rance
rance
adj. [ lat. rancidus ]RANCE
(ran-s') adj.HISTORIQUE
- XVIe s. La louange de sobrieté et de temperance qu'il vouloit ramener en usage, estoit desjà chose si rance, par maniere de dire, et si desaccoustumée, qu'il n'en estoit plus de nouvelle [AMYOT, Galba, 3]Quels fumiers, recens ou rances, sont les plus à priser [O. DE SERRES, 101]Le bled le plus recent est le plus fertile ; et au contraire, le rance est impropre à fructifier [ID., 104]Ce capitaine Marche au baston comme les vieillards font, Et d'une voix toute caduque et rance Francus aborde, et en ce poinct le tance [RONS., 599]Quand ils voyent qu'ils [des grains et semences] commencent à se moisir et à sentir le rance [MONT., II, 186]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. ranc ; espagn. rancio ; ital. rancido ; du lat. ráncidus ; comparez pâle, de pallidus, net de nitidus, etc. On rattache rancidus au grec, all. riechen, flairer, et sanscr. ghra (a accent long) , avoir une odeur, ghrana ( 1er a long), nez. On trouve au XVIe siècle le latinisme rancide : huiles rancides [PARÉ, XX, 35]
rance
RANCE s'emploie quelquefois comme nom masculin. Ce lard, cette huile sent le rance.
rance
RANCE, adj. RANCIR, v. n. RANCIDITÉ ou RANCISSûRE; s. f. Ils se disent de ce qui comence à se gâter et qui contracte une odeur et un goût désagréable. On le dit surtout des viandes salées et principalement du lard. "Ce lard est rance: il sent le rance: il comence à rancir, il est à moitié ranci. = Rancidité et rancissûre ont le même sens; qualité de ce qui est rance. Ils sont peu usités. = Suivant M. l'Ab. Roubaud, la rancidité est la qualité du corps rance; la rancissûre est l'éfet éprouvé par le corps ranci. Il faudrait combatre la rancidité, comme on combat la putridité, cause du mal: il faut ôter la rancissûre, comme on ôte la pourritûre, produit du mal. Nouv. Syn. Fr.
Rem. l'Acad. disait rancir et ranci des confitûres. Richelet ne l'aprouvait pas et préférait Moisi. Dans la dern. édit. elle ne le dit que du lard et n'aplique aux confitûres que l'adjectif rance.