prospère
prospère
adj. [ du lat. prosperus, favorable ]PROSPÈRE
(pro-spè-r') adj.HISTORIQUE
- XIIe s. E tutes les coses que il unques ferad, serunt fait prospres [, Psautier, dans Arch. des missions scientifiques, t. V, p. 144]
- XIVe s. Bataille prospere [BERCHEURE, f° 86, verso.]
- XVIe s. Avec bon vent et prospere [, Nuits de Straparole, t. II, p. 160, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. prosperus, de pro, en avant, et spero ou spiro, souffler : qui souffle en avant (d'après Ascoli, dans Zeitschrift fur vergleichende Sprachf. t. XVI, p. 211). Corssen (Aussprache, I, 480) s'explique de même pour le sens, un peu différemment pour la forme : pro et l'archaïque spere de spes, de sorte que prosper serait pour pro spere, comme proconsul pour pro consule ; la voyelle devenue brève, comme dans cognitus de notus (o long). Ménage combat les puristes de son temps qui rejetaient prospère. Prospre est la forme française de prosperus, qui a l'accent sur pro ; prospère a été refait sur le latin dès le XIVe siècle.
prospère
Il signifie, dans le langage courant, Qui est heureux. Être dans un état prospère. Ses affaires sont dans une situation prospère.
prospère
PROSPèRE, adj. PROSPÉRER, v. neut. PROSPÉRITÉ, s. f. [2eè moy. et long au 1er, é fer. aux deux aûtres.] Prospère, favorable. Prospérer, avoir la fortune favorable. Prospérité, heureuse situation des afaires. "Le Ciel vous soit prospère: il a eu les vents prospères. "Dieu permet que les méchans prospèrent; c'est une preuve d'une vie à venir. "Les aflictions des gens de bien sont préférables à la prospérité des méchans.
Rem. Dês le tems de MALHERBE, prospère a trouvé des contradicteurs. M. de Termes reprenant Racan d'un vers qu'il changea depuis, et où il y avait, parlant d'un homme champêtre:
Le labeur de ses bras rend sa maison prospère.
Racan lui répondit que Malherbe avait usé de ce mot.
O que nos fortunes prospères!
Malherbe, qui était présent, lui répondit brusquement: "Hé bien, morbleu, si je fais une sotise, voulez-vous en faire une aûtre? Vie de Malherbe. Ces deux Poètes donaient à ce mot un sens passif; qui prospère, qui est favorisé. Il a le sens actif; qui favorise, qui fait prospérer. = L'Académie disait, dans la troisième édition de son Dictionaire, que ce mot vieillissait. C' eût été domage: il est beau et sonôre; et je crois que les Poètes ne le laisseront pas périr. Dans la dern. édition l'Académie se contente de dire, qu' il n'est guère plus d'usage que dans le discours soutenu.
Dieu puissant! oui, c'est vous,
Qui venez m'anoncer un destin plus prospère.
Marin, Fédéric.
M. D. L. H. dit dans sa Traduction du Philoctète de Sophocle:
Quel dessein, ou pour moi, quel vent assez prospère,
A guidé vos vaisseaux, et vous même en ces lieux?
On se récrie sur cette expression dans l'Ann. Litt. "A-t'on jamais dit, un vent prospère, pour un vent propice, et un vent prospère pour moi? La prospérité du vent est quelque~ chôse de bien nouveau." — Qu'il nous soit permis de répondre à cette critique. Elle n'est point juste en tous ses points. Dabord, qu'on dise, un vent prospère, cela n'est pas nouveau: l'Académie l'a dit depuis long-tems. Ensuite, dès qu'on dit, un vent favorable, pourquoi ne dirait-on pas, un vent prospère? Ces deux mots sont synonymes pour le sens, s'ils ne le sont pas pour l'emploi. Le 1er, se dit dans tous les styles: le 2d, se dit au moins dans le style poétique. "Prospère ne se dit presque plus en prôse, dit M. l' Abé d'Olivet; mais en vers il est toujours beau (voyez la XIIIe Remarque sur Racine.) 3ment, de ce qu'on ne dit pas, la prospérité du vent, ce n'est pas une preuve qu'on ne puisse dire, un vent prospère. La prospérité se dit, non pas de celui qui favorise, mais de celui qui est favorisé: c'est tout le contraire de prospère; l'un a le sens passif, l'autre le sens actif. Voyez plus haut. Pour ce qui regarde le régime de la prép. pour, je crois que l'Auteur doit pâsser condamnation. Il me paraît qu'on ne dit point prospère pour, comme on ne dit point, favorable pour. On dit favorable, ou prospère à nos voeux, etc. = Le même Poète dit, dans la même pièce:
Puisse-t-il nous frayer une route prospère?
Ici cet adjectif n'est pas bien apliqué, par la raison que nous avons dit plus haut, dans la remarque sur les vers de Malherbe et de Racan. On ne dirait pas plus, une route favorable, qu'une maison favorable. On ne doit donc pas plus dire, route prospère, que maison prospère. Racine dit, dans les Frères Énemis:
Il est vrai, vous avez toute chôse prospère.
Son fils convient que prospère va mal avec chôse. Ce ne peut être, à mon avis, que parce que chôse n'est pas un mot poétique; car en prôse, je crois que ces deux mots peuvent s'unir ensemble. L'Acad. le dit au pluriel: je crois qu'on peut le dire aussi au singulier, comme on dirait, toute chôse nous est favorable. Il est vrai que tout va mieux que toute chôse avec l'un et l'autre adjectif: tout nous est favorable, tout nous est prospère.
PROSPÉRER se dit des chôses, dans le sens de réussir, avoir un heureux succès. "Toutes chôses lui ont prospéré. "Ce comerce, ces afaires prospèrent entre ses mains.
prospère
prospère
prosperous, flourishing, going, successfulמצליח (ת), משגשג (ת), פורח (ת), צלח (ת), מְשַׂגְשֵׂג, צָלֵחַwelvarend, voorspoedig, bloeiendблагоденствовать繁榮prosperujícívelstående번영välmående (pʀɔspɛr)adjectif