proie
proie
n.f. [ du lat. praeda, butin ]PROIE
(proî) s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. En son païs porte li cuens [le comte] sa proie [la dame enlevée] [AUDEFR. LE BAST., Romancero, p. 31]Or sont à sejor [en repos] Dame et seignor, Et larron vont en proie [, ib. p. 66]Chascuns devient oisel de proie ; Nus [nul] ne vit més se il ne proie [praedatur] [RUTEB., 218]
- XVe s. La garnison trop se defendroit ; mais j'ai vu, dit l'espie, issir la proie [le bétail] hors de la ville, et y a bien sept ou huit cents grosses bestes, et sont par dessous la ville ès prés [FROISS., I, I, 254]
- XVIe s. Ils ont appelé les armes estrangeres ; qui est à dire en bon langage mettre en proye ce royaume [CONDÉ, Mémoires, p. 679]Aujourd'hui ce royaume de France est en proye [MONTLUC, Mém. liv. VI]Ils ne font pas moins de ravage dans leur propre pays, que si c'estoit en celui des ennemis, où toutes choses sont en proye [LANOUE, 13]Qui denie l'instruction et la correction à son enfant, le laisse en proye du vice, qui après le traine en perdition [ID., 116]Tant pour sauver ma vie et à ma femme et enfants, qui seroient en peril et danger indubitable, et nos biens en proie, que pour tascher.... [, Protestation de Brisson, dans Journ. de l'Estoile. t. I, p. 387]Le peuple romain qui s'etoit donné toute nation en proie [ÉT. PASQUIER, Recherches, I, 7]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. et ital. preda ; du latin praeda que les étymologistes regardent comme étant pour prae-hida (comparez praebeo pour proehibeo), représentant la forme non nasalisée de prehendere, prendre ; pour l'absence de nasalisation comparez le grec aor. 2 du grec, hendere.
proie
Oiseau de proie, Oiseau qui donne la chasse aux autres animaux et qui s'en nourrit.
Fig., Lâcher la proie pour l'ombre. Voyez OMBRE.
PROIE se dit aussi d'un Butin fait à la guerre, et en général de Toute chose dont on s'empare avec violence, avec une sorte de rapacité. Toutes ces richesses furent la proie du vainqueur. Sa fortune devint la proie d'avides héritiers. Se disputer, se partager la proie.
Il se dit aussi figurément des Personnes qui ont beaucoup à souffrir des passions des autres ou de leurs propres passions. Être en proie à l'avidité, à la cupidité des usuriers. Il est en proie à la rapacité de son entourage. Cet honnête homme a été la proie des aigrefins. Des intrigants ont fait leur proie de cet enfant. Il est en proie à la calomnie, à la médisance. Dénué de tous ses appuis, il demeura, il resta en proie à la vengeance. Il est en proie à ses passions, à sa douleur, à la tristesse. Se livrer en proie à ses passions, à sa douleur. Être la proie de ses passions.
Il se dit aussi des Choses qui sont soumises au ravage ou à la destruction. Plus de vingt maisons ont été la proie des flammes. Ce pays est en proie à toutes les calamités, aux plus horribles fléaux. La ville était en proie aux horreurs de la famine.
proie
PROIE, s. f. [Proâ, monos. lon. = Tous les anciens ont écrit proye. BOUDOT, et quelques modernes, entre aûtres le P. Follard, ont écrit proïe avec l'ï trema: l'une et l'aûtre ortographe sont contre la prononciation: avec la 1re, il faudrait prononc. proâie; avec l'aûtre, pro-ie.] Ce que les animaux carnassiers ravissent, pour le manger. "Se jeter sur la proie. Emporter sa proie. Oiseaux de proie. = Butin qu'on fait à la guerre. "Ardent, âpre à la proie; partager la proie. = On dit adverbialement, au figuré: en proie à. "Être en proie à la médisance, à la calomnie, déchiré, noirci par, etc. "En proie à ses passions, à sa douleur, abandoné à, etc.
Assez j'ai vu votre innocence
En proie à leur férocité.
Rousseau.
= Bossuet l'emploie sans régime: "Pour les Laïques, les biens de l'Eglise étoient en proie. "Il falait, en proie aux laïques, ou à leur avidité, etc.
Proie, Butin (synon.) Le 1er sert proprement à désigner ce que les animaux carnaciers ravissent et mangent: le 2d est proprement afecté à désigner ce qu'on a pris sur l'énemi. Mais l'un et l'aûtre sont le plus souvent employés dans des sens plus vagues; le 1er avec son idée distinctive de destruction; le 2d, avec son idée caractéristique de pillage. L'animal carnacier court à sa proie: l'Abeille diligente vole au butin. Le Chasseur poursuit sa proie: le maraudeur fait du butin. = Le mot butin ne se prend pas toujours, comme proie, dans un sens odieux. Extr. des Synon. Fr. de M. l'Abé Roub.
proie
proie
Beute, Freiwild, Raubprey, quarry, captureprooi, buit, vangstבז (ז), טרף (ז), מאכולת (נ), שלל (ז), בַּז, טֶרֶף, מַאֲכֹלֶת, שָׁלָלbyttekaptaĵo, predopresa, botínsaalis, saaliseläinmangsaaccipitrina, capturafångst, kap, byteλείαpredaفَرِيسَةkořistplijen餌食먹이byttezdobyczpresaдобычаเหยื่อavmồi猎物плячка (pʀwɑ)nom féminin
proie
[pʀwɑ] nf → prey no plêtre la proie de → to fall prey to
être la proie des flammes → to be consumed by flame
être en proie à [+ doutes, sentiment] → to be prey to; [+ douleur, mal] → to be suffering from