mouton
mouton
n.m. [ lat. pop. multo, bélier, du gaul. ]moutons
n.m. pl.MOUTON
(mou-ton ; l'n ne se lie pas : un mouton en chair ; au pluriel, l's se lie : des mou-ton-z en chair) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Li mont s'esledecerent [se réjouirent] sicume multun [arietes], et li tertre sicume li aignel des oeilles [ouailles, brebis] [, Liber psalm. p. 175]Le multon qu'il volt tuer [, Rois, p. 50]As set pas que cil firent qui l'arche porterent, l'um sacrifiout un buef e un multum en l'onurance nostre Seigneur [, ib. 141]
- XIIIe s. Il ont les greigneurs [les plus grands] moutons du monde [MARC POL, p. 631]Je voel mangier char de mouton [, Chr. de Rains, p. 110]
- XIVe s. Que la lune ne soit pas en signe rungant [ruminant], si cum mouton [aries], torel, capricorne [H. DE MONDEVILLE, f° 100]Et sachiez qu'il a empruntez pour nous [Jean, roi de France, prisonnier] à Londres la somme de mil et XLIIII moutons [, Lett. de JEAN, dans Hist. litt. de Fr. t. XXIV, p. 175]
- XVe s. L'en cognoist bien le monton à la laine [E. DESCH., Poésies mss. f° 218]Il avoit, en eux prenant, une belle journée et une belle aventure de bons prisonniers, pour avoir cent mille moutons [monnaie] [FROISS., I, I, 272]De tels engins de canons, de bombardes, de truies e de moutons se mettoient en peine ceux de Gand de adommager ceux de Oudenarde [ID., II, II, 161]Sus, revenons à ces moutons ? Qu'en fut-il ? [, Patelin]Or revenons à nos moutons : Ma personne fust descendue ; Et, pour faire les comptes rons, Je veys ma dame emmy la rue [COQUILLART, le Monologue de la botte de foin.]
- XVIe s. À peine de l'amende de trois livres parisis pour chacune beste, dix moutons n'estant pris que pour une vache [, Nouv. coust. génér. t. I, p. 547]Chair de mouton, manger de glouton [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 186]Vous avez nom Robin Mouton ; voyez ce mouton-là, il a nom Robin comme vous [RAB., IV, 6]
ÉTYMOLOGIE
- Bourg. môton ; provenç. molto, multo, moto ; cat. moltó ; ital. moltone et montone ; bas-lat. multonem, moltonem, mutilonem. La forme primitive a une l : molt.... On a dans le celtique : gaël. mult ; kimry, mollt ; irl. molt ; bas-breton, maoud, bélier ; Cornouailles (texte du IXe siècle), molt. On objecte à cette étymologie que molt paraît isolé dans les langues celtiques, et n'a rien qui l'explique. Diez cherche une étymologie latine : le dialecte des Grisons a mult, châtré, qu'on tire, par inversion des lettres, du latin mutilus, mutilé ; il rapproche le provençal moderne cabro mouto, chèvre à laquelle on a enlevé les cornes (toutefois, pour ce mot, voy. MUTÉ). À cela on objecte que multon s'est dit constamment pour bélier, avant l'introduction de bélier, laquelle est assez récente ; ce qui va mal avec le sens de mutilé. De plus toutes les langues celtiques ont le même mot pour bélier ; c'est un indice pour croire que le mot y est indigène. Ainsi l'étymologie incline vers le celtique.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MOUTON.
- Fig. Qui est doux, docile comme le mouton. Et la foule tumultueuse en un instant deviendrait moutonne [, Lett. du P. Duchêne, 68e lettre, page 2]
- XIIIe s. Ajoutez : Les perrieres [ils] reprendent, s'ont les berfrois levez, Sour pons et sor roieles [petites roues] les grans moutons ferrez [, Fierabras, V. 5335]
- Ajoutez : L'objection contre mutilus, à cause que l'ancienne langue donne à mouton le sens de bélier, s'évanouirait, si, avec M. Roulin, on pensait que le mouton est dit ainsi, non parce qu'on le châtre, mais parce qu'on le tond, motilar signifiant en espagnol tondre, et mutilare ayant eu ce sens en latin : mutilum caput Sileni, NEMES. Ecl. III, 33.
PROVERBE
- Lorsqu'un mouton quitte le troupeau, le loup le mange.
HISTORIQUE
ÉTYMOLOGIE
mouton
Fig. et fam., C'est un mouton, il est doux comme un mouton, Il est d'un caractère plein de douceur. Un mouton enragé se dit d'un Homme paisible qui sort soudain de son caractère.
Agir comme des moutons se dit des Personnes qui font ce qu'elles voient faire au premier venu, de même que les moutons passent tous où ils voient qu'un autre mouton a passé.
Les moutons de Panurge, sauter comme les moutons de Panurge, se dit des Gens qui font une chose parce qu'ils l'ont vu faire à d'autres, par allusion au tour que Panurge joue au marchand de moutons Dindenaut, dans le Pantagruel de Rabelais.
Fig. et fam., Revenez à vos moutons, Reprenez le discours que vous avez quitté ou qui a été interrompu, revenez à votre sujet; par allusion à la farce de Maître Pathelin.
MOUTON se dit spécialement du Bélier châtré qu'on engraisse pour la boucherie. Mouton de pré-salé. Gigot, épaule, côtelettes, pieds de mouton.
Il désigne encore la Viande de mouton. Le mouton est une viande noire. Du mouton bien tendre.
MOUTON se dit aussi de la Peau de mouton préparée. La reliure de ce livre est en mouton. On dit aussi BASANE.
Il se dit figurément et familièrement d'un Homme aposté pour gagner la confiance d'un prisonnier, découvrir son secret et le révéler. On mit près de lui un mouton pour le faire parler.
Il se dit en outre d'une Masse de fer, ou d'une grosse pièce de bois armée de fer, qu'on élève et qu'on laisse retomber sur des pieux pour les enfoncer en terre.
Il se dit aussi de la Grosse pièce de bois dans laquelle sont engagées les anses d'une cloche, pour la tenir suspendue.
MOUTONS, au pluriel, se dit, par analogie, des Vagues blanchissantes qui s'élèvent sur la mer et sur les grandes rivières, lorsqu'elles commencent à être agitées.
Il se dit aussi familièrement des Flocons de poussière qui s'assemblent sous les meubles.
En termes de Jeu, Saut de mouton ou Saute- mouton. Voyez SAUTE-MOUTON.
mouton
Mouton, Veruex.
Le mouton qui va devant le troupeau des brebis, Le mouton à la sonnette, Veruex sectarius.
Qui est de mouton, Veruecinus.
Espaule de mouton, Armus veruecinus.
Statue qui a la semblance d'un mouton, Statua veruecea.
mouton
MOUTON, s. m. MOUTONER, v. act. MOUTONIER, IèRE, adj. [3e é fermé au 2d, et 3e, è moyen et long au dernier: né, nié, niè-re.] Mouton, belier châtré, qu'on engraisse. "Tête, langue, pieds, gigot de mouton. = Quand on dit troupeau de moutons, on y comprend les beliers et les agneaux. "Garder les moutons. = Moutonier, qui est du caractère des moutons. "Le peuple est moutonier, il fait comme les moutons, qui pâssent tous où ils voient qu'un autre mouton a pâssé. "Toute cette race moutonière marche pêle-mêle sans savoir où on la mène. = Moutoner, rendre frisé et annelé comme la laine d'un mouton. On ne le dit guère qu'au participe. "Cheveux moutonés; tête, péruque, coifure moutonée.
On dit, figurément, (st. famil.) d'un homme fort doux; C'est un mouton, doux comme un mouton. "C'est la plus douce petite moutone de son sexe. Retif; et proverbialement, revenons à nos moutons, reprenons le discours qui a été interrompu. Cette expression proverbiale doit son origine à la Farce de l'Avocat Patelin.
mouton
Schaf, Hammel, Hammelfleischsheep, muttonschaap, schapenvlees, schapevlees, hamel, verklikker [gevangenis]כבש (ז), מדובב (ז), מלשינן (ז), כֶּבֶשׂовцаovellafår, fårekødπρόβατο, πρόβειο κρέαςŝafooveja, carnero, añojo, carne de ovejakind, sauðkind, sauðurpecora, montone羊, マトンfårekjøtt, sau, fårowca, baraninaovelha, carne de carneiro, carneirooaieовца, баранинаخَرُوف, لَـحمُ الضَّأنِovce, skopovélammas, lampaanlihaovca, ovčetina양, 양 고기får, fårköttเนื้อแกะ, แกะkoyun, koyun eticon cừu, thịt cừu羊, 羊肉羊 (mutɔ̃)nom masculin