]
On sait que le lendemain, à l'heure marquée, il fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre Alexandre [ID., Louis de Bourb.]
Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher [BOILEAU, Sat. VIII]
Elle plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut qu'en un sommeil où tout s'ensevelit Tant d'heures sans jouer se consument au lit [ID., Sat. X]
Quoi ! tandis que Néron s'abandonne au sommeil, Faut-il que vous veniez attendre son réveil ? [RAC., Brit. I, 1]
Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux, Depuis que le sommeil n'est entré dans vos yeux [ID., Phèdre, I, 3]
Le laboureur, qui a bien travaillé sans chagrin, et bien mangé sans excès, dort d'un sommeil plein et tranquille que les rêves ne troublent point [VOLT., Dict. phil. Somnambules, II]
L'état de l'âme dans le sommeil est quelque chose de très singulier et dont nous n'avons encore que des notions très imparfaites ; il doit paraître intéressant à un psychologue d'approfondir cet état [BONNET, Ess. anal. âme, 23]
N'est-ce pas qu'il est pur le sommeil de l'enfance ? [A. DE MUSSET, Rolla.]
Demi-sommeil, état où le sommeil n'est pas profond.
Les âmes fort avancées dans l'oraison passive ou de quiétude, dit le P. Falconi, éprouvent une chose fort surprenante, qui est qu'elles n'ont la nuit qu'un demi-sommeil ; et Dieu opère plus, ce semble, en elles durant la nuit et dans le sommeil que pendant le jour [BOSSUET, États d'orais. I, 16]
Par exagération. Un sommeil de mort, un très profond sommeil.
Sommeil ! sommeil de mort ! favorise ma rage ! [VOLT., Triumv. IV, 4]
Dans le style poétique ou oratoire. Les pavots du sommeil.
Le jeune Télémaque, prévenant par ses soins la vigilance des plus vieux capitaines, s'arracha d'entre les bras du doux sommeil [FÉN., Tél. 20]
Dans la mythologie, dieu qui était fils de la Nuit et frère de la Mort.
Suave est le sommeil qui succède à l'effort ; Mais ce fils de la nuit est frère de la mort [PONSARD, Lucrèce, IV, 1]
Grande envie de dormir. Avoir sommeil. Tomber de sommeil.
J'ai toujours cru et je le crois encore, que le sommeil est une chose invincible [LA FONT., Psyché, II, p. 121]
Pour moi, fermant ma porte et cédant au sommeil [BOILEAU, Sat. VI]
Terme de médecine. Maladie du sommeil, état nerveux particulier dans lequel le patient a une propension invincible pour le sommeil, qui se prolonge par accès jusqu'à cinq ou six jours et même beaucoup au delà, sans altération de la santé.
Fig. En parlant de la mort. Il s'endormit du sommeil des justes.
Sisara, ayant été tué de cette sorte, passa du sommeil naturel à celui de la mort [SACI, Bible, Juges, IV, 21]
Dormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans votre poussière [BOSSUET, le Tellier.]
L'état de ceux qui meurent, ou plutôt qui dorment du sommeil de la mort [BOURDAL., 15e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 447]
Les corps de plusieurs saints ensevelis dans le sommeil de la mort ressuscitèrent [ID., Myst. Passion de J. C. t. I, p. 229]
L'apôtre nous avertit de ne pas pleurer ceux qui dorment dans le sommeil de paix [FLÉCH., Mme de Montaus.]
Hélas ! il m'a parlé de calme, de repos, D'un long sommeil de paix qui finit tous nos maux [DUCIS, Othello, V, 2]
Fig. État d'inactivité, d'inertie. L'enfance est un sommeil.
Dans un lâche sommeil crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impunément pâli ? [RAC., Iph. IV, 1]
Et quels cœurs si plongés dans un lâche sommeil.... Ne s'empresseront pas à suivre notre exemple ? [ID., Athal. IV, 3]
Le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature [BUFF., la Fauvette.]
Le repos de l'Europe fut court ; les passions des princes ne connaissent qu'un léger sommeil [MIRABEAU, Collect. t. IV, p. 32]
... L'âme, vierge encor dans le sommeil des sens, Des folles passions ignore les tourments [LEGOUVÉ, les Souv.]
L'indolence peut mettre quelques intervalles de sommeil ou d'oubli dans la vie ; mais elle n'use ni ne flétrit le cœur [STAËL, Corinne, IV, 3]
Fig. Interruption comparée à un moment de sommeil.
C'est ce qui se fait [trouver de l'argent casuel] en mangeant ici une partie de ce que me doit mon fils, et en réservant tout mon revenu pour le payement de mes dettes ; ce sommeil m'était d'autant plus nécessaire.... [SÉV., 13 déc. 1684]
Repos.
Nous tâcherons de vous laisser respirer à Grignan jusqu'au mois d'octobre ; c'est pour ne pas interrompre ce sommeil que je n'ai point voulu que vous vinssiez à Vichy [SÉV., 18 juin 1676]
Sommeil d'hiver, engourdissement particulier qui saisit certains animaux, lorsque la température s'abaisse ; il dure des mois entiers. Sommeil d'été, phénomène qui s'observe chez quelques animaux. Les amphibies, durant la saison sèche, se couchent et tombent dans un état analogue au sommeil de l'hiver, d'où ils sortent à l'apparition de la saison pluvieuse.
Sommeil des plantes, position particulière que certains organes des plantes, les feuilles principalement, prennent chaque jour, à l'approche de la nuit, et qu'elles conservent tant que dure l'obscurité.
L'influence de la lumière sur le sommeil des feuilles et des fleurs [DE CANDOLLE, Instit. Mém. sc. phys. et math. Sav. étr. t. I, p. 330]

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Elle rougissoit de honte de s'estre laissé vaincre au sommeil [AMYOT, dans le Dict. de DOCHEZ.]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, someie ; provenç. sonelh ; du diminutif fictif somniculus, de somnus (voy. SOMME 3).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • SOMMEIL. - HIST. Ajoutez : XIIe s.
    Bernart fu à Roem, n'out, je crei, grant someil [WACE, le Roman de Rou, t. I, p. 168]
  • XIIIe s.
    Onques les trois puceles n'orent la nuit sommeil [, Foulque de Candie, p. 108, Reims, 1860]
  • XIVe s.
    Insomnis, sans sommel [ESCALLIER, Vocabulaire latin-français 1475]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

sommeil

SOMMEIL. n. m. Interruption momentanée de certaines fonctions de l'activité vitale qui se produit surtout la nuit et procure le repos. Sommeil tranquille, doux, paisible. Sommeil inquiet, agité. Long sommeil. Sommeil léger. Dormir d'un profond sommeil. Troubler, interrompre le sommeil d'une personne. Cela porte au sommeil. Il n'a pas eu cette nuit un moment de sommeil. J'étais dans mon premier sommeil quand on est venu brusquement m'éveiller. On ne peut le tirer du sommeil. S'abandonner au sommeil. Sombrer dans le sommeil. S'arracher au sommeil.

Par exagération, Un sommeil de mort. Un très profond sommeil. On dit dans un sens analogue Un sommeil de plomb.

Figurément et poétiquement, S'arracher des bras du sommeil. Il passa des bras du sommeil dans ceux de la mort. Les pavots du sommeil.

En termes de Médecine, Maladie du sommeil, Maladie infectieuse, qui est à l'état endémique dans l'Afrique occidentale, et qui est due à un micro-organisme transmis par la mouche tsé-tsé.

SOMMEIL désigne encore une Grande envie, un grand besoin de dormir. Accablé de sommeil. Il n'en peut plus de sommeil. Le sommeil me gagne. Avoir sommeil. Tomber de sommeil. Vaincre le sommeil. Cette lecture donne sommeil.

SOMMEIL s'emploie figurément en parlant de la Mort. Le sommeil de la mort. Le sommeil de la tombe. Il dort du sommeil éternel. Il s'endormit du sommeil du juste.

Il se dit encore de l'État d'inactivité, d'inertie où se trouvent certaines choses. Le sommeil de la nature. Le sommeil de l'esprit. Le sommeil des sens.

En termes de Botanique, Sommeil des plantes, État dans lequel les plantes ont leurs feuilles et leurs fleurs pliées ou fermées, ordinairement durant la nuit, et qui est dû à l'absence de la chaleur et de la lumière.

Sommeil d'hiver, Engourdissement qui saisit certains animaux pendant l'hiver. Sommeil d'été, Sorte d'engourdissement qui, dans les pays chauds, saisit d'autres animaux durant la saison sèche.

Fig., Laisser une affaire en sommeil, Ne pas s'en occuper pour le moment.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

sommeil

Sommeil, Sopor.

Le sommeil me vient, Somnus accedit.

Faire avoir sommeil, Quaerere somnum re aliqua.

Le sommeil me presse, Vrget somnus.

Saisi de grand sommeil, Solutus somno.

Le sommeil l'a assopi, Oppressit eum somnus.

Le sommeil m'a prins, Me somnus complexus est.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

sommeil


SOMMEIL ou SOMEIL, s. m. SOMEILLER, v. n. [So-mèil, somé-glié: 2e è moy. au 1er, é fer. au 2d, dont la 3e é aussi fer. mouillez l'l finale du 1er, et la double l du 2d. Dans le verbe, le 1er e se change en è moy. devant l'e muet: il someille, someillera; prononc. somè-glie, glie-ra, etc.] Someil est le repôs de l'animal, causé par l'assoupissement de tous les sens. "Profond, long someil, tranquile, doux, paisible, ou inquiet, fâcheux, interrompu. "Être enseveli dans le someil. "Ne troublez pas son someil.
   Les ombres, par trois fois ont obscurci les cieux,
   Depuis que le sommeil n'est entré dans vos yeux.
       Phèdre.
Le someil est l'image de la mort
  La mort et le sommeil, si semblable à la mort.
       Le Franc.
= Il signifie aussi, envie de dormir: être acablé, abatu de someil. "N'en pouvoir plus de someil. — Quelques uns disent, avoir sommeil; mais cette dernière locution est au moins douteûse: je la croirais presque un gasconisme. Voy. SOMME. Rem. 1°.
   SOMEILLER, c'est dormir d'un someil léger, imparfait. "Je ne dormais pas, je ne faisais que someiller. = Figurément, Travailler négligemment. "Quel est l' Auteur, qui ne someille quelquefois? Cette expression est tirée d'HORACE: Quandque bonus dormitat Homerus.
   Les échos, s'il en est, dans ce triste séjour,
   D'aucun bruit n'y frapent l'oreille;
   Et leur troupe oisive someille
   Dans les cavernes d'alentour.
       Le Franc.
= M. Roucher fait someiller le soufre:
  ....Aux couches caverneuses,
  Où sommeille le souffre.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

sommeil

nom masculin sommeil
État de quelqu'un qui dort.
assoupissement, somme, somnolence -familier: dodo, roupillon.
réveil, veille -littéraire: éveil.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

sommeil

Schlafsleep, slumber, restslaap, slaperigheidשינה (נ), שֵׁנָהslaapspaní, spáneksøvnύπνος, παρανυστάζωdormosueñoalszik, alvássonno眠りsonosomnсонsömnusingizi睡眠نَوْمunisansøvnsenการนอนหลับuykutrạng thái ngủ (sɔmɛj)
nom masculin
1. fait de dormir avoir un sommeil léger
2. avoir envie de dormir
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

sommeil

[sɔmɛj] nmsleep
avoir le sommeil léger → to be a light sleeper
avoir sommeil → to be sleepy
en sommeil (fig) [volcan, site internet, affaire, virus] → dormant
mettre en sommeil [+ affaire] → to leave in abeyance; [+ projet] → to put on ice
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005