hôtel

hôtel

n.m. [ lat. hospitale, auberge ]
1. Établissement commercial qui loue des chambres ou des appartements meublés pour un prix journalier.
2. Édifice qui abrite certaines administrations : L'hôtel des ventes.
3. Vaste maison citadine d'un particulier (on dit aussi hôtel particulier).
Hôtel de ville,
mairie d'une localité assez importante.
Maître d'hôtel,
chef du service de la table dans une grande maison, un restaurant.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

HÔTEL

(ô-tel) s. m.
Demeure somptueuse d'une personne éminente ou riche. Avoir un hôtel. Petit hôtel, s'est dit d'un petit bâtiment contigu à un hôtel et destiné au logement des officiers et à quelques usages subalternes. Aujourd'hui, petit hôtel, hôtel qui n'est pas grand. À louer un petit hôtel entre cour et jardin.
Absolument. L'hôtel signifiait la maison du roi. Grand prévôt de l'hôtel. Maître des requêtes de l'hôtel. Comptes de l'hôtel des rois de France aux XIVe et XVe siècles, publiés par M. Douët d'Arcq. Autrefois, l'hôtel de la Comédie française, à cause que l'hôtel de Bourgogne servit longtemps aux représentations du Théâtre-Francais.
Maître d'hôtel, officier qui dirige le service de table d'un prince, d'un seigneur, d'un riche particulier. Premier maître d'hôtel du roi. Maître d'hôtel ordinaire du roi, de chez le roi. En parlant du premier maître d'hôtel du roi, on disait le premier maître de l'hôtel.
Terme de pratique et de procès-verbal. Demeure d'un conseiller ou d'un autre officier de justice.
Autrefois, hôtel abbatial, la maison destinée au logement de l'abbé.
Grand édifice destiné à des établissements publics. Hôtel du ministère des finances. Hôtel des monnaies, l'établissement où l'on fabrique les monnaies.
Hôtel de ville, l'édifice où siége l'autorité municipale.
Socrate dit qu'il croyait mériter d'être nourri le reste de sa vie dans l'hôtel de ville [prytanée] [FÉN., Socr.]
Il [Félibien] est le premier qui, dans les inscriptions de l'hôtel de ville, ait donné à Louis XIV le nom de grand [VOLT., Louis XIV, Écrivains, Félibien.]
Le conseil général des dieux se tenait dans une grande salle à laquelle on allait par la voie lactée ; car il fallait bien que les dieux eussent une salle en l'air, puisque les hommes avaient des hôtels de ville sur la terre [ID., Dict. phil. Ciel des anciens.]
Dans la révolution française. L'hôtel de ville, le pouvoir municipal. À Paris, hôtel de ville, siége de la préfecture du département de la Seine.
Hôtel-Dieu, nom du principal hôpital d'une localité (avec une H majuscule).
La vertu n'a ni feu ni lieu Autre part que dans l'Hôtel - Dieu [MAINARD, Épigr. dans RICHELET]
Que la noblesse coure en poste à l'Hôtel-Dieu [RÉGNIER, Sat. VI]
J'ai bien peur, si le temps dure, qu'on n'en trouve [des gens de lettres] à l'Hôtel-Dieu de quoi faire une académie complète [SCARRON, Épît. dédic. Œuv. t. I, p. 159]
Vous avez dans Paris un Hôtel-Dieu où règne une contagion éternelle, où des malades entassés les uns sur les autres, se donnent réciproquement la peste et la mort [VOLT., Lett. Paulet, 22 avr. 1768]
Le roi lègue cent livres de compte à deux cents Hôtels-Dieu [ID., Mœurs, 51]
Paris s'accroît, l'Hôtel-Dieu est son infirmerie naturelle, il n'est plus de proportion entre la ville, ses environs et leur infirmerie [TENON, Mém. sur les hôp. Préf. p. III]
Nous citerons Desgodets, architecte des bâtiments du roi sous Louis XIV, le premier qui produisit un plan d'Hôtel-Dieu en rayons [ID., ib.]
Fig.
L'amitié seule y donne place [dans une maison d'ami] ; Moi j'en ai fait mon Hôtel-Dieu [BÉRANG., M. de santé.]
Maison garnie, auberge. Il est descendu à l'hôtel du Grand-Cerf. Un hôtel bien tenu. L'hôtel du Louvre.

REMARQUE

  • Hôtel-Dieu est un archaïsme pour hôtel de Dieu : dans l'ancien français, le rapport de possession se marquait, sans de, par le cas régime ; dieu était au sujet diex, et au régime dieu ; de la sorte hôtel-dieu représentait ce que nous dirions maintenant hôtel de Dieu.

SYNONYME

  • MAISON, HÔTEL, PALAIS, CHÂTEAU. Les bourgeois occupent des maisons ; les grands, les riches, à la ville, occupent des hôtels ; les rois, les princes, les évêques y ont des palais ; les seigneurs, les riches ont des châteaux dans leurs terres.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Tut te durrai [donnerai], boens hom, quanque m'as quis, Lit et ostel e pain e carn e vin [, St. Alexis, XLV]
    Guenes li quens [le comte] s'en vait à son ostel [, Ch. de Rol. XXVI]
  • XIIe s.
    Il avoit à hostel [chez lui] les messages [messagers] Carlon [, Sax, XXII]
    Pese moi [il me pèse, je suis affligé] quant [je] fui onques en son ostel nourris, Puis qu'estre me convient [il faut] ses mortex enemis [, ib. XXVI]
    Par chascun ostel est cil deniers par an pris, Où il a de cinc solz de vif aveir le pris [, Th. le mart. 68]
    Li reis mandad Semeï, si vint devant lui, e il li dist : hostels te fai en Jerusalem [, Rois, p. 232]
  • XIIIe s.
    Chascuns prist ostel tel come lui plot, car assés i en avoit [VILLEH., CVII]
    Lors assemblerent li baron et li dus de Venise en un palais où li dus estoit à ostel [VILLEH., LI]
    Il n'ont pas hostel en maison, Ains l'ont en un bel pavellon [, Partonop. v. 7855]
    À lor ostiex [ils] s'en vont, chascuns est descendus [, Berte, XXIV]
    Povre hostel ot la dame [Berte abandonnée dans la forêt], quant vint à l'anuitier [, ib. XXXVIII]
    Quanque chascuns en vousist fere [du chevalier], En peüst fere entor ostel [dans la maison, dans la paix] ; Mès aus armes autre que tel Le trovissiez que je ne di, Estout et ireus et hardi [, Lai de l'ombre]
    Ainz que part un an et demi, M'aurez vous fet si preu et tel Et aux armes et à l'ostel [, ib.]
    Nus [nul], s'il n'est moines ou hermites, Ne puet ceenz avoir ostel [, Ren. 1024]
    S'il sun t à l'Ostel-Dieu porté [, la Rose, 11441]
    Puis que li sergant dient qu'il firent le [la] semonse à lor persone meisme ou à lor ostel [BEAUMANOIR, II, 12]
  • XIVe s.
    Que nul ne nulle ne soustienne mauvais hostel [mauvais lieu], ne hourieur, ne houriere, jeu de dez, sur l'amende de soixante sols [BOUTEILLER, Sommerural, titre 88]
  • XVe s.
    Ainsi comme ils [des gens de guerre] passoient et qu'ils venoient prendre hostel en la ville de Vilvort... [FROISS., I, I, 78]
    Si entrerent les gens dedans [la ville de Haspre], et trouverent les gens, hommes et femmes, en leurs hostels (car n'estoient les gens en aucun doute, et on ne les avoit point avisés ni escriés de nulle guerre) [ID., I, I, 100]
    Et si vous bien y advisez, Nous cuidons que appercevrez Et que vous voirrez par vos yeux Le feu bien près de vos hosteux [MONSTREL., I, 274]
    Vous qui estes encore ung paige, bien que soyez de bon hostel [, Petit J. de Saintré, t. I, p. 127]
    Boucicaut, retenu de l'hostel du duc de Bourbon, cousin du roy, est fait depuis de la cour du roy [, Hist. de J. de Boucic. liv. I, p. 58]
  • XVIe s.
    La belle chere amende beaucoup l'hostel [COTGRAVE, ]
    Qui tost vient à son hostel, mieux luy en est à son souper [COTGRAVE, ]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguig. hoté, ôtau, maison ; franc-comtois, outeau ; wallon, osté, hosté ; provenç. hostal, ostal, ostau ; espagn. hostal ; ital. ostello ; du latin hospitalis, pris neutralement dans les langues romanes, au sens de demeure. Hospitalis vient de hospes (voy. HÔTE). L'italien ostello paraît plutôt venir d'une forme hospitallum. L'ancien français disait quelquefois hoste pour hôtel :
    Le seigneur de l'hoste [, Lancelot du lac, t. III, f° 119]
    C'est à hoste pris en ce sens que répond le génevois outa, cuisine ; vaudois, outo, oito ; valais, outto.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

hôtel

HÔTEL. n. m. Grande maison, demeure d'un riche particulier. L'hôtel du duc de Lauzun. Hôtel de Nesmond. L'hôtel Mortemart, L'hôtel du président de la Chambre des députés.

Par extension, il se dit d'une Maison où n'habite qu'une seule famille. Un petit hôtel. un hôtel particulier.

Il se disait autrefois, absolument, de la Maison du roi. Grand prévôt de l'hôtel. Maître des requêtes de l'hôtel.

Maître d'hôtel se disait d'un Officier préposé pour avoir soin de ce qui regarde la table d'un prince, d'un grand seigneur, ou de riches particuliers, et qui faisait servir sur table. Il se dit aujourd'hui de Celui qui dirige le service des tables dans un grand restaurant.

HÔTEL, se dit aussi de Certains grands édifices destinés à des établissements publics. L'hôtel de la Monnaie. L'hôtel de ville.

Il signifiait autrefois Établissement hospitalier. Il n'a plus cette ancienne acception que dans Hôtel des Invalides. Hôtel-Dieu. Administrateur de l'Hôtel-Dieu. Chirurgien, médecin, aumônier de l'Hôtel-Dieu.

Il se dit encore d'une Grande maison garnie où descendent les voyageurs. Venez me voir à mon hôtel. Tenir un hôtel, un hôtel garni. Hôtel Terminus. Hôtel de France. Le Grand Hôtel. Descendre à l'hôtel. Vivre à l'hôtel. Garçon d'hôtel. Chambre d'hôtel. Hôtel borgne. Hôtel de dernier ordre, de mauvaise apparence.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

hotel


HOTEL, s. m. [Otèl: l'o est bref: dans autel (otel) il est douteux: 2eè moy.] 1°. Grande maison d'un Prince, d'un grand Seigneur. = Hotel, Maison, Palais, Château. (Synon.) Les Bourgeois ocupent des maisons; les Grands à la Ville ocupent des Hotels; les Rois, les Princes, les Évêques y ont des Palais. Les Seigneurs ont des châteaux dans leurs terres. Beauzée. = Grande maison garnie. "L'hotel de Venise, d'Yorck, des quatre Nations, etc. = 3°. L'Hotel-Dieu, l'hopital ordinaire des malades. = On apelait autrefois Hotel la maison que le Roi habitait. De là les titres de Prévôt de l'Hotel; Maître des Requêtes de l'Hotel, etc. = Hotel-de-Ville, la Maison, où l'on s'assemble d'ordinaire pour les afaires de la Ville. Hotel des Monnoies, le lieu où on les fabrique.
   Maître d'Hotel, oficier préposé pour avoir soin de la table des Grands, des riches particuliers; et qui sert ou fait servir sur table.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

hôtel

Hotelhotelhotel, herenhuisאכסניה (נ), בית-מלון (ז), מלון (ז), אַכְסַנְיָה, בֵּית-מָלוֹן, מָלוֹן, מלוןhotelفندق, فُنْدُقٌhotelhotelhotelξενοδοχείοhotelohotel, albergue, hostal, hosteríahotellhotellihotelszállodahotelgistihús, hótelalbergo, hotelホテル호텔viešbutishotelis, viesnīcahotellhotelhotelhotelгостиница, отельhotellhoteliโรงแรม, โฮเต็ลotelготельkhách sạn宾馆, 旅馆, 酒店Хотел酒店 (otɛl)
nom masculin
1. établissement qui loue des chambres réserver une chambre d'hôtel aller à l'hôtel
2. mairie
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

hôtel

[ɔtɛl] nmhotel
aller à l'hôtel → to stay in a hotel
hôtel de ville nmtown hall
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009