mont

mont

n.m. [ lat. mons, montis ]
Grande élévation de terrain : Le mont Rushmore aux États-Unis. Le mont Blanc est situé dans le massif du Mont-Blanc.
Mont de Vénus,
pénil.
Par monts et par vaux
Promettre monts et merveilles,
des choses extraordinaires mais peu réalisables.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

MONT

(mon ; le t se lie : un mon-t escarpé ; au pluriel, l's se lie : des mon-z escarpés) s. m.
Grande masse de terre et de roche, élevée au-dessus du terrain qui l'environne.
La moindre taupinée était mont à ses yeux [LA FONT., Fabl. VIII, 9]
Déjà le sacré mont, où le temple est bâti, D'insolents Tyriens est partout investi [RAC., Ath. IV, 5]
Et que du sein des monts le marbre soit tiré [ID., Esth. III, 9]
Mont fameux, que Dieu même a longtemps habité, Comment as-tu du ciel attiré la colère ? [ID., Athal. II, 9]
Ô monts, écrasez-nous.... Cieux, tombez sur nos têtes [VOLT., Œdipe, I, 2]
Ces monts sont-ils aussi vieux que le monde ? ont-ils été produits en un instant ? [RAYNAL, Hist. phil. VII, 24]
On se familiarise malgré soi en Grèce avec Thémistocle, Épaminondas... et il faut une grande religion pour ne pas franchir le Cythéron, le Ménale ou le Lycée comme on passe des monts vulgaires [CHATEAUB., Itin. 1re part.]
Fig. et familièrement. Promettre monts et vaux, faire les plus grandes promesses.
[Il] M'a promis monts et vaux moyennant bouche close [TH. CORN., l'Amour à la mode, V, 2]
Promettre des monts d'or à quelqu'un, lui promettre de grandes richesses, de grands avantages.
Vous promettez monts d'or, et n'avez pas un sou [COLLIN D'HARLEV., Chât. en Esp. I, 8]
On dit dans un sens analogue : promettre monts et merveilles.
La mer promet monts et merveilles [LA FONT., Fabl. IV, 2]
Par exagération. Un mont d'or, une somme très considérable. Cela lui coûte des monts d'or.
Plenoeuf avait gagné des monts d'or dans les partis et depuis dans les vivres [SAINT-SIMON, 474, 70]
Le banquier me faisait espérer des monts d'or, pour peu que la fortune secondât les projets qu'il formait [LESAGE, Guzm. d'Alf. VI, 3]
Vous me donneriez un mont d'or, des monts d'or, que je n'en ferais rien, vous me donneriez tous les biens du monde, que, etc.
Mont suivi d'un nom propre pour désigner un mont particulier ne prend pas la préposition de, tandis que montagne la prend. Les monts Pyrénées.
Au pied du mont Adule, entre mille roseaux [BOILEAU, Ép. IV]
La fameuse journée Où sur le mont Sina la loi nous fut donnée [RAC., Ath. I, 1]
Le mont Vésuve et le mont Etna ont les mêmes fondements sous la mer qui les sépare [VOLT., Mœurs, Introd. chang. globe.]
Absolument, au plur. Les monts, une chaîne de montagnes.
Encore une campagne, et nos seuls escadrons Aux aigles de Sylla font repasser les monts [CORN., Sertor. II, 2]
Repassez les monts et les mers, Rassemblez-vous des bouts de l'univers [RAC., Esth. III, 9]
Particulièrement, les monts, les Alpes. Passer les monts. De là les monts.
Pépin passe les monts et réduit les Lombards [BOSSUET, Hist. III, 7]
Si quelque objet pareil, chez moi, de çà les monts, Pour m'épouser entrait avec tous ces grands noms [BOILEAU, Sat. X]
Poétiquement. Le double mont, le mont sacré, le mont Parnasse.
Et ne savez-vous pas que sur ce mont sacré, Qui ne vole au sommet tombe au plus bas degré ? [ID., ib. IX]
Le mont Sacré, colline de Rome célèbre par la sécession du peuple.
Mont pagnote, voy. PAGNOTE.
Nom donné par les riverains du lac Léman à des pentes sous-lacustres que l'on rencontre à une certaine distance des rives, et où l'on cesse de pouvoir distinguer le fond du lac par la transparence des eaux. Dans cette saison le poisson se tient sur le mont.
Mont-de-piété, établissement où l'on prête sur nantissement et à intérêt. Reconnaissance du mont-de-piété.
Le mont-de-piété établi en 1777, avec le succès qu'on en attendait ; il a prêté à 10 pour 100 sur gages [NECKER, Compte rendu au roi, janv. 1781, p. 92]
Quel est le bien ou le mal que causent les monts-de-piété ? [GALIANI, Lett. t. I, p. 76]
Le mont-de-piété a été inventé en Italie par des confréries pieuses au quinzième siècle [, Presse scientifique, 1863, t. I, p. 223]
Lieux de mont, sorte d'établissement de crédit fondé par le pape Sixte V.
Sixte V, ayant, suivant la maxime de Tibère, divisé pour régner, imagina, pour mettre toute la noblesse et les familles opulentes dans sa dépendance, de se rendre maître de l'or et de l'argent des citoyens par l'appât qu'il leur présenta ; pour cet effet, il créa les lieux de mont, qui répondent à nos rentes sur la ville ; ils étaient d'abord à cinq pour cent.... mais le coup décisif de Sixte V, pour garder l'argent, fut qu'au lieu de payer les intérêts en espèces, on ne les paya qu'en papier qui avait et continua d'avoir cours comme monnaie, que l'État reçoit et donne en payement [DUCLOS, Voy. en Italie.]
En termes de chiromancie, on appelle mont la petite éminence qui est au-dessous de chaque doigt de la main. Celle du pouce s'appelle mont de Mars ; celle de l'index, mont de Jupiter ; celle du doigt du milieu, mont de Saturne ; celle du doigt annulaire, mont de Vénus ; celle du petit doigt, mont de Mercure.
Terme d'anatomie. Mont de Vénus, éminence cellulo-adipeuse, qui est située au bas de l'hypogastre chez la femme, au-devant du pubis.
10° Par monts et par vaux, loc. adv. En toute sorte d'endroits, de tous côtés.
Mais tant fût-il mauvais cheval Courant à mont ou bien à val [SCARRON, Virg. V]
Vous avez fait faire à ma fille le plus beau voyage du monde ; elle en est ravie ; mais vous l'avez bien menée par monts et par vaux [SÉV., 2 juin 1672]

REMARQUE

  • On met quelquefois la préposition de avec mont et un nom propre de localité ; mais cela est rare.
    Tout le mont de Sinaï était couvert de fumée [SACI, Bible, Exode, XIX, 18]
    Ô mont de Sinaï, conserve la mémoire De ce jour.... [RAC., Ath. I, 4]
    Du camp des Sarrasins il connaît les passages, Et des monts de l'Etna les plus secrets chemins [VOLT., Tancr. II, 1]

SYNONYME

  • MONT, MONTAGNE. La montagne, étymologiquement, est le mot mont, plus la finale latine aneus ; il signifie donc proprement ce qui appartient au mont et a une signification plus compréhensive. Ainsi on dira se réfugier dans la montagne et non dans le mont.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Sonent li munt et respondent li val [, Ch. de Rol. CLIV]
  • XIIe s.
    Dès le mont Saint Michel jusqu'à Chastel Landon [, Sax. XX]
    E sewid [il suivit] les cumandemenz sun pere David, fors tant que il fist ses sacrefises as munz [, Rois, p. 234]
    Par mons et par laris [plaines] [, Ronc. 21]
    Ainsi l'ont fait as forches contre mont sus lever [, ib. 197]
  • XIIIe s.
    Si comme s'il done le mont de buce [bûche] à deniers ses [argent comptant] [BEAUMANOIR, LXVIII, 7]
    Dessus la riviere, aussi comme il aloient à mont [JOINV., 220]
  • XVe s.
    Si chevaucherent tant, à mont et à val, qu'ils trouverent aucuns hamelets [FROISS., I, I, 18]
    Quand le flux de la mer est en venant, il regorge la riviere si contre mont que nul n'y pourroit passer [ID., I, I, 278]
    Qui adonc vit gens lancer sur ce pont, et trebucher l'un sur l'autre, dix ou douze en un mont.... bien put voir.... [ID., I, I, 261]
  • XVIe s.
    Voyez prendre à mont l'essor à Platon en ses nuages poetiques [MONT., II, 292]
    Il respondit monts et merveilles pour se faire valoir [ID., IV, 191]
    Il tiroit à la butte, du bas en mont, du mont en val, devant, de cousté, en arriere [RAB., Garg. I, 23]
    Vous promettez monts et vaux [DESPER., Contes, III]
    Pour venir à succession de pere ou de mere, les enfanz mariez sont tenus de rapporter en mont commun les dons et advancemens de mariage à eux faits [, Coust. génér. t. II, p. 907]
    Au matin vers les monts, au soir vers les fonds [COTGRAVE, ]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. mont, mon, mun ; espag. et ital. monte ; du lat. montem. D'après Corssen, Nachträge, p. 77-80, mons se rattache au radical latin min, qui se trouve dans les verbes composés, e-min-ere, pro-min-ere ; mons s'y rapporte comme fors à ferre, et veut dire éminence.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    MONT. - REM. Ajoutez :
  • 2.
    Dans l'esprit de Barnabé de Terni, moine récollet prêchant à Pérouse en 1462, l'œuvre de prêt devait être avant tout charitable ; aussi on l'appela mont-de-piété ; le nom est promptement devenu populaire et a prévalu [MAXIME DU CAMP, Rev. des Deux-Mondes, 15 janv. 1873, p. 305]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

mont

MONT. n. m. Grande masse de terre ou de roche élevée au-dessus du terrain qui l'environne. Il s'emploie surtout dans certaines expressions géographiques consacrées par l'usage. Le mont Blanc. Le mont Dore. Le mont Athos. Le mont Sinaï, etc. Au pluriel, le terme géographique est généralement suivi de la préposition de. Les monts du Velay. Les monts du Rouergue. Les monts d'Auvergne. Dans l'usage courant on dit plutôt Montagne.

MONTS, au pluriel et pris absolument, désigne ordinairement les Alpes. Passer, repasser les monts. Au-delà des monts. Deçà les monts.

Fig. et fam., Promettre monts et merveilles à quelqu'un, Lui promettre de grandes richesses, de grands avantages.

Adverbialement, Par monts et par vaux, En toute sorte d'endroits, de tous côtés. Aller, courir par monts et par vaux. On le cherche par monts et par vaux.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

mont

Un Mont, ou Montaigne, et toute chose ayant forme de montaigne, Mons montis.

Passer les monts, Traiicere se Alpes.

Qui demeure de la les monts, Transmontanus, Transalpinus.

Jusques par dela les monts, Trans Alpes vsque transfertur.

Deça les monts, Cisalpina Gallia.

Promettre monts et vaulx, Montes aureos polliceri.

¶ Mont noir, ou Monte negro, Amanus.

¶ En mont, c'est à dire en hault, comme qui diroit Ad montem.

Du mont à val, c'est à dire, du hault en bas, quasi De monte in vallem.

Mont, ou Moult, Car il vient du Latin Multum, adverbe, quand il est joinct à l'adjectif, se prend pour Valde, comme, Il est moult docte, Valde doctus, Si fait aussi quand il a diction significative de temps, Moult tard, moult tost. Mais quand il est joinct à un substantif, mesmes en cas de multitude, Il s'expose par Multum, combien que les Latins employent cet adverbe Multum esdits deux endroits, comme, Il est moult d'hommes, de grain; Il y a moult de temps que je suis venu, Iam dudum veni. L'Italien dit Molto, l'Espagnol Muy et Mucho, sont plus esloignez.

C'est mont, Respondentis est affirmatio, id est, Multum. Latine dicimus Maxime.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

mont


MONT, s. m. MONTAGNE, s. f. MONTAGNARD, ARDE, adj. MONTAGNEUX, EûSE, adj. [Mon, montag-ne, nar, narde, neu, neû-ze: 1re lon. mouillez le g; 3ee muet au 2d, lon. aux deux derniers.] Mont ou Montagne, grande masse de roche et de terre, fort élévée au dessus de la terre. Le 1er ne se dit jamais seul: on ne dit pas, un mont fort élevé, un mont fort rude et escarpé; il ne se dit qu'acompagné d'un nom propre; le mont Olympe, les monts Pyrénées; le mont Liban, etc. = Le 2d se dit ou seul, grande, haute montagne; le sommet, le haut, la cime de la montagne; ou avec la prép. de. "La montagne de Tarare. = Ainsi l'on dit, le mont Sinaï et la montagne de Sinaï, le mont Thabor et la montagne du Thabor; le mont Parnasse et la montagne du Parnasse;le mont Apennin et les montagnes de l'Apennin. = Mont, se dit tout seul dans les phrâses suivantes. "Le double mont, le Parnasse, phrâse poétique. "Delà les monts, en deçà des monts, des montagnes, qui séparent la France de l'Italie. "Un Bel-esprit de de-là les monts. BOUH. — Et en st. proverbial promettre des monts d'or, promettre de grands avantages; promettre monts et merveilles; plus qu'on ne peut ou qu'on ne veut tenir. — Par monts et par vaux, de çà, de là, de tous côtés. "Aller, chercher par monts et par vaux.
   Nos gaillards pélerins
   Par monts, par vaux et par chemins
   Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent.
       La Font.
Mont, Montagne (Synon.) Le 2d désigne une masse plus considérable que le 1er. Le mont est oposé au vallon: la montagne est proprement oposée à la plaine. La montagne a toujours quelque chôse de grand et d' extraordinaire: le mont varie et s'abaisse même par degrés jusqu'à devenir un monticule. Extr. des Synon. Fr. de M. l'Ab. Roubaud.
   Montagne, au figuré, pour signifier amâs, monceau, est une expression exagérée. Boileau la critique dans Brebeuf.
   Mais n'allez point aussi, sur les pas de Brebeuf,
   Même en une Pharsale, entasser sur les rives
   De morts et de mourans cent montagnes plaintives.
Voy. ENFANTER = Chaîne de montagnes, suite de montagnes, qui se touchent l'une l'aûtre. = On dit, proverbialement, deux montagnes ne se rencontrent pas; mais deux hommes se rencontrent, ce qui se dit ou par menace, ou par amitié.
   MONTAGNARD, se dit des persones, qui habitent les montagnes; montagneux des pays où il y a beaucoup de montagnes. Montueux, d'un pays extrêmement inégal, et mélé d'espace en espace de plaines et de collines. Quelques-uns confondent ces deux derniers mots.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

mont

nom masculin mont
Grande élévation naturelle.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

mont

BergMount, mountainbergגבעה (נ), הר (ז), גִּבְעָה, הַרmontemonteMountMountMount (mɔ̃)
nom masculin
montagne
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

mont

[mɔ̃] nm
(= montagne) par monts et par vaux → up hill and down dale
(dans les noms de lieux)Mount
mont Fuji → Mount Fuji
mont Kilimandjaro → Mont Kilimanjaro
mont Everest → Mount Everest
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009